« Tant mieux. » que Nate avait sourit alors que Matt lui disait qu’il prenait du plaisir dans ce qu’il faisait. C’est tout le mal qui lui souhaitait. Il espérait qu’un jour, lui aussi, soit capable de prendre le même plaisir dans sa profession. Être son propre patron à nouveau, Nate avait hâte. C’est bien le seul aspect de son ancien travail qu’il regrettait : la liberté qu’il avait en tant qu’indépendant. Evidemment, ça comportait son lot d’inconvénients également mais Nate avait déjà appris à y faire face. Un petit rire s’échappa de ses lèvres lorsque Matt lui avait dit que ses saints Jacques n’étaient pas mauvaises. « Tu verras… T’y prendras goût, c’est sûr ! » Ce qui était assez marrant avec les produits un peu luxueux au restaurant, c’est qu’on ne pouvait pas en être dingue dès le premier essai. Il fallait souvent réessayer pour mieux en apprécier les saveurs. Si ça se trouve, Nate finirait par être un inconditionnel des escargots… Ou pas. « Tu as peut-être raison… » qu’il souffla en reprenant une gorgée de sa boisson pétillante. Nate n’avait pas l’impression de l’idéaliser mais il ne niait pas la possibilité que son amour pour lui l’aveugle légèrement. Il avait été le premier à le trouver sympathique à l’époque où tout le monde pensait de lui que ce n’était qu’un ours mal léché. Mais c’était comme ça, c’était plus fort que lui. « Je ne sais pas... En tout cas, je peux t'assurer que je n'y peux rien. » qu’il affirma en haussant les épaules. Non, il n’y pouvait rien s’il l’aimait, s’il trouvait qu’il était au dessus de tout le monde. « J’adorerais travailler avec toi en tout cas. Ce ne serait pas comme être à la ferme avec des bêtes autour de nous… Mais ce serait bien aussi. » Oh, ce qu’il serait agréable de pouvoir revenir à leur vie d’avant. Celle où ils n’étaient que deux jeunes mecs sans histoire venus s’occuper d’une ferme contre quelques sous. Cet été n’avait jamais arrêté de lui manquer depuis.

- On travaille quand même ensemble là. On refait ta boutique. C'est un peu comme à la ferme. On travaille ensemble. On bricole ensemble. Les animaux en moins...

Je souris doucement, terminant mon plat. Le serveur arriva à ce moment là, venant nous débarrasser et nous demander comment ça s'était passé. Je fus honnête avec lui. J'avais été agréablement surpris par les escargots. Il avait ri doucement, me souriant avant de partir nous chercher nos plats. Je me retournais vers Nate, lui souriant doucement alors que je reprenais une gorgée de mon verre.

- Ca me manque parfois. De travailler à la ferme, avec les animaux. Ma vie était beaucoup plus simple alors. Je pensais qu'elle resterait toujours comme ça. Je me demande parfois ce qui se serait passé si j'avais fait d'autres choix. Si j'avais pris une femme pour m'aider avec mon père. J'aurais sûrement pu garder la ferme. Je serais avec des gosses et tout...

Je lui souris tristement avant de laisser échapper un petit rire.

- Mais je ne pense pas que j'aurais été complètement heureux. Tu as chamboulé toute ma vie. Je me serais forcé mais je n'aurais jamais pu être heureux avec une femme. C'est aussi bien. Ca n'a pas été facile. Je ne suis pas là où j'aurais cru l'être. Mais je suis heureux. Et je suis content de fêter cet anniversaire avec toi.

C'était peut être ça la vie après tout. Ce n'était pas un chemin tout tracé. Je pensais que tout était écrit et puis... et puis il y avait eu Nate. Nate et son sourire ravageur. Ses petits cookies...

- Ca ne t'arrive pas parfois? De te demander comment aurais pu être ta vie si tu avais fait des choix différents. Si tu aurais été plus heureux ou non...

« C’est vrai… Et je ne t’en serai jamais assez reconnaissant. » Nate avait sourit, sincère. Il savait très bien que Matt aurait pu lui tourner le dos et qu’il aurait eu des raisons de le faire. Tout ce temps, il ne l’avait jamais laisser tomber. Comment ne pas le trouver exceptionnel et l’idéaliser après ça ? Le serveur était venu les débarrasser et ils avaient échangé tous les trois un petit moment de rire. Ça paraissait si facile d’être là tous les deux aujourd’hui alors que c’était tout bonnement impossible quelques mois en arrière encore. En l’écoutant, Nate ne pouvait pas s’empêcher de hocher doucement la tête. Il savait que trop bien ce que Matt ressentait. Il avait vécu ça, à quelques détails près, et il avait choisi d’avoir une famille. Au final, ça ne lui avait rien apporté de ce qu’il espérait tant. Sa vie n’avait été qu’une succession de concessions en tout genre et aucune de celle-ci ne l’avait jamais rendu heureux. Pas même celle d’accueillir sa fille. Alors à quoi bon ? Pour la deuxième fois depuis le début de ce repas, Nate avait rougit. Il avait chamboulé sa vie ? A ce point ? A bien y réfléchir, Matt avait chamboulé la sienne également. S’il ne l’avait pas connu, il aurait sans doute pu se contenter d’une vie paisible auprès d’une femme qu’il se serait convaincu d’aimer. Penny aurait eu un petit frère ou une petite soeur. L’ennui, c’est qu’il avait eu Matt dans la peau depuis le fameux été de leur rencontre. En dépit de tout ce qu’il aura entrepris ou fait dans sa vie, c’était toujours Matt qu’il aimait. « Si. » qu’il avait répondu à sa question du tac-au-tac. Il y pensait tellement souvent. Il grimaça légèrement. Est-ce qu’ils étaient prêts à avoir cette conversation ? Nate avait peur de tout gâcher et, à la fois, certaines choses méritaient d’être dites. « Dans mon cas personnel… Je suis sûr que j’aurais été plus heureux si je n’avais pas été père. Paradoxalement, être père, c’est la seule chose qui m’a fait faire tout un tas de très mauvais choix de vie. » Nate eut un soupir à se fendre l’âme, il avait tant de regrets. « J’aurais aimé avoir le cran d’être moi-même avant… » Dans un effort surhumain, il releva les yeux vers Matt pour capturer son regard. « … et le cran de te choisir toi. Toi avant tout le reste. » Et pour dissimuler l’émotion que cette question soulevait, il se racla la gorge et se plongea dans son verre qui n’était heureusement qu’une imitation d’alcool.

Je fis comme lui, reprenant une gorgée de mon verre pour essayer de cacher mon trouble. Je finis par le lâcher, soupirant doucement avant de lui dire ce que j'avais sur le coeur.

- J'aurais aimé que tu me choisisses oui...

Je secouais doucement la tête, détournant le regard alors que je posais mon verre sur la table.

- Mais je ne suis pas certain que ça aurait été mieux.

J'enchainais rapidement, expliquant mon point de vu alors que je sentais qu'il avait tout un tas de questions sur les lèvres.

- Admettons que tu ne l'ai pas épousé. La situation aurait quand même été compliquée. Je vivais chez mon père. Je m'occupais de lui et je ne pouvais pas le laisser. Il aurait fallu qu'on attende qu'il meurt pour être ensemble. Et même là ça aurait été terriblement compliqué. J'étais surendetté et tu me connais, je n'aurais pas voulu que tu ai à payer pour mes erreurs. On serait resté au Texas. Je n'aurais peut être pas eu le courage de partir si je n'avais pas tout perdu. Et là bas... les choses auraient été impossible à gérer pour nous. On n'aurait pas pu vivre ensemble.

C'était peut être un mal pour un bien. Les choses devaient peut être se passer ainsi pour que nous puissions être ensemble maintenant.

- Et je n'oublie pas que c'était ton rêve d'avoir un enfant. Tu ne dois pas le regretter. Nous deux... ça n'aurait jamais pu être facile. Surtout pas au Texas.

Je haussais vaguement les épaules, chassant de mon esprit tout ça, tout ces regrets que nous avions.

- Et de toute façon ce qui est fait, est fait. Nous sommes ici maintenant. Nous devons aller de l'avant.

Le coeur de Nate se serra quand Matt lui confirma qu’il aurait aimé être choisi. Bien sûr qu’il aurait aimé. Il n’aurait pas tous les doutes qu’il a actuellement. En revanche, il ne s’attendait pas à entendre qu’il ne pensait pas que ce serait mieux. Nate avait haussé un sourcil, dubitatif. Comment ça, pas mieux ? La réponse à sa question ne tarda pas à venir puisque Matt lui donna son point de vue. Toutes les difficultés qu’ils avaient connues… Celles qu’ils auraient rencontrées si Nate n’avait pas choisi de se marier pour avoir une vie de famille. Et son coeur se serra encore plus. Il avait raison mais ça n’effaçait en rien les regrets de Nate le concernant. Il avait bien failli le perdre et si tout semblait aller mieux, rien n’était gagné pour autant. Il aurait pu éviter ça. Ça avait été beaucoup de souffrances. Mais ça en aurait été de toute façon, peu importe le chemin qu’ils auraient pris. Rien n’était vraiment facile pour des gens comme eux. Matt avait raison sur un point : c’était fait. Leurs regrets ne pouvaient rien changer à ça. Tout ce qu’ils pouvaient faire, c’était aller de l’avant. Est-ce que ça suffisait de le dire pour mettre tous leurs regrets de côté et avancer ? Nate se pinça les lèvres avant de soupirer, un brin soulagé. Il pouvait peut-être y arriver, il essayerait en tout cas. « Nous sommes ici… Et nous ne sommes plus au Texas. » que Nate acquiesça avec un sourire timide. Il avait tellement envie d’attraper sa main. Est-ce que ce serait mal ? Nate n’oubliait pas qu’ils étaient en public et qu’il n’était pas en position d’exiger un rapprochement physique. « Tu crois que… tu pourrais me donner ta main deux minutes ? » qu’il demanda, pas très sûr de lui. Au pire, il refuserait et Nate s’excuserait.

- Oui on est ici.

Je lui souris doucement. Ce n'était pas le Texas. Ce n'était pas le pays qui m'avait vu grandir et que je pensais ne jamais quitter. C'était un endroit dans lequel je n'aurais jamais pensé vivre. Mais c'était mon nouveau chez moi et je m'y sentais bien.

Je souris un peu plus alors qu'il me demandait la permission de me prendre la main. Je ne répondis pas, me contentant de poser ma main sur la table pour aller prendre la sienne. Ca aussi c'était quelque chose que je n'aurais jamais cru faire avant, quelque chose que je n'aurais jamais pu faire en étant resté au Texas. Ici les gens se foutaient de ce qu'on pouvait faire. Peut être que certains le remarqueraient. Nous aurions droit à quelques regards de travers mais rien de plus. Je n'avais pas peur pour ma vie ici.

- Et on est pas si mal ici...

Je finis par relâcher sa main alors que le serveur arrivait. Je ne voulais pas trop m'afficher. Il y avait quand même des limites. Et si le serveur remarqua nos mains il n'en dit rien. Il se contentait de nous sourire encore alors qu'il déposait les plats devant nous. Je le remerciais et le laissais partir avant d'attaquer mon plat.

- C'est pas un steak mais c'est vraiment trop bon. Il faudra que je remercie mon agent pour nous avoir eu cette réservation.

Ca valait le coup d'avoir des relations, surtout dans cette ville. Je ne pensais pas en avoir un jour besoin. Je n'en avais pas besoin dans mon petit village perdu au fin fond du Texas mais les choses étaient différentes ici.

- Alors... tu arrives à te faire à la vie à Los Angeles? Tu ne regrettes pas d'être venu ici?

Nate avait répondu spontanément au sourire de Matt. Il avait l’impression qu’un gros poids quittait ses épaules, qu’il était plus léger. Le Texas ne lui manquait pas. Sa fille lui manquait évidemment, sa mère de temps en temps. Mais ça allait. Il avait accepté. Pour pouvoir s’affranchir et être l’homme qu’il voulait être, il devait passer par là. Finalement, peu importe ses choix de vie, il y avait des concessions à faire. Son coeur se souleva dans sa poitrine quand Matt posa sa main sur la table pour qu’il y vienne la prendre. Alors ils allaient faire ça. A la vue de tous. Le sourire de Nate redoubla alors qu’il attrapa la main de l’acteur qu’il serra dans la sienne ensuite. C’était incroyablement agréable de ne pas avoir à sa cacher. Euphorique, Nate souffla : « On est très très bien ici. » Le serveur était revenu et Nate avait quitté à contre-coeur la main de Matt. Il leur avait servi leurs plats et, après l’avoir remercié, les deux hommes avaient attaqué. Les cuisses de canard sentaient divinement bon et Nate était d’humeur vorace. « Qu’est-ce qui peut égaler un steak ? » que Nate demanda, malicieux, avant de reprendre : « Tu le remercieras de ma part aussi. » Oh oui, il était reconnaissant mais pas seulement envers l’agent de Matt. Il l’était avant tout vis-à-vis de Matt. Il passait une très bonne soirée. Bien meilleure que toutes celles qu’il avait vécu en solitaire ces dernières semaines. Ça faisait tellement de bien. « Non, je n’ai aucun regret à ce sujet. » qu’il articula distinctement alors qu’il découpait sa viande. « Enfin, je veux dire… Je serai allé en Alaska si tu y avais été mais LA… C’était un bon choix. La mer, tout ça… C’est dépaysant et j’en avais besoin. » qu’il se confia le plus naturellement du monde. « Et toi, le Texas te manque ? » Il avait avalé une fourchette de son plat, toujours tout sourire. C’était exquis, aussi merveilleux que l’était cette soirée.

C'était vraiment bon cette histoire de filet mignon. Le nom était un peu ridicule et ne reflétait absolument pas la réalité du plat. Je ne voyais pas comment on pouvait qualifier un plat de mignon. Mignon c'était pour les chatons, les bébés animaux en général, ou Nate quand il me demandait timidement de lui prendre la main. Mais pour un plat de viande je ne voyais pas le rapport.

Je me régalais. Je passais vraiment une bonne soirée. J'avais l'impression de nous retrouver comme à nos débuts. Enfin pas tout à fait. Nous n'avions plus ce compte à rebours comme lorsque nous étions au ranch, où nous savions que notre histoire avec une date de péremption. Ce n'était pas comme lorsqu'il venait pour le week end où je savais qu'une fois terminé il devrait retourner retrouver sa femme. Là il était tout à moi. Il ne partirait pas. Il ne devait pas me laisser pour sa femme ou sa mère. Il n'y avait plus que nous.

- Pas vraiment non. Ma vie était vraiment devenue un enfer là bas. Il y avait beaucoup trop de monde que je ne voulais plus voir. J'avais besoin de fuir. Je n'avais plus que des mauvais souvenirs dans cet endroit. Ca m'a fait du bien de partir, de tout reprendre à zéro, d'être avec des personnes qui ne me jugeaient pas ou ne me prenaient pas pour un moins que rien.

C'était là bas que j'avais grandi, que j'avais perdu ma mère, que mon père avait passé des années à me rabaisser. C'était là que se trouvaient mes soeurs qui n'avaient éprouvés que du dégout pour moi à la mort de notre père. Je ne voulais plus les croiser, ne plus voir mon ancien patron et mes anciens collègues qui me traiteraient de sale pédale. Non... j'avais laissé tout ça derrière moi et je ne le regrettais pas.

- Si tu avais eu le choix, sans vouloir à tout prix venir ici pour être avec moi. Tu serais parti où?

Parce que je savais très bien que c'était pour ça qu'il était ici, que si je n'étais pas venu à L.A il n'y aurait jamais mis les pieds.

Ça faisait bien longtemps que Matt et Nate n’avaient pas passé un si long moment sans se disputer. Est-ce que c’était seulement déjà arriver ? Du plus loin que Nate se souvienne, ça avait toujours été houleux entre eux. Comment ça pouvait ne pas l’être ? Il y avait tant de choses qui s’étaient mises sur leur chemin… Mais pour une fois, tout se déroulait parfaitement bien. Nate ne s’était pas trompé : c’était sa plus belle journée et soirée d’anniversaire. La fuite et le travail qu’ils auraient en plus étaient déjà loin derrière lui. Nate était sur le présent, sur cette main qu’il avait pu serrer dans la sienne… et sur le futur, aussi. Son esprit ne pouvait s’empêcher de penser à l’après. Est-ce que ça irait définitivement mieux ? Est-ce qu’ils pouvaient repartir de zéro ? « Los Angeles te réussit très bien, je te confirme. » Comment dire le contraire ? Il s’était reconstruit, avait acheté un appartement, trouvé un boulot qui lui plaisait, s’était fait des amis… Matt avait enfin la vie qu’il méritait et Nate se réjouissait tout naturellement pour lui. « Oh, euh… » Matt lui posait une colle. Il n’y avait jamais réfléchit. Toute sa vie avait été au Texas et ensuite il était parti à LA sans y réfléchir. « Je ne sais pas trop. A vrai dire, je ne me suis jamais posé la question mais… » Nate prit le temps de la réflexion. A sa grande surprise, il ne pensait pas aux Etats-Unis. Après quelques secondes, il avait enfin dit : « Quitte à tout quitter, j’aurais peut-être tenté quelque chose de fou… comme l’Europe. Voir ce que ça fait de vivre autrement, d’entendre une autre langue autour de moi. » Il haussa les épaules. Quelle importance ? Ils étaient ici et Nate n’avait aucunement envie d’aller quelque part d’autre. « Mais je suis très bien ici. » Ici. Avec lui. C’est bien tout ce qui comptait après toutes ses années de séparation.

Repartir complètement de zéro, un nouveau départ, là pour le coup si il était parti en Europe le dépaysement aurait été total. La vie là bas devait être radicalement différente d'ici. Los Angeles, même si ce n'était pas le Texas ça restait toujours les Etats Unis. Pour ça Nate aurait été beaucoup plus courageux que moi. Je n'aurais pas pu partir dans un pays étranger dont je ne connaissais même pas la langue. Je n'en aurais pas eu les moyens de toute façon.

- On pourrait peut être le faire, aller en vacances en Europe un de ces jours.

C'était quelque chose qu'on n'avait jamais fait, partir en vacances tous les deux. En fait je n'étais même jamais parti en vacances tout court. J'avais passé ma vie à travailler, à enchainer les galères même. Je ne m'étais jamais autorisé à faire du tourisme, ni même à profiter. Il n'y avait qu'à voir, maintenant que j'avais un peu de vacances je les passais à travailler aux côtés de Nate.

Je terminais mon plat avec plaisir. Je l'avais dévoré quasiment. C'était vraiment délicieux. Le cadre était sympa, le repas savoureux. Il n'y avait pas mieux pour fêter un anniversaire.

- Un peu de place pour le dessert?

Il était absolument hors de question que je ne les goûte pas, si c'était aussi bon que le reste.

- Tu partirais où en Europe?

Ca m'intéressait de savoir. Peut être qu'un jour on se ferait le voyage dont il rêvait. Moi je n'en avais pas. J'étais toujours le gars simple qui se contentait de ce qu'il avait. Voyager ne m'avait jamais vraiment fait envie. Mais je savais que c'était le cas pour Nate. Il avait déjà renoncé à beaucoup en venant ici. Je savais qu'il risquait de le regretter un jour. Alors si je choisissais de nous donner une chance, je savais que je devrais tout faire pour qu'il soit heureux et qu'il ne regrette pas son choix.