Elijah commençait à comprendre l’impact que pouvait avoir son frère sur sa santé mentale, à tel point qu’il fut incapable de percevoir la plaisanterie de Madison lorsqu’elle s’était adressée à lui. Il s’était donc retrouvé à culpabiliser sans raison, et se senti soudainement stupide de croire qu’elle avait pensé qu’il la blâmait pour ce qu’il était devenu. Ils se mettaient donc à parler en même temps, la belle brune le contredisant et lui, qui renchérissait dans un brouhaha à peine compréhensible « Je sais que je ne suis pas un tueur en série » et la laissa terminer, pour répondre à son tour, dans un semblant de calme « Je te propose de laisser tomber, mon frère a réussi à faire ce qu’il voulait de moi, encore une fois. Ça ira mieux demain ». Et il irait encore bien mieux lorsqu’il aurait mis de l’ordre dans sa vie personnelle en quittant Brittany. Elle méritait mieux qu’un homme qui était incapable de l’aimer à sa juste valeur. Il se mit à réfléchir et regarda la date sur son portable avant de répondre « Fin de semaine » en répondant en même temps qu’elle parlait et pencha la tête sur le côté en esquissant un sourire en coin « Non mais je comprends, tu me veux pour toi toute seule. Je ne peux pas t’en vouloir, c’est légitime » en se désignant de sa main libre, affichant son petit sourire insolent.

Son regard dévia sur son verre entre ses doigts et la remercia d’être là pour lui, de prendre le temps de l’écouter et releva son regard sur elle en souriant avec douceur. C’était dingue de se dire qu’il y a quelques semaines, il n’avait désiré qu’une chose, qu’elle parte au plus vite du magazine et de sa vie. Et maintenant, il la remerciait d’être présente pour lui alors qu’il était au fond du gouffre après ces quelques jours à Londres. Il se mit à rire et ajouta « Tu aurais pu repartir et décliner mon invitation à boire un coup ». Après tout, elle aurait pu le laisser seul au bureau, avec ses problèmes. Au lieu de ça, Madison se retrouvait à l’inviter passer la fin de soirée chez elle. Évidemment, Elijah avait affiché son petit sourire en coin qui avait fait sourire Maddy en retour. Il haussa les sourcils quand elle parla de flagellation « Ne crois pas que je suis contre l’idée de te voir dans une tenue de latex, en jouant les maîtresses Venin pour moi, mais je ne suis pas vraiment réceptif à la flagellation » et se pencha vers elle « De jour comme de nuit » et se recula légèrement avant de se lever, la serrant dans ses bras, et lorsqu’il se recula, il se mit à rire doucement, amusé par sa réaction « C’est juste un câlin. Tu n’en fais jamais ? » alors qu’il s’éloignait pour récupérer son sac.

Le quadragénaire la laissa récupérer ses affaires dans son bureau et prirent ensemble un taxi jusqu’à l’appartement de Madison. C’était étrange pour lui d’entrer dans l’intimité de la jeune femme. Elle lui ouvrait la porte de son appartement, de son cocon personnel. Il se montra presque timide quand il entra dans son antre, balayant l’appartement du regard avant d’acquiescer d’un « Hum, hum » quand Maddy lui précisa qu’il devait faire comme chez lui. Il posa son sac dans un coin, et sa veste par-dessus, et glissa ses mains dans les poches de son jean alors qu’il s’avança jusqu’au canapé, non sans continuer de regarder l’appartement. Il reporta son attention sur la belle brune et sourit « Joli programme » et la remercia pour le verre « On parle travail ?! Tu n’as pas mieux ? » et s’enfonça dans le canapé « Bon… Alors c’était une actrice de série TV que j’avais suivi dans une soirée, et je l’ai perdu de vue quelques minutes. Je me suis donc mis à la chercher dans toutes les pièces, et elle était en train de s’envoyer en l’air avec une prostituée et un type dans un jacuzzi. J’ai donc pris les photos en quatrième vitesse. Le gars m’a poursuivi nu comme un vers à travers le penthouse et j’ai fini par quitter l’immeuble, avant qu’il ne me rattrape » et ajouta « Je pourrais te retourner la question, mais je crois connaître la réponse » en faisant référence à l’article qu’il lui avait volé. Il porta son verre de vin à ses lèvres « Très bon » et reprit une gorgée avant de poser le verre sur le rebord de la table basse, puis se tourna légèrement vers Madison « Pourquoi cette envie d’écrire pour les femmes ? Pour leur redonner confiance en elle ? ». Il regarda ensuite sa montre et ajouta « Je n’ai rien mangé depuis mon départ » puis se leva du canapé et se rendit dans la cuisine de la belle brune pour se laver les mains et commença à farfouiller dans le frigo et les placards « Tu m’as dit de faire comme chez moi » et se retrouva à préparer deux sandwichs qu’il accompagna de chips « Digne d’un repas des plus grands restaurants. Continue, je t’écoute ».

« -ah oui c’est ça ! Fin de semaine. Fin de semaine ?! » elle n’avait pas du tout noté l’info dans son agenda, encore moins dans son cerveau. « -je sais pas encore si je vais venir. » en soit elle ne le connaissait pas vraiment Carl, et puis les trucs de boulot… forcement ça finissait en parlant boulot ! « -ça n’a rien avoir avec ce que je veux ou voudrais moi. Tu ne veux pas être infidèle, tu ne veux pas être un connard, tu n’as pas de sentiment pour elle. » elle avait lister cela sur ses doigts avant d’ajouter : « -j’ai pas envie qu’elle souffre. Je l’apprécie. » ça ne se voyait peut être pas forcement mais c’était la vérité. Et dans cette relation qu’il avait avec Brittany, il n’en sortirait rien de bon. La jolie blonde s’attachait à lui. C’était une évidence. Maddy eut envie de lui demander comment il allait expliquer ça, mais elle préféra ce taire. Ça ne le regardait pas.

« -vu ta tête en arrivant ici, non je n’allais pas te laisser passer la soirée seul. » répondit la jolie brune avec un sourire en coin. Elle l’aurait sans doute fait aussi si ça avait été Jeffrey ou Brittany. Elle n’aimait pas voir les gens le moral dans les chaussettes. Encore moins Elijah. Un joli rire sortie de la gorge de la jeune femme lorsqu’il l’imagina en dominatrice. « -pas mon délire non plus. » non très peu pour elle. Et clairement ils n’avaient pas besoin de ça pour se faire du bien. Puis il la serra dans ses bras et elle fut vraiment déstabilisé par ce contact. C’était un geste amical qu’ils n’avaient jamais eu, même s’ils avaient déjà danser plusieurs fois dans les bras l’un de l’autre. Et sous les draps aussi. « -oui… non… je vais récupérer mes affaires. » et elle quitta le bureau pour ensuite le rejoindre et rentrer chez elle.

Elle avait vraiment envie qu’il se change les idées et de passer une soirée sans prise de tête. « -oui ba faut bien trouver un sujet de conversation ! Si tu as mieux je t’en pris ! » elle avait une légère tendance à parler de Brittany à chaque fois qu’ils étaient tous les deux, alors un autre sujet était le bien venu non ?! Elle se mis à rire en écoutant son histoire. « -dangereux le métier hein ?! » s’amusa la jeune femme en remontant une jambe sous ses fesses pour se tourner vers lui. « -ouaip... » hochement de tête, pas la peine de revenir sur ce sujet. La question suivante lui fit baisser les yeux sur son verre puis elle ouvrit la bouche et ajouta : « -tu veux man… tu vas où ? » elle fronça les sourcils en le regardant de loin se laver les mains. « -qu’est ce que tu... » mais il lui donna la réponse et elle leva les deux mains comme pour dire d’accord.

Elle le remercia pour l’assiette et posa son verre en disant : « -ok… et bien… parce que je suis une femme... » elle sourit « -et que la confiance m’a fait défaut durant quelques années… » encore une fois, il savait pourquoi. « -et que j’ai pas mal bataillé et travailler sur moi pour en retrouver un peu. Je ne compare pas ce que j’ai vécu à un cancer ou à pire encore mais… je trouve ça important d’aider les femmes. De leur faire comprendre qu’elles ne sont pas seules, qu’elles ont le droit d’exister et d’exprimer leur mal être. Qu’elles doivent aussi penser à elles. » elle prit une chips, la mangea et ajouta : « -je ne me revendique pas féministe, je veux seulement pouvoir aider un peu. Et quand j’ai lu tout les courrier des lectrices quand je suis arrivée, ça a fait germer l’idée. Ça à aussi fait pas mal écho à mon passé. Et je pense aussi que ça peut faire grimper les ventes. » un petit rire pour la fin de phrase. « - et heu… à ta façon tu m’aides avec cette confiance qui m’a si souvent fait défaut. Tu as accepté mes idées, tu les encourages… Oui je sais quand on me vois comme ça, on dirait pas que je cache tout ça. » mais elle était très bonne actrice.

Le quadragénaire ne put s’empêcher d’esquisser un sourire amusé alors qu’il assistait au fil des pensées de Madison, qui semblait avoir complètement omis de noter quelque part l’anniversaire de Carl « Oui, fin de semaine ». Ce n’était plus qu’une question de jours, et dès le lendemain, Elijah mettrait fin à sa relation avec la jeune femme. Elle méritait de partager sa vie avec un homme qui l’aimait, et quant à lui, il souhaitait retrouver sa liberté, tout simplement. « Tu n’as pas intérêt à me laisser seul avec ce beau monde. Tu viens ! » rétorqua-t-il en la désignant du doigt, comme une menace. Il savait que cette soirée risquait rapidement de tourner sur les ragots du bureau ou sur le travail lui-même. Madison était comme sa distraction à lui. Il avait besoin qu’elle soit là et qu’ils puissent échapper aux habituelles conversations entre collègues de travail. Elijah baissa son regard sur la suite de la conversation, avala la dernière goutte de scotch qui séjournait au fond de son verre et le posa sur son bureau « J’ai surtout envie de m’envoyer en l’air avec toi sans cette culpabilité sur les épaules » rétorqua-t-il avec sincérité, mais non sans un petit sourire en coin. Il souhaitait disposer de son temps comme il l’entendait, et surtout, il voulait pouvoir faire taire cette tension palpable entre eux sans avoir l’impression d’avoir été un salopard au petit matin. Même si ce soir, la tension sexuelle n’était pas vraiment au rendez-vous.

Comme le souligna Madison, le quadragénaire était arrivé au bureau avec sa tête des mauvais jours « On dirait que tu t’inquiètes pour moi » répondit-il en affichant son petit sourire espiègle. Elle se préoccupait de lui, s’inquiétait pour lui. Il faisait de l’humour, mais en réalité, le journaliste était touché de l’attention qu’elle lui portait. En réalité, elle avait eu raison de rester avec lui. Peu à peu, Elijah reprenait goût à sourire et ne pensait plus vraiment à son frère et à ses commentaires. Non, il pensait plutôt à Madison dans une tenue en latex, mais en réalité, ce n’était pas vraiment le genre de tenue et d’ambiance qui le faisait bander. Bien au contraire. Il aurait tendance à prendre ses jambes à son cou, et il n’était pas le seul selon les dires de la belle brune. Il souffla alors, comme un secret « Ça me rassure ». Au moins, en se rendant chez Madison ce soir, il n’avait pas à craindre de la voir débarquer avec un fouet.

Le journaliste ne s’était pas attendu à entrer dans l’intimité de la belle brune ce soir, et fut agréablement surpris par l’intérieur de cette dernière alors qu’il prenait place dans le canapé, prenant le verre de vin servi par son hôte. Elle lançait déjà le sujet de conversation, et sans grand étonnement, ce dernier tourna autour du travail et il n’hésita pas à le lui reprocher en toute décontraction. Il finit par lever les mains en signe de résignation « Non, non, c’est très bien. Ça nous évite de dévier alors que ta chambre est dans cet appartement » tout en souriant avec insolence, et porta son verre de vin à ses lèvres tout en racontant son scoop. Il acquiesça avec enthousiasme « Un peu trop même ! ». Il ne préférait même pas penser à ce qui se serait passé si ce type l’avait rattrapé cette nuit-là… Elijah prit une nouvelle gorgée de vin et il aurait pu lui retourner la question, mais ils savaient tous les deux quel était le plus grand scoop de la belle brune. C’était ce même article qui lui avait permis d’obtenir sa place au sein du magazine, ou plutôt qui avait boosté sa carrière. Elijah trouva donc une autre question qui fit baisser les yeux de la belle brune. Il décida donc qu’il était temps de manger et se leva, bien décidé à faire comme chez lui.

Ce n’était pas de la grande cuisine que le journaliste avait préparée, mais ça comblerait leur estomac en famine. Il leva un sourcil en entendant le début de la réponse de Maddy « Tu fais bien de confirmer, je n’étais pas certain » et ajouta « Vas-y, poursuit. Je t’écoute » et porta son sandwich à sa bouche, mangeant tout en l’écoutant avec attention. Il posa lentement son assiette sur la table basse, et se tourna vers la jeune femme qui se confiait à lui. Son coude contre le dossier du canapé, il posa sa tête contre son poing fermé, une jambe sous ses fesses, comme la belle brune face à lui. Il émit un petit rire en même temps qu’elle, puis la couva presque du regard quand elle fit référence à ses encouragements. Il posa sa main sur celle de la jeune femme, caressant le dessus de son pouce par pur automatisme « Je suis désolé… J’ai conscience que j’ai ma part de responsabilité dans tout ça… et je n’ai jamais voulu altérer ta confiance en toi » et ajouta « J’aime vraiment ce que tu fais pour le magazine, pour ces femmes, et pas seulement parce que ça va faire grimper les ventes. C’est sincère. Ça donne un nouveau visage au magazine, et si ça te permet de t’aider dans ta reconstruction, alors c’est parfait » et baissa son regard sur leurs mains, et releva lentement ses yeux sur elle « Á toi de me poser une question » en retirant sa main dans une caresse.

« -arrêtes de me parler comme si tu étais mon patron ! » répliqua Maddy pour se foutre de lui. Elle n’avait pas vraiment envie d’aller à cette soirée, mais en même temps ça pouvait être idéal pour apprendre à un peu mieux cerner les autres. Se rappeler de leur nom par la même occasion ! « -oui ba d’ici là, j’en aurai peut être plus envie. » réponse du tac ou tac en haussant les épaules. D’ailleurs, il faudrait peut être qu’ils en discutent de ça. Parce que d’accord, il y avait l’envie, l’attirance et cette sorte de tension entre eux. Mais après ? Juste une fois, un soir en souvenir du passé ? Et si finalement il y avait d’autres nuits ? Techniquement, elle n’avait pas envie de prendre la place de Brittany. S’ils avaient une aventure, il était hors de question que ça se sache ici. Mais Maddy se dit que ça n’était pas le moment de parler de ça.

« -c’est le cas. C’est interdit ? » oui d’accord ça pouvait paraître étrange, mais en l’espace de quelques semaines leur relation avait totalement changé. Ils prenaient le chemin de ce qui aurait pu se passer cinq ans plus tôt. Quelque chose de sympa. Quelque chose de bien. Une amitié avec peut être des avantages en nature… Une sorte d’amitié qui la poussa à l’inviter à venir passer le reste de la soirée chez elle, afin qu’il se change les idées.

Une fois à son appartement, elle sourit en revenant avec la bouteille et les verres, étrangement heureuse de le voir là. Elle lança un sujet de conversation et répondit : « -j’ai pas dis que je te ferais visiter tout mon appart ce soir. » non, il n’était pas question qu’ils finissent dans sa chambre. Tout simplement parce qu’Elijah avait ses principes et qu’elle respectait ça. Pas ce soir.

Un petit rire à sa réplique qui fit écho à leur première conversation dans ce bar, avant qu’elle ne lui confie ses motivations. Elle baissa ses yeux sur la main qu’il venait de poser sur la sienne, avant de le regarder à nouveau. « -je sais. » répondit Maddy qui avait pleinement conscience qu’à l’époque il n’avait pas pris en compte tout ça. « -merci... » souffla t elle avec un petit sourire presque gêné. « -en espérant que mon travail aura les retombé escompté. » puis un hochement de tête. A son tour. « -tu te vois comment dans quelques années ? Disons dans dix ans. »

« Mais je suis ton patron ! » rétorqua Elijah fièrement alors qu’il la contraignait presque à l’accompagner à cette soirée d’anniversaire. Il avait conscience qu’elle n’avait pas envie de s’y rendre, mais il comptait réellement sur sa présence pour ne pas se retrouver seul dans un coin, à écouter leur conversation d’une oreille distraite. Et lorsque cette soirée sera passée, il pourra enfin succomber à cette envie irrésistible de redécouvrir pleinement ses courbes sous les draps. Il plissa les yeux tout en esquissant un léger sourire en coin « Tu ne vas pas me dire que d’ici une semaine, tu n’auras plus envie de me sentir en toi ?! » et ajouta en se penchant vers elle « Ne te mens pas. Tu en rêves même la nuit » et se recula pour terminer son verre de scotch. Peu à peu, Elijah reprenait le dessus et c’était grâce à Madison qui était restée avec lui ce soir au lieu de prétexter du travail ou de la fatigue. Son sourire insolent laissa place à un sourire plus doux quand elle confirma qu’elle s’inquiétait pour lui, et répondit avec moins d’assurance qu’à l’ordinaire, tout en fixant son verre comme s’il était devenu soudainement un point d’ancrage « Non… C’est juste que… Je ne suis pas vraiment habitué et … et ça me touche ». Il était sincère. Ce n’était pas tous les jours que les gens lui confiaient se soucier de sa personne.

Et Madison semblait réellement sincère qu’elle l’entraîna jusqu’à chez elle pour qu’il ne se retrouve pas seul avec ses pensées cette nuit. Alors elle lui avait proposé une soirée d’ivresse qui se limitait seulement à une bouteille de vin. « Tu as raison. Plus l’attente est longue, plus on va savourer le moment venu » répondit-il en lui lançant un regard en coin. Il était bien décidé à poursuivre ce qu’ils avaient commencé quelques jours auparavant dans son bureau.

Elijah savoura son rire qu’il imita et ça lui faisait du bien. Il relâchait la pression doucement. Il fut notamment agréablement touché par la confiance que Madison avait en lui lorsqu’elle lui confia ce qui l’a poussé, chaque jour, à écrire pour les femmes. Il savait qu’il était responsable de cette perte de confiance et il en était désolé. Il aurait aimé que les choses se déroulent différemment maintenant qu’il la connaissait et qu’il se prenait d’affection pour la belle brune. Elijah retira lentement sa main de celle de la belle brune après s’être rendu compte de son geste « Je n’ai aucune inquiétude à ce sujet » répondit-il en se saisissant de son verre de vin dont il avala une gorgée et la laissa poser la question suivante. Où se voyait-il dans dix ans. Elijah ne put s’empêcher d’émettre un petit rire alors qu’il posait son verre de vin sur son genou, sa tête reposant toujours sur son poing « Dans dix ans… Wouah… Déjà que je ne sais même pas où je serais demain » et reprit une gorgée tout en réfléchissant, son regard rivé sur la belle brune « Ah… J’ai bien une idée, mais tu vas trouver ça stupide » alors que le journaliste se pencha pour délaisser son verre sur la table basse au profit d’une chips « Je nous vois bien à la tête de notre propre magazine qui traiterait des problématiques féminins, d’une part, et masculin, d’autre part. Toujours en Californie, bien entendu. Peut-être pas Los Angeles. San Francisco ou Newport Beach me tenteraient plutôt bien. J’irai surfer le matin avant d’arriver au magazine, puis on ferait l’amour dans une salle réservée à nos ébats et dont on serait les seuls à détenir la clef. Ensuite, on travaillerait sur des articles en tout genre et qui nous passionnerait, avant de se rendre à un gala le soir ou au restaurant. Puis on irait border nos deux enfants en rentrant le soir qui dormiraient déjà à poings fermés vu l’heure… » et laissa quelques secondes, avant de se mettre à rire doucement, reprenant son verre de vin « Je plaisante. Enfin pour les enfants. Le reste, j’étais très sérieux. Un magazine à nous, San Francisco ou Newport, et bien évidemment, nos ébats sexuels journaliers pour nous tenir en forme » précisa-t-il, souriant contre son verre. En réalité, il s’imaginait bien à la tête de son propre magazine dans dix ans, ne rendant des comptes qu’à lui-même, et il se voyait notamment comme un homme qui aurait appris à lâcher prise, et qui saurait profiter de la vie en dehors de son travail. Il rêvait sûrement. « Et toi ? ».

« -ah oui mince, je me suis toujours pas fais à l’idée ! » ironisa Madison. « -ok ok je vais venir ! Mais je promets pas de rester tard si je m’ennuie. » non dans ces cas là, elle n’était pas vraiment du genre à se forcer. Les gens allaient vouloir apprendre à la connaître, alors il faudrait qu’elle soit crédible dans ses mensonges. Mais bon depuis le temps, elle savait gérer. Maddy éclata de rire et elle poussa légèrement Elijah : « -tais toi ! » même si elle était contente de voir le naturel d’Elijah reprendre le dessus. C’était bien plus agréable. « -c’est toi qui est obsédé par cette future probable nuit ensemble. » plus ils en parlaient et plus elle avait l’impression qu’ils allaient placer une date dans le calendrier. Et que finalement ça n’allait pas du tout être comme la dernière fois. Trop concret… « -tu ne laisses pas les gens le faire. C’est différent. » répondit la jolie brune. Ne voulant pas remettre Brittany au centre de leur conversation, elle n’ajouta rien, même si la jolie blonde faisait justement parti des gens qui voulait prendre soin d’Elijah.

Une fois chez elle, Maddy constata qu’Eli allait bien mieux. Les sous entendu avaient refait leur apparition. Mais elle le remis bien vite dans le droit chemin. Ça n’arriverait pas ce soir. « -tu veux bien qu’on arrête d’en parler comme si c’était une évidence. Je trouve que ça enlève de… du charme ou de la spontanéité. » et clairement elle avait peur qu’au final, ça ne soit pas aussi naturel et fantastique que cinq ans plus tôt.

« -tu ne te projettes jamais ? Pour rien ? » enchaîna Madison en commençant à manger à son tour. « -non tu es doué mais je te t’imagine pas vraiment avec une super carrière dans le porno. T’as passé l’âge... » elle adorait tellement se foutre de sa gueule. Elle l’écouta tout en mangeant mais elle avala bien vite pour parler encore une fois en même temps que lui : « -nous deux ? Oh oui, d’un côté pour les femmes, et de l’autre pour les hommes. Qui se lis dans les deux sens » voilà ça prenait déjà forme dans son esprit. « -tu veux déménager ? Et tu surf? Première nouvelle. » puis un rire franc : « -une salle rien que pour ça ! Insonorisé alors ?! » c’était du n’importe quoi mais elle bloqua sur la suite. « -nos enfants ? » ça voulait dire quoi ça ? Elle avala le reste de son verre de vin, et s’avança sur le canapé pour resservir les verres. Pas de prise de tête ils avaient dit. « -et tu as oublié de préciser qu’on s’enverrait en l’air encore une fois. » un sourire en s’installant à nouveau dans le fond du canapé. « « -tu n’en veux pas ? Ou tu n’aimes pas ça ? » puis elle fronça les sourcils. « -tu es vraiment sérieux ? Enfin je veux dire… tu y avais déjà pensé avant ce soir ? » en soit elle était étonnée qu’il l’imagine encore à ses côtés dans dix ans.

Bon, elle ne tenait plus en place maintenant. Alors elle se remis sur le bord du canapé, les coudes sur les genoux, son verre entre les mains. « -sincèrement l’idée du magazine me plais beaucoup. Une autre ville… je sais pas. Je me suis jamais imaginé ailleurs qu’ici. Mais tant qu’il y a la plage et l’océan… je devrais m’adapter. » un haussement d’épaules. Puis elle se mis à rire : « -sincèrement je te pose la question mais en réalité, je me suis jamais imaginé ça. Dans dix ans. Mon objectif c’est d’abord une année. Ensuite... » elle avala une gorgée de vin : « -je sais déjà même pas si j’ai envie de devenir ton plan cul régulier... » elle leva les yeux en disant cela, l’alcool commençant à faire son effet.

Elijah leva les yeux au ciel, faussement exaspéré par la jeune femme et son commentaire. D’un autre côté, il avait du mal à la percevoir comme une subalterne lorsqu’ils discutaient ainsi, dans son bureau, autour d’un verre. Il ne parvint pas à cacher son enthousiasme quand la belle brune se décida à l’accompagner à la soirée d’anniversaire « Parfait ! Eh oui, oui, tu pourras partir si jamais tu t’ennuies ». Pour lui, ce n’était qu’un détail son départ. Il était surtout ravi que cette dernière accepte de l’accompagner à la soirée de Carl. Ça rendait la soirée soudainement bien plus attrayante. Et ça serait sa dernière soirée comme étant officiellement en couple avec la jolie blonde, ensuite, il serait tout à Madison. Il se mit à rire quand elle le poussa en lui demandant de se taire « Je ne me le cache pas. Et elle n’est pas probable, mais certaine ! » précisa-t-il comme si cet adjectif faisait toute la différence. En tout cas, il appréciait sa compagnie et la capacité qu’elle avait eu de le faire revenir sur le droit chemin. Il baissa tout de même les yeux devant la précision de la belle brune « On se ressemble sur ce point, tu ne trouves pas ? » et releva son regard sur elle, comme pour lui signifier qu’elle n’était pas meilleure que lui dans cet exercice de se confier à quelqu’un.

Un verre de vin à la main, ils poursuivirent leur conversation entamée un peu plus tôt dans son bureau, sur cette probable ou certaine nuit ensemble. Madison lui remit rapidement les pieds sur terre, ce qui fit sourire le journaliste « Ce n’est qu’un jeu entre nous Maddy. Si jamais ça doit arriver, je pense que ça se fera naturellement entre nous deux ». Il en était convaincu. Il ne viendrait pas chez elle, tapotant sa montre pour lui faire comprendre qu’il était temps pour elle d’ouvrir les cuisses après ces quelques semaines à se chauffer mutuellement. Il leur faisait confiance sur ce point. Parce que comme le souligna Madison à la suite de sa question, Elijah n’était pas le genre d’homme capable de planifier quoi que ce soit dans sa vie « Pourquoi faire ? Pour être déçu quand ça se déroule mal ? Non, je me laisse guider par les opportunités et mes choix, et je vois ce que ça donne. Je ne dis pas que je n’ai pas d’envie, mais je ne concrétise rien en objectif, en projet de vie ». Parce que lorsque la vie en décidait autrement, ça n’engendrait que des déceptions, alors à quoi bon ?! Toutefois, comme il le lui avait dit, ça ne l’empêchait pas d’avoir des idées, et il se confia sur ce point après qu’elle eut fait référence à une probable reconversion dans la pornographie, ce qui fit rire le quadragénaire « Tu serais jalouse de devoir me partager de toute manière » et reprit sur son idée. Un magazine. Un magazine qui leur appartiendrait à eux deux. « Oui, nous deux » en se désignant tour à tour « Exactement. Deux magazines en un seul, deux couvertures adaptées au public visé ».

Avec cette question, Elijah se laissa prendre au jeu en s’imaginant vivre dans un autre coin de la Californie et pourquoi pas, surfer aussi le matin, ce qui intrigua la belle brune « Pourquoi pas, oui. Voir autre chose que Los Angeles. Et non, je ne surf pas, mais ça s’apprend » précisa-t-il tout en haussant les épaules, portant son verre à ses lèvres avant de rire avec elle « Évidemment ! Il est hors de question qu’on se retienne de crier juste pour nos collaborateurs », et poursuivit sur son idée en évoquant leurs enfants. Cette fois-ci, il plaisantait, mais il se prêtait au jeu et aimait voir la réaction de la jeune femme devant lui « Une fille qui serait aussi belle que toi et un garçon qui aurait mes fossettes » en désignant ses joues du doigt. Il se mit à rire tout en haussant une épaule « Parce que ça coulait de source ! ». Elle aussi se prenait au jeu. C’était amusant. Ils pouvaient refaire le monde sans se prendre la tête. Mais il plaisantait et la rassura sur ce point. « J’adore les gosses, mais je n’en veux pas. Je suis trop instable pour avoir un enfant ». Il ne restait jamais avec la même femme, ne tombait jamais amoureux, préférait tabler sur les coups à court terme. Alors avoir un enfant au milieu de tout ça… Non. « Le magazine était une idée. Comme je te l’ai dit. L’absence de projet n’engendre pas l’absence d’idée. Mais pour tout t’avouer, je n’envisageais pas cette idée pour dans dix ans, mais plutôt d’ici deux ou trois ans… » tout en se mettant à faire une légère moue, craignant la réaction de Maddy.

Elijah l’observa changer de position sur le canapé alors qu’il ne bougeait pas en ce qui le concernait et se mit à sourire avec douceur en la voyant plutôt emballée par l’idée « Tu penses vraiment que je serais prêt à quitter Los Angeles pour une autre ville sans soleil et sans plage ? Je le ferais où mon surf le matin ?! » demanda-t-il en se foutant de sa gueule, comme si la simple pensée de le voir vivre autre part était stupide. « Et après, tu es étonnée que je n’ai pas de projet. C’est l’hôpital qui se fout de la charité » et haussa les sourcils avant de rire, rétorquant avec décontraction « Si on a des enfants, tu seras bien plus que mon plan cul régulier » et ajouta « Et quand tu auras goûté à la marchandise, tu ne pourras plus t’en passer ! » en pointant son index en sa direction et termina son verre de vin et se resservi, se penchant vers Madison pour attraper la bouteille près d’elle, son visage près du sien. Il se racla la gorge, se concentra sur son verre de vin et demanda « Quelle serait ta prochaine destination de vacances si tu avais le choix ? » et se recula dans le canapé, reprenant sa position initiale.

Depuis quand il savait trouver les mots pour la rassurer ? Non, parce que c’était ce qu’il venait de faire là, en quelques secondes. Que si jamais ils passaient à nouveau une nuit ensemble, ça arriverait le plus naturellement du monde. Dans l’esprit de Maggie s’était plus comme un : Brittany dégage et hop c’est ton tour ! Chose qu’elle n’aimait pas vraiment. Parce qu’elle appréciait la jolie blonde, et parce qu’elle n’avait pas envie que cette dernière comprenne qu’ils avaient menti l’un comme l’autre ! Madison allait passer pour la garce, celle qui avait eu son poste grâce à une promo canapé avec le boss. Et les rumeurs allaient vite ! Très vite ! Elle n’avait pas la moindre envie que les choses tournent ainsi. Mais Elijah le savait, ils en avaient parlé au bar. Elle avait peur pour son boulot, pour sa réputation également. Elle s’était battue trop dur pour parvenir à revenir dans la course et se faire à nouveau une place. Et voilà qu’il trouvait le moyen de la rassurer sur tout ça.

Elle fit son étonné de l’entendre lui dire qu’il ne se projetait sur rien. Même si c’était également son cas la plus part du temps. Depuis cinq ans, sa vie était un énorme bordel. Impossible de prévoir quoi que se soit. Si ce n’était retrouver un emploi digne de ce nom et se prouver qu’elle était toujours capable d’être douée dans son domaine. « -en soit si c’est ton projet de carrière, tu m’oublies. Et pas pour une question de jalousie. A faire ça à longueur de journée, je ne sais pas si c’est encore possible d’avoir du désir et de t’envoyer en l’air avec celle qui partage ta vie. » une légère grimace avant d’écouter la suite.

Il fallait l’admettre, Madison aima beaucoup l’imagination d’Elijah. L’idée du magazine la séduisait. Pour le reste c’était différent. Elle était tout de même un poil déroutée qu’il soit capable d’imaginer tout ça avec elle. Délire ou connerie, il semblait capable de les voir ensemble, autant au travail que dans la vie. Avec des enfants en plus de ça ! « -ouais enfin si tu en veux deux, faudra rapidement s’y mettre parce que j’ai tout de même 37ans. » enfin en soit… elle en avait déjà une de fille. Chose qu’il ignorait. Et qui pour le moment resterait encore un secret. « -je ne suis pas certaine qu’avoir des gosses ça soit si adorable que ça. » non, vraiment ça ne l’était pas. Pas tout le jours en tout cas. Madison porta son verre à ses lèvres, et bougea seulement les yeux pour regarder Elijah lorsqu’il précisa le nombre d’année. Deux ou trois ans ? Elle avait à nouveau du mal à croire à ce qu’elle entendait. Comment… Comment pouvait il être convaincu que leur collaboration fonctionnerait ? « -ah ba tu fais bien de préciser, que je donne pas toutes mes idées pour nos jobs actuels. » ironisa la jeune femme en essayant de prendre tout ça à la légère.

Il ne perdit pas une occasion de se foutre d’elle et cela la fit rire. « -le surf ça se pratique aussi sur la neige non ? » mais il était hors de question de partir pour une ville froide, pleine de vent et de pluie. Enfin de toute manière, il n’était pas question de partir tout court. Ça n’était qu’un délire. « -non mais je te parle de là maintenant. Enfin dans quelques temps. » elle en avait trop dit ou pas assez. Alors elle se raccrocha rapidement à la question qu’il venait de poser. « -on en a déjà parlé non ? » oui c’était un sujet qu’ils avaient abordé au mariage de Kim. « -Bora Bora, les Fidji, Bali ! » que des îles avec des plages et des hôtels de rêve. « -mais clairement les vacances c’est pas pour demain. Je viens de commencer et mon boss ne verrait sûrement pas ça d’un très bon œil. Et puis mon compte en banque n’est pas d’accord non plus ! » elle décida de poser son verre et de s’installer à nouveau dans le fond du canapé. « -ton genre de musique ? »

Avec le temps, Elijah avait appris à entendre et comprendre les silences de la belle brune. Lorsqu’elle se renfermait dans son mutisme, cela signifiait qu’il était parvenu à la toucher par ses mots, au point qu’elle en perde les siens. Jusqu’alors, c’était souvent lorsqu’il la complimentait sur son travail ou ses idées. Mais ce soir… C’était parce qu’il était parvenu à trouver les mots pour la rassurer sur eux deux. Sur cette nuit qu’ils désiraient tous les deux, et sur laquelle, Elijah avait pris l’habitude de plaisanter avec elle. Toutefois, ça restait de l’humour. Dans le monde réel, dans le concret, le quadragénaire voulait que ça se déroule naturellement, sans rien calculer, tout simplement parce qu’ils auraient considéré, tous les deux, que c’était le bon moment. Il n’en restait pas moins que son silence le fit sourire avec douceur.

Qui aurait cru que derrière la femme sûre d’elle et sexy à damner un Saint, il y avait une tout autre femme qui avait besoin d’être rassurée et complimentée parce qu’elle manquait de confiance en elle ?! Mais cette femme-là était bien caché aux yeux du reste du monde, et parfois même aux siens, surtout lorsqu’elle résumait son probable projet futur à une carrière dans la pornographie. Évidemment, cela fit rire le journaliste qui la rassura sur le fait que ça n’arrivera pas, tout simplement parce que Madison serait jalouse de devoir le partager. Il se mit à rire doucement quand elle lui répondit avec sa franchise habituelle, puis resta interdit un instant avant de prendre la parole à nouveau « Celle qui partage ma vie ? ». Que devait-il comprendre ?! Est-ce que c’était ce qu’elle désirait ? Il reprit une gorgée de vin et se concentra plutôt sur son idée d’avenir, et se laissa ensuite conduire par son imagination, jusqu’à se voir avec des enfants. Il se mit à rire légèrement et haussa les épaules « On peut commencer ce soir si tu veux ou on pourrait adopter sinon ». Le mélange de scotch du début de soirée avec le vin de fin de soirée y était sûrement pour quelque chose, mais c’était amusant. Après tout, ils parlaient seulement. Ça n’engageait à rien. « Tu ne veux pas d’enfants ? » demanda-t-il alors qu’il prenait un morceau de son sandwich. Après tout, il ne lui avait pas demandé si elle en voulait ou aimait cela. Ce n’était pas parce qu’elle avait des ovaires, qu’elle devait absolument avoir des enfants ou en désirer.

Finalement, Elijah lui confia que son idée de magazine n’était pas une idée qu’il souhaitait réaliser dans dix ans, mais plutôt dans deux ou trois ans. Il avait fait le tour de sa carrière actuelle et désirait commencer un nouveau chapitre de sa vie. Un nouveau petit rire et acquiesça de la tête « Oui ! Gardes-en pour notre magazine ! » et réfléchit un instant « On pourrait l’appeler « Carter & Roberts » » tout en mimant une tête d’affiche avec sa main. Il baissa sa main sur sa cuisse et finit par se foutre de sa gueule quand elle évoqua son souhait de ne pas s’éloigner du bord de mer « On appelle ça du snowboard très chère et ça ne se pratique pas torse-nu ! » rétorqua-t-il tout en gardant ce ton léger qui signifiait qu’il se foutait encore d’elle. Après tout, elle était habituée maintenant. Il baissa son verre de contre ses lèvres en entendant la réponse de la jeune femme « Tu as envie d’être plus qu’un plan cul régulier ? ». Son ton était devenu soudainement sérieux, et s’en étonna lui-même. Il se resservi un verre tout en repensant aux paroles de Madison et décida de poser une autre question et haussa les épaules « Je sais, mais tu as peut-être d’autres idées » et reprit place dans le canapé « Tu aimes vraiment la plage toi dis-donc ! » et esquissa son petit sourire en coin alors qu’il reprenait une énième gorgée de vin. Il acquiesça pour confirmer les dires de la belle brune « Exact ! Hors de question que tu partes en vacances pour le moment, tu as trop de travail. Attends, tu veux dire que je ne te paie pas assez bien ?! » en plissant les yeux.

La question suivante le fit réfléchir un moment et rétorqua « Je crois que j’aime de tout. Même si j’ai une préférence, dernièrement, pour la chanson The Reason de Hoobastank » en faisant référence à leur danse dans le bar, quelques jours auparavant, mais aussi à la signification des paroles. Puis donna un coup de menton dans sa direction « Et toi ? ».

D’extérieur Maddy paraissait sur d’elle, presque invincible. Toujours le mot en réponse à tout, le regard qu’il fallait pour faire taire ou encourager. La tête haute, la démarche assurée. En réalité, c’était elle qui pouvait se lancer dans une carrière d’actrice. Ça remontait bien plus loin que les cinq ans dont ils parlaient constamment. Grandir sans cadre, n’avait pas aidé. Elle avait passé son adolescence en faire pêter des câbles à sa sœur. Des mots étaient sorti et avaient laissé leur emprunte. Et oui, bien entendu sa rencontre avec Elijah n’avait rien aider de ce côté là. Et puis il y avait eu la grossesse, le bébé, et maintenant cette petite fille de presque cinq qu’elle se sentait incapable d’élevé convenablement. « -ba j’imagine que ces gens ont tout de même des vies non ? Et certainement plus une relation stable que des plans culs... » elle réfléchissait tout haut, et nota dans un coin de sa tête que ça pouvait être un sujet intéressant. Elle préféra se concentrer sur ça plutôt que les sourcils froncés d’Elijah lorsqu’il avait posé sa question.

Un rire et elle répliqua : « -oui mais si on adopte, tu peux dire au revoir aux fossettes sur les joues de ton fils ! » elle le regarda comme si il était débile, se foutant à son tour de sa gueule. « -non. » répondit elle ensuite avec un peu trop d’aplomb. Elle termina son verre, encore un… hésitant une seconde à lui dire. Mais elle préféra mentir : « -j’ai déjà bien du mal à m’occuper de ma vie à moi, alors gérer celle d’un môme… je suis pas qualifiée pour ça. » en fait, c’était un mensonge plein de vérité. Un demi mensonge. Maintenant que sa fille était là, elle l’aimait bien sur. Mais l’avoir avec elle ne cessait de lui mettre des coups de poignards en plein coeur en la mettant devant le fait qu’elle n’était pas à la hauteur.

Mais ils avaient dit qu’ils voulaient une soirée sans prise de tête, alors elle poussa tout cela dans un coin de son cerveau et préféra rester sur le positif et sourire. « -ah ! Donc dans dix ans, on bosse ensemble, on a des gamins mais tu as pas été foutu de me passer une bague aux doigts pour que je porte ton nom ?! » elle jouait le jeu. « -et non, je suis pas d’accord pour ce nom. On peut largement trouver plus vendeur. On a encore deux ans pour réfléchir. » et elle avala une nouvelle gorgée de vin. Elle n’avait pas du tout envie de ralentir la cadence d’ailleurs. « -pff parce que tu ne le veux pas ! Mais je suis certaine que ça peut se faire ! » à nouveau ils se foutaient l’un de l’autre. C’était facile, c’était agréable. « -trop sexy torse nu en moon boost ! » elle visa entre ses doigts, tenant toujours son verre, cadrant autour du corps d’Elijah pour mieux imaginer la scène.

Un froncement de sourcils en penchant la tête sur le côté : « -non, j’ai dis que je ne savais pas si je voulais en être un. » et elle enchaîna de répondre sur les vacances, voulant éviter un sujet délicat ou merdique surtout. Un nouveau rire : « -oui ! Le soleil, le sable chaud sous les pieds, le bruit des vagues… je te jure c’est mon paradis. » encore un rire : « -tu pourrais faire un effort là dessus. Mais j’avais des dettes avant d’arriver au magazine, et mon salaire comble tout ça pour le moment. Dans quelques temps, ça ira mieux. »

« -j’aime beaucoup cette chanson, mais je ne la trouve pas très entraînante pour te mettre de bonne humeur toute la journée. ça fait quelques temps que je suis très musique latino. J’aime beaucoup danser, je danse pas ou boulot mais ici... » ouais elle le faisait dans la salle de bain, en cuisinant, en pliant le linge… ça l’aidait à se sentir bien. Danser pour oublier, danser pour s’oublier et se sentir un peu plus alignée, mieux respirer. « -mais j’aime aussi beaucoup la pop rock. J’ai commencer comme ça d’ailleurs, j’ai été durant deux ans journalistes sur les festivals l’été. Que du bonheur ! » oui ça c’était des supers souvenirs !