Généralement, après un tel réveil en sursaut, Ethan restait silencieux, mais la jeune femme était parvenue à le sourire « Si un jour ça m’arrive, je te réveille pour qu’on couche ensemble afin de me rassurer » et reposa sa tête sur elle, lui confiant son cauchemar. « Oui, c’est légitime », mais ça n’en restait pas moins horrible de voir son ex-fiancée lui couper son service trois-pièces en plein milieu de la nuit et sans avoir la capacité de l’arrêter ou de se réveiller avant que cela ne se produise… Le beau brun apprécia davantage la douceur de Lizzy en cet instant, son regard, son sourire, sa main sur sa joue. C’était tout ce dont il avait besoin en cet instant. Cette douceur, cette présence à ses côtés. Ethan changea de sujet en évoquant le fait que c’était leur première nuit ensemble sans s’envoyer en l’air « On avait tenté une fois, mais tu as succombé » en affichant ce petite sourire taquin. Comme s’il n’avait pas eu le choix que de prendre son pied avec la jeune femme « De… Pardon ?! » en relevant la tête vers elle après avoir embrassé son cou. Hors de question pour lui de s’habituer à ne pas faire l’amour à la jolie blonde. Déjà trois jours en comptant cette nuit, ça allait être une véritable torture. Il ne souhaitait pas que ça devienne une habitude. « Je préfère ! » rétorqua-t-il, même s’il savait pertinemment que ça ne serait pas le cas, et encore moins lorsqu’il aurait repris le boulot. Ils finirent par s’endormir et ce fut un lit froid qui l’accueillit au petit matin. En descendant les marches, posant son regard sur Lizzy déjà prête et préparant le petit-déjeuner, Ethan sut que c’était bel et bien cette vie-là qu’il souhaitait. Il passa ses bras autour d’elle, embrassa son sou et sourit en l’entendant soupirer. Oui, encore deux jours et c’était une torture « Tu ne m’as pas réveillé » et la laissa se retourner pour lui faire face « Merci, toi aussi » et lui rendit son baiser avec tout autant d’envie « Encore trois semaines et je serais avec toi au travail ».

Ces trois semaines passèrent à toute allure. Peu à peu, ils prenaient un véritable rythme de croisière avec Lizzy. Ses affaires avaient pris place dans les placards de cette dernière, et le beau brun aimait de plus en plus ce quotidien. Ses cauchemars lui laissaient de plus en plus de répits. Ses séances chez le psy n’étaient pas innocentes dans sa reconstruction. Toutefois, ce matin, c’était une véritable angoisse au creux de l’estomac qui le suivit tout le long de la douche, de sa préparation et du petit-déjeuner. C’était la première fois qu’il allait revoir Jessica depuis leur séparation, et il ne pouvait pas être là pour Lizzy, pour sa visite à l’hôpital… Fixant le breuvage brun dans sa tasse de café, il remarqua le silence de plomb, et se mit à rire nerveusement « J’ai l’impression que c’est le jour de mon exécution ». Un regard pour l’heure « Je dois y aller » et embrassa la jeune femme « Je t’aime, à ce soir et soit sage avec le médecin ».

Patientant dans la salle d’attente du cabinet de la gynécologue, Ethan se leva presque aussitôt en voyant Jessica arriver. Il souffla un « Salut » mal à l’aise et reprit place. Son ventre s’était encore plus arrondi. « Comment vous allez tous les deux ? » et ajouta « Je peux ? » en désignant le ventre arrondis. Il déposa sa main dessus, et sourit en sentant le bébé bouger. Il ne tarda pas à retirer sa main, et posa sa tête contre le mur derrière lui « Tu as l’air en forme… ». Oui, il ne parvenait pas du tout à faire la conversation. Le beau brun n’était pas du tout à l’aise en compagnie de celle qu’il aurait dû épouser et qui était enceinte de son enfant « Tu as réfléchis à un prénom pour le bébé ou… ».

Sans qu’ils en aient reparlé, c’était officiel : ils étaient séparés. Aucun appel, aucun message. Silence radio total pendant toutes ces semaines. Bien sur elle avait pensé à lui. Jessica s’était demandée s’il allait mieux, s’il se rétablissait correctement, si il parvenait à dormir de nouveau. Mais elle n’avait pas prit de nouvelle. Parce qu’elle était encore meurtrie de son aveu, meurtrie de cette trahison. La futur maman avait fait en sorte de ne jamais croiser Elisabeth au travail. Pas la peine de remuer le couteau dans la plaie. Elle se doutait bien qu’Ethan s’était réfugié chez elle. C’était logique. Même si ça faisait mal. Impossible de lutter contre des sentiments présents depuis si longtemps. Elle ne faisait pas le poids face à la belle blonde.

Elle avait longtemps réfléchis. Elle ne voulait pas d’une relation conflictuelle et toxique entre eux. Parce qu’il y avait ce bébé, qui était le leur. Il serait à jamais un lien entre eux. Et même s’il n’aurait pas de parent unis sous le même toit, elle ne souhaitait pas qu’il subisse leur problème. Malgré cela Jessica redoutait tout de même de se retrouver face à face avec Ethan. Le revoir allait raviver la douleur, elle le savait. Elle ne parvint pas à afficher le moindre sourire en arrivant dans la salle d’attente. « -salut. » répondit elle simplement avant de s’asseoir à côté de lui. « -ça va. Il commence à prendre de la place… » oui, elle se sentait de plus en plus lourd. Et ça n’était pas finit elle le savait. Encore trois mois à tirer. Un hochement de tête pour permettre à Ethan de toucher son ventre. Après tout il en avait encore le droit. Rien que pour le bébé. Pourtant ce contact fut difficile à supporter. « -toi aussi. » répondit elle en croisant les jambes, espérant que l’attente ne serait pas trop longue. Un haussement d’épaule : « -je pensais qu’on pouvait en discuter ensemble, en prenant un café après. » Ce bébé était tout ce qu’il leur restait en commun. Elle ne comptait pas le priver de son père.

Elle chercha un sujet de conversation mais se résigna. Le silence c’était bien aussi. Ils parleraient après. Quinze petites minutes plus tard on lui étalait du gel sur le ventre afin de faire apparaître sur l’écran l’image de leur bébé. Jess était émue de le voir. Entendre son coeur la bouleversa comme la première fois. On leur décrivit chaque image, même si elle devait bien reconnaître qu’elle avait un peu de mal à voir ce qu’on leur montrait. Mise à par le visage et les mains… Le reste c’était un peu de l’abstrait. Et puis on leur demanda s’ils voulaient connaître le sexe du bébé. Un regard pour Ethan non loin d’elle. Un petit oui et ils apprirent que c’était bien un garçon, comme ils se l’étaient imaginés. Un sourire tendre se dessina sur le visage de la futur maman. Tout allait bien. Soulagement. Bon, de son côté elle avait une petite tension mais rien de bien grave en soit. Simplement du repos et ça irait. Pas de surmenage au boulot. Ba de toute façon, elle était réduite à passer son temps devant un ordinateur. Alors aucun risque.

Une fois dehors, elle glissa ses mains dans les poches de son manteau et proposa à nouveau à Ethan d’aller boire un café. Ils avaient des choses à se dire. Une fois installée, elle sourit : « -on avait raison. Un petit mec. » autant savouré le peu de joie qu’ils avaient encore en commun. « -j’avais pensé à Marshall. Ou Melvin. T’en penses quoi ? » elle n’avait pas envie d’abordé tout de suite les sujets douloureux. Autant resté un peu encore sur le petit nuage.

La culpabilité était toujours bien ancrée en lui, et il s’en rendit d’autant plus compte lorsqu’elle prit place à ses côtés. Il s’en voulait toujours autant de l’avoir fait souffrir de la sorte. Ils avaient prévu de se marier, d’avoir cet enfant, et maintenant, elle se retrouvait en mère célibataire, échangeant des banalités avec le père de son enfant qui l’avait trompé avec la femme qu’il aimait depuis des années… L’atmosphère était pesante, et même s’il tentait de faire des efforts, en leur demandant comme ils allaient tous les deux, les réponses de Jessica restaient brèves « Je vois ça » en remarquant le ventre de plus en plus arrondis. Il posa sa main dessus, quelques instants, juste pour sentir son bébé bouger, mais ne s’attarda pas. Il la complimenta sur sa bonne mine et esquissa un sourire quand elle lui rendit son compliment. Il avait bien meilleure tête que la dernière fois qu’ils s’étaient vus. C’était une certitude. « Oui, bien sûr » avait-il répondu à son invitation de boire un café. Ce fut leur dernier échange jusqu’à ce qu’on les invite à entrer dans la salle de consultation. Son regard fixé sur l’écran, Ethan réalisait réellement que c’était son enfant là, qui grandissait. Il avait du mal à tout percevoir, mais il se mit à sourire en contemplant le bébé. Quand on les interrogea pour savoir s’ils voulaient connaître le sexe du bébé, Ethan croisa le regard de Jessica et acquiesça. Oui, il avait envie de savoir. Un garçon… Jessica avait eu raison. Il demanda une photo de l’échographie afin de la garder avec lui. Première photo de son fils. Oui, Ethan commençait réellement à réaliser et l’idée faisait son nid dans son esprit.

En sortant, ils se rendirent directement vers le café le plus proche, restant silencieux jusqu’à ce qu’ils soient installés. Ethan se mit à sourire à son tour « L’instinct des parents… Un garçon… » et posa son regard sur la photographie de l’écho qu’il avait gardé dans son portefeuille et releva son regard sur elle « J’aime bien Marshall. Melvin, un peu moins… J’avais pensé aussi à Conrad, mais Marshall, ça me va bien » et regarda de nouveau la photo « Marshall Hawkins-O’connell. Ça rend bien. Il a tes yeux » tout en lui montrant la photo avec un sourire amusé sur les lèvres. Il tenait toujours à elle, et elle restait la mère de son enfant. Ethan n’avait pas envie d’une relation toxique entre eux, mais maintenir une relation cordiale, rien que pour cet enfant qui allait voir le jour dans un foyer déjà bien explosé… Il remercia la serveuse qui leur apporta la commande et la paya, avant de prendre une gorgée de café « Je reprends le travail dans deux jours, mais je me suis dit que je pourrais passé les week-end pour m’occuper de la chambre du bébé, monter les meubles, un petit coup de peinture, puis qu’on aille faire quelques emplettes pour l’habiller. Enfin, je ne sais pas. Je te propose et tu disposes » tout en baissant son regard sur sa tasse, haussant les épaules. Peut-être que Jessica ne voulait pas de lui chez elle, ou encore plus, de faire les boutiques pour enfant avec l’homme qui l’avait trompé. Ça serait légitime. « Tu veux qu’on aborde les sujets qui fâchent maintenant ? » en esquissant un petit sourire pour tenter d’alléger le tout.

« je suis contente que ça soit un garçon. J’ai jamais été la plus fille des filles… Donc ça sera plus facile. » Malgré les tailleurs cintré, les talons hauts, Jess avait toujours été une garçon manquée enfant. La faute à une vie entouré de deux frères peut-être. Le caractère qu’elle se traînait venait de ça. Jamais montrer ses sentiments, être catégorique sur bien des choses, la distance, le ton froid lorsqu’elle ne connaissait pas la personne. Sans compter le monde actuel qu’elle trouvait flippant pour une fille. Un petit gars, c’était bien mieux. « -oh non pas Conrad. J’aime pas du tout ! » oui, voilà catégorique… « -c’est vrai ça rends bien. » enfin ils avaient encore du temps pour être sur mais elle notait que ce prénom était en tête de liste. « -pff n’importe quoi toi ! » avait répliqué Jessica. La photo était en noir et blanc, ça ressemblait plus à une ombre qu’autre chose. « -espérons qu’il aura pas un mélange de nos caractères... » ajouta la futur maman en remerciant le serveur pour son thé.

« -reprends déjà le boulot, retrouve tes marques et on verra. » avait répondu la jolie brune du tac au tac, avant de fermer les yeux. « -excuses moi. Ça veut pas dire non. » non elle voulait bien un coup de main, surtout qu’elle n’avait encore rien à dit à ses parents pour leur séparation et que pour le moment, rien n’était prêt pour accueillir ce bébé. « -on est là pour ça de toute façon. » ajouta Jess. Pour quoi d’autre sinon… Elle prit le temps de boire une gorgée de thé, le regard baissé avant de dire : « -on sais tout les deux qu’on se remettra pas ensemble. J’ai trop de fierté et d’égo pour ça, et toi tu as… tu as Elisabeth. » elle se passa une mèche de cheveux derrière l’oreille en regardant par la vitre. « -ce bébé c’est le notre. Je veux pas t’exclure du reste de la grossesse, encore moins de sa vie futur. C’est pas parce que toi et moi ça… ça n’a pas marché qu’on dois devenir de mauvais parents. » une nouvelle pause avant de reprendre : « -je veux que tu sois là pour l’accouchement et si tu le veux bien pendant les premières semaines. Parce que ça me fait peur de gérer ça toute seule. Soyons franc... » oui elle n’avait pas l’intention d’en faire un secret d’état. Elle avait clairement peur de manquer de patience avec un petit truc qui allait hurler pour tout et rien. « -et je veux bien de ton aide pour la chambre. » un léger sourire avant d’enchaîner : « -j’ai pas encore annoncé à mes parents qu’on était séparé. Je voulais qu’on se revois avant. » et aussi laisser passer un peu d’eau sous les ponts histoires de pas le traiter de tous les noms ou de dire oui à son père lorsqu’il proposerait de lui refaire le portrait.

Assis dans ce petit café près de la clinique, en tête-à-tête avec Jessica, ils se concentraient sur leur seul lien : Le bébé. Un petit garçon qui allait voir le jour d’ici quelques semaines. Ça allait leur permettre de renouer un lien cordial pour cet enfant. « Moi non plus » avait-il rétorqué en laissant sous-entendre qu’il n’avait jamais été la plus fille des filles, dans l’unique espoir de la faire sourire un peu. Ethan tiendrait toujours à elle, c’était un fait, et il voulait que les choses se déroulent pour le mieux entre eux. Un petit rire de la part du beau brun « Au moins c’est clair » et lui avoua aimer le probable futur prénom de leur fils « Je trouve aussi ». Marshall Hawkins-O’connell. Ça rendait bien, et ça rendait aussi tout cela encore plus concret. Un regard pour la photo et se mit à sourire en entendant sa réponse. Il parvenait à la détendre un peu. Un nouveau petit rire pour le lieutenant « Que Dieu nous en préserve ! ». Imaginer un enfant avec leurs deux caractères de feu… Non merci, même s’il se doutait que ça risquait d’être bel et bien inévitable. Un regard pour le serveur et porta sa tasse de café à ses lèvres. Il la reposa lentement en posant son regard sur Jessica. Il ne s’était pas attendu à ce genre de réponse, mais fut tout de même soulagé de voir qu’elle ne mettait pas un veto définitif à sa proposition « Je veux juste faire les choses bien, au moins pour lui » en tapotant sur la photo de l’échographie.

Bon… Ethan proposa de lancer les sujets qui fâchent « Je sais » et la laissa lancer les hostilités, l’imitant en prenant une gorgée de son breuvage brun. Un hochement de tête « Oui… » souffla-t-il et après ces dernières semaines avec Lizzy, il savait que c’était ce qu’il voulait comme vie, même si ça n’allait pas être de tout repos avec l’arrivée du bébé. Il espérait que la jolie blonde accepte de rester à ses côtés à l’issue de la naissance… Ses mains entourant sa tasse de café, il écouta avec attention Jessica et fut touché par ce qu’elle lui rétorqua. Un doux sourire sur les lèvres « Merci. Je veux dire, merci d’accepter que je sois là pour lui… et pour toi. Je ne comptais pas te laisser seule avec lui les premières semaines, et puis, tu as un canapé confortable ». Elle aurait besoin de repos après l’accouchement et il ferait en sorte d’être le plus présent possible pour eux deux, à défaut d’avoir su l’être correctement pour elle. Un nouveau sourire « J’essaierais de passer ce week-end, si tu veux bien » et acquiesça « Tu pourras le leur annoncer. Tu m’en veux si je te demande de ne pas parler de Lizzy à ton père. Je n’ai pas envie de me faire casser la gueule » tout en affichant une petite moue et son portable vibra pour lui annoncer qu’il avait un rendez-vous de programmé « Je m’excuse, j’ai rendez-vous avec le psy pour me faire le papier me permettant de retourner bosser. J’aurais aimé rester, sincèrement. Ça m’a fait plaisir de te revoir Jess » et se leva, déposant un baiser sur sa chevelure, sa main dans son dos « Fais attention à vous deux et…et appelle-moi si tu as besoin de quoi que ce soit » puis quitta le petit café pour aller à son rendez-vous.  

Chaque matin, Andrew courait les cinq kilomètres qui séparaient son appartement de son lieu de travail. Une habitude qu’il tenait de ses deux années passées en Afghanistan en tant que médecin au front. Ça lui permettait de se libérer mentalement et émotionnellement de la journée de la veille, mais aussi de celle qui arrivait. Donc, chaque matin, Andrew franchissait les portes de l’hôpital, transpirant et haletant, et chaque matin, il saluait chaque collègue qui croisait sa route jusqu’aux vestiaires des médecins où il se délectait d’une douche bien chaude. Le médecin enfila sa tenue de médecin, laissant sa blouse blanche dans le casier. Un rapide tour à l’accueil des infirmières pour faire le suivi de ses patients déjà hospitalisés, puis il faisait un détour aux urgences pour s’assurer que tout se passait pour le mieux. Il donnait un coup de main pendant presque une heure, avant de sourire en regardant l’heure. Sa patiente n’allait pas tarder. C’était pour une simple piqûre, mais qui semblait terrifier la jeune femme, lieutenant de police. Après sa première consultation qui s’était conclue par une sucette et seulement cela, il avait récupéré son numéro de portable, et après une longue hésitation, lui avait envoyé un message pour s’assurer qu’elle allait bien, et reprendre rendez-vous. Il regarda sa liste en sortant de la salle de consultation « Mademoiselle Capplan » et releva la tête vers elle, lui offrant son plus beau sourire, posant sa main dans son dos pour l’inviter à entrer dans la petite pièce « Bonjour, comment est-ce que vous allez aujourd’hui ? », puis regarda ses notes, avant de se retourner vers elle « Vous n’avez rien à craindre ici, avec moi. D’accord ? Une sucette ? » en lui tendant la sucrerie sans se départir de son sourire charmeur.

Andrew nota quelques informations sur le dossier, puis se retourna « Je vous laisse ôter le haut, on va faire un rapide tour de votre cœur, vos poumons. Enfin la base, et ensuite, je vous fais l’injection et vous libère. A moins que vous ayez le temps de déjeuner ? Je suis en pause juste après-vous et je n’aime pas manger seul » et attendit qu’elle ôte son haut avant de s’approcher. Le stéthoscope dans les oreilles, il écouta son cœur, non sans un regard pour elle, puis ses poumons. Un regard pour ses oreilles et sa bouche, ainsi que son cou, et ajouta « Vous êtes en pleine forme Elisabeth » en lui souriant et s’occupa de préparer l’injection. Il revint vers elle, désinfecta la zone, puis décida de la détendre « Vous êtes dans quelle brigade ? J’ai vu que c’était la police qui vous a envoyé » et piqua, injecta le liquide « C’est fini » et posa un petit coton dessus « Appuyez quelques secondes et vous pouvez vous rhabiller ». Il rajouta quelques informations sur le dossier « Alors ? Pour ce déjeuner, ça vous va ? Un truc rapide en face, et vous pourrez ainsi m’expliquer pourquoi vous avez tant peur des médecins et des hôpitaux, aussi charmants soient-ils ».

« -je vais pas dire que je t’en veux plus. Ça serait mentir et j’aime pas ça. J’aurai vraiment préféré que tu m’avoues tout, tout de suite. Avant que ça dérape. Ça aurait été moins douloureux. » une petite pause : « -mais c’est ainsi, alors je vais finir par digérer t’en fais pas. » elle posta sa tasse à ses lèvres et reprit : « -j’ai pas envie qu’il grandisse sans son père. Alors au début je pense pas qu’il y aura de garde alternée, mais par la suite, ba… les weekends, les vacances. Enfin on verra quand on y sera. Mais t’as compris l’idée. » ils étaient d’accord surtout tout ça. Elle en était presque heureuse. « -c’est gentil. » Trois secondes elle osa se dire que ça ne devait pas être facile pour Elisabeth, mais elle chassa bien vite cette idée de sa tête. Peut lui importait comment se sentait la blonde.

Aucun souci pour qu’il passe ce weekend, elle lui demanda seulement de lui confirmer par message. Un petit rire ironique lorsqu’il lui demanda d’éviter de parler d’Elisabeth. « -d’accord. » elle n’avait pas vraiment l’intention de donner des détails précis. C’était entre eux. Ses parents n’aurait qu’à l’accepter. Elle se leva en même temps que lui. « -pas de souci. Bon courage pour la reprise. On se croisera peut être. » un haussement d’épaules avant de le laisser partir avec un petit signe de la main. Finalement ça s’était mieux passé que ce qu’elle s’était imaginée.

Lorsqu’elle avait confirmé la date, Lizzy ne s’était pas concerté avec Ethan. Elle avait choisi un pif. Et voilà que le rendez vous collait avec celui de l’échographie. Bon elle avait laissé traîné, tellement peu pressée d’aller se faire piquer. Elle avait envoyé un message à Andrew Foster au moins deux semaines après son message. Parce qu’avec Ethan chez elle, le changement de vie soudain, le boulot… elle avait zappé. Tout simplement. Et puis c’était facile de mettre de côté ce genre de chose. Ça l’a faisait tellement flipper. Le matin même, quitter l’appartement et laisser partir Ethan avait été compliqué. Mais il avait des obligations bien plus importante que lui tenir la main.

Elle s’était rendue à l’hôpital, non sans avoir une boule au creux du ventre. A nouveau elle avait fait les cent pas dans la salle d’attente, réfléchissant au profil du type qu’ils avaient dans le collimateur pour le meurtre sur lequel ils bossaient actuellement. Mais elle avait bien du mal à se concentrer, marmonnant toute seule. « -oh oui c’est moi ! » déclara t elle en se tournant lorsqu’on l’appela. Enfin, en voyant le médecin, il savait très bien qui elle était. La folle dingue de la dernière fois qui avait peur des blouses blanches. Elle s’avança en piquant un fard, glissant une mèche de ses cheveux derrière son oreille. « -ça ira bien mieux une fois sortie d’ici. » répliqua Lizzy pour toute réponse en posant ses affaires. « -alors pour info, c’est totalement ce qu’un psychopathe pourrait dire. Mais oui, je vais prendre la sucette. Parce que le sucre ça calme et que là il faut que je me calme. » elle récupéra la sucette et ajouta : « -arrêtez avec votre sourire charmeur là parce que ça me rassure pas. » quand elle était stressée elle était encore plus cash que d’ordinaire.

Lizzy s’installa sur la banquette, les jambes dans le vide. Elle écouta le docteur Foster puis elle plissa les yeux. « -et donc vous invitez tous les jours une patiente. » répliqua la jolie blonde avant de retirer son chemisier. Pourquoi est ce qu’elle se sentait mal à l’aise ? Il était médecin, il devait en voir toute la journée ses soutiens gorge ! Elle défis le papier de la sucette pour la mettre dans sa bouche avant qu’il ne s’approche. Elle inspira lentement, avant de regarder ailleurs lorsque le doc posa son truc tout froid contre sa poitrine. Puis elle inspira, expira encore et encore pour qu’il écoute ses poumons. Elle pencha la tête à gauche et droite, puis tira la langue en retirant la sucette de sa bouche. Tout ça en évitant de regarder soigneusement de regarder le médecin, histoire de contrôler son stress. « -ok parfait, je m’en vais. » déclara Lizzy en sautant de la table, récupérant son chemiser. Un regard pour Andrew Foster, un pour l’injection. « -hé merde... » souffla t elle avant de fermer les paupières comme si son heure était arrivé. « -c’est rien… c’est rien… » se répéta Lizzy comme un mantra.

« -et vous avez chopé quoi encore comme info dans mon dossier ? » répondit Lizzy qui n’aimait pas vraiment ça avant de lâcher un : « -aïeuh ! » ba quoi c’était pas super agréable ! Elle déposa ses doigts sur le coton, en le regardant noter des trucs dans le dossier. Puis elle lui tourna le dos pour remettre son chemisier. Elle e racla la gorge avant de reprendre ses affaires. Elle plissa les yeux pour le détailler quelques secondes avant de lâcher un : « -ok ok ça me va ! » après tout c’était qu’un déjeuner. « -je vous attends dehors si ça vous gêne pas. J'ai besoin d'air » et elle quitta la pièce le plus rapidement possible, afin de pouvoir respirer l’air du dehors. Elle jeta la sucette à la poubelle avant de vérifier son téléphone. Pas de message d’Ethan. Mais il avait rendez vous avec le psy. Elle rangea le petite appareil et glissa les mains dans les poches de sa veste en attendant que Foster veuille bien la rejoindre.

Apparemment, sa patiente ne manquait pas d’enthousiasme lorsqu’il prononça son nom pour la consultation. Pas sûr qu’elle en ait autant à l’intérieur de la pièce. Il lui demanda comment elle allait, souriant en la voyant gênée « Tout va bien se passer » et la laissa prendre place avant de la rassurer et de lui tendre une sucette. Andrew se mit à rire devant son franc parler « Déformation professionnelle. Je ne suis pas un psychopathe, on m’a fait passer des tests » et afficha ce sourire charmeur qui faisait sa réputation au sein du personnel soignant et chez les dames âgées « Généralement, on aime mon sourire ». Et c’était mieux que la tête qu’il faisait lorsqu’il était préoccupé ou agacé. Sans aucune gêne, le médecin invita sa patiente à déjeuner, prétextant ne pas aimer manger seul avec lui-même « Non, seulement les plus jolies » tout en affichant, à nouveau, son sourire charmeur. Andrew la laissa ôter son haut, puis esquissa un petit sourire en la voyant prendre la sucette en bouche « Normalement, la sucette, c’est après la consultation » et écouta son cœur, puis sa respiration, riant presque à son humeur enfantine. Il aimait bien ça chez les femmes. Lorsqu’il s’éloigna en lui disant qu’elle était en pleine forme, il tourna la tête vers elle en riant doucement « Non, non, ce n’est pas terminé » et prépara l’injection. Un nouveau regard pour cette dernière « Votre âge, lieu de naissance, que vous n’êtes pas marié et sans enfants, et votre groupe sanguin » puis piqua la jeune femme « Pas de comédie, même les bébés ne pleurent pas avec moi » et déposa le coton sur son bras.

Andrew s’éloigna pour terminer de noter quelques informations dans son dossier médical et jeta quelques coups d’œil derrière lui, l’observant s’habiller. Il avait la tête dans le dossier lorsqu’elle termina et réitéra son invitation à déjeuner. Le charmant médecin fut étonné qu’elle accepte, mais en fut plus que ravi, son sourire en témoignait pour lui « J’arrive dans deux minutes ». Il termina ce qu’il faisait, nettoya rapidement la salle de consultation, rendit le dossier à l’infirmière et expliqua prendre sa pause.
L’ancien militaire arriva à sa hauteur « On peut y aller » et ajouta « Je n’ai pas été trop long ? » et fit quelques pas à ses côtés, traversant la rue pour rejoindre le petit café qui faisait aussi brasserie le midi. Ils prirent place à l’intérieur, près de la vitre « Ça vous dérange si on se tutoie ? Au fait, moi c’est Andrew, mais Drew ça va aussi » avant de lever la tête vers le serveur. Il commanda une salade Caesar et un soda, laissa Elisabeth commander à son tour, puis croisa ses bras sur la table quand ce dernier s’éloigna « Alors, tu es dans la police et tu as peur des hôpitaux. En général, c’est qu’on a perdu quelqu’un dans ce genre d’endroit qu’on flippe. Pourquoi tu as peur ? Enfin, tu n’es pas obligé de me le dire ». Après tout, elle ne le connaissait pas « Si ça peut te rassurer, je suis tenu au secret médical » avait-il alors murmuré en s’approchant d’elle, puis s’était reculé en souriant « Ça fait longtemps que tu es à Seattle ? ». Oui, il était curieux. Son métier l’avait rendu curieux aussi, à toujours devoir chercher ce qui n’allait pas pour pouvoir soigner au mieux ses patients.

« -oui ba généralement les gens sont pas en panique total pour une simple consultation de routine. » il avait un beau sourire c’était pas le problème. Le souci venait d’elle et de l’angoisse qui la prenait à la gorge depuis qu’elle avait mis les pieds dans le bâtiment. Encore une fois elle n’était pas la plus polie du monde. S’ils s’étaient rencontré autrement, ça ne se serait pas passé ainsi. Mais il portait une blouse blanche. « -oui ba croyez moi les tests peuvent mentir. » même au sein des flics ils y en avaient des dérangés du cerveau. Il l’invita à déjeuné et elle le remballa, lui servant un sourire ironique en retour de son compliment. « -arrêtez de dire ce mot. » répliqua Lizzy en levant les yeux au ciel. « -et puis je suis stressée, alors je fais ce que je veux. » si ça lui évitait de partir en courant c’était mieux non ?!

« -rien que ça. Vous voulez aussi mon tour de poitrine et la marque de ma petite culotte ? » ajouta la jeune femme toujours avec autant d’ironie. Bon ça avait le mérite d’éviter qu’elle vire en crise de panique. Voilà c’était fait. Elle allait pouvoir partir en courant. Mais il insista pour le déjeuner et elle finit par dire oui. Une fois dehors, elle se sentit déjà bien mieux. Doucement le stress retombait. Ça c’était fait, la journée allait pouvoir se poursuivre et elle n’aurait plus à remettre les pieds ici. Un hochement de tête lorsqu’il arriva et elle répondit : « -j’étais sur le point de partir. » non, ça allait, elle avait juste eut le temps de se calmer un peu. Ce qui n’était pas plus mal.

Lizzy prit place en face du médecin, et fit un non de la tête. C’était un peu étrange venant de son médecin mais peut importait. Dans le fond il avait l’air sympa. « -très bien Drew. Moi c’est Lizzy. » voilà ils allaient s’appeler par leurs petits noms ! Lizzy plissa les yeux en entendant la commande qu’il venait de passer. Elle demanda des frites, et uniquement ça. Enfin non elle ajouta un milkshake à la framboise aussi. A nouveau elle plissa les yeux devant ses questions. « -c’est vrai que c’est super sympa comme sujet de conversation. » ironisa la jeune femme en croisant les jambes. « -me voilà parfaitement rassuré ! Tant que tu me fais pas internée ça me va. » un léger rire. Oui parce qu’il pouvait sans aucun souci la prendre pour une folle. Ok très bien, elle avait accepté le déjeuner, autant discuter. Et lui montrer qu’elle était pas tarée. « -un peu plus d’une année. » bon aller un petit effort. Un soupire et elle avoua : « -je suis désolée, j’ai pas été super polie. Mais… les blouses blanches et tout ça, j’aime pas vraiment beaucoup. » ouais enfin ça il devait l’avoir compris. « -un accident, quand j’étais gamine. Un long séjour. Depuis… depuis j’suis en panique quand je dois venir à l’hôpital. » un haussement d’épaules : « -je sais, c’est con. Mais je me suis déjà grandement améliorée ! Je t’ai pas giflé, je suis pas partie en courant, je me suis pas réfugiée comme un petit animal dans un coin de la pièce et même pas besoin de me donner un calmant ! » elle sourit. Sans doute le premier depuis qu’elle l’avait rencontré. « -on va clarifier les choses tout de suite. Je suis pas marié, j’ai pas de gosse mais je suis pas célibataire. Donc... » elle bougea ses mains devant elle comme si ça allait finir la fin de sa phrase.