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LE TEMPS D'UN RP

De pluie et de sang • Dinamite

Dinamite
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Dinamite
Dim 15 Oct - 22:35

Ashild Vekeldottir
Ashild Vekeldottir est la fille du Jarl de Skorravik.

30 ans, c'est une guerrière accomplie et cheffe des Vikings. Elle s'est battue pour en arriver là, et mériter sa place.

Pourtant, Ashild n'en doute pas un instant: si son père la savait tribade, il la tuerait de ses propres mains.

L'amour saphique lui étant refusé par les traditions ancestrales, seuls la sécurité de son peuple, la prospérité des serfs de son père et Seigneur, et la satiété de sa famille lui importent.

Ashild est un peu trop fière, sanguinaire, tête-brûlée, mais bonne vivante, avec un côté plus mélancolique et doux, le cœur sur la main avec ses proches. Elle vit et combat pour offrir l'abondance à la population de son village bien-aimé.

Avatar Assassin's Creed  .
​Ashild regarda la personne qu'elle venait de tirer de l'intérieur de l'armoire, et gisait à présent à ses pieds, recroquevillée et tremblotante. L'un de ses guerriers la tourna vers elle, et elle put se rendre compte qu'il s'agissait d'une femme plutôt âgée. Certainement pas une combattante. Le femme sanglotait et se tassait sur elle même en reniflant, n'osant pas lever le regard vers elle. Ashild avait beau avoir l'habitude de ce genre de réaction chez ses ennemis, elle ne put retenir un grognement de dépit. 

Elle ne comprenait pas bien ce qui se passait, elle n'avait pas confiance en ces anglais fourbes et perfides, mais ce n'était pas cette créature  - qui peinait à se redresser tant la peur agitait ses membres de tremblements - qui allait l'attaquer. En quelques secondes, Ashild avait pu arriver à cette conclusion. Et à peine quelques secondes plus tard, avant même qu' Olaf le Sage ne traduise ses paroles aux anglais, la Dame du château se précipita vers elle.

Immédiatement, Ashild leva son arme pour se protéger, croyant à une attaqué de la jeune femme, mais elle fut surprise lorsque celle ci se pendit à son bras, le visage déformé par la douleur, sa longue chevelure écarlate se répandant en désordre sur ses épaules. Son vêtement était à présent presque aussi rouge que ses cheveux, et sa peau aussi pâle que les murs de la chambre. 

La Dame anglaise se mit à balbutier des explications, des supplications, sa main agrippant faiblement le bras musclé d'Ashild. Ses doigts glacés hérissèrent les poils clairs de la cheffe viking qui ne put retenir un frisson. Sans avoir besoin de traduction, Ashild lisait la détresse dans l'œil valide de le jeune femme. Sa souffrance aussi était visible à la crispation de ses traits, la sueur froide qui roulait sur ses joues d'une pâleur effrayante, et la faiblesse grandissante de sa main qui tenait le bras d'Ashild comme si sa vie en dépendait. 

Ashild se sentait perdue. Elle ne comprenait pas ce qui se passait, mais de toute évidence le désarroi de la Dame était du à la vieille femme qui était allée se cacher plus loin en gémissant et en pleurant. Sans doute la Dame Rouge avait-elle peur pour elle, elle devait tenir à elle. 

Lorsqu'Olaf finit de traduire les paroles de la jeune femme, la respiration de celle-ci n'était plus qu'un faible souffle, son regard rivé dans celui d'Ashild - une supplique. La cheffe viking observa un instant les lèvres de la jeune femme qui commençaient à bleuir, ne réussissant à en détacher le regard. Ashild ne savait plus comment réagir, comme paralysée par le froid qui lui parcourait la peau, la ou la main glacée de la jeune Dame anglaise s'accrochait à elle.

Soudain, la jeune femme épuisée tomba à genoux devant Ashild, qui suivit le mouvement pour la soutenir. Elle avait oublié que cette femme était son ennemie. Elle avait oublié qu'elle s'apprêtait à la pourfendre quelques minutes - ou quelques heures ? - plus tôt. A cet instant elle ne voyait qu'une femme aux portes de la mort et qui s'agrippait à elle pour quémander sa clémence. Une femme qui lui avait courageusement tenue tête, tout en se sachant condamnée. Une femme qui se battait pour son peuple, tout comme elle. Une femme, tout simplement.

- N'y a t-il pas de guérisseur dans ce château? Demanda-t-elle d'une voix forte, s'adressant aux anglais qui se trouvaient dans la pièce. 
Pourvu qu' Olaf se dépêche de traduire ses paroles!

Lorsqu' Asild se tourna de nouveau vers la jeune Seigneur anglaise, elle vit avec effroi son oeil valide se fermer et la jeune femme pousser un rale d'agonie, avant de s'effondrer à moitie en travers de son bras. Sans hésiter, Ashild la receptionna  et la releva le plus délicatement possible. D'un pas énergique, elle s'approcha du lit, repoussa d'une main ferme les draps souillés, avant de déposer son fardeau sur le matelas taché de sang, avec douceur.

Puis, se tournant vers ses hommes, elle ordonna:

- Erik, va chercher l'Homme Sorcier au plus vite! Olaf, demande à ce qu'on nous amène des draps propres et de l'eau pour nettoyer les blessures de la Dame. Vous autres, allez rassembler nos troupes, nous partons bientôt.

Lorsque tous ses hommes eurent quitté la pièce, Ashild se plia en deux, les mains sur ses genoux afin de reprendre ses esprits. Elle se sentait déboussolée, ne comprenant pas son attitude et ses propres réactions. Elle inspira de longues goulées d'air à plusieurs reprises, tentant avec peine de retrouver un rythme cardiaque normal. 

Elle venait d'être remuée au plus profond d'elle-même par la détresse d'une ennemie. Elle venait de lui sauver la vie une fois de plus dans la même journée. Et elle venait de perdre son sang froid face aux supplications et à la douleur de cette femme qui lui était inconnue la veille.

Elle allait devoir se ressaisir. Et vite. 
Avant le retour de ses hommes. 
Avant le retour au Pays du Nidaros. 
Se souvenir de qui elle était. 
Et du chemin parcouru pour mériter sa place. 

Tant qu'il en était encore temps.
Opale Or
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Lun 16 Oct - 12:51

Annlise d'Ysthierde
J'ai 28 ans et je vis dans le château de mon père, au duché de Scarborough, en Angleterre. Dans la vie, je suis dame et chevalier et je m'en sors très bien. Sinon, je suis célibataire et pure et je ne laisserais aucun homme voler mes titres ou ma gloire.

Je suis née dans la noblesse et une famille aimante, bien que ma mère soit morte en couche.
Mon père aurait préféré que je sois un garçon parce qu'il n'aurait pas eu autant à s'inquiéter de ma sécurité. Mais puisque j'étais une fille, il a demandé à son maître d'arme de m'apprendre discrètement à me défendre. J'ai dépassé toutes ses attentes en devenant une bretteuse hors pair et une guerrière habile, rusée et stratège.

A mon grand malheur, mon père est tombé malade à mes 21 ans. Sur son lit de mort, il m'a fait promettre de garder son trépas secret et de prendre sa place : il m'avait formé pour cela. Avec la complicité de mon mentor, j'ai joué le jeu malgré mon chagrin. Personne n'a rien trouvé à y redire, nos gens m'ont accordé immédiatement leur confiance.

Mais bientôt la guerre a éclaté et j'ai pris les armes pour défendre la couronne, en me faisant toujours passer pour mon père. Pendant plusieurs années, j'ai mené des troupes, perdu et gagné des batailles mais surtout arraché la victoire. La paix revenue, le roi m'a fait mandée pour m'attribuer les honneurs dû à un chevalier de son royaume et j'ai été contrainte de révéler mon identité.

Le scandale s'est répandu à toute l'angleterre et on m'a vite surnommée La Dame Ecarlate. Les nobles ont crié à la trahison, ont demandé à ce que je sois exécutée pour mon crime, mais le roi m'a accordé sa grâce. Pour mes exploits et pour la paix du royaume. J'ai pu conserver mes titres, ma châtellerie et vivre en paix parmi les miens. Hélas, j'ai bien vite compris que ce n'était qu'une façade puisque les seigneurs voisins n'ont pas hésité à m'attaquer, établir des sièges et harceler mes positions. Tous ont appris à leur dépent ce qu'il en coûtait de s'en prendre à mes terres et à mes gens.

Mais j'ai payé le prix fort de leur dernier assaut...

De pluie et de sang • Dinamite - Page 2 Ahnlys11

La vision d'Annlise se troubla. Le visage de la viking qui l'accompgnait dans sa chute se para d'un voile blanc, d'abord léger et translucide comme de la gaze puis opaque. La Dame lutta contre l'inconscience, poussa un cri silencieux contre son corps qui l'abandonnait mais rien n'y fit : ses forces ne faisaient que fuir. Elle les sentait presque s'écouler avec son sang le long de son flanc, rejoindre le sol et l'y attirer irrémédiablement. Sombrer, de plus en plus loin, dans une mer froide d'indifférence. Elle ne pouvait s'en empêcher, ne trouvait plus aucune prise dans le néant, rien pour remonter. Jusqu'à ce qu'elle se sente soulevée, irradiée par la chaleur d'un corps près du sien, et qu'une larme ne s'échappe de ces cils clos : après avoir lutté seule contre la mort pendant si longtemps, quelqu'un allait prendre le relais. Elle pouvait se reposer.

Et ce repos ne serait pas éternel.

~*~

Gunhild n'avait assisté aux échanges qu'à travers les voix des différents protagonistes. Tremblante dans l'armoire de sa Dame, une main plaquée sur la bouche pour contenir ses sanglots, elle attendait patiemment que les sauvages quittent les lieux pour sortir et s'occuper de ses blessures. En comprenant que le château se rendait aux envahisseurs, en entendant une épée -sans doute celle de sa Dame- tomber, elle ferma les yeux, priant Dieux que les vikings partent réclamer leur dû loin d'ici. Qu'ils retournent dans leur terre maudite et les laissent tranquilles.

Quand un coup brusque secoua l'armoire où elle était cachée, elle ne put retenir son cri, de surprise comme de terreur. La suite ? Elle fut trop rapide pour sa pauvre cervelle. Une main la tira au grand jour, la jeta au sol et tonna à son oreille. Des démons ! Des démons parlant le langage du Diable ! Sûre que son heure était venue, son vieux corps douloureux d'avoir été ainsi malmené par des mains aussi puissantes que cruelles, elle se replia sur elle-même et pria Dieu en sanglotant. Que sa mort soit rapide. Qu'il ait pitié de son âme. Qu'il protège la petite en son absence. Oui, qu'il ne la rende pas trop triste de cette fin. Mais le coup fatal ne vint jamais, remplacé par la voix brisée de sa protégée.

Gunhild redoubla de pleurs, humiliée d'être la cause des suppliques de sa Dame. Elle aurait voulu lui dire de ne pas s'abaisser à cela pour elle, qu'elle n'était qu'une vieille nourrice qui avait déjà vécu sa vie et ne méritait pas tant d'égard. Elle aurait voulu lui dire de ne pas pleurer, de ne pas être triste. Elle aurait voulu lui dire, avec un doux sourire, de simplement fermer les yeux, de ne pas regarder la lame la transpercer, et qu'en un riende temps, tout serait terminé. Qu'il n'y avait pas à en faire un drame. Mais la peur l'en empêchait, car en vérité, elle avait peur de la mort. Gunhild n'avait pas le courage de sa Dame et elle ne voulait pas mourir.

Aveuglée par la peur, elle rampa pour pleurer sur sa honte contre le mur.
Ô Dieu, s'il était possible de disparaître...

La première à réagir à l'appel de la cheffe viking fut Isolde. Quand elle comprit que la montagne blonde voulait sauver la Dame d'Ysthierde, une lueur d'espoir éclaira son monde. Dès que les derniers viking eurent déserté la chambre, elle trouva le courage de bouger, lâcha les vêtements qu'elle avait préparé et courut chercher dans la pièce voisine le matériel que les médecins et Gunhild avaient utilisés, deux semaines plus tôt, pour sauver la vie de leur Dame. Elle rassembla le tout dans une marmite creuse qu'ils avaient utilisés pour faire bouillir des linges qu'ils utilisaient pour refaire régulièrement les bandages autour de la plaie et se dépêcha de revenir tout déposer près du lit.

Là, elle trouva Gunhild toujours prostrée contre le mur, terrifiée par ce qu'elle venait de vivre, et la grande viking qui essayait de se faire petite, visiblement en proie au doute. Ainsi vulnérable, elle lui rappelait énormément la Dame d'Ysthierde lorsqu'elle se retrouvait seule, sans personne à impressionner. Isolde se mordit la lèvre, ne sachant pas trop ce qu'elle pouvait faire de plus. Son regard se porta alors vers l'âtre éteint et la fenêtre ouverte aux quatre vents. Il fallait rallumer le feu, empêcher le froid d'entrer. Elle ne pouvait pas soigner sa Dame, parce qu'elle ne savait pas comment recoudre une blessure et que la vue d'autant de sang la ferait tourner de l'oeil, mais elle pouvait être utile autrement. Beren était en train de sauver les soldats, alors elle pouvait bien faire sa part. Avant de partir, il lui avait assuré que tout irait bien et elle ne l'avait pas cru, mais au final, peut-être avait-il raison.

Se raccrochant à cette idée, elle s'approcha de la guerrière, sentant son courage fondre à chaque pas qu'elle hasardait vers elle. Son coeur battait à tout rompre, mais elle se força à continuer, à ne surtout pas baisser les yeux vers sa lame et ses mains tâchées de sang, à ne pas penser au fait qu'elle pouvait sûrement la tuer d'un simple revers de main. Aux yeux d'Isolde, la cheffe viking était plus proche de la géante que de la femme. Elle lui toucha quand même le bras pour attirer son attention, mais ne put retenir un sursaut quand ses yeux perçants se posèrent sur elle. Les mains d'Isolde se mirent à trembler et elle sentit les larmes lui monter aux yeux. Néanmoins, elle parvint à désigner la cheminée du doigt.

"I-Il faut ra-rallumer le feu. V-vous pouvez l-le faire ?"

Devant la visible incompréhension de la géante, isolde chercha des yeux son traducteur, qui hélas était parti. La jeune fille se mordit à nouveau la lèvre, réfléchissant à vive allure à comment se faire comprendre, avant de mimer par des gestes maladroits ce qu'elle demandait. Elle pointa la viking, puis les braises dans la cheminée, attrapa une aiguille courbe et la marmite, plongea le petit outil dedans et pointa à nouveau la cheminée.

"Le feu. Pour faire bouillir l'eau. Empêcher le mal de se poser sur l'aiguille."

Isolde jeta un regard à Gunhild, mais cette dernière semblait toujours en état de choc. Il fallait vraiment que la géante comprenne ! Et les aide. Malgré sa peur, la blanchisseuse lui retourna un regard plein d'espoir.

"S'il vous plaît..."


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Ven 20 Oct - 11:01

Ashild Vekeldottir
Ashild Vekeldottir est la fille du Jarl de Skorravik.

A 30 ans, c'est une guerrière accomplie et cheffe des Vikings. Elle s'est battue pour en arriver là, et mériter sa place.

Pourtant, Ashild n'en doute pas un instant: si son père la savait tribade, il la tuerait de ses propres mains.

L'amour saphique lui étant refusé par les traditions ancestrales, seuls la sécurité de son peuple, la prospérité des serfs de son père et Seigneur, et la satiété de sa famille lui importent.

Ashild est un peu trop fière, sanguinaire, tête-brûlée, mais bonne vivante, avec un côté plus mélancolique et doux, le cœur sur la main avec ses proches. Elle vit et combat pour offrir l'abondance à la population de son village bien-aimé.

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Ashild avait renvoyé ses hommes afin de se remettre de ses émotions.

[ltr]Émotions qu'elle ne parvenait pas à comprendre. Pourquoi avait t-elle flanché? Comment se faisait t-il qu'elle ait ressenti autant d'émotion quand la jeune anglaise s'était pendue à son bras? 

Elles étaient ennemies. Si leurs chemins s'étaient croisés sur le champ de bataille, elle n'aurait aucunement hésité à la tuer. Si elle avait été menacée par elle ou si la jeune femme avait osé s'en prendre aux siens, Ashild l'aurait réduite en charpie sans la moindre hésitation. Elle ne représentait rien, si ce n'était le peuple ennemi contre lequel elle se battait depuis tant d'années.

Alors pourquoi Ashild avait-t-elle été bouleversée quand celle-ci s'était agrippée à son bras? Pourquoi avait-elle eu peur pour elle quand elle s'était évanouie dans ses bras? Et pourquoi autant de sollicitude pour l'amener à son lit en essayant de bouger le moins possible son corps qui semblait si frêle dans les bras robustes de la cheffe viking?

Voilà les questions qu'Ashild se posait, tout en observant le mouvement léger dans la pièce tandis que la jeune servante anglaise quittait la chambre, sans doute pour obéir aux ordres qu'elle venait de donner. Tout en reprenant le contrôle de sa respiration, Ashild essayait de trouver des réponses à ses propres interrogations.

La détresse dans le regard de la jeune Seigneure anglaise l'avait frappée tout d'abord. Elle lui avait rappelé son propre regard vers l'homme qui avait provoqué son frère aîné en duel alors que celui-ci était blessé après une rude chasse dans la forêt entourant leur village. Elle était jeune à l'époque, et pas encore la combattante qu'elle était aujourd'hui, mais elle était sûre que ses yeux exprimaient la même supplique d'épargner l'être aimé. 

Puis la confiance que la jeune femme avait placée en elle. La confiance qu'elle était capable de clémence, sinon elle ne se serait pas abaissée à supplier une guerrière qu'elle considérait comme une barbare.

La spontanéité avec laquelle elle avait été prête à rabaisser son honneur pour plaider la cause de la vieille dame, sans doute son aïeule. Ashild avait senti une douleur sourde dans sa poitrine et elle reconnaissait la marque de la jalousie. Elle aussi aurait aimé avoir quelqu'un pour qui elle aurait été prête à tout perdre. Quelqu'un qui serait prêt à tout perdre pour elle. 

L'émotion l'avait étreinte tandis que la jeune femme se pendait à son bras comme si Ashild détenait le pouvoir absolu et le lui reconnaissait. Cette dépendance qu'elle avait vu dans le regard de la Dame Rouge juste avant qu'elle ne perde connaissance était quelque chose de nouveau. Cette confiance aveugle lui avait plu. 

Et tout ça était complètement idiot.[/ltr]
[ltr]
Comme tout viking elle se devait d'être loyale envers ses compagnons et impitoyables envers ses ennemis.
Elle avait toujours agit ainsi, afin de protéger son peuple. Seuls les ennemis qui se rendaient sans conditions avaient la vie sauve. Et la jeune Seigneure l'avait défiée à plusieurs reprises. Elle avait fini par se rendre mais après des pourparlers qui n'avaient pas lieu d'être. Ashild devait absolument se ressaisir rapidement au risque de perdre la face devant ses hommes. 

Lorsque la jeune servante du château lui toucha le bras, elle la regarda avec dureté. Qu'avaient donc ces anglais maudits à venir se prendre à son bras de la sorte? Si elle avait pu accepter le contact de la mourante, il fallait qu'elle mette rapidement une distance avec les autres, qu'ils ne s'imaginent pas pouvoir l'approcher de la sorte sans conséquences. Et qu'est ce donc que la jeune fille baragouinait dans son dialecte anglois? A présent qu'Olaf ne se trouvait plus dans la pièce elle ne savait comment communiquer avec les anglais. 

Elle s'apprêtait à repousser la jeune fille qui insistait, mais le regard de détresse que celle-ci jeta sur sa maîtresse l'adoucit. Elle semblait juste vouloir la sauver. Et elle avait besoin d'Ashild pour cela. La cheffe viking observa le manège de la jeune servante et compris que celle-ci lui demandait de rallumer le feu dans l'âtre. [/ltr]

[ltr]Ashild hésita. [/ltr]
[ltr]Elle n'avait pas d'ordres à recevoir de la jeune servante. Mais le temps de la Dame Rouge était compté et il n'y avait pas de temps à perdre si elle voulait tenter de la sauver. Et elle voulait la sauver. Elle ne savait pas encore pourquoi, mais pour le moment, elle ferait ce qu'elle pourrait pour. Elle réfléchirait plus tard. 

S'avançant vers la cheminée, elle fut soulagée de constater que l'âtre contenait encore assez de bois pour faire une belle flambée. Des pierres pendaient juste à côté de l'âtre et Ashild s'en empara pour allumer le feu. Il allait aussi falloir obstruer la fenêtre qui avait volée en éclat afin qu'une nouvelle bourrasque ne vienne pas éteindre le feu de nouveau. Elle fit signe à la jeune fille, lui indiquant la fenêtre, puis en soufflant en direction du feu. Elle espérait que la servante comprendrait ses mimes, et que quelqu'un capable de les comprendre toutes deux viendrait vite les rejoindre. La barrière de la langue était une frustration dont elle n'avait pas l'habitude.

Un regard sur la Dame Rouge la fit paniquer. Son visage était presque translucide, ses draps complètement trempés de sang, ses lèvres bleues et sa respiration si faible soulevait à peine le tissu sur sa poitrine. A cette vision, Ashild se sentit désemparée. Où se trouvait le sorcier qu'elle avait envoyé quémander? Où se trouvait le guérisseur de ce château? Ou étaient les serviteurs de la jeune femme? 

Regardant autour  d'elle, elle vit la vieille dame pour qui la jeune mourante avait donné ses dernières forces, toujours prostrée dans le fond de la pièce. La colère remua ses tripes et elle se dirigea vers elle d'un pas ferme. Elle empoigna la vieille anglaise et la remit sur pieds, avant de la pousser vers le lit de sa maîtresse.

Puis, lui montrant les ustensiles que la jeune servante avait ramené tantôt, elle lui ordonna:

- Soigne -la! Arrête de pleurer et rends toi utile! Ton seigneur a besoin de toi, alors soigne-la!
 
La colère.
La colère d'Ashild s'éveillait à nouveau. Et c'était bon signe. Cela voulait dire que la guerrière en elle reprenait le contrôle.
Elle n'agissait jamais mieux que sous le coup de la colère. 

Elle n'avait pas faibli. [/ltr]
Elle redevenait elle-même.
Opale Or
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Dim 29 Oct - 18:58

Annlise d'Ysthierde
J'ai 28 ans et je vis dans le château de mon père, au duché de Scarborough, en Angleterre. Dans la vie, je suis dame et chevalier et je m'en sors très bien. Sinon, je suis célibataire et pure et je ne laisserais aucun homme voler mes titres ou ma gloire.

Je suis née dans la noblesse et une famille aimante, bien que ma mère soit morte en couche.
Mon père aurait préféré que je sois un garçon parce qu'il n'aurait pas eu autant à s'inquiéter de ma sécurité. Mais puisque j'étais une fille, il a demandé à son maître d'arme de m'apprendre discrètement à me défendre. J'ai dépassé toutes ses attentes en devenant une bretteuse hors pair et une guerrière habile, rusée et stratège.

A mon grand malheur, mon père est tombé malade à mes 21 ans. Sur son lit de mort, il m'a fait promettre de garder son trépas secret et de prendre sa place : il m'avait formé pour cela. Avec la complicité de mon mentor, j'ai joué le jeu malgré mon chagrin. Personne n'a rien trouvé à y redire, nos gens m'ont accordé immédiatement leur confiance.

Mais bientôt la guerre a éclaté et j'ai pris les armes pour défendre la couronne, en me faisant toujours passer pour mon père. Pendant plusieurs années, j'ai mené des troupes, perdu et gagné des batailles mais surtout arraché la victoire. La paix revenue, le roi m'a fait mandée pour m'attribuer les honneurs dû à un chevalier de son royaume et j'ai été contrainte de révéler mon identité.

Le scandale s'est répandu à toute l'angleterre et on m'a vite surnommée La Dame Ecarlate. Les nobles ont crié à la trahison, ont demandé à ce que je sois exécutée pour mon crime, mais le roi m'a accordé sa grâce. Pour mes exploits et pour la paix du royaume. J'ai pu conserver mes titres, ma châtellerie et vivre en paix parmi les miens. Hélas, j'ai bien vite compris que ce n'était qu'une façade puisque les seigneurs voisins n'ont pas hésité à m'attaquer, établir des sièges et harceler mes positions. Tous ont appris à leur dépent ce qu'il en coûtait de s'en prendre à mes terres et à mes gens.

Mais j'ai payé le prix fort de leur dernier assaut...

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Isolde ferma les yeux et se signa avant d'embrasser la petite croix qui ne quittait pas son cou : la viking ne l'avait pas tuée et elle était en train de décrocher les pierres pour rallumer le feu. Dieu soit loué, pensa-t-elle, et sans attendre la fin des gestes de la géante, elle hocha vigoureusement la tête et se dirigea vers la fenêtre. Le sol jonché de bris de verre s'avérait dangereux mais elle n'avait pas le temps de tout nettoyer, aussi avança-t-elle avec précaution entre les éclats miroitants et les perles de pluie pour ne pas glisser. Pas sûre qu'on se donnerait autant de mal pour la soigner que sa Dame...

Cette dernière ne bougeait plus sur son lit, comme si tout rêve l'avait abandonnée. Ce n'était pas bon signe. Isolde n'avait pas assisté à beaucoup de morts dans sa vie, mais elle avait déjà vu des cadavres et savait reconnaître les signes du trépas. La Dame d'Ysthierde n'en était pas loin... Alors la jeune blanchisseuse brava sa peur de prendre une flèche et, en se collant aux murs, délia les lourdes tentures de part et d'autre de la fenêtre, plongeant en quelques secondes la chambre dans l'obscurité. De ce côté, plus aucune lumière ne filtrait, ni aucun vent. Les sons de l'extérieur s'étouffèrent peu à peu, ne leur parvenant plus que comme un écho lointain.

L'atmosphère devint pesante et dans les ténèbres, la tension grimpa d'un cran. Isolde n'aimait pas se retrouver dans le noir, encore moins quand Beren n'était pas là pour lui tenir la main, mais ce fut pire encore quand les pleurs de Gunhild furent remplacés par la rage de la géante. Isolde frémit, tout son courage la quittant, tandis qu'elle longeait le mur pour aller allumer quelques bougies, tournant lâchement le dos à la scène qui se déroulait près de l'âtre. La petite blanchisseuse ne pouvaut rien faire pour sa vieille compagne, si ce n'était prier, ce qu'elle fit, en sentant une larme de peur rouler sur sa joue.

~*~

La soudaine pénombre tira la vieille femme de ses lamentations. Le visage baigné de larmes, elle osa un regard au-delà de la ligne de ses genoux et constata que l'on avait fermé les lourds rideaux. Son coeur se serra : sa Dame détestait cela. Elle lui avait demandé de ne jamais obstruer la fenêtre tant qu'elle ne serait pas de nouveau sur pieds ou passée de l'autre côté. Elle voulait pouvoir voir le jour en se réveillant, se souvenir qu'il existait un monde à l'extérieur des murs de pierre et qu'elle devait guérir pour sentir à nouveau le soleil sur son visage. Gunhild pensait surtout que sa protégée avait peur de se réveiller dans un tombeau, trop marquée par la mort de son père et de l'atmosphère capitonnée qui avait régnée dans cette chambre à ce moment.

Alors pourquoi avait-on fermé ?

Elle voulut protester, demander à Isolde de rouvrir, mais une masse affolante la saisit d'abord, la secoua et la traîna sans qu'elle ne comprenne un mot de ce qu'elle racontait. De nouvelles lamentations s'échappèrent de ses lèvres, pensant que s'en était fini d'elle. Ses yeux peinèrent à s'habituer à la pénombre mais à travers les rayons blafards qui tombaient sur le lit depuis la porte défoncée, elle comprit. Sa protégée gisait là, le souffle rauque, la poitrine se soulevant de moins en moins. Le feu crépitait derrière elle, réchaussant son vieux dos et loin devant, Isolde rallumait les chandelles, conférant à la chambre des allures de sépulcre. La vieille femme frissonna sous le choc et l'inquiétude.

La viking continuait à s'énerver à son côté, lui collant presque dans les mains un petit chaudron avec tout un tas de bandages, de fils et d'aiguille à l'intérieur, tempêtant dans sa langue diabolique. Gunhild ne chercha pas à comprendre ce qui se passait car son esprit ne pouvait intégrer davantage que la mort imminente de sa chère petite si personne ne faisait rien.

Tout en sanglotant, la vieille dame essuya ses joues d'un revers de manche et tira un petit couteau du fatras qu'on lui avait donné, posant le reste près du lit.

"Isolde, appela-t-elle d'une voix rauque et hésitante. Fais bouillir de l'eau."

La petite blanchisseuse s'exécuta, vidant la marmite sur un guéridon avant de la remplir d'autant de brocs d'eau qu'elle avait à disposition. Et ce n'était pas beaucoup. Il aurait fallu aller en chercher au puit ou aux cuisines, mais il faudrait que cela suffise pour l'heure car sa Dame n'aurait pas le temps d'attendre aussi longtemps. La présence de la viking la gênait dans ses allers-retours pour surveiller l'eau et aider Gunhild. Elle en avait peur et dès qu'elle la sentait trop près, elle devait retenir un sursaut.

La nourrice de son côté, semblait avoir totalement oublié sa présence et la menace qu'elle représentait. Après une vague hésitation qui ne dura que le temps d'un souffle, elle saisit le col du vêtement que portait sa Dame et commença à trancher le tissus précieux à l'aide de son couteau. Mieux valait sacrifier l'étoffe que de manipuler davantage sa protégée qui avait déjà perdu trop de sang. Ainsi, Gunhild déchira rapidement le vêtement sur toute sa hauteur, s'arrêtant seulement à la naissance des hanches, et ôta ensuite les bras d'Annlise de ses manches avec beaucoup de précautions. Sa peau blanche contrastait avec le rouge profond du bandage imbibé de sang, presque prête à disparaître. Pourtant, dépouillé de son habit de fantôme, son corps n'était pas si frêle. Malgré la perte de sang et l'allitement, malgré les cicatrices lésardant ses bras et barrant une clavicule, ses muscles avaient gardés leur fermeté, dessinant une silhouette de combattante.  

En découvrant le buste de sa dame ainsi exposé, Isolde ne put retenir un glapissement indigné et porta les mains à sa bouche. C'était une chose de laisser les médecins  accéder à son corps, mais s'en était une autre de l'offrir en pâture à leurs ennemis, dont l'une d'eux se trouvait encore présente dans la pièce ! Prise de panique, la blanchisseuse se précipita pour aller couvrir la poitrine de sa dame avec un bout des draps, n'importe quoi, manquant d'envoyer valser une partie du matériel de soin posé là. Gunhild intercepta son geste avant que cela ne se produise avec humeur et la repoussa en l'invectivant :

"Apporte-moi plutôt un tampon de gaze, bougre d'ânesse ! Nous n'avons pas le temps pour les pudibonderies !"  

Isolde marqua un temps d'arrêt mais renonça à protester en allant chercher le matériel demandé, non sans jeter un regard inquiet à la viking. Saurait-ellle protéger l'intégrité de la dame d'Ysthierde de la sauvagerie de ses hommes ? Ou bien de la sienne ? Elle l'ignorait et cette simple pensée lui donnait la nausée, la poussant à détacher deux dais du lit à baldaquin après avoir donné ce qu'elle voulait à Gunhild. Ce n'était que peu de choses, des bouts de tissus face à des épées, mais c'était tout ce qu'elle pouvait faire pour préserver la pudeur de sa Dame.

La vieille nourrice grogna contre le manque de luminosité que ce geste venait d'engendrer mais passa outre pour découper le bandage souillé et vérifier sommairement l'état de la blessure. L'entaille s'étendait du creux de la taille dans une tranche nette jusqu'aux premières côtes où un large hématome colorait la peau, laissant deviner que la lame avait réussi à passer sous une chemise de mailles mais que le poids de cette dernière l'avait empêché de remonter plus loin pour atteindre le coeur et les poumons. Gunhild fut soulagée de constater que tous les points n'avaient pas sautés mais que seule la partie la plus proche des côtes s'était rouverte. Elle en épongea rapidement les contours avec les reste du bandage pour s'assurer qu'elle ne se trompait pas et finit par appuyer fermement le morceau de gaze contre la plaie, tentant d'arrêter le sang de couler en attendant que l'eau bouille et qu'elle puisse recoudre les chairs. Les muscles dessinés de la blessée se contractèrent sous la douleur et sa main chercha quelque chose à saisir, n'importe quoi, pourvu qu'elle puisse le broyer...

~*~

Dans le néant, un flash de lumière. Et une douleur cuisante, comme si la lame s'enfonçait à nouveau dans son corps. Annlise hurla sa souffrance, l'oeil grand ouvert, l'espace d'un instant. Elle n'avait plus la notion de l'espace ou du temps, ni la force de faire plus que de planter ses ongles dans les draps pour les serrer jusqu'à ce que l'inconscience la happe à nouveau.

A moitié seulement.

Elle entendit sa nourrice, lointaine, s'exclamer pour qu'on la maintienne immobile, et sentit un poids peser sur ses épaules, une main se glisser dans la sienne. Elle la serra, se focalisa sur la chaleur qui en émanait et réchauffait son corps si froid pour rester éveillée. Dans une demi conscience où elle ne comprenait rien, où elle ne pensait à rien ; rien d'autre qu'à cette main, comme une ancre dans un océan de ténèbres qui la reliait encore à la vie. Et qu'elle ne devait pas perdre de vue.

~*~

L'eau, enfin, se mit à bouilloner et Isolde se pressa pour y purifier l'aiguille.


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Mer 1 Nov - 15:11

Ashild Vekeldottir
Ashild Vekeldottir est la fille du Jarl de Skorravik.

30 ans, c'est une guerrière accomplie et cheffe des Vikings. Elle s'est battue pour en arriver là, et mériter sa place.

Pourtant, Ashild n'en doute pas un instant: si son père la savait tribade, il la tuerait de ses propres mains.

L'amour saphique lui étant refusé par les traditions ancestrales, seuls la sécurité de son peuple, la prospérité des serfs de son père et Seigneur, et la satiété de sa famille lui importent.

Ashild est un peu trop fière, sanguinaire, tête-brûlée, mais bonne vivante, avec un côté plus mélancolique et doux, le cœur sur la main avec ses proches. Elle vit et combat pour offrir l'abondance à la population de son village bien-aimé.

Avatar Assassin's Creed  .
Après avoir rallumé le feu et tiré la vieille anglaise de ses lamentations pour qu'elle vienne soigner sa Seigneure, Ashild commença à faire les cents pas dans la grande pièce. Celle- ci était à présent plongée dans la pénombre, rendant l'atmosphère lourde et pleine d'ombres. Cela ne présageait rien de bon. Ashild aurait préféré rouvrir les lourds rideaux qui condamnaient les fenêtres, mais la mourante était si froide qu'il fallait à tout prix sauvegarder la chaleur de la chambre.

La jeune servante se mit à faire des va et vient entre le lit et la cheminée. A chaque fois qu'elle passait devant Ashild elle la regardait avec appréhension, comme si elle s'attendait à tout moment à être trucidée. Ashild soupira avec amertume. Même lorsqu'on leur prouvait une bonne volonté, ces maudits anglais étaient obligés de vous faire sentir qu'ils ne vous faisaient aucunement confiance.

En observant son manège, Ashild comprit qu'elle agissait sous les ordres de la vieille femme. Celle-ci s'était enfin ressaisie et découpait à présent le vêtement de la Dame Rouge. Lorsqu'elle eut mit à nu le buste de la jeune femme, Ashild entendit la jeune servante hoqueter d'effroi et de douleur en se couvrant la bouche de ses mains. 

Ashild elle-même ne put retenir un frisson. Elle détourna les yeux, essayant de se focaliser sur la blessure de la jeune femme, qui saignait abondamment. Mais son regard ne pouvait s'empêcher de courir sur le corps de la mourante, dessinant cette poitrine pâle et ferme, les muscles bien dessinés de son ventre, ses bras bien plus robustes qu'elle ne les imaginait et les cicatrices courant sur cette peau blanche et sanguinolente. 

Lorsque ses yeux accrochèrent de nouveau la peau pâle de la poitrine de la jeune Seigneure, Ashild se força à détourner le regard, se saisit des tissus que la servante tenait dans ses mains et les jeta sur le buste de la dame. Puis elle s'éloigna du lit de celle ci, pour aller vers l'atre, tournant le dos à la mourante et la vieille femme qui allait tenter de sauver sa vie.

Ashild se mit à jouer avec son épée afin de s'occuper les mains. Elle la caressa, passant son doigt sur son emblème qui était gravé sur sa lame fidèle, qui lui avait valu tant de victoires. Un ours polaire tenant dans sa main un coquelicot. Sur le feu, le chaudron seulement à moitié plein chauffait lentement. Derrière Ashild, la vieille dame nettoyait les plaies sanglantes de la Dame Rouge. Plus que jamais cette appellation lui allait comme un gant. Entre sa chevelure de feu et le sang dont elle était recouverte, sa peau si blanche paraissait cadavérique. 

Soudain, un hurlement retentit, et Ashild sursauta, laissant tomber son épée dans le feu de l'âtre.

Elle se retourna vivement, tandis que la vieille femme criait un ordre dans sa langue aux sons trainants. En s'approchant du lit, Ashild comprit que la jeune Seigneure venait de pousser le cri de douleur qui résonnait encore à ses oreilles. 

Observant que la vieille femme continuait à nettoyer les plaies en essayant de lui demander quelque chose, et voyant la main de la malade tâtonner dans le vide, elle comprit ce qu'on attendait d'elle. D'une pression qu'elle voulut délicate, elle maintint les épaules de la Dame immobiles. Puis, elle attrapa sa main pour éviter qu'elle ne vienne toucher ses plaies et déranger la vieille femme dans ses efforts pour la soigner.

Aussitôt, la jeune femme agrippa sa main avec force et se mit à la broyer tandis qu'on nettoyait ses plaies. Retenant une grimace, Ashild comprit qu'elle devait grandement souffrir, et instinctivement elle serra doucement la main qu'elle tenait entre la sienne afin de lui transmettre du courage. Les doigts de la jeune femme étaient glacés, et d'une légère caresse, Ashild tanta de les réchauffer.

Enfin, l'eau ayant bouilli, la jeune servante y plongea un outil qu'Ashild ne connaissait pas. Comme une minuscule lame de couleur argentée. Quand elle la ramena à la vieille femme, celle ci la prit délicatement et en piqua les chairs de la malade. A plusieurs reprises, la femme plongea le petit outil dans la peau et la chair de sa maîtresse et l'en ressortit. La malade se tordait de douleur, mais les choses semblaient tourner mal. A plusieurs reprises, les chairs se déchirèrent avant que la femme ne réussisse à les unir, le sang giclant des plaies et compliquant la tâche de la soignante. 

A ce rythme là, la malade se viderait totalement de son sang avant même qu'on n'aie refermé ses plaies!

Pendant quelques minutes encore Ashild observa les efforts vains de la vieille femme pour recoudre les plaies. Les mains rougies par le sang, la sueur coulant abondamment de son front dans ses yeux, elle semblait perdre pied et paniquer. Elle n'y arrivait pas, et sa patiente risquait de perdre la vie. 

Sans plus réfléchir, Ashild pressa une dernière fois la main de la malade, avant de retirer sa main de la sienne. Elle courut vers la cheminée, où la lame de son épée était toujours plongée dans les flammes, et à présent rougeoyante. Elle s'en saisit et se précipita vers le lit de la mourante. Poussant la soignante sur le coté, incapable de lui expliquer ce qu'elle allait faire, la langue faisant barrière entre elles, elle prit sa place devant la Dame Rouge.

Elle le savait, elle s'apprêtait à faire souffrir la Dame d'une douleur effroyable. Mais elle espérait que ça irait vite. Et que ça lui laisserait une chance de survivre. C'est ainsi que les Vikings soignaient de telles blessures. Des deux mains, elle s'empressa de replier les chairs afin que la déchirure semble refermée, puis, sans attendre, elle appliqua sa lame brûlante sur toute la longueur de la plaie, et l'y appuya de longues secondes. Il y eut un bruit horrible, tel un crépitement, puis une odeur de chair brûlée. 

La jeune malade eut un sursaut horrible, poussa un cri déchirant puis retomba inerte sur son lit trempé de sang, de sueur et de larmes. Ashild retira sa lame une fois que celle- ci devint froide. La plaie était enfin refermée. Rouge, boursouflée, la peau brûlée faisait peine à voir. Mais le sang avait enfin cessé de couler. 

Épuisée par l'effort, par la peur de voir la jeune femme s'éteindre, Ashild avait du mal à parler. Pourtant, elle se pencha vers la jeune malade pour vérifier son pouls, tenant délicatement son poignet entre ses doigts. Elle lui murmura à l'oreille: "je suis désolée". 

Puis, se tournant vers les deux femmes présentes dans la pièce elle leur dit:

- Il faut lui donner à boire. Et elle mima le fait de boire. Beaucoup d'eau. 

Tandis que les femmes se regardaient, Ashild vit avec soulagement la porte s'ouvrir sur plusieurs personnes. Olaf et deux autres de ses guerriers revenaient enfin, avec le sorcier Viking. Celui-ci allait enfin prendre la relève auprès de la jeune malade! Plusieurs anglais entrèrent dans la pièce en même temps qu'eux.

- Knud le sorcier ! J'ai refermé la blessure sanglante de la dame anglaise avec mon épée. Te restes t'il de l'onguent d'herbes magiques qui empêche le feu des maladies de se répandre dans le corps? 

D'un geste autoritaire elle empêcha tous les hommes d'avancer plus avant dans la pièce, à part Knud le sorcier qui la suivit près du lit. Délicatement, elle souleva le drap qui recouvrait la plaie afin que le sorcier puisse l'examiner. Elle resta abasourdie face à ce qu'elle vit. 

Son emblème, son écu, était gravé par le feu dans la peau de la jeune anglaise. 

Elle resta un long moment à le contempler, tandis que Knud auscultait la jeune anglaise. Elle ne releva la tête que lorsque le sorcier lui assura que son intervention avait sans doute sauver la vie de la jeune femme, et qu'a présent elle avait principalement besoin de repos pour s'en remettre. 

Toute cette journée lui avait donné matière à réflexion, mais ce n'était pas le moment de s'attarder sur les pensées qui se bousculaient dans sa tête. Elle ordonna d'évacuer la chambre, ne laissant près de la malade que le sorcier, les deux femmes qui étaient là depuis le début de l'intervention, et un anglais qui semblait être un guérisseur. 

Puis après un dernier regard vers la Dame rouge, elle quitta elle-même la pièce pour rejoindre ses hommes qui fêtaient leur victoire. 

Elle allait devoir réfléchir. 
Et prendre des décisions.
Mais pour l'heure elle allait reprendre le commandement de ses troupes.

Bien que ses pensées ne quittent pas la pièce de la jeune Dame qu'elle espérait voir survivre et guérir rapidement. 
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Lun 27 Nov - 22:30

Annlise d'Ysthierde
J'ai 28 ans et je vis dans le château de mon père, au duché de Scarborough, en Angleterre. Dans la vie, je suis dame et chevalier et je m'en sors très bien. Sinon, je suis célibataire et pure et je ne laisserais aucun homme voler mes titres ou ma gloire.

Je suis née dans la noblesse et une famille aimante, bien que ma mère soit morte en couche.
Mon père aurait préféré que je sois un garçon parce qu'il n'aurait pas eu autant à s'inquiéter de ma sécurité. Mais puisque j'étais une fille, il a demandé à son maître d'arme de m'apprendre discrètement à me défendre. J'ai dépassé toutes ses attentes en devenant une bretteuse hors pair et une guerrière habile, rusée et stratège.

A mon grand malheur, mon père est tombé malade à mes 21 ans. Sur son lit de mort, il m'a fait promettre de garder son trépas secret et de prendre sa place : il m'avait formé pour cela. Avec la complicité de mon mentor, j'ai joué le jeu malgré mon chagrin. Personne n'a rien trouvé à y redire, nos gens m'ont accordé immédiatement leur confiance.

Mais bientôt la guerre a éclaté et j'ai pris les armes pour défendre la couronne, en me faisant toujours passer pour mon père. Pendant plusieurs années, j'ai mené des troupes, perdu et gagné des batailles mais surtout arraché la victoire. La paix revenue, le roi m'a fait mandée pour m'attribuer les honneurs dû à un chevalier de son royaume et j'ai été contrainte de révéler mon identité.

Le scandale s'est répandu à toute l'angleterre et on m'a vite surnommée La Dame Ecarlate. Les nobles ont crié à la trahison, ont demandé à ce que je sois exécutée pour mon crime, mais le roi m'a accordé sa grâce. Pour mes exploits et pour la paix du royaume. J'ai pu conserver mes titres, ma châtellerie et vivre en paix parmi les miens. Hélas, j'ai bien vite compris que ce n'était qu'une façade puisque les seigneurs voisins n'ont pas hésité à m'attaquer, établir des sièges et harceler mes positions. Tous ont appris à leur dépent ce qu'il en coûtait de s'en prendre à mes terres et à mes gens.

Mais j'ai payé le prix fort de leur dernier assaut...

De pluie et de sang • Dinamite - Page 2 Ahnlys11

Elle avait froid. Elle n'avait plus de forces, ni pour ouvrir les yeux, ni pour crier. Pourtant, la douleur de son flanc ne cessait de la tourmenter. Son sang était remplacé par une encre froide et noire qui la glaçait jusqu'à l'os. Annlise flottait dans les ténèbres, savolonté réduite au seul fait de ne pas abandonner. De supporter le supplice encore un moment. Et puis elle trouva un îlot sur lequel se réchauffer, grâce auquel espérer.

Une larme roula au coin de son oeil. Sa nourrice l'avait trouvée et elle tenait sa main. Elle l'appelait comme elle lavait fait pendant les deux dernières semaines, l'enjoignait à leur revenir. Elle pouvait le sentir à travers la pression exercée sur ses doigts, la douceur dans la manière d'envelopper sa main. Sa nourrice l'avait trouvée et elle ne la laisserait pas seule. Annlise en était soulagée. Pour les autres, elle affronterait toutes les morts du monde.

Elle ignorait que sa nourrice s'acharnait sur ses plaies et causait sa souffrance.
Elle ignorait que la main qui la gardait en vie était celle de son ennemie.

Quand la main la quitta et qu'on murmura à son oreille, elle n'eut pas le temps de réaliser que ce n'était pas de l'anglais : le feu la consuma, comme une morsure à laquelle elle ne pouvait échapper. Ses veines s'embrasèrent soudain et toute sa force lui revint pour un instant, un dernier cri déchirant.

Et puis le néant.

~*~

Gunhild et Isolde s'étaient reculées, impuissantes et horrifiées devant le sort que la viking avait réservée à leur Dame. Elles se tenaient serrées l'une contre l'autre, le coeur battant et les mains tremblantes, priant pour que le feu cautérise la plaie sans tuer, et que Dieu ait pitié de la Dame d'Ysthierde. Le bruit de la chair brûlée mêlé à l'odeur arrivèrent au bout de la résistance de la jeune blanchisseuse. Elle sentit la nausée lui monter et se jeta à genoux près du pot de chambre pour vomir ses tripes en pleurant.

Elle ne réalisa que des renforts étaient arrivés qu'en sentant Beren la soulever pour l'amener à l'autre bout de la chambre et essuyer son visage en murmurant des mots d'encouragement. Il avait le visage crispé et le regard triste. Mais il était vivant et de nouveau avec elle. Isolde se réfugia dans son cou pour y pleurer sa détresse.

De son côté, la vieille nourrice peinait aussi à sortir de sa sidération et de ses prières. Le médecin de famille des Ysthierde attendit qu'elle retrouve ses esprits pour l'interroger sur l'état de la Dame. La vieille femme lui expliqua tout dans les grandes lignes, en insistant sur le fait qu'elle avait agi exactement comme la dernière fois pour recoudre les plaies, mais que cela n'avait pas suffi. Le médecin ne prit pas la peine de lui dire que les chairs devaient être trop endommagées pour supporter d'autres points et s'approcha du lit, la laissant à sa culpabilité.

Il ne parlait pas plus la langue des envahisseurs qu'eux la sienne mais pour le bien de la fille du Seigneur, il collabora avec leur sorcier pour appliquer les derniers soins et vérifier que la plaie était bien refermée. Il constata surtout que si la vie de la Dame était sauve, la méthode employée risquait de lui laisser de lourdes séquelles. Il était trop tôt pour qu'il se prononce, alors il se tut, mais à ses yeux, la peau et la chair scellées ensemble ne retrouveraient jamais leurs pleines fonctionnalités. De son avis, il aurait mieux valu laisser la petite s'éteindre que de subir un tel supplice, surtout pour se réveiller aux mains des barbares, marquée par leur emblême comme une vulgaire esclave. Mais puiqu'on ne lui demandait pas son avis, il acheva de nettoyer les plaies à l'eau claire, regarda d'un mauavis oeil la pommade que le sorcier appliqua sur les chairs meurtries et refit un bandage digne de ce nom.

Quand il en eut terminé, il céda la place à Gunhild et se laissa tomber sur une chaise dans un coin, résigné à leur sort. La nourrice reprit place près du lit de sa protégée après s'être lavée les mains et posa un baiser sur son front.

"Je suis navrée, mon petit, je n'ai pas réussi à vous sauver..."

Sa voix, comme un murmure, portait toute sa tristesse et sa culpabilité mais aussi tout son amour. Devant l'absence de réaction d'Annlise, elle laissa retomber le silence et s'affaira à lui redonner une allure présentable. Délicatement, elle épongea son visage et l'essuya d'un linge humide et répéta l'opération tout le long de son corps en fredonnant tout bas de longues prières.
Isolde la rejoignit peu de temps après avec dans les bras une chemise de nuit propre au col brodé de perles. Toutes deux l'enfilèrent tant bien que mal à la blessée et en profitèrent pour changer ses draps.

"Tu n'es pas restée avec Beren ? lui demanda soudain la vieille femme en soutenant Annlise pour laisse à Isolde le soin de replacer les oreillers.
-On a besoin de moi ici..."

La voix tremblante de la blanchisseuse contredisait le courage de sa réponse. Pourtant elle était là et Gunhild lui en était reconnaissante. Les deux femmes échangèrent un regard douloureux mais solidaire avant de se remettre au travail. Pendant qu'Isolde mettait de l'ordre dans la chambre, Gunhild défit le bandage qui couvrait le visage de leur Dame. Les points n'avaient pas bougé. Elle nettoya le bord de la blessure qui s'étendait de la pommette jusqu'au front, coupant l'arcade, le sourcil et partiellement la paupière. Profitant de l'inconscience de la blessée, elle ouvrit son oeil et constata avec désespoir que l'iris s'était voilé de blanc, bien qu'il semble déjà cicatrisé. Cet oeil-là ne reverrait plus jamais le jour...

Avant de reposer le bandage, elle sortit un petit peigne des affaires d'Annlise et entreprit de démêler son opulente chevelure. Comme lorsqu'elle était enfant et que l'heure du repos arrivait. Ensuite, elle les tressa et s'effaça pour laisser au médecin le soin de refaire le bandage, couvrant les dégâts infligés à ce beau visage.

Les vikings partis, le calme revint dans la chambre. On entendait seulement en écho les célébrations des vainqueurs à travers les épais rideaux et l'esprit embrumé par la fatigue et la terreur. Gunhild et Isolde s'assirent à leur tour quand elles eurent fini de prendre soin de leur dame et de la pièce, vidées de toutes larmes et de toute énergie.

Dans le silence et le recueillement, la voix du médecin s'éleva soudain.

"Cachez-lui sa blessure aussi longtemps que possible."

Les deux femmes le regardèrent sans comprendre, elles n'avaient pas vu l'ours marqué au fer sur sa peau. Il leur expliqua en quelques mots brefs et froids avant de rajouter :

"Si vous voulez qu'elle vive, vous devez lui mentir. Dieu nous pardonnera."

Trois paires d'yeux se tournèrent vers Annlise, dont le lourd sommeil la protégea de leur pitié et de leur désespoir.
La seule chose qu'elle percevait encore était le vide dans sa main qui faisait frisonner son âme.


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Mar 12 Déc - 12:32

Ashild Vekeldottir
Ashild Vekeldottir est la fille du Jarl de Skorravik.

A 30 ans, c'est une guerrière accomplie et cheffe des Vikings. Elle s'est battue pour en arriver là, et mériter sa place.

Pourtant, Ashild n'en doute pas un instant: si son père la savait tribade, il la tuerait de ses propres mains.

L'amour saphique lui étant refusé par les traditions ancestrales, seuls la sécurité de son peuple, la prospérité des serfs de son père et Seigneur, et la satiété de sa famille lui importent.

Ashild est un peu trop fière, sanguinaire, tête-brûlée, mais bonne vivante, avec un côté plus mélancolique et doux, le cœur sur la main avec ses proches. Elle vit et combat pour offrir l'abondance à la population de son village bien-aimé.

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En quittant la chambre de la blessée avec ses hommes, Ashild a l'impression d'y laisser une partie d'elle-même. Elle sait que c'est ridicule bien sûr. Ça n'a rien à voir avec le fait qu'elle l'aie vue si belle dans sa chemise de nuit presque transparente, ni au fait qu'une partie si intime de son corps a été dévoilé a son regard. Pas plus au fait qu'elle lui a sauvé la vie. Et encore moins a l'impression de chaleur qu'elle croit seulement avoir ressenti en tenant la main de la jeune femme pour qu'elle ne gêne pas sa servante qui la soignait. Uniquement pour ça. Non, ça ne doit rien être de tout cela.

C'est sûrement dû à son emblème marqué à vie sur la peau de la jeune anglaise. Oui, ça doit certainement être ça. Parce qu'Ashild sait qu'elle ne peut repartir chez elle en laissant derrière elle quelqu'un qui porte son emblème gravé dans sa peau. Et qu'elle comprend donc à présent que d'une manière ou d'une autre, la vie de la jeune anglaise est liée à la sienne.

Il est possible bien sûr que la jeune femme ne passe pas la nuit, qu'elle ne survive pas à ses blessures. Cela faciliterait les choses. Pourtant, cette pensée ne parvient pas à rassurer Ashild. Peut-être même est-ce le contraire qui agite ses pensées.

Et c'est cela qui la dérange plus que le reste. Son besoin de savoir si la jeune femme va survivre. Son ennemie. Marquée de son emblème.

Ashild se secoue, et se force à penser à autre chose. Elle rejoint ses hommes qui l'attendent pour qu'elle leur donne des directives. Après un moment d'hésitation, qui ne la caractérise pas, elle prend une décision. Elle ordonne à ses hommes de fêter leur victoire comme il se doit. Ils auraient bien sûr remporté la bataille, si elle leur en avait laissé l'occasion et si la Dame Rouge n'avait pas opté pour la reddition. Et puis, c'est le moment de fêter la fin de leur moisson d'été. Dans quelques jours ils vont reprendre la route et rentrer chez eux. Et ils méritent de fêter leur courage et leur réussite comme d'habitude, sans tenir compte de ses états d'âme à elle.

Ses ordres sont clairs: ils peuvent se servir tout ce qu'ils veulent, comme il sied à des conquérants. Mais à moins qu'on ne les y oblige, ils ne doivent pas tuer les anglois des alentours.

Ses hommes n'apprécient pas tellement qu'on les limite dans leurs mouvements mais ils ont l'air de comprendre que quelque chose de différent est en train de se jouer. Et de toute manière, ils ont une discipline à toute épreuve, et les ordres de leur cheffe sont les ordres.

Avec enthousiasme, les vikings se mettent à préparer une fête digne de ce nom. Après un détour par les caves et les cuisines, ainsi que les réserves de nourriture, des tables sont mises dans la grande salle du château, et des tonneaux de vin et des victuailles circulent parmi les hommes. Les cuisiniers anglais ont été réquisitionnés - bien contre leur gré - et apportent plats et couverts aux hommes du nord. Ceux-ci se mettent à chanter à tue-tête des chants vikings et à fêter bruyamment leur victoire.

Ashild observe la scène un moment et se laisse porter par l'allégresse de ses guerriers. Leur campagne a été rude et ils méritent ce moment de détente et de joie. Ils vont avoir quelques jours pour se reposer, et surtout pour remplir les drakkars des trésors dont regorge cette terre fertile. Pour une fois, cette fin de campagne se fera sans altercations inutiles avec les résidents de cette terre. Avec leur Seigneure blessée et  sans chef à leur tête pour reprendre le combat, les vikings sont maîtres des lieux jusqu'à leur départ et vont pouvoir remplir leurs réserves sans bain de sang inutile. Du moins est-ce ce qu'espère la jeune cheffe viking.

Ashild boit avec ses guerriers quand ceux- ci portent un toast à sa santé et elle se sent le cœur bien plus léger que dans l'après-midi. Voilà sa vie, voilà ses repères. Elle va bientôt revoir sa ville, son peuple, son père et ses terres. Les femmes du nord qui vont les recevoir avec des feux de joie quand ils rentreront les cales pleines et la promesse d'un hiver moins rude à passer. Voilà ce qui fait son bonheur. Voilà sa raison de vivre. Comment a-t-elle pu être détournée de sa mission par une jeune femme mourante, aussi belle soit -elle ?

Alors qu'elle trinque avec ses hommes, le sorcier de la tribu, qui est remonté voir la malade revient lui faire son rapport.

- La Dame Rouge est toujours inconsciente, cheffe. Mais c'est uniquement la douleur qui empêche ses sens de revenir à eux. Sa vie est hors de danger. Du moins, si son médecin ne s'en mêle pas trop, ajoute-t-il en ricanant.

- Que veux-tu dire, Knud le sorcier ? Tes paroles me paraissent bien obscures.

- Le médecin semble préférer que sa jeune seigneure meure. Il refuse de coopérer avec moi. Je lui ai apporté un onguent anesthésiant pour endormir la douleur de la Dame. Mais il l'a humé et repoussé avec dégoût. Je ne serais pas étonné qu'il la laisse dépérir sans chercher à la soigner. Pourtant, elle pourrait être réveillée cette nuit déjà, s'il m'en laisse faire, par Odin!

Ashild retint son premier mouvement qui était de se lever et d'aller en découdre avec le sorcier anglais. Il suffisait d'un coup pour le mettre hors d'état de nuire et permettre à Knud le sorcier de ranimer la Dame Rouge. Mais était- ce bien ce qu'il fallait faire ? N'était -il pas mieux qu'elle s'éteigne doucement dans la nuit et qu'Ashild reprenne le cours de sa vie en oubliant cet incident qui ne serait bientôt plus qu'un lointain souvenir ?

Ashild but de nouveau, et laissa au liquide rouge sang le temps de faire son effet et de relâcher quelque peu ses sens. Le bien être l'emplit de nouveau, tandis que la chaleur se répandait dans ses veines.

Avec calme, froidement, elle fit signe à l'un de ses guerriers et l'envoya transmettre des ordres dans la chambre de la jeune Seigneure, avec Olaf le Sage pour servir d'interprète.

D'ici deux jours et deux nuits, la flotte viking repartait vers ses terres. Et la Dame Rouge ferait partie du voyage si son état le permettait, ou rejoindrait ses ancêtres, pour un voyage dont on ne revenait pas.
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Lun 25 Déc - 17:20

Annlise d'Ysthierde
J'ai 28 ans et je vis dans le château de mon père, au duché de Scarborough, en Angleterre. Dans la vie, je suis dame et chevalier et je m'en sors très bien. Sinon, je suis célibataire et pure et je ne laisserais aucun homme voler mes titres ou ma gloire.

Je suis née dans la noblesse et une famille aimante, bien que ma mère soit morte en couche.
Mon père aurait préféré que je sois un garçon parce qu'il n'aurait pas eu autant à s'inquiéter de ma sécurité. Mais puisque j'étais une fille, il a demandé à son maître d'arme de m'apprendre discrètement à me défendre. J'ai dépassé toutes ses attentes en devenant une bretteuse hors pair et une guerrière habile, rusée et stratège.

A mon grand malheur, mon père est tombé malade à mes 21 ans. Sur son lit de mort, il m'a fait promettre de garder son trépas secret et de prendre sa place : il m'avait formé pour cela. Avec la complicité de mon mentor, j'ai joué le jeu malgré mon chagrin. Personne n'a rien trouvé à y redire, nos gens m'ont accordé immédiatement leur confiance.

Mais bientôt la guerre a éclaté et j'ai pris les armes pour défendre la couronne, en me faisant toujours passer pour mon père. Pendant plusieurs années, j'ai mené des troupes, perdu et gagné des batailles mais surtout arraché la victoire. La paix revenue, le roi m'a fait mandée pour m'attribuer les honneurs dû à un chevalier de son royaume et j'ai été contrainte de révéler mon identité.

Le scandale s'est répandu à toute l'angleterre et on m'a vite surnommée La Dame Ecarlate. Les nobles ont crié à la trahison, ont demandé à ce que je sois exécutée pour mon crime, mais le roi m'a accordé sa grâce. Pour mes exploits et pour la paix du royaume. J'ai pu conserver mes titres, ma châtellerie et vivre en paix parmi les miens. Hélas, j'ai bien vite compris que ce n'était qu'une façade puisque les seigneurs voisins n'ont pas hésité à m'attaquer, établir des sièges et harceler mes positions. Tous ont appris à leur dépent ce qu'il en coûtait de s'en prendre à mes terres et à mes gens.

Mais j'ai payé le prix fort de leur dernier assaut...

De pluie et de sang • Dinamite - Page 2 Ahnlys11

Un calme oppressant régnait dans la chambre de la jeune seigneure lorsqu'un soldat viking, suivi par leur savant, firent irruption. Les chandelles avaient été éteintespour économiser la cire et permettre à chacun de se reposer après la terrible journée qu'ils venaient de vivre. Seul le feu dans l'âtre distribuait sa lumière et sa chaleur qui malheureusement ne réchauffait personne.

Le médecin n'avait pas quitté son siège près de la fenêtre et fixait les flammes d'un air absent. Il avait cessé de lutter. Depuis qu'il s'était levé en trombe le matin, depuis qu'il avait vu son fils sonner la corne d'alerte et son souffle lui être ôté par une flèche dans la gorge. Sa vie l'avait quitté en même temps que le corps de son enfant s'était écroulé sur le mur d'enceinte. Alors que lui importait de sauver la dame d'Ysthierde, maintenant qu'il n'avait plus aucune raison de vivre. Les vikings pouvaient bien le jeter du haut du donjon pour qu'il s'écrase dans la boue, plus rien ne lui importait. Au contraire, laisser la jeune dame s'éteindre valait mieux à ses yeux que la laisser voir la désolation qui s'était abattue sous ses fenêtres. Elle qui aimait tant son peuple, comme son père avant elle, elle qui avait tant donné pour les protéger, il préférait la savoir éteinte en martyre que la laisser vivre avec le vide qu'il ressentait au fond de sa poitrine. Elle avait déjà perdu sa famille, le soutien de son roi, si elle se réveillait, il faudrait lui annoncer qu'il avait aussi perdu son mentor et bientôt sa liberté...

Alors il ne bougea pas, ne trembla pas, lorsque les vikings s'avancèrent dans la pièce pour chercher son regard et celui des deux autres cloîtrées. Son regard se posa simplement sur Isolde, profondément assoupie au pied du lit de sa maîtresse. Recroquevillée sur elle-même, la tête posée contre le lit et le flanc chauffé par les flammes, elle semblait effrayée même les yeux clos. Elle se réveilla en sursautant brusquement à peine les hommes s'étaient-ils approchés. La surprise la fit écarquiller les yeux et pousser un couinement de souris en découvrant la lame d'une hachette qui brillait à la hauteur de ses yeux à la ceinture du guerrier. Elle n'osa pas bouger mais sa poitrine se souleva rapidement et elle chercha du réconfort vers la vieille nourrice, assise non loin.

Cette dernière avait regagné sa place sur un tabouret, à la tête du lit de sa Dame et elle tenait sa main dans les siennes. Elle ne l'avait pas lâché depuis qu'on les avait laissé seuls dans la chambre et elle ne lâcherait pas avant que la jeune femme ne se réveille, exactement comme elle l'avait fait à son retour de bataille. Et elle priait. Elle priait Dieu de protéger Annlise d'Ysthierde et surtout elle priait cette dernière de ne pas abandonner la lutte et de leur revenir. Elle se tut en voyant les sauvages approcher, examiner d'un coup d'oeil froid la blessée, et leur asséner des menaces de leur voix rugueuse.

Isolde étouffa un cri d'horreur derrière ses mains et sembla prête à tomber à genoux à leurs pieds pour les supplier de ne rien en faire, mais la vieille femme la devança en leur répondant d'un ton sec et pourtant chargé d'espoir :

"Elle se réveillera."

Son regard où brillait une colère silencieuse se porta vers le médecin. Il avait suivi l'échange avec désintérêt et contempla la hargne de la vieille un long moment avant de soupirer :

"Elle n'a pas contracté la fièvre. Si cela reste ainsi, elle pourrait bien se réveiller. Tout comme ne jamais le faire. Sa vie n'est plus entre mes mains..."

Sa voix laissait entendre que tout ceci le laissait indifférent. Il aurait pu proposer d'abréger les souffrances de la jeune femme immédiatement. Il aurait pu lui faire boire de la belladone pour atténuer ses souffrances et la plonger dans le sommeil éternel mais reconnut la lueur dans les yeux de la nourrice. C'était l'étincelle d'un parent qui ferait tout pour sauver son enfant, quitte à frayer avec les démons. Il ne voulait pas interférer, lui avait perdu son fils, mais il revenait davantage à la vieille de choisir le destin qu'elle voulait pour leur Dame.
A nouveau, il plongea son regard dans les flammes, insensible à tout ce qui n'était pas son chagrin.

Isolde se mordit la lèvre, craignant que la réponse du médecin déclenche quelques drames. Elle avait peur pour la vie de sa Dame mais elle craignait aussi pour la vie de ses hommes si elle s'éteignait. Dans les quelques instants où ils avaient pu se voir avant d'être à nouveau séparés, Beren lui avait confié que les soldats se tenaient tranquille à cause de l'ordre que la dame d'Ysthierde avait lancé. Elle avait donné sa capitulation, mais si elle s'éteignait... la haine des soldats brûlerait bien plus fort et ils reprendraient les armes sans hésiter, quitte à tous y rester. En tout cas, Beren le ferait, parce qu'il était courageux et fier ; et elle ne voulait pas le perdre.
Alors dans la panique de ses pensées, la petite blanchisseuse saisit la main de celui qu'ils appelaient Olaf pour la serrer entre ses paumes tremblantes. Elle leva ses yeux terrifiés et épuisés sur lui, s'interdisant de regarder l'homme qui l'accompagnait de peur de se qu'elle pourrait lire dans son regard, et le supplia dans un filet de voix :

"Si vous le pouvez... aidez-la.
- Isolde ! s'indigna aussitôt la nourrice."

Mais Isolde l'ignora et répéta sa supplique une dernière fois. La sorcellerie viking avait réussi à garder leur Dame en vie, alors elle pourrait sûrement la réveiller. Alors les soldats seraient sauvés. Beren serait sauvé. Et si Dieu le voulait, Annlise d'Ysthierde trouverait ensuite le moyen de tout arranger.


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Lun 15 Jan - 9:56

Ashild Vekeldottir
Ashild Vekeldottir est la fille du Jarl de Skorravik.

A 30 ans, c'est une guerrière accomplie et cheffe des Vikings. Elle s'est battue pour en arriver là, et mériter sa place.

Pourtant, Ashild n'en doute pas un instant: si son père la savait tribade, il la tuerait de ses propres mains.

L'amour saphique lui étant refusé par les traditions ancestrales, seuls la sécurité de son peuple, la prospérité des serfs de son père et Seigneur, et la satiété de sa famille lui importent.

Ashild est un peu trop fière, sanguinaire, tête-brûlée, mais bonne vivante, avec un côté plus mélancolique et doux, le cœur sur la main avec ses proches. Elle vit et combat pour offrir l'abondance à la population de son village bien-aimé.

Avatar Assassin's Creed  .
Les deux vikings mandatés par leur cheffe pour amener des ordres aux serviteurs de la Seigneure anglaise s'apprêtaient à quitter la pièce après avoir accompli leur mission.

L'ambiance macabre qui régnait dans la chambre ne leur donnait aucunement envie de s'attarder auprès de la malade et de ses maudits serviteurs aux têtes d'enterrement. Il semblait que les anglais n'espéraient plus vraiment un miracle qui ramènerait la jeune Seigneure à la vie. 

C'était parfait, cela leur permettrait de pouvoir repartir plus rapidement sans avoir à attendre que la blessée ne passe de vie à trépas.

Au moment où Olaf le sage se retourna pour suivre le deuxième viking, il sentit soudain quelque chose qui s'agrippait à ses doigts. Étonné il tourna son regard vers la jeune fille qui lui avait attrapé la main et le suppliait à présent d'aider sa maîtresse.

Le regard du viking s'attarda sur son corps puis sur son visage. Ses yeux laissaient transparaître une profonde fatigue, ainsi que de la détresse, mais son visage juvénile n'était pas déplaisant pour autant. Ses traits étaient assez réguliers, ses joues rondes rougissaient sous son regard et elle était dotée d'une poitrine généreuse.

Après de longs mois loin de sa maison et de sa femme, mois faits de batailles sans fin et de combats sanglants, Olaf se dit qu'il méritait bien quelques moments de distractions avant le grand voyage de retour.
Et la jeune fille qui s'agrippait désespérément à son bras n'était pas vilaine à regarder. 

Il ignora le cri de protestation de la vieille qui ne quittait pas le chevet de sa maîtresse, son regard planté sur la petite servante. Il hésita un long moment sur la réponse à donner, et ne revint au moment présent que lorsque le viking qui l'accompagnait poussa un grognement d'impatience derrière lui.

Olaf dégagea sa main de celle tremblante de la petite anglaise et répondit enfin:

- Je vais vous envoyer Knud le sorcier. S'il y a moyen de sauver votre Dame, peut-être acceptera t-il de vous aider.

Après avoir laissé courir son regard une fois de plus sur la jeune fille, Olaf se détourna pour aller tenir sa promesse et quérir Knud le sorcier. 

Il hésitait encore sur la marche à suivre. La gamine lui serait évidemment redevable et le suivrait sans doute sans protester. Et puis, le cas échéant, Olaf n'avait bien sûr pas besoin de son approbation.

Il rejeta sa crinière blonde en arrière et secoua la tête deux trois fois pour chasser de son esprit l'image de sa femme en train de l'attendre près du feu. 

Si leur cheffe avait été un homme, nul doute qu'elle aurait donné la permission à ses guerriers de se détendre auprès des jeunes anglaises du village avant de reprendre la mer. Il se demanda s'il ne devrait pas en parler à sa cheffe, Ashild. Celle-ci était encore bien jeune et ne songeait peut-être pas à cet aspect des choses. 

***

Une heure plus tard et quelques verres du breuvage anglais rouge dans le sang, Olaf fit part à Knud le sorcier de la demande d'aide des anglais.

Celui- ci haussa les épaules, occupé à remplir de nouveau son assiette. 

Il avait déjà donné, et puis, rien ne pressait. Ils ne devaient rien aux anglais après tout, et il était évident pour lui que le médecin du château préférait voir sa jeune seigneure morte. Si c'était pour qu'il interfère constamment, Knud le sorcier ne voyait aucun intérêt à se déplacer.

Les vikings se reposeraient quelques jours dans ce chateau le temps que la jeune femme meurt, et puis ils rentreraient chez eux, victorieux comme toujours. 

C'était sans compter sur Olaf le Sage qui le tirait à présent par la manche, proférant des paroles indistinctes sur une jolie compensation qui les attendait la haut, s'il acceptait de se déplacer.

Quand Ashild lui fit signe de suivre Olaf, pour tenter de sauver la Dame Rouge, Knud le sorcier se leva sans convictions de la table encore bien garnie pour suivre le traducteur, qui titubait légèrement.

Ashild suivit ses deux hommes du regard, se demandant si elle espérait que Knud réitère sa prophétie sur les chances de survie de la jeune anglaise ou si sa mort était préférable, pour mettre fin à cette moisson d'été plus rapidement, et leur permettre de tourner la page.
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Jeu 25 Jan - 18:23

Annlise d'Ysthierde
J'ai 28 ans et je vis dans le château de mon père, au duché de Scarborough, en Angleterre. Dans la vie, je suis dame et chevalier et je m'en sors très bien. Sinon, je suis célibataire et pure et je ne laisserais aucun homme voler mes titres ou ma gloire.

Je suis née dans la noblesse et une famille aimante, bien que ma mère soit morte en couche.
Mon père aurait préféré que je sois un garçon parce qu'il n'aurait pas eu autant à s'inquiéter de ma sécurité. Mais puisque j'étais une fille, il a demandé à son maître d'arme de m'apprendre discrètement à me défendre. J'ai dépassé toutes ses attentes en devenant une bretteuse hors pair et une guerrière habile, rusée et stratège.

A mon grand malheur, mon père est tombé malade à mes 21 ans. Sur son lit de mort, il m'a fait promettre de garder son trépas secret et de prendre sa place : il m'avait formé pour cela. Avec la complicité de mon mentor, j'ai joué le jeu malgré mon chagrin. Personne n'a rien trouvé à y redire, nos gens m'ont accordé immédiatement leur confiance.

Mais bientôt la guerre a éclaté et j'ai pris les armes pour défendre la couronne, en me faisant toujours passer pour mon père. Pendant plusieurs années, j'ai mené des troupes, perdu et gagné des batailles mais surtout arraché la victoire. La paix revenue, le roi m'a fait mandée pour m'attribuer les honneurs dû à un chevalier de son royaume et j'ai été contrainte de révéler mon identité.

Le scandale s'est répandu à toute l'angleterre et on m'a vite surnommée La Dame Ecarlate. Les nobles ont crié à la trahison, ont demandé à ce que je sois exécutée pour mon crime, mais le roi m'a accordé sa grâce. Pour mes exploits et pour la paix du royaume. J'ai pu conserver mes titres, ma châtellerie et vivre en paix parmi les miens. Hélas, j'ai bien vite compris que ce n'était qu'une façade puisque les seigneurs voisins n'ont pas hésité à m'attaquer, établir des sièges et harceler mes positions. Tous ont appris à leur dépent ce qu'il en coûtait de s'en prendre à mes terres et à mes gens.

Mais j'ai payé le prix fort de leur dernier assaut...

De pluie et de sang • Dinamite - Page 2 Ahnlys11

"Tu dois partir, ma fille, avait dit Gunhild d'une voix blanche."

La sentence était tombée peu après le départ des deux vikings. Isolde n'avait pas bien compris sur l'instant, tétanisée par le regard que celui qui parlait leur langue lui avait lancé. Un mélange de sucre et d'épine. On ne l'avait jamais regardé ainsi, du moins pas à sa connaissance, et elle n'était pas sûre de vouloir qu'on la regarde jamais plus de la sorte. Comme si elle avait été un fruit mûr prêt à cueillir. Ou une tarte fumant sur la table après une longue promenade sous la pluie.

Un frisson parcourut le dos de la jeune fille. L'air grave de la nourrice lui avait fait encore plus peur que l'attitude de l'interprête, raison pour laquelle elle n'avait pas contesté son ordre. Les bras chargés des draps souillés de leur dame, Isolde jeta un dernier regard à cette dernière, regrettant de ne pouvoir rester davantage à son chevet.

"Et n'oublie pas, une fois dans ta chambre, n'ouvre à personne que tu ne connais pas, rajouta la vieille femme."

Isolde acquiesça en déglutissant péniblement. Elle espérait croiser Beren sur le chemin et lui demander de venir avec elle, de la protéger, mais elle ignorait où trouver le jeune page avec toute l'agitation ambiante. Pourtant, elle n'avait pas envie d'être seule à imaginer tout ce qui pourrait lui arriver si l'un des sauvages la suivait ou forçait sa porte... Elle secoua la tête :mieux valait chasser ces idées de son esprit ou la peur serait trop lisible sur son visage et elle attirerait l'attention dans les couloirs. Précisément ce que Gunhild lui avait dit d'éviter.

Rassemblant son courage, la blanchisseuse souhaita bon courage aux deux autres, adressa une prière pour sa dame et pour elle-même et quitta la chambre seigneuriale, le coeur battant trop vite sous sa peau. Elle retint son souffle en passant devant des vikings en faction et se força à ne pas accélérer le pas outre mesure mais constata rapidement qu'à part un regard vers les draps tâchés de sang qu'elle transportait, elle ne les intéressa guère. Le reste des couloirs de l'étage étaient à peu près vides et dès qu'elle le put, Isolde emprunta les passages dérobés destinés aux serviteurs. Là seulement, elle respira un peu mieux, sûre de ne croiser aucun envahisseur...

~*~

Restés dans la chambre de leur dame, la nourrice et le médecin échangèrent un regard las. Ni l'un ni l'autre n'avait la force de s'inquiéter davantage pour Isolde. Le silence s'étendit entre eux, pesant comme un ciel d'orage. Ils en avaient trop vu, peut-être trop fait, et leur âme était aussi usée que leur corps. Gunhild reporta son attention sur sa dame et pressa sa main plus fort entre les siennes.

"Il faut nous revenir vite, Madame, murmura-t-elle. Ca finira mal si vous tardez trop..."

Il lui sembla un instant sentir la dame bouger mais quand elle releva les yeux vers son visage, elle le trouva aussi paisible que depuis que la lame rougie avait eu raison de sa conscience. Une expression terrible de douleur sur ses traits, la vieille femme recommença à prier tout bas. Pour revoir Annlise d'Ysthierde se dresser devant eux comme un rempart infranchissable, pour se réchauffer le coeur à la flamme de son âme, pour qu'à son réveil, elle soit toujours la même...

La nuit passa sur la lente litanie de vieille femme. Sa voix berça le médecin qui finit par s'assoupir, même les échos de la fête en contrebas se firent plus discrets. Puis des pas lourds se rapprochèrent. Gunhild se rendit compte qu'elle avait commencé à somnoler elle aussi. Elle se redressa à peine en avisant les deux silhouettes franchir la porte. Son regard plongea sur le visage de sa dame dont elle repoussa doucement une mèche de cheveux, ne montrant guère d'intérêt pour les deux hommes. En les sentant s'approcher, elle serra les dents mais ne dit rien, se tassant simplement près de la tête de lit pour veiller sa protégée sans les gêner.


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