Petit mouvement de soulagement. C’est assez étrange, mais j’essayais vraiment et sincèrement de prendre des nouvelles. De mémoire, la vie de mon Étoile n’est pas aussi reluisante que l’éclat qu’il renvoie. Je me pince la lèvre, inquiet. Il semblait si surpris que je demande cela. C’était trop ? Pas assez ? Indiscret ? Une légère, toute petite angoisse né au creux de mon ventre alors qu’il répond assez simplement. Je me calme, baissant mes épaules qui s’étaient de nouveau tendues. Je sens à son regard qu’il y a quelque chose qui le gêne ou qui l’impose une certaine retenu. Pourquoi ?

Qu’est-ce qui nous arrive ?

Je pouffe un peu et secoue la tête alors qu’il reprend sur ma sœur. Au moins, je peux plus facilement répondre qu’il y a encore un an à tout ça. Même s’il me manque clairement encore beaucoup de vocabulaire.

- Comment dire… Avec ces mots, ce serait… Comment les gens la perçoive en tant que femme… J’ai du mal moi aussi à comprendre tous les termes, t’en fais pas…. Ça fait qu’un an qu’elle m’en parle. Mais grosso modo, c’est ressembler en public, pour elle, aux critères qu’on a pour définir une femme…

Je finis mon verre en haussant les épaules et me gratte la joue. Conscient du mini malaise qui vole au-dessus de nos têtes. Je soupire. Un ange passe rapidement avant que je ne décide de briser le silence étrange qui plane, là-haut, comme une épée de Damoclès sur nous. Ce n’est pas le moment d’angoisser. Tout va bien se passer hein ? Ce n’est que lui...

- C’est idiot n’est-ce pas ? C’était si simple quand on s’écrivait et là...

Un sourire idiot se trace sur mon visage alors que je rigole nerveusement en me laissant tomber contre le dossier du canapé à ma droite. Je ne peux pas m’en empêcher, je rigole, c’est plus fort que moi.

- Oh grand dieu… Je ne suis pas doué pour faire la conversation pour des banalités… C’est idiot, mon Étoile… Si idiot...

Le surnom glisse tout seul entre mes lèvres. L’hilarité qui m’a pris ne me permet pas de m’en rendre compte. Mais lui ?

Je hochais doucement la tête alors qu'il m'expliquait pour sa soeur. C'était quelque chose que je connaissais mal. Je n'avais jamais fréquenté de personne trans, elle serait la première. Mais je voulais faire l'effort d'être à l'écoute pour elle. Elle était une personne importante dans la vie de Max alors c'était normal. Elle faisait aussi partie de la vie de Bradley et vu qu'il sortait avec Joe, que ça semblait tenir entre eux, j'allais devoir la fréquenter pour cette raison aussi.

Le malaise revint en force. Je le vis terminer son verre, se réinstaller sur le fauteuil. Moi je tenais toujours le mien serré dans mes mains. J'évitais de le dévorer du regard. J'avais tellement peur d'agrandir le malaise en faisant ça.

C'est lui qui brisa finalement le silence, mettant des mots sur ce que je n'osais pas dire un peu plus tôt. Il parvint à me faire sourire légèrement, peut être un effet du surnom dont il avait ponctué ses lettres dernièrement et qui lui venait si naturellement à l'oral.

- C'était plus simple oui... j'ai toujours été doué pour les banalités.

Je suis du genre bavard en général avec mes amis. Et j'aurais pu continuer facilement sur les banalités. J'aurais pu parler encore de sa soeur, lui dire qu'à mes yeux elle avait un bon passing. Que ce concept de féminité c'était des conneries, qu'il n'y avait pas une façon d'être féminine pour une femme. Bref, j'aurais pu débattre de ça pendant des heures avec lui. Mais parler du reste...

- C'est pour... pour les sentiments que je n'ai jamais été doué. Même à l'écrit.

Parce que lui m'appelait son étoile et que je n'avais jamais été capable de l'appeler mon soleil, même à l'écrit. Parce que je ne lui avais jamais dit clairement ce que je ressentais à l'écrit et que je n'étais pas plus capable de le faire en face. Moi j'avais voulu être dans l'action, aller l'embrasser, sans discussion, sans réfléchir au reste. Et c'était une des raisons qui faisait que j'avais tellement peur qu'il me déteste. Parce que je n'étais pas certain d'être le genre de mec qu'il lui fallait.

Il essayait de suivre, de comprendre malgré mes explications un peu foireuses par rapport à Sasha. Cela me met du baume au cœur, comprenant bien qu’il fait de son mieux pour comprendre ceux qui m’entoure, comme il a toujours fait. Un léger silence revient pourtant. Et c’est moi qui brise la glace ? L’introverti, celui qui parle peu, qui ne s’ouvre qu’à ceux avec qui il se sent vraiment en confiance. Pourtant, il me fait comprendre ce qui le coince. L’inverse de tout ce que je peux connaître. Je me gratte un peu la nuque, comprenant doucement. J’inspire doucement en me rapprochant.

- Et si… si on reprenait à l’oral… Notre jeu des questions ?

C’est ce que j’arrive à proposer, basculant légèrement la tête sur le côté en me rongeant un ongle. C’est ce qui m’est venu à l’esprit en premier, tout simplement, me disant qu’éventuellement, cela pourrait nous aider, comme ce qui s’était passé avec nos lettres, nous forçant un peu à en savoir plus, surtout moi. Je lâche mon ongle, laissant ainsi mes doigts se triturer entre eux. Cela peut paraître idiot, un geste anodin et de stressé, mais cela m’a toujours calmé. Et a trouvé mes mots.

- Je veux dire… Une question chacun et on y répond sincèrement… Peut-être… Peut-être que ça… Nous décoincera ? Qu’en penses-tu ?

Un peu d’espoir naît dans mon regard alors que je relève la tête vers lui. J’essaye. Je ne veux pas qu’il parte par ma faute. Il a déjà été blessé parce que j’ai été un idiot sans nom, je ne veux pas qu’il revive ça. Pas encore.

- Je veux dire… Cela pourrait… Faire en sorte que l’on parle de banalité et plus sans… Sans avoir à se forcer…. Les autres questions viendront naturellement… Je crois…

Je réfléchissais à ce qu'il venait de me proposer, sirotant par moment mon soda pour me donner le temps de réfléchir.

L'idée n'était pas mauvaise en elle même, mais je n'étais pas certain qu'elle puisse nous aider. Peut être qu'elle lui ferait du bien à lui mais je n'étais pas sûr que ça serait le cas pour moi. Je ne savais pas par quelle question commencer. Il n'y en avait aucune qui me venait à l'esprit là tout de suite. On avait fini par sécher à l'écrit sur ce jeu des questions, plus rien ne nous venait. Là tout de suite j'aurais eu envie de lui demander si je pouvais l'embrasser, s'il n'était pas déçu, s'il... s'il voyait un avenir pour nous, s'il avait envie d'une relation, une vraie relation pas comme nos lettres. Mais je ne pouvais en poser aucune. C'était beaucoup trop tôt. J'avais peur de le brusquer ainsi. Et autant lui demander la permission de l'embrasser c'était facile pour moi mais le reste... lui avouer que pour la première fois de ma vie je voulais avoir un petit ami et pas juste un plan cul, c'était difficile. Il ne savait même pas que je collectionnais les plans culs. Je ne lui avais jamais dit. J'avais tellement peur de le décevoir si jamais il le découvrait. Il ne l'avait jamais demandé et ça m'arrangeait.

Et puis parler de banalités ce n'était pas difficile, pas pour moi. Je pourrais même monopoliser la discussion à parler pendant des heures de choses sans aucune importance. Mais ce n'était pas ce que je voulais. Je voulais qu'on trouve le courage de parler des choses qui comptaient, de celles qui étaient importantes. Et pas juste trouver un sujet banal pour meubler le silence gênant entre nous.

Je soupirais doucement avant de hocher la tête.

- Si tu veux oui. Je te laisse commencer.

Et je faisais ça uniquement parce que je ne savais pas comment m'y prendre.

Un temps. Il y a un temps alors qu’il continue de boire. Je vois bien qu’il y réfléchit. Est-ce qu’il pose le pour et le contre d’une demande aussi facile et infantile ? Est-ce parce que c’est moi ? J’essaye de croiser son regard pour y déceler quelque chose, mais je n’ai jamais vraiment été doué pour lire correctement les émotions de toute façon. Il soupire un peu, mais finit par accepter. Je continue alors de sourire, tout de même légèrement inquiet.

- Merci, mon Etoile.

Que j’ose alors dire. C’est idiot. J’inspire un grand coup et laisse mon esprit fouiller les mille et une questions qui pourraient venir d’instinct. Les doigts se mettent à tapoter le canapé alors que j'essaye de trouver les mots qui vont bien. De trouver une question qui a du sens dans un moment pareil. Léger regard qui s'élève vers lui et l'évidence est là. Apaisé, étrangement apaisé, je lui souris, sincèrement, relevant alors ma jambe pour me mettre complètement en tailleur sur le canapé, tourné vers lui.

- Es-tu heureux d'être là, ici, face à moi ?

La réponse pourrait sembler évidente, mais je voudrais l'entendre. Je me pince un peu les lèvres. Je me redresse un peu, secouant les mains devant moi en signe de reddition. De mémoire, cela n’a jamais été facile ni pour lui, ni pour moi dans certaines situations de parler de tout ça. Ni même… De nous. Comment il faudrait décrire ça d’ailleurs ? Au bout d’un an et de toute ces lettres ?

- Prends le temps. Si tu ne peux pas me répondre maintenant, garde la réponse pour plus tard. Je ne me vexerais pas.

Je ne vexerais plus. Plus face à lui du moins, pas à cause de lui. Mais je faisais ainsi comprendre que j’étais prêt à mon tour de faire face à mes légers démons pour lui répondre, prendre mon courage pour dire ce que je voulais réellement.

Mon étoile... Ca me mettait déjà mal à l'aise à l'écrit, c'était encore pire maintenant en vrai. Je n'étais pas habitué à ce qu'on m'appelle comme ça, qu'on me donne des petits surnoms. Et j'étais encore moins habitué à en donner aux autres. Le problème était que je n'avais jamais été en couple. Toutes ces petites choses qui sont naturelles quand on est avec quelqu'un, les mots doux, les gestes tendres, je ne les avais jamais connu. Mais Max si. Lui il avait déjà été en couple et même si ça n'avait pas marché, il avait au moins déjà vécu cette expérience, pas moi. Moi je n'avais fait que baiser avec des mecs. J'avais flirté dans des boites gay pour finir chez des types que je ne connaissais pas, je passais la nuit avec eux avant de complètement les oublier le lendemain. Je n'étais que ça, un rustre qui ne pensait qu'à baiser, rien à voir avec l'étoile dont il parlait.

Je le coupais rapidement alors qu'il me proposait de me laisser du temps pour répondre. Il se trompait, la réponse était évidente. J'étais intimidé, gêné, tous les doutes que j'avais eu pendant des mois et qui faisaient que je n'avais pas voulu le voir, ils revenaient tous en flèche me torturer.

- Non non je n'ai pas besoin d'attendre pour te répondre. Je suis heureux d'être là Max, de pouvoir enfin te voir.

Je lui souris maladroitement. Ce n'était pas lui le problème, ça n'avait jamais été lui. C'était moi et seulement moi. Parce que comment un type comme lui pourrait un instant apprécier un mec comme moi? J'étais tellement à l'opposé de ce qu'il était, de ce qu'il lui fallait...

- Et toi alors? Pas trop déçu?

Il avait de quoi l'être et s'il ne l'était pas, ça viendrait...

Si seulement, j’avais pu percevoir le malaise dans son regard, oui, j’aurais pu comprendre ce qui le gênait réellement. Mais, sans le savoir, j’ai encore un filtre devant les yeux. Une espèce d'ambiance de rêve étrange qui nous englobe, qui refuse encore un peu de dévoiler la vérité. Je continue de sourire alors qu’il ne prend pas deux mille chemins pour répondre, répondre avec une sincérité qui tranche un peu avec son sourire qui se veut maladroit. Je ne comprends pas vraiment ce paradoxe qui m’offre et bascule un peu la tête sur le côté en entendant sa question. Déçu ? Pourquoi pouvait-il penser une seule seconde que j’étais déçu ?

Je n’avais jamais pu mettre un visage sur son nom, au fil des lettres qui étaient passées entre mes mains, nos mains. Je n’avais jamais pu pouvoir croire qu’un jour, nous serions là, dans ce canapé en train de parler, de douter chaque seconde, de nous demander comment agir avec l’autre alors que les mots écrits respirait une confiance indéniable entre nous. Je n’avais jamais pu prévoir ces silences et ces malaises, mais je savais indéniablement qu’ils allaient arriver. Alors, non, déception n’était pas le réel mot qui pouvait décrire mon état actuel. Euphorie, oui. Légèreté, oui. Mais pas celui-là. Pas aussi fort. Je décide de secouer alors la tête, simplement.

- Non.

Il est brut. La réponse pourrait être confuse au vu de la question, mais je me remets à sourire, approchant un peu de cette Étoile qui me regarde.

- Je ne suis pas déçu. Je ne l’ai jamais été. Jamais.

Doigts qui continuent de se balader sur le canapé, les coussins, alors qu’ils se décident à s’approcher de lui, plus que je ne pourrais y croire, sans que je puisse me contrôler. Comme si une force invisible me poussait à le faire. Implacable.

- Mais j’ai l’impression que quelque chose te gêne… Te bloque… Pourquoi ? C’est moi ?

Il n'était pas déçu. Ca aurait du me rassurer mais étrangement ce n'était pas le cas. Nous venions à peine de nous voir, c'était peut être trop tôt pour en juger. Et je n'étais pas vraiment moi même. Je n'étais pas le Milo qu'il avait connu dans les lettres. Je n'étais pas non plus le Milo que j'étais habituellement, celui qu'il détesterait certainement. J'étais un autre Milo, un Milo qui perdait complètement ses moyens, qui était hyper gêné. Et je ne savais toujours pas si je lui plaisais physiquement. Pas déçu ça ne voulait pas dire que je lui plaisais. Moi j'avais craqué quand je l'avais vu, je lui avais dit à quel point je le trouvais beau. C'était con mais je ne le savais toujours pas... Alors je n'étais pas rassuré, loin de là.

- Non non ce n'est pas toi!

J'avais parlé rapidement, surpris qu'il dise ça. Enfin qu'il me trouve gêné ça il ne se trompait pas. Je n'étais pas du tout à l'aise. J'avais toujours eu peur de le voir et c'était précisément pour ça. Mais ça n'avait rien à voir avec lui. Il était parfait. C'était juste moi qui... qui était certain de ne pas être à la hauteur.

- Ce n'est pas toi, c'est moi. Je suis gêné oui. J'ai peur de te décevoir. Peur de ne pas te plaire. J'ai peur qu'en apprenant mieux à me connaitre, en voyant comment je suis en dehors des lettres, que tu ne m'apprécies plus.

Je terminais mon verre avant de le reposer sur la table basse. Je gardais mes mains serrées l'une contre l'autre pour essayer de ne pas trop m'agiter nerveusement dans tous les sens.

- Je ne sais pas... de quoi tu as envie toi?

"Ce n’est pas toi."

C’est ce qu’il dit. Ce qu’il assume, rapidement. Pressé. Comme s’il avait peur de me perdre d’un coup. Comme s’il avait peur soudainement que tout s’écroule à l’instant où ses mots franchissaient ses lèvres. Mes yeux qui se baladent rapidement, le temps de le voir finir son verre, revenir dans une légère position défensive en affirmant qu’il avait juste cette crainte, acerbe, présente de me décevoir. Tout comme moi. J’avais eu aussi cette douce crainte dans un coin de ma cervelle, dans un coin de mon cœur, petit cœur serré dans la poitrine. Je souris, m’approchant un peu plus.

Je nous sais en sécurité, loin de tous, loin des yeux curieux qui pourrait nous juger. Alors je crois bien que je vais oser. Je me mords la lèvre et poses doucement mes mains sur les siennes, pour ne pas le brusquer, pour ne pas me brusquer. D’abord une main, puis la deuxième. Comme un geste habituel, comme si c’était ainsi depuis toujours. Je souffle, comme pour être rassurant, surpris un peu par la chaleur qui se dégage du contact. Je grimace un peu, peut-être qu’il trouvera les miennes trop froides, trop rigides, trop petites aussi. Étrangement, je pense que je pourrais ne pas me vexer s’il coupait le contact. En y pensant, je souffle un peu, me voulant rassurant.

- N’aie crainte...

J’essaye d’être plus fort pour nous deux, d’être celui qui sait, celui qui ose, mais mon cœur massacre la petite place qu’il se fait entre mes poumons. Mon visage doit être aussi rouge que le sien, je pourrais me mettre à trembler d’un coup, sans comprendre. De quoi ai-je envie ? Là ? De suite ? Je baisse de nouveau la tête, murmurant doucement. Peut-être trop doucement. Peut-être qu’il n’entendra pas, qu’il faudra répéter, le dire plus fort alors que j’aimerais le hurler, ou juste agir. Je repense à ma sœur, elle qui a la force et le courage de prendre le bras de Jayden en baladant en ville alors que rien n’est encore officiel entre eux.

- De te prendre dans mes bras.

N'aie crainte... si si j'avais peur. J'étais mort de trouille. J'avais tellement peur de ne pas être assez bien à ses yeux. Si je me laissais aller à être celui que j'étais, je le ferais fuir. Parce qu'en temps normal je draguais les mecs en boite, en général après quelques verres de trop. J'étais le genre à aller me faire sucer dans les toilettes, ou à sucer un mec ça marchait dans les deux sens. Mais lui... il était tellement loin de tout ça. Il était timide et réservé, doux et attentionné aussi. Il n'était pas le genre de mec que l'on prenait sauvagement contre un mur dans les toilettes crasseuses d'une boite de nuit. Il méritait d'être courtisé en douceur, d'être protégé et choyé. Je voulais faire tout ça, mais je ne savais pas si j'en étais réellement capable. Je faisais tout mon possible pour me contenir et pour être à la hauteur pour lui. Mais le résultat, c'était que j'étais figé, beaucoup plus gêné que je ne l'aurais voulu.

Je souris timidement en le sentant venir prendre mes mains. Il avait les mains douces, légèrement froides. Je voulais les serrer encore plus fort dans les miennes pour les réchauffer, faire en sorte qu'il se sente bien avec moi.

Je l'entendis à peine quand il parla. Ce n'était pas plus qu'un murmure. J'avais même eu peur de m'être trompé, de m'être imaginé ses mots. Pourtant son regard, ses mains dans les miennes, ça ne trompait pas. Je lâchais ses mains, à contre coeur, pour venir le serrer doucement dans mes bras. Je passais mes bras autour de sa taille, le serrant contre mon torse. Je ne les descendis pas plus bas. Je restais sage, beaucoup plus sage que je ne l'avais été et que comme j'avais envie de l'être.

Je posais doucement ma tête sur son épaule. Je fermais les yeux, profitant de sa présence contre moi. Je respirais doucement, m'imprégnant de son odeur. Je voulais graver tout ça dans ma mémoire, pour les moments que j'aurais à passer loin de lui.

- Je... je n'ai jamais fait ça tu sais...

Faire un calin comme ça à un autre homme. Je ne faisais pas de calins à mes amis, encore moins à mes amis hommes. La seule que j'enlaçais c'était ma mère. Les plans culs... et bien c'était des plans culs, je ne m'attardais jamais à leur faire des calins. Il était le premier et j'adorais ça.