Apparemment, le charmant médecin était incapable d’apaiser ses angoisses, et cela, malgré son sourire charmeur qui faisait l’unanimité, jusqu’alors. Il avait tenté, mais elle avait insinué que cela faisait psychopathe. Andrew se mit à sourire, amusé par ce qu’elle venait de rétorquer « Je ne sais pas comment je dois le prendre » et se décida à l’inviter à déjeuner. Son premier essai ne fut pas fructueux, mais il ne se décourageait pas pour autant et se mit à rire « Lequel ? Que vous soyez jolie ou sucette ? » renchérit-il pour l’amuser un peu et lui faire changer les idées « Concentrez-vous sur moi ou imaginez que vous êtes dans un endroit que vous aimez ». Bon, si elle parvenait à oublier l’odeur aseptisé qui infecté l’air ambiant. Andrew tourna de nouveau la tête vers elle « En général, je demande ça à la troisième consultation » et il finit par lui faire l’injection et réitérer sa demande à déjeuner qui, cette fois-ci, fut acceptée. Il se hâta pour ne pas la faire attendre, au risque qu’elle se carapate sans lui et sourit à sa réponse « Je suis arrivé à temps alors » et l’emmena dans un petit restaurant, petite brasserie plutôt, en face de l’hôpital.

« Enchanté Lizzy » répondit-il avec enthousiasme et toujours ce même sourire sur les lèvres. Ce n’était pas dans ses habitudes d’inviter ses patientes à déjeuner, ou même à prendre un café, mais il ne savait pas pourquoi, elle lui avait tapé dans l’œil lors de la première consultation. Il avait toujours eu un faible pour les blondes. Ils passèrent commande, deux repas aux antipodes. « Ah bah faut bien commencer par quelque chose » et la rassura sur le fait qu’il était tenu au secret professionnel « Promis » en riant avec elle. Il poursuivit par une question simple. Un peu plus d’une année qu’elle était à Seattle « Tu habitais où avant ça ? » et sourit à ses excuses « T’inquiète, j’ai connu bien pire. Tu ne m’as pas insulté, craché dessus ou tenter de me refaire le portrait. Je vais survivre » et la laissa poursuivre. Il posa son bras sur le dossier de la banquette, s’enfonçant dans le coin entre le mur et sa banquette, son regard posé sur elle « Oh ! Me voilà rassuré ! » en riant presque « Faudrait me rendre plus souvent visite pour te rendre compte que tu ne crains rien. Thérapie par l’insensibilité » et fronça un peu les sourcils, mais sourire toujours aux lèvres, il apprécia sa mise au point « Donc je ne peux pas t’embrasser à l’issue du déjeuner ? Ça tombe bien, j’attends toujours le troisième rendez-vous, question de principe » et ajouta « Dommage, on aurait fait un couple très sexy tous les deux » et se redressa quand les assiettes arrivèrent, remerciant le serveur « Monsieur travaille je suppose ? » et piqua une frite à sa patiente « Je vais m’en commander finalement » et fit signe au serveur pour lui demander une petite assiette de frites.

Andrew reposa son attention sur la jeune femme face à lui, baissant de temps à autre son regard sur la salade qu’il remuait « Je suis célibataire, si jamais ça t’intéresse » en esquissant un petit sourire en coin « Et pas d’enfants non plus » puis prit une bouchée « Bon app’ » et avala avec l’aide d’une gorgée de soda « Et ça fait longtemps que vous êtes ensembles ou j’ai une chance que tu tombes sous mon charme ? ».

Lizzy avait articulé le mot sucette sans le moindre son, histoire qu’il lise sur ses lèvres. Bon d’accord, il marquait des points. Blouse blanche ou pas, il avait vraiment l’air sympa. Et lorsqu’elle serait sortie d’ici, elle allait lui dire merci. Elle avait son numéro, alors un merci et un efface mon numéro allait s’imposer. « -je prends juste l’option endroit que j’aime, parce que si je me concentre sur vous, je vois que la blouse et je… » et voilà il avait piqué et elle avait eut mal. Un tout petit peu. « -ouf pour moi y’en a aura jamais trois. » répliqua t elle avant de dire oui pour le déjeuner et de filer au plus vite dehors. Lizzy savait très bien que son comportement était débile, mais c’était plus qu’elle. Y’en a qui avait peur des araignée, d’autres des serpents et ba elle s’était les médecins et les hôpitaux.

Elle se sentait déjà bien plus elle même au restaurant. Et pour toute réponse au sujet de sa ville natale elle répliqua : « -au Paradis ! » à lui de trouver. « -il faisait chaud et beau tout le temps, sans compter la place. J’ai beaucoup de mal à me faire à Seattle. Et non non en effet tu as simplement eut droit à la Lizzy pas très polie. »bon d’accord grâce à lui elle se sentait bien moins coupable d’un coup. « -même pas en rêve. » non hors de question qu’elle prenne une carte de fidélité. La jeune femme décida de mettre les choses au point, parce que c’était déjà bien assez le merdier dans sa vie pour que Drew vienne s’y greffer. « -oh non mince en plus tu as des principes un truc que j’adore chez un homme. » elle commença à rentrer dans son jeu. « -ouais je suis d’accord mais je fais pas dans les médecins. Impossible. Haut dessus de mes forces. Inimaginable. » enfin il avait sans doute compris le message. Lizzy lui sourit avant de remercier le serveur, et de commencer à manger, le dos contre la banquette. Un léger rire : « -monsieur reprends bientôt du service. » pas certaine qu’on puisse dire déjà monsieur. « -hé ! » clama la jeune femme alors qu’il lui volait des frites.

« -tu m’étonnes que t’es célibataire avec des techniques de dragues pareil... » commenta Lizzy. Le sms, le déjeuner, le rentre dedans direct. Enfin ça la faisait sourire, c’était culotté et au moins il assumait. « -tu lâches jamais l’affaire ? » demanda t elle tout en souriant. Puis elle regarda ses frites quelques secondes avant de prendre une grande inspiration : « -alors techniquement un petit mois. Mais c’est le bordel entre nous depuis un peu plus de cinq ans... » une petite grimace. « -pas de détails, c’est compliqué, un peu merdique mais je suis heureuse avec lui. » voilà ça c’était dit. « -bon et du coup mister love, tu es de Seattle ? Attends... » elle plissa les yeux, le détailla du regard en posant son menton sur ses mains jointent, coudes sur la table. « -non en faite non, je suis incapable de dire quoi que se soit comme ça. » s’amusa Lizzy en reculant. Profilage mon cul ! Il ne laissait passer aucun indice de quoi que ce soit. C’était un peu déstabilisant. « -tu as toujours été médecin ? Oui, là c’est le moment où on commence à parler de toi. » un sourire en coin avant de manger à nouveau.

Dès leur première rencontre, Andrew savait que l’entente, entre eux deux, allait se faire naturellement. Il ne s’était pas trompé. Après avoir balayé rapidement les vouvoiements de convenance, il avait décidé de lancer la conversation en lui demandant depuis quand elle était à Seattle, et où elle vivait avant d’arriver ici. Un petit sourire en l’entendant lui donner des indices sans prononcer le nom de la ville « Californie ?! ou Floride ? » . Les deux seuls coins des États-Unis se trouvant en bord de mer et qui étaient ensoleillé une bonne partie de l’année, et ajouta « Je vais m’en remettre » alors qu’il lui proposa de lui rendre visite plus souvent afin d’apaiser ses angoisses. Un petit rire à sa réponse « Dommage. Et moi qui espérait te voir plus souvent ». Mais Lizzy décida qu’il était temps d’annoncer la couleur en le prévenant qu’elle était en couple. Pas d’alliance, mais son cœur était déjà pris. Dommage… Ce n’était pas pour autant qu’il allait se décourager. Andrew afficha un large sourire « Je savais que ça allait te plaire ! » et haussa les épaules « Ce n’est parce que tu n’es pas encore tombée sur le médecin de tes rêves » en la fixant avec ce petit regard rieur qui le caractérisait tant. Il en fallait bien plus pour décourager l’ancien militaire. Andrew avait eu un coup de cœur pour la jeune femme et il comptait bien voir s’il avait une chance ou non. Après tout, son couple battait peut-être de l’aile et il saurait penser ses plaies. « Oh ! Un flic aussi ! » en déduit-il tout en lui piquant des frites « Tu as bien eu une sucette toi tout à l’heure » et fit signe au serveur de lui apporter une assiette de frites.

Andrew se mit à rire de bon cœur « Tu ne dirais pas ça si tu étais célibataire » et continuait à la draguer ouvertement, se moquant bien de savoir qu’elle n’était plus sur le marché « Non, je suis du genre téméraire dans mon genre » et commença à manger tout en continuant la conversation. Un mois ensemble après cinq ans à galérer. Eh bien… « Je comprends que tu ne veuilles pas de moi si vous vous êtes tournés autour pendant cinq ans ! Eh bah ! Tu dois sacrément l’aimer ton flic » et fronça les sourcils par curiosité en la voyant le fixer, puis se mit à rire tout en portant son soda à ses lèvres « Tu voulais faire mon profil ?! Raté, je suis un vrai coffre-fort ! Je suis à Seattle depuis six ans, mais je suis né et j’ai grandi à Atlanta » et reprit quelques bouchées de sa salade « A mon tour de subir l’interrogatoire ! Je peux avoir le droit aux menottes » et ajouta après s’être rincé le gosier à coup de soda « J’ai fait la fac de médecine, puis je me suis engagé chez les Marines en tant que médecin. J’ai servi deux ans, donc plus de la moitié que j’ai passé en Afghanistan et Irak ». Il remercia le serveur pour les frites et ajouta « Je vais te mâcher le boulot : Je suis né le 23 septembre 1981 à Atlanta, j’ai une grande sœur de trois ans mon ainée, elle est avocate, et qui est mariée et maman de deux enfants, deux petites filles. Mes parents, qui ont fait carrière dans les affaires sont toujours de ce monde, sont mariés depuis quarante ans et vont bientôt acheter une maison à Miami… Je suis du groupe 0+… Quoi d’autres ?! Je rêve de m’offrir une maison avec des poules et… J’adore les blondes aux yeux bleus » tout en la fixant avec intensité en disant ces derniers mots « Et toi ? Tu as toujours été dans la police ? » demanda-t-il en prenant une bouchée de salade.

Un clin d’oeil et elle répondit : « -Californie. Los Angeles. » rien que de le dire à voix haute son visage s’illuminait. Comme sa ville lui manquait. Elle préféra dire haut et fort qu’elle était en couple, histoire de couper court aux idées qu’il pouvait se faire. Sans compter qu’Ethan était un poil jaloux et qu’elle n’avait pas envie de ça au milieu de tout le reste. « -ça risque pas d’arriver ! » s’amusa la jeune femme en voyant qu’il avait du répondant. Elle aimait bien ça. Ça lui avait toujours plus chez un homme. Un hochement de tête et un aveu : « -ouais flic aussi. » bon elle passa les détails des grades, du fait que c’était son instructeur tout ça tout ça. Elle n’avait pas vraiment de donner de détails là dessus. « -arrête de dire sucette ! » insista Lizzy avec un petit rire. « -c’est un mot qui passe quand on parle à un gamin, quand on s’adresse à un adulte c’est totalement différent. Comme heu… je sais pas… oh mon dieu j’ai trop chaud ! Ou je suis toute mouillée. Ça se dit pas ! » ça c’était du grand Lizzy. De la vérité mélangé à du n’importe quoi. Ses idées à elle sur un sujet débile. « -et puis d’abord c’était parce que ensuite tu m’as fais mal. Moi je t’ai pas fais de mal, alors pas touche. » oh merde, voilà qu’ils se comportaient comme deux amis. Et qu’elle adorait ça.

« -non tu as raison, je serais déjà partie. » comme revenir au ping pong de phrase qui casse gentiment. « -je vois ça. Mais tu as raison, c’est toujours permis de rêver après tout. » un sourire en coin avant d’avouer que cela faisait clairement officiellement peut de temps qu’elle partageait la vie d’Ethan. « -disons que j’ai mis pas mal de temps à le comprendre... » qu’elle était amoureuse. Sans compter le boulot, les distances, les vies de couples… Elle se mis à rire avant d’ouvrir de grands yeux : « -Atlanta ? Wahou… ça fait un bout de route... » elle ne pouvait pas juger, elle ne connaissait pas. « -six ans ici… bravo... » ouais, elle savait d’avance qu’elle ne parviendrait pas à ça. « -ah non désolé, je l’ai laissé dans mon bureau… Une prochaine fois peut être. » en plissant le nez souriante.

Puis elle recula, posant à nouveau son dos dans la banquette, l’écoutant avec attention tout en mangeant. Plus il parlait, plus elle souriait. Elle se contenta de détourner les yeux lorsqu’il termina sur préférence en matière de femme. « -tu parles d’un coffre fort ! » le taquina Lizzy. « -joli tableau de famille, même si tu ne dois pas les voir souvent... » il semblait avoir une vie tranquille. « -non, je me suis pas mal cherchée avant de faire l’école. J’suis toujours pas certaine à cent pour cent que ça soit fait pour moi. » son sourire s’envola et elle souffla en regardant ses frites : « -voir des choses moches tous les jours, ça abîme… en dedans… ça change les gens. Ça les rends moins sensible. Et puis il y a ces questions qui tournent en boucle. Pourquoi est ce que l’être humain est capable de faire ça ?! » elle se pinça les lèvres et regarda à nouveau Drew. « -désolée. Disons qu’il y a un trauma assez récent que j’ai pas encore totalement digéré. Et non, ça fait pas une bonne raison pour qu’on se revois, t’es pas psy. » un sourire avant de boire une gorgée d’eau, le regard vers la fenêtre.

Finalement, le charmant médecin n’était pas tombé bien loin « Ce n’est pas la porte à côté » et apparemment, ça semblait plus que manquer à sa patiente. C’était dur d’aimer une ville comme Seattle lorsqu’on venait de Los Angeles, avec plage et soleil à longueur de journée. « Tu dis ça pour le moment » répliqua Andrew en se disant que ce n’était qu’une question de temps avant de recroiser la route de cette jeune femme. Elle ne pouvait pas l’oublier après un tel déjeuner en sa compagnie. Bon, il y avait le petit-ami derrière et qui était flic aussi. Il ne souleva pas l’information et se mit à rire en l’entendant déblatérer sans but, mais comprenant tout de même l’idée et rétorqua plus fort « SUC-ETTE » avant d’ajouter « Pour ce qui est de la chaleur et d’être trempé, je suis désolé, c’est de ma faute, mais on peut s’arranger » en entrant dans son jeu, comme si de rien n’était. « Tu m’as brisé le cœur en me disant que tu avais un homme dans ta vie. J’en souffre encore » et porta sa salade à ses lèvres.

Andrew se mit à rire doucement « Sage décision » et ajouta « Eh ! L’espoir fait vivre » et puis ça ne faisait pas super longtemps qu’ils étaient ensemble, même si cinq ans à se tourner autour, c’était pas mal « Ton copain ? » en fronçant les sourcils, intrigué par sa réponse. Puis ils se mirent à parler de lui et se mit à rire de nouveau « J’ai trouvé mon internat ici, et j’aime bien ce genre de villes » et la remercia « Je te propose un dîner, la semaine prochaine, jeudi à 20 heures ? » et la regarda avec étonnement « Quoi ?! Tu as dit la prochaine fois. Je programme ». Il se dit que c’était un lapsus révélateur et qu’elle avait envie de le revoir, même si c’était en tout bien tout honneur. Andrew se décida à dévoiler un maximum d’information sur lui, afin qu’elle apprenne à le connaître. Apparemment, son petit monologue semblait lui plaire et nota le fait qu’elle ait détourné le regard au moment où il parla d’elle et de son goût pour les blondes « Tu n’as pas pu deviner, donc je suis un coffre-fort » et prit une gorgée de soda « Merci. On se voit à toutes les fêtes, que ça soit les anniversaires de mariage, les anniversaires du jour de notre naissance, les fêtes de fin d’années, ou encore lorsque nous sommes en vacances en même temps ». Ils réservaient souvent les vacances ensemble et c’était toujours agréable de passer un moment avec eux. Andrew décida de lui retourner la question au sujet de la police. Le charmant médecin l’écouta avec attention, ne comprenant que trop bien ce qu’elle voulait lui dire, mais fronça les sourcils « Non, mais je sais très bien changer les idées… Et c’est ton copain, je présume ? Tu m’as dit qu’il reprenait du service, ça signifie qu’il a été blessé… Tu sais, on doute tous de notre métier un jour ou l’autre. Puis il y a quelque chose qui nous rappelle pourquoi on l’a choisi, et on s’investit de nouveau comme au premier jour » et termina sa salade ainsi que ses frites, puis fit signe au serveur de leur apporter un dessert et le café « Qu’est-ce que tu aimerais faire ? Oui, je suis un type curieux. Très curieux, c’est maladif chez moi » en souriant.

Andrew remercia le serveur et enfonça sa cuillère dans le fondant au chocolat pour la porter à ses lèvres « Le meilleur moment du repas » et rétorqua « J’aimerais qu’on se revoit ».

Lizzy partit d’un bel éclat de rire lorsqu’il répéta le mot. « -n’importe quoi. Sincèrement faut autre chose qu’une injection pour me mettre dans un tel état ! » cette conversation virait au n’importe quoi. « -j’en suis navrée. Mais ça va passer tout seul. » affirma la jeune femme avec un sourire. Oui l’espoir faisait vivre, mais là techniquement, ça n’était pas la peine d’espérer. Ils avaient mis bien trop de temps avec Ethan à parvenir où ils en étaient aujourd’hui. Drew avait beau être charmant, il n’avait pas le moindre chance. « -non, que j’avais des vraies sentiments pour lui. » répliqua la jeune femme sans donner encore une fois plus de détails.

« -quoi ? Non ! » avant de rire à nouveau. « -ba je vois ça, et c’est pas ce que j’ai voulu dire. » il déformait ses propos à son avantage. De toute façon programmer quoi que se soit était exclus. Même s’il était sympa et charmant, elle ne comptait vraiment pas le revoir. Elle appréciait ce repas, cette conversation, sa personnalité mais si c’était pour de la drague, c’était non. « -un coffre fort ça se livre pas si facilement. » répliqua t elle en souriant. « -wahou... » souffla t elle ensuite. « -ça c’est de la famille ! » chose qu’elle n’avait jamais connu, et qu’elle ne connaîtrait jamais.

Puis elle lui répondit en se confiant quelque peu sur ce qu’elle ressentait en ce moment. Depuis qu’Ethan avait été à deux doigt de passer l’arme à gauche, tout ça à cause de la folie d’un homme, elle remettait pas mal de chose en question. Elle ne savait pas si elle serait capable de supporter ça une fois de plus. C’était presque amusant qu’elle dise ça à Drew qu’elle connaissait à peine, alors qu’elle n’en avait pas parlé à Ethan. Sans doute parce qu’il avait assez de souci en ce moment, et que lui soufflé l’idée qu’elle doutait de son job n’était pas vraiment à l’ordre du jour. Un hochement de tête alors qu’elle jouait avec une frite dans la sauce. « -ouais tu as sans doute raison. » sauf que ça n’était pas la première fois.

Elle le regarda à nouveau tout en prenant la carte des desserts. « -là tout de suite je dirais voyager. J’ai des envies d’ailleurs, de vacances, de langue étrangères… » un haussement d’épaules parce que c’était impossible pour le moment. Elle devait finir sa formation. Et puis Ethan ne partirait pas de si tôt en voyage avec le bébé qui allait se pointer. « -si tu veux je connais un médecin sympa qui peut t’aider. » ajouta Lizzy en parlant bien entendu de lui. Comme si elle connaissait d’autre médecin ! Un merci pour le serveur avant de prendre une cuillère de sa glace. Un sourire avec la cuillère encore entre les lèvres, avant d’ouvrir de grands yeux. « -ba il dois bien y avoir un rappel à ce truc qui tu m’as mis dans le bras, genre de dix ou quinze ans non ? » un pincement de lèvres et elle ajouta avec plus de sérieux : « -écoute, j’apprécie le tête à tête, la conversation. T’es quelqu’un de sympa mais… je compte pas tomber sous ton charme, alors ne perds pas ton temps. » oui ba autant être claire. Il ne semblait pas vouloir lâcher l’affaire. De son côté, elle n’avait pas envie de plus d’emmerde dans sa vie. « -je suis pas la blonde aux yeux bleus qu’il te faut. » répliqua t elle avec un sourire pour faire écho à ce qu’il avait dit plus tôt. "-et comment ça se fais d'ailleurs que docteur sucette soit célibataire?"

Arborant son sourire charmeur, Andrew répondit à cette dernière « Il faut aussi un charmant docteur » et haussa les épaules « Tant pis pour moi » tout en appréciant son sourire. Le sujet dévia sur l’homme qui partageait la vie de sa patiente et apparemment, elle avait mis du temps à réaliser qu’elle était amoureuse de lui « Ah ! Il a été patient alors » et devait sacrément tenir à elle pour être capable de tenir cinq ans. Andrew n’était pas certain d’être capable d’une telle patience pour une femme, aussi jolie soit-elle, et même s’il aimait l’entendre rire, comme en cet instant avec sa patiente qui semblait passer un bon moment en sa compagnie « Ah bon ?! Qu’est-ce que tu voulais dire alors ?! » en feignant d’être un peu naïf, alors qu’il savait pertinemment que ce n’était pas le sens premier de ses mots. Quoique… Puis ils se mirent à parler de sa famille, et de la complicité qu’il partageait tous ensemble. Andrew se mit à rire « Je suis un coffre-fort bas de gamme » et sourit en l’entendant « Ce n’est pas tout le temps facile, mais je dois avouer avoir de la chance ». Ce n’était pas donné à tout le monde d’avoir une telle famille et il la chérissait chaque jour.

Ce fut à son tour de répondre à une question et elle concernait son métier. Cette dernière semblait douter de son avenir au sein de la police et Andrew tenta de trouver les mots pour effacer ses doutes. Il passait par-là, lui aussi, de temps à autre, comme quand il perdait un patient qu’il appréciait tout particulièrement. Il lui sourit avec douceur « Je ne sais pas si j’ai raison, mais c’est ce que je me dis à chaque fois que je doute. Si ça marche sur moi, ça peut peut-être marcher sur toi » et avala une gorgée de soda alors qu’il terminait son assiette. Un petit rire « Deviens hôtesse de l’air ! » et ajouta « Prend quelques jours et part avec ton copain. S’il ne veut pas, je veux bien me dévouer » et se mit à rire de nouveau « Tu me trouves sympa, cool ! ». Ils remercièrent le serveur qui leur apporta le dessert avant de répondre à sa patiente « Dix ans, mais je ne peux pas attendre autant de temps. Je ne suis pas assez patient pour ça ». Il n’était pas comme son copain qui avait attendu cinq ans.

Tout en continuant de déguster son dessert, Andrew posa son regard sur elle « Je ne perds pas mon temps, je sais bien que tu ne vas pas quitter ton homme pour moi. Quoique… Sérieusement, j’ai espéré au début, mais je me rends bien compte que si ça fait cinq ans que vous attendez tous les deux, vous voulez profiter. Je reviendrais à la charge dans six ou sept mois » en affichant un petit sourire taquin, pour lui signifier qu’il avait compris, mais qu’il disait cela juste pour la taquiner un peu. « Dommage, vraiment » et goûta son café avant de grimacer et d’y ajouter le sucre, relevant son regard sur elle « Parce que je passe mon temps dans cet hôpital, que je ne sors jamais avec des collègues au cas où ça se passerait mal, je n’ai pas envie que le suivi de mes patient en pâtisse et… je suis toujours en train de courir à droite et à gauche pour aider. On me voit comme un médecin et j’y tiens. Toi, c’est différent. Tu es venue pour une piqûre, pas pour une opération à cœur ouvert ou un cancer » en souriant et termina son dessert, puis tendit sa carte de crédit au serveur « Si jamais tu es d’accord, on peut se revoir juste comme ça, en tant qu’amis » et termina son café « Je ne suis pas un mec jaloux » en faisant référence au fait qu’il savait qu’elle était en couple. Un regard pour l’heure « Faut que j’y retourne. Merci d’avoir accepté de déjeuner avec moi, un vrai plaisir et puis, tu sais où me trouver et tu as mon numéro. Attends un peu avant de le supprimer de ton répertoire » en souriant et se leva de la banquette, lui ouvrit la porte du restaurant et déposa un baiser sur sa joue « Bonne journée Miss Sucette » et traversa la rue à petite foulée, non sans un regard pour elle, arborant toujours ce petit sourire qui lui allait si bien.

Elle n’avait pas pu s’empêcher une sorte de grimace lorsqu’il avait évoqué la patience d’Ethan. Ça n’était pas tout à fait ça… Mais encore une fois, elle n’avait pas envie de donner plus de détails que ça sur sa relation compliqué avec le beau brun. Pas la peine de donner des arguments à Drew pour la convaincre que cette histoire de couple était voué à l’échec. Lizzy avait déjà bien assez de peur et de crainte. Des doutes elle en avait tous les jours, ils se dissipaient lorsqu’ils étaient tous les deux, remontait à la surface assez rapidement, surtout au boulot… « -mais rien, c’est une façon de parler ! Ok très bien, je note que tu sais très bien déformer mes propos et qu’il faut donc que je fasse attention quand je dis quelque chose, chose que je déteste. » C’était amusant, elle savait qu’ils pouvaient très bien s’entendre. Et pourtant elle le repoussait. En bloc. Elle ne renchérit pas sur la famille et le côté chance. Sur ça non plus elle n’avait pas la moindre envie de s’étendre.

Un haussement d’épaules. Oui ça pouvait peut-être marcher, même si c’était bien plus compliqué. « -je suis pas vraiment des plus douée en langue étrangère. » puis elle sourit en faisant un non de la tête. « -il reprends le boulot dans quelques jours, alors ça attendra pour les vacances. Et tu m’en voudra pas, mais j’ai pas vraiment envie de rencontrer tes parents et ta sœur tout de suite. Un peu trop tôt si tu vois ce que je veux dire. » un sourire en coin parce qu’elle aimait bien leur petit jeu. Elle avait toujours été ainsi, et jusqu’à présent ça ne lui avait jamais posé le moindre souci. Ça n’était pas la première fois que ça lui arrivait. Mais aujourd’hui, elle éprouvait une sorte de gêne, comme si elle était en train de trahir Ethan. Pourtant ça n’était qu’un repas. Elle avait énoncé les conditions. Voilà. Rien de grave. Et pourtant elle en remis une couche, en lui disant de laisser tomber.

Mais Drew semblait ne pas vouloir la laisser partir ainsi. Elle cru quelques secondes aux paroles censées du médecin, qu’il comprenait mais elle finit par rire. « -six mois c’est quand même pas mal déjà niveau patience… » ajouta Lizzy. S’il faisait vraiment ça, elle risquait d’être dans la merde. Parce que dans six mois le bébé serait bien là. Les choses auraient changées. Le pire pouvait arriver. Elle lui demanda alors pourquoi est ce qu’il était seul, et la réponse qu’il lui donna la renvoya à sa propre histoire. Pas au boulot, réputation, jamais avec les collègues… Il avait tellement raison. Elle se sentait tellement mal à l’aise avec tout ça. « -je comprends… tu as bien raison. » répondit Lizzy en regardant sa glace. « -non attends... » mais le serveur venait déjà de passer la carte de crédit. Un regard pour Drew. « -merci. » souffla Lizzy qui aurait préféré payer sa part. « -maintenant je suis gênée. » avec un petit sourire avant de se mordre la lèvres inférieure. « -tout va vite avec toi hein… amis… déjà ? » à nouveau elle lui sourit sans répondre à sa question. Elle ne savait pas si elle devait dire oui. Elle en avait envie, parce qu’il avait l’air sympa et qu’elle avait toujours été plus proche des hommes que des femmes, qu’ici elle manquait cruellement de contact… Et pourtant… Elle savait d’avance qu’Ethan allait flipper, se faire des films… En fait elle appréciait vraiment son caractère. Et elle répondit alors : « -oui j’ai ton numéro. » ce qui voulait laisser sous entendre qu’elle écrirait. Peut être. Sûrement. Un jour. Un oh de surprise lorsqu’il déposa ses lèvres sur sa joue. « -oui tout va vite avec toi. » s’amusa la jeune femme. « -bonne fin de journée... » lui souffla t elle en lui adressant un petit signe de la main alors qu’il s’éloignait.

Un soupire et elle tourna les talons pour rentrer chez elle. En chemin elle envoya un message à Ethan, pour lui dire qu’elle serait à l’appartement dans une demi heure. Lorsqu’elle rentra, il n’était pas encore de retour. Tant mieux en faite. Ça lui laissait le temps de se poser un peu et de digérer un peu ce tête à tête avec le doc. Elle se lava les mains avant de sortir de la farine, du sucre et ce qu’il fallait d’autre pour faire des cupcakes. Ça l’aiderait peut être à arrêter de se poser trop de question.

« Oui, je suis très doué pour tout déformer » répondit-il en souriant, même si ce n’était pas vraiment la vérité. Il voyait surtout ce qui l’arrangeait, nourrissant le doux espoir de pouvoir recroiser sa route dans d’autres circonstances qu’une visite médicale. Le feeling passait bien entre eux. Même plus que bien, et Andrew n’avait pas envie de se dire que ça serait la dernière fois qu’ils se verraient. Ils en vinrent à parler d’une probable reconversion pour sa patiente, lui proposant de devenir hôtesse de l’air « Ça s’apprend, c’est comme tout » avait-il rétorqué avec nonchalance. Pour lui, rien n’était impossible. Les gens se mettaient leurs propres barrières en s’autocensurant, en ne se faisant pas confiance, et en sortant des arguments comme les enfants, le souci des langues étrangères ou encore la famille à côté. Toutefois, Andrew en profita pour lui proposer sa compagnie si jamais elle voulait partir à l’étranger et sourit à sa réponse « Je comprends… Faut encore attendre un petit mois, ou même deux, pour s’assurer que ça soit du sérieux ». Finalement, il parvenait à la charmer un peu avec son sourire et sa tchatche. Il était réaliste, elle était en couple et sut le lui rappeler, juste par prudence. Mais qui sait, peut-être que dans six mois, elle serait disponible et se mit à rire « Mais je ne pourrais pas faire mieux ». De toute manière, ça ne se bousculait pas vraiment au portillon pour sortir avec lui. Seulement des coups tablés sur le court terme et qui ne l’intéressait pas vraiment. C’était agréable de temps à autre, lorsqu’il était en manque de sexe, mais il aspirait à se poser, à construire quelque chose. Il ne se disait pas que Lizzy pouvait être ce genre de femme, il se disait juste que ça pourrait être sympa de tenter déjà un ou deux rendez-vous supplémentaire, voire comment ça se passait, puis se laissait guider.

Andrew fit signe au serveur pour lui donner sa carte bancaire et lui sourit « C’est un plaisir et ne le sois pas. Je veux dire, tu as contribué à ce déjeuner par ta seule présence. C’était très agréable, et je t’en remercie » et la regarda, non sans une certaine envie en la voyant se mordre la lèvre inférieure « Hum… Oui. Il faut vivre la vie à fond, et ralentir seulement pendant les vacances. On perd trop de temps à faire les choses lentement et c’est souvent comme ça que les opportunités vous filent entre les doigts et je n’ai pas envie que tu me files entre les doigts » alors oui, elle allait devenir son amie, et à voir par la suite. Un sourire quand elle lui confirma qu’elle avait son numéro « J’attends de tes nouvelles » et déposa un baiser sur sa joue « J’aurais pu t’embrasser vraiment, mais t’es en couple et je respecte » et lui souhaita une bonne fin de journée, avant de retourner travailler.

Finalement, cette rencontre avec Jessica s’était mieux déroulée que dans ses pensées. Ils étaient parvenus à mettre des mots sur leur situation matrimoniale, mais aussi sur ce qu’ils voulaient pour cet enfant qui allait bientôt voir le jour. Pas de disputes, pas d’une relation toxique pour ce bébé qui allait déjà naître dans une famille fracturée. Il lui avait proposé son aide, et elle avait accepté, et vice-versa. C’était donc plus léger qu’il s’était rendu chez son psychologue avec lequel, il avait dû se battre durant presque une longue demi-heure pour obtenir son autorisation à retourner travailler. Il avait fait un détour par le commissariat pour la déposer au capitaine, avec qui, il avait longuement échangé sur ce qu’il s’était passé, mais aussi sur son retour au sein de son équipe. Beaucoup de prudence et surtout, Ethan devait se ménager et ne pas risquer stupidement sa vie dans l’unique but de prouver qu’il était bien de retour. Le beau brun n’avait plus envie de courir de risques inconsidérés. Cela faisait deux fois en cinq ans qu’il avait bien failli perdre la vie, et il ne connaissait que trop bien l’adage : Jamais deux sans trois, la troisième, c’est la bonne. Il était heureux avec Lizzy et allait avoir un petit garçon. Il devait prendre du recul et ne plus risquait sa vie stupidement, même si la dernière fois, il n’avait rien fait pour se retrouver dans une usine désinfectée à se faire torturer pendant plusieurs heures…
Le beau brun avait fait un détour pour récupérer des fleurs pour la jolie blonde, et était rentré avec le sourire aux lèvres chez eux. Même après trois semaines, ça lui faisait toujours aussi bizarre de se dire que c’était chez eux, cet appartement. Son sourire disparu presque soudainement en la voyant pâtisser. Ce n’était jamais bon signe lorsqu’elle se mettait à faire de la pâtisserie. Il déposa les fleurs sur le comptoir de la cuisine, puis passa derrière elle, entourant ses bras autour de sa taille et embrassa son cou « Hey toi, ça va ? Ta visite médicale s’est mal passée ? Tu as fait une crise d’angoisse ? » et justifia ses questions en ajoutant « Tu fais de la pâtisserie seulement quand tu penses trop » et tout en posant sa tête contre celle de Lizzy, murmura « Je t’ai ramené des fleurs, tes préférées ». Il aurait pu parler de son rendez-vous avec Jessica ou encore du bébé, mais ça avait été toujours un sujet délicat avec la jeune femme et pour le moment, il voulait juste être avec elle, et ne penser qu’à elle. Il se détacha de cette dernière, coupa le feu et lui pris les mains, marchant à reculons tout en la fixant « Je te propose de te faire l’amour, puis de refaire l’amour sous la douche, ensuite tu mettras une jolie robe et je t’emmène au restaurant ce soir, nous avons quelque chose à fêter… » et laissa le suspens prendre place « Mon retour officiel au travail » et monta les marches avec cette dernière, et lui fit l’amour en prenant son temps, en goutant chaque parcelle de sa peau, non sans commenter un « Tu sens le pancake, c’est très… bizarre » non sans sourire, puis avait repris ses caresses, ses baisers, puis ses langoureux coups de reins, ondulant le bassin dans ses vas-et-viens, et cela jusqu’à atteindre la jouissance.

Son visage entre ses seins, il releva les yeux sur elle « Je me dis qu’à la fin de ta formation, on pourrait demander notre mutation à Los Angeles, qu’est-ce que tu en penses ? » et remonta pour embrasser ses lèvres « J’ai réservé pour 19 heures, je suis donc tout à toi cette après-midi » en laissant sous-entendre qu’ils pouvaient rester dans le lit toute l’après-midi. Il se laissa glisser sur le côté et tourna la tête vers elle « Ça va ? ».