“Love thy enemies, it says in the scriptures. My foster mother always added, "At the very least, you will be polite to them.”
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Clionestra
Mar 6 Déc - 14:27
Asil Montero
J'ai 1300 ans environ et je vis à Aspen Creek, dans la meute de Bran. Dans la vie, je suis un loup et je m'en sors pas super bien. → Plus vieux loup encore en vie. → Surnommé "Le maure" → Originaire d'Espagne. → Espère mourir depuis la mort de sa femme (Sarai) → Il adore les roses, on ne touche pas à sa serre.
Notes:
Moi : Adam, Stefan, Warren, Leah, Charles, Arianna Toi : Mercy, Daryl, Jess, Zee, Bran, Samuel, Anna
Asil avait rarement envie de taper Bran… ou plus exactement, il avait rarement envie de le taper réellement pour montrer qu’il était plus fort que lui. Dans un combat, l’issu serait réellement difficile à deviner. Asil pouvait être violent, ou vicieux, tout comme Bran pouvait l’être. Ils étaient deux êtres cruels. Ils avaient trop vécu pour ne pas l’avoir déjà été. Pourtant, le fait qu’il se mêle l’agaçait prodigieusement. Il fit une grimace qu’il cacha en avalant une gorgée de sa boisson.
« Partager ta couche » était une manière si étrangement plate et mauvaise pour exprimer ce qu’il s’était passé cette nuit. Elle avait partagé sa couche, oui, mais sa maison, son repas, son espace vital… Asil n’avait pas envie d’expliquer pourquoi le terme utilisé minimiser et rendait pratiquement pervers cette soirée en compagnie de la jeune femme, mais il n’appréciait pas que Bran le dise ainsi … Asil observa Bran encore et l’écouta.
- Je ne veux pas de leur potager. Ce que je voulais, tu refusais de me l’offrir alors je cherche quelque chose d’autre qui me motiverais à vivre encore un peu.
Il ne laissait planer aucun doute sur le fait que la jeune femme avait chamboulé quelque chose en lui. Les Nashoba pouvaient ne pas être fiable, Asil avait assez vécu en faisant attention à tout et rien pour survivre. Puis il avait vécu en espérant mourir sans en avoir la chance. Son loup, tout comme Charles, l’empêchait de se noyer ou de se mettre une balle dans la tête. Les combats de dominance avaient toujours fini avec la victoire d’Asil et il n’avait plus trouver aucune raison de vivre, et aucun moyen de mourir. Bran avait été la dernière solution, et l’homme lui refusait depuis des années. Maintenant qu’il avait trouvé quelque chose d’autre à espérer, il n’allait pas laisser ce rabat-joie de Bran lui couper l’herbe sous le pied.
- J’aime les mystères mon ami. Je suis un loup averti, dit-il simplement pour rajouter par la suite, si tu la bannie, ne t’attends pas à de la sympathie entre nous. J’ai trop attendu que tu fasses ce que tu m’as promis, je suis lasse.
Il voulait maintenant en apprendre encore plus sur cette famille, sur cette meute, sur la possibilité des secrets inavoué. Est-ce que Bran parlait de ses transformations en autre animaux ? De sa faculté à aller dans le monde des esprits ? Si c’était le cas, il savait déjà tout cela. Il sourit en rentrant les tasses et en les posant dans l’évier. Pour une fois, il avait envie de sortir pour chercher quelqu’un, et il n’allait pas s’en priver à cause d’un pet-sec avec un sceptre de la reine d’Angleterre dans le derrière.
A la fin de l’après midi, il savait où elle était mais n’avait pas trouver l’occasion d’aller la voir. Passerait-il pour un gros pervers ou un obsédé ou un stalker ? Il n’avait plus eu envie d’interaction social depuis sa femme, et il était clairement plus proche de la rouille d’une voiture abandonné au fond du lac que celle de la tour effel … Il regarda son téléphone. Elle lui avait envoyé un message mais n’avait pas su comme y répondre. Il n’avait pas de travail, vivre aussi longtemps permettait d’avoir de l’argent, hors des comptes de la meute fort heureusement. Il finit par soupirer.
SMS a écrit:
La grand-mère a de longues dents, mais le grand méchant loup mords plus fort. Le chaperon rouge ne voudrait pas prendre un café en ville ? Je pense que la grand-mère zieute encore par la fenêtre et le grand méchant loup n’a aucune envie de se battre aujourd’hui, pour une fois qu’il a bien dormi.
C’était peut-être trop non ? Un peu too much ? Il envoya le message en soupira à nouveau alors qu’il s’étalait le long du banc dans un parc à proximité du disquaire. Il avait un jean sombre qui moulait sa peau et une chemise rouge. Il observait rapidement les roses, mal entretenu, du parc et se demandait encore comment il allait faire pour survivre si la jeune femme était bannie par sa faute, ou si Bran acceptait enfin de le tuer. Pour la première fois depuis des années, il n’avait aucune envie que Bran tienne sa promesse de jadis. Bran avait promis de le tuer si Asil devenait fou.
N'était-ce pas devenir fou que de vouloir enlacer une inconnue, qui était rentré dans sa propriété sans autorisation, au point de suivre son odeur dans la ville pour trouver son lieu de travail ? Si. Il était devenu fou, et Hazel était pourtant la seule qui occupait ses pensées pour le moment. Même Bran n’arrivait pas à la battre.
Bran avait très peu d'amis. En réalité, hormis Asil, il n'en avait tout simplement pas. Les loups de son âge étaient rares, le loup français qu'il avait côtoyé autrefois l'avait banni du territoire européen, et il méprisait trop les autres espèces pour nouer des relations inter-espèces. Il n'avait ni l'ouverture d'esprit de Charles, ni l'empathie de Mercy ou d'Adam. Il avait certes accepté un bébé coyote dans sa meute, mais il n'aurait très certainement pas laissé un humain échappa d'En-Dessous vivre près de sa meute, même s'il s'agissait d'un jeune garçon. Et s'il avait fini par s'attacher à sa changeuse de fille adoptive, il avait d'abord accepté par amitié pour son grand-père et part intérêt pour sa condition. Toutes ces choses pouvaient expliquer sa réticence à tuer Asil, d'autant qu'il n'avait jamais pris de plaisir quelconque à tuer des innocents -lapins mis à part-. Lorsque chaque année il venait le temps de mettre à mort les nouveaux loups qui n'avaient pas su s'acclimater à leurs conditions, il ressentait une profonde détresse insoupçonnée de tous. Tuer Asil revenait à s'isoler encore plus, à créer un terrain fertile pour sa propre folie... Qui serait dévastatrice. Il craignait sincèrement que cette petite hybride provoque la mort d'Asil, que ce soit en le poussant à commettre l'irréparable pour elle -Asil et lui se valaient largement en combat singulier, mais Bran pouvait compter sur l'énergie de tous les membres de sa meute, de tous les loups d'Amérique pour s'en sortir, ce qui n'était pas le cas de son ami- ou en l'abandonnant et en lui brisant le cœur". Mais le regard et la réponse d'Asil lui confirmèrent son intuition : il n'en ferait qu'à sa tête quoiqu'il advienne et refuserait de l'écouter. Bran se retint de justesse d'échapper un long soupir.
"Libre à toi, mon ami. Mais si Hazel tient de son arrière-grand-mère, tu y perdras bien plus que la vie."
Il ne comptait pas développer davantage, mais Bran était sincère dans ses paroles. S'il avait pu apprécier certains ancêtres Nashoba, il haïssait Sierra du plus profond de son âme. À ses yeux elle ne valait guère mieux que la sorcière russe ou n'importe quelle sorcière de manière générale, et elle était prête à sacrifier les propres membres de sa famille pour obtenir ce qu'elle désirait. Bien qu'il n'y ait pas songé depuis bien cent ans, il se rappelait dans les moindres détails de leur première rencontre, et surtout de sa nuit avec Tasha. Et de ses larmes qu'elle avait cru pouvoir lui dissimuler, alors qu'il simulait un profond sommeil en lui tournant le dos. Il ne connaissait peut-être pas Amara, ni ses enfants, mais il savait Hazel liée au Roi des Esprits... Elle n'était pas juste une coylouve, ou juste une chamane ordinaire, elle était celle que le Serpent avait choisi comme Vaisseau dans ce monde. Cela n'était jamais arrivé auparavant. Jusqu'ici, le plus puissant esprit ayant frayé avec les Nashoba était celui de l'Aigle, qui était au service du Serpent et qui s'était lié à Sierra. Coyote ne comptait pas réellement puisqu'il était frère du Serpent, donc son égal en quelques sortes. Plus il y réfléchissait, plus le Marrok voyait la catastrophe arriver...
Hazel reçut la réponse d'Asil bien plus tard, alors qu'elle s'empiffrait du dernier donut tout en fermant la caisse. Elle avait passé sa journée à travailler ses mélodies en attendant désespérément le chalant, si bien que le SMS du loup l'égaya quelque peu. Elle s'empressa de lui répondre : "Je ne savais pas que le Grand Méchant Loup pouvait sortir du bois... La grand-mère n'acceptera jamais le Chaperon, mais elle s'en remettra. Je réveille mon patron et j'arrive."
Car évidemment, le vieil homme avait fini par faire sa sieste journalière tandis qu'elle faisait semblant de travailler. Elle alla gentiment l'extirper du monde de Morphée avant de récupérer ses affaires et sortir, mû par une intuition inexplicable. Elle balança ses jolis yeux d'or à droite, puis à gauche, où elle repéra un joli serpent aux écailles brunes qu'elle se mit à suivre sans réfléchir. Il fallait toujours suivre les serpents. Ainsi, elle se retrouva rapidement au parc proche de son travail où elle passait fréquemment et y repéra Asil sur un banc, qui d'une certaine manière détonnait avec l'environnement. Physiquement rien n'était choquant, mais elle ses yeux hurlaient "inhumains" et "perdu", ce qui lui arracha un sourire. Elle s'approcha d'un bon pas dès que le serpent fut porté disparu.
"Je pensais te retrouver au centre d'Aspen Creek, pas dans la petite ville d'à côté."
Un sourire aux lèvres, elle incita d'un signe de tête Asil à se lever pour la suivre.
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Clionestra
Ven 16 Déc - 17:25
Asil Montero
J'ai 1300 ans environ et je vis à Aspen Creek, dans la meute de Bran. Dans la vie, je suis un loup et je m'en sors pas super bien. → Plus vieux loup encore en vie. → Surnommé "Le maure" → Originaire d'Espagne. → Espère mourir depuis la mort de sa femme (Sarai) → Il adore les roses, on ne touche pas à sa serre.
Notes:
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Asil était peut-être devenu fou, mais pas assez pour que la conversation avec son ami ne l’ébranle pas. Pourquoi diable Bran réagissait comme si Asil était en train de chatouiller les musulmans pendant la guerre d’Hispanie. Il n’était pas en train de trahir son camp, Asil était un soldat bien trop entrainé pour une quelconque trahison de sa part. Alors pourquoi ? Il réfléchissait aussi à cela alors qu’il observait son téléphone trois ou quatre fois dans l’espoir d’en voir une réponse. Merde.
Il détestait la technologie presque autant que tous les loups, et il avait l’impression d’être dépendant de ce petit boitier comme un naufragé à sa bouée. Sa réponse le fit sourire, de cet air triste qu’il avait parfois quand il avait la vérité en face. « La grand-mère n’acceptera jamais le Chaperon »… Cela ne plaisait pas à Asil. Il avait envie de répondre que ça lui briserait le cœur, et l’amitié longue de plusieurs centaines d’années qu’il avait avec Bran. S’il devait choisir un ami, c’était le blond casse-couille qui lui servait de Marrok. Il ne pouvait pas aller chatouiller les musulmans sans avoir l’impression de faire exactement ce que Bran craint. Il finit par ne pas répondre et attendre. Elle avait dit qu’elle arrivait, et il avait la sensation qu’il n’avait pas besoin de lui dire où il était pour qu’elle arrive en effet vers lui. Il soupira à nouveau.
Bran cachait tellement de placard dans ses squelettes, et l’expression était bien inversé. Bran avait des cadavres et chaque mort avait une histoire qui restait fermé comme les tiroirs d’une commode. Asil pouvait comprendre ça. Il en avait autant de son côté. On ne vivait pas aussi longtemps sans avoir perdu quelques tiroirs, commodes et amis dans des batailles qu’on ne pouvait pas gagner. Quand elle arriva, il sentit son odeur et sourit en décalant la tête.
- La grand-mère n’a pas des yeux dans cette ville, je trouvais le terrain plus propice à un vagabondage, dit-il sans avouer qu’il l’avait suivi pour être dans la même ville mais le sous-entendant sans détour, je trouvais que l’idée était … meilleur ?
Il se leva d’un bond et se mit à côté d’elle. Elle était plus petite que lui, remarqua-t-il en faisant un sourire, et pourtant il n’avait pas l’impression de la défier en la regardant « de haut » comme ça. Il se sentait simplement en train de la regarder et son sourire s’étira un peu plus.
- Je te suis. J’ai bien envie de voir les bonnes adresses de cette ville, avec toi.
Parce que tout seul il serait encore dans sa maison, à faire quelque chose avec des roses… Bougies, pot pourri, savon, huile essentielle, et il en passe des idées qu’il avait eu pour perdre du temps entre les quatre murs de sa demeure….
Évidemment, Hazel n'était pas seule. Son adorable acolyte s'extirpa de la poche de sa veste en baillant sans retenue, puis crapahuta sur son épaule afin de venir mordiller l'une de ses tresses bleutées. Elle sourit tendrement tandis qu'elle gratouillait l'animal entre les oreilles avant de reporter son attention sur Asil. Déjà qu'il lui semblait en décalage avec l'environnement, mais à ses côtés... Il l'avait vue chatte, nue, avec ses vêtements à lui puis aigle, mais pas encore dans son propre style assez... affirmé, surtout selon les mœurs d'Aspen Creek. Elle portait un short en jean par-dessus un collant très clair, de petites bottines compensées et une veste irisée ouverte sur un top au décolleté plongeant. Elle n'était pas maquillée hormis un trait d'eye-liner stylisé qui lui avait pris un temps phénoménal, ce qui l'avait contrainte à faire attention toute la journée pour ne pas se frotter les yeux.
"Tu réalises que tu vis ici depuis bien plus longtemps que moi ? Ce serait plutôt à toi de jouer au guide, rétorqua la coylouve avec un sourire amusé."
Hazel regarda le loup, puis tout autour d'eux en se demandant où aller. Elle avait visité la ville oui, mais pas tellement pour ses commerces ou ses bonnes adresses, ou du moins pas de manière assez concentrée pour vraiment s'en souvenir. Faire les magasins avec ses jumeaux, son cousin, Irina et Asriel ressemblait peu ou prou à une sortie scolaire d'adolescents plus ou moins autogérée où une bande d'idiots errait sans but dans un lieu inconnu. Du reste, la demoiselle avait plutôt tendance à se contenter d'aller au travail ou dans quelques magasins spécifiques par rapport à ses besoins, mais elle était plus à l'aise dans le petit village d'Aspen Creek ou dans leur maison perdue au milieu des bois. Ses iris mordorés finir par tomber sur une enseigne représentant un serpent en forme de donut dormant paisiblement sur les mots "Snakes and Snacks", ce qui ne pouvait qu'être que quelque chose de bon. Il y avait un serpent. Alors elle se saisit de la main du loup sans réfléchir et l'entraîna à sa suite au petit trot.
"D'abord, le goûter !"
Ils se retrouvèrent donc devant une vitrine débordant de pâtisseries plus appétissantes les unes que les autres -toute en formes de serpents- ainsi qu'un large choix de boissons. Après mûre réflexion, la demoiselle sélectionna un set de biscuits divers ainsi qu'un thé glacé à la pêche blanche, qu'elle demanda bien hermétique puisqu'elle avait sa petite idée en tête. Elle laissa Asil choisir avant de régler la note, puis s'empara du précieux en-cas avant de reprendre la tête de leur petite ballade. Une fois extirpés de là, elle guida le loup jusqu'au magasin dans lequel elle travaillait mais n'entra pas à l'intérieur. Elle fit plutôt le tour du bâtiment, confia le sachet contenant les gourmandises à Basile qui sauta sur l'escalier extérieur afin de grimper avant d'amorcer elle-même l'ascension. Hazel se déplaçait avec encore plus d'agilité qu'un chat, se plaisant à faire quelques figures de gymnastique pour escalader plutôt que simplement monter jusqu'au toit, avant de rejoindre Basile. S'y trouvaient un canapé aussi usé que le propriétaire du commerce et une petite table basse sur laquelle le furet avait déjà déposé le sac tandis qu'elle se laissa tomber sur le confortable sofa, un sourire aux lèvres.
"Autant commencer par mon endroit préféré, si cela te convient ?"
Le magasin de disques étant situé dans les hauts de la ville, le toit offrait une vue magnifique sur toute la cité en contrebas qu'Hazel trouvait plutôt jolie. Elle déposa le sac en bandoulière qu'elle se traîna sur la table également afin d'attraper l'énorme carnet déformé par des partitions diverses qu'elle avait déjà annoté toute la journée, un stylo en main. Les pépiements de Basile lui rappelèrent cependant de donner un biscuit à l'animal avant de s'installer.
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Clionestra
Ven 20 Jan - 15:30
Asil Montero
J'ai 1300 ans environ et je vis à Aspen Creek, dans la meute de Bran. Dans la vie, je suis un loup et je m'en sors pas super bien. → Plus vieux loup encore en vie. → Surnommé "Le maure" → Originaire d'Espagne. → Espère mourir depuis la mort de sa femme (Sarai) → Il adore les roses, on ne touche pas à sa serre.
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C’était étrange comment il suffisait parfois d’une personne … une seule personne … pour qu’une prison qu’on s’infligeait à soi-même s’ouvre un instant. Il suffisait d’un peu de nouveauté, d’un chaton dans un roseraie, d’une nouvelle donnée, et ce qu’on pensait savoir sur le monde changeait. Il n’était pas enfermé dans sa tristesse. Il était dans son déni. Il n’avait jamais eu envie de changer de vie. On avait dû le forcer… Et quand on lui disait de ne pas en profiter (Bran) il avait étrangement envie de faire tout l’inverse. Il eut un petit sourire. Il était en pleine crise d’ados. Il regarda à peine l’accoutrement de la jeune femme. Avec son âge, il ne faisait plus attention aux âges ou aux tenues. Il était plus pointilleux sur l’odeur. Et l’odeur de la jeune femme était calmante. Son âge lui avait appris cela. Âge que la jeune femme n’hésite pas à lui mettre dans la tête. Il fit un rire.
- Je survis depuis plus longtemps, je ne vis pas. Et je pensais qu’il était assez évident que je n’aimais pas sortir quand tu es venu chez moi, ça ne respire pas la sociabilité chez moi, n’est-ce pas ?
Lui dire le contraire serait mentir. Sa maison sentait le renfermé. Il habitait tellement à l’intérieur que même après cent ans sans y être, les murs continueraient à sentir son odeur. Il avait donc ri devant l’absurde et préférait ne pas penser à cela plus profondément. Il n’était jamais venu dans cette ville. Il n’y avait même pas pensé. Quand elle lui prit la main, il ne fit aucun geste. Acceptant ce contact avec douceur. Depuis quand n’avait-il pas « pris le goûter » ? Il prit ce qui semblait convenir à quelqu’un comme lui, ne résistant pas à la praline qui l’appelait et suivit la jeune femme simplement. Il eut un nouveau rire, ça risquait de devenir une habitude. Il la suivit et s’étala dramatiquement sur le canapé à ses côtés.
- Oh, lala, avec mon âge, il ne faut pas me faire trop de sport, mon petit chaperon rouge. Le loup n’est plus ce qu’il était.
Il avait la même agilité qu’un moulin à vent mais bien sûr aucune douleur ne suivait son petit chemin. Il se releva pour se rapprocher de la vue avec un large sourire. Il avait raison de penser à sa vie comme à une prison. Il n’était jamais venu ici. Et il n’avait pas regardé avec admiration les toits d’une ville depuis l’Espagne. Il n’était même pas revenu dans son pays depuis.
- Je pense que tu aimerais l’Espagne, dit-il alors en regardant la lumière qui se reflétait. En tout cas, l’Espagne comme je m’en rappelle. Elle a dû changer depuis. J’imagine qu’elle est tout aussi coloré. On me parle souvent d’un homme qui aurait coloré un parc en mosaïque à Barcelone. Je serais curieux de le voir.
Curieux ? De voir le temps qui est passé ? Ce n’était pas dans l’habitude des loups. Ce n’était pas dans son habitude … et pourtant il avait l’impression qu’avec la jeune femme, ça ne le dérangerait pas tant que ça de retourner voir son pays. Peut-être.
"C'est peut-être ça qui m'a attirée chez toi, qui sait ? L'esprit qui veille sur ta demeure a sans doute décidé qu'il était temps de te faire visiter un peu les alentours."
Après tout, c'était ainsi qu'elle avait ressenti les choses. Un esprit l'avait attirée, elle l'avait vu d'ailleurs, mais il paraissait mécontent de la voir empiéter dans sa serre. Hazel en avait conclu que ce n'était pas lui d'autant qu'il était plus un veilleur qu'un protecteur, mais elle n'avait pas vu qui était le maître officieux de la maison du loup. Il pouvait également s'agir d'un fantôme, elle ne se posait pas vraiment la question. La coylouve se fendit d'un rire en le voyant basculer sur le sofa, amusée par son cinéma, puis elle se redressa et vint le rejoindre près du bord du toit. Assise là, les pieds balançant dans le vide, elle extirpa un biscuit de son sachet avant de le croquer, puis elle en tendit un à Asil.
"J'y suis allée quand j'étais enfant, bien que je n'en ai pas beaucoup de souvenir. Je devais avoir six ans et c'était la première fois que je me produisais sur scène, j'avais répété mon spectacle pendant des mois. C'était toujours une fête lorsqu'un enfant de la famille rejoignait enfin la troupe. J'ai fait un spectacle d'acrobaties avec Oka et Jinx, respectivement l'aigle et le chat que j'avais à cette époque. Les gens étaient tous très souriants et très chaleureux, plusieurs m'ont félicitée en sortant. Il y a même une dame qui m'a offert des alfajores, je n'en avais encore jamais mangé. Elle les avait fait elle-même d'ailleurs, car elle était venue voir notre cirque plusieurs jours d'affilées avec les différents enfants de sa famille. J'aurais aimé prendre le temps de le visiter."
Hazel contempla un moment le lointain avant que son regard ne s'accroche à celui de son nouvel ami, qu'elle fixa avec un sourire.
"Bientôt peut-être, nous aurons réussi à amasser assez d'argent pour repartir sur les routes. Un nouveau cirque, de nouveaux spectacles... Une nouvelle grande famille. On aura même de la place pour un vieux loup un peu rouillé, s'il le souhaite."
Elle le pensait sincèrement. Leur famille n'étaient plus mais il ne tenait qu'à eux de la reconstruire, sans pour autant remplacer les proches qu'ils avaient perdu. La famille n'était pas que les liens de sang.
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Clionestra
Lun 30 Jan - 12:07
Asil Montero
J'ai 1300 ans environ et je vis à Aspen Creek, dans la meute de Bran. Dans la vie, je suis un loup et je m'en sors pas super bien. → Plus vieux loup encore en vie. → Surnommé "Le maure" → Originaire d'Espagne. → Espère mourir depuis la mort de sa femme (Sarai) → Il adore les roses, on ne touche pas à sa serre.
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Moi : Adam, Stefan, Warren, Leah, Charles, Arianna Toi : Mercy, Daryl, Jess, Zee, Bran, Samuel, Anna
Asil observait la jeune femme en pensant à ses mots. L’esprit qui veille sur sa demeure. Il avait envie de rire… ironiquement, bien sûr, jaune, peut-être. Il ne pensait pas qu’un esprit veille sur quoi que ce soit le concernant. Il était bien trop vieux pour croire que quelqu’un veille sur lui. Il avait pris la certitude que Dieu n’existait pas, que les anges n’existaient pas et que toutes les religions étaient que des bonnes excuses pour avoir foi en du vent. Il allait à l’église pour les enterrements et les mariages, mais il n’avait, à aucun moment, la foi. Il finit par secouer la tête, refusant de risquer de la blesser en exprimant haut et fort ce qu’il pense de son esprit.
- Peut-être.
C’était une réponse assez bien non ? Peut-être que c’était la vérité. Peut-être qu’il y avait un esprit qui veille sur lui, et entre deux bières, avait décidé d’envoyer la jeune femme dans sa roseraie. Il ne pouvait pas s’imaginer un esprit autrement qu’un gros poivrot, avec un ventre à pierre et le t-shirt sale de plusieurs semaines. Ouais. Si esprit il y avait, il donnerait à peu près ça. Observant le paysage, il prit avec un sourire le biscuit tendu pour le porter à ses lèvres. Ouais. Il n’avait personne qui veillait sur lui. Pas d’anges, pas d’ancêtre, rien. Même sa descendance n’existait pas. Il était un vieux loup. Trop vieux. Et il se sentait trop vieux pour vivre à nouveau. Bran refusait de le tuer. Son loup refusait de se laisser tuer. Il n’arrivait plus à savoir quoi faire de sa vie pour vivre un peu. Il était fatigué et il n’avait personne. Il tourna les yeux vers la jeune femme.
Il ne pouvait pas considérer l’avoir, elle. Elle était gentille avec lui. Accepter sa compagnie pour une raison qu’il ignore, mais qu’il ne compte pas chercher… mais elle n’était pas là pour l’aider. Elle n’était qu’un électron dans la vie, et Bran l’avait prévenu. La jeune femme pourrait disparaître comme elle était venue, et il ne pourrait rien y faire. Juste supporter d’avoir eu le droit à une personne venant combler le vide de sa vie, pour finir à nouveau dans le vent. C’était de la mélancolie. Il l’écouta parler de l’Espagne, et il sourit.
- Faire des acrobaties, hein ? dit-il en réfléchissant. Je suis aussi agile qu’un moulin à vent, alors j’aurais bien aimé voir ton spectacle, j'en aurais été jaloux. Et c’est dommage que vous n’avez pas profiter de votre tournée pour visiter. Je suis sûr que vous deviez être dans une grande ville.
Il réfléchit doucement avant de réaliser d’ailleurs.
- Je crois, d’ailleurs, ne jamais être allé au cirque de ma vie.
Ce qui n’était pas loin de la vérité. Il était passé à côté d’un cirque une fois, il avait vu un spectacle avec des lions et il n’avait pas du tout apprécier. Le soir même, il avait fait libérer les lions, illégalement, et les avaient fait retourner dans leur habitat naturel… longue histoire. Il ne savait pas s’il devait se vanter de cela auprès de la jeune femme. Il était déjà un vieux loup à l’époque, et voir les lions ainsi malmenés avec des fouets avait presque réussi à le faire sortir de ses gongs. Heureusement pour tout le monde, sa maitrise, malgré ce qu’il fait croire à Bran, était toujours excellente. Quand elle lui proposa de venir, il eut un rire. Un rire sans joie.
- Tu oublies que j’ai une vieille grand-mère qui ne me laissera jamais partir. Je suis bien trop vieux pour ça. Les vieux loups ont besoin de quelqu’un pouvant les arrêter s’ils perdent le contrôle…. Et je ne connais personne apte à m’éviter cela, si ce n’est Bran.
Bran était aussi vieux que lui. Et Asil était autant le garde malade de Bran que l’inverse. Les deux étaient la certitude que si l’un ou l’autre devient fou, le suivant s’en occupe. Asil faisait genre d’être fou, parfois, mais sans jamais la cruauté qui va avec. Il faisait semblant mais n’allait jamais jusqu’à blesser les autres, juste lui-même.
- Tu risques de me manquer beaucoup, et je viendrais peut-être vous voir. Certainement. Mais je ne peux pas partir sans la certitude que je ne ferais de mal à personne. Bran ne t’a pas mis en garde contre moi pour rien, tu sais ?
Les mots de la coylouve semblaient faire réfléchir son nouvel ami, et elle lui laissait le temps nécessaire pour lui répondre. Ses yeux se perdaient dans la contemplation de la ville qu'elle avait déjà arpenté quelques fois, principalement par les toits afin de rester en forme. Malgré son traumatisme suite à l'attaque qu'ils avaient subi, Hazel avait tenu à garder une certaine routine d'entraînement. Parfois elle se surprenait même à noter quelques idées de futurs spectacles, à repenser à ceux qu'elle avait effectué jusque-là... Son frère partageait ce sentiment étrange de conserver un semblant de quotidien, là où leur jumelle songeait plutôt à complètement abandonner ce monde. La benjamine ne se prononçait pas à ce sujet, elle se réfugiait dans son apprentissage chamanique la plupart du temps. Quant à leur mère, elle aspirait à une vie sédentaire car plus sécurisée, mais au fond d'elle elle partageait le désir de son oméga de fille. Elle avait quitté sa tribu par amour pour un homme, oui, mais également par amour pour son mode de vie. Ce qui les freinait néanmoins était qu'ils venaient d'un cirque familial, tandis qu'ici il leur faudrait reconstruire quelque chose avec de parfaits inconnus... Le pouvaient-ils seulement ? Pouvaient-ils leur faire confiance ? Les aimer ? Ne pas sans cesse les comparer à ceux qu'ils venaient de perdre ? Amara était terrifiée par tout ça, bien qu'elle n'en parlait jamais. Hazel se contentait de suivre le mouvement du monde, le mouvement des esprits, elle verrait bien sur le moment. Ce caractère nuageux était sans doute ce qui creusait le plus un fossé entre elle et le monde physique, car elle avait une mentalité proche de celle des esprits.
"À cette époque ? Oh, il n'était pas incroyable tu sais. C'était très impressionnant au vue de mon jeune âge et le public a apprécié, tout comme ma famille proche, mais la plupart de mes cousins et cousines s'en sont moqués. J'étais agile, mais pas aventureuse comme d'autres têtes brûlées du cirque, je travaillais avec des filets de protection et des animaux entraînés depuis toujours. Ce n'est pas très longtemps après que je me suis échappée dans le monde des esprits pour la première fois, d'ailleurs."
En y songeant, elle se souvenait parfaitement de ce moment-là. Elle était allée pleurer en coulisse, là où personne n'allait jamais, après qu'on lui ai fait remarquer que la plupart des enfants du cirque avait fait bien mieux à leurs débuts. Ses parents étaient fiers, ses frères et sœurs également, mais quelques oncles et tantes se permettaient en privé des réflexions mauvaises et la comparaient sans cesse à leur propre progéniture. Hazel n'y prêtait pas attention la plupart du temps, et puis il avait été décrété que Jinx ne travaillerait plus avec elle mais avec Maniel, qui était bien plus compétent et méritait cet animal. Non seulement le félin refusait de s'alimenter si ce n'était pas Hazel qui le nourrissait, mais en plus il était soumis à un tel stress qu'il finit par mourir d'un infarctus au bout de trois mois. On considéra cela comme un ennui, alors qu'Hazel eu l'impression qu'on broyait son cœur de l'intérieur. L'âme du chat était venu lui dire au revoir et, dans un dernier geste d'amour, lui avait offert sa peau qu'elle avait revêtue dans la serre d'Asil la veille. À un moment donné, sans trop savoir comment, le monde qui entourait la petite fille avait changé du tout au tour et devant elle se tenait un immense serpent aux écailles d'une blancheur incomparable, et son adorable chat perché sur sa tête. Elle y passa trois longues semaines, qui ne furent qu'une trentaine de minutes dans le monde réel. Elle n'avait pas assisté à sa propre fête, célébrée en décalée pour la combiner à celles d'autres enfants de la famille.
"J'aurais aimé visiter aussi, je t'avoue. Mais il y avait toujours trop de travail pour faire du tourisme. Je suis bien plus douée maintenant et je te ferai quelques démonstrations avec plaisir, mais mon talent premier reste la musique et le dressage. Avec le temps je me suis spécialisée pour faire des représentations musicales avec mes animaux autres que les coyotes. Les coyotes n'avaient qu'un dompteur factice, puisque c'était des membres de la famille transformés, elle lui adressa un sourire complice. Les cirques classiques traitent souvent mal leurs animaux, ce n'est pas plus mal. Mais pour ceux qui n'ont que des artistes, c'est dommage. Le nôtre présentait essentiellement des coyotes car la famille performait, hormis un ou deux rapaces, nous avons des animaux domestiques tels que des chats, des chiens, un furet, des rats... J'ai eu un cheval une fois également. Étant nous-mêmes en partie des animaux, nous les traitions avec respect, bien que tout le monde ne s'y attachait pas autant que moi."
Au rire étrange du loup, Hazel se redressa et vint se percher sur la bordure du toit, en tailleurs, juste devant lui. Elle plongea ses yeux dans les siens avec un grand sourire.
"Mais tu te contrôles parfaitement, n'est-ce pas ? Peut-être qu'un jour ça ne sera plus le cas, en effet, mais je doute que cela survienne du jour au lendemain. Et tu sais... Je ne suis pas une louve, pas vraiment. Je ne pourrais jamais te maîtriser comme Bran le ferait, surtout en tant qu'Oméga, mais je pourrais t'empêcher de blesser quelqu'un d'autre. Mes frères et sœurs également. Tu sais, les esprits murmurent et je sais les écouter. Je sais beaucoup de choses que je ne devrais pas. Je sais ce que Bran ne te dit pas mais qu'il redoute vis à vis de ma famille, et de moi principalement. Je sais aussi qu'il a su, dès qu'il a rencontré ma sœur, qu'un jour elle le défierait et qu'il ne serait pas certain de gagner. Dans quelques dizaines, centaines d'années sans doute, mais cela arrivera. Ou plus tôt s'il la contrarie, mais elle n'est actuellement pas assez forte. Il aura toujours l'avantage de son âge sur elle, mais elle possède des dons qu'il n'imagine même pas. Tu n'es pas le seul qui puisse potentiellement venir à bout de lui, ce qui implique que l'inverse est vrai également."
La jeune fille le fixait toujours, tenant à se montrer aussi sincère et sérieuse que possible. Ses épaules s'affaissèrent un peu, elle sourit de nouveau, et elle se pencha en avant pour approcher ses lèvres de l'oreille d'Asil.
"Il y a toujours plusieurs solutions à un problème, Grand Méchant Loup. Même si la Grand-Mère n'aime pas quand ce n'est pas la sienne qui est appliquée. Tu pourras sans problème rester un peu, ou venir de temps en temps, ou ne jamais venir... Il faut simplement être prêt à faire les efforts nécessaires pour atteindre un but. Et maintenant, regarde-moi."
Hazel s'était redressée, debout sur le bord du toit. Basile avait traîné bon gré mal gré le caisson d'un violon appartenant à son employeur dont elle se saisit, vérifiant tout d'abord l'accordage. Le furet, à présent perché sur sa tête, s'élança dans le vide alors qu'elle entamait les premières notes. Hazel jouait une mélodie à la fois douce et rythmée, dansant au gré des notes sur le bord du toit, en parfait équilibre. Basile ne cessait de la suivre en faisant des bonds et des figures répétées durant des semaines, prenant appui sur sa tête pour sauter sur le sol dans une girouette, remontant et venant passer et repasser au-dessous de ses mains alors qu'elle faisait glisser son archer sur les cordes. Elle se déplaçait gracieusement autour du loup, sautant sur la table, le sofa, dansant et effectuant des figures plus complexes au fur et à mesure. Elle paraissait ne faire qu'un avec le vent et sa musique, n'être qu'une visualisation des notes qui se jouaient au fur et à mesure. Elle grimpait, à l'instar de son animal, sur à peu près tout ce qui traînait sur le toit et qui était particulièrement instable sans la moindre crainte. Elle termina sa danse perchée sur un poteau aussi épais que son poignet, le furet en équilibre sur son violon, puis elle s'inclina avec un petit sourire avant de redescendre près du loup.
"C'est le mieux que je puisse faire sans matériel adéquat, mais j'espère que ça t'a plu."
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Crédits : Moi
Univers fétiche : Fantastique
Préférence de jeu : Les deux
Clionestra
Lun 30 Jan - 19:13
Asil Montero
J'ai 1300 ans environ et je vis à Aspen Creek, dans la meute de Bran. Dans la vie, je suis un loup et je m'en sors pas super bien. → Plus vieux loup encore en vie. → Surnommé "Le maure" → Originaire d'Espagne. → Espère mourir depuis la mort de sa femme (Sarai) → Il adore les roses, on ne touche pas à sa serre.
Notes:
Moi : Adam, Stefan, Warren, Leah, Charles, Arianna Toi : Mercy, Daryl, Jess, Zee, Bran, Samuel, Anna
- Je suis sûr, dit-il en baissant la tête, que cela devait-être, en effet, impressionnant. Je t’imagine très mal faire quelque chose qui ne le soit pas. Et tu fais bien de toujours mettre des protections, on ne sait jamais et ça n’enlève en rien la beauté d’un mouvement.
Oui, c’était bien que quelqu’un fasse le funambule au-dessus d’un mont enneigé… mais qu’il soit ou non protégé n’enlevait en rien le fait de l’avoir fait. Asil ne comprenait pas pourquoi un mot faisant quelque chose de stupide (car pour lui c’était stupide) et non protégé méritait plus de mérite qu’un autre qui se protège au cas où. Les humains étaient faibles et pouvaient mourir n’importe quand. Les loups n’avaient pas ce genre de soucis mortel, mais ils étaient aussi facilement tuables. Ils pouvaient devenir fou. Ils pouvaient perdre le contrôle. Si les loups ne savaient pas nager, c’était bien parce que, entourer d’eau, ils paniquaient et perdaient leur repère. Asil, comme tous les loups, savait avoir dû mal à supporter l’idée d’immergé sa tête dans l’eau, et pourtant, il était aussi sûr qu’avec un peu d’entrainement, il pourrait y arriver. Est-ce qu’il irait nager alors tout seul dans un lac ? Non. On ne sait jamais. Rien n’est certain… Et il préférait imaginer que tout le monde était toujours avec un minimum de sécurité. C’était mieux pour son esprit. Il l’écouta parler encore. Trop de travail pour faire du tourisme ? Malgré lui, il pouvait comprendre. A l’époque où il avait un travail, il n’avait pas le temps de faire des visites… et maintenant il ne le faisait pas simplement parce qu’il n’en avait pas le cœur.
- Je suis contente de t’entendre le dire. J’avoue ne pas aimer la tristesse qui émane des animaux la plupart du temps dans les cirques. Je ne peux rien y faire, bien sûr. Mais j’évite comme la peste les zoo, les réserves ou toutes les choses du genre. Je ne veux pas devoir expliquer à des abrutis pourquoi s’ils ne libère pas les pingouins je vais les manger.
Il sourit en montrant ses dents. Un sourire qui avait déjà fait ses preuves, puisque c’était un sourire vilain, qui prouvait qu’il serait bien capable de manger quelqu’un qu’il semblait le mériter. On n’était pas aussi vieux que lui sans avoir mangé deux trois personnes. Même Bran avait mangé quelqu’un… dont sa propre mère non ? Que c’était vilain. Son rire se transforma doucement pour un autre, plus doux.
- Je suis sûr que venant de toi et ta famille, les animaux, même ceux qui étaient réellement des animaux, étaient bien traité. Ou en tout cas, autant que vous le pouviez.
Il ne pouvait pas dire avoir la science infuse, et elle lui avait déjà dit à demi-mot que les membres de sa famille étaient … pas forcément tous des gentils. Mais il croyait vraiment que la jeune femme aurait mis tout son cœur à aider les animaux et ça suffisait à Asil. Il la regarda se pencher vers lui, observa ce visage si sûr d’elle. Il eut un nouveau rire. Cette fille avait réussi là où personne n’avait réussi, sauf Anna, depuis des années. Le faire rire et le faire sourire. Il posa sa main sur son visage plongeant ses yeux dans ceux de la jeune femme.
- J’ai un contrôle parfait, et oui ça ne vient pas d’un coup. Mais justement. C’est le genre de folie qui s’immisce dans l’esprit, grapille la psyché et finit par être inéluctable avant d’avoir pu être découverte. Ce que tu sais, garde-le au chaud, en toi.
Il ne voulait pas entendre ce qu’elle disait sur sa sœur… ou plutôt l’avait-il bien entendu. Une centaine d’année ? Dans une centaine d’année, il pourra demander à la sœur de la jeune femme de le tuer, elle, au lieu d’attendre encore après Bran qui ne le fera jamais. Il avait envie de couiner de douleur. Encore cent ans à ne pas savoir comment survivre, à se sentir devenir fou, sans avoir le droit de l’être. Il n’en pouvait plus. Il lâcha la jeune femme et fit un sourire pour essayer d’oublier ses travers. Il observait l’étrange jeune femme qui modifier, profondément, ses certitudes. Il la regardait alors. La suivant du regard. Observant la danse et les pas qu’elle faisait. Asil l’observait sans rien dire et étira, encore, ses lèvres.
- C’était très beau, je ne peux qu’avoir apprécier, dit-il en applaudissant doucement sans la quitter des yeux.
Son loup était tenu, mais il avait été jaloux. Jaloux du vent, de la grâce, jaloux de la joie qui émanait du furet comme d’Hazel. Il était un peu jaloux. Il décida de lui montrer ce qu’il savait faire alors. Pour le plaisir. Parce qu’il était là. Parce qu’il savait fait une chose. Il sourit.
- Je vais te montrer ce que je sais faire… dit-il en cherchant de quoi faire au milieu du salon improvisé.
Il se baissa et prit des cailloux qui trainer. Il les prit et se mit à jongler avec. Des heures et des heures d’ennuie mortel avait résulté de cette maitrise du jonglage. Quand on s’ennuie, et qu’on est obligé de rester stoïquement chez soi, on finissait par apprendre à jongler avec tout ce qui lui passe sous la main. Il fit du jonglage. S’arrêta en récupérant les cailloux dans une main.
- Tu m’as fait un show privé, je l’ai fait aussi.
Après, c’était la seule chose qu’il pouvait faire. Pour tout le reste, il était un peu, beaucoup, rouillé.
Elle se prit à rire, ne partageant pas du tout cette idée. Hazel ne se considérait pas vraiment, et elle ne pensait pas se démarquer autrement que par sa couleur de cheveux et ses tenues relativement osées. Elle faisait certaines choses bien, certes, mais pas plus que n'importe qui.
"Je te comprends... C'est pour cela que nous n'avions pas d'animaux exotiques, entre autre. Et puis en toute honnêteté, la plupart des animaux que nous avons pu avoir étaient des bâtards, des bestioles ramassées dans la rue ou ce genre de choses... Basile par exemple je l'ai trouvé par hasard au détour d'une ruelle, il avait été promptement balancé par la fenêtre par un enfant inconscient que des parents ne surveillaient pas. Ils l'ont cru mort et je refusais de toute façon de le leur rendre, et voilà."
Elle désigna la petite bête qui l'accompagnait. Le visage très proche de celui du loup, Hazel ne cessait de lui sourire, plutôt confiante. Elle se permit même de dégager une mèche perdue sur son front.
"C'est vrai, ça peut-être dangereux. Mais il y a peu de risques si tu me rends visite occasionnellement. J'ai su tout de suite que j'allais t'apprécier, Asil, ça m'ennuierait de ne plus te voir. Et je ne pense pas être toujours la bienvenue à Aspen Creek, elle fit une petite moue. Ne t'en fais pas. Mais tu finiras par le savoir, car c'est le genre de vérité que Bran ne peut cacher éternellement."
Parce que chaque fois que Bran croisait Amara, il devait lutter contre des sentiments contraires. C'était sa fille et l'illustration même de sa faute vis à vis de Leah. Elle lui rappelait de mauvais souvenirs, et en même temps elle lui inspirait quelque chose de doux, de précieux. Qui plus est, elle avait une descendance et non pas un, mais quatre enfants bien portants. Des hybrides dont il se méfiait, une oméga liée au roi des esprits qui avaient trop de ressemblance avec sa grand-mère maternelle, et pourtant une toute petite partie de lui souhaitait les revendiquer comme sa famille. Il ne savait pas pourquoi, mais son loup les reconnaissait comme sa famille sans poser plus de questions, de la même manière qu'il revendiquait Leah comme sa compagne envers et contre tout, les sentiments de Bran inclus. Il finirait par dire à son ami la vérité pour l'empêcher de souffrir à cause d'une Nashoba, il finirait par se confronter à Gretel, il finirait par avoir une réaction exagérée à l'encontre de quelqu'un se montrant menaçant envers Angel, Nabi ou Gaëlle. Après sa danse, Hazel était revenue auprès de lui, rangeant le violon dans son étui avant de reprendre un biscuit comme récompense pour son effort. Elle acquiesça quand il lui proposa de faire une démonstration et se laissa choir dans le sofa, toute son attention rivée sur le loup. Elle applaudit avec plaisir à sa prestation, puis se décala pour l'inciter à venir s'asseoir près d'elle afin de finir leur goûter.
"Tu es un homme plein de surprises, de ce que je vois."
Hazel se redressa un peu, amusée, câlinant son adorable furet de compagnie qui s'était lové sur ses genoux avec une friandise dans la gueule. La demoiselle jeta un oeil à la ville qui leur faisait face.
"On continue à se promener, ou on reste ici à discuter juste tous les deux ? Enfin, deux et demi."
Elle-même n'avait pas de préférence. Elle aimait bien Asil, bien qu'elle se questionnait à son propos. La vie vagabonde l'avait conduite à avoir des moeurs plus légères que d'autres personnes dont elle n'avait pas honte le moins du monde, mais Asil vivait dans la maison des roses. Les roses étaient quelqu'un dont il était incapable de se détacher, elle avait débarqué sans prévenir dans sa serre et parfois, quand elle l'observait, il lui paraissait perdu. C'était sans doute un peu trop tôt pour ces choses là, mais elle ne souhaitait pas lui faire espérer à plus non plus... Elle ne savait même pas si elle devait en discuter avec lui le plus tôt possible pour être au claire. Elle voulait être son amie, c'était indéniable, elle n'était pas contre plus et avait peur de franchir la limite et de le blesser.
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“Love thy enemies, it says in the scriptures. My foster mother always added, "At the very least, you will be polite to them.”