Le Temps d'un RP
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LE TEMPS D'UN RP

Le reflet- feat Jo'

Jo'
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Jo'
Mar 29 Aoû - 14:03

Henry Cellier
J'ai 47 ans et je vis à Brahms, Etats-Unis. Dans la vie, je suis psychiatre et je m'en sors bien. Sinon, grâce à ma chance, je suis en couple et je le vis plutôt de manière compliquée.

Extrait d'état civil |
Né le 10 juin 1943
Epouse en 1964 Benedict Layfield (décédée en 1970).

Brochure de l'hôpital d'Innsmouth de Brahms |
Il obtient son diplôme de psychiatre en 1968 et fait deux ans de spécialisation en traumatologie auprès de survivants de la guerre du Vietnam.
Psychiatre behavioriste.


Hermann Càrter
J'ai 47 ans et je vis à Brahms, Etats-Unis. Dans la vie, je suis psychiatre et je m'en sors bien. Sinon, grâce à ma chance, je suis célibataire et je le vis plutôt bien.


Extrait d'état civil |
Né le 06 octobre 1943

Brochure de l'hôpital d'Innsmouth de Brahms |
Il obtient son diplôme de médecine en 1968 et poursuit sa formation dans des séminaires en sismothérapie.
Il est professeur à l'Université de médecine de Brahms.
Psychiatre psychanalyste.
Le compte-rendu de garde pris place à la pause déjeuner. Le docteur C. rejoignait son équipe dans le bureau des infirmières et emmagasinait les informations.

"On a posé la sonde urinaire et nasale comme vous l'avez demandé, mais j'mets quoi dans le compte-rendu d'acte médical ?"

Le psychiatre regarda l'infirmier avec soucis, et pris son menton dans la main pour y réfléchir. Il était contraire au protocole de procéder à des actes invasifs comme ceux-ci sur un patient sans avoir tenté d'autres méthodes au préalable, mais habituellement, lesdits patients n'avaient pas de délires résistants à la chimie. Ni de volonté de mutiler l'équipe infirmière.

"Vous mettez la vérité, répondit finalement le soignant, à savoir que je vous ai demandé de le faire. Mlle Fräzer est un dossier compliqué et je prends sur moi bien volontiers de faire des choix qui vous mettraient à l'abri de sa violence."

Silence embarrassé dans la pièce. Oui, c'était inhumain de la traiter ainsi. Mais personne ne venait au travail pour se faire agresser. Et tout un chacun ne savait que trop bien que les équipes n'étaient pas assez fournies et les moyens trop faibles pour faire les choses dans de meilleures conditions.

"Il n'empêche, j'ai pu facilement la calmer pour qu'on l'anesthésie. Je pense qu'avec une pratique plus douce on aurait de meilleurs résultats, intervint une collègue infirmière."
Le médecin explosa, sa voix transfigurée de colère. "Dites ça à la personne qu'elle a écrasé avant de faire tranquillement ses courses au Walmart, Madame Hill ! Nous ne sommes pas un centre de gardiennage, elle est ici par décision du préfet parce qu'elle a blessé un individu !" Sa mâchoire se serrait sur les litres de venin qu'il avait encore à cracher sur elle, mais devant les visages stupéfaits, il se ravisa, plus calme. "Il nous reste un à deux jours pour déterminer de sa lucidité et responsabilité dans cet acte. Nous devons aussi comprendre pourquoi ses hallucinations et ses crises de panique survivent aux médicaments qu'on lui administre. Une fois que nous pourrons la calmer alors nous saurons lui offrir un quotidien un peu plus décent. En attendant, ce n'est pas une oie blanche, et vous n'êtes pas là pour prendre des coups. Alors affaire suivante je vous prie."

Olivia changea de chemise cartonnée, docile. Une partie de l'équipe ancienne savait qu'Henry avait perdu son épouse dans un accident de voiture aussi décidèrent-ils de mettre son agressivité sur ce compte. C'était une faute professionnelle de mettre ses propres traumatismes en travers de son chemin de soignant, mais tous et toutes s'efforçaient de comprendre. Au vu de l'énergie déployée pour le service, il avait le droit d'être faillible ; d'aucuns disaient même qu'il frôlait le burn out, que la vilainie lui venait parfois de là, mais que c'était un homme foncièrement bon.

Le reste de l'après-midi passa plus paisiblement. Il reçut une partie de ses patients qui heureusement étaient en bonne voie ou du moins en voie de stabilisation, il ajustait des traitements, fit demander des examens sanguins sur Rachel - sur qui il était désormais facile d'agir, puisqu'il suffisait d'administrer le calmant dans la perfusion, sans l'endormir tout à fait, ce qui était moins virulent pour son cerveau. Lorsqu'elle coopérait, elle avait l'autorisation de manger une collation en complément des repas qu'elle recevait par sonde pour plus de tranquillité. S'il était encore trop dangereux de la détacher totalement pour la déplacer ou la laisser marcher, elle avait pu bénéficier d'attaches plus souples. Personne n'avait trop l'envie de l'approcher, aussi décida-t-on de lui laisser tourner la télévision pour qu'elle soit moins demandeuse d'attention.

*

Le soir arriva avec l'apesanteur du sommeil lorsqu'Henry quitta son bureau. Il s'installa à sa voiture mais s'en trouva trop épuisé pour prendre la route dans de bonnes conditions - il inclina alors le siège, alluma la radio, et s'assoupit tranquillement. Ses yeux se refermèrent sur le poste, la tête coulant légèrement vers son épaule, élonguant sa gorge dans un abandon harassé.

Spoiler:

Le Docteur C. monta légèrement le son tandis qu'il lisait le dossier de Monsieur Trocado, attentif à cette émission nocturne qui rythmait ses postes. Il pensait tout haut.

"Vous êtes vraiment un cas à part." Pour lui-même, il lisait à voix haute. "Tumeur cérébrale retirée le 3 août avec succès ... hallucinations persistantes ... ablation d'un tiers de la région oculaire ..." Il soupira. "Je ne comprends pas que la sismothérapie vous file ces crises d'épilepsie. Ca arrive, bien sûr, mais pas chez les patients à qui il manque tout un gigot de cervelle !" Il se mit à rire. "Pas que vous en faisiez vraiment usage avant votre cancer, mais bon ..." Il contempla le dossier qui indiquait que cet homme avait été boucher. Une forme de mépris plus flagrant enfla en lui. "Non vraiment, heureusement que vous en faites, de l'épilepsie, au moins votre cerveau a une activité quelconque !" Il observa dédaigneux son patient qui n'était plus que l'enveloppe de lui-même, adoucit de défaite. "Bon allez, on va essayer de vous corriger ça. C'est pas une vie tout de même." Et il emmena le patient.

*

"Monsieur !" Olivia sembla réveiller le Docteur somnolant à son bureau. "Il y a la mère de Mademoiselle Fräzer à l'accueil." Il la scruta un moment, désillusoire. "Je lui ai pourtant bien dis que j'avais coupé les visites non ?
- Ce n'est pas elle qu'elle vient voir, mais vous. Elle aurait des informations sur sa fille à vous transmettre."


Il aurait été enclin au dialogue, mais une force sourde en lui semblait lui répéter de ne pas la laisser mettre le nez dans les histoires de l'hôpital. C'était délicat d'entrouvrir la porte à la famille d'une patiente pour laquelle on n'a pas de solution, ni de diagnostic, et qu'on traite comme une reprise de justice faute de mieux.

"C'est au préfet qu'elle devrait les transmettre.
- Vous pensez pas que ça pourrait nous aider à comprendre ce qu'il y a ? Elle a peut-être eu un suivi psy qu'on a pas dans nos données nationales, genre à l'étranger."


Elle n'avait pas tort - s'il était imprudent de se laisser gêner par elle, il était intéressant de savoir ce qu'elle avait à leur apprendre.

"Bon, proposez-lui un rendez-vous à quatorze heures. Ca me laissera le temps de vérifier les analyses de sa fille."


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Pyramid Rouge
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Ven 8 Sep - 12:48

Rachel
Fräzer

J'ai 26 ans et je vis à Brahms, Etats-Unis. Dans la vie, je suis secrétaire d'archivage d'une société et je m'en sors normalement. Sinon, grâce à ma chance, je suis célibataire et je le vis plutôt bien.

- Elle voit régulièrement un homme avec qui elle entretient des relations sexuelles. Il est amoureux d'elle mais pas elle.
-Elle est mal a l'aise à l'idée de faire rentrer quelqu'un dans sa sphère privée.
- A de bons contacts avec sa mère / plus aucun avec son père.
TW: Masturbation féminine/ Violences hosptalières  
Des impressions de bouillis encore chaude dans sa gorge l’aide-soignante repars sans un mot. Ou peut-être a-t-elle dit quelque chose ? Peut-importait. Personne n’écoutait, personne ne voulait vraiment l’écouter alors elle était là attachée à un lit, relié a des tubes sans comprendre pourquoi. Et c’est sans comprendre pourquoi que la colère et la peur grandissait. La tête posée sur l’oreiller,  sa couverture ne recouvre que la moitié de son corps vêtue d’une casaque hospitalière blanche aux motifs régulier. Ses seins, bien qu’ils ne soient pas bien gros ne sont pas soutenues et cela la gêne alors regarder le plafond permet d’oublier ce genre de détails des plus futiles, mais surtout cela permet d’oublier l’atroce sensation de ce tube lui traversait l’urètre comme une flèche. Chaque petit geste, chaque petite pression était difficile à subir. Le regard ancré au plafond le cerveau en branle fatigué et pleins de questions elle a peur mais finis par comprendre après un large silence, qu’elle ne peut qu’attendre que les choses évoluent pour en savoir plus.
*

-Alors, ça à été avec Fräzer ?  

Assène une collègue à celle qui sort de la chambre. Rangeant un peu le bazar sur son chariot de soin l’aide soignante sortante sourit un peu.

-Écoute, elle couine et chouine un peu mais elle est resté assez calme. Elle regarde le plafond maintenant, écoute il faut croire que ce qu’il lui mette dans la perfusion la détend un peu…  
Dit-elle dans un balancement  de  la main pour se dédouaner de ces informations comme si elle n’était rien. Ce métier difficile pousse la femme à la porte suivante comme ce même geste de main à chaque sortie la poussera jusqu’au bout du couloir. La collègue lui répond malgré tout tandis qu’elle prépare un autre « repas ».

-Pauvre fille… j’ai entendue dire qu’elle s’est arraché la moitié du visage parce qu’une petite voix lui à demandé de le faire… Olala … Qu’est-ce que ça doit être affreux d’avoir une voix dans la tête qui nous demande des choses pareils… Je n’aimerais pas être à sa place !
*
Une larme chevauche sa paupière pour glisser sur ses joues quand elle se rappelle qu’elle ne sait pas pourquoi elle est là. Qu’elle se souvient que personne ne sais vraiment ou elle est. Qu’elle se souvient que peut-être personne ne la cherche. Que surement, son travail la virera au bout de deux absences injustifiée. La honte l’engloutit, qu’est-ce qu’elle va dire ? « J’ai été séquestrée dans un hôpital de façon arbitraire …». Elle les imaginent déjà rigoler dans leur tête et lui sourire largement pour la raccompagner à la sortie du bâtiment sans un mot. Les joues humides elle n’arrête pas de pleurer en réalisant progressivement et de seconde en minutes à quel point sa situation était compliquée. Puis elle se souvient de ce repas il y a longtemps, puis  celui d’avant son déménagement de Saint-Anthony…

-Je t’en supplie … Pardonne-moi père. Je reconnais que je suis pécheur et que j’ai besoin de ton pardon… Je reconnais que le Christ à donné sa vie sur la croix pour moi ainsi je te demande de pardonner mes péchés et de régner sur ma vie…

En bafouillant cela d’une voix faible, les larmes continue de couler tandis qu’a défaut de joindre ses mains pour sa prière elle ferme les yeux, espérant vivement que ses prières de pardon gagneront l’oreille du grand dans le ciel qui veille. Dans sa tristesse sa peur et sa colère Rachel finis par s’endormir un peu des derniers évènements, son somme pour une fois naturel et non chimiquement induit lui procure du bien et même au reflet d’un rêve un plaisir insoupçonné qui se manifeste. Pourtant quand elle ouvre a nouveau les yeux, elle serait incapable de se souvenir de quoi elle rêvait, jusqu’à sentir l’humidité de son entre jambe. Dans cette découverte  le malaise de Rachel croit a nouveau alors que des voix s’entendent derrière sa porte. Deux femmes entrent, elles sont nouvelles, encore, se présente, encore et Rachel se contente – de son air de cocker- à détourner le regard. Parfaitement immobile elle serre les dents et ses sangles de contentions à l’idée d’imaginer ce qu’on allait lui faire. L’une explique quelque chose mais c’est comme si elle venait d’avoir subit une explosions a proximité, Rachel n’entend rien comme si tout autour d’elle était baigné dans un bruit blanc. Elle regarde sa casaque c’est tout, elle n’écoute pas. De toute façon elle ne peut rien faire alors a quoi bon savoir ce qu’on lui fait ? De toute façon on lui fera même si elle ne le veux pas. Cette idée martèle son esprit et les larmes coulent a nouveau, d’ailleurs sa casaque est trempée de larmes…

En réalité, l’une est l’infirmière de l’après midi qui viens vérifier la perfusion sommairement et la sonde nasale. Elle ne fait que vérifier le matériel et que les choses sont biens installées. Elle n’a ni un regard ni une vrai parole pour Rachel, elle agit sur elle comme si elle n’étais pas là, ce qui redescend sa personne à l’état de chose. L’aide soignante, elle,  vide le réservoir rattaché à la sonde urinaire c’est totalement indolore pourtant celle-ci regarde Rachel et lui parle pour essayer de converser , même si elle ne sait pas si elle écoute, entend ou comprend, elle lui parle juste parce qu’elle s’occupe d’elle et la voit encore comme une humaine. Rachel, prostrée se recroqueville un peu quand elle pense qu’on va la toucher, ce a quoi aucune des deux ne s’aventure réellement. L’aide-soignante, jouasse et empâte rejoins bientôt l’infirmière qui écrit sur un carnet les données recueillit avant de poursuivre dans le couloir. L’aide soignante la rejoins d’un air triste.

-Cynthia, elle pleure quand même c’est pas normal … On est pas là pour faire pleurer les patients.

- Sylvie, elle pleurait avant qu’on arrive. Alors ça la regarde et ce n’est pas de notre fait. Cette patiente est dangereuse. Elle a fait pas mal de boucan la nuit dernière, elle a blessé plusieurs personnes alors si elle pleure cela montre qu’au moins elle a peut-être des remords et qu’elle est capable d’exprimer tout le spectre de ses émotions. Il faut la laisser se calmer avant d’entamer la conversation c’est ça la psychiatrie. Eh puis c’est au médecins de s’occuper du pourquoi elle pleure, nous il faut juste qu’on le fasse remonter quand on le voit.

-Oui … surement, enfin on pourrais peut-être lui donner un peu plus de leste sur ses contentions… Elle ne montre plus de signes d’agressivité depuis un moment.
-On verra comment elle se comporte d’ici ce soir. Je ne veux pas prendre de risques sur mon tour de garde.

Sylvie regarda à nouveau la jeune femme prostrée dans son lit et referma la porte pour passer a autre chose. Dans sa solitude retrouvée Rachel se sentit plus à l’aise et retrouva l’état de ses contrariétés. Heureusement que les femmes n’avaient pas ouvert son lit pour voir l’état de la sonde urinaire qui doit encore a l’heure actuel baigner dans la cyprine, la honte aurait été insoutenable pour Rachel, cependant, elle sentait son intimité palpiter d’un désir qui la dévorait bien trop souvent…. L’air de subir sur le visage la jeune femme ne semblait absolument ni se réjouir, ni réellement souhaiter cet état. Les larmes continuait de couler et lui chatouiller narquoisement le visage. Cette position était terrible, cependant son con demandait, encore et encore, tellement, et encore, encore, encore et encore, qu’elle ne pouvait résister très longtemps, même devant ses désirs d’être pieuses et pardonné par Dieu. Son cœur s’accélérait, elle en avait besoin comme l’humain à besoin de respirer, mais les mains attachées elle ne peut rien y faire et n’y a-t-il pas plus désirable que quelque chose qu’on ne peux pas avoir ?

Souffrant de ce désir qui la plonge dans un état second, lorsqu’une nouvelle charge infirmière pénètre sa chambre elle semble docile ce qui ne peut que leur plaire après tant de cris et de violence. La tête posée sur son oreiller, les yeux presque révulsés -symptôme de cet état second particulier- Cynthia n’en a que faire et injecte dans la perfusion un décontractant par précaution. Préparant son soin  sur un chariot, Rachel se détend encore tellement qu’elle a enfin un air paisible sur le visage . C’est a peine si elle considère la présence de l’infirmière qui, prudente préfère attendre que le produit pénètre parfaitement le corps de la patiente avant de commencer la prise de sang. Le soin se passe sans accroc c’est a peine croyable et devant ce miracle tout le monde s’incline devant Cynthia qui finit par laisser du leste à la contention de sa patiente. Ce leste ne lui permettra ni de toucher son visage, ni d’agresser le personnel mais dans une certaine position lui permet de toucher son intimité propre…

Repartant dans son couloir toute fière, les deux femmes se quittent heureuses de s’être mutuellement récompensées sans pour autant n’avoir rien compris à autrui…
-18:

C’est passé. La figure fatiguée, elle a l’air parfaitement inoffensive mais totalement hors sol à moitié affalée dans son lit. Ses mains ne se crispe plus sur les sangles et ce plaisir auto-induit à pour lui la réussite de lui avoir apporté un peu de sérénité -ce que l’équipe soignante prendra bêtement pour la victoire de leurs produits décontractants…- Sur-ce on la nourrit et lui offre un gâteau que son état d’imbécile heureuse accepte avec un sourire réconforté. L’aide-soignante parle, mais Rachel ne répond pas, Rachel est dans le cosmos de son plaisir pour un moment grâce aux décontractants. Aussi lui amène t-on une télévision comme ultime ‘cadeau’ pour qu’elle cesse de crier et demander…
Allongée toute imbibée de décontractants, le cerveau encore sous dopamine, ocytocine et ses copines, la lumière de l’écran aimante le regard de la jeune femme pour former un cercle vicieux. Ses yeux se fixent sur l’écran et ce qu’il raconte. Elle entend la télé mais ne souhaite pas la comprendre, son regard se laisse absorber et ce qu’il lui reste de conscience est volé par ce formidable outil de modernité. Ainsi, enfin elle est paisible comme le désir le personnel et enfin, elle s’endort naturellement dans ses rêves qui lui reste.
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Ven 8 Sep - 12:48

Marie Brohers
Fräzer

J'ai 52 ans et je vis à Saint-Anthony , Idaho, Etats-Unis. Dans la vie, je suis professeur d'une école pour fille religieuse et je m'en sors normalement. Sinon, grâce à ma malchance, je suis mariée au pasteur et je le vis plutôt moyennement bien .

- A eu deux enfants : Edwards en 1962 et Rachel en 1964.
-Voit très régulièrement son fils et ses petits enfants.
-Apprécie énormément son travail.
-S’inquiète pour Rachel et lui envoie de l’argent en secret depuis 1984.
Les mots du jeune homme l’effraie, si bien que Marie soupire un peu et préfère regarder la paysage environnant pour se rassurer. Assise, sa position est droite et mécanique, son petit sac sur les genoux est tenue avec une grâce délicieuse, elle est l’agneau du prés à l’orée de la forêt. Anxieuse, Marie n’arrive pas a penser autre chose que ce que le jeune à dit. Intriguée sa curiosité est vite arrêtée par ses maximes religieuses, aussi prend t-elle soin de ramener son pendentif de croix en or sur le dessus de son t-shirt. Bientôt l’intendante appelle Marie et lui donne l’heure de son rendez-vous qu’elle accepte avec un large sourire. Prenant délicatement la main de l’intendante, la douceur de sa vieille peau est inestimable et elle l’embrasse comme remerciement.

-Que Dieu vous garde, merci beaucoup.

Un peu gênée, l’intendante est malgré tout touchée par ce geste dont elle se sent totalement légitime de recevoir alors même qu’elle n’a rien fait que son travail sans excès de zèle. Contente que sa venue ne se solde pas d’un échec Marie s’empare du papier de rendez-vous qu’elle se dépêche de fourrer dans son sac à main. Sans faire de vague elle s’en alla sous le regard agacé du jeune homme. Allant à la cabine téléphonique la plus proche, elle compose le numéro de sa propre maison avant de glisser quelques pièces. Au bout du fil elle y entend la voix graveleuse et désagréable de son mari.

-Allô, James ? Je suis très heureuse, je vais pouvoir rencontrer le docteur de Rachel à défaut de la voir elle.

- Oui Marie, et qu’est-ce que tu veux que ça me fasse ? Elle est assez grande pour gérer sa vie et ses problèmes toute seule. Pourquoi tu appelle ? Après être partie comme tu l’as fait je ne m’imaginais pas entendre ta voix.

-Eh bien… C’est ta fille tout de même James et puis je voulais te dire qu’il reste des tranches de rôti dans le frigo, je te les ai mise dans un petit plat, tu sais celui avec des canards. Tu peux le mettre au four, 15 min environ sinon tu vas te brûler la langue et dire des gros mots.
Il rechigne au bout du fil mais ça ne forme pas une réelle phrase. Marie continue.

-Eh puis… je… je me demandais si tu accepterais de me dire ce que tu lui a dit avant qu’elle parte à Brahms ? Et ce qu’elle t’a dit le jour ou elle a appelé, tu sais peu après son déménagement alors que je rentrait de chez le coiffeur? S’il te plait James… C’est important pour moi…
-Non Marie, ça ne te regarde pas, tu as toujours été trop tendre avec cette gamine et ces jours-là c’est à moi qu’elle voulait parler, alors nous avons parlé…
-Il s’est passé autre chose a l’église ? Elle a recommencer à …

-Ca suffit ! Je refuse que tu dépense de l’argent dans une cabine téléphonique pour me parler des infâmies de cette gamine! Merci pour le rôti. Fait ce que tu veux mais tu as intérêt de rentrer fissa, sinon les gens vont quand même se poser des questions !
Et sur ce ton ravageur la ligne se coupa et Marie raccrocha. Rejoignant un fast food elle essaya de tromper son ennui dans un repas. Ce n’était pas dans ses habitudes de manger dans ce genre de restaurant mais c’était nécessaire, elle n’avait plus beaucoup d’argent pour ce mois-ci. Mangeant sa salade dégoutante avec un petit corné de frites et du ketchup. Ayant encore un peu a attendre elle avait pris le journal et avait lu les quelques nouvelles de la région sans loupé l’article qui parlait des incidents que sa fille semblait avoir provoqué. Cela l’enveloppa d’un linceul de honte mais aussi de tristesse pour Rachel. Elle se souvenait encore avec nostalgie, quand elle nattait ses longs cheveux noirs de petite fille et qu’elles allaient en ville choisir de belles robes pour les messes du dimanches. Une larme a l’œil, elle se rendit à nouveau a l’hôpital à pieds pour lever le mystère sur ce qu’il a pris à sa fille. A l’heure, quand elle pénètre le hall le jeune homme énervé n’est plus là et cela la soulage un peu car il la mettait mal a l’aise. 14h arrivant on vint la chercher pour parcourir les couloirs administratif de l’hôpital après lui avoir collé à la poitrine un autocollant « visiteur ». L’emmenant dans le couloir du bureau du docteur, on toqua a la porte avant de faire entrer Marie. Un sourire timide sur les lèvres, l’air piteux elle accrocha son regard sur le docteur. S’avançant dans la pièce droite comme un « i » elle lui tendit la main pour serrer poliment la sienne.

-Bonjour monsieur Cellier. Je vous remercie infiniment de prendre le temps de me recevoir, enchantée, je suis Marie Fräzer,.

Toute émotionnée, la femme à l’air plus âgé que ce qu’elle est s’assoit sur la chaise que lui indique le médecin après avoir retiré sa veste pour la garder entre ses bras. Remettant un peu ses cheveux derrière ses oreilles, elle poursuit.

-J’ai eu l’occasion de prendre connaissance de ce que ma fille à provoqué dernièrement et je dois dire que je suis totalement choquée. Je dois vous dire que ça ne lui ressemble pas, son casier judiciaire est vierge et c’est une gentille fille malgré certains de ses défauts… Ma fille… elle… souffre de… enfin… comment vous dire… vous voyez, elle… Oh… que c’est difficile à dire…

Sur cette hésitation qui lui fait transpirer le front, Marie ose a peine regarder le docteur.

-Enfin… tout ça pour dire que j’aimerais vous aider à compléter son dossier alors peut-être que si vous me posiez des questions j’arriverais peut-être mieux a vous éclairer…

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Jo'
Mer 20 Sep - 21:51

Henry Cellier
J'ai 47 ans et je vis à Brahms, Etats-Unis. Dans la vie, je suis psychiatre et je m'en sors bien. Sinon, grâce à ma chance, je suis en couple et je le vis plutôt de manière compliquée.

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J'ai 47 ans et je vis à Brahms, Etats-Unis. Dans la vie, je suis psychiatre et je m'en sors bien. Sinon, grâce à ma chance, je suis célibataire et je le vis plutôt bien.


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Quatorze heures. Il avait une nouvelle fois à peine eu le temps de déjeuner, s'était empressé d'avaler une salade de pâtes de supermarché (combien de fois sa compagne lui avait-elle répété de mieux manger, et davantage dormir, car continuant ainsi il allait se tuer ?) et s'était échoué à son bureau avec fatigue. Il était cependant maintenu en alerte par tout l'intérêt qu'il portrait au cas de Rachel et les nombreuses questions que son dossier médical soulevait, notamment sur les plaies de sa joue qui avaient toute une histoire et à laquelle la patiente semblait revenir sans cesse.

Il écouta la matronne défendre le cas de sa fille, surpris de toute la bigoterie qu'elle portait sur elle. Tout lui hurlait qu'elle priait le Père quotidiennement comme on prend ses vitamines, mais il n'était pas encore certain de savoir s'il s'agissait d'une paillasse totalement anéantie de croyances ou d'une allumée allumeuse qui voit les Saints pour se racheter de méconduites frivoles. Toujours était-il que la croix qu'elle portait en médaille autour du cou le mettait violemment mal à l'aise. Pas qu'il eût été foncièrement laïcard, lui-même s'étant marié à l'église et à l'occasion imaginant son épouse au paradis pour lui trouver un repos, mais il s'en sentait soudain menacé. "Je suis fatigué. Les élucubrations d'Olivia commencent à me monter à la tête". Il se concentra plutôt sur les yeux de la mère éplorée.

"C'est une bonne chose que vous soyez finalement venue, entonna-t-il. Votre fille est encore trop instable pour recevoir de la visite et cela pourrait rendre mon diagnostic plus difficile qu'il ne l'est. Or, comme vous le savez, je n'ai plus qu'une journée pour l'établir."

Il s'enfonça dans le fauteuil, en peine de la regarder de face, scrutant le cadre de porte qui dépassait derrière elle de sa permanente.

"Je suis face à un cas complexe où Mlle Fräzer montre des signes flagrants de schizophrénie, avec un classique délire de persécution. Ce qui est moins classique en revanche, c'est sa résistance aux traitements médicamenteux pour ces symptômes. Concrètement on parvient à un apaisement d'apparence grâce à de forts décontractants mais sans savoir si ça la calme réellement et rien ne semble avoir d'effet sur ses hallucinations."

Il sortit de sa pochette le dossier de Rachel et entama de le feuilleter cette fois positivement concentré et non plus pour fuir sa Sainteté de l'autre côté du bureau.

"Je vois dans ses antécédents une hospitalisation pour ses plaies au visage, qu'elle a réouvertes deux fois depuis le soir de son admission, toujours lors d'accès de délires. Pouvez-vous m'en dire davantage sur cet incident survenu il y a quelques années ?"

Il parvenait cette fois à l'observer très frontalement, le visage grave, le regard aussi gourmand de savoir qu'intimidant.

*

À la loge, Dimitri signa comme le lui avait demandé le Dr C. l'accusé de réception qui arrivait pour ce dernier, avant de le glisser dans la fente prévue à cet effet de la porte. De l'autre côté à l'intérieur, divers courriers s'amoncelaient en un monticule témoignant des jours passés sans la visite de l'occupant des lieux. H. C. passait le plus clair de son temps à l'obscurcir au travail, ou bien il dormait chez sa compagne, passait parfois sans conviction pour récupérer des affaires et en laisser d'autres. Il n'ouvrait même plus les volets en arrivant sachant qu'il ne restait pas et ne prenait plus la peine de trier factures, courriers importants et publicités vomissant dans son entrée.

Cette fois ne dérogea pas à la règle. En arrivant, il poussa la paperasse du pied, empoigna une bouteille de rouge, et repartit derechef.

"Ah ! Vous êtes encore vivant ? le héla le concierge."

L'homme ne ralentit pas même pour répondre mais se targua d'un sourire arrogant en tendant la bouteille au-dessus de sa tête.

"Je donne des cours du soir cette nuit !
- Bonne soirée alors Professeur !
ria Dimitri."

Il remonta dans sa voiture, réécouta le message qu'il gardait soigneusement dans sa boîte vocale.

"Salut, handsome ! Je voulais juste te dire que j'avais trouvé le mot que tu m'as laissé hier. Enfin, le dessin plutôt ..." Un rire candide. "... J'espère qu'on remettra ça vite. Je sais jamais à l'avance quand tu viens. J'adore ça." Un soupir lascif. "Enfin bref, je devrais déjà être sous la douche. Rappelle-moi !"

Il avait une trique démante.


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Ven 13 Oct - 22:00

Rachel
Fräzer

J'ai 26 ans et je vis à Brahms, Etats-Unis. Dans la vie, je suis secrétaire d'archivage d'une société et je m'en sors normalement. Sinon, grâce à ma chance, je suis célibataire et je le vis plutôt bien.

- Elle voit régulièrement un homme avec qui elle entretient des relations sexuelles. Il est amoureux d'elle mais pas elle.
-Elle est mal a l'aise à l'idée de faire rentrer quelqu'un dans sa sphère privée.
- A de bons contacts avec sa mère / plus aucun avec son père.
 Le corps lourd, le visage encastré par la fatigue ce n’est que lorsqu’un rayon de lumière frôle ses paupières qu’elle les ouvrent brament. Tournant son visage pour échapper à la gêne occasionné par la lumière du jour tout est flou. Dans ce mouvement rapide ses articulations se tirent et lui rappelle qu’elle est attachée ; que durant toute la nuit elle n’a fait qu’être contrainte dans ses gestes de somnolente. La douleur de ses bras, ses poignets, ses jambes, ses chevilles, sa nuque, son dos, ses épaules se réveillent crépitant de mépris et d’insatisfaction. En ouvrant un peu mieux les yeux elle constate la chaise vide de sa chambre, les barreaux de son lit médicalisés et surtout ces murs verdâtre  et ce plafond blanc plein de moustiques. A cette constatation l’espoir que ce cauchemar soit un rêve partait encore en fumée pour laisser place à de plus sérieuses inquiétudes. Las, sa tête retombe sur son oreiller désaxé de l’arrière de sa tête par ses nombreuses tentatives nocturnes de bouger.

Le visage tourné vers la porte, le carreau de fenêtre laissait entrevoir des passages sans qu’elle ne puisse distinguer qui passait dans le couloir. Un instant elle cru entendre des chuchotements. « Il est là », « Il arrive…».  Qui donc ?  Respirant doucement l’envie de se levait fourmillait dans ses pieds et en parlant de fourmis, son sang commençait à bouillonner dans ses pieds. Les bougeant de bas en haut avec difficulté pour faire circuler son sang  elle sentit sa sonde urinaire la brûler. Le visage grimaçant elle se rappela avec effroi ses désirs de la veille. Cela la plongea dans un nouveau malaise qui lui rappela qu’elle devait aller au travail et qu’elle était surement très en retard. Toutes ses pensées se liguait à la pousser à une nouvelle crise de colère et de panique. Mais si elle faisait ça il lui redonnerait de cet affreux décontractant sans l’écouter. Cela lui courba le visage de peur, au final bien indécise sur son désir que quelqu’un entre pour l’aider…

-Ca va aller, ça va aller… Il faut que je me calme pour qu’ils m’écoutent. Reste calme…
 
Se chuchotait-elle pour elle-même afin de s’aider à rester calme malgré la situation forte inconfortable dans laquelle elle était. En se répétant ces mots doux elle regarda l’écran éteins de la télé en face d’elle et se vit en train de se parler. Le regard fixé sur cette drôle de coïncidence elle sourit.  Un moment elle se regarda dans le reflet de la télé. Elle était déformée par la courbure de l’écran. S’observant, elle aperçu la tache brune qui pavait son pansement sur la joue. De l’autre coté, elle cru voir ses tripes sortir de son nez. Cette vue la surpris autant qu’elle la dégoûta et en regardant mieux elle compris que c’était le tuyau de son autre sonde. Cela lui tira une larme.
-PSST….Hey !
A nouveau surprise elle balaya la pièce du regard sans vraiment rien voir tandis qu’un sifflement incessant commença à se faire entendre en fond.
-Pssst, Hey toi, oui toi là. Oui.
La voix, plutôt à consonnance féminine effraya un peu Rachel qui se croyait seule.
-Tu es ou ? Qui est tu ?
-Pssst… devine. DEVINE, devine devine..

Instinctivement  son regard se fixa à nouveau sur l’écran de télé éteins. La bouche tremblante face a son reflet elle le fixa un moment en pensant son reflet vivant.
-Commmmplètemennnttt déformée !
Quant la voix s’exclama, une personne sortie précipitamment de dessous son lit pour s’enfuir dans le couloir en claquant la porte. Le cœur battant brusquement la porte s’ouvrit sur un homme au visage rouge comme le sang et au regard jaune comme le whisky.  
Son visage l’effraya au reflet de leur dernière rencontre. Les yeux fixés l’un sur l’autre Rachel se recroquevilla dans son lit et ferma les yeux fermement.
-T’existe pas… va-t-en va-t-en …. Va-t-en !
A peine eu t-elle finis de prononcer son souhait qu’elle fut exaucée et la télé était maintenant allumée sur une émission de jeu télé du midi. En ouvrant les yeux, elle ne le vit plus et se sentit enfin soulagée. Posant sa tête sur ce qu’il lui reste d’oreiller, elle se contenta de regarder la télé pour oublier au plus vite ces évènements troublants. Aussi, était-elle bien décidée de se tenir tranquille si bien qu’elle se força à attendre patiemment des soignants pour essayer de leur parler avec calme et mesure.
La télé déroulait son programme jusqu’à un instant de pub dont une fit rougir Rachel. L’instant d’après le docteur sortie de derrière la télé et s’assit patiemment sur une autre chaise toute proche du pied du lit l’air moralisateur sous son air menaçant. Détournant le regard vers la fenêtre Rachel s’obstina et tenta par tous les moyens de rester calme.

-Eh bien Rachel pourquoi rougissez vous devant cette publicité pour les préservatifs ? Les prises de sang seront bien formelles. Vous avez quelque chose a vous reprocher peut-être ?

-Il sait tout. Tu es vraiment une trainée…
-Bonjour Rachel. Vous venez de vous réveiller ? Vous êtes reposée ?
-Euh, oui c’est ça. Il est quel heure ?
-Quatorze heure. On a pas osé vous réveiller, on a préférez que vous vous reposiez.
-Ce qu’elle ne dit pas c’est qu’ils étaient débordés et qu’en fait ça les a bien arrangé de ne pas s’occuper de toi.

Le regard de Rachel dérive sur le fauteuil ou elle voit le docteur à l’air patibulaire mais dont les mots ne semble pas s’être échappé de sa bouche. Regardant à nouveau l’infirmière, celle-ci se retourne n’ayant pas l’air surprise par le docteur. Le voit-elle seulement ?
-Tout vas bien Rachel ? Nous ne sommes pas seules ?
Perplexe, la jeune femme ravale sa salive avec son air caractéristique de cocker. Quoi qu’elle dise ça pouvait conduire à ce qu’on la sédate à nouveau. Ainsi, c’était bien là le moment de tourner sept fois sa langue dans sa bouche.
-Ca va, si. Je suis inquiète pour mon travail c’est tout. J’ai peiné à décrocher ce poste alors j’aimerais vite sortir pour ne pas le perdre.
-Menteuse.
-Ah oui, je vois. Il va falloir patienter encore un peu pour ça Rachel vous comprenez ?
-Non. Mais de toute façon je n’ai pas le choix…
Un silence sévissait devant le malaise évident de l’infirmière qui cochait des cases sur son carnet. Rachel regarda à nouveau le docteur sur la chaise dans le coin de la pièce, juste derrière l’infirmière.
-Qu’est-ce qui est à l’origine de cette blessure sur la joue?
Le docteur esquissa un sourire. Les mouches sifflent autour d’elle. Secouant un peu la tête elle voudrait les faire partir.
-Aller, dis lui ce qui est arrivé. Soit sincère, le seigneur t’observe ne l’oubli pas.
Toute rouge Rachel baissa les yeux et fronça les sourcils.
-Je me suis fais mordre par un chien quand j’étais petite… C’est ma faute je l’avais cherché…
Les yeux bas, les larmes lui revenait aux paupières.
-Ce n’est pas bien de mentir Rachel. Pourquoi tu ne lui dit pas ce qui s’est passé au gala de charité ?
-D’accord. Je suis désolée de l’apprendre. En tout cas vous avez l’air plus sereine qu’hier.
-Tu sais que tu mérite d’être ici Rachel. Pourquoi tu espère qu’elle te libère des contentions ?
Le regard fixé sur l’infirmière dans l’attente qu’elle lui enlève enfin ses bracelet de contention, elle n’en fit rien et s’en alla avec un sourire apaisé.
-A tout à l’heure, On va venir vous faire manger…
-Non, s’il vous plait, j’aimerais voir le docteur. Je n’ai pas faim…

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Dim 15 Oct - 16:33

Marie Brohers
Fräzer

J'ai 52 ans et je vis à Saint-Anthony , Idaho, Etats-Unis. Dans la vie, je suis professeur d'une  école pour fille religieuse et je m'en sors normalement. Sinon, grâce à ma malchance, je suis mariée au pasteur et je le vis plutôt moyennement bien .

- A eu deux enfants : Edwards en 1962 et Rachel en 1964.
-Voit très régulièrement son fils et ses petits enfants.
-Apprécie énormément son travail.
-S’inquiète pour Rachel et lui envoie de l’argent en secret depuis 1984.
Le visage courbé de tragédie,  les mains  crispées d’inconfort dans les tissus râpeux de sa jupe, Marie peine à regarder en face le docteur. Ou bien, ne peine-t-elle pas plutôt à détourner son regard de son visage anguleux de sérieux et de ces yeux graves. Devant l’échéance de diagnostique du médecin, la mère peine à ravaler sa salive, inquiète que sa fille finisse en prison plutôt que dans un hôpital, laissée aux bons soins de professionnels aguerries. D’ailleurs, la brochure informative sur l’hôpital dépassait de son sac à mains qui pendait à l’un de ses poignets. Attentive, lorsqu’il suggère les symptômes de schizophrénie de Rachel, Marie se raidit dans un soupir contrarié. Ce mot agissait sur elle comme les synonymes du malin en personne. La main devant la bouche lorsqu’il décrit ne pouvoir rien faire aux hallucinations de sa fille, Marie sent les larmes lui remonter dans les yeux.

-Oh ma pauvre enfant… qu’elle doit-être stressée…

En disant cela, Marie glissa sa main dans son sac pour y trouver un chapelet qu’elle égraina délicatement et tout discrètement entre ses doigts, perle par perle. Fixant les pages du dossier de sa fille tourner devant ses yeux, la question fatidique tombe. Les yeux fermé devant l’impact de cette question Marie n’a rien d’une personne à l’aise. Un silence engloutit la pièce aussi délicatement que l’air passant par les interstices des fenêtres. Le regard bas, Marie égraine et soupire avant de se prononcer. Le regard en recherche de la miséricorde du docteur elle se lance dans un récit qui n’a rien de réjouissant.

-Eh bien… c’était un accident… Un accident de famille… Oh j’ai tellement honte pour ma fille. Ne lui reparlez jamais de ça… Gardez cela pour vous. Je ne pourrez vous mentir. Je veux que vous la soigniez.
Cherchant l’approbation toute relative dans le regard du médecin, elle continua sur un air aussi abattu que son ton.
-Oh par ou commencer… Mon mari est le pasteur de Saint-Anthony depuis un moment maintenant. Il est très respecté et apprécié pour ce rôle qu’il rempli avec grande dévotion. James est un homme bon… Mais il n’apprécie pas que les choses débordent et que le nom de notre famille soit entachée. Prenant une respiration, raconter c’était se souvenir du moindre des détails les plus abruptes. -Alors, à notre gala de charité d’automne, lorsque Rachel à fait une crise d’hystérie en couinant et se tortillant dans tous les sens par terre, tout le monde était décontenancé de ce qui arrivait, y compris James.  
Ses yeux bleus de misère  détournait le regard incapable d’assumer cet honteux évènement devant le docteur.
-Je savais que Rachel se touchait régulièrement… Qu’elle avait un problème avec ça, que Dieu l’avait affublée d’un désir plus grand que les autres pour la mettre à l’épreuve des désirs de la chair… J’avais honte et elle tellement plus. Quant elle m’en parlait je lui disait de se confesser, de se doucher à l’eau froide quand elle avait envie de chair. Je pensais que ça suffirait en attendant que je lui trouve un prétendant pour le mariage… elle était si mal pauvre chérie...  
Égrainant les perles de son chapelet hautement orné, Marie se fit bientôt toute petite sur sa chaise pour raconter l’effroyable issu de cet incident.

-Mon fils, à attrapé sa sœur pour la conduire dans un bureau plus privé. J’ai rassuré tout le monde en disant que ce n’était rien que de l’épilepsie, rien de grave. Que tout allait bien se passer. Quant j’ai rejoins la pièce, mon mari tenait la tête de Rachel contre la vitre chaude de la grosse cheminé, tout en récitant des textes bibliques. Mais elle ne criait pas et continuait à se tortiller de façon obscène comme en transe. C’est à force de bouger qu’elle s’est ouvert la joue sur la poignet de la cheminée.  C’était affreux comme ça saignait. Elle a mis un moment à ce calmer et quand elle est revenue à elle, elle  n’arrêtait pas de pleurer de honte d’avoir ruiné le gala…

Les larmes dans les yeux la pauvre mère était totalement sous l’effet du souvenir. Elle vint alors essuyer ses larmes naissantes d’un geste élégant du doigt.

-Excusez-moi…Ce n’est pas facile à raconter.

Bientôt elle planta ses yeux maintenant déterminé dans ceux du docteur, croyant désespérément en lui. Contrairement à ce qu'on pouvait attendre d'une aussi fervante croyante que Marie, elle croyait en la science. Trop de fois elle avait dû voir certaines de ces élèves subir le zèle de la foi au mépris de maladie réelle de la part de leurs camarades.

-N’abandonnez pas ma fille… Même si ça me brise le cœur je crois qu’elle a besoin de votre aide. Je ne supporterais pas de la savoir en prison alors qu’elle n’agis qu’avec une conscience obscurcit par quelque chose de bien réel…  
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Dim 12 Nov - 16:21

Henry Cellier
J'ai 47 ans et je vis à Brahms, Etats-Unis. Dans la vie, je suis psychiatre et je m'en sors bien. Sinon, grâce à ma chance, je suis en couple et je le vis plutôt de manière compliquée.

Extrait d'état civil |
Né le 10 juin 1943
Epouse en 1964 Benedict Layfield (décédée en 1970).

Brochure de l'hôpital d'Innsmouth de Brahms |
Il obtient son diplôme de psychiatre en 1968 et fait deux ans de spécialisation en traumatologie auprès de survivants de la guerre du Vietnam.
Psychiatre behavioriste.


Hermann Càrter
J'ai 47 ans et je vis à Brahms, Etats-Unis. Dans la vie, je suis psychiatre et je m'en sors bien. Sinon, grâce à ma chance, je suis célibataire et je le vis plutôt bien.


Extrait d'état civil |
Né le 06 octobre 1943

Brochure de l'hôpital d'Innsmouth de Brahms |
Il obtient son diplôme de médecine en 1968 et poursuit sa formation dans des séminaires en sismothérapie.
Il est professeur à l'Université de médecine de Brahms.
Psychiatre psychanalyste.
TW : sexualité

Ah, c'est donc une paillasse.

Il s'était donné cette observation en lui-même, la patience friable. Son agacement ne venait pas tant de l'histoire abracadabrantesque qu'il entendait (avec les années, il en avait vues d'autres) que du tic de Marie dont les doigts grouillaient sur le chapelet en un cliquetis désagréable. Il se sentait mis à fleur de peau par la fragilité qu'il voyait en cette mère de famille éplorée et il ne parvenait pas à trouver son empathie face à cette dame pourtant bien intentionnée. Il ne comprenait pas d'où lui venaient ces poussées malveillantes qui lui sortaient parfois ou qu'il entendait en lui les ravalant avant qu'il ne dise mot. En particulier, il avait écouté tout ce récit dans une contraction manifeste de la mâchoire pour ne pas piper mot qui ne soit passé par l'examen minutieux de son esprit. Pourtant les estocades se bousculaient derrière ses yeux irrités.

[...]j'aurais aimé voir ça, la jeune qui pique sa crise en plein milieu du gala des péteux [...] mais laisse-la niquer ta fille, c'pas parce que t'as des toiles d'araignée entre les jambes qu'elle doit en faire autant [...] lui coller la tronche contre la cheminée mais on aura tout vu, c'est au père qu'un séjour en prison ferait les pieds, ou le cul, selon ses collègues de cellule [...]

Il ne reconnaissait pas son propre vocabulaire. Plus elle avançait sur le collier de perles de bois, toutes peintes de motifs pieux et parachevé par une croix chrétienne en argent, plus il lui semblait ardu de ne pas vociférer ses mots accusateurs. Lorsqu'elle arriva au bout de son histoire comme de ses prières, le feu derrière ses paupières l'obligea y pincer ses doigts un instant après quoi il se sentit plus serein, totalement décrispé, renfoncé dans son siège, un sourire assuré et paternaliste sur le visage.

"Vous parlez de crises de convulsion pour lesquelles Rachel n'a jamais été suivie. Vous avez manifestement ignoré de graves signes de maladie neurologique durant toute son enfance et vous venez de me décrire un acte d'extrême violence physique réalisé par votre époux sur votre fille."

Il s'appuya des coudes sur le bureau, plus avancé vers Marie, menaçant.

"Si quelqu'un ici a sa place en prison, c'est peut-être vous et votre mari. Vous pensez que ça entacherait votre nom, comme vous dites ?" Un rictus méprisant. "Vous avez beau pleurer dans mon bureau, si votre gamine passe la fin de ses jours en taule, ou entre mes murs, ce sera votre faute."

Quoiqu'il n'ai pas le droit de prendre position sur ses patients, il n'aimait pas Rachel pour ce qu'elle avait fait. Mais il aimait sûrement ses parents encore moins. Il redevint alors tout à fait professionnel.

"Merci pour ces éclairements. Si nous avons d'autres questions à poser, je les ferai parvenir par le secrétariat. Vous serez notifiée de ma décision par courrier du préfet dans les jours à venir."

Il se leva pour enjoindre Marie à quitter les lieux, appelant Olivia pour l'escorter au dehors. Une fois seul, il consulta les résultats d'analyse qu'il avait enfin reçus. Les neuroleptiques étaient totalement filtrés par son corps, sans effet.

Fait chier, pensa-t-il. Je vais avoir besoin de l'avis d'Hermann.

*

Elle était à demi assoupie, entièrement nue, allongée sur le ventre. Lui ne dormait presque jamais en dehors de quelques siestes grapillées dans sa voiture et trois ou quatre respirations ronflantes après la jouissance. Il travaillait sur ses dossiers médicaux à la lumière de son chevet. Une voix lui parvint à ses côtés, lascive, fatiguée.

"... tu ne te reposes jamais, H. ?"

Puis avec elle, plus traînante encore, une main remontant le long de sa cuisse. Il l'interrogea.

"H ?"

Elle s'était saisie de sa virilité et se dressait sur son autre main pour l'embrasser, repoussant légèrement le dossier ouvert sur ses genoux. Son visage et son esprit à lui, contrairement à son corps qui recevait avec chaleur cette progression, se faisaient plus confus. Elle minaudait encore.

"... H comme handsome ... comme Hermann ... comme Henry ..."

Il l'arrêta d'un vent de panique et la repoussa sur le côté avec vigueur. Ce fut son tour d'être affreusement confuse, les yeux écarquillés sur cette réaction soudaine et défensive.

"Qu'est-ce qui te prend ?
- Qui sont tous ces gens ?!"


Il hurlait, ça ne lui ressemblait pas. Il n'avait aucun contrôle sur lui-même.

"Qui ça, tous ces gens ?
- Que tu appelles H !
- Je comprends rien !
- Répète ce que tu viens de dire, Laeticia !
- H comme handsome, handsome, le surnom que je te donne ! Ca va pas la tête ?!
- Tu as dis quelque chose, après ! Hermann, et Henry !
- Mais non !!"


Elle se leva à la hâte et s'emballa dans un large pull d'université.

"Sors de chez moi !! vilipendât-elle."

Il était trop perdu pour faire quoi que ce soit d'autre, de toutes façons. Avait-il entendu correctement ? Se moquait-elle de lui ? Etais-ce tout ce travail qui lui montait à la tête ? Savait-elle pour ... ? Il se rhabilla et sortit les chaussures à la main, veste sous le bras, et encore en train de remettre ses chaussettes. De la fenêtre lui parvint le dossier qu'il avait apporté. Celui de Rachel. Il le rassembla à la hâte et regagna sa voiture. Que venait-il de se produire en lui ? Quelle digue avait rompue ?

Il ne rentra pas chez lui, et préféra se rendre dans un dinner ouvert 24h sur 24 où il commanda un grand café. Repoussant les démons qui donnaient l'air de s'échapper de l'affaire Fräzer, il préféra potasser ses conférences sur la sismothérapie.

*

"La patiente demande à vous voir. Elle ne veut pas manger."

Il soupira. Depuis que Rachel était plus calme, on ne pouvait pas juste lui coller de la pâte dans la sonde nasale pour toute nourriture. Elle avait gagné le droit de manger humainement - mais donc, de refuser de manger aussi. Il était arrivé en retard ce matin et n'avait pas fini toute sa paperasse mais il était effectivement temps qu'il fasse le tour des chambrées, et il se mit en route dans les couloirs rétroéclairés de son service. Tout ce blanc avait fini pas le rendre hypersensible aux autres couleurs. Le propre brun de ses yeux lui donnait parfois l'impression de virer au jaune poisseux.

Lorsqu'il arriva, elle était manifestement distraite par des éléments dans la pièce. Il décida de ne pas l'acculer derechef sur les visions qu'il lui devinait pour ne pas déclencher une nouvelle crise de panique, et profita d'enfin pouvoir lui parler plus sereinement.

"Bonjour Mademoiselle Fräzer. Vous êtes toujours à l'hôpital psychiatrique d'Innsmouth de Brahms, je me suis déjà présenté, vous vous souvenez ? C'est le début de votre troisième jour ici."

Il ne mentionna pas l'entrevue de la veille avec sa mère.

"Je sais que ces premiers jours ont été très difficile pour vous, nous avons eu du mal à vous stabiliser, les neuroleptiques et benzodiazépines n'étaient pas efficaces comme ils le sont sur les autres patients. Je crois qu'avec les décontractants ça va un peu mieux, vous êtes d'accord avec moi ?"

Il n'attendait pas vraiment de réponse.

"Bon. Je voudrais vous informer que j'ai statué sur votre personne. Je vous ai déclarée non responsable pénalement en raison de votre instabilité mentale. Cela veut dire que vous ne ferez pas de prison."

Puis un sourire, il croisa les jambes.

"Cela veut aussi dire qu'à partir d'aujourd'hui vous allez devoir être internée dans mon service."


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Dim 26 Nov - 21:20

Marie Brohers
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J'ai 52 ans et je vis à Saint-Anthony , Idaho, Etats-Unis. Dans la vie, je suis professeur d'une  école pour fille religieuse et je m'en sors normalement. Sinon, grâce à ma malchance, je suis mariée au pasteur et je le vis plutôt moyennement bien .

- A eu deux enfants : Edwards en 1962 et Rachel en 1964.
-Voit très régulièrement son fils et ses petits enfants.
-Apprécie énormément son travail.
-S’inquiète pour Rachel et lui envoie de l’argent en secret depuis 1984.
Le visage grave Marie se courbe dans son chagrin pour pleurer entre ses mains. Les accablements du docteur sont si désagréables et tranchant qu’elle ne peut rectifier aucun de ses mots. A chaque tentative il abrégeait les choses jusqu’à ce que l’infirmière lui montre la porte de sortie. Effaré, effrayé par ce qu’il venait de dire elle quitta les lieux avec le regard humide d’émotions. Un instant en descendant les escaliers extérieurs de la grande entré principale elle se retourna pour observer le bâtiment qu’elle compara dans sa tête à un énorme monstre qui venait d’avaler sa propre fille. Perturbée Marie  se heurta à quelque chose. Projetée vers l’arrière elle mis un instant à réaliser que la dite chose était en fait une personne. Un jeune homme pour être plus précis.

-Oh mon dieu, désolé… Je , je ne regardais pas devant moi.

Celui-ci, visiblement agacé se ravisa dans sa colère lorsqu’il constata que le visage de la femme lui rappelait quelque chose. La dame en ce qui le concernait ne semblait pas le reconnaître. Encore plongée dans les atrocités du Docteur, Marie se réfugiai dans une fuite paniquée. Le jeune homme la suivi l’air intrigué.

- Vous avez pu voir votre fille ? Ils viennent de vous refuser la visite a vous aussi ? Je vous ai vu ce matin !
Interloquée, Marie se retourna brusquement et observa plus distinctement le jeune homme. Effectivement il s’agissait de celui qui avait fait esclandre ce matin dans le hall d’accueil.  Regardant un peu autour d’elle le souffle court, Marie se calma et le regarda un peu précautionneuse.

-Non je n’ai pas pu la voir. Je n’ai vu que son médecin et il m’as simplement rappelé des réalités difficiles à entendre…

Les larmes lui remontant dans les yeux elle s’essuya un peu avant que ça ne puisse couler. Marie n’avait jamais rien souhaité de tout cela pour son enfant et s’en voulait maintenant éperdument…
-Je dois y aller je suis désolée…
Se retournant instantanément Marie souhaita rejoindre le parking mais l’homme l’arrêta à nouveau et sortie de sa poche une plaque policière mettant en évidence son nom et une photo vieillissante de ses traits de jeune homme aujourd’hui mieux construit.

-Non s’il vous plait madame, je suis policier. Ma petite amie s’est faite internée il y a deux jours dans cette institution et je n’ai toujours  pas pu la voir, il ne me donne aucune informations. Je suis inquiet car cet hôpital couvre plusieurs rapport d’incidents étranges… Et depuis deux jours que je traine dans ce hall je découvre que beaucoup de visiteurs repartent bredouille sans pouvoir voir leur proche. J’aimerais monter un rapport, vous voudriez bien m’aider s’il vous plait ? J’ai convaincu l’autre jeune femme qui n’a pu voir son père.  Je voudrais juste reccueillir votre témoignage, vous pourrez rester anonyme si vous le souhaitez.

Observant avec vigueur la carte du policier c’était bien formel, il l’étais et ne mentais pas. De plus, le classique du modèle de ses lunettes l’amenait à penser que c’était un gentil garçon . Elle accepta.
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Dim 26 Nov - 22:23

Rachel
Fräzer

J'ai 26 ans et je vis à Brahms, Etats-Unis. Dans la vie, je suis secrétaire d'archivage d'une société et je m'en sors normalement. Sinon, grâce à ma chance, je suis célibataire et je le vis plutôt bien.

- Elle voit régulièrement un homme avec qui elle entretient des relations sexuelles. Il est amoureux d'elle mais pas elle.
-Elle est mal a l'aise à l'idée de faire rentrer quelqu'un dans sa sphère privée.
- A de bons contacts avec sa mère / plus aucun avec son père.

-Rachel Rachel Rachel… Voyons ! Comme si c’est vous qui décidiez ici.

Un rire grave de gorge imprégna la pièce alors que l’infirmière était partie avec un sourire en prétendant qu’elle allait prévenir le docteur. L’émission du midi sonnait toute sa morne intention de raviver l’attention de ses auditeurs vieillissant, le bruit lui cognait dans la tête presque autant que le rire de ce qui était assis sur la chaise non loin de la télévision. Fermant les yeux contre son épaule elle tentait de reprendre son calme alors qu’elle comprenait doucement que la personne qui était assise sur cette chaise n’existait pas. La respiration difficile, l’une de ses narines lui laisse l’impression désagréable que l’air lui émerise la chair. La retenu que lui imposait les contentions depuis maintenant de longue heures, lui laissait d’infernal courbatures qui lui donnait envie d’hurler. Cela lui brûlait tellement les muscles qu’il lui prenait parfois entre deux respirations d’avoir de violents spasmes dans les avants bras. Se concentrant sur sa respiration elle entendait encore cette affreuse voix.

-Bon, vous n’êtes visiblement pas décidé aujourd’hui Rachel, ce n’est pas grave, nous nous reverrons ce soir.

Laissant ses yeux fermement clos elle serrait ses poings autour de ses contentions pour se convaincre qu’il n’existait pas. Il n’existait pas. Pourquoi voyait-elle cette affreux bonhomme ? Cela la perturbait. Jusqu’à maintenant elle ne voyait que LUI. Pourquoi voyait-elle d’autres personnes maintenant ? Le claquement de la porte la rassura et elle ouvrit enfin les yeux sur une chambre qui n’abritait qu’elle et cette télé au programme hébétant. Cela décrispa son son corps dans ce lit qui devenait inconfortable. En soufflant et reprenant son calme, tout un tas de questions lui revenait dans la tête. Depuis combien de temps était-elle ici ? Que s’était-il réellement passé sur ce parking ? Allait-elle perdre son travail ? Cette question lui remonta les larmes. Que ferait-elle sans travail ?

La question l’envahi puis aussi rapidement qu’elle était apparu, elle disparu à nouveau dans les divagations de son esprit. En réalité dans le reflet de la télé elle se devinait en train de saigner du nez, seulement, elle ne pouvais vraiment constater cela de ses doigt. Agacée elle regarda ailleurs, terrifiée qu’à nouveau des voix se fassent entendre sans qu’elle ne puisse savoir d’où elles proviennent. Détaillant la chambre, cette endroit était angoissant et follement triste. L’attente paru durer des années lumières, attente durant laquelle Rachel cru entendre de petits chuchotements narquois. Ainsi, elle laissait son attention s’accrocher de temps à autre à des points invisible dans la pièces. Le docteur arriva alors pincé de sévérité. Il entra comme une bombe et cela fit sursauter Rachel, elle qui l’attendait tant n’était plus certaine de vouloir le voir quant il fut devant elle prêt à s’installer.Le regardant, elle se força à rester concentrer sur lui et à paraître normal. Les poings serré autour de ses sangles elle bougea à nouveau ses jambes sous les couvertures de son lit. Ses pieds devait être bleus tellement elle sentais les sangles serrées.

-Bonjour, oui je m’en souviens...
-TU MENS !
Son visage se crispa de surprise comme si quelqu’un venait de lui crier derrière la nuque. Essayant de rester le plus lisse possible, elle se souvenait vaguement avoir vu cet homme. Sa présence ne la rassurait pas en tout cas. Au fur et a mesure qu’il parlait elle se souvenait qu’il l’avait questionné et qu’après qu’il soit partie on l’avait attachée et droguée de calmants. Rien que de s’en rappeler son regard enfla de méfiance à son égard. L’air mielleux de demander son avis la crispa tandis qu’elle restait silencieuse.

-Si tu sais que ça a été difficile pourquoi tu ne me détache pas connard ?!

Quand il sembla vouloir se convaincre qu’elle allait mieux avec tous les calmants qui lui injectait un petit rire nerveux lui échappa. Bref et timide, il n’en tiendrais peut-être aucune rigueur. Eh puis ce rire fut bientôt oublié, balayé par la dur réalité qui venait de lui tomber sur la tête. Le visage crispé, elle aurait voulu pleurer lorsqu’il annonça en souriant qu’elle était instable mentalement et devrait rester là. Les trois premiers jours avait déjà été si durs qu’elle ne s’imaginait pas rester ici plus longtemps, et pourtant… Rongeant son frein elle baissa les yeux sur son draps puis regarda par la fenêtre au verre teinté qui pourtant ne dissimulait pas l’ombre des barreaux qui l’assiégeait. Les larmes lui montèrent encore dans les yeux et elle regarda à nouveau le docteur une fois qu’elle les eu ravalé.

-D’accord… et donc que va-t-il se passer ? Je vais rester attachée comme un animal, pour être goinfrée de décontractant jusqu’à ce que la mort m’emporte ?

Sa voix douce et clair était empreinte d’un sarcasme mesuré et plus terrifié qu’agressif. Le simple fait d’y penser la poussait à désirer la mort. Même si elle se connaissait avoir l’esprit perturbé elle ne pensait pas mériter sa place parmi les fous… Mais l’expérience de ces trois jours avait eu l’effet de lui apprendre comment fonctionnait cet endroit et que la valeur de sa parole avait régressé. C’était humiliant mais il fallait maintenant être plus intelligent.

- De quoi je souffre docteur ? J’aimerais comprendre…

Sur ses lèvre s’affichèrent une expression curieuse pincé de méfiance et d’une pointe de mépris face à son inaction devant la douleur de ses prescriptions maltraitantes.

Jo'
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Jo'
Mar 23 Jan - 10:54

Henry Cellier
J'ai 47 ans et je vis à Brahms, Etats-Unis. Dans la vie, je suis psychiatre et je m'en sors bien. Sinon, grâce à ma chance, je suis en couple et je le vis plutôt de manière compliquée.

Extrait d'état civil |
Né le 10 juin 1943
Epouse en 1964 Benedict Layfield (décédée en 1970).

Brochure de l'hôpital d'Innsmouth de Brahms |
Il obtient son diplôme de psychiatre en 1968 et fait deux ans de spécialisation en traumatologie auprès de survivants de la guerre du Vietnam.
Psychiatre behavioriste.


Hermann Càrter
J'ai 47 ans et je vis à Brahms, Etats-Unis. Dans la vie, je suis psychiatre et je m'en sors bien. Sinon, grâce à ma chance, je suis célibataire et je le vis plutôt bien.


Extrait d'état civil |
Né le 06 octobre 1943

Brochure de l'hôpital d'Innsmouth de Brahms |
Il obtient son diplôme de médecine en 1968 et poursuit sa formation dans des séminaires en sismothérapie.
Il est professeur à l'Université de médecine de Brahms.
Psychiatre psychanalyste.
TW : sexualité

"D’accord… et donc que va-t-il se passer ? Je vais rester attachée comme un animal, pour être goinfrée de décontractant jusqu’à ce que la mort m’emporte ? De quoi je souffre docteur ? J'aimerais comprendre ..."

Une palpable irritabilité lui parcourait la nuque. Il comprenait qu'elle avait été sévèrement traitée, probablement pis que de nombreux patients ici, et il avait la conscience professionnelle de savoir qu'elle avait été victime de négligences médicales. L'avoir mise en salle capitonnée la première nuit, livrée à elle-même pour arracher ses fils - d'ailleurs, il fallait qu'il s'entretienne avec Hermann à ce sujet, puisqu'il n'avait pas répondu au courrier qui lui était adressé ; il en ajouta une note dans son esprit. Puis l'avoir sondée pour supprimer toute nécessité de manipulations. C'était barbare, oui. Mais si Henry ne faisait pas dans la dentelle y compris parce qu'il en avait une aversion particulière, tout ne découlait pas de cela. Après tout, c'était vrai qu'il protégeait son équipe en la droguant. C'était aussi vrai que, faute de personnel, on ne pouvait pas prendre deux heures pour elle toute seule afin de la faire simplement manger. C'était la dure loi de l'institutionnalisation. Alors le docteur prit sur lui, soupira longuement, tentant sur le même ton bienveillant avec lequel il l'avait saluée.

"Il semble que vous soyez atteinte de schizophrénie avec un délire de persécution. Le traitement pour cette pathologie ne fait pas effet sur vous. Mais, tout n'est pas perdu. Rien ne permet d'affirmer pour l'instant que vous devrez passer votre vie internée." Puis très rapidement et tout bas, pour qu'elle l'entende sans qu'elle puisse en être sûre. "Malheureusement."

Il regardait à son tour vers l'extérieur : derrière les vitres légèrement obscurcies par le filtre teinté, on apercevait les barreaux, et des arbres touffus. Un soleil gelé venait tristement faire miroiter les saletés sur le carreau. Le ciel était blanc. Blanc, blanc, blanc. Tout était blanc ici, et vu d'ici. Parfois, les cheveux grisonnants du médecin paraissaient tout à fait translucides, nivéens.

"Un de mes collègues pratique et étudie la sismothérapie. C'est encore un traitement expérimental sur des cas comme le vôtre, dont les résultats sont très variables. J'aimerais cependant encore vous garder sous mes soins - je pense que nous n'avons pas encore tout essayé en thérapie cognitivo-comportementale et que nous avons besoin de plus de temps pour explorer. Voir si, avec un accroissement de votre autonomie ici et les calmants, vous pouvez progresser en séances de psychothérapie."

Mais surtout, il refusait de livrer la patiente à Hermann sans avoir fait le maximum de son côté : d'une parce qu'il avait envie de gagner le bras de fer médical qui se jouait autour de ce cas complexe, et aussi car il était convaincu que ses expériences débridées attireraient un jour des ennuis à son service. Quoi qu'il en soit, il se leva et toisa un instant la patiente avant de défaire les liens qui l'entravaient aux poignets et aux chevilles.

"Si vous résistez à nouveau et menacez mon équipe, nous ne vous détacheront plus, précisa-t-il."

Il avait bon espoir que les entraves médicamenteuses la rendraient suffisamment molle pour ne pas mettre en danger le service infirmier.

"Vous avez accès aux toilettes dans votre chambre. On va venir vous retirer votre sonde urinaire. Mais faites en sorte de garder votre perfusion, s'il vous plaît. Autrement, il faudra que nous vous repiquions."

Il ne su alors pas bien ce qui lui fit remarquer qu'elle avait l'âge, ou à peine plus, de certaines élèves de fac. Elle ressemblait un peu à Laeticia, la façon dont la blouse ouverte tombait sur ses formes le fit penser à elle. Il n'avait plus eu de nouvelles depuis l'incident - mais il n'était plus du tout certain de ce dont il s'agissait. Non, vraiment, il ne remettait pas du tout la dispute. Y en avait-il eu ? Il se rappelait vaguement la main quêtant entre ses cuisses mais plus ce qu'il s'était produit ensuite, ni où il avait fini la nuit. Cette idée, et le corps abandonné de Rachel devant lui le troublèrent visiblement.

"Bon. Nous allons convenir d'un rendez-vous régulier." Ce n'était pas régulier avec Laeticia, c'était soudain, elle appelait et il ouvrait la porte pour la trouver nue derrière celle-ci. Peut-être qu'il était rentré chez sa compagne ensuite ? Non, il avait ouvert les yeux le matin dans son lit à lui, fait rare. Sa voix était tout à fait fébrile, une crise de confiance en sa mémoire mêlée à un désir dont il ne comprenait pas l'origine. "Vous me verrez deux fois par semaines, ainsi que la psychologue."

Il tourna le dos d'un mouvement de blouse et se précipita au dehors. La tension sexuelle quitta derechef son corps, comme si quelque chose en la patiente éveillait mépris et envie ainsi que sa mère lui brassait une haine inexplicable. Il pensa au chapelet avec agacement, il pensa aux traces du cuir sur les bras de la patiente avec honte, il pensa à ce qu'Olivia disait de possessions et histoires de diable. Non. Il était juste très, très fatigué. A ce stade de fatigue il est normal d'être chahuté par ses émotions. Il s'en alla quérir un café.


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