Le Temps d'un RP
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LE TEMPS D'UN RP

“Le cheval court, le cavalier se vante.”

Jen
Messages : 355
Date d'inscription : 26/07/2022
Crédits : fleacircus.ig

Univers fétiche : Fantastique / Dérivés
Préférence de jeu : Les deux
Code lyokko
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Jen
Ven 15 Mar - 22:03

Jenny
Harewood

J'ai 22 ans et je vis à San Francisco, Etats Unis. Dans la vie, je suis cavalière de voltige et je m'en sors très bien. Sinon, grâce à ma chance, je suis célibataire et je le vis plutôt bien.

Fiche perso détaillée juste ici
"- Jenny ?

La concernée retira instantanément la main de la pomme sur laquelle elle l'avait posée. Elle avait faim, mais Lisa avait certainement raison : le jeûne intermittent lui permettrait de garder la ligne. Il faudrait se contenter d'un café ce matin. Elle allait s'éloigner du buffet pour chercher une tasse lorsque la voix de son entraîneuse reprit sur le ton de la confidence.

- On a été aux urgences hier, avec David.

Ah, il n'était pas question de jeûne intermittent donc. Rassurée, Jenny attrapa sa pomme d'un air satisfait. Elle accorda un regard interrogateur à la jeune femme. Qu'était-elle censée dire exactement ?

- Ecoute, fit Lisa après avoir vérifié que David était attablée et loin du buffet dans lequel elle continuait à se servir. Il prétend que c'est un faux mouvement mais je ne peux décemment pas le croire. Tu as vu sa blessure ?

Non, elle ne l'avait pas vue, et elle ne tenait pas particulièrement à la voir non plus.

- Tu dois me dire toi, continua l'entraîneuse. Tu y étais, au moment où il s'est blessé. Qu'est-ce qu'il s'est réellement passé sur cette piste ?

Jenny incendia la jeune femme du regard et pivota sur ses talons, refusant d'élaborer. Elle ne put retenir un hoquet de surprise lorsque Lisa lui empoigna le bras, la forçant à lui faire face. Leur petit manège sembla échapper à toute l'équipe, dont la plupart étaient déjà entrain de savourer un petit déjeuner copieux sur la table où ils s'étaient installés. Pourtant, le même petit manège que l'entraîneuse avait joué un peu plus tôt avec David ne lui avait pas échappé. Le grand blond ne devait pas avoir lâché le morceau, pugnace comme il était. Mais le regard de fer de Lisa eut raison de Jenny. Une part d'elle-même était fatiguée de garder ce secret qui n'en était que la moitié d'un.

- J'ai merdé, lui cracha t-elle presque au visage. Voilà ce qui s'est passé. Il a rattrapé le coup incognito et c'est ses côtes qui ont payé. Maintenant dis lui que je te l'ai dit et tu peux dire adieu à ton poste privilégié à l'académie.

- Tu n'es pas en position de me menacer, Jenny."

Son père était riche et influent. Elle était en position de menacer qui cela lui chantait. Elle se détourna pour de bon cette fois, et rejoignit la tablée l'air de rien, sa pomme à la main. Lisa l'y rejoignit quelques instants plus tard feignant la bonne humeur. Jenny écouta d'une oreille distraite la conversation de la table d'à côté, Caliméro face à elle lui ayant à peine adressé un salut, et Jérémy étant parti dans une tirade solitaire sur le comportement exemplaire d'Atlas la veille.

Comme il lui tardait de retrouver le plaisir de sa propre compagnie à l'académie, et ses amies ou ses ennemies selon les jours. Au moins, avaient-elles des choses intéressantes à raconter, elles.

Les vibrations répétées d'un téléphone finit par attirer son attention. Face à elle, David décrocha au bout de la quarante-cinquième vibration. Il était temps, encore une de plus et c'était elle qui lui éclatait le téléphone sur le crâne. Mais sa mauvaise humeur fut passagère, vite remplacée par une avide curiosité très mal placée. Ce qu'elle entendait - étonnamment bien d'ailleurs - à l'autre bout du fil, attira toute son attention. La passivité de David l'interloqua, mais cela lui permit de ne pas rater une goutte du monologue haineux qui découlait. Qui pouvait bien avoir tant de choses désagréables à hurler de bon matin ?

Sa pomme était terminée depuis longtemps lorsque David leva le voile sur la mystérieuse identité de son interlocuteur, juste avant de raccrocher avec un calme olympien. Jenny décida qu'elle en avait assez entendu pour alimenter une nouvelle vague de ragots.

"- Sympa le paternel", lâcha t-elle en se levant de table.

Elle aurait aimé ajouter un commentaire désobligeant, mais les mots ne franchirent pas ses lèvres. La jeune fille s'en voulut instantanément. Si son plan de réussite promis à son père devait fonctionner, ils devaient se détester ouvertement à nouveau. Pas de quartiers, pas de demi-mesure.

Alors avec un temps de retard, elle se retourna et lança à la volée pour que toute la tablée puisse bien l'entendre:

"- Mais bon, je me demande s'il a entièrement tort ce cher Papa."
Stormy Dream
Messages : 200
Date d'inscription : 28/08/2021
Région : Île de France
Crédits : Cosmic Kin

Univers fétiche : Fantastique, fantasy, historique (1900 et après), inspiration séries
Préférence de jeu : Les deux
Tournesol
Stormy Dream
Mar 2 Avr - 21:28
@Jen

David Andrews
J'ai 23 ans et je vis à San Francisco, États Unis. Dans la vie, je suis Cavalier de voltige et je m'en sors Bien par moi-même, et je n’ai pas besoin de mon père. Sinon, grâce à ma chance, je suis Célibataire et je le vis plutôt Très bien.

Spoiler:

Le calme olympien, du moins celui qu’interpréta Jenny, n’avait en réalité rien de tranquille. Derrière son regard gris se cachait une profonde haine pour celui qui l’avait toujours détesté. Comment était-il possible de mépriser autant une personne qu’on a mis au monde ? D’autant que ceux qui avaient connu sa mère étaient unanimes : il était son portrait craché, physiquement, mais aussi mentalement. Comment son père pouvait-il haïr le double de la femme qu’il avait tant aimée ?

Bien sûr, sans qu’il ne lui ait rien demandé, la jeune femme assise en face de lui commenta les paroles de son père. Si elle s’était simplement arrêtée à son ironie, David n’aurait pas réagi. A quoi bon ? Il nota tout de même qu'il serait intéressant de baisser le volume de son téléphone, la prochaine fois… Si prochaine fois il y avait. Après ce genre de monologue, il n’aurait certainement pas envie de décrocher avant plusieurs semaines. Faire le mort, c’était bien aussi.

Le problème, c’est que comme à chaque fois, Jenny ne s’arrêtait pas simplement à un commentaire. Il fallait toujours qu’elle aille chercher plus loin. Pour quelle raison ? Ca, il l’ignorait. Il l’avait toujours respectée, jusqu’à son espace personnel. Il faisait au mieux pour ne pas répondre à ses provocations et rendre les choses encore plus compliquées. Au fond, il était persuadé qu’elle aimait ça, le provoquer. Peut-être même que sa propre joie était alimentée par les malheurs des autres. Surtout les siens, semblait-il.

“Je sais. J’aurais été plus utile si j’étais mort à la place de ma mère.” Dit-il d’un ton sec, comme si ses paroles faisaient écho à celles de son père. “Je n’ai pas besoin de tes sarcasmes, il te bat à plate couture sur ce terrain.” Continua-t-il en reposant la cuillère qu’il n’avait fait qu’agiter nerveusement dans son café. Café qu’il ne toucherait pas autrement, de toute façon. Il avait la nausée : de douleur, de dégoût aussi. “Ne t’inquiète pas, à ce rythme là la prochaine fois je ne passerai pas le premier tout de carrière.” Lança-il après avoir perdu patience… il lui en avait fallu peu, cette fois, mais il n’avait pas le cœur à contre-attaquer. Il abandonna sa tasse remplie, bousculant sa chaise pour retourner à sa chambre d’hôtel. Lisa amorça un mouvement pour le retenir, mais Jérémy lui fit signe de rester là. Ils n’avaient pourtant pas entendu un seul mot de leur conversation.

Le reste de la journée fut classé sous le signe du silence absolu. Il prit grand soin d’éviter tout le monde, s’asseyant dans un recoin calme, puis à sa place dans l’avion avec son casque audio sur les oreilles. Il refusa toute interaction avec son entraîneuse et ignora royalement la peau de vache qu’il devait supporter comme partenaire. Seul Jérémy -qui n’avait rien initié- avait eu le droit à une indifférence paisible. David avait fini par s’endormir, épuisé, contre le hublot. Le répit avait été de courte durée, car la douleur dans ses côtes l’avait réveillé au moment de l’atterrissage.

En un peu plus d’une heure, ils furent de retour à l’académie. Le jeune homme ne prit pas le temps de rentrer dans sa chambre d’étudiant. Retenir toute la colère qu’il avait en lui avait rongé son énergie, ce qui expliquait son mutisme religieux. David préférait ne rien dire que de risquer de lancer une bombe verbale. A grandes enjambées, ignorant de toutes ses forces la douleur qui tambourinait dans son corps, le jeune athlète traversa les allées du domaine et se rendit aux paddocks.

Il s’était approché silencieusement, et s’était arrêté à quelques mètres pour observer les rares chevaux à avoir le droit à la vie d’extérieur tous les jours. Parmi eux, Shadow avait immédiatement relevé la tête, alertée par la présence humaine. Avant d’être la jument de sa vie, elle avait été sauvage. Son instinct était plus fort que tout, il ne pouvait pas la surprendre. David esquissa un sourire, soulagé de la retrouver. Elle initia un pas dans sa direction, sa longue crinière tombant fièrement de chaque côté de sa courte encolure. L’homme s’approcha en douceur, passa sous la palissade en bois pour aller déposer une main délicate sur son chanfrein.

Elle n’avait pas la moindre idée du bien-être que sa présence procurait à son humain préféré. Celui qui, malgré tous ses efforts, tout son travail, restait le vilain petit canard partout où il se rendait. Ces derniers temps, sa collaboration avec une autre élève lui avait fait sentir du bout des doigts la fin d’une solitude infinie… si furtive, si éphémère, que le désert avait repris ses marques. Son père le disait si bien : il était mieux loin des autres, puisqu’il n’était bon qu’à les détruire.

Une larme perla au coin de son oeil alors que son visage trouvait refuge auprès de son amie. Il la chassa d’un mouvement de poignet, et enroula ses bras autour de l’encolure de la mustang. Peu à peu, il s’assit en tailleur face à celle qui blottit son chanfrein contre son buste endolori, comme si sa simple présence pouvait la lui soutirer. Immobile, elle laissa son gardien trouver sa paix intérieure… non sans garder un œil sur l’extérieur du paddock. Il était observé, mais seule une mustang à l’affût pouvait le savoir.

“Le cheval court, le cavalier se vante.”
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