Son index glissant sur les plans dessinés par l’architecte, le parfum de Maggie l’enivrant, sa présence à ses côtés. Nolan avait l’impression de revenir deux ans auparavant, alors qu’ils commençaient leur première collaboration qui allait devenir, avec le temps, plus qu’une simple relation professionnelle. La nostalgie du passé l’accabla et releva brièvement son regard sur elle, en se convaincant que c’était peut-être l’opportunité de faire les choses correctement cette fois-ci. Il se reconcentra aussitôt sur ses explications, et lorsqu’il eut fini, il trouva utile de lui préciser qu’elle n’avait pas à se sentir aussi mal à l’aise à son contact. En entendant la réponse précipitée de la jolie rousse, le chef de chantier se mit à sourire en coin. Ce sourire agaçant dont il avait tant l’habitude « Tu devrais mettre davantage de conviction. Tu parles à l’homme qui a partagé ta vie pendant deux ans ». Une étrange sensation l’envahi en prononçant ses mots. Soudainement, il eut l’impression de parler à l’une de ses ex-femmes, comme si leur histoire était terminée, alors qu’en réalité, elle n’était qu’en suspens. Ce n’était qu’une question de temps avant qu’ils n’écrivent le prochain chapitre de leur vie à deux.

Nolan redevint professionnel en lui demandant si elle reprenait la direction du chantier et acquiesça à sa réponse « Tu me tiendras au courant » tout en précisant qu’il trouvait que c’était un con. Ce qui signifiait, dans la bouche du quarantenaire, qu’ils se prenaient continuellement la tête, qu’il était souvent remis à sa place d’ouvrier, et que l’entente était bien loin d’être au rendez-vous « Non, mais il est pas mal dans son genre ». Bref, ce n’était pas le plus important. Un regard pour l’environnement en travaux et lui proposa de faire le tour du chantier, esquissant un sourire en laissant glisser son sourire sur la silhouette de Maggie « Non. La vue de tes sous-vêtements n’appartient qu’à moi » souffla-t-il à son oreille alors qu’il glissa sa main dans son dos pour la conduire à faire le tour des travaux. Au fur et à mesure de la visite, Nolan lui exposa sa manière de voir l’endroit et qui contrastait énormément avec la vision de l’architecte « Oui et il m’a dit que mon boulot était de faire les travaux que lui décidait… On s’est pris la tête ». Nolan avait une réputation toute faite dans le métier en raison de son caractère difficile sur les chantiers. Il ne se pensait pas meilleur que les architectes, mais il savait qu’il avait fait ses preuves après presque trente ans dans le bâtiment. Il sourit en entendant l’idée de la jeune femme et tourna la tête vers l’endroit de la cheminée, puis de nouveau vers Maggie « Tu as raison. Bien mieux ». Comme souvent, ils parvenaient à créer tout un univers à eux deux.

Tout en reprenant la visite du chantier, Nolan baissa les yeux et quitta l’aspect professionnel pour lui demander comment elle allait. Il hocha de la tête en entendant la réponse de la jeune femme « Tu devrais penser à dormir un peu » en lui souriant, taquin, avant de lui confier qu’il était heureux de la revoir. Elle lui manquait terriblement, et encore plus lorsqu’elle était à côté et qu’il se rendait compte qu’il ne pouvait pas encore être avec elle, qu’il ne la retrouverait pas pour dîner le soir-même… Son sourire se fit plus doux en entendant sa réponse, et la laissa reprendre une conversation professionnelle « Tu sais pourquoi il est absent ? » demanda-t-il par pure curiosité. Tout en continuant de fouler le sol poussiéreux, Nolan releva son regard sur Maggie, surpris par l’information que venait de lui donner la jeune femme « Je ne savais pas qu’il avait gardé contact avec toi… » avant d’ajouter « Mais j’en suis content ». Cela signifiait qu’il avait réellement adopter Maggie, mais c’était douloureux aussi de voir que par la stupidité de son père, il mettait aussi de la distance entre elle et son fils. « Ou tu pourrais nous accompagner » répondit-il, comme une proposition de passer du temps tous les trois, comme au bon vieux temps. Il acquiesça ensuite à sa question « Ça va » répondit-il en reprenant les mots de Maggie.

Son portable se mit soudainement à sonner et Nolan le sorti de sa poche de jean, sourcil froncé avant de se rendre compte que c’était le réveil qu’il avait programmé « Je dois te laisser. Il faut que je rentre pour me faire beau, j’ai un rendez-vous dans moins d’une heure » et en sentant l’anxiété l’accabler. soudainement. Il s’éloigna de la jeune femme tout en répondant rapidement aux messages qu’il venait de recevoir, et se rendit compte brusquement que sa phrase portait à confusion. Il se retourna donc vers Maggie, termina son message, puis releva son regard sur la jeune femme « J’ai mon oral, ça serait dommage de rater la dernière étape avant mon diplôme d’architecte, non ? » en esquissant un sourire en coin. « Tu veux m’accompagner ? ».

Maggie avait baissé les yeux. La phrase de Nolan sonnait étrangement à ses oreilles. « -oui je sais… tu me connais par coeur. » répondit elle avec un léger sourire, préférant chasser de son esprit la sensation de vide et d’angoisse que venait de faire naître les mots de Nolan. « -oui, bien sur. » il serait le premier informé si jamais elle devait reprendre le projet jusqu’à la fin du chantier. « -en même temps tu peux me donner le nom d’un architecte que tu n’as pas détesté et traiter de tête de con ? Mise à part moi. » elle trouva bien de préciser et évita une réflexion du genre : il ne tiens qu’à toi de pouvoir faire ce job. Mais elle ne souhaitait pas mettre d’huile sur le feu. C’était son choix, il lui avait fait des reproches à ce sujet. Alors elle ne souhaitait pas revenir dessus.

La visite du chantier commença alors qu’elle souriait bêtement à la réflexion de Nolan et qu’elle répondait à mi voix : « -exactement. » avec un regard appuyé. Ce retrouver ici, sur un chantier avec lui, c’était presque une retour en arrière. C’était voir renaître des sensations presque oubliée. Le voir parler du chantier, de ce qu’il imaginait ici ou là, lui faire part de sa vision avec autant conviction… Elle devait bien l’avouer, elle le trouva terriblement sexy. Cela ne l’aida pas du tout à se concentrer alors elle se fit violence pour vraiment rentrer dans le projet et ne pas trop le regarder lui. « -ça ne m’étonne pas vraiment... » le chantier avait commencé quelques semaines plus tôt, Nolan ne devait pas être au mieux de sa forme, alors côté tête de con et irritabilité… Maggie aima la connexion qui se créa peu à peu à nouveau entre eux. Cette même vision des choses, ce complément. Ça lui avait manqué.

« -j’ai jamais été une grosse dormeuse, tu le sais bien. » oui, elle préférait s’occuper la tête, bosser à fond plutôt que de faire une grâce matinée. Surtout qu’une grâce matinée seule dans un lit froid… ça n’avait pas le même charme qu’avec lui. Revenant un peu sur terre, elle lui confia être contente de le voir. Mais elle préféra lui tourner le dos pour répondre à la question suivante faisant mine de regarder le plafond : « -sa femme a accouché cette nuit… Des jumeaux… du coup… il risque d’être un peu occupé à autre chose pendant quelques temps... » bon ba voilà elle le lui avait dit et elle décida de changer bien vite de sujet en parlant de Desmond. Un léger froncement de sourcils, c’était un problème que son gamin lui envoi un message ? « -moi aussi... » répondit Maggie rassurée. « -oh heu… je sais pas… tu n’aura qu’à me dire le jour où vous décidez d’y aller. » elle n’avait pas dit un grand oui, ayant peur qu’une sortie à trois soit encore trop… prématurée ? Un léger sourire lorsqu’il répondit brièvement à sa question.

Lorsque le téléphone de Nolan sonna, Maggie fit quelques pas de côté, le laissant prendre l’appel. Mais ça n’en était pas un. La phrase qu’il prononça la laissa sans voix, planté au milieu de la pièce. « -je… très bien… d’accord... » finit elle par bafouiller avant de se reprendre et d’ajouter alors qu’il répondait à ses message : « -en faite non pas d’accord. Je croyais qu’on… enfin… on est pas séparé… » de quel droit allait il à un rendez vous ?! Puis elle sentit une sorte de soulagement l’envahir. « -ton oral ? » questionna Maggie en souriant, trop heureuse d’entendre ça. « -heu… oui… enfin, je dois repasser au cabinet d’abord mais… Si c’est dans une heure… donnes moi l’adresse et je t’y retrouve. » elle n’allait certainement pas rentrer chez lui, avec lui. Maggie sentait soudainement une sorte d’urgence. « -allez tu peux pas te présenter comme ça. Je vais retrouver le chemin toute seule. » elle lui fit signe de quitter les lieux, souriant toujours jusqu’aux oreilles. Elle reçu l’adresse par sms, et arriva avec dix minutes de retard, essoufflée d’avoir courue, cherchant au milieu des autres élèves en se hissant sur la pointe des pieds. Non mais il ne pouvait pas déjà être en salle ?! Si ?

Tout en la regardant fixement, Nolan fit un signe négatif de la tête tout en esquissant un sourire tendre à l’attention de la jeune femme « Pas par cœur, tu sais encore me surprendre après deux ans » et c’était aussi ce qui l’avait charmé chez Maggie. Elle avait cette capacité à continuellement le surprendre dans sa manière d’être et de faire, n’hésitant pas à lui donner tort et à contrer ses a priori. Il détourna brièvement le regard pour reprendre contenance et se reconcentrer sur le chantier en cours qui venait de changer d’architecte, pour une durée encore inconnue. Nolan espérait seulement que la jeune femme prendrait la direction du projet jusqu’à sa livraison, ne souhaitant pas travailler de nouveau avec le collègue de cette dernière. Ce qui était prévisible, parce que l’entente était rarement au rendez-vous avec les architectes. Maggie le savait et n’hésita pas à le lui faire remarquer, ce qui fit rire Nolan « Toi et un dénommé Oliver Lee d’un autre cabinet ». Ce qui ne faisait pas beaucoup au vu de ses plus de vingt ans de carrière dans le bâtiment.

Il se décida à lui faire une rapide visite du chantier, non sans une disgression à la Nolan qui fit sourire la jolie rousse qui, de surcroît, confirma ses dires, échangeant un regard qui en disait long avec cette dernière. Il se mordit la lèvre inférieur, imaginant Maggie en sous-vêtement… Ce n’était ni le moment, ni l’endroit pour cela. Il se racla la gorge et se concentra donc sur la vision qu’il avait du devenir du chantier. Une vision qui était bien loin d’être partagée par le collègue de Maggie, ce qui avait entraîné une énième prise de tête entre les deux hommes, ce qui n’étonna pas la jolie rousse « Je suis un con parfois… », et elle était bien placée pour le savoir. Cela avait été la cause de leur distance, qui aurait pu se transformer en véritable séparation… Nolan n’avait pas envie de penser à cela et changea radicalement de sujet, souriant à Maggie « Je sais… » et ça lui manquait de ne plus la voir déjà debout lorsqu’il se réveillait, ou la surprendre en train de l’observer quand il ouvrait les yeux pour la première fois au petit matin. Elle lui manquait terriblement.

Son cœur se serra en apprenant les raisons de l’absence de l’architecte pour les prochaines semaines. Il venait d’être papa de jumeaux. Nolan encaissa difficilement la nouvelle, et ne fut pas le seul car Maggie évitait soigneusement de croiser son regard. Il avait l’impression qu’ils étaient entourés de futurs parents ou de jeunes parents, comme pour leur rappeler qu’ils ne parviendraient jamais à le devenir à leur tour. Nolan déglutit difficilement et souffla un « Félicitation à lui » qui manquait cruellement de conviction. Il remercia intérieurement Maggie de changer de sujet, apprenant par la même occasion que Desmond n’avait pas rompu le lien avec la jeune femme. Il sourit à sa réponse, heureux qu’ils continuent de se parler « Je te le dirais », avec le doux espoir qu’elle les accompagnerait, mais le chemin, avant qu’ils ne se remettent réellement ensemble, semblait bien loin encore. Leur conversation fut coupée par la sonnerie de son portable qui lui rappelait qu’il avait un rendez-vous dans une heure environ, et qu’il devait se changer pour cela. Un froncement de sourcil en remarquant la réaction de Maggie, et se concentra sur les messages des autres étudiants de sa promo qui venaient de passer et qui échangeaient leurs impressions. Il fut coupé dans son élan par la voix de Maggie, ne comprenant pas immédiatement ce qu’elle voulait dire, avant de se rendre compte que sa phrase portait à confusion et décida de remettre le rendez-vous dans son contexte. Il se mit à sourire tout en acquiesçant « Je suis allé au bout de mon cursus Maggie » et lui proposa de l’accompagner. Son sourire se fit plus grand lorsqu’elle accepta « Merci » parce qu’il allait avoir besoin de sa présence rassurante d’ici quelques instants, alors qu’il sentait déjà son anxiété monter crescendo « Ok ! Ok ! J’y vais ! » en riant presque alors qu’elle le poussait à partir. Il revint rapidement sur ses pas et déposa ses lèvres à la commissure des siennes et lui souffla « Tu es la seule avec qui je veux un rendez-vous galant » et s’éclipsa en toute hâte.

Les mains moites, le cœur battant à tout rompt dans sa poitrine, Nolan ne parvenait pas à apaiser son anxiété alors qu’il cherchait du regard la jeune femme. Un regard pour sa montre, il n’allait pas tarder à entrer dans la salle. L’anxiété se fit plus forte et Nolan continua de chercher Maggie dans la foule, jusqu’à ce qu’il reconnaisse sa chevelure rousse. Il arriva derrière elle, vêtu d’un costume trois pièces avec cravate, acheté pour l’occasion, et saisit son bras « Tu es venue » tout en lui souriant avec douceur « Je n’ai jamais été aussi angoissé de ma vie… » alors qu’il frottait ses mains entre elles. « Monsieur Nolan Campbell. A votre tour ». Nolan leva la main pour signifier qu’il était là et reposa son regard sur Maggie « Souhaite-moi bonne chance », et se dirigea vers les imposantes portes en bois de la salle. Il évoqua son rêve de devenir architecte, poussé par la femme qu’il aimait, il évoqua leur séjour au Népal, ainsi que ses vingt années d’expériences dans le bâtiment. Il se montra passionné et parvint à charmer ses interlocuteurs qui le laissa repartir après plus d’une demi-heure. En sortant de la salle, il fut rapidement entouré par les jeunes de sa promotion à qui il expliqua que ça s’était relativement bien passé, et prit rapidement congé du petit monde pour retrouver Maggie, et la serra dans ses bras et sourit, soufflant « C’est grâce à toi tout ça, merci ». Ses mots contrastant avec les propos qu’il avait pu tenir par le passé. Il prenait pleinement conscience que sans elle, il n’aurait jamais réalisé son rêve de devenir architecte.  

« -je ne te contredirais pas là dessus. » il en était conscient, comme il venait de le dire, parfois il était maître dans l’art de la tête de con. Mais c’était aussi une partie de sa personnalité qu’elle avait appris à aimer avec le temps. Elle lui confia être submergée de travail et y passer un temps fou. Mais cela lui évitait de trop penser à eux, à cette envie d’enfant qu’ils avaient décidé de laisse tomber l’un comme l’autre. Même si c’était pour mieux se retrouver, arrêter de se faire du mal. Le deuil de cette idée n’était pas totalement faite encore pour elle. Alors expliquer la raison de l’absence de son collègue à Nolan ne faisait que raviver ce sentiment d’impuissance. Elle changea rapidement de sujet, pour éviter es regards fuyant, le malaise. Parce qu’ils avançaient peu à peu chacun de leur côté, qu’ils parvenaient à se retrouver parfois. Qu’elle voulait préserver cela plutôt que de penser à cet enfant qu’ils n’auraient jamais. Il faudrait qu’ils en reparlent un jour. Mais pas maintenant.

Et puis le téléphone de Nolan sonna, et elle eut bien du mal à encaisser ce qu’il lui dit sans la moindre retenue. Un rendez vous ? Il devait se faire beau ? Et il lui disait ça comme ça ? Maggie se reprit et obtempéra. Non, elle n’était pas d’accord avec ça ! Ils n’étaient pas séparés. Elle pensait pourtant qu’ils étaient en train de se retrouver peu à peu ? Et lui il… Mais Nolan lui donna bien vite une explication, qui la ravis. Son oral ! Il allait passer son oral ! Pour valider son diplôme ! « -je suis tellement contente d’entendre ça ! » elle n’était pas certaine qu’il puisse imaginer l’impact que ces mots avaient sur elle. Il avait terminé ! Il n’avait pas renoncé ! Alors comment dire non ?! Bien sur qu’elle allait venir le soutenir ! Elle le poussa à partir, lui confiant qu’ils se retrouveraient là bas. Elle allait trouver les lieux, et serait présente pour le soutenir. La jolie rousse fit surprise du pseudo baiser qu’il lui donna et sourit avec douceur aux mots du chef de chantier. Elle était ravie et rassurée.

Un sursaut lorsqu’elle sentit une main sur son bras, avant de sourire en constant qu’il s’agissait de Nolan. « -bien sur ! » elle n’aurait manqué ça pour rien au monde. Elle était tellement fière de lui à cet instant, elle croyait tellement en son potentiel ! « -ça va aller ! Tu vas assurer ! Reste toi même et ça ira. » que pouvait elle lui conseiller de plus. « -bonne chance... » souffla Maggie avec un doux sourire, ne quittant pas des yeux une seule seconde alors qu’il passait la porte. Elle aurait tout donné pour être une petite sourie et pouvoir assister à cet oral. Mais elle savait qu’il allait le passer haut la main. Elle fit les cent pas durant les trente minutes d’oral, stressant pour Nolan, priant pour que tout se déroule au mieux, évitant de penser que si ça n’était pas le cas, ça allait lui retomber dessus. Il n’y avait aucune raison que ça se passe mal.

Ma jolie rousse resta à l’écart, sans cesser de couver Nolan d’un regard tendre. Il semblait bien plus détendu. Heureux. Et ça lui faisait du bien de le voir ainsi. Elle avait envie de se précipiter dans ses bras. Elle hésita et puis finalement elle passa ses bras autour de son cou, trop heureuse de le voir si souriant. « -non, c’est toi qui a fait tout le boulot. Tu peux vraiment être fière de toi ! Moi je le suis en tout cas ! » elle avait entouré le visage de Nolan en disant cela, son regard ne quittant pas le sien. « -je suis vraiment heureuse que tu es poursuivis. » avoua la jeune femme. « -viens... » elle glissa sa main dans la sienne, comme avant. Les résultats ne seraient pas donnés aujourd’hui, ils n’avaient plus rien à faire ici. Enfin… c’était sans compter le regard complice échangé avant de sortir du bâtiment. Elle l’attira à elle au détour d’un couloir et l’embrassa avec une envie certaine. Quelques minutes plus tard, ils se retrouvaient dans ce qui semblait être un local de stockage de fourniture. Mais Maggie n’en avait rien à faire, elle ne pensait qu’aux lèvres de Nolan, qu’à l’envie de lui qui la consumait depuis le chantier. Entre deux baisers, elle défis la ceinture de son pantalon, avant de s’attaquer à sa cravate et au bouton de sa chemise.

A la suite de leur décision de mettre de la distance entre eux, Nolan n’avait pas envisagé de poursuivre ses cours. Parce qu'il n’en avait ni le courage, ni l’envie de poursuivre après les mois difficiles qu’il avait affronté aux côtés de Maggie. Portant encore les stigmates de leur « séparation » brusque et difficile, il avait préféré se concentrer sur son travail. C’était l’unique chose qu’il était capable de gérer à l’époque… puis il y avait eu ce message de Maggie sur son répondeur qui l'informait qu’elle poursuivait leur projet de cabinet, même sans lui… Puis il y avait eu Helen qui lui avait fait comprendre que, peu importe l’issue de leur histoire, il devait avancer, que devenir architecte était son rêve depuis toujours et que Maggie avait su être présente pour lui, pour l’aider à réaliser ce rêve qui était le sien. Alors, après la soirée passée dans les bras de la jolie rousse, Nolan avait décidé de lui prouver qu’il pouvait réussir, pour elle, pour eux, et réaliser ce projet qui était le leur. C’était de cette vie qu’il rêvait pour eux, de ce cabinet, de cette maison qu’ils s’étaient promis d’acquérir à leur second rendez vous au restaurant… et il y était parvenu. Aujourd’hui, il clôturer plus d’une année et demie de cours par l’Oral tant attendu et Maggie était à ses côtés, alors qu’il angoissait de plus en plus chaque minute. Il se mit à sourire aux paroles rassurantes de la jolie rousse « Je ne suis pas certain que rester moi-même soit la meilleure solution » vu son caractère parfois… il effleurant ses doigts en passant à ses côtés et passa son oral.

Satisfait de sa prestation, Nolan échangea quelques instants avec les autres étudiants et se dirigea vers la seule qu’il souhaitait voir en cet instant, qu’il souhaitait serrer dans ses bras. Il se retint de l’embrasser, se limitant à la serrer dans ses bras. Ses bras autour de sa taille, il lui sourit avec tendresse « Merci… Mais je ne l’aurais jamais fait sans toi … donc merci Maggie et ne dis rien, tu sais que c’est la vérité » en affichant son sourire agaçant qu’il savait, charmant Maggie. Il la couva du regard en cet instant, heureux de l’entendre lui dire qu’elle était fière de lui. Elle n’avait pas idée à quel point ça lui faisait du bien d’entendre ces mots.

Les sourcils froncés qui contrastaient avec son sourire en coin, Nolan se laissa conduire par la jeune femme, lui rendant son baisers au détour d’un couloir, comme deux étudiants, avant de se retrouver dans un débarras à fourniture « J’aurais mis un simple costume si j’avais su » et l’aida à faire tomber son pantalon et son boxer, puis s’attela à retirer ma culotte de Maggie avant de la soulever du sol et entrer en elle. Ils firent l’amour avec une certaine fougue, comme pour faire taire son désir au plus vite, et tenta de faire taire son gémissement de plaisir contre les lèvres de Maggie, en vain… La laissant reposer les pieds au sol, il l’embrassa de nouveau, avant de se revêtir « Hum… J’aime beaucoup cette Maggie là » et embrassa son cou. Il termina d’ajuster sa cravate « C’est le costume qui te fait cet effet là ? Pour savoir si je dois le porter plus souvent" et entrelaça ses doigts au sien, se montrant soudainement timide, puis se lança « Tu accepterais de venir dîner avec moi ce soir ou… ou c’est encore trop tôt ? » En relevant son regard sur elle.

« -si je t’assure. Montre leur l’homme passionné que tu es. » avait renchérit Maggie sur d’elle, croyant en lui plus que tout. Si elle avait pu le voir, le jury le verrait aussi. Son dossier d’oral était sur leur voyage au Népal, sur ce changement de vision que pouvait avoir un architecte, sur l’utilité de l’architecture dans les pays en développement, l’apprentissage de nouvelles méthodes, la passion du métier. Maggie connaissait l’exposé de Nolan par coeur, elle l’avait aidé pendant des heures à mettre en forme tout cela, l’avait écouté aussi préparer cet oral, posée les questions pièges. Elle l’avait aussi aidé dans sa posture, dans ce qu’il devait éviter de dire… Cela lui paru si loin alors qu’elle le regardait passer les portes. Pour préparer cet examen ils avaient bosser dur, ils avaient ris, ils s’étaient pris la tête, ils s’étaient réconciliés en faisant l’amour sur le canapé. C’était quelques mois après le Népal, au début de leur projet de bébé, avant que tout ne tourne mal.

L’étreinte qu’ils échangèrent juste après fut un véritable soulagement pour Maggie. Elle était tellement heureuse de le voir si souriant. Elle savait d’avance que le résultat serait positif. C’était une certitude pour elle. Elle ouvrit la bouche pour le contre dire mais elle ne dit rien, vu qu’il venait de lui demander de ne pas le faire. Préférant seulement lui sourire et lui confier qu’elle était fière de lui. Elle ne savait pas exactement ce qui avait poussé Nolan à reprendre les cours, ce qui l’avait remotivé. Ce qui comptait vraiment c’était qu’il l’avait fait. Et qu’il était fière de ça.

Elle avait envie d’aller prendre l’air, de marcher un peu avec lui, de discuter de tout ça mais avant… son regard croisa le sien et Maggie l’embrassa avec une envie certaine. Une fois dans une pièce isolée, elle sourit en l’entendant. « -tu pouvais pas savoir... » elle l’embrassa et ajouta : « -je savais pas non plus. » non, elle n’avait rien prévu de ce qui s’était passé aujourd’hui. Et ça faisait du bien de ne rien contrôler. Souriant contre ses lèvres, elle parvint à lui ouvrir sa chemise, sans lui retirer pour autant, caressant seulement son torse qu’elle adorait tant. Le dos contre la porte, les lèvres de Nolan dans son cou, elle gémis de plaisir lorsqu’il entra en elle. Sur le moment, elle ne pensa même à faire dans la discrétion. La jouissance la surpris et lui tira un cri, alors qu’elle avait déjà laissé passé des oh oui et des encore à plusieurs reprises. Tout de même à mi voix.

Maggie colla son front contre celui de Nolan, le souffle court, les yeux fermés avant qu’il ne la dépose avec lenteur sur le sol. Elle lui rendit son baiser et souffla en remettant sa robe en place sur ses hanches en lui tournant le dos : « -moi aussi... » Elle remis sa petite culotte et tenta de remettre de l’ordre dans ses cheveux avant de rire nerveusement : « -ça a joué… mais je crois que… c’est un tout. » oui, un tout qui faisait beaucoup… Qui lui faisait un peu tourner la tête. Un regard pour les doigts de Nolan alors qu’ils étaient à nouveau proche l’un de l’autre : « -ce soir je peux pas... » répondit Maggie. « -je sors avec des amies. c’est prévu depuis pas mal de temps déjà. » elle ne pouvait pas annuler à la dernière minutes. « -mais... » elle chercha le regard de Nolan et ajouta : « -mais si tu es disponible vendredi soir… on pourrais aller manger un petit truc en se baladant. Je… j’ai pas vraiment envie d’un resto… j’ai envie qu’on puisse discuter sans être… observé... » elle lui adressa un petit sourire en coin, avant de décidé qu’il était temps de sortir de ce placard. Mais avant d’ouvrir elle se retourna vers lui et l’embrassa avec tendresse, un long baiser comme une promesse que tout cela, toute cette distance, c’était bientôt finit.

Comme promis le vendredi soir, elle fut au rendez vous qu’ils s’étaient donné. Elle avait même apporté du champagne sans alcool et deux flûtes pour fêter l’oral de Nolan. Elle fut ponctuelle pour une fois, dans sa petite robe et ses baskets. « -salut... » souffla Maggie en se trouvant un poil gêné de pas savoir comment lui dire bonjour. L’embrasser ou non ? Elle décida de ne pas le faire. « -avant tout j’ai deux bonnes nouvelles. Je reprends le chantier jusqu’à la fin. Et ! » elle leva son index en l’air : « -et mon collègue veux bien que je retouche ses plans. On a longuement discuter hier au téléphone et il m’a avoué ne pas avoir la tête à ça depuis des mois. » à cause de la grossesse de sa femme qui avait été compliqué. « -ça nous fait donc trois bonnes nouvelles à fêtés ! Et pour cela : champagne ! » elle sortie les deux flûtes et la bouteille. « -heu par contre je te laisse l’ouvrir, je sais toujours pas faire, et le bouchon me fait toujours peur. »

Depuis qu’ils avaient décidé d’écrire une nouvelle histoire différente de celle qu’ils venaient de clôturer douloureusement, Nolan avait cette étrange et agréable sensation de revenir deux ans auparavant et de renouer ce lien si particulier avec Maggie, et il ne pensait pas cela parce qu’elle était en train de lui ôter ses vêtements dans le débarras à fourniture de l’Université. Il pensait cela en raison de leurs regards, de leurs sourires, de cette bulle qui se reformait autour d’eux deux, de ce soutien indéfectible qu’elle lui apportait. Oui, le chef de chantier avait réellement l’impression de revenir aux prémices de leur relation et il aimait cela. Ce nouveau chapitre de leur vie à deux était prometteur, même s’ils entreprenaient les choses autrement. Ils s’autorisaient quelques écarts malgré la distance qu’ils s’étaient imposés, et le quarantenaire n’allait pas s’en plaindre. Il éprouvait de nouveau du désir pour la jolie rousse, il avait de nouveau envie d’elle, alors que cette pression d’avoir un enfant avait disparu, et il n’était pas le seul alors que c’étai Maggie qui venait d’avoir l’initiative de leurs ébats « J’aime beaucoup ton initiative » alors qu’il lui donnait un coup de main, avant d’attaquer les coups de reins. Il savoura de l’entendre commenter leurs ébats, et encore plus de l’entendre crier, comme avant, lorsque tout allait pour le mieux entre eux.

Reprenant doucement leurs esprits et leur souffle, Nolan la laissa reprendre physiquement pied sur Terre avant de se rhabiller, souriant à la réponse de la jolie rousse à son compliment. Le chef de chantier esquissa un sourire espiègle en entendant que le costume n’était pas le seul facteur qui avait pesé dans la balance et poussé Maggie à l’attirer dans le cagibi « Je suis content de l’entendre » rétorqua-t-il aussitôt. C’était prometteur de savoir qu’elle était toujours attirée par lui. C’était une nouvelle étape vers leur réconciliation. Enfin, jusqu’à ce que ses espoirs s’envolent soudainement lorsque la jeune femme refusa son invitation à dîner « Ah… D’accord… Je… Ok… » tout en bafouillant, quelque peu déçu d’entendre qu’elle ne voulait pas dîner avec lui. Elle n’était peut-être pas encore prête à passer à l’étape supérieure et ça ruina tout l’enthousiasme et la bonne humeur qui avait pu l’habiter jusqu’alors. Il acquiesça à la justification de Maggie tout en attachant sa ceinture « Tu n’as pas à te justifier, tu sais » et releva son regard sur elle en la sentant chercher à croiser ses prunelles sombres, et il eut du mal à croire ce qu’il entendait « Tu… Tu veux sortir avec moi ? » et se mit à sourire, soudainement plus heureux « On pourrait se rendre à Central Park et pique-niquer sur place, un soir. Enfin, si ça te convient ? ». Il eut sa réponse en sentant les lèvres de Maggie se poser sur les siennes et lui rendit son baiser avec tout autant de tendresse, sa main sur sa joue.

Nolan avait fait en sorte de quitter le chantier un peu plus tôt qu’à son habitude pour prendre une douche et se vêtir d’un jean et un t-shirt, ce qui convenait très bien pour cette longue journée d’été. Il avait préparé de quoi dîner avec la jeune femme, ainsi qu’une couverture pour pouvoir s’installer en toute quiétude sur l’herbe fraichement tondue. Il eut à peine le temps de tout installer que la jeune femme arriva jusqu’à lui, souriant en sentant son mal à l’aise soudain. Nolan s’approcha d’elle, rétorquant, taquin, à la jeune femme « Pour coucher ensemble, pas de souci pour m’embrasser à pleine bouche, mais pas pour me dire bonjour, on est plus sur la réserve ? » et déposa ses lèvres sur les siennes avec douceur alors que sa main se glissa sur sa taille « Bonsoir toi ». Il la laissa ensuite poursuivre alors que le chef de chantier glissait ses mains dans les poches de son jean et alors qu’il s’apprêtait à s’exclamer, se tut pour attendre la suite, son sourire s’agrandissant à la nouvelle qui suivit « Cela signifie qu’on va travailler ensemble comme au bon vieux temps ? » et tapa dans ses mains, véritablement heureux de la nouvelle et se saisit de la bouteille de champagne pour l’ouvrir « Je m’en occupe » tout en faisant sauter le bouchon dans sa main, et pencha la bouteille sur les verres sans servir « Une autre bonne nouvelle, je voulais attendre qu’on soit ensemble ce soir pour t’en parler… J’ai réussi mon oral et mes examens de fin d’année. Tu as donc devoir toi, un architecte diplômé de l’université de New York » et servie les deux coupes, posa la bouteille au sol et trinqua « A nous » et porta sa coupe de champagne à ses lèvres. Il fit signe de la main à Maggie pour qu’elle prenne place sur la couverture et l’imita ensuite, s’allongeant sur le côté et commença à piocher dans les différentes chiffonnades « J’ai préparé des salades » en désignant les deux Tupperware à côtés d’eux « J’espère que ça te va ».

Maggie savait que c’était peut être un peu cruel de lui dire non pour ce dîner ensemble alors qu’ils venaient de coucher ensemble comme deux adolescents, dans cette petite pièce pleine de fourniture scolaire. Mais elle avait déjà quelque chose de prévu, qu’elle ne pouvait pas annuler. « -je ne me justifie pas, j’ai vraiment quelque chose de prévu. Ça n’est pas une excuse bidon. » répliqua la jeune femme qui voyait bien qu’elle venait de faire s’envoler les espoirs de Nolan en quelques mots. Mais elle proposa un autre rendez vous, en fin de semaine, rien que tous les deux. « -oui Monsieur Campbell… je veux bien sortir avec vous. » elle mis des guillemets avec ses doigts autour de ces mots qui la faisait sourire comme une lycéenne. « -ça serait parfait. » répondit la jolie rousse en ayant déjà hâte d’y être. Peu à peu la magie refaisait surface entre eux. Et elle tenait à entretenir cela, sans pour autant aller trop vite. Ils y avait encore des zones d’ombres, des sujets qu’ils n’avaient pas abordé. Ils avaient encore besoin de temps.

Lorsqu’elle arriva au parc, Maggie se mis à sourire tendrement en apercevant l’homme qu’elle aimait. Heureuse de le voir, elle ne su pourtant pas vraiment comme lui dire bonjour. « -oui... » souffla Maggie après lui avoir rendu son baiser avec timidité, un peu prise en faute. Elle lui expliqua qu’elle avait de bonnes nouvelles et ajouta : « -exactement. Comme avant. » et cela ne pouvait leur faire que du bien. Elle était en manque de cette complicité sur le terrain. En manque d’un nouveau projet à étudier et réinventer ensemble. Maggie lui tendit la bouteille qu’elle n’osait pas déboucher elle même, et sursauta tout de même lorsque le bouchon sauta.

Elle ouvrit de grands yeux et son sourire illumina son visage. « -oh mon dieu ! Tu as déjà eu les résultats ! Ah !!!! je suis tellement heureuse pour toi ! C’est merveilleux ! Félicitation! » clairement elle avait envie de lui sauter au cou mais il avait la bouteille entre les mains, alors elle se contenta de dire : « -je savais que tu allais y arriver. Tes efforts ont payé ! Je suis tellement contente pour toi ! » elle récupéra sa coupe et la fit tinter contre celle de Nolan. « -à nous. » petit à petit tous se mettait en place, le nouveau chapitre commençait bien. Plus que bien même. Elle prit une petite gorgée sans quitter Nolan des yeux, sans cesser de sourire.

Elle prit place à ses côtés, croisant ses jambes en tailleur, regardant ce qu’il avait apporté. « - tu as eu le temps de cuisiner ? » demanda la jolie rousse en lui jetant un regard. Cela faisait bien longtemps qu’il n’avait pas fait cet effort pour elle. « -il faut que tu me racontes ce que le jury à dit parce que du coup on en a pas parlé » non, ils avaient préféré s’envoyer en l’air… Ce qu’elle ne regrettait pas. « -je ne pensais pas que tu aurai la réponse si rapidement. Mais c’est bien, comme ça tu peux souffler. Et cocher la case : officiellement architecte ! » elle était extrêmement fière de lui et du chemin parcouru. Extrêmement fière qu’il ait décidé de poursuivre son rêve et qu’il parvienne à l’atteindre.

Doucement mais sûrement, Nolan avait l’impression de revenir deux ans auparavant, de la reconquérir de nouveau, afin de pouvoir écrire ce nouveau chapitre avec elle. Pourtant, lorsqu’elle refusa son invitation à dîner, tous les espoirs du quarantenaire s’effondrèrent soudainement. Maggie n’était pas encore prête à passer du temps en tête-à-tête avec lui, autrement que lorsqu’ils se laissaient conduire par le désir qu’ils éprouvaient l’un pour l’autre. Le regard baissé, tentant de porter son attention sur tout autre chose, il releva lentement son regard sur cette dernière qui lui fit comprendre que ce n’était pas une excuse toute prête pour l’éviter, mais bel et bien la vérité. Il se passa une main lasse dans la nuque, un sourire gêné sur les lèvres « Je me sens idiot soudainement » et laissa retomber son bras le long de son corps, souriant avec plus d’assurance en entendant que Maggie voulait sortir avec lui « La fille populaire qui veut sortir avec moi… Je vais pouvoir le raconter à tous mes amis ! » en s’amusant de la tournure de leur conversation, et lui proposa, avec plus de sérieux, une soirée au parc pour profiter des soirées encore ensoleillée qu’offrait l’été. Un nouveau sourire, plus que ravi d’entendre que Maggie voulait bien sortir avec lui. Ce n’était peut-être pas grand-chose après deux ans de relation, mais cela avait énormément d’importance pour le chef de chantier qui voyait, en ce simple pas en avant, une véritable réconciliation qui se construisait étape par étape entre eux.

Pour leur second premier rendez-vous, Nolan avait décidé de prendre le temps de tout installer correctement avant l’arrivée de la jolie rousse qui ne se fit pas désirer cette fois-ci, arrivant à l’heure. Avec cette honnêteté et sincérité qu’ils s’étaient promis et à laquelle il avait failli durant quelques mois, il lui fit remarquer qu’elle était bien moins réservée quand il était question de coucher avec lui. Le chef de chantier l’embrassa alors, notant mentalement une certaine timidité dans son baiser. Elle n’était pas encore prête pour les échanges de tendresse et d’affection de la sorte. Cela avait plus de signification qu’un coup rapide dans un placard de fourniture de l’université, apparemment. Peu importe, Nolan décida de se montrer plus réservé dans ses gestes pour ne pas croître le malaise de la jolie rousse, et se concentra sur les bonnes nouvelles que lui annonça cette dernière « Je suis content de pouvoir travailler à nouveau avec toi… » et il était sincère. Il ouvrit la bouteille, non sans esquisser un sourire amusé en voyant Maggie sursauter, et en profita pour lui annoncer qu’il était officiellement architecte, malgré une année et demie compliquée en tout point. La fierté qu’il pu lire sur le visage de Maggie lui fit du bien et ne fit que le convaincre dans son choix d’avoir poursuivi son rêve « Merci ! Ça n’a pas été simple, mais l’issue a été celle espérée » et il souhaitait qu’il en soit de même pour eux deux. Il remplit les deux coupes de champagne sans se départir de son sourire « Tu étais sûre que j’allais continuer les cours à la suite de notre… séparation… Je ne sais pas comment appeler cela » en faisant référence à cette pause qu’ils s’imposaient « Tu m’as beaucoup aidé et je n’aurais pas fait tout cela sans toi Maggie. Ça a été un travail d’équipe. C’est notre victoire à tous les deux » tout en levant sa flûte pour trinquer avec elle.

Installé sur la couverture, il fixa la jeune femme en se rendant compte que ça faisait bien longtemps qu’il n’avait pas pris le temps de cuisiner pour elle, et acquiesça « J’ai quitté le travail un peu plus tôt ». Finalement, elle avait raison d’avoir voulu faire un break. Il redevenait le Nolan d’antan, celui qui prenait goût à cuisiner pour elle, à la toucher, à l’embrasser, à la désirer, à la voir sourire… Ils redevenaient eux-mêmes, tournant doucement cette page douloureuse. « A qui la faute Maggie chérie ?! » en portant son verre à ses lèvres, puis se rendit compte du surnom qu'il venait de lui donner et souffla un « Désolé... » et décida de lui répondre « Ils ont beaucoup aimé notre voyage humanitaire au Népal et les enseignements que nous en avons tiré. J’ai expliqué notamment que j’aimerais qu’on réitère l’expérience à l’avenir. Je leur ai parlé de ma passion de toujours pour l’architecture et qui ne m’a jamais quitté, et ils m’ont précisé que je n’avais pas besoin de le préciser, que ça se voyait. Ils ont été conquis par mon oral, par mes projets futurs en tant qu’architecte et voilà » et picora dans les amuse-gueules qu’il avait préparé pour eux deux. « Je ne pensais pas non plus, mais ça me permet de souffler, tu n’as pas idée à quel point ! » rétorqua-t-il en riant « C’est étrange de me dire que j’ai réalisé mon premier plus grand rêve » et ajouta « Le second va mettre quelques dizaines d’années à se réaliser ».

Maggie était heureuse de le voir, heureuse qu’ils se soient fixés ce rendez vous. Heureuse aussi de pouvoir lui annoncer qu’ils allaient à nouveau travailler ensemble parce que c’était elle qui reprenait le projet de son collègue. Elle avait hâte d’ailleurs. Lorsqu’il lui annonça à son tour la grande nouvelle, elle aurait aimé pouvoir lui sauter au cou, le féliciter d’une toute autre façon. Mais elle resta sur la réserve. Physiquement en tout cas. Simplement parce qu’elle savait qu’elle ne devait pas brûler certaines étapes, et ne pas donner de faux espoirs à Nolan. Maggie avait bien capté sa déception quelques jours plus tôt, alors qu’elle refusait de dîner avec lui. Elle le félicita, heureuse pour sa réussite, heureuse pour ce diplôme enfin en poche. Un nouvel avenir se dessinait pour Nolan.

Un froncement de sourcils. « -temps de pause… ou de réflexion. » elle proposa ces mots avant d’ajouter d’une voix plus basse en regardant sa flûte : « -c’est pas une séparation. » non, aucun des deux n’avaient jeté l’éponge et n’avait dit à l’autre qu’il le quittait ! Ils s’étaient accordés du temps et de la distance pour faire le point et surtout arrêter de se faire du mal. Puis elle pencha la tête sur le côté et reprit : « -et non… » elle leva son regard sur lui : « -je ne savais pas si tu allais reprendre. Je l’espérait, vraiment. Parce que tu es fais pour ce métier et que tu as bossé dur pour ces études. Mais... » elle haussa les épaules pour terminer sa phrase. Il lui avait clairement fait comprendre qu’elle n’avait pas son mot à dire là dessus, que c’était sa faute s’il se retrouvait coincé. Alors elle n’avait jamais osé en reparler. « -je suis vraiment contente de que tu l’es fais. Vraiment. » elle était vraiment plus que sincère en disant cela. Contente pour lui. Elle baissa à nouveau les yeux lorsqu’il clama que c’était grâce à elle tout ça. « -je ne sais pas si aidé est vraiment le bon mot. Et non, c’est ta victoire à toi. Tu ne me dois rien. » elle savait d’avance qu’il allait la contre dire, mais elle désirait éviter de se prendre la tête et gâcher la soirée. Tout ce qui comptait finalement c’était qu’il avait son diplôme.

Maggie ne pu s’empêcher de le regarder quelques secondes de trop lorsque Nolan avoua être sortie plus tôt du travail. Comme si elle avait du mal à croire à cela. Simplement parce que ça faisait une éternité que ça n’était pas arrivé. Il l’avait fait pour leur soirée, pour leur diner, pour elle. Ça n’était pas rien. Du moins aux yeux de Maggie. Mais elle souhaita poursuivre la conversation dans un climat joyeux et voulu en savoir plus sur l’oral et comment cela c’était déroulé. Avec son aplomb et son franc parlé habituel, la jolie rousse répondit tout en mangeant : « -uniquement la tienne. » un regard avant de froncer les sourcils et de prendre son désolé pour une excuse de ce qui s’était passé quelques jours plus tôt. « -oh non, ne le sois pas. Je crois que… ça a été une des plus belles journées en ta compagnie depuis bien longtemps. Et encore une fois, je ne parle pas que du sexe. Oh tu as fais ça ! » elle venait de regarder l’une des salades qu’il avait préparé. Une de ses préférées. Avec du poulet et de l’avocat.

Elle l’écouta en mangeant avec appétit, et avala avec lenteur en l’entendant dire qu’il voulait revivre l’expérience du Népal. Un froncement de sourcils tout en regardant son verre : « -tes projets futurs ? » elle n’était plus certaine qu’ils en aient en commun. Est ce que le cabinet ensemble le tentait toujours ? Est ce qu’il se sentait prêt pour ça ? Est ce qu’ils étaient capable de le faire ensemble ? « -tu vas pouvoir devenir un véritable con maintenant ! » s’amusa Maggie en lui souriant. Mais la dernière phrase de Nolan lui fit baisser les yeux. Le second ? Est ce qu’elle avait un trou de mémoire ? De quoi voulait il parler ? Est ce que c’était… le bébé ? Non, ça ne collait pas. Elle releva les yeux sur Nolan en fronçant les sourcils, cherchant encore ce que cela pouvait être, n’osant pas poser la question. « -c’est à dire ? » tenta tout de même la jeune femme soudainement assez mal à l’aise sans vraiment savoir pourquoi.