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LE TEMPS D'UN RP

La vie n'est pas un long fleuve tranquille

Manhattan Redlish
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Manhattan Redlish
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Nolan Campbell
J'ai 44 ans et je vis à Brooklyn, New York. Dans la vie, je suis chef de chantier et je m'en sors plutôt bien. Sinon, grâce à ma chance, je suis en couple et je le vis plutôt mal parce que c'est compliqué



Nolan n’avait qu’un souhait : Devenir architecte. Il passait la majeure partie de son temps entre le lycée et les chantiers sur lesquels travaillaient son oncle. Chaque dollar durement gagné était mis de côté pour l’université. Mais le destin en décida autrement… Il fut projeté soudainement dans une autre vie lorsque son père tomba gravement malade, engendrant des frais médicaux insurmontables pour sa mère. Pour la soulager financièrement, il s’engagea donc dans l’armée et envoya la majeure partie de son salaire à cette dernière. Après avoir passé les trois-quarts de son temps au front, et son contrat enfin terminé, Nolan revint au pays. Il s’autorisa un temps de recul pour s’adapter de nouveau à la vie civile et retourna travailler pour son oncle. Ce qui aurait dû être une solution de quelques mois, dura davantage de temps. Nolan rencontra sa première femme, acheta sa première maison, et eut son premier divorce. Il se remaria une seconde fois, eut un enfant, et divorça une fois encore. Au fil des tumultes de son existence, son rêve de devenir architecte disparu, ne lui laissant que d’autres choix que d’évoluer autrement, et cela, jusqu’à devenir chef de chantier. Exécutant les ordres des hommes et des femmes qu’il aurait pu être dans une autre vie…

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Nolan hocha lentement de la tête en écoutant les propositions de la jeune femme alors qu’il peinait à trouver un terme pour désigner cette distance qu’ils s’étaient imposées quelques semaines auparavant « Tu as raison, ce n’est pas une séparation… Ni un temps de réflexion, parce que ça voudrait dire que l’issue est incertaine et qu’à tout moment, nous pouvons arriver à la conclusion que c’est terminé entre nous. Temps de pause me paraît convenir parfaitement » termina-t-il en esquissant un sourire. Il n’avait pas envie d’imaginer un avenir sans elle à ses côtés, mais peut-être que de son côté, elle envisageait cette possibilité. C’était aussi cela que de prendre de la distance, c’était de mener sa barque chacun de son côté sans en avertir l’autre à chaque fois. Comme lui en poursuivant ses études sans prévenir la jolie rousse. Un sourire en l’entendant. Apparemment, il l’avait surpris par sa décision d’aller au bout de ses études universitaires et il aimait cela. Il aimait savoir qu’il pouvait encore la surprendre après deux ans de vie commune « Je le suis aussi… Et pour tout t’avouer, je n’étais pas certain de poursuivre non plus à la suite de notre dispute… C’est Helen qui m’a fait comprendre que peu importe l’issue de notre relation, je devais continuer d’avancer, soit pour toi, soit pour moi » rétorqua-t-il en baissant son regard sur son verre de champagne, observant les bulles qui remontaient à la surface, puis se mit à sourire et ajouta « Je l’ai fait pour toi, pour nous » et releva son regard brun sur Maggie sans se départir de son sourire. Parce que le chef de chantier n’avait pas envie d’envisager une vie sans elle, où il devrait apprendre à poursuivre son existence sans elle à ses côtés. Peut-être qu’il se trompait, peut-être qu’elle finirait par refuser de poursuivre leur histoire, peut-être que la décision viendrait de lui. Mais pour le moment, c’était tout ce qu’il souhaitait : Écrire une nouvelle histoire avec Maggie.

« Tu as été là pour moi, tu m’as encouragé. Je ne l’ai pas perçu comme cela à la fin parce que… » Il baissa son regard de nouveau sur son verre de champagne « Parce que je ne voyais plus rien de positif dans notre histoire » et releva lentement ses yeux bruns sur elle « Mais aujourd’hui, j’en prends conscience et je te dis « merci » ». Nolan prenait conscience de ses erreurs et au fur et à mesure du temps qu’il passait seul avec lui-même, il réalisait de tout ce que lui avait apporté la jeune femme dans sa vie. « Tu n’as peut-être pas envie de l’entendre ainsi, parce que c’est sûrement trop tôt pour toi, mais c’est ce que je pense Maggie. C’est notre réussite à tous les deux ». Cette fois-ci, pas de regard baissé ou fuyant. Non, cette fois-ci, il la fixait pour lui faire comprendre qu’il était sincère, et qu’il n’en pensait pas moins.

Le quarantenaire se mit presque à rire en voyant que Maggie ne le quittait plus des yeux en apprenant qu’il avait quitté le travail plus tôt afin de préparer cette soirée et leur dîner en tête-à-tête. Sa surprise n’était pas étonnante. Cela faisait bien longtemps qu’il n’avait pas eu ce genre d’attention à son encontre et ça lui fit mal. Comment avait-il pu la délaisser de la sorte ?! Restant silencieux, ce fut Maggie qui prit l’initiative de changer de sujet pour éviter d’alourdir soudainement l’ambiance entre eux deux. Finalement, il fit un impair qu’elle ne remarqua pas, fronçant les sourcils après avoir esquissé un sourire lorsqu’elle rejeta la faute sur lui, et sourit de plus belle en l’entendant parler de leur partie de jambes en l’air dans le débarras. Il n’eut le temps de rétorquer quoi que ce soit que Nolan détourna le regard sur les salades, puis de nouveau sur la jolie rousse « C’est ta préférée » et ajouta « Je m’excusais pour le surnom. J’ai perdu momentanément le droit de t’appeler ainsi » tout en affichant une légère moue qu’il fit rapidement disparaître pour se montrer plus taquin « Je suis ravi d’apprendre que tu as apprécié la journée » et commença à manger « Et le sexe, évidemment » alors qu’une petite lueur s’alluma dans ses prunelles sombres. Il se reconcentra sur l’oral, pour éviter de lui sauter dessus en plein par cet acquiesça à la question de Maggie « Oui. Ouvrir un cabinet avec ma petite-amie, si elle le souhaite toujours, et repartir en voyage humanitaire avec elle pour construire des écoles ou encore des hôpitaux » alors qu’il mangeait comme si de rien n’était.

Un rire franc résonna dans le parc en entendant Maggie parler avec son franc-parler habituel et dont il ne se lassait pas « Exactement ! J’ai déjà quelques années d’entraînement », et elle ne pouvait pas le contredire sur ce point. Nolan avait encore du mal à réaliser qu’il était devenu architecte. La jeune femme était la seule à avoir été mise au courant de la nouvelle, et il avait une certaine hâte d’annoncer la nouvelle à Desmond et ses parents. Son premier rêve venait de se réaliser, et il allait pouvoir maintenant se concentrer à réaliser le second. Il prit une gorgée de champagne tout en relevant son regard sur Maggie qui semblait étrange tout d’un coup « Vieillir à tes côtés en te rendant heureuse » répondit-il avec conviction, puis baissa son regard sur sa salade, poursuivant avec légèreté « Je suis encore plutôt jeune, et je considérais que ce rêve sera réalisé lorsque je pousserai mon dernier souffle de vie » en esquissant un sourire espiègle et reprit « J’ai tout mon temps pour le réaliser dorénavant et j’espère y parvenir » en fixant la jeune femme face à lui.


Charly
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Charly
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Margaret Hall
J'ai 36 ans. Je vis à New York - Brooklyn, États-Unis. Dans la vie, je suis architecte et décoratrice d'intérieure et je m'en sors très bien. Sinon, grâce à ma chance , je suis en couple et je le vis plutôt mal.


Enfant, Maggie passait son temps à aménager à ses poupées des maisons de rêves. Elle adorait ça. Bonne en dessin, pas trop mauvaise en math, c’est tout naturellement qu’elle a choisi de devenir architecte et de compléter son diplôme par une formation en tant que décoratrice d’intérieur. Dans ses rêves de jeune femme, elle était ainsi capable de proposer un projet à ses clients qu’elle pouvait mener de bout en bout. Mais lorsqu’on est une femme dans un milieu d’homme, ça n’est jamais évident de trouver sa place, encore moins de se faire sa place.
Sa rencontre avec Nolan Campbell fut comme une bouffée d'oxygène dans sa vie. Ils n'ont rien commandé, ça leur ait tombé dessus. Un lien unique et plus fort que leur volonté est né, les poussant l'un vers l'autre.
Aujourd'hui, après deux années de vie commune, leur envie d'avoir un enfant ensemble est en train de tuer leur couple à petit feu.

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« -un temps de pause, je suis totalement d’accord avec ces mots. Et je dirais aussi de remise en question personnelle. Enfin de mon côté en tout cas. » elle ne savait pas vraiment s’il se reprenait en main, s’il se repassait le film merdique de leur six derniers mois de vie commune, s’il se disait qu’il aurait du agir autrement, faire cela comme ceci ou comme ça. Ils étaient d’accord que ça n’était pas une séparation, et c’était important d’une certaine façon qu’ils soient en accord là dessus. Le but n’était pas d’aller voir ailleurs, de trouver mieux ou de fuir. Le but c’était de faire le point, de se reconstruire et de se pardonner afin de pouvoir à nouveau vivre ensemble.

« -je pensais que tu avais laissé tomber. Et je… » elle remonta ses épaules mal à l’aise de l’avouer : « -et les seuls fois où on s’est vu ou qu’on s’est envoyer des messages, je… j’ai jamais osé demander. A cause de tes reproches… Et de ma culpabilité… mais aussi ba... » elle fit des moulinets avec ses mains, manquant de renverser sa flûte : « -ba parce que cette décision t’appartenait, et que j’ai compris après coup, trop tard je l’avoue, que je n’avais pas mon mot à dire là dessus. » elle reconnaissait son erreur, à voix haute. Elle l’avait poussé à reprendre les études, mais ça avait toujours été pour lui, pour son bien, pour sa vie future, pour son rêve. Simplement parce qu’elle croyait en lui. Elle n’avait jamais pensé que cela devenait oppressant. Mais c’était bien qu’ils parviennent à en discuter. Il fallait qu’ils abordent tout ça. C’était important. « -elle est forte cette Helen... » souffla Maggie non sans sourire avec douceur, le regard sur ses pieds. Maggie releva le menton, penchant légèrement la tête sur le côté. Elle prit le temps d’assimiler ces mots, et de réflechir à sa réponse, imaginant quelques instants sa réaction si jamais il avait tout arrêté. Mais elle se contenta de sourire avec douceur, avant de prendre place sur la couverture.

Elle leva une main devant elle pour lui éviter de dire les mots qui faisait mal. Comme pour lui signifier qu’elle avait compris sans qu’il précise. Qu’elle se savait en tort. A nouveau elle sourit simplement, même si elle était touchée par les mots de Nolan. Et puis elle en vint à se mordre les lèvres lorsqu’il appuya sur le fait qu’il lui devait sa réussite, que c’était leur victoire. Elle hocha doucement la tête avant de regarder ailleurs, se disant que s’il avait échoué, son discours aurait été tout autre.

Mais elle ne souhaitait pas passer une mauvaise soirée ou commencer déjà à pleurer. Elle en avait assez de pleurer. Ils devaient parler. En adultes. Même si cela allait être parfois compliqué et difficile. Elle ne compris pas son désolé, pensant à ce qui s’était passé quelques jours plus tôt entre eux. « -merci... » souffla t elle pour la salade avec un vrai sourire joyeux, tout en mangeant. « -oh…. » souffla t elle ensuite sa fourchette à peine sortie de sa bouche, son geste en suspens, réalisant qu’elle avait du coup trop parlé. Mais elle décida d’en dire plus encore : « -je te promets cette journée ça a été… surprise en surprise. Ce chantier, te voir là bas, retrouver cette… complicité au travail, et puis tu m’annonces que tu as continué les cours, que ton oral c’est aujourd’hui… et ensuite ton sourire, ton stress, ton costume. Et puis ton soulagement, ton bonheur d’avoir passé cet épreuve… C’est ça le tout dont je te parlais qui à fait que… » elle avala et ajouta : « -non parce que je sais que coucher ensemble comme ça, c’est pas… c’est pas bien en soit. Mais en même temps… » elle croisa le regard de Nolan et se tut enfin. Comment lui dire que c’était un soulagement fou de le voir à nouveau avoir du désir pour elle.

Elle questionna alors sur les futurs projets pro de Nolan, ne sachant pas à quoi s’en tenir là dessus. Maggie manqua de s’étouffer. « -tu… tu veux toujours… enfin… l’idée du cabinet d’architecture te plais toujours ? » elle était surprise. Agréablement surprise. Les voyages étaient les cadets de ses soucis là tout de suite. Elle mis quelques minutes à se faire à l’idée. « -wahou… je suis… surprise… je dois bien l’avouer. Je pensais vraiment que… Oui enfin tu as continuer les cours donc ça veut bien dire que… tu es sur de ça ? » elle ne voulait pas avoir droit à de nouveaux reproche dans quelques mois. Bien entendu le faire sans lui, c’était un crève coeur pour la jeune femme. La décision n’avait pas été facile à prendre.

Et puis il parle d’un autre rêve, qui prendrait bien plus de temps à réaliser. Elle réfléchit à toute vitesse mais elle ne voyait pas. Alors elle osa poser la question. La réponse lui coupa le souffle. Elle cligna plusieurs fois des paupières et se mordit à nouveau les lèvres. « -excuses moi… j’ai une côté hyper sensible hyper chiant depuis quelques temps... » alors qu’elle levait les yeux vers le ciel pour retenir ses larmes. Tout en essayant de contrôler tout ça, elle le regarda à nouveau et répondit : « -je m’attendais pas à ça… » non, vraiment pas. Et elle était extrêmement touché. Elle baissa les yeux et murmura alors : « -oui… mais… et si moi je suis pas capable de te rendre heureux ? » elle voulait bien entendu parlé de cet enfant qui ne viendrait pas. Le sujet était dur. Et elle avait encore bien du mal à y penser. C’était peut être trop tôt pour en parler vraiment.




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Nolan Campbell
J'ai 44 ans et je vis à Brooklyn, New York. Dans la vie, je suis chef de chantier et je m'en sors plutôt bien. Sinon, grâce à ma chance, je suis en couple et je le vis plutôt mal parce que c'est compliqué



Nolan n’avait qu’un souhait : Devenir architecte. Il passait la majeure partie de son temps entre le lycée et les chantiers sur lesquels travaillaient son oncle. Chaque dollar durement gagné était mis de côté pour l’université. Mais le destin en décida autrement… Il fut projeté soudainement dans une autre vie lorsque son père tomba gravement malade, engendrant des frais médicaux insurmontables pour sa mère. Pour la soulager financièrement, il s’engagea donc dans l’armée et envoya la majeure partie de son salaire à cette dernière. Après avoir passé les trois-quarts de son temps au front, et son contrat enfin terminé, Nolan revint au pays. Il s’autorisa un temps de recul pour s’adapter de nouveau à la vie civile et retourna travailler pour son oncle. Ce qui aurait dû être une solution de quelques mois, dura davantage de temps. Nolan rencontra sa première femme, acheta sa première maison, et eut son premier divorce. Il se remaria une seconde fois, eut un enfant, et divorça une fois encore. Au fil des tumultes de son existence, son rêve de devenir architecte disparu, ne lui laissant que d’autres choix que d’évoluer autrement, et cela, jusqu’à devenir chef de chantier. Exécutant les ordres des hommes et des femmes qu’il aurait pu être dans une autre vie…

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Pas de séparation, pas de temps de réflexion. Un temps de pause qui restait, pour le moment, encore indéfini, mais qui leur était nécessaire pour leur permettre, comme venait de le préciser la jolie rousse en cet instant, de se remettre en question personnellement « C’est notamment mon cas, Maggie ». Cette introspection n’avait pas été une tâche aisée pour Nolan qui avait mis du temps pour se rendre compte de ses propres erreurs, et maintenant que c’était chose faite, il n’attendait plus que l’occasion de prouver à Maggie qu’il ne réitérait pas à nouveau ces erreurs passées. Il ne fuirait plus devant l’adversité et saurait se montrer patient et compréhensif pour elle, pour eux deux, pour leur histoire. Et il avait commencé en allant au bout de ses études universitaires pour réaliser son rêve de devenir architecte. Nolan ne pouvait pas être réellement surpris en entendant qu’elle avait envisagé qu’il ait tout arrêté. Après tout, quelques semaines auparavant, il lui avait reproché de l’avoir encouragé de la sorte à reprendre ses études… « Je suis sincèrement désolé Maggie pour tous ces reproches qui n’étaient pas justifiés. J’étais juste perdu et j’avais l’impression que mon monde s’écroulait sans que je puisse y remédier. Tu as été la cible toute désignée pour rejeter mes erreurs, alors qu’en réalité, j’étais l’unique responsable de mes échecs. Tu n’as fait que m’encourager à devenir une meilleure version de moi-même et je m’en rends compte maintenant que le mal ait fait ». Il détourna brièvement le regard sur des passants et leur chien, puis reporta son attention sur elle « Et si je ne t’ai rien dit, c’était pour que tu ne sois pas déçue si jamais je venais à échouer, et pour te prouver, dans le cas contraire, que je me suis battu pour te rendre fière de moi… ». Nolan se mit à rire presque nerveusement en l’entendant complimenter sa première femme « Je choisi toujours des femmes d’exceptions » en la fixant quelques secondes. Parce que sans Maggie, il n’en serait pas là aujourd’hui, à fêter sa réussite et cette nouvelle vie qui s’offrait à lui. C’était leur victoire à tous les deux, même si elle ne voulait pas l’entendre.

Ce ne fut pas sans sourire que Nolan la laissa poursuivre alors qu’elle lui expliquait ce qu’elle avait aimé dans cette journée si particulière qu’ils avaient partagé. La couvant du regard avec tendresse, il sentit son sourire croître au fur et à mesure des mots de la jolie rousse « Que tu as eu soudainement envie de moi » termina-t-il pour elle, puis il sentit son sourire se faire moins grand, tout en acquiesçant aux paroles de Maggie « Ça fait longtemps que je ne t’ai pas regardé ainsi… Que je ne t’ai pas fait l’amour comme ça… » termina-t-il une fois de plus pour elle. Il se redressa sur la couverture, s’asseyant devant elle, comme si la conversation devenait soudainement sérieuse, alors qu’elle l’était presque depuis le début de la soirée « J’aime te faire l’amour et encore plus lorsque tu as des envies soudaines comme la fois dernière, mais j’aime aussi discuter pendant des heures avec toi ensuite, ou encore démarrer la journée en sentant ton corps chaud tout contre le mien… » Il leva la main avant qu’elle ne réagisse à ses mots « Je sais que tu n’es pas encore prête et je l’accepte, et pour le moment, je peux me contenter de te faire l’amour dans des débarras et te laisser filer ensuite. Toutefois, je ne te promets pas que ça m’ira sur le long terme… Tu me manques et j’ai envie de plus » conclut-il avec un sourire tendre sur les lèvres. Elle lui manquait elle, pas seulement son corps.

Ce petit aparté fait, ils poursuivirent de nouveau sur l’avenir de Nolan qu’il ne voyait pas sans Maggie. Il se mit à sourire en la voyant réellement surprise par ce projet qu’il n’avait pas abandonné « Oui, enfin si tu souhaites toujours de moi ». Après tout, elle avait peut-être envie d’ouvrir son cabinet seule pour plus de sûreté après la crise sentimentale qu’ils avaient eus. Il continua de manger alors que la jeune femme réalisait peu à peu ce qu’il venait de dire et acquiesça « Je comprends que tu doutes après tout ce qui vient de se passer, mais je suis sûr de moi. Je veux de ce cabinet avec toi, mais si tu as la moindre crainte, je comprendrais et … Et j’irais faire mes armes auprès d’un employeur avant d’ouvrir mon cabinet à mon nom ». Il n’allait pas lui mettre le couteau sous la gorge pour qu’elle l’accepte à nouveau dans son projet. De toute manière, ce n’était qu’un projet parmi tant d’autres, et il avait un autre rêve à réaliser en parallèle.

Apparemment, Maggie ne s’était pas attendue à cette réponse et il vit son regard s’embuer de larmes soudainement. Le chef de chantier se retint de se rapprocher d’elle pour le moment. De la distance. « Ce n’est rien… On va dire que ces derniers mois ont été fort en émotions pour nous deux » et donc c’était compréhensible qu’elle soit à fleur de peau. Il sourit avec timidité « Je t’aime Maggie et je sais que j’ai merdé ces derniers mois. Je ne veux plus te faire de mal et imaginer une vie sans toi, c’est impossible ». Toutefois, il fronça rapidement les sourcils en l’entendant. Cette fois-ci, Nolan se leva de sa place pour se rapprocher de Maggie, se posant à genou devant elle, ses doigts sur son menton pour l’obliger à le regarder dans les yeux « Arrête de dire ça. Tu me rends heureux Maggie à chaque instant, et je ne souhaite qu’une chose, faire partie de ta vie à nouveau » et se mit à sourire pour adoucir l’atmosphère « Sans toi, je n’existe plus. Quand j’ai pensé que tu me quittais, Helen m’a vu pleurer pour la première fois depuis notre rencontre… Tu te rends compte qu’elle a un dossier sur moi maintenant » en tentant de la faire sourire à nouveau. Il laissa glisser sa main sur sa joue tout en la fixant « Je suis dingue de toi. Il y a des accrocs à la caféine, à la cocaïne. Moi, je suis accro à toi ».


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Enfant, Maggie passait son temps à aménager à ses poupées des maisons de rêves. Elle adorait ça. Bonne en dessin, pas trop mauvaise en math, c’est tout naturellement qu’elle a choisi de devenir architecte et de compléter son diplôme par une formation en tant que décoratrice d’intérieur. Dans ses rêves de jeune femme, elle était ainsi capable de proposer un projet à ses clients qu’elle pouvait mener de bout en bout. Mais lorsqu’on est une femme dans un milieu d’homme, ça n’est jamais évident de trouver sa place, encore moins de se faire sa place.
Sa rencontre avec Nolan Campbell fut comme une bouffée d'oxygène dans sa vie. Ils n'ont rien commandé, ça leur ait tombé dessus. Un lien unique et plus fort que leur volonté est né, les poussant l'un vers l'autre.
Aujourd'hui, après deux années de vie commune, leur envie d'avoir un enfant ensemble est en train de tuer leur couple à petit feu.

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Maggie hocha la tête sans le regarder. Les reproches qu’il lui avait fait l’avait blessé. Pire encore, ils s’étaient ajoutés à ceux qu’elle se faisait déjà. Mais il lui avait ouvert les yeux sur d’autres aspects qu’elle n’avait pas capté ou comprit à ce moment là. Grâce à cela, elle avait comprit qu’elle était tombée dans une sorte de cercle vicieux. Elle s’était mise à tout vouloir contrôler, encore plus qu’avant. Avoir ce bébé était devenu son objectif numéro un et elle avait perdu de vue le plus important dans leur relation, s’accablant de reproche silencieux que la distance qu’imposait Nolan n’avait pas aidé. « -j’ai ma part de responsabilité aussi. » claqua Maggie en le fixant droit dans les yeux. « -si j’avais su mettre les formes et trouver les bons mots, tu n’aurais pas baissé les bras. Je n’ai pas su t’encourager comme il le fallait. Et j’en suis désolée. » au contraire, elle lui avait mis la pression. Pour tout. Alors que Nolan n’était pas un homme qui fonctionnait ainsi.

« -tu n’avais pas à le faire pour moi. J’en suis très heureuse et touché mais… enfin tu sais très bien ce que je veux dire. » elle n’avait pas envie de se battre plus longtemps, n’ayant pas la force pour faire un bras de fer pour le moment. Elle était heureuse pour cette réussite, lui aussi. C’était le principale. « -et je n’aurai pas été déçu. Je t’aurai dis qu’il y avait le rattrapage, que tu pouvais retenter l’année prochaine… J’aurai… » elle s’arrêta et baissa les yeux. Elle l’aurait poussé encore et encore. Et peut être qu’à nouveau il ne l’aurait pas supporté. « -et je… » elle leva les yeux sur lui : « -et j’ai pas besoin d’un diplôme pour ressentir de la fierté à ton égard. » elle n’allait pas lui faire une liste. Ça n’était pas utile. Elle fut seulement reconnaissante envers Helen qui elle, avait su trouver les mots qu’il fallait pour le pousser à avancer de nouveau.

Maggie décida de rester positive et la conversation fut un peu moins formelle alors qu’elle faisait du pur Maggie en répondant à côté de la plaque. Elle donna des infos qu’elle aurait peut être mieux fait de garder pour elle. Nolan termina sa phrase et elle corrigea : « -non pas soudainement... » parce que l’envie était né sur le chantier, bien avant de le voir dans son costume… bien avant de savoir pour l’oral et les cours du soir. Il termina à nouveau sa phrase et elle souffla un : « -oui... » timide relevant lentement son regard sur lui. Nolan enchaina en lui expliquant qu’il aimait bien d’autres choses et elle se retint de lui dire qu’elle en doutait. Ça faisait si longtemps que ce genre de chose n’était pas arrivé. Parler des heures, nus dans les bras l’un de l’autre… Quant au réveil… La plus part du temps elle ouvrait les yeux sur une place vide, si ce n’était pas l’inverse. Maggie ouvrit la bouche mais elle le laissa poursuivre en voyant sa main. « -ce n’est pas ce que je veux non plus. Tu me manques aussi. Et pas seulement depuis que j’ai fais ma valise. Mais je… je ne veux pas aller plus vite qu’il ne le faut. Parce que je ne veux pas souffrir et te faire souffrir à nouveau. Ça a été trop dur. Trop douloureux. Et j’espère sincèrement que tu comprends. Et je suis désolée dans ce cas pour… pour le sexe. Ne crois pas que je joue avec toi. C’est faux. » très bien, elle allait finir frustrée, mais elle devait évité de céder à la tentation. Au risque que cela foute le bordel dans ce qu’ils étaient en train de mettre en place peu à peu.

Maggie fut surprise de l’entendre parler du projet du cabinet commun. Elle pensait qu’il avait tiré un trait là dessus, que l’idée était morte en même temps que leur complicité. « -quoi ?! Non ! Non non ! Je veux… je veux toujours qu’on réalise ça ensemble ! Le faire sans toi ça… ça me terrifie. Je pensais que… enfin… oui... » oui, elle disait oui, même si pour cela ils allaient devoir vraiment recoller les morceaux convenablement et aller au bout du processus de paix et de pardon. Ils devaient repartir sur des bases solides.

Nolan en rajouta une couche en lui parlant de son envie de vieillir avec elle et de la combler de bonheur. Les larmes se pointèrent, et Maggie s’en excusa. Elle entendait bien ce qu’il disait, elle voulait y croire mais… mais il y avait toujours la question de cette envie d’enfant qui ne serait jamais assouvie. Est ce qu’il serait capable d’être heureux ainsi avec elle ? Maggie chassa ses larmes et renifla alors que Nolan se déplaçait pour s’approcher. « -tu me l’as déjà dis ça. Et pourtant… pourtant on en est là. Durant plus de six mois je n’ai pas fais ton bonheur chaque jour. » elle savait que ces mots était durs et que le reste de la conversation allait être douloureuse. Ils devaient pourtant en passer par là un jour ou l’autre. Pour avancer. « -je veux pas que ça se reproduise. » elle lui dit cela en le regardant droit dans les yeux, ayant pris sa main dans la sienne. « -je crois que… je ne sais pas si… » elle baissa les yeux, ne sachant pas comment tourner sa phrase sans l’accuser ou lui faire du mal. Alors elle botta en touche. « -je suis pas encore prête à parler de tout ça de façon posée. Et à la base on est là pour fêter ton diplôme. » elle lui sourit mal à l’aise, riant nerveusement.



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Nolan Campbell
J'ai 44 ans et je vis à Brooklyn, New York. Dans la vie, je suis chef de chantier et je m'en sors plutôt bien. Sinon, grâce à ma chance, je suis en couple et je le vis plutôt mal parce que c'est compliqué



Nolan n’avait qu’un souhait : Devenir architecte. Il passait la majeure partie de son temps entre le lycée et les chantiers sur lesquels travaillaient son oncle. Chaque dollar durement gagné était mis de côté pour l’université. Mais le destin en décida autrement… Il fut projeté soudainement dans une autre vie lorsque son père tomba gravement malade, engendrant des frais médicaux insurmontables pour sa mère. Pour la soulager financièrement, il s’engagea donc dans l’armée et envoya la majeure partie de son salaire à cette dernière. Après avoir passé les trois-quarts de son temps au front, et son contrat enfin terminé, Nolan revint au pays. Il s’autorisa un temps de recul pour s’adapter de nouveau à la vie civile et retourna travailler pour son oncle. Ce qui aurait dû être une solution de quelques mois, dura davantage de temps. Nolan rencontra sa première femme, acheta sa première maison, et eut son premier divorce. Il se remaria une seconde fois, eut un enfant, et divorça une fois encore. Au fil des tumultes de son existence, son rêve de devenir architecte disparu, ne lui laissant que d’autres choix que d’évoluer autrement, et cela, jusqu’à devenir chef de chantier. Exécutant les ordres des hommes et des femmes qu’il aurait pu être dans une autre vie…

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Maggie n’était pas la seule à avoir mis à profit ce temps octroyé pour faire le point et mené une introspection sur ces erreurs qui les avaient conduits à cet éloignement douloureux. Nolan s’était soumis au même exercice, avec peut-être plus de temps, mais il y était parvenu. Maintenant qu’il se trouvait devant la jeune femme, c’était avec sincérité qu’il présentait ses excuses pour son comportement, pour ces reproches qu’il n’aurait jamais dû prononcer à son encontre. Il fut quelque peu surpris quand cette dernière assuma ses propres responsabilités, et s’autorisa quelques instants avant de lui répondre « Deux ans de vie commune n’est pas suffisant pour connaître parfaitement l’autre. On s’est tous les deux retrouvés confrontés à une part d’inconnue. On n’a pas su prendre les bonnes décisions, on s’est fait mal et on apprend de nos erreurs ». Ils étaient différents sur bien des points et ils s’étaient montrés maladroits autant l’un que l’autre dans cette histoire. Toutefois, le chef de chantier était serein sur leur avenir. Ils prenaient ce temps pour tirer des enseignements, pour guérir les blessures, afin de pouvoir avancer dans la même direction, tous les deux. C’était aussi pour cela que Nolan avait poursuivi les études universitaires, pour elle, pour eux deux. Mais Maggie ne semblait pas en accord avec cette idée, la rejetant presque malgré la tournure diplomatique de sa phrase « Je l’ai fait aussi pour moi, si ça peut te rassurer » en esquissant un sourire amusé qui disparu quand elle reprit la parole. Nolan détourna le regard un instant en se rendant compte que le manque de lâcher prise, dont elle avait fait preuve par le passé et qui l’avait poussé dans ses retranchements, n’avait pas totalement disparu. Pendant une fraction de seconde, il s’interrogea sur leur futur à deux, et si c’était la bonne décision. Une fraction de seconde. Un combat intérieur qui fut gagné par l’amour qui lui portait et l’espoir d’un avenir meilleur… « Je n’aurais pas retenté l’année suivante pour des raisons financières ». Il se mit à sourire, presque timidement en entendant le compliment de la jeune femme, la remerciant d’un simple signe de tête.

Ce fut avec plus de légèreté qu’ils évoquèrent cette journée de l’oral qu’ils avaient passé ensemble, et haussa les sourcils de nouveau « Intéressant ». Mais leur petite aventure dans le cagibi aux fournitures souleva tout de même un sujet plus sérieux. Nolan désirait plus qu’une partie de jambe en l’air de temps à autre, parce qu’elle lui manquait et qu’il avait envie de l’avoir continuellement à ses côtés. La réponse de Maggie fut difficile à encaisser. Elle lui rappela son absence, son éloignement alors qu’ils étaient ensemble. Elle avait encore besoin de temps pour lui pardonner. Les uns ou deux mois qu’elle avait évoqué cette fameuse nuit pluvieuse étaient dépassés, de l’histoire ancienne. Dorénavant, Nolan devait simplement rester patient et attendre que la jeune femme soit prête à l’accepter de nouveau dans sa vie. Pour ne pas se lancer dans une nouvelle dispute, il ignora cette précision qu’elle avait trouvé nécessaire de faire et se concentra sur le sujet principal « Ne sois pas désolé pour le sexe, j’ai aimé ça tout autant que toi… C’est juste que je ne veux pas que notre relation se résume à seulement se voir comme deux amis qui veulent passer du bon temps ensemble ». Nolan avait passé l’âge des sex-friends et encore plus avec celle qu’il aimait toujours. Ça serait bien trop douloureux. Pour lui, en tout cas.

Ce qui semblait relativement certain, c’était que Maggie acceptait sa présence à ses côtés en tant qu’associé de son cabinet, et c’était toujours cela. Un pas après l’autre. « Notre relation professionnelle n’a pas d’ecchymose et on fonctionne bien tous les deux sur un chantier. Ça serait dommage de priver nos clients d’une telle association » rétorqua-t-il avec un sourire taquin. Ils s’étaient toujours mieux entendus sur un chantier que dans leur vie personnelle, ce qui faisait qu’ils parvenaient à réaliser tous les projets professionnels, à défaut de parvenir à réaliser leurs projets personnels. Nolan avait réellement envie de retrouver cette alchimie du premier jour en travaillant avec la jeune femme, espérant qu’elle déteindrait sur leur relation personnelle. Il avait toujours envie de vieillir à ses côtés, de remplir des albums photos de leurs souvenirs, de se battre pour le programme télévisé à la retraite.

Pourtant… Maggie lui ramena bien vite les pieds sur Terre en quelques secondes, en quelques paroles. Nolan eut un mouvement de recul, retirant sa main de son visage pour la laisser retomber sur son genou « Tu m’en veux toujours… » souffla-t-il en penchant légèrement la tête, le regard fixe. Elle ne parvenait pas à lui pardonner son absence à ses côtés, son éloignement. Le cœur dans un étau, Nolan baissa ses yeux sur leurs mains, et retira la sienne avec lenteur avant de se lever. Il se passa une main lasse sur le visage, détournant de nouveau le regard sur les passants, et reposa son regard sur elle quand elle évoqua son diplôme « Tu n’es pas encore prête ?! J’ai l’impression de n’entendre que cela depuis notre séparation… Notre temps de pause. Il serait peut-être temps de crever l’abcès, tu ne penses pas ? Ou déjà, terminer ta phrase Maggie ». Cette phrase qui laissait place à un nombre incalculable de scénarios qui fusaient dans l’esprit du quarantenaire « Tu ne sais pas quoi Maggie ?! Si tu parviendras à me pardonner de m’être éloigné soudainement ? » et se mit à rire nerveusement, fit quelques pas et revint vers elle « J’ai l’impression d’être le seul à avoir commis des erreurs, à être le fautif dans cette histoire… Tu ne t’es jamais demandé pourquoi j’ai baissé les bras ?! Pourquoi je me suis concentré sur mon travail ? Cette envie d’avoir un bébé nous a tué à petit feu. J’étais fatigué de te voir prendre ta température, de te voir contrôler ce que tu mangeais, sans parler des rapports qu’on devait avoir quand tu étais en ovulation, ou encore des visites chez le médecin pour savoir ce qui n’allait pas, ou des tests négatifs. On a vécu ça ensemble Maggie ! Et j’ai eu mal aussi à chaque test négatif, à chaque rapport expédié, à ne pas parvenir à te donner un enfant… Mais je t’ai pardonné avec le temps, parce que je t’aime, parce que je sais que tu as souffert de ne pas devenir mère et que tu as tout fait pour le devenir. Je m’en suis voulu à la suite de notre dispute de t’avoir abandonné durant ces six mois, de ne pas t’avoir soutenu davantage ». Il se tut un instant alors qu’il sentait qu’il s’emportait, et reprit avec plus de calme « J’essaie d’avancer, de tourner la page, et à chaque fois que je tente un pas vers toi, tu me ferme violemment la porte au nez en me rappelant que j’ai commis des erreurs, et je commence à croire que tu ne parviendras jamais à oublier ces six mois, qu’à chaque fois que tu me verras, tu penseras à cet éloignement, à cet enfant qu’on n’a jamais eu… ». Un bref silence, le regard baissé et ajouta « Je me demande quelle aurait été la sentence si j’avais été infidèle » en voyant les proportions que cela prenait entre eux deux. Il ramassa les affaires en toute hâte et croisa le regard de Maggie « On devrait peut-être s’arrêter-là finalement… On se fait plus de mal qu’autre chose à tenter de reconstruire un château de cartes qui s’effondre à la moindre brise… C’était trop naïf de penser que je pouvais réaliser deux rêves dans une seule vie » rétorqua-t-il la gorge nouée. Prendre cette décision était en train de le détruire intérieurement. Il avait mal. Il souffrait le martyr en cet instant, mais il ne voyait plus que cette issue…


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Margaret Hall
J'ai 36 ans. Je vis à New York - Brooklyn, États-Unis. Dans la vie, je suis architecte et décoratrice d'intérieure et je m'en sors très bien. Sinon, grâce à ma chance , je suis en couple et je le vis plutôt mal.


Enfant, Maggie passait son temps à aménager à ses poupées des maisons de rêves. Elle adorait ça. Bonne en dessin, pas trop mauvaise en math, c’est tout naturellement qu’elle a choisi de devenir architecte et de compléter son diplôme par une formation en tant que décoratrice d’intérieur. Dans ses rêves de jeune femme, elle était ainsi capable de proposer un projet à ses clients qu’elle pouvait mener de bout en bout. Mais lorsqu’on est une femme dans un milieu d’homme, ça n’est jamais évident de trouver sa place, encore moins de se faire sa place.
Sa rencontre avec Nolan Campbell fut comme une bouffée d'oxygène dans sa vie. Ils n'ont rien commandé, ça leur ait tombé dessus. Un lien unique et plus fort que leur volonté est né, les poussant l'un vers l'autre.
Aujourd'hui, après deux années de vie commune, leur envie d'avoir un enfant ensemble est en train de tuer leur couple à petit feu.

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« -moi non plus je n’ai pas envie de faire de toi un plan cul régulier. J’ai bien trop de sentiments et d’amour pour toi. » elle aussi elle voulait plus que ça. Mais elle avait peur qu’il soit encore trop tôt, que tout cela soit encore trop frais dans leurs esprits et dans leurs coeurs. Elle ne voulait pas souffrir ainsi à nouveau. Si cela se reproduisaient, ils ne parviendraient pas à recoller les morceaux. Elle en était convaincue.

Par contre, elle était d’accord pour le cabinet, pour voir se réaliser ce projet commun. Elle hocha la tête parce qu’il disait vrai. Ensemble ils formaient un beau duo sur le terrain. Ils avaient la même vision des choses, étaient complémentaire. Oui mais si personnellement ça ne marchait pas ? Est ce que travailler ensemble serait encore possible ? Maggie commençait tout juste les démarches, rien n’était encore lancé, simplement parce qu’elle avait peur de faire ça sans lui. Il était sa force dans ses moments de doutes. Ils avaient encore du temps devant eux pour voir naître ce projet, ce qui leur laissait justement du temps pour voir plus clair dans leur vie personnelle.

« -non… je m’en veux toujours à moi. » rectifia la jolie rousse en sentant bien qu’à nouveau, elle faisait voler en éclats les espoirs de Nolan. Il haussa le ton, il se braqua et elle ferma les yeux quelques instants avant de soupirer. « -oui… je t’ai dis que j’avais besoin de temps. Et j’en ai encore besoin. Je suis désolée si… » mais il lui coupa la parole et elle encaissa la suite sans bouger. « -non, ce n’est pas ce que j’ai voulu dire. » reprit Maggie en le regardant s’éloigner. La conversation serait stérile. Elle le savait d’avance en voyant l’énervement qui montait peu à peu chez Nolan. Voilà pourquoi elle voulait encore du temps ! Parce qu’elle ne tenait pas à parler de ça ainsi ! Parce qu’ils allaient encore se faire du mal. « -bien sur que si ! » répliqua la jeune femme. « -je me suis posée mille fois la question ! Je ne parvenais même plus à penser à autre chose ! Je ne comprenais pas pourquoi tu t’éloignais alors que j’avais besoin de toi plus que tout. » elle avait répondu cela alors qu’il parlait également.

L’entendre parler de tout ça, des tests négatifs, de ces rapports calculés, de ces déceptions et faux espoirs. Elle avait mal à en crever. « -c’est justement pour éviter cela que je te demande du temps ! » lui cria Maggie qui venait de se relever, espérant le faire taire. Elle se leva et demanda : « -arrêtes s’il te plais... » elle ne voulait pas parler de ça de cette façon, elle ne voulait pas hausser le ton. Elle ferma alors les yeux en encaissant au mieux. « -je ne serais pas là et j’aurai même disparu de ta vie. » répliqua Maggie au sujet de l’infidélité. « -mais ça n’est pas le sujet. » ajouta t elle avant de baisser à nouveau les yeux en écoutant la suite. « -très bien. Si c’est ce que tu veux. Si le temps et la patience te font défauts à mon égard, parfait. » elle avait prit sa position de bras croisés et doigt sur les lèvres. Elle mourrait de l’ intérieure. Elle n’aurait jamais dû accepté de venir ce soir. Maggie ne chercha pas à arranger les choses, ou à contre dire l’idée qu’il avait. Elle n’avait pas envie de continuer cette conversation, alors elle le regarda une dernière fois avant de tourner les talons sans rien ajouter de plus.

Pourtant le soir même elle sonnait chez lui, à plusieurs reprise, rapidement. Elle voulait terminer la fin de sa phrase. Maintenant. Et lorsqu’il ouvrit enfin la porte, elle ne prit pas la peine de dire un salut ou un bonsoir. Encore moins un excuse moi. Elle dégaina directement un : « -j’ai besoin de temps pour ne pas reproduire la même erreur. Pour apprendre à lâcher prise, pour changer ma façon d’être. J’ai besoin de ça ! De me réparer moi parce que je ne peux pas être certaine que tu aura la force de te battre pour nous si cela arrive à nouveau. Parce que je ne sais pas si tu sera capable de me dire d’arrêter mon délire, de me saisir par les bras et de me secouer un coup en me criant poivron !! pour que je désamorce la bombe. J'ai encore besoin de temps pour faire le deuil de cet enfant qui ne viendra jamais et qu'on a pourtant tant désiré. Maintenant si tu penses ce que tu as dis tout à l’heure, alors que je crois qu’on s’est tout dit. » elle resta quelques secondes devant lui, les cheveux ruisselant de l’eau qui tombaient averse dehors à cause d’un orage de chaleur. Quelques secondes où sa poitrine se soulevait à une vitesse folle, parce qu’elle avait parlé vite, parce qu’elle en avait ressentit l’urgence, parce qu’elle était en colère contre lui qu’il veuille baisser les bras et ne pas comprendre. « -bonne nuit. » et sur ces mots elle commença à dévaler les escaliers.


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Nolan Campbell
J'ai 44 ans et je vis à Brooklyn, New York. Dans la vie, je suis chef de chantier et je m'en sors plutôt bien. Sinon, grâce à ma chance, je suis en couple et je le vis plutôt mal parce que c'est compliqué



Nolan n’avait qu’un souhait : Devenir architecte. Il passait la majeure partie de son temps entre le lycée et les chantiers sur lesquels travaillaient son oncle. Chaque dollar durement gagné était mis de côté pour l’université. Mais le destin en décida autrement… Il fut projeté soudainement dans une autre vie lorsque son père tomba gravement malade, engendrant des frais médicaux insurmontables pour sa mère. Pour la soulager financièrement, il s’engagea donc dans l’armée et envoya la majeure partie de son salaire à cette dernière. Après avoir passé les trois-quarts de son temps au front, et son contrat enfin terminé, Nolan revint au pays. Il s’autorisa un temps de recul pour s’adapter de nouveau à la vie civile et retourna travailler pour son oncle. Ce qui aurait dû être une solution de quelques mois, dura davantage de temps. Nolan rencontra sa première femme, acheta sa première maison, et eut son premier divorce. Il se remaria une seconde fois, eut un enfant, et divorça une fois encore. Au fil des tumultes de son existence, son rêve de devenir architecte disparu, ne lui laissant que d’autres choix que d’évoluer autrement, et cela, jusqu’à devenir chef de chantier. Exécutant les ordres des hommes et des femmes qu’il aurait pu être dans une autre vie…

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L’effervescence du moment s’était estompée peu à peu au cours de la soirée qui aurait dû être placée sous le signe de la bonne humeur. Il n’en fut rien. Tout aurait pu se dérouler autrement si la jeune femme ne lui avait pas rappelé, une fois encore, ses erreurs, son éloignement des six derniers mois de leur relation. Lassé, fatigué de tout cela, Nolan avait laissé exploser ce qu’il éprouvait, les raisons qui l’avait poussé à mettre de la distance entre eux, la douleur qu’il avait éprouvée aussi en ne voyant pas cet enfant tant désiré arriver… Il ne pouvait pas être le seul à porter, sur ses épaules, l’échec de leur relation. Il était fatigué d’entendre continuellement Maggie lui dire qu’elle avait besoin de temps, encore et toujours, pour réparer les blessures qu’il avait causé. Il était fatigué de s’excuser inlassablement, en espérant panser ses écorchures. « J’étais incapable de te dire que je n’en pouvais plus de tout cela, parce que tu souffrais et que ça ne t’aurait fait que plus de mal ! A ce moment-ci, j’avais l’impression que cet éloignement était ma seule issue ! » alors qu’il sentait l’agacement monter en lui. Ils devaient crever l’abcès qui avait causé l’échec de leur histoire. Ils devaient arrêter de faire semblant qu’ils parvenaient à guérir, alors que leur dispute stérile était la preuve que ce n’était nullement le cas…

Nolan se mit à rire nerveusement alors qu’elle se mit à crier à son tour, alertant les passants. Un aparté dans leur balade journalière à Central Park « Tu me demandes du temps et tu couches avec moi, tu me donnes l’espoir d’un nous prochain, et puis tu balayes tout cela d’un revers de main ». Au même titre qu’une valse, ils faisaient un pas en avant, un pas en arrière. Toutefois, le chef de chantier était fatigué de danser sur cette même mélodie. Du temps… Il n’était plus certain de vouloir lui en octroyer. Relevant un regard noir sur elle en évoquant sa probable réaction s’il l’avait trompé, il crispa la mâchoire, se retenant du moindre commentaire, et prit la douloureuse décision de tout arrêter. Un pas en avant. Un pas en arrière. Une fois encore, la jeune femme y alla de son commentaire qui ne fit que croître l’agacement du quarantenaire qui lui lança un regard noir « Tu peux me reprocher bien des choses Maggie, mais pas l’absence de patience à ton égard ». Il s’était montré patient dès les premiers sentiments qu’il avait eus pour elle. Aujourd’hui, il n’en était plus capable. Il était arrivé à saturation, et ne la retint pas lorsqu’elle s’éloigna de lui.

En rentrant chez lui à la suite de sa dispute avec Maggie, le quarantenaire avait avalé le fond d’un verre de whisky qu’il avait finalement jeté contre le mur, étalant les éclats de verre sur le parquet vieilli. Il avait posé ses mains tout contre l’évier, puis s’était tourné face au reste de l’appartement et s’était laissé glisser tout contre le meuble, ramenant ses genoux contre son torse, ses paumes de mains sur son front. Il prenait pleinement conscience de la force de l’amour, et surtout, de sa capacité à tout détruire sur son passage. Nolan resta de longues minutes ainsi, avant de se décider à nettoyer le verre au sol, puis se glissa sous l’eau chaude de la douche. Il enfila rapidement un bas de jogging et un t-shirt et s’affala devant la télévision, sans vraiment la regarder. Il ne pensait qu’à elle. Elle hantait chacune de ses pensées, qu’il perdit la notion du temps, et sursauta en entendant frapper à la porte. Machinalement, il se leva du canapé et ouvrit la porte sans un regard dans le judas et se retrouva face à face avec une Maggie trempée par la pluie torrentielle qui s’abattait sur la ville depuis plus d’une heure. La main contre la porte, les sourcils froncés, il resta silencieux tout le long de sa tirade et n’osa le moindre mot, et le moindre geste à son égard durant les secondes qui suivirent. Intérieurement, c’était l’opposé qui se déroulait. Devait-il la retenir, la rassurer ou devait-il la laissait partir, et clôturer cette histoire, là, sur le seuil de son appartement. Il était si fatigué, si exténué par toute cette histoire, par leur histoire…

Il l’observa descendre les marches quelques secondes, soufflant un « Bonne nuit » à son tour alors qu’il referma la porte sur elle. Il colla son dos tout contre le bois de sa porte d’entrée, relevant lentement son regard sur la télévision où il entendit passer « Millions Reasons » de Lady Gaga. Il avait des millions de raisons de la laisser partir… Et pourtant, le chef de chantier se retrouva pieds nus dans la rue, sous la pluie battante, rattrapant Maggie dont il attrapa le poignet pour l’attirer à lui et déposa ses lèvres sur les siennes, l’embrassant jusqu’en perdre haleine, et se reculant pour croiser son regard « J’aurais la force pour nous deux Maggie. Je soignerais tes plaies les unes après les autres, mais tu dois me laisser faire… Arrête de te protéger de moi… Je t’en prie » tout en glissant sa main jusqu’à la sienne pour entrelacer ses doigts aux siens.

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J'ai 36 ans. Je vis à New York - Brooklyn, États-Unis. Dans la vie, je suis architecte et décoratrice d'intérieure et je m'en sors très bien. Sinon, grâce à ma chance , je suis en couple et je le vis plutôt mal.


Enfant, Maggie passait son temps à aménager à ses poupées des maisons de rêves. Elle adorait ça. Bonne en dessin, pas trop mauvaise en math, c’est tout naturellement qu’elle a choisi de devenir architecte et de compléter son diplôme par une formation en tant que décoratrice d’intérieur. Dans ses rêves de jeune femme, elle était ainsi capable de proposer un projet à ses clients qu’elle pouvait mener de bout en bout. Mais lorsqu’on est une femme dans un milieu d’homme, ça n’est jamais évident de trouver sa place, encore moins de se faire sa place.
Sa rencontre avec Nolan Campbell fut comme une bouffée d'oxygène dans sa vie. Ils n'ont rien commandé, ça leur ait tombé dessus. Un lien unique et plus fort que leur volonté est né, les poussant l'un vers l'autre.
Aujourd'hui, après deux années de vie commune, leur envie d'avoir un enfant ensemble est en train de tuer leur couple à petit feu.

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« -parce que t’éloigner de moi… tu… tu as pensé que ça serait moins douloureux ? » elle cligna plusieurs fois des yeux, ayant du mal à encaisser cette réponse, cette idée. Il avait eut peur de lui faire du mal, et finalement il lui en avait fait. Maggie sentit l’énervement monter à elle également. Elle cria même au milieu du parc, avant de se rendre compte du regard des passant. « -je ne balaye pas tout d’un revers de main. Je te dis simplement que j’ai peur qu’on souffre à nouveau ! Et au vu de le conversation, j’avais raison ! » elle faisait tout les effort du monde pour ne pas se laisser emporter plus que ça, pour éviter de dire quelque chose qu’elle allait regretter. Mais là tout de suite, elle lui en voulait de les faire revenir à la case départ, de baisser les bras une nouvelle fois. La décision qu’il prit, fut un coup de poignard en plein coeur. Une décision prise sur un coup de tête, la même qu’il avait évoqué quelques mois plus tôt lors de leur dispute. Maggie décida de ne pas aggraver les choses et de battre en retraite. De s’éloigner sans rien ajouter.

Pourtant vers les 11h du soir, elle avait décidé de sauter dans un taxi. Il ne faisait tourner et tourner dans son appartement. Nolan avait emménager dans sa tête. Dans l’esprit de Maggie ça n’était qu’un défilé d’images. Leur rencontre, les sourires, la gêne, les rires, les foutage de gueule… mais aussi les engueulades, les regards noirs, les réconciliations, les étincelles de désirs dans le regard… Tout ça lui manquait. Il lui manquait dans sa totalité. Leur vie à deux, leur vie d’avant lui manquait. Vivre sans lui… non. Elle ne le voulait pas ! Parce que sans lui, elle n’était plus elle même. Sans lui, la vie semblait bien fade et sans saveur.

Alors elle avait prit un taxi, elle avait frissonné en entendant l’orage parce qu’elle n’était jamais rassurée lorsque ça arrivait. Mais elle devait finir sa phrase, lui faire comprendre qu’elle voulait. Maggie frappa à la porte avec frénésie, et elle ne laissa pas à Nolan l’occasion d’en placer une, parlant rapidement, faisait sortir d’elle tout ces mots qu’elle avait retenu trop longtemps. A bout de souffle, trempée de la tête aux pieds, elle posa une conclusion. C’était à lui de voir s’il restait sur sa décision ou pas. S’il voulait encore d’un avenir ensemble ou non. La jeune femme ferma les yeux lorsqu’elle entendu la porte de l’appartement se refermer. Elle prit cela comme un point final à leur relation. Et elle serra les dents pour ne pas pleurer tout de suite, surtout pour ne pas crever de douleur sur place, là dans la cage d’escalier.

Elle n’était pas partie bien loin, son regard se fixant sur la rue, cette rue dans laquelle ils s’étaient embrassés tant de fois pour se souhaiter une belle journée. Elle se sentait vide, abandonnée. Elle avait cette sensation désagréable d’avoir perdue la bataille malgré toutes les forces qu’elle y avait mis. Lorsqu’une main lui saisit le poignet, elle se retourna le coeur soudainement plein d’espoir. C’était lui ! Il était là ! Il l’avait rattrapé ! Il avait changé d’avis ! Elle lui rendit son baiser avec tout autant de puissance. Lorsqu’il ouvrit la bouche, elle remercia la pluie de tomber, cachant ainsi ses larmes. « -je suis tellement désolée... » souffla la jeune femme avant de se blottir contre lui, cachant son visage dans son torse. « -je veux pas qu’on se quitte... » souffla t elle à nouveau avant de s’agripper à lui à cause de l’orage qui grondait de nouveau.


Manhattan Redlish
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Manhattan Redlish
Lun 6 Déc - 20:11
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Nolan Campbell
J'ai 44 ans et je vis à Brooklyn, New York. Dans la vie, je suis chef de chantier et je m'en sors plutôt bien. Sinon, grâce à ma chance, je suis en couple et je le vis plutôt mal parce que c'est compliqué



Nolan n’avait qu’un souhait : Devenir architecte. Il passait la majeure partie de son temps entre le lycée et les chantiers sur lesquels travaillaient son oncle. Chaque dollar durement gagné était mis de côté pour l’université. Mais le destin en décida autrement… Il fut projeté soudainement dans une autre vie lorsque son père tomba gravement malade, engendrant des frais médicaux insurmontables pour sa mère. Pour la soulager financièrement, il s’engagea donc dans l’armée et envoya la majeure partie de son salaire à cette dernière. Après avoir passé les trois-quarts de son temps au front, et son contrat enfin terminé, Nolan revint au pays. Il s’autorisa un temps de recul pour s’adapter de nouveau à la vie civile et retourna travailler pour son oncle. Ce qui aurait dû être une solution de quelques mois, dura davantage de temps. Nolan rencontra sa première femme, acheta sa première maison, et eut son premier divorce. Il se remaria une seconde fois, eut un enfant, et divorça une fois encore. Au fil des tumultes de son existence, son rêve de devenir architecte disparu, ne lui laissant que d’autres choix que d’évoluer autrement, et cela, jusqu’à devenir chef de chantier. Exécutant les ordres des hommes et des femmes qu’il aurait pu être dans une autre vie…

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« Je n’en sais rien ! » cria-t-il, presque par désespoir, alors qu’il fixait la jeune femme devant lui, puis reprit avec plus de calme, presque dans un murmure « Je ne sais pas… Je veux juste arrêter de souffrir comme ça… » parce qu’il n’en pouvait plus. Nolan était fatigué d’éprouver cette douleur constante, de vaciller entre espoir et désespoir. Il n’avait jamais souffert autant par amour, et il savait maintenant qu’après Maggie, il serait incapable de retomber amoureux à nouveau. Elle serait son plus grand et dernier amour. C’était une certitude. C’était bien trop douloureux… Et d’autant plus à la simple pensée que peu importe ce qu’il pourrait dire ou faire, il ne serait jamais capable de la rassurer à nouveau sur leur histoire future, et Maggie le lui prouva une fois encore. Il n’était capable que de leur faire du mal, alors pourquoi poursuivre ?! Pourquoi continuer ainsi ?! Il s’interrogea plus d’une fois en l’espace de ces quelques minutes de dispute, et prit la douloureuse décision de tout arrêter définitivement. Pas de temps de pause. Pas de temps de réflexion. Nolan venait de prendre la décision de quitter la jeune femme, et cela, de manière définitive… Dire que c’était un soulagement ou indolore, serait mentir. Le chef de chantier avait l’impression de revenir dans sa chambre, alors qu’il encaissait ce qu’il pensait être une rupture, laissant les larmes couler sur son visage, alors blotti dans les bras de sa première femme. Il n’avait jamais souffert autant et pourtant, en cet instant, il avait l’impression que c’était son unique issue…

Nolan l’envisagea à nouveau alors qu’elle était venue dans la nuit pour lui justifier son comportement à son encontre. Elle était trempée, désespérée sûrement aussi, et pourtant, il referma la porte sans prononcer le moindre mot, hésitant à retourner dans son canapé, à tourner définitivement cette page qui était leur histoire. Mais il l’aimait. C’était absurde parce qu’ils se faisaient mal depuis des mois, mais il l’aimait comme jamais il n’avait aimé auparavant. Il avait des millions de raisons de tout abandonner, et pourtant, il se retrouva sous la pluie torrentielle qui accompagnée l’orage d’été. Il l’embrassa comme si sa vie en dépendait et Maggie ne le repoussa pas. Non, elle lui rendit son baiser avec tout autant d’envie que lui. Une vie sans elle, c’était une vie qui ne méritait pas d’être vécue. Le quarantenaire ne voulait qu’une chose, prendre soin d’elle, et réparer les blessures qu’il avait causé et pour cela, elle devait lui laisser le pouvoir de le faire. Il déposa ses lèvres sur ses cheveux trempés alors qu’elle se blottissait tout contre elle, ses bras autour de son corps tremblant « Je le suis aussi… » et se recula, posant ses mains sur son visage pour qu’elle le regarde droit dans les yeux « Je n’en ai pas envie non plus », puis leva la tête vers l’orage qui grondait de toutes ses forces, et entraîna Maggie avec lui « Viens, on rentre à la maison » comme ils avaient pris l’habitude de l’appeler, et sans un mot, gravir les marches jusqu’à son appartement.

En arrivant, il se hâta jusqu’à la salle de bain pour ramener deux serviettes, et frotta les bras de Maggie pour la réchauffer au mieux, et s’éloigna à nouveau pour ramener un vieux t-shirt à lui et un bas de jogging qu’il portait uniquement pour dormir, déposant le tout sur l’établi de la cuisine à côté de la porte d’entrée « Tu dois être morte de froid » et lui retira ses vêtements sans arrière-pensée, récupéra le haut et lui tendit. Mais lorsqu’il posa son regard sur elle, enveloppée dans une simple serviette, le chef de chantier resta interdit et s’approcha d’elle pour prendre possession de ses lèvres avec envie. Il retira ses propres vêtements en chemin, les éparpillant jusqu’à la chambre à coucher qui avait été la leur durant plus d’un an. Arrivé au lit, il la fit se tourner dos à lui, caressant sa peau avec douceur, ses lèvres dans son cou, puis lui retira ses sous-vêtements trempés avant d’entrer en elle dans un gémissement de plaisir. Son dos contre son torse, il laissa une main glisser jusqu’à sa féminité pour jouer avec, accompagnant ses coups de reins fougueux, et l’autre main vint caresser ses seins, jusqu’à son cou. Soupirant de plaisir près de son oreille, il accéléra les coups de reins avec une certaine violence, jusqu’à atteindre la jouissance, laissant un cri de plaisir s’échapper ses lèvres. Nolan se laissa tomber dans les draps froissés, à bout de souffle, et le cœur battant à tout rompt.

La tête posée contre le mur de leur chambre, à moitié allongé dans le lit, son bras autour de Maggie, laissant ses doigts danser sur sa peau, il avait regardé la pluie s’abattre contre la fenêtre de la chambre durant de longues minutes. Il repensait à leur dispute dans le parc, à sa venue jusqu’à son appartement, à leurs mots en bas de son immeuble… Il posa son regard sur elle « J’avais l’impression que c’était notre unique issue… J’avais envie de mourir à la simple idée que je vivrais le reste de ma vie sans toi… J’ai hésité, même tout à l’heure, en pensant que c’était la meilleure décision ». Sa voix était calme et posée, bien loin de leurs éclats de voix à Central Park « Je n’ai jamais voulu te faire de mal Maggie, que ça soit tout à l’heure ou durant notre histoire. Pourtant, j’ai l’impression de n’être capable que de ça… Et ça me détruit de l’intérieur ». Il resserra son étreinte autour du corps nue de la jeune femme « J’ai besoin que tu me fasses confiance une dernière fois Maggie, que tu baisses ta garde et me laisse revenir dans ta vie. Je ne veux plus te voir hésiter quand tu me vois pour savoir si tu m’embrasses ou non, que tu sois mal à l’aise face à moi… On va prendre notre temps, mais plus de distance, plus de pause… Je ne le supporterais pas ». Il avait besoin d’elle dans sa vie, mais pas de la manière de ces deux derniers mois « Tu te sens prête à faire à ma manière ? ».

Charly
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Charly
Lun 6 Déc - 21:01
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Margaret Hall
J'ai 36 ans. Je vis à New York - Brooklyn, États-Unis. Dans la vie, je suis architecte et décoratrice d'intérieure et je m'en sors très bien. Sinon, grâce à ma chance , je suis en couple et je le vis plutôt mal.


Enfant, Maggie passait son temps à aménager à ses poupées des maisons de rêves. Elle adorait ça. Bonne en dessin, pas trop mauvaise en math, c’est tout naturellement qu’elle a choisi de devenir architecte et de compléter son diplôme par une formation en tant que décoratrice d’intérieur. Dans ses rêves de jeune femme, elle était ainsi capable de proposer un projet à ses clients qu’elle pouvait mener de bout en bout. Mais lorsqu’on est une femme dans un milieu d’homme, ça n’est jamais évident de trouver sa place, encore moins de se faire sa place.
Sa rencontre avec Nolan Campbell fut comme une bouffée d'oxygène dans sa vie. Ils n'ont rien commandé, ça leur ait tombé dessus. Un lien unique et plus fort que leur volonté est né, les poussant l'un vers l'autre.
Aujourd'hui, après deux années de vie commune, leur envie d'avoir un enfant ensemble est en train de tuer leur couple à petit feu.

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Alors que la porte de l’appartement de Nolan se refermait sur lui, Maggie avait bien du mal à réaliser que tout était finit. Elle avait voulu du temps pour se reconstruire, pour prendre un nouveau départ, pour qu’ils arrêtent de se faire souffrir et pourtant… Il avait prit la décision de la quitter, de tout arrêter pour se protéger lui. La douleur était intense, le chagrin l’étouffait autant que la chaleur qui régnait dehors malgré la pluie et l’orage. Le regard perdu sur les environs, sur cette rue qu’elle connaissait par coeur, elle se sentait vide. Elle l’avait perdu… Comment continuer d’avancer sans lui ? Comment reprendre le court de sa vie alors qu’il n’était plus là ? Maggie avait envi de hurler sa douleur, de trouver un responsable, de savoir pourquoi est ce qu’ils en étaient réduit à traverser tout ça ! Pourquoi tant d’amour et tant de souffrance ?!

Mais voilà qu’il agrippait son poignet, qu’il se tenait là devant elle et qu’il prenait possession de ses lèvres. Elle cru rêver ou délirer mais il était bien là, son corps coller au sien sous la pluie, ses lèvres embrassant les siennes dans un baiser plein d’urgence et d’amour. Elle lui présenta des excuses, lui souffla qu’elle ne voulait pas qu’ils se séparent. Son visage entouré des mains de Nolan, elle ne le quittait pas des yeux, comme si elle avait peur qu’il disparaisse, qu’il ne s’éloigne encore. Un frisson à cause de l’orage et un hochement de tête pour le suivre, main dans la main pour trouver refuge dans cette appartement qui avaient vu leur bonheurs et leurs disputes.

Elle quitta sa veste en jean et ses chaussures alors qu’il s’éloignait vers la salle de bain. Un léger sourire en le voyant revenir, avant que son coeur ne s’emballe lorsqu’il lui retira sa robe avec lenteur. Son regard s’accrocha au sien, et elle ne dit rien. Et puis l’envie prit le dessus et elle lui rendit son baiser avec la même hâte, le même besoin de sentir sa peau contre la sienne. Elle l’aida à retirer son tshirt trempé, cherchant à nouveau ses lèvres, retrouvant le chemin de la chambre à mesure que leur corps apparaissaient. Elle se laissa guider, elle le laissa prendre les commandes, savourant ses baisers et l’envie qu’il avait d’elle. Son dos contre son torse, elle soupira de plaisir lorsqu’il déposa ses lèvres dans son cou, avant de gémir quand il entra en elle. Maggie posa une main sur celle de Nolan lorsqu’il agrippa un de ses seins, et accompagna ses mouvement de hanches. Frissonnant à son contact, gémissant à chaque coup de reins, aimant cette fougue et cette sorte de violence qu’il mettait dans leur ébat, comme pour évacuer la colère et la douleur, pour mieux se retrouver et faire la paix. Son autre main passa derrière la nuque de Nolan, l’obligeant à garder son visage près du sien, sa bouche près de son oreille, Maggie cria en même temps que lui alors qu’il lui donnait un orgasme. Quelques secondes plus tard, elle venait se blottir contre lui, le souffle court, la peau moite.

Sa tête posée contre le torse de l’homme qu’elle aimait, elle resta silencieuse écoutant les battement de son coeur qui se mêlait à celui de la pluie sur les carreaux. Elle ne bougea pas lorsqu’il commença à parler, se concentrant sur ces mots, l’écoutant avec attention. « -c’est faux… ne dis pas ça. Ne penses pas ça... » lui souffla la jeune femme en relevant la tête vers lui, caressant sa joue. Oui ils s’étaient fait souffrir, mais il avait été capable de le rendre heureuse. Tellement heureuse. Et il l’était encore. Elle le savait. Rien qu’en pensant à la journée qu’ils avaient passé tous les deux quelques jours plus tôt. Il était encore capable de la rendre heureuse, de la faire sourire, rire aussi.

Maggie baissa quelques instants les yeux. « -d’accord... » souffla t elle en le regardant à nouveau. « -mais avant ça… » avant ça ils devaient parler de ce qui les avaient tué à petit feu. « -je veux que tu saches que ce bébé je l’ai désiré plus que tout. Mais après cette distance durant ces quelques mois, je sais que je peux vivre sans. Mais pas sans toi. » elle marqua une pause avant d’ajouter : « -et je veux aussi que tu saches que je suis désolée de t’avoir fait enduré tout ça, et d’avoir été incapable de voir ta propre souffrance. » elle avait tellement été obnubilé par la sienne qu’elle l’avait oublié lui.


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