Univers fétiche : un peu de tout, en ce moment préférence pour le fantasy/magique
Préférence de jeu : Les deux
Nara
Dim 6 Aoû - 23:08
Roisin Ó’Lain
J'ai 16 ans et je vis à Oxford, en Angleterre. Dans la vie, je suis à la Oxford Grammar School et je m'en sors a priori. Sinon, grâce à ma chance, je suis célibataire et je le vis plutôt bien. Je viens de Belfast, et je ne suis pas forcément très heureuse d'être séparée de ma famille, mais c'est un choix nécessaire pour mon futur. Etre nouvelle ne m'effraie pas, même si ça ne m'enchante pas particulièrement non plus. Je suis du genre à me révolter.
Un rêve. C’était forcément un rêve. J’observe ma tête de zombie dans le miroir, alors que les images me frappent. C’est forcément un rêve parce qu’on ne peut factuellement pas se retrouver aspiré par un livre, dans lequel on va combattre un serpent géant, et faire apparaître des spectres de personnages légendaires, pour ensuite qu’un homme au nez aussi long vienne nous parler.
C’est un rêve.
Pinocchio n’existe pas. Les basilics non plus. Les spectres non plus.
« Il aura suffi d’un jour en Angleterre pour me déglinguer la tête… » que je marmonne.
Je finis par me préparer, un peu au ralenti, parce que bordel, c’est bizarre quand même. Je ne suis pas le genre de personne qui se souvient de ses rêves. Alors pourquoi celui-ci semble ancré dans ma tête ?
Il faut bien que je quitte le dortoir. Dans tous les cas, je ne ferai que tourner en rond sinon. Et puis bon. Je dois m’aérer un peu la tête. Et arriver en retard le premier jour de cours, ça la fout mal. Donc je me bouge, j’enfile mes baskets, j’attrape mon sac (dans lequel je ne suis même pas sûre d’avoir toutes mes affaires d’ailleurs), et je sors de ma chambre en trombe, manque de rentrer dans un autre élève, que j’esquive de justesse.
Je finis par me retrouver dans le hall, parce que finalement, je n’ai pas eu l’occasion de beaucoup visiter les lieux. Pourquoi, d’ailleurs ? Mon regard se pose sur la statue. Je me rappelle que Charline - enfin Charlotte - m’a expliqué qu’elle pleurait des larmes noires. Peut-être que c’est là que ça a commencé. Si ça se trouve, la statue dégage vraiment quelque chose de bizarre, et les élèves sont en fait tenus par la peur que les hallucinations leur provoque…
Ouais, je tiens sûrement quelque chose. Tout doit être la faute de cette statue !
… Et soit je n’ai pas assez dormi, soit je deviens vraiment barge. Ah, l’air anglais… C’est pas pour les irlan-
« fraochÚn ! »(putain !)
Je ne l’ai pas entendue arriver, mais la fameuse Charlotte m’agrippe les épaules. Surprise j’aurais bien pu lui en mettre une, mais heureusement je me suis rendue compte à temps que ce n’est qu’elle. Je pose une main sur mon coeur alors qu’elle commence déjà à m’entrainer tout en parlant.
« Non, c’est pas raisonnable, on peut pas manquer le premier jour, c’est pas sérieux. »
Je résiste, m’arrête. L’ange sur mon épaule me félicite. Sa petite voix fragile est fière, c’est très bien, c’est comme ça qu’on change les choses !
Mais c’était sans compter sur la petite voix de mon démon, bien plus puissante, qui me hurle soudain : “MAIS QU’EST-CE QU’ON S’EN FOUT DES COURS, ELLE TE CONFIRME CE QU’IL S’EST PASSÉ, ESSAIE DE COMPRENDRE, NON ????”
Alors forcément…
« Bon. Ok, j’te suis. »
Et c’est moi qui reprend son bras pour l’entrainer vers la bibliothèque. On invoquera la visite interrompue d’hier, tant pis ! Promis, demain je commencerai à être sérieuse.
C’est quand même elle qui doit finir par me guider, parce que je ne me souviens pas exactement de l’endroit où se trouve la bibliothèque. Cela dit, à l’instant où on passe la porte, j’ai de nouveau cette impression un peu… étouffante. Lourde. Que je ne sais pas vraiment expliquer. Et surtout, plus on avance, plus j’ai l’impression d’être observée. Alors évidemment, je me tourne, me retourne, regarde tout autour de nous, garde un oeil sur Charlotte, aussi. Pas que je la perde de vue.
« Tu penses qu’on peut retrouver le bouquin ? Ou euh… L’endroit où on était, là ? »
Ouais, elle est où cette pièce ? Le type a dit que c’était important de se souvenir de l’endroit, mais il aurait au moins pu nous filer une carte, je sais pas. Mais non, il faut qu’on enquête, plutôt qu’on nous explique concrètement ce qu’il se passe…
Je soupire, frustrée.
« Tu crois qu’il y a quelqu’un, au moins ? » je demande à voix basse, pas très à l’aise.
Je ne sais pas d’où vient la sensation que j’ai, et ça m’énerve.
Messages : 547
Date d'inscription : 06/01/2019
Région : Grand Est
Crédits : "Have you seen the Yellow Sign ?" Chambers
Univers fétiche : Fantastique, SF
Préférence de jeu : Homme
Houmous
Jeu 10 Aoû - 15:31
@Nemo & @Nara : La bibliothèque a toujours cette ambiance sinistre et cérémonieuse. Les vitraux teignent tous les rayonnages de couleurs diverses et de nuances peu perceptibles. Pourtant, le calme règne et apaise l’âme à mesure que les pas résonnent jusque dans la voute moyenâgeuse. Plus encore que la veille, les lieux semblent immenses et l’esprit se perd à rechercher son chemin comme si aucune des allées n’avait une géométrie euclidienne. Malgré la perdition, leurs pas retrouvent leur chemin jusqu’à une tablée sur laquelle se trouve l’épais volume qui les avaient aspirés la veille. A nouveau la page comprenant le court poème est ouverte. Mais contrairement à la veille, dans la périphérie de leur vision, des feuilles semblent virevolter au vent. Chaque fois que le regard se porte sur l’emplacement où devraient être ces fameuses feuilles, elles échappent à qui les poursuit…
Et puis, une série de pas leur vient aux oreilles alors qu’elles sont immobiles face à cet étrange phénomène. Elles entendent quelqu’un d’autre avancer doucement, presque furtivement. Elles se regardent et l’inquiétude monte en raison de leur historique étrange avec les lieux. Les pas continuent quelques instants avec hésitation puis se stoppent non loin d’elles. Alors que Charlotte et Roisin essayent de voir qui est leur mystérieux poursuivant ou stalker, elles surprennent une scène moins inquiétante que ce qu’elles avaient bien pu s’imaginer.
Une femme entre deux âges, les bras croisés et de fines lunettes rondes sur le bout du nez, fait la leçon à une élève en uniforme. L’élève a quelque chose de familier sans pour autant que ni Roisin ni Charlotte ne puissent la reconnaitre.
- Allons bon ! Vous croyez que Miss Hurtighan est devenue sourde cette année ? chante la vieille chouette de sa voix de crécelles. Je vous entends fureter dans ma bibliothèque ! Allez, filez en cours jeune fille ! - Mais- Miss Hurtighan, je suis désolée, je cherchais seulement deux élèves qui avaient l’air de s’être égarée, essaye de se justifier la petite brune à lunettes. Je voulais juste m’assurer que tout aille bien pour elles… - Mais bien sûr ! Je ne sors pas tant que ça de ma bibliothèque mais on m’a tout de même chanté vos louanges Emma Duncan. Je sais que vous êtes une petite fouineuse et que vous n’avez d’attrait que pour les ragots ! Retournez en cours avant que je ne vous retienne pour ranger les ouvrages qu’on m’a retourné à l’issue des vacances. Ouste !
L’élève tourne des talons, résignée mais vexée, en se mordant un peu les lèvres. Elle ne semble pas habituée à lâcher l’affaire si facilement que ça… Ses pas se poursuivent avant de se perdre dans le lointain. La bibliothécaire s’avance ensuite en direction des deux dernières intruses avant de les détailler de haut en bas. Peut-être a-t-elle développé un sixième sens concernant son domaine poussiéreux mais elle trouve aussitôt Roisin et Charlotte.
- Et vous deux, vous allez m’accompagner de ce pas ! J’ai quelques questions à vous poser au sujet de votre amie à broche de papillon ! tonne-t-elle à demi-voix.
*****
@Pyramid Rouge & @Ismerie : Pour les deux autres étudiants de cette bande de joyeux lurons, la journée s’était passée de manière autrement plus habituelle. C’était les premiers cours avec ce goût de nouveauté… réchauffée au micro-ondes. On sentait que personne n’était dupe et que plutôt qu’un air de fraicheur véritable, c’était plutôt un reste d’esprit de vacances qui était en activité ici. Les élèves étaient dissipés, comme tous les adolescents de cet âge-là. Le stress des examens était encore bien lointain et le plaisir de revoir de bons amis pour parler de l’été qui touchait à sa fin chassaient toute concentration.
Le test de madame Harper, la prof de maths, s’avéra une catastrophe. Elle avait à peine pris le temps de survoler quelques copies le temps que tous rendent leur examen qu’elle s’était déjà fait une idée du niveau global de la classe et… ce n’était pas brillant. C’était le moins qu’on puisse dire à ses yeux. Outre les quelques absents, les réponses témoignaient d’un manque de travail pendant l’été. S’en trouva-t-elle surprise ? Pas vraiment. Non, ce qui marqua madame Harper, c’était surtout de voir quelques élèves comme Sybil Burton faire de nombreuses fautes d’inattentions. Elle prit naturellement le temps de la questionner, ne serait-ce que pour s’assurer qu’elle pourrait compter sur les éléments moteurs de la classe durant l’année.
Lorsque madame Harper referme sa classe et qu’elle sort dans le couloir, c’est pour voir Sybil affichant un grand sourire inhabituel en regardant l’un des éléments perturbateurs de l’école : Mason Henley. Il ne faut pas se méprendre sur ses intentions, madame Harper est une professeure investie et talentueuse dans son métier, mais une part d’elle ne peut s’empêcher de voir certains élèves boursiers comme problématique. Dans la salle des professeurs, elle avait déjà eu l’occasion d’entendre les premières péripéties qui avaient eu lieu entre deux groupes d’adolescents et bien sûr, dans le tas, il y avait ce petit bourreau des cœurs de Henley. Une avalanche de scénarii se formèrent dans son esprit aussitôt et elle avança dans la direction des deux.
- C’est bien de voir que vous êtes amis dans la classe et qu’une bonne ambiance se crée mais n’oubliez pas de vous concentrer pendant les cours, râle-t-elle à demi-mots. Sybil, je vous ai vue à la sortie mais je vous le répète, n’oubliez pas de travailler les autres matières que la littérature ! Madame Brown ne décide pas seule de votre réussite académique et si vous souhaitez accéder à l’université d’Oxford, vous aurez besoin de toutes les recommandations possibles. Quant à vous, Henley, fait-elle avec un dédain qu’elle peine à cacher, je vous conseille de rester tranquille. J’ai ouï dire qu’il ne vous aura pas fallu longtemps pour vous attirer des soucis. Je vous garde à l’œil…