Son menton toujours délicatement posé sur le bas ventre de son amante, il sentit ses lèvres s’étirer lentement dans un sourire espiègle pendant qu’Eli mettait son énergie à le convaincre qu’elle était incapable de rester en état de léthargie dans un lit d’hôpital. Ou dans tout autre endroit. Cela amusait particulièrement Ian de constater qu’elle ne décelait pas toujours son second degré. Ça la rendait encore plus charmante à ses yeux « Tu as compris que je me foutais de ta gueule ?! » avant d’émettre un petit rire, nichant son visage contre son ventre, le temps d’un instant. Ils se ressemblaient finalement sur biens des points. Ian aussi était difficile à maintenir dans un lit d’hôpital. C’était à cause de son obstination à toujours vouloir agir qu’il s’était retrouvé embrigadé dans cette opération d’infiltration. Et même si, dans les premiers temps de la mission, il avait maudit son propre état d’esprit. Aujourd’hui, il en était tout autre. Cela lui avait permis de rencontrer la belle brune et de découvrir enfin ce que c’était réellement d’être heureux. Peut-être que ça ne serait qu’éphémère, et que la Vie lui ôterait la vie, comme elle avait su le faire par le passé avec les gens à qui il tenait. Mais il prenait le risque. Parce qu’au moins, avant de mourir, il aurait su … l’aimer ?! En tout cas, ce qu’il éprouvait pour Eli s’en rapprochait dangereusement. Et si c’était lui qui venait à périr au cours de cette opération, ce dont il était de plus en plus certain au fil des jours, alors il aurait su ce que c’était que d’éprouver à nouveau ce sentiment si complexe et si enivrant, et il était heureux que son cœur ait choisi Eli. Il avait conscience du danger que ça représentait. Le jour J, il risquait de ne pas avoir l’esprit clair. Il risquait de passer son temps à s’inquiéter pour elle, pour sa vie. Et pour pallier cette inquiétude qui risquait de le dévorer de l’intérieur, Ian avait demandé à Benny de créer un passeport et de lui prendre un billet d’avion pour le Venezuela. Il voulait la tenir éloigner de la cellule et de ce qui pouvait se produire ce 4 juillet.

« Que tu succombes au charme d’un joli latino ? » et sourit à cette pensée « J’espère quand même que tu prendras le temps de m’attendre », mais Ian ne pourrait pas la suivre dans l’immédiat. Il avait des vies à sauver. Des gens comptaient sur lui. Ce qui semblait surprendre son amante « J’ai changé. Tu m’as changé » renchérit alors l’ancien criminel. Il en oubliait parfois qu’il était, à ses yeux, qu’un tueur de flics. Une pourriture qui avait passé huit années de sa vie derrière des barreaux. Il n’en était rien. Eli voulait assurer cette mission avec lui avait de prendre cet avion pour des plages paradisiaques. Avait-il réellement le choix de refuser ?! Il en doutait fortement. Eli était une femme au caractère bien trempé qui n’attendait pas d’un homme qu’il lui dise quoi faire. Il accepta donc et déposa ses lèvres sur les siennes, tout en venant prendre place sur elle, ses bras tendus le maintenant au-dessus d’elle. Toutefois, Ian avait une condition. Il voulait qu’elle le laisse la protéger. Il s’était attendu à ce qu’elle s’en offusque ou bien qu’elle le repousse, en lui rappelant qu’elle n’avait besoin de personne pour veiller sur elle. Mais contre toute attente, elle lui sourit tendrement, comme si elle appréciait qu’il veuille prendre soin d’elle. Ils venaient de franchir une nouvelle étape.

Son regard ancré dans le sien, Ian attendait patiemment la réponse de sa partenaire en ce qui concernait sa condition. Il sursauta presque en sentant les doigts de cette dernière se refermer sur son membre. Sa virilité prit rapidement vigueur sous ses caresses et il ne put réprimer un gémissement alors qu’Eli semblait se délecter de le voir ainsi à sa merci « Comme jamais je t’ai fait crier… » murmura-t-il d’une voix trahissant le plaisir qu’il prenait sous l’habilité des doigts de son amante « Tu me … tortures, là » souffla-t-il, tout en tentant de se concentrer sur ce qu’elle venait de lui dire « Il n’y a pas que… oh Eli… Continue… » et déglutit avec difficulté, et tenta de reprendre « Il n’y a pas que ton cul que … j’aime beaucoup… » et laissa un nouveau gémissement s’échapper. « Soit tu la prends en bouche… soit tu me laisses te prendre… » répliqua-t-il avec une lueur de défi dans le regard. Il lui saisit le poignet pour qu’elle cesse de le caresser ainsi, et l’embrassa à pleine bouche avec une envie certaine, ondulant le bassin contre le sien. Il se redressa à genoux entre ses cuisses, la dévorant du regard. Puis un sourire un coin vint se glisser sur ses lèvres, et saisit ses jambes pour les poser sur ses épaules, avant de conduire sa virilité tendue lentement en elle. Ian savait ce qu’elle aimait. Le premier coup de rein fut donc brutal, et ceux qui suivirent tout aussi violents, lui tirant des cris de plaisir, lorsqu’il ne prononçait pas son prénom dans un gémissement. Chaque vas-et-viens étaient abruptes, agressifs, presque animal. Au bout de quelques minutes, il la laissa reposer ses jambes sur les draps qu’ils avaient souillés, et l’encouragea à s’allonger sur le ventre. Ses deux mains agrippèrent ses hanches pour qu’elle cambre les reins, et la pénétra de nouveau, cette fois-ci, de manière plus brutale. Il reprit ses coups de reins avec la même énergie jusqu’à ce qu’il la conduise silencieusement à venir blottir son dos contre son torse. Il se montra plus langoureux, ondulant lascivement le bassin alors qu’il embrassait sensuellement son cou. Ses mains s’aventurant respectivement sur ses seins et jusqu’à sa féminité. Elle voulait crier, qu’il en soit ainsi. La tentation était trop forte, et ne résista pas longtemps à reprendre ses coups de reins intense, accélérant jusqu’à atteindre l’orgasme qui le fit chavirer après l’avoir exprimé à voix haute.

Lorsqu’il se laissa retomber dans les draps, Ian sentait son torse se soulever à chaque respiration haletante. La peau humide de transpiration, il parvenait difficilement à reprendre contenance. Il tourna la tête en direction de la jeune femme « Oh mon dieu… C’était… intense… Oh putain… » et émit un petit rire « Mon cœur… » il battait à tout rompt dans sa poitrine. Il se rapprocha d’Eli, venant embrasser son épaule, puis son cou et ses lèvres « J’y suis allé un peu fort… ça va ? ».

« -j’ai mis le temps visiblement vu ton sourire ! » répondit Eli en riant. Cette légèreté entre eux lui faisait tellement de bien. C’était presque comme un baume qui venait apaiser toutes les plaies encore à vif de son cœur et de son âme. Sur le moment, dans cette forêt, fatiguée et complètement trempée de la tête aux pieds, Eli s’était dit que c’était peut-être la pire idée qu’elle n’avait jamais. Ouvrir cette portière, grimper sur ses genoux, l’embrasser et céder enfin à cette envie de s’offrir à lui. Pourtant, là tout de suite, alors qu’il embrassait sa peau au milieu de toutes ces confidences, elle n’avait aucun regret. Que la CIA aille se faire mettre, elle les emmerdait. Pour une fois dans sa chienne de vie, elle décidait de faire passer son bien-être et son bonheur avant tout te reste. Cela ne l’empêcherait pas d’aller jusqu’au bout de la mission. Elle avait signé pour ça. Seulement, elle avait droit à cette parenthèse de bonheur.

Eli poussa même l’idée de partir loin de tout, ensemble. Elle ne pensait pas que cela avait déjà traverser l’esprit d’Ian. Il lui présenta un passeport et un billet d’avion, lui expliquant son plan. Elle n’était pas d’accord. Elle ne partirait pas sans lui. Elle irait jusqu’au bout avec lui. « -j’aurais pas besoin de t’attendre, puisqu’on partira ensemble. » avait elle répondu. « -et j’aime pas les latinos. » ça ne l’avait jamais attiré. Elle lui sourit avec douceur, même si en le regardant elle cherchait dans ses yeux s’il était véritablement sincère. Elle le croyait, mais elle ne pouvait pas se planter là-dessus. Trop de vie était en jeu.

Il voulait pouvoir la protéger. C’était sa condition. Qu’elle le laisse la protéger. Elle n’avait pas la moindre envie de dire non maintenant. Elle trouvait cela touchant et tendre à la fois, cette demande. Même si elle savait parfaitement que c’était une prise de risque pour lui. Eli n’avait pas non plus envie de lui rappeler que jusqu’à présent, elle s’en était toujours sortie, alors qu’il n’était pas à ses côtés. Elle décida de jouer avec lui. « -pas même quand tu me mets hors de moi. » avait elle ajouta avec une certaine sensualité dans la voix, adorant le voir lutter quelque peu contre ce plaisir qu’elle lui donnait, afin de lui répondre et de garder quelque peu les idées claire. « -je sais… » oui, elle le torturait, mais c’était une délicieuse torture. Elle s’arrêta alors qu’il lui demandait de continue, lui souriant malicieusement. Elle reprit son va et vient avant d’ajouter un : « -oh c’est vrai ? » souriant de plus belle. Lorsqu’il saisit sa main, elle sourit, une flamme d’envie dans les yeux. Sans hésitation, elle déclara : « -prends moi » avant de lui rendre son baiser avec une envie folle de lui.

C’était fou comme il était capable de la surprendre et de l’allonger comme il voulait. Elle se retrouva avec ses jambes sur les épaules d’Ian en un rien de temps. Cela lui tira un rire avant qu’il ne se transforme en gémissement, en le sentant entrer en elle. Eli lui lança un regard qui voulait dire : va s’y. Elle se mordit les lèvres au premier coup de rein. Les suivants lui coupèrent le souffle, et finirent par la faire crier. Les voisins devaient se demandez ce qui se passaient chez elle ! D’ordinaire, elle ne faisait jamais le moindre bruit. Ce soir, c’était bien différent. Elle posa une main sur le bras d’Ian, non pas pour lui signifier de ralentir ou d’être plus doux, seulement pour se raccrocher à quelque chose.

En toute confiance, elle s’allongea sur le ventre, puis cambra les reins, avant de gémir à nouveau. Proche de la tête de lit, elle s’accrocha au barreau, laissant son corps s’exprimer. C’était terriblement bon. « -oui va s’y… » souffla la belle brune, alors qu’il y allait de plus en plus fort. Eli se redressa et lorsqu’il ajouta ses doigts, elle perdit totalement pieds. L’orgasme la foudroya sur place, lui tirant un cri de jouissance intense. Lorsqu’elle se laissa retomber dans les draps, elle était hors d’haleine, et en sueur. Les paupières closes, elle sourit en posant une main sur le torse d’Ian. Elle hocha la tête, incapable de dire quoi que se soit pour le moment. Puis elle tourna légèrement la tête, lui adressant un sourire. « -je sens oui… » sa main était posée sur son torse, alors oui, elle sentait son rythme cardiaque. Un sourire après lui avoir rendu son baiser : « -j’ai l’air d’aller mal ? » elle passa une jambe par-dessus la hanche d’Ian. « -j’ai adoré… » si elle avait eu mal, elle lui aurait dit ou fait comprendre. « -je… je suis exténuée… » et ça lui coutait vraiment de le dire, parce qu’elle n’avait pas envie de fermer les paupières et de perdre du temps à dormir. Elle vint blottir son visage contre le torse d’Ian, respirant son odeur de mâle qu’elle trouvait rassurante. Encore quelques minutes comme ça, et elle lui rendrait sa réponse. Pas tout de suite.

« Oui. Mais c’est adorable » avait-il rétorqué sans se départir de son sourire. Cette nuit, ce n’était pas seulement la découverte de son corps, mais également de son cœur. De celle qu’elle était derrière son apparente, et parfois constante colère. Il aimait cette manière si naturelle de se dévoiler à lui, et ça ne faisait que croître ses sentiments pour elle. Il avait fallu plus d’un mois pour qu’il parvienne à s’attacher, mais une nuit pour que ça ne s’amplifie. Ian ne voulait pas donc pas lui mentir sur celui qu’il était aussi. Il se dévoila, presque à fleur de peau, à cette femme qui avait su le rendre amoureux d’elle. Il ne savait pas ce que demain serait fait, mais aujourd’hui, il avait eu envie de se confier sur son histoire, sur celui qu’il était réellement, et pas l’homme créé de toute pièce par la CIA. Il avait conscience qu’en faisant cela, il prenait un risque. Pas pour sa sécurité, mais pour son cœur. Ils avaient avoir mal le jour venu… Terriblement mal… C’était la raison pour laquelle Ian avait demandé à son ami Benny de créer de faux papiers pour elle. Une nouvelle identité. Une nouvelle vie. Il la rejoindrait ensuite, lorsque toute cette affaire serait derrière eux, et ces innocents à l’abri. Mais Eli refusa. Elle ne voulait pas partir sans lui. Elle voulait s’envoler pour un autre pays avec lui. Un sourire en entendant ses mots « Oui… Ensemble ». Elle ne se rendait pas compte que de telles paroles ne faisait qu’accentuer ce qu’il éprouvait pour elle… « Heureusement que je ne le suis pas alors ». Mais s’il acceptait qu’elle l’accompagne pour protéger tous ces gens, Ian voulait qu’elle accepte une condition. Il voulait qu’elle le laisse la protéger. Ce qui n’était pas une mince affaire avec la belle brune. Elle se débrouillait seule depuis toujours. Seulement, maintenant, si elle mourrait au cours de cette opération, c’était lui qui serait dévasté, et qui n’était pas certain de parvenir à se remettre de sa perte un jour. Il avait donc besoin d’une réponse. Qu’elle n’était pas prête de lui donner dans l’immédiat parce qu’elle avait d’autres projets pour eux deux dans l’instant.

Ses doigts étaient venus discrètement se glisser autour de sa virilité qui ne mit pas longtemps à réagir à ses caresses. Eli voulait qu’elle le fasse crier. Mission acceptée. « Tu me demandes l’impossible là… mon ange » avait-il rétorqué tout en luttant contre le plaisir qu’elle s’afférait à lui donner. Une véritable torture et pourtant, il ne voulait pas qu’elle s’arrête. Un regard pour son amante qui se plaisait dans ce rôle. Elle se délectait de le voir à sa merci, et jouait même avec lui. Il demandait de continuer, elle s’arrêtait. « Continue Eli… Je t’en prie » la supplia-t-il presque, avant de pousser un soupir de plaisir lorsqu’elle reprit ses caresses. Mais Ian la défia. Soit elle prenait son membre en bouche pour conclure ses caresses, soit elle le laissait la pénétrer. Sa réponse fut sans appel et la fit rapidement sienne. Il aimait son rire avant qu’il n’entre en sienne, et l’entendre crier à ses coups de reins abruptes, agressif. Eli lui octroyait une confiance aveugle, se donnant à lui sans réserve. Elle se laissait dominer par la sans crainte, et il se montra à la hauteur de cette confiance. Ses mains sur ses hanches, Ian prit plaisir à accentuer ses coups de reins quand elle le lui demanda. Plus aucune retenue. Il voulait qu’elle crie son plaisir comme elle le lui avait demandé de faire. L’orgasme le fit chavirer, lui donnant presque des vertiges, alors qu’il se laissa tomber sur les draps, à bout de souffle et le corps en émoi. Sa peau était humide de transpiration, son cœur battait à tout rompt, et il arborait un véritable sourire de bien-être en cet instant. Il passa son bras autour du corps de la belle brune qui était venue se blottir contre lui, et sourit. Oui, elle devait sentir les battements saccadés de son palpitant.

Il déposa un baiser sur sa peau, puis sur ses lèvres, avant de s’assurer qu’elle n’avait pas eu mal durant leur étreinte. Ian s’était montré moins prévenant, plus sauvage, et sourit à sa question « Ça n’en avait pas l’air, non » avant qu’elle ne confirme qu’elle avait adoré. Ian vint faire danser ses doigts le long de sa cuisse qu’Eli venait de poser sur ses hanches. Il aimait cette proximité entre leurs deux corps après l’amour. Fixant le plafond, le temps de reprendre ses esprits, il posa ensuite ses yeux sur son amante « Tu peux dormir. Je ne vais pas disparaître » et déposa ses lèvre sur son front avant d’ajouter « Rien ne nous impose que tout doit cesser au lever du jour… Nous ne savons pas où nous serons dans un mois… Alors autant profiter. Non ? » et osa poser son regard à nouveau sur Eli « Je ne parle pas de baiser tous les soirs… On n'aura pas toujours l'énergie... Je ne parle pas de l'envie, parce que j'ai toujours envie de toi... Mais j'approche dangereusement des quarante ans... Mais on peut aussi juste regarder un film, manger ensemble… Dormir dans les bras l’un de l’autre. On n’aura pas de regret si on meurt ensuite » et laissa un petit silence s’installer ensuite, continuant de caresser sa peau dans un effleurement tout en fixant à nouveau le plafond de la chambre d’Eli « Je suis terrifié, moi aussi, tu sais… De ce que je ressens pour toi, de me dire que tout peut s’arrêter brusquement dans un mois… Parce que je … je… parce que… je suis en train de… » et émit un petit rire nerveux « J’ai même peur de parler, tu vois… » et inspira profondément, avant de répliquer « Je suis en train de tomber amoureux de toi… Et ça me terrifie, tu n’as pas idée à quel point… Je me le suis interdit… A cause de ce qu’on s’apprête à faire, des risques qu’on prend au quotidien et… Mais je n’ai pas envie que demain, tout cesse. Qu’on redevienne seulement des coéquipiers… » et osa baisser finalement ses yeux sur la jeune femme « Tu as envie de me foutre à la porte en cet instant, non ? Et tenter d’oublier ce que je viens de te dire ? » répliqua-t-il avec un sourire. Oui, il préférait sourire en cet instant, pour tenter de tromper l’inquiétude grandissante en lui.

Même si Eli était touchée par ce passeport et ce billet d’avion qu’il venait de mettre sous ses yeux, il était hors de question qu’elle parte sans lui. Ce qui se passait entre eux était de la folie, alors ils continueraient ensemble dans cette même optique, et ferait la folie de partir à l’autre bout du monde ensemble. Elle ne pouvait pas laisser tomber la mission. Mais elle ne voulait surtout pas le laisser gérer seul. Partir loin sans lui… et si jamais il ne venait pas ? Qu’il avait été tué ou emprisonné ? Non, sa réponse était sans appel. C’était ensemble ou rien d’autre. Elle avait des vies à sauver, et Ian semblait vouloir participer à cela. Pour ce qui était de la protection qu’il voulait pouvoir lui offrir, la jeune femme décida de ne pas répondre tout de suite. Il n’allait pas aimé ce qu’elle lui dirait. Et elle ne voulait pas assombrir la soirée. Pas tout de suite.

Eli préféra jouer avec lui, faisant de nouveau grimper son envie, grâce à l’agilité de ses doigts. Bien vite Ian reprit de la vigueur et lui demanda même de ne pas arrêter ce qu’elle faisait. C’était grisant de savoir qu’elle avait cet effet là sur lui. Bien vite il la fit sienne, pour le plus grand plaisir de la belle brune. Et leur ébat fut bien plus bestial que le précédent. Eli le laissa prendre les initiatives, lui faisant totalement confiance. Comme elle lui confia après s’être écroulé dans les draps, à bout de souffle et avec cette sensation étrange d’être presque hors de son corps, tellement ça avait été puissant, elle avait adoré ce qui venait de se passer. La puissance des coups de reins, la force de ses mains sur ses hanches pour la retenir à lui. Sans compter son propre plaisir bien évidement. Avec lui, pas besoin de cours d’anatomie. Il savait d’avance ce qui la ferait crier. « -non… » souffla Eli comme si c’était tout simplement impossible qu’elle puisse dormir alors qu’il était là avec elle.

Son visage contre le torse d’Ian, elle caressa du bout des doigts, sa peau ainsi que la toison qui la recouvrait. Ce qu’il était en train de lui proposer lui faisait autant envie que peur. « -tu approches les quarante ans ? » demanda Eli en plissant les yeux. « -tu les as dépassé non ? » comme si c’était le plus important de la conversation. Mais elle sourit amusé et douce à la fois. Passer des soirées ensemble, des nuits aussi… elle n’était jamais à l’abri que Brennan décide de débraquer à l’improviste… « -d’accord… mais tu achètes un lit… » à nouveau elle prenait ça à légèreté. Elle embrassa sa peau, et respira à nouveau son odeur, laissant un silence s’installer entre eux. Pas un silence gênant, mais un silence qui disait que la conversation n’était pas terminée. Elle fronça les sourcils en l’écoutant reprendre la parole, sans oser bouger. Son cœur se mit à battre plus vite… Puis avec lenteur, elle redressa le visage pour venir poser sa tête sur sa main, coude plier, et ainsi pouvoir voir le visage d’Ian. « -non. » se fut la seule réponse qu’elle lui donna tout de suite. Elle n’avait pas la moindre envie de le foutre à la porte.

Eli prit le temps de l’observer, ses yeux caressant sa peau à la place de ses doigts. « -depuis le départ tu fais renaitre des choses en moi que je pensais morte… » c’était à son tour de se confier et de parler à cœur ouvert. « -je n’ai pas envie que ça cesse. Ce qui se passe ce soir… toi et moi je veux dire. » elle caressa sa joue avant de laisser glisser ses doigts jusqu’à son torse. « -on va certainement souffrir, on le sais. Il faut qu’on l’accepte. On a fait des choix… je regrette l’issue du projet, mais pas d’avoir prit part à tout ça puisque je t’ai rencontré. » Si Brennan l’entendait, il se taperait la tête contre les murs ! « -d’expérience, je crois qu’on sais aussi tout les deux que s’imposer une distance ou des limites, ça marche pas… » elle sourit un peu plus en disant cela, à la limite du rire. « -je veux qu’on continue, mais je veux aussi et surtout que ça reste le plus discret possible. Si on doit crever, ça sera la jour J pas avant. » ils avaient déjà parlé du danger que représentait Robby. Eli savait qu’Ian comprenait de quoi elle voulait parler. « -les autres ne doivent pas savoir, pas même se douter de quelque chose. » c’était vraiment important qu’ils restent détaché et professionnel. « -ça veut pas dire que je vais arrêter de te crier dessus si y’a besoin tu le sais ça ? » s’amusa Eli en caressant de nouveau sa joue avec douceur. Puis elle baissant les yeux et ajouta : « -quant à ce que tu as dis au sujet de tes sentiments… je veux pas me l’avouer, mais je pense que ça fait déjà un petit moment que je ressens la même chose… » ils allaient y passer. C’était une évidence.

La jeune femme était exténuée, mais ne souhaitait pas quitter ses bras pour ceux de Morphée. Pourtant, la soirée avait été éprouvante sur tous les plans. Elle aurait pu le perdre ce soir si elle n’avait pas su garder ce sang-froid qui la caractérisait tant. Puis il y avait eu cette pluie battante… Sans parler de leurs étreintes successives. Et lui aussi se sentait accablé par la fatigue. Toutefois, dormir signifiait passer moins de temps avec elle, et il n’en éprouvait pas la moindre envie. Ils auraient tout le temps de se reposer lorsqu’ils seraient morts. Mais pour le moment, l’agent se sentait plus vivant que jamais auprès d’Eli. Il accepta donc son refus de s’endormir maintenant, souriant seulement à sa réponse pour le moins évidente. Il préféra plutôt se concentrer sur le moment de tendresse qu’ils partageaient ensemble, et en savourer chaque seconde. Il n’aurait pas pensé qu’Eli soit le genre de femme à aimer venir se blottir ainsi dans ses bras après l’amour, pour seulement caresser sa peau comme ils le faisaient. C’était une agréable découverte. Ian ne troquerait sa place pour rien au monde. Il aimait cet instant de partage hors du temps. Il émit un petit rire devant la question suspicieuse de son amante qui semblait trouver que son âge était le plus pertinent dans les paroles qu’il venait de prononcer « Oui Madame ! Ma langue a fourché. Je voulais dire les cinquante ans ». Bien sûr. Il reprit la caresse de ses doigts sur sa peau tout en reprenant la parole, exposant sa manière de concevoir les jours à venir. Ian n’avait pas envie de se dire qu’ils n’avaient eu qu’une seule nuit rien que tous les deux. La réalité les rattraperait bien suffisamment vite pour ne pas profiter de chaque instant ensemble. Contre toute attente, la jeune femme accepta, mais posa sa condition. Elle ne voulait pas dormir sur ce matelas à même le sol. Cela le fit sourire « Il sera monté demain, pour que je puisse te démonter toi demain soir » répliqua-t-il en déposant ses lèvres sur sa chevelure brune.

Un silence les enveloppa par la suite, et Ian décida de parler à cœur ouvert. Il prenait un risque substantiel à le faire. À tout moment, la femme blottie dans ses bras pouvait prendre la fuite et souhaiter que tout cesse dès maintenant. Mais il avait envie de lui dire qu’il était en train de tomber amoureux d’elle, et que ça la terrifiait au plus haut point. C’était un sentiment qu’il n’avait plus éprouvé depuis tant d’années, qu’il n’était pas certain, jusqu’à elle, d’être capable de le ressentir à nouveau… Mais elle était arrivée dans sa vie, pointant son arme contre lui, et son cœur s’était dit que c’était elle qu’il désirait aimer. Maintenant cette confidence faite, elle allait sûrement vouloir le voir partir. Il l’observa redresser sa tête et sa réponse fut sans appel. Un certain soulagement l’accabla en entendant ce simple mot. Il ne lui avait pas donné envie de fuir. Ne la quittant pas des yeux, il aimait le regard qu’elle portait sur lui en cet instant. Ça signifiait tant. Quand Eli prit la parole, il sentit les battements de son cœur s’accélérer quelque peu. Continuant toujours de caresser sa cuisse de ses doigts, Ian lui prêta une oreille des plus attentives. Oui, ils allaient souffrir tous les deux de cette histoire qui prenait forme entre eux deux, mais c’était mieux que de ne l’avoir jamais connu. Un sourire étira ensuite ses lèvres « Tu crois ? » en se moquant gentiment d’elle. Ils avaient tenté, en vain. Ils s’attiraient l’un à l’autre tels deux aimants. « Je n’envisageais pas les choses autrement. Si Robby apprend pour nous deux, je serais mort dans l’heure… On sera deux coéquipiers au Bureau, et ensuite, le soir, on sera nous » répliqua-t-il avec douceur. Il en allait de leur sécurité à tous les deux. Il lui saisit la main qu’elle venait de poser sur sa joue, pour venir embrasser sa paume, et souffla « On se criera dessus peu importe ce qui se passe entre nous… Je veux juste seulement qu’on parle aussi. Le soir, quand on rentre. Je ne veux pas que tu viennes à me détester parce que j’aurais dis quelque chose de maladroit. Cette cellule à la con d’un côté, et nous deux de l’autre. C’est important, tu m’entends » et embrassa de nouveau sa main. Ian ne voulait pas que leur mission impacte leur relation, et inversement.

Ian fronça ensuite quelque peu les sourcils en constatant qu’Eli venait de baisser les yeux. Il finit tout de même par sourire en entendant les mots de cette dernière. Elle était aussi en train de tomber amoureuse de lui. D’un geste, il releva son menton et vint l’embrasser avec douceur « Ne baisse pas les yeux… Ton passé, ce que tu as vécu… C’est normal que tu as tenté de les enfouir » et posa son front contre le sien « Mais je ne te briserais pas. Je te ferais parfois du mal parce que je suis un con… » elle en avait fait l’amer constat ce soir « Je ne te briserais pas. D’accord ? » et embrassa son front avec douceur avant de reposer sa tête sur l’oreiller, caressant de nouveau sa peau.

« -cinquante ? Mais tu as quel âge exactement ? » soudainement elle ne savait plus vraiment quel chiffre lui donner. Il était plus vieux quelle, c’était certain. Mais de là à approcher les cinquante… Eli était d’accord avec qu’Ian proposait. Pas seulement ce soir. Ils voulaient plus, l’un comme l’autre. Seulement… elle avait quelques conditions. Et la première était d’avoir un véritable lit si jamais ils se retrouvaient chez lui. Un joli rire jaillit de sa gorge. Elle aimait cette façon franche et sans filtre qu’il avait de parler. Elle les imaginait déjà dormir à terre parce que monter un lit allait être une prise de tête, qu’ils n’avaient ni l’un ni l’autre la patience de lire un putain de plan. Ou bien qu’il allait manquer des vises et que l’envie serait trop forte pour attendre que le lit soit en place. « -demain soir, tu es un peu optimiste je crois… » quand trouverait il le temps d’aller acheter ça, et de le monter. Sans compter l’énergie dont il allait manqué parce qu’ils étaient en train de faire une nuit blanche et qu’en plus de leur petite rando sous la flotte, ils ne cessaient de s’envoyer en l’air.

La suite de la conversation fut bien plus profonde. Ian commença, et sembla croire qu’elle allait prendre peur ou l’envoyer se faire foutre après ces aveux. Il n’en était rien. Au contraire. Eli le rassura en un petit mot. Non, elle ne souhaitait pas qu’il parte. Seulement, elle avait d’autres conditions. Personne ne devait savoir ou se douter de quelque chose. Encore une fois, elle cherchait à le protéger. Il y avait Robby, mais il y avait aussi la CIA. L’agence était capable de le faire tuer pour mener à bien la mission. Les vies humaines comptaient peu dans ce genre de situation, surtout celle d’un ancien prisonnier. Qu’il ait servit son pays ou non. « -si il te menace je le… » elle serra les dents, avant de se pincer les lèvres. Il avait parfaitement compris. « -j’en fais mon affaire de ce connard. » marmonna Eli plus pour elle-même que pour Ian. Elle écouta Ian avant de sourire et de dire : « -oh… c’est pas seulement pour baiser. » avant de rire de nouveau. Quand il précisa que c’était important cette communication, elle hocha la tête avec plus de sérieux : « -je crois qu’on est toujours parvenu à se retrouver malgré les froids et les prises de tête… » elle n’avait pas peur de ça. Vraiment pas.

Pour l’aveu suivant, elle avait baissé le regard. Lorsqu’il lui fit relevé le visage, elle esquissa un léger sourire tendre, puis lui rendit son baiser du bout des lèvres. « -c’est pas ça Ian… » souffla ensuite Eli alors qu’il voulait de nouveau la rassuré. « -j’ai peur de moi, pas de toi. Je ne suis pas quelqu’un de bien. Et je vais te faire du mal à un moment ou à un autre. Tu ne serais peut-être pas toujours capable de le comprendre ou de me pardonner. Tu… » elle se mordit la lèvre inférieure. « -je ne suis pas la seule de nous deux à avoir souffert… » elle voulait qu’il soit conscient qu’avec elle, tout ne serait pas tout beau tout rose. Qu’elle ne pouvait pas promettre une histoire pleine de douceur. Il commençait à connaitre sa personnalité changeante… il commençait sans doute aussi à comprendre pourquoi elle était ainsi. Il devait bien en avoir conscience. Ça ferait parti des souffrances qu’ils allaient devoir endurer. « -et si c’est moi qui te brises… » elle ne pouvait pas affirmer comme lui que ça ne se produirait pas.

Ian ne voulait pas que tout cesse au lever du jour. Il ignorait le temps que ça durerait. Peut-être le temps de quelques jours, peut-être plus. Peut-être que ça sera la mort qui viendrait les séparer. Il n’était certain de rien, mais ce dont il était sûr néanmoins, c’était qu’il voulait profiter de chaque instant auprès de la jeune femme. Il ne sera pas question de lui faire l’amour chaque nuit. Il voulait aussi qu’elle dorme simplement au creux de ses bras. Il serait incapable de lui offrir une nuit blanche chaque soir, fait d’ébats torrides. Il était plus proche des cinquante ans, que des vingt ans, ce qui intrigua particulièrement Eli qui ignorait son âge. Il se mit à sourire à sa question « Quarante-et-un an ». Il se savait plus âgé que sa partenaire de quelques années, mais il ne lui ferait pas l’affront de l’interroger à ce sujet. Au lieu de ça, Ian voulait revenir sur leur relation. Eli était d’accord sur ce qu’il proposait, mais à une condition. Il devait remplacer son matelas pour un véritable lit. Une mission qui serait accomplie dès demain. Il monterait le lit le matin, et la démonterait le soir venu, comme il sut si bien le dire. Cela eut pour effet de la faire rire, de ce joli rire qu’il aimait entendre jaillir de sa gorge. « C’est de la théorie. Tout se déroule parfaitement bien en théorie. En pratique, on viendra baiser chez toi demain soir » rétorqua-t-il sans se départir de son sourire espiègle. À moins qu’en rentrant demain soir, il ne laisse choir dans le lit et s’endorme entièrement vêtu, tellement la fatigue serait difficile à combattre. Ce qui était une hypothèse plus plausible que d’envisager une seconde qu’il parviendrait à monter un lit dans la journée. Mais face au corps nu de son amante, il avait envie de croire que ses plans étaient réalisables.

Au fil de la conversation, Ian parvint à rassembler le courage nécessaire pour lui avouer qu’il était en train de tomber amoureux d’elle. Loin était leur beau discours qui clamait haut et fort qu’ils n’étaient que des amis. Il n’en était rien. Son cœur l’avait choisi et aujourd’hui, il avait envie de profiter du temps qui leur était octroyé. Seulement lorsqu’ils seraient seuls. Au sein du Bureau, la discrétion serait de rigueur. Robby ne devait jamais savoir, sinon c’était leur sécurité qui était en péril, et tout particulièrement la sienne. La réaction d’Eli ne se fit pas attendre, et pour apaiser la colère qui pointait le bout de son nez, il caressa sa joue et vint l’embrasser, et finit par répliquer « J’aime beaucoup comme tu gardes mon corps comme ça, mais je ne suis pas une petite chose fragile que tu dois constamment protéger. S’il tente quoi que ce soit, je n’aurais aucun état d’âme à l’éliminer ». Il s’en faisait la promesse. Il savait qu’elle voulait le protéger pour ne pas le perdre, mais il savait aussi se protéger lui-même, même si jusque-là, il n’avait pas su particulièrement le démontrer à la jeune femme… Il reprit ensuite son sérieux quand Eli tenta l’humour pour alléger la conversation « Eli, écoute-moi. S’il te plaît. Je veux surtout et avant tout – puis il se mit à sourire, de ce sourire en coin qui trahissait son état d’esprit - que tu cries sur moi quand on baise ». Ian aimait bien trop l’entendre crier de plaisir sous ses coups de reins. D’autant plus que si elle lui hurlait dessus de colère, cette fois-ci, ils n’avaient plus de garde-fou pour ne pas se ruer dessus et se faire sauvagement l’amour. Ça allait être une torture constante… et si grisante. Néanmoins, l’agent voulait que malgré leurs disputes, ils parviennent toujours à communiquer « J’ai quand même bien cru te perdre ce soir… Après notre dispute… par ma faute… ». Il savait que leur réconciliation ne s’était jouée à pas grand-chose ce soir.

Lorsque Ian lui avait confié éprouver des sentiments pour elle, il n’attendait pas de retour de la part d’Eli. Il savait ce qu’elle avait vécu. Elle avait perdu son mari. L’amour n’était peut-être pas un sentiment qu’elle avait envie d’éprouver, même pour lui. Mais il se fourvoyait en pensant ainsi. Elle aussi commençait à tomber amoureuse, mais l’agent ne voulait pas qu’elle lui face cette confidence en baissant les yeux. Il ne la briserait pas. Il lui ferait sûrement mal. Cela ne faisait aucun doute, mais il ferait en sorte de ne pas la briser comme la vie l’avait fait avec elle jusqu’alors. Ses doigts sur son menton, il fronça les sourcils en entendant les mots de la belle brune. Elle avait peur d’elle, pas de lui. Il l’observa sans mot dire. Elle avait peur de le briser lui… son cœur se serra à ces mots. Il fit glisser sa main jusqu’à sa nuque et l’attira à lui, la serrant dans ses bras « Je ne veux pas t’entendre dire de telles choses Eli… Je t’en prie… Tu es belle à mes yeux. Tu es si douce, si humaine… Tu ne me briseras pas… » et se recula pour poser sa main sur sa joue, son regard s’ancrant dans le sien « Je sais que ça ne sera pas un long fleuve tranquille, qu’on se fera du mal un jour ou l’autre, mais la vie est ainsi faite » Il lui sourit « Je suis un homme brisé, rafistolé à la glue de supermarché, mais tu ne me briseras pas pour autant. Si… Si on se crie dessus… Que tu me fais mal… Alors on avisera. Je m’éloignerais quelques heures, mais quoi qu’il arrive, je reviendrais » et déposa ses lèvres sur les siennes avec douceur, avant de souffler « Je te rappelle que tu as pointé ton arme sur moi. Je sais qui tu es » et il n’avait pas peur.

« -quarante et un an ! » s’exclama la belle brune. « -ba pourquoi tu dis bientôt cinquante ?! N’importe quoi ! » elle le regardait en souriant, ses yeux riaient pour elle. « -j’en ai trente-cinq. Pour info. Je sais que t’oses pas poser la question. » avait elle ajouté toujours ce sourire amusé sur les lèvres et ces étincelles dans les yeux. A nouveau elle se mit à rire : « -on viendra chez moi demain soir, sans souci. » elle fermerait la porte à double tour et prierait très fort pour que Brennan ait décidé d’aller faire chier quelqu’un d’autre. « -on va pas se mentir, on sera trop crever pour monter un lit ! » elle n’y croyait pas une seule seconde. Ils n’étaient pas obligés de se retrouver chez lui des le lendemain. « -ou sinon on baiser ailleurs que dans ton lit… » c’était aussi une possibilité, et elle se remit à rire, appréciant ce moment hors du temps.

Les mots furent plus profond. La conversation prit une autre tournure. Eli posa une doigt contre les lèvres d’Ian, plongea son regard dans le sien et précisa avec fermeté : « -je ne te considère pas comme une petite chose fragile. » elle avait détaché chacun de ses mots. C’était important qu’il se retire cette idée de la tête. « -et ! » elle ouvrit plus grand les yeux : « -tu vas également appliqué ce que tu viens de dire pour moi. Je comprends parfaitement que tu aies envie de me protéger également. Seulement… ça rends vulnérable. Ça trouble l’esprit. Et je veux que tu gardes les idées claires. D’accord ? Il n’arrivera rien à mon cul. » elle lui sourit en terminant sa phrase. Voilà, ainsi il avait la réponse à sa question de tout à l’heure. Elle ne voulait pas qu’il passe son temps à se faire du souci pour elle. Eli avait su démontrer plus d’une fois qu’elle savait parfaitement s’en sortir seule. « -non Ian… » le coupa Eli alors qu’elle sentait qu’il allait avoir quelque chose à redire. Mais elle leva les yeux au plafond. « -oui ba ça, ça dépends uniquement de toi… » avait-elle répliqué avant de venir l’embrasser en souriant. « -j’y ai pris gout en quelques heures, alors ne te fais pas de souci pour ça… » et ils n’avaient pas encore exploré tout ce qu’ils pouvaient se donner comme plaisir.

Un froncement de sourcils : « -non… non pourquoi tu dis ça ? » c’était elle qui avait cru qu’il allait crever et qui n’était pas du tout prête à ça. « -on peut… on peut pas vivre avec cette peur. On va forcement s’engueuler, on est comme ça, depuis le départ c’est ça. Mais on sais aussi s’écouter au milieu de ces cris. Alors je vais surement faire la gueule… dire des trucs pas cool mais… je… je tiens vraiment à toi… » et ça voulait vraiment dire beaucoup pour elle. « -n’en doute pas… » elle espérait qu’il allait bien imprimer cela dans son esprit. Ça aurait de l’importance pour le suite, si jamais elle devait l’arrêter comme les autres…

Ce qui faisait réellement peur à Eli, c’était de le faire souffrir lui. Plus encore qu’il n’avait déjà souffert. Il avait été trop souvent abandonné. Ils ne souffraient pas des mêmes blessures. Chez lui c’était l’abandon, chez elle s’était l’injustice. Et si elle lui faisait du mal ? Vraiment beaucoup de mal… « -douce et humaine ? » elle eut presque un rire jaune. « -je suis… instable… et constamment en colère… et se sont souvent ces traits de caractère là qui prennent le dessus sur le reste… » non, elle n’était pas toujours douce… c’était rare. Elle l’écouta, déglutit et finit par le rendre son baiser. Ils ne pouvaient rien prévoir, seulement avisé le moment venu. « -oui ba du coup, ce genre de réaction débile tu les évites à l’avenir… » avait elle ajouté avant de sourire et de venir à nouveau nicher son visage contre son torse. Aucune idée de l’heure qu’il pouvait être. Elle s’en foutait. Elle espérait seulement que le soleil n’était pas encore décidé à se lever.

La quarantaine était récente, mais parfois, il avait la sensation que la cinquantaine approchait à grand pas. Certains matins, lorsque son dos était douloureux, par exemple, ou quand il mettait plus d’une journée pour se remettre d’une nuit d’ivresse. Mais aux yeux de sa partenaire, il semblait encore jeune et plein de vigueur « J’en ai l’impression parfois ! Même si cette nuit, tu m’as redonné l’énergie d’un jeune de vingt ans ». Son corps nu sous ses mains, cette manière de donner et de se donner à lui. Cette nuit, son corps n’avait ressenti aucune douleur, seulement la jouissance que pouvait engendrer l’orgasme. Il émit un petit rire alors qu’Eli venait de lire en lui comme dans un livre ouvert « C’est la crise de quarantaine. Je sors avec des femmes plus jeunes » répliqua-t-il avant de préciser comme si c’était un secret « On ne demande pas son âge à une femme ». Et parce qu’il n’avait plus vingt-ans, Ian allait rencontrer quelques difficultés pour trouver le temps et l’énergie afin de monter un lit pour le lendemain soir. D’autant plus après la soirée et la nuit blanche qu’ils étaient en train de passer actuellement tous les deux. Eli accepta donc qu’il vienne le rejoindre à son appartement le lendemain soir « Tu n’as pas envie de passer la nuit par terre, n’est-ce pas ? » répliqua-t-il en plissant légèrement les yeux, comme si ça allait lui permettre de sonder son esprit, et se mit à rire légèrement « Le mot est faible ». Il était exténué et savait que demain, ça serait bien pire. Il la fixa quelques secondes, et finit par rétorquer « Tu es fatiguée pour monter un lit, mais pas pour que je te monte toi » et se mit à réfléchir « J’ai une cuisine, une table des murs et une douche. Tout autant d’endroit où je peux te prendre ». Durant ces deux mois, il avait plus d’une fois fantasmé sur elle. Il avait donc eu le temps de songer à la manière dont il pourrait lui faire l’amour lors de ces longues soirées en solitaire.

Néanmoins, malgré l’effervescence du moment, ils avaient tous les deux consciences qu’au Bureau, la discrétion allait devoir primer pour leur éviter une mort certaine. Particulièrement celle de l’agent du FBI. Eli était même prête à le protéger, ce qu’il ne souhaitait pas. Il n’était pas une petite chose fragile, un chiot qu’on avait abandonné sur le bord de la route. Un sourire étira ses lèvres en sentant son doigt se poser sur ses lèvres pour le faire taire. Il s’apprêtait à répondre, mais la belle brune l’interrompit dans son élan. Il embrassa son index qu’il retira de sa bouche et souffla « Tu as intérêt à faire attention, sinon si tu meurs, je te tue une seconde fois. Tu m’entends ?! » et déposa ses lèvres sur les siennes, comme pour sceller cet accord entre eux. Ça ne serait pas une mince affaire que de ne pas intervenir si elle était en danger ou qu’il la sentait en danger. Il reprit ensuite son sérieux pour éclaircir un point, et alors qu’Eli plongeait les deux pieds dedans, il se mit à sourire et précisa qu’il voulait surtout l’entendre crier lorsqu’il était en elle « Ne t’en fait pas. C’est ma mission que je me donne à moi tout seul » répliqua-t-il avant de lui rendre son baiser « Je ne m’inquiète pas sur ce point. C’est parfait entre nous ». C’était l’osmose parfaite de leurs deux corps. Ian ne s’était jamais inquiété sur ce point. Comme s’il avait toujours su qu’ils étaient compatibles sur ce point.

« Parce que tu as voulu me détester … » souffla-t-il à l’attention d’Eli qui ne comprenait pas où il voulait en venir. Son regard dans le sien, l’agent acquiesça lentement de la tête, soufflant un « Je veux que tu retiennes ces mots. Parce que je ne serais pas toujours bienveillant et… je tiens vraiment à toi aussi… Ok ? » et déposa ses lèvres sur les siennes avec douceur, avant qu’il ne la serre dans ses bras peu de temps après. La belle brune ne se percevait pas comme une femme bien. Il ne voulait pas entendre ces mots. Il se recula légèrement pour entrevoir ses prunelles sombres « Je suis tombé amoureux de cette femme-là aussi Eli. De celle qui est constamment en colère. Et regarde ? Je suis toujours là. Elle me plait aussi cette femme. C’est ton armure, et après ce que tu as vécu, elle fait partie de toi. Est-ce que j’ai l’air d’avoir peur que tu me fasses du mal ? Regarde-moi ? Est-ce que j’ai l’air d’avoir peur ? » et finit par l’embrasser de nouveau, souriant dans un acquiescement « Je ne te promets rien. Je suis un peu con ». De nouveau blottis l’un contre l’autre, il laissa ses doigts caresser son dos, remontant et redescendant dans un effleurement « Qu’est-ce que tu aimes dans la vie ? Je veux dire, en dehors des flingues, des hommes qui ont une grosse queue et de la moto ? » et baissa son regard sur elle, souriant.

« -dis pas n’importe quoi ! » s’amusa la jeune femme. Il était encore en super forme. Il y avait sans doute un paquet d’homme de son âge qui ne pouvait pas en dire autant. « -non, c’est moi qui aime les hommes matures. » renchérit Eli alors que clairement, elle n’avait jamais pensé à l’âge qu’il pouvait avoir. « -et bien maintenant tu sais. » c’était parfois déstabilisant de savoir qu’il avait eut une enfance difficile et pourtant il avait tellement de belles manières. Le respect en faisait partie. Eli était partante pour cette folle aventure entre eux, mais elle avait quelques conditions. Un semblant d’aménagement chez lui déjà. « -je suis désolée chéri, mais ton appartement donne pas du tout envie. » ça avait le mérite d’être claire. « -l’améliorer un tout petit peu, serait pas du luxe. » elle ne lui demandait pas de faire venir un décorateur d’intérieur hors de prix. Seulement d’acheter un sommier pour éviter de dormir par terre. De nouveau ce rire : « -c’est pas du tout le même plaisir à la sortie, excuses moi de ne vraiment apprécier le contacte d’une perceuse dans ma main et de préférer sentir ta queue… » clairement c’était la vérité. Le bricolage elle n’aimait pas ça. « -et pi faut savoir, tu me montes ou me démontes ? » s’amusa à nouveau la belle brune. « -et après c’est moi la gourmande ! On fera pas tous les tests demain soir, ça c’est certain. » ils n’allaient peut-être même rien tester du tout. Ils verraient le moment venu.

Eli parvint à lui faire comprendre qu’elle voulait qu’il reste focus sur l’objectif de la mission, sur ce qu’ils avaient à faire. Se faire du souci pour elle, allait seulement lui embrouiller l’esprit. « -non mais si je suis dans la merde, tu peux bien entendu intervenir ! » s’amusa Eli. « -c’est conseiller même. » renchérit la jeune femme. « -seulement… enfin tu m’as compris. » oui, il avait comprit ce qu’elle lui demandait. La conversation passait d’’amusante à très sérieuse. Mais ils étaient vraiment capable d’une belle communication ce soir. Eli avait hoché la tête. D’accord. Elle s’encrait ça dans le crâne. Puis elle se qualifia d’une manière bien différente que celle proposé par Ian. Elle sourit : « -non pas vraiment… » clairement pas même. « -tu as raison… pas de promesse… » c’était mieux ainsi.

Eli se blottit de nouveau contre lui, écoutant les battements de son cœur et son souffle. Elle aurait pu s’endormir là, tellement elle sentait bien et en sécurité. Elle leva les yeux sans bouger, et sourit pour elle-même : « -je tiens à préciser que je ne savais pas que tu avais une queue aussi grosse… » puis elle chercha dans son esprit ce qu’elle pouvait lui répondre. « -j’aime l’action… j’aime aussi… le calme incroyable quand tu mets la tête dans l’eau. Comme si ça coupait le son… » elle avait du mal à trouver quoi dire d’autre. « -l’odeur du café le matin… et la brioche… » elle sourit de plus belle. « -et toi ? »