Elle aime bien le deal qu’elle lui propose, déjà parce que ça peut lui éviter de faire à graille, et en plus parce que … bah le sexe quoi. Quoi d’autre ? La main de Sinned sur son cul, c’est clairement beaucoup plus agréable et intéressant qu’un pancake. Elle attend donc sa réponse, se laissant surprendre par son baiser soudain. Pas de baiseeerrr !!! mais elle lui rend quand même. Erm. Et puis la question de Sinned lui arrache un rire rauque. Un vrai petit malin lui. Sauf qu’elle n’est pas folle la gazelle, et elle lui répond naturellement :

“Tu cuisines ton petit déj tout seul, et je te servirai de plateau. Si tu veux le petit déj et la bouffe, va falloir m’épouser, p’tit loup.”

Non mais oh ! Fait pas déconner, hein ?! Elle se marre encore, en le laissant lui marquer le cou, imaginant un Sinned accepter de marier la fille dingue qui le harcèle depuis des jours. C’est ça qu’on appelle le syndrome de Stockholm, non ? Ahah. Il apporte quelques rectifications à son marché, et Nahara le regarde avec un sourcil en l’air. Quelle ambition chez ce fraîchement ex puceau. Enfin cela dit, il a déjà prouvé être à la hauteur de ses ambitions sexuelles. Alors elle hoche la tête.

“Ouais, si tu veux. Ça me va. Mais alors, ne choisis pas trop souvent le petit déjeuner. J’ai … des besoins assez importants. Je sais même pas comment j’ai fait pour tenir aussi longtemps ici sans m’envoyer en l’air avant hier …”

C’est une question qui reste bien mystérieuse. Sans doute parce que son attention était toute accaparée par la chasse au Sinned. D’un point de vue tout à fait scientifique à ce moment-là, hein. Mais oui, Nahara elle aime bien baiser, souvent et fort. Et il semblerait que le ténébreux soit l’homme de la situation.

“C’est un deal dans ce cas, petit loup.”

Nahara se rapproche encore pour lui embrasser simplement les lèvres d’un bref smack, pour sceller le contrat. Et puis elle fronce le nez (on a dit pas de bisous putain de borel de merde de pompe à cul !!! rdftgyuhijlko) (elle va se faire copier des lignes quand il repartira, tiens) (nan mais je te jure !!), avant de se laisser retomber sur le lit avec un grognement. Elle s’étire, du tout son long, glisse une main entre ses propres jambes avant de la relever à hauteur de ses yeux, pour regarder ses doigts gluants du sperme qui dégouline encore de son entre-jambe, et elle soupire fort en grognant en même temps.

“Bah bravo. Faut que je reprenne une douche. Tu veux ven- … ah bah non …”

A moins qu’il trouve le moyen de se laver en gardant ses vêtements. Enfin elle en doute. Comme elle devrait garder son t-shirt, ahah. La galère. Nahara lui adresse un petit sourire l’air de dire “c’est ok, t'inquiète poulette”, avant de rouler sur elle-même pour atteindre l’extrémité du lit (sexy de ouf), et se relever péniblement. Les muscles et les os ont pris chers eux aussi. Y a pas que son entre-jambe.

“Oh la vache … putain de merde …”

Qu’elle se plaint, gémissant, grognant et se marrant en même temps. Ouais elle a mal, mais c’est de la bonne douleur ça aussi. La même que celle qu’ont les sportifs après avoir fourni un certain effort. Sauf qu’elle, elle n’a pas eu à se faire chier à faire du sport, ahah. Quoique ce qu’ils viennent de faire, ça pourrait presque être une discipline olympique. Arrivée devant la porte de la salle de bain, Nahara se retourne vers Sinned et fait un vague geste de la main vers son frigo.

“Si t’as faim, y a des trucs à grignoter dans le réfrigérateur. Si tu veux, tu pourras prendre une douche après. Et si tu veux te casser bah …”

Elle hausse les épaules et puis lui sourit.

“Tu fais comme tu veux.”

Là-dessus, elle disparaît dans la salle de bain pour se nettoyer de sa sueur, de celle de Sinned, de sa mouille et de son sperme. Heureusement que ça se lave vite tout ça, ahah. Elle reste un moment sous l’eau chaude qui détend ses muscles, sans se soucier de ce que peut bien être en train de faire le ténébreux. Elle a … un mélange curieux d’indifférence et de confiance en ses faits et gestes. Sauf quand ça le concerne lui-même, puisqu’il a cette haute capacité à se maltraiter sur le terrain, en usant de son smog. Oh ! Le terrain ! Le foot ! L'entraînement ! Elle avait presque oublié tout ça, dit !! La jeune femme se marre et sort rapidement de la douche et de la salle de bain. Plus de Sinned, lui s’étant sans doute souvenu avant elle qu’il est un joueur de foot, ahah. Mais elle s’étonne de découvrir que le coin lit a été … rangé . Les draps retirés. A y regarder de plus près, on pourrait bien se dire qu’il n’a jamais été ici. Intéressant.

Nahara file à son tour à l'entraînement, ou en tout cas en salle d’observation. Elle ignore la remarque d’Artegor sur son retard, et lui adresse juste un sourire de bienheureuse (les endorphines sont persistantes après une telle dose, ahah). Elle s’amuse juste une seconde à isoler la fréquence de l’oreillette de Sinned pour lui souffler un :

“Tu peux encore courir après tout ça ? Je suis impressionnée, petit loup.”

Et puis elle lui fiche la paix pour la journée. Même pas d’examen en fin de journée. Certainement que s’il avait su qu’il suffisait de ça pour avoir la paix, il l’aurait baisée plus tôt, ahah.

Les jours se suivent, et se ressemblent, ou presque. Conformément à leur petit marché, Sinned se glisse tous les matins par sa fenêtre, pour ensuite se glisser entre ses cuisses. Et toujours, selon les termes d’autres contrats établis entre eux, les deux restent plus ou moins habillés. Sans demander de compte sur les raisons de leurs exigences. Même si Nahara finira par le faire. Parce qu’elle sent que tout ça a un rapport avec les problèmes de smog de Sinned. Avec son souffle retenu captif. Alors … elle sait qu’elle va devoir insister. Quitte à y aller par la force. Ou par le marchandage. Secret contre secret. Bien qu’elle hésite fort à lui révéler la vérité sur son t-shirt obstinément rabattu sur son sein gauche. Pas parce qu’elle n’a pas envie de lui dire. Mais parce qu’elle prendrait extrêmement mal de se livrer pour faire face à un silence de la part de Sinned, s’il refuse toujours de lui parler. Bon.

Elle réfléchit à cela, seule dans sa chambre, le soir, devant un film quand Nahara reçoit un message du ténébreux l’invitant à prendre un vrai petit déjeuner, à l’extérieur. Elle doit se retenir de toute ses forces de ne pas lui demander s’il va bien, parce qu’une telle demande de la part de Sinned n’augure rien de bon. Mais elle ne veut pas le braquer, ou l’effrayer, ou le mettre en colère, ou quoique ce soit avant. Alors elle accepte tout de suite. Et le lendemain, elle arrive avec dix minutes d’avance au point de rendez-vous, mâchonnant une de ses mèches de cheveux sous l’appréhension.