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LE TEMPS D'UN RP

Aux corps et cœurs grands remèdes [ft. DarkStar]

Frida K.
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Univers fétiche : Historique
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Tournesol
Frida K.
Mar 15 Oct - 22:47

Hyriel
Radgery

J'ai 30 ans et je vagabonde entre villages et forêts, en Angleterre. Pour subsister, je maîtrise l'art de guérir et d'empoisonner, d'accoucher et d'avorter et je survis plus ou moins bien selon les aléas. Du fait de ma condition itinérante, je suis célibataire et de nature solitaire. Mes compétences médicinales et mon infirmité des jambes me valent d'être qualifié de sorcier et pris en chasse par les autorités seigneuriales et inquisitoriales.

Indépendant. Forte capacité d'adaptation et de duplicité. Joueur.
Érudit en termes de médecine, curieux, obstiné.
Persuasif et charmeur, fier, caustique, peu encombré de scrupules.
Sait être théâtral et jouer avec les superstitions pour parvenir à ses fins.
Sensible à la misère et prompt à aider les plus pauvres, ainsi que les marginaux comme lui. Il lui arrive de soigner gratuitement des miséreux. En revanche, il n'a pas de scrupules à faire payer plein pot de riches personnes s'il les sent arrogantes ou viennent lui demander des superficialités du type filtre d'amour ou des poudres pour leurs complots.

Hyriel a déjà aimé des hommes comme des femmes, peu encombré qu'il est de bonne morale religieuse, et déjà persuadé de sa damnation. S'attacher lui est difficile, puisqu'il passe sa vie sur les routes. Il n'est cependant pas impossible que la bonne personne sache éveiller en lui des sentiments durables.

Lorsqu'il a quinze ans, en 1542, une horde de routiers déferle sur son village pour le piller. L'incendie n'épargne ni la famille d'Hyriel, ni la cabane de sa professoresse. Livré à lui-même, il part en carriole de village en village et doit bien trouver comment survivre. Hyriel nourrit du reste une certaine froideur vis-à-vis des seigneurs et de la haute société, qui se font la guerre par bandes de routiers interposés ; guerres dont les pauvres paient les conséquences.

En 1557, Hyriel a dû fuir en urgence la dernière ferme où il avait été accueilli, accusé par les superstitieux du coin d'avoir empoisonné leurs troupeaux depuis que les bêtes en question étaient tombées malades. Hyriel a échappé de peu aux prévôts et gens d'armes, friands d'arrestations des prétendus serviteurs du Diable. Le règne de Marie la Sanglante est en effet particulièrement propice aux bûchers et chasses aux hérétiques de toutes trempes.

Joué avec @DarkStar
Sa présence ferait du bien à Mary, d’après sa dame de compagnie ? Oh ce serait réciproque, se dit Hyriel non sans une expression réjouie au compliment sur son esprit. Mais au fond, il entendait entre les lignes un constat plus triste : la jeune Lady manquerait-elle à ce point de personnes d’esprit autour d’elle ? De bonnes conversations et de langues capables d’humour ? Si tel était le cas, elle devait se sentir seule, voire triste… et Hyriel en fut navré.

« J’en serais très heureux. » répondit donc l’infirme entre deux béquillements toujours aux côtés d’Annabeth.

Oui, si en plus de prodiguer des soins au duc il pouvait être une bonne compagnie, Hyriel le ferait avec plaisir. Ce même plaisir avec lequel il reçut la confirmation d’avoir su trouver une démarche discrète lorsqu’il faudrait se déplacer de nuit. Mais sa mine revint à davantage de gravité aux confidences de sa guide à propos de ses doutes. Elle présentait même ses excuses et avouait sa honte.

« Il n’y a pas de mal, je vous en prie. Votre souci de Lady Mary est bien naturel. »

Et il était sincère : il ne sentait ni mépris ni agressivité chez Annabeth, seulement des craintes ordinaires face à ce qu’on ne connaît pas. Et Hyriel pardonnait sans mal à l’ignorance. Quant aux empressements de Mary, il fut à deux doigts de dire qu’en effet, il en avait déjà eu un aperçu en présence des attaquants à la sortie de la taverne ! La demoiselle n’avait pas hésité à se battre, à simuler un démon… assurément oui, elle savait ce qu’elle voulait et n’avait pas froid aux yeux ! Le guérisseur garda toutefois cela pour lui et répondit seulement d’un hochement de tête assuré ; façon de dire « c’est entendu, nous veillerons elle et moi à ne pas les laisser gagner, ces dangers ».
Sur ce, Hyriel leva un instant les yeux au plafond, cherchant ses mots pour expliquer à sa guide les motifs derrières les horribles rumeurs qui le concernaient.

« Hm, pour tout vous dire il y a plusieurs motifs. C’est vrai qu’on ne me voit pratiquement pas à la messe… Mais ce temps que je ne passe pas à l’église, je le passe à me rendre auprès des malades ou à aller faire mes cueillettes de plantes. Je ne peux pas me permettre de perdre un matin par semaine. Mais surtout… les gens sont terrifiés par ce qu’ils ne comprennent pas. Mon infirmité, certains y voient une marque du démon ou du péché. Et puis je pratique les soins. Là encore, c’est facile pour certains de mettre sur le compte de pouvoirs magiques ce qui n’est que le résultat de longues années de pratique, et de science que, eux, ne comprennent pas. Ajoutez à cela de la jalousie. » Et d’expliciter avec un rictus ironique et un clin d’œil : « Après tout, un invalide ne peut pas être plus doué qu’un bien-portant en aucun domaine que ce soit, voyons ! C’est forcément que le diable l’y aide ! »

Mais déjà, ils étaient arrivés devant la porte d’une chambre où Annabeth l’introduisit. Il régnait dans cette pièce une oppressante atmosphère, silencieuse et méphitique. La maladie planait là, et de plus craintifs qu’Hyriel se seraient déjà imaginé en compagnie des ombres de la mort. L’infirme se sculpta une expression neutre et ferme, comme un bouclier face à cette ambiance sinistre et à la mission qui l’attendait.
Il clopina vers le lit où reposait un homme pâle et hâve, les traits comme grignotés par la maladie. Hyriel poussa un soupir silencieux par le nez. Quel triste spectacle que ce seigneur et père en un pareil état… Il imaginait l’affliction de Mary.
Cette dernière apparut justement, radieuse dans une robe au rouge vif, aux éclats dorés. La voir ainsi fit renaître un sourire sur le visage du sorcier.

« Chère Lady Mary, ravi de vous voir si bien remise de nos… péripéties. » lui dit-il d’une voix très basse, comme pour ne pas déranger le silence dormant entre ces murs, ni troubler le malade.

Et à l’invitation d’Annabeth, il béquilla au plus près du seigneur alité. Par réflexe, il observait déjà l’environnement du malade, notant tout ce qui pourrait le renseigner sur son hygiène de vie. La soupe que lui donnait Mary, les verres où il se désaltérait et dans lesquels Hyriel chercha à humer d’éventuelles odeurs comme indices, la qualité des bougies et des fioles près de sa couche, la température de l’air ambiant.
Le seigneur semblait tellement dans le cirage qu’Hyriel peinait à dire s’il était ou non conscient. Dans le doute, il jugea bon de se présenter dans les formes. Il inclina donc profondément le buste et souffla avec grande déférence :

« Monsieur le duc. Je m’appelle Hyriel, je suis guérisseur et venu à la demande de votre fille. Si vous le permettez, je vais vous ausculter. »

Il guetta une éventuelle réaction. Puis prit son pouls… qu’il trouva très faible, avant d’écouter le souffle lent et encombré que dégageait sa poitrine usée. Hyriel se retourna vers Mary :

« Qu’a-t-il mangé et bu récemment ? A-t-il eu de la fièvre ? » Et un ton plus bas, étant donné le caractère malaisant mais nécessaire de la question : « Va-t-il correctement… à la selle ? »
Puis il donna de premières recommandations : « Surtout, stop aux saignées, aux clystères et lavements acides. Cela fait plus de mal qu’autre chose, vide le corps de ses forces. Il faut aussi aérer la pièce, au moins un petit moment une fois par jour. Autrement les miasmes pullulent. Et autant que possible, que vos serviteurs nettoient bien tout ce qui entre en contact avec lui. Vaisselle, linge, outils de soins. »
C’était pourtant la base, l’aération et la désinfection. Hyriel l’avait observé à force de pratique sur le tas. Et pourtant, beaucoup de savants officiels ne pratiquaient pas ces gestes élémentaires ! Certains opéraient avec les mains encore pleines du sang du patient d’avant !
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Sabrina
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Mer 16 Oct - 20:48

Mary Talbot
J'ai 22 ans et je vis à Norfolk, Pays. Dans la vie, je suis une lady et je m'en sors bien puisque j'appartiens à la noblesse. Sinon, grâce à ma malchance, je suis promise à un prétendant et je le vis plutôt mal..

soon
Aux corps et cœurs grands remèdes [ft. DarkStar] - Page 3 MaryHyr
@Frida K.

 Annabeth écouta les explications que lui donna l'infirme. Elle lui était reconnaissante quelque part, de bien vouloir lui confier quelque chose d'aussi intime que ce qu'elle lui demandait. La jeune femme écouta chaque raison pour laquelle Hyriel était catalogué de sorcier...et plus elle l'écoutait et plus elle avait l'impression de voir Mary se tenant aux côtés du guérisseur. Lady Mary allait elle, tout le temps à la Messe, priait chaque jour pour le salut de son âme ainsi que celle de ses proches mais...ce n'était jamais suffisant pour faire d'elle une bonne chrétienne.

Les cheveux blancs de Mary ainsi que ses cils et chaque poil de son corps était pour les autres la marque du démon. On le lui faisait remarquer chaque jour, à chaque fois que l'on passait devant elle ou à côté d'elle. Soudain elle se sentit bien idiote d'avoir été si méfiante vis-à-vis du nouveau venu car a peu de chose près, tous deux vivaient la même chose. Si ce n'est que personne n'osait s'en prendre à elle physiquement. C'était son statut de naissance quia protégeait mais...si elle avait été une simple fille du peuple? Aurait-on la même retenue?

"Je comprends...vous savez par bien des aspects Lady Mary et vous partagez des points communs. On murmure toujours sur le passage de ma maîtresse. Vous avez certainement deviné pourquoi. Elle a beau respecter à la lettre tous les commandements de Dieu, ce n'est jamais suffisant pour certaines personnes de son entourage...mais vous découvrirez bientôt de qui je parle."

Elle avait baissé la voix de peur que les murs ne l'entendent tant elle craignait lesdites personnes qu'elle évoquait.

"J'étais loin d'imaginer que vous pouviez vivre et subir tout ce que vous me décrivez. Force est de constater qu'un monde nous sépare et...et j'espère que soigner Monsieur le duc vous permettra de pouvoir bénéficier de l'indulgence de beaucoup lorsque vous retournerez sur les chemins."

Car dans son esprit, Hyriel repartirait lorsque son travail ici sera terminé. D'ailleurs en parlant de "travail" il était temps pour ce dernier de se pencher sur le cas du Duc de Norfolk. Lady Mary venait de leur ouvrir, laissant les deux protagonistes entrer. A cet instant, Annabeth s'effaça, laissant sa maîtresse gérer la suite des événements en compagnie d'Hyriel. Elle n'était pas du tout à l'aise dans cette pièce où la Mort semblait planer. Annabeth avait vu sa mère mourir de la consomption. Cela l'avait traumatisé d'une certaine façon. Et ne sachant pas de quoi souffrait le duc, la jeune femme préférait rester à bonne distance.

Mary, elle, était soulagée de voir que Hyriel pouvait enfin examiner son père. Jetant un regard à sa suivante, elle lui adressa un sourire de circonstance avant de la remercier chaleureusement et lui demander de quitter la pièce. Mary n'aimait pas que l'on voit son père ainsi amoindri. Se retrouvant tous les deux, la jeune noble laissa Hyriel faire ce qui lui était utile et nécessaire pour pouvoir juger de l'état du duc. Elle le laisse se présenter, ce dernier émit un long gémissement mais il aurait été bien difficile de l'interpréter. Était-ce un gémissement d'attention, de douleur ou bien de protestation? Il aurait été bien complexe de le dire. Pendant un moment, Mary était restée silencieuse, mais lorsqu'Hyriel commença à lui poser quelques questions la belle s'anima telle une poupée dont on avait remonté la clé.

"Eh bien, il ne mange guère. Mâcher lui est pénible alors nous n'arrivons plus qu'à lui faire avaler des bouillons et des soupes. Mais il devient de plus en plus difficile de les lui faire avaler. Il a eu de la fièvre hier mais mère lui a fait boire une sorte de décoction prescrite par le médecin de notre famille. C'est elle qui la prépare depuis qu'il a des épisodes de fièvre. Ca fait des semaines qu'elles vont et viennent sans qu'on sache vraiment pourquoi."


Et puis, la jeune femme aux cheveux de neige écarquilla les yeux en entendant Hyriel évoquer les selles de son père ainsi que l'arrêt des saignées et des lavements. Elle était profondément gênée. Quant à l'aération de la pièce, le médecin l'avait complètement interdit, sous peine de voir les miasmes de dehors impacter plus encore, la santé du Lord.

"Mais...notre médecin nous a bien prévenu que..." Un soupire s'échappa de ses lèvres avant qu'elle se dirige vers la fenêtre et qu'elle l'ouvre. L'air frais rentra dans la pièce, allégeant subitement l'air lourd qui régnait dans la pièce. Jusque là, les conseils du médecin s'étaient révélés inefficaces alors à présent, elle devait faire confiance à Hyriel. "Je veillerai à ouvrir la fenêtre lors de mes tours de soin. Quant à la...selle, je l'ignore. C'est mère qui pourrait connaître ce genre d'information. Lorsque je la seconde, elle n'entre pas dans les détails avec moi. Je ferais passer le message à tout le monde. Le médecin de ma famille n'écoutera peut-être ma petite personne mais si j'en parle à ma mère elle le forcera."

L'air frais sembla faire un peu de bien au patient qui retrouva un peu de couleur. Clignant des yeux, le duc arriva à articuler quelques mots.

"Part, laisse-moi...où est ta mère ?"

Repoussant le bol de bouillon, le duc sembla s'agiter subitement.

"Père tout va bien, mère se repose."

"Cesse de m'appeler père! Pour l'amour de Dieu...où est mon confesseur? Je dois aller voir mes hommes! Et faire le tour de mes terres! Qu'on m'apporte mes vêtements!"

Bien entendu, le duc n'arriva pas à se lever. Mary essaya tout de même de l'empêcher de se lever en appuyant sur ses épaules.

"Il a souvent des accès de délire comme ça...il a l'air complètement inanimé et puis soudainement il semble perdre la tête...et délirer. Les médecins ne savent pas ce qui lui arrive."

La jeune femme essaya de faire passer les paroles sur la paternité du duc pour un délire de plus.

Frida K.
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Frida K.
Aujourd'hui à 10:31

Hyriel
Radgery

J'ai 30 ans et je vagabonde entre villages et forêts, en Angleterre. Pour subsister, je maîtrise l'art de guérir et d'empoisonner, d'accoucher et d'avorter et je survis plus ou moins bien selon les aléas. Du fait de ma condition itinérante, je suis célibataire et de nature solitaire. Mes compétences médicinales et mon infirmité des jambes me valent d'être qualifié de sorcier et pris en chasse par les autorités seigneuriales et inquisitoriales.

Indépendant. Forte capacité d'adaptation et de duplicité. Joueur.
Érudit en termes de médecine, curieux, obstiné.
Persuasif et charmeur, fier, caustique, peu encombré de scrupules.
Sait être théâtral et jouer avec les superstitions pour parvenir à ses fins.
Sensible à la misère et prompt à aider les plus pauvres, ainsi que les marginaux comme lui. Il lui arrive de soigner gratuitement des miséreux. En revanche, il n'a pas de scrupules à faire payer plein pot de riches personnes s'il les sent arrogantes ou viennent lui demander des superficialités du type filtre d'amour ou des poudres pour leurs complots.

Hyriel a déjà aimé des hommes comme des femmes, peu encombré qu'il est de bonne morale religieuse, et déjà persuadé de sa damnation. S'attacher lui est difficile, puisqu'il passe sa vie sur les routes. Il n'est cependant pas impossible que la bonne personne sache éveiller en lui des sentiments durables.

Lorsqu'il a quinze ans, en 1542, une horde de routiers déferle sur son village pour le piller. L'incendie n'épargne ni la famille d'Hyriel, ni la cabane de sa professoresse. Livré à lui-même, il part en carriole de village en village et doit bien trouver comment survivre. Hyriel nourrit du reste une certaine froideur vis-à-vis des seigneurs et de la haute société, qui se font la guerre par bandes de routiers interposés ; guerres dont les pauvres paient les conséquences.

En 1557, Hyriel a dû fuir en urgence la dernière ferme où il avait été accueilli, accusé par les superstitieux du coin d'avoir empoisonné leurs troupeaux depuis que les bêtes en question étaient tombées malades. Hyriel a échappé de peu aux prévôts et gens d'armes, friands d'arrestations des prétendus serviteurs du Diable. Le règne de Marie la Sanglante est en effet particulièrement propice aux bûchers et chasses aux hérétiques de toutes trempes.

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D’un acquiescement sobre, le visage grave, Hyriel accueillit les révélations d’Annabeth à propos de Mary. Rien qui ne le surprenait, pour tout dire. Ils devaient essuyer le même genre de bêtises et quand la gent avait décidé de votre malédiction, vous auriez pu être plus pieux que le pape, vous restiez maudit.
Le visage du sorcier s’éclaira de nouveau, cependant, aux espoirs de la jeune femme. Après tout oui, on le laisserait peut-être tranquille s’il apportait son savoir à un duc ? Mais encore faudrait-il y arriver. Il ne vendrait pas la peau de l’ours avant de l’avoir… soigné.

« Ma foi, espérons-le. Et d’ici-là, je me réjouis de la complicité de Lady Mary. Vous avez vu juste : il ne nous a pas fallu longtemps pour nous apercevoir que nous partagions certains ennuis. »

Il espérait toutefois qu’ils ne partageraient pas que cela. Qu’au fil de son séjour, il aurait l’occasion d’en apprendre davantage sur ce qu’aimait faire la jeune femme de ses journées, sur ses aspirations, ses centres d’intérêt et toutes choses propres à nourrir de bonnes conversations.

Hyriel adressa un sourire reconnaissant à Annabeth avant qu’elle ne s’efface pour laisser place à Mary. Sans tarder, le guérisseur s’installa aux côtés de la jeune noble, au chevet du malade. Ses gémissements ne disaient rien qui vaille ; avait-il seulement entendu les mots qu’Hyriel lui adressait ? Le sorcier fit en tout cas comme si, politesse oblige.
Toute son attention se tourna alors vers les indications de Mary. Des bouillons. Des décoctions du médecin de famille. Hm. Hyriel, lèvres pincées, mâchouilla l’intérieur de sa joue. L’idéal serait qu’il échange avec la mère de Mary à propos du contenu précis des potions, mais si la duchesse ignorait les raisons véritables de sa présence ici, la chose était impossible.
Son esprit embrumé ne fut pas fâché de sentir l’air frais pénétrer un peu la chambre, alors que Mary venait d’ouvrir la fenêtre. Ah ! On réfléchissait tout de suite mieux quand les miasmes s’estompaient. Quant aux sels, tant pis : il verrait bien par lui-même ce genre de choses lorsqu’il viendrait régulièrement ausculter.

Alors qu’il allait reprendre la parole, le duc s’agita. Hyriel eut un mouvement de recul et, stupéfait, écouta le triste échange entre le seigneur et Mary. L’occasion de constater par lui-même l’étendue des dégâts… En effet, cet homme déraisonnait. Et ces paroles de rejet envers sa propres fille… Hyriel en eut le cœur serré. Être repoussée ainsi, dans sa maison… Il aurait bien réconforté Mary d’une main amicale sur son épaule, mais ne se le permit pas. Seuls ses yeux s’arrêtèrent dans ceux de la jeune femme, pleins d’émotion et de soutien. Il souffla :

« Je vais tout faire pour vous rendre votre père. »

Une pointe de peine avait traversé ses mots et Hyriel s’empressa de déglutir, comme pour la chasser. Il avait plus d’une fois assisté à des scènes pareilles : des insensés agressifs, rejetant leur propre famille. Et lui-même, il avait dû bien jeune faire le deuil de son père quand les pillards avaient mis le feu à son village.
Il fourra sa tête entre ses mains le temps de chasser sa mélancolie, puis rassembla ses pensées pour exposer :

« L’idéal serait que je sache exactement ce que votre mère et le médecin lui donnent. Ou à défaut… que votre père ne prenne dorénavant plus que mes préparations. Car il ne s’agirait pas que les deux traitements se contrarient. Si je veux être sûr des effets de ce que je donne au duc, j’ai besoin que les propriétés de mes cures ne soient pas… contrecarrés par d’autres plantes. »

Ce qu’il demandait n’était pas simple, il en avait conscience, et il haussa un sourcil d’interrogation vers sa vis-à-vis.

« Quant aux soupes et bouillons, vous avez raison c’est ce qu’il y a de mieux à faire tant que votre père ne peut pas mâcher. Je vous donnerai la liste de certains aromates et condiments que l’on pourrait y ajouter pour aider au sommeil, calmer les délires et raffermir les défenses de son corps. »

Hyriel ne voulait pas s’avancer trop vite quant au diagnostic : lui aussi devait admettre ne pas en savoir assez pour l’instant sur l’organisme du malade. Autant donc commencer avec ces bases : faire tomber la fièvre, calmer les humeurs et renforcer son immunité.
Par acquis de conscience, il vérifia une dernière chose : un problème de thyroïde pouvait générer des fièvres subites et des troubles alimentaires. Il avança les mains à la base du cou du l’homme de nouveau dans le cirage. Pas de grosseur en vue… Pas de bosse suspecte. C’était déjà cela. Il faudrait chercher ailleurs.

Hyriel se redressa. Il confia à Mary toujours à voix basse : « Je vais de ce pas regagner ma roulotte si vous le voulez bien. D’ici deux petites heures Annabeth vous portera de ma part des condiments appropriés pour les potages de votre père, et de premiers médicaments. Et puis il va falloir que je rejoigne… la souillarde et les cuisines pour assurer ma couverture. » ajouta-t-il dans un demi-sourire entendu. Changement de peau en perspective. « N’hésitez pas à me faire connaître les premiers effets, et de toute façon je passerai tous les jours voir votre père, et échanger avec vous si cela vous convient ? L’on m’a dit que vous aimiez le jasmin et le lilas frais dans votre chambre. En plus de sentir bon, ces fleurs auront donc la deuxième vertu d’être de parfaits alibis de rencontre ! »

Quand les modalités furent entendues, Hyriel salua sa complice et s’en alla disparaître dans les passages discrets qu’Annabeth lui avait montrés. Mary lui manquait déjà, surtout à la perspective du travail qui l’attendait, sous les yeux méfiants des membres du château qui allaient l’inspecter. Au moins, cette affaire de fleurs permettraient de communiquer quotidiennement avec la jeune femme et son visage se détendit à ce rappel.

Il béquilla vers la grange où on avait planqué sa roulotte. Seuls Henry et lui-même en avaient les clés : nul autre membre du domaine ne devait découvrir ce véhicule bourré de plantes, de bestiaux séchés, de flacons, de grimoires médicaux et mille curiosités qui auraient trahi la véritable nature du « nouveau domestique ».
Hyriel déverrouilla la porte, passa le seuil, referma derrière lui et se mit au travail. Concentré dans son laboratoire, il se prit à espérer qu’un jour, peut-être, il pourrait présenter à Mary tout son petit univers scientifique ici dissimulé. Après tout, lui-même allait bientôt découvrir aussi l’univers de la jeune femme en visitant sa chambre lorsqu’il y porterait les fleurs.

Comme convenu, Hyriel remit à Annabeth les fioles et sachets d’onguents avec toutes les instructions. Mary de son côté arriverait-elle à persuader sa mère d’interrompre ses traitements à elle et au médecin officiel… apparemment inefficaces ?
L’infirme mit cela dans un coin de sa tête et prit le chemin de la souillarde. Là, on frottait les draps, on faisait la vaisselle, on conservait la fraîcheur de certains aliments avant de les passer à la cuisine. Hyriel inspira. Il se mit en condition, les mains serrées aux manches de ses cannes. Enfin, il signala sa présence de trois coups timides à la porte puis pénétra dans la salle où de nombreux autres domestiques besognaient à plein régime. Il salua d’un « Bonjour » poli ceux qui le regardaient, l’interrogeaient, puis se tint prêt à recevoir les ordres quant aux corvées auxquelles il devait s’atteler.
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