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Charly
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Charly
Mar 30 Avr - 17:06

Elionor Griffins
J'ai 35 ans et je vis à Washington. Dans la vie, je suis agent de la CIA et je m'en sors bien. Sinon, grâce à ma chance, je suis célibataire et je le vis plutôt bien .

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Pourquoi est-ce que ça avait tendance à la gonfler qu’Ian lui dise toujours quoi faire ? Tu devrais lui parler… elle était assez grande pour savoir quoi faire. Elle ne lui avait pas non plus demander son avis. Oui, ça lui tapait sur les nerfs… même si ça venait sans doute d’une gentille intention. « -c’est aussi et surtout mon supérieur… » Ian n’avait pas la moindre idée de la relation qu’elle entretenait avec Brennan. Elle avait un immense respect pour cet homme. Elle était impressionnée par sa patience, sa confiance, son charisme aussi. Il n’était pas parfait, elle n’était pas naïve à ce point-là. Mais elle savait surtout qu’il était capable de lire en elle, jusqu’au plus profond de son âme. Capable de savoir des chose qu’elle ignorait elle-même. Elle ne voulait pas qu’il lui ressorte un couplet sur son côté instable. Elle ne voulait pas non plus qu’il pose des questions sur sa relation avec l’homme assise en face d’elle ce soir. Elle ne voulait pas lui montrer qu’il avait probablement raison. Ne pas aller lui parler, c’était continuer de faire l’autruche. De se persuader que ça allait aller. « -tu dois le connaitre par cœur… » elle n’était pas grande lectrice… peut-être qu’elle devrait s’y mettre… le sport était plutôt son échappatoire. Et actuellement, à part baiser, elle ne pouvait rien faire d’autre.

Un froncement de sourcils. Il lui donnait une autorisation ? Elle n’en avait pas besoin. Pourquoi est ce que cela faisait monter l’énervement en elle. Un peu comme un truc qui gratte. Tu évites de gratter, tu sais que ça va être pire et pourtant, elle venait de gratter. Simplement par le ton qu’elle venait d’employer. Un soupire. Bien sûr, elle était énervée seulement à cause de la douleur de sa jambe… Elle lança le sujet qui fâche. La réponse fut claire. Un mot. « -oui c’était mon idée mais je n’avais pas imaginé que tu allais débarquer au boulot ! Je ne suis pas caissière ou je ne sais quoi. Je bosse à la CIA… Ian tu peux comprendre que je n’ai pas envie de perdre mon job ? » il pouvait se mettre trois secondes à sa place non ?

Elle aurait aimé qu’il reste assis et qu’il la laisse quitter la pièce sans bouger son cul. Mais non, il la suivit assez rapidement. « -c’est pas dans les couloirs que j’ai peur que tu te perdes Ian. » avait-elle répliqué avec le même tranchant dans la voix. Elle ouvrit la bouche interloqué parce qu’il venait de dire. Que devait elle comprendre ? Que c’était elle qui compliquait sa vie ? Elle serra la mâchoire pour ne pas répliquer un : et Ba alors qu’est ce que tu attends putain ! Il était en train de se braquer. En même temps, elle l’avait bien chercher. Elle n’aurait pas dû aborder le truc de cette façon. « -j’ai jamais dit ça. » souffla Eli avant de le voir quitter l’appartement. Elle ne chercha pas à le retenir. Par contre, elle ne mit pas trois heures à réfléchir à la suite. Elle récupéra toutes ses affaires, les bourra dans son sac et mit les voiles. Puisqu’elle compliquait sa vie, que visiblement la vie à deux ça ne collait pas, elle allait lui laisser de l’espace. Elle hésita à laisser un mot, mais se ravisa trop énerver pour pouvoir écrire qu’elle était désolée alors que ce n’était pas le cas. Il devait prendre cette putain de décision.

Manhattan Redlish
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Mar 30 Avr - 17:50

Ian Edwards
J'ai 41 ans et je vis à Washington. Dans la vie, je suis agent du FBI et je m'en sors pas trop mal. Sinon, grâce à ma chance, je suis divorcé et je le vis, tout simplement.

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Depuis que son directeur avait prononcé sa mise à pied, justifiant sa décision par ses élans de violence sous emprise de l’alcool, Ian avait la sensation que toute sa vie partait en vrille, et qu’il ne parvenait plus à se reconnaître. En commençant par sa relation avec Eli. Parce que même s’ils avaient toujours rencontré des difficultés pour communiquer, ils finissaient toujours par se comprendre, que cela soit avec douceur ou dans des éclats de voix à faire trembler les murs. Or, depuis leur retour de l’hôpital, ils ne se parlaient plus vraiment. Il avait la sensation que la belle brune ne le percevait dorénavant plus que comme un alcoolique au bord du précipice. Ils évitaient tous les sujets sensibles dès lors qu’ils sentaient les prémices d’une dispute s’approcher à grand pas. Les seuls instants de bonheur étaient comme des écrans de fumée dans une existence dans laquelle aucun d’eux ne parvenait à s’épanouir. Donc si elle ne pouvait pas être heureuse avec lui, il voulait qu’elle soit à son travail. C’était pour cela qu’il avait évoqué la possibilité d’un retour en infiltration. Il ne voulait pas l’éloigner de lui, il voulait seulement qu’elle cesse de le materner, de croire qu’à tout moment, il pouvait vaciller et sombrer. Des paroles qui se voulaient de prime abord innocentes et bienveillantes, mais qui ne fut pas reçue ainsi par Eli. Une fois encore, elle interpréta à sa manière les propos qu’il venait de tenir et tenta d’apaiser la discussion. Mais c’était sans compter l’obstination de la belle brune qui revint sur l’accord qu’ils avaient passé quelques jours auparavant « Tu ne vas pas perdre ton boulot parce que je suis venu une seule fois pour qu’on prenne le déjeuner ensemble, Eli ! » répliqua-t-il en haussant le ton. Une fois. Une exception. Il avait conscience qu’elle travaillait à la CIA. Ils faisaient approximativement le même travail. « Mais tu as raison, rappelle-le moi que tu es de la CIA, je suis un abruti qui ne sait pas ce que c’est que de bosser pour une agence gouvernementale. Après tout, je vais sûrement me faire virer ! ».

Ian bouillonnait de l’intérieur, n’appréciant pas qu’ils abordent le sujet de son alcoolisme ainsi. Elle voulait l’accompagner jusqu’au bureau du psychothérapeute. Et qu’est-ce que ça serait ensuite ? Elle le nourrirait aussi, pour s’assurer qu’il mange ses légumes verts ?! « Je ne viens pas de commencer à boire Eli, ça fait des années que ça dure ! J’ai toujours fonctionné. Je mange correctement, je suis propre sur moi et ma maison n’est pas un dépotoir. Et jusqu’à ce que cet enfoiré de Dwayne monte un dossier sur moi, j’avais aussi une carrière ». Il avait l’impression que la jeune femme le percevait comme s’il venait de découvrir le bourbon à l’issue de l’infiltration et qu’à tout moment, il pouvait sombrer si profondément qu’il se noierait dedans. Même si oui, il l’aurait sûrement fait s’il n’était pas avec la jeune femme. Il aurait sûrement bu jusqu’à pas soif à l’issue de l’infiltration. Toutefois, il connaissait son passé et la respectait suffisamment pour ne pas agir de la sorte. Jusqu’à peu, il avait un équilibre dans sa vie et cette infiltration, l’intervention de McCarthy avait tout ruiné. Aujourd’hui, il était perdu et se rendait compte, au fil des jours, qu’il n’était pas celui qu’Eli s’attendait à aimer. Sa perception de lui était biaisée. « C’est moi qui le dit. Je ne suis pas O’Brien, je ne suis pas Jebédiah… Je … Je ne sais plus qui je suis et … » et il était temps pour lui de prendre l’air.

Sur ces mots, Ian s’absenta durant trois longues heures. Il retourna au garage désaffecté dans la périphérie de Washington, renouant avec ses souvenirs de l’infiltration. La mort de Robby, ses échanges avec Jiminy, ses premiers sentiments pour Eli. Il l’aimait. Il en était certain. Toutefois, il sentait qu’il ne la rendait pas heureuse… Il retourna à l’appartement alors que la nuit avait enveloppé entièrement la capitale et chercha la belle brune. Seul le silence lui répondit. Il se rendit dans la chambre et découvrit qu’il n’y avait plus d’affaires à elle. Son cœur se serra et se laissa tomber sur le rebord du lit, ses coudes sur les genoux, enfouissant son visage dans ses mains quelques minutes. Il finit par se lever, récupéra son portable sur la table basse. Aucun appel. Pas un seul message. Il se servit un fond de bourbon et se laissa choir dans le canapé. Il délaissa le petit appareil et but encore, et encore, jusqu’à sombrer dans un profond sommeil sans rêve. La sonnerie de son portable le fit grimacer, réveillant sa migraine. Puis dans un élan de lucidité, se précipita pour se saisir de son portable « Eli, c’est toi ?! » « Non, c’est Bennie » « Ah… Pourquoi tu appelles à cette heure-ci ? » « Il est midi Ian ». Il regarda sa montre. L’intello avait raison. « Fais chier » « Laisse-moi deviner, Eli s’est barrée et tu as bu comme un trou jusqu’à t’endormir ? » « Pourquoi tu m’appelles ? » « Je vais prendre ça pour un « oui ». Je t’appelle à propos de ton poste mon grand. J’entends Andrews parler de recruter un nouvel agent » « Ça ne veut pas dire qu’il va me foutre dehors » « J’en sais rien, mais faut que tu te remues. Je vais devoir te laisser, il arrive. Salut ». Un soupir lui échappa et décolla l’appareil de son oreille et le fixa. Toujours aucun message. Il jeta le portable sur le canapé et alla prendre une douche.


Charly
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Charly
Mar 30 Avr - 19:35

Elionor Griffins
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Il ne voulait pas comprendre ? Ian semblait être incapable de se mettre à sa place. « -j’ai tout à perdre Ian… » souffla la jeune femme. Elle savait parfaitement que cette infiltration de merde avait entaché son dossier. La CIA l’avait mise à l’épreuve. Ils avaient voulu savoir si elle était capable de gérer. Elle n’avait coché aucune des cases, malgré ce que pouvait lui dire Brennan. Aujourd’hui, elle se retrouvait avec une jambe qui n’était pas fiable. Un jour elle pensait que tout allait bien, qu’elle avait retrouver son endurance. Le lendemain, elle se levait avec un muscle proche de la tétanie. La douleur allait et venait. Et ça empiétait sur son moral. Pour le moment Brennan comprenait, il faisait peut-être barrage… mais à la base, elle était une agent spécialisée dans l’infiltration. Alors, techniquement, elle devait retourner sur le terrain. Eli savait également que sa relation avec Ian était problématique pour son job. Leur histoire était née alors qu’ils étaient censés être l’un comme l’autre des terroristes. Elle se sentait toujours comme coincée, que n’importe quelle décision qu’elle pouvait prendre n’était pas bonnes. Ou que tout le monde voulait lui donner des conseils, penser à sa place, trouver la meilleure solution pour elle, alors qu’il n’y en avait pas, pour le moment.

« -putain Ian tu n’écoutes pas ce que je te dis ! » avait elle répliqué. Elle n’avait jamais dit qu’il était débile ! Mais il venait de dire à voix haute ce qu’elle pensait tout bas. Oui, il allait perdre son job s’il ne prenait pas cette putain de décision. Il allait aussi sans doute la perdre elle au milieu de tout ça. « -donc pour toi, il n’y a aucun problème… c’est ce que tu es en train de me dire… » elle se voilait peut-être la face sur ses propres soucis mentaux, mais Ian n’était pas mieux. Elle ne comprenait pas comment il pouvait s’obstiner à ce point alors que son job en dépendait. Elle encaissa les paroles suivantes et le laissa partir sans chercher à le retenir. Ce n’était pas de sa doublure qu’elle était tombée amoureuse. Il n’avait pas beaucoup de points communs avec Jeb… elle se mordit les lèvres pour ne pas pleurer. Mais elle fit son sac en toute hâte et quitta l’appartement sans laisser de mot d’excuse ou d’explication.

Malgré la menace que pouvait représenter Tobby et sa connaissance de son adresse, Eli rentra chez elle. Elle déposa son sac rapidement, sortie un paquet de clope et en alluma une, les mains tremblante. Ian n’avait pas tort, sa jambe la faisait souffrir. Elle goba deux anti-douleur et un somnifère. Histoire de ne plus penser. Le lendemain matin, elle se rendit au bureau en serrant les dents. Malgré les comprimés, elle avait mal. Elle passa sa matinée à corriger des rapport. Durant la pause, elle prit un taxi, direction le cimetière. Ça faisait une éternité qu’elle n’était pas venu sur le tombe de Jeb. Eli grimaça en venant prendre place sur la pierre tombale. Elle observa les écritures que le temps estompait. « -tu me manques… » souffla la belle brune. Elle ne venait que trop rarement. Elle n’en ressentait que très peu le besoin, convaincu que Jeb n’était pas là, qu’il devait se la couler douce ailleurs. En venant ici, elle avait pensé parvenir à vider son sac. Finalement aucun autre mot ne sorti. Seulement des larmes. Elle se sentait perdue, piégée, à chier…

Retour au bureau. Elle n’avait rien mangé. Elle tourna au café jusque tard dans la soirée. Une fois chez elle, Eli reprit des anti douleur pour la x eme fois de la journée. Elle étendit sa jambe, la massa en grimaçant, fixant son téléphone du regard. Après un soupire, elle saisit l’appareil et envoya un sms à Ian : c’est de toi dont je suis tombée amoureuse. Pas de ta couverture, pas d’une copie de mon mari. Je m’inquiète pour toi, pour ta carrière… tu aimes ton job, je ne veux pas que tu en sois privé. Je savais que ça ne serait pas simple tous les jours. J’ai la sensation d’être impuissante et je déteste ça. Je pense que m’avoir chez toi n’aide en rien. Alors, on va ralentir, mettre un peu de distance. Un second message : tu as raison, c’était une idée de merde…


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Mar 30 Avr - 20:17

Ian Edwards
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« Tu es un bon agent Eli, ils seraient stupides de te laisser partir » avait rétorqué Ian avant que la conversation ne prenne des allures de dispute. Pourtant, il n’avait fallu d’un rien pour que ça prenne une telle ampleur. C’était la conséquence de trop de non-dits, de silence pesant, de conciliation alors qu’ils se retenaient d’exprimer le fond de leur pensée. Une pause déjeuner, une excursion d’une heure dans les locaux de la CIA et Ian se retrouvait à être considéré comme un inculte par la qui se tenait devant lui alors qu’elle lui expliquait le fonctionnement d’une telle Agence et que sa présence n’était pas la bienvenue « Ça ne se reproduira plus à l’avenir. Tu es satisfaite ?! » avait-il rétorqué en fermant le dialogue sur ces mots. La prochaine fois, il se contenterait de déjeuner avec lui-même sur la terrasse de son appartement. Quant à son alcoolisme, il ne voulait pas que la jeune femme lui tienne la main comme s’il n’était qu’un enfant de cinq ans qu’on emmenait chez le pédiatre. Il avait vécu seul toutes ces années sans jamais compter sur qui que ce soit. Pourquoi devait-il changer maintenant qu’Eli faisait partie de sa vie ?! « Je dis seulement que le problème pourrait être bien plus grave ! » et lui rappela que de toute manière, il n’était pas suffisamment à la hauteur pour elle. Elle était tombée amoureuse de Ian O’Brien, pas de lui. Sauf qu’il n’était pas ce personnage créé de toute pièce par la CIA. Il n’était pas non plus feu son époux. Il était seulement lui, ou tout du moins, le reste de ce qu’il pensait être, parce qu’il n’était plus réellement sûr de savoir qui il était au final…

En rentrant chez lui en fin de soirée, Ian comprit rapidement que la belle brune avait quitté l’appartement, emmenant chacune de ses affaires avec elle. Il aurait pu lui envoyer un message, mais il n’en éprouvait pas la moindre envie. Il préféra trouver du réconfort dans la bouteille de bourbon qu’il termina jusqu’à sombrer dans un sommeil sans rêve, se réveillant avec la gueule de bois, par l’appel de Bennie qui s’inquiétait pour son poste. Après une longue douche, il tenta de prendre le petit-déjeuner, cumulé à un aspirine pour la migraine et reprit le cours de son enquête pour Toby durant le reste de la journée. Les yeux rivés sur son écran, il sursauta en entendant la brève sonnerie de son portable. Il jeta un coup d’œil au portable, et reçu un second message. Eli. Son cœur se serra, appréhendant ce qu’il allait lire… De la distance… Il émit un petit rire nerveux et laissa retomber le petit appareil sur son bureau, passant ses mains dans ses cheveux. De la distance… Ralentir… Ces mots, il n’avait pas besoin de les avoir entendu par le passé pour les comprendre. Il se saisit de son portable et pianota sur l’écran : Tu ne dois pas t’inquiéter pour moi Eli. Je m’en sortirais toujours... et effaça finalement le message pour se retrouver face à un écran blanc. Il pianota de nouveau : Fait attention à toi. Affectueusement. Ian en rappel au post-it qu’il avait laissé dans son appartement et qui avait permis à la belle brune de se moquer gentiment de lui de bon matin. Il envoya le message et se leva pour prendre son premier verre de la journée, avec la sensation que ça ne serait sûrement pas le dernier… Il aurait pu lui dire qu’il l’aimait à en crever, mais il n’était pas d’une nature particulièrement loquace. Encore moins dans des moments comme celui-ci.

« Monsieur Ian Edwards, on a payé votre caution » rétorqua le policier en uniforme qui ouvrit la porte de sa cellule « Récupérez vos effets personnels à l’entrée ». Ian se passa une main dans la nuque qu’il tentait de détendre, et s’avança en titubant jusqu’à l’accueil « Je viens récupérer mes affaires » « Tenez et signez ici ». Il griffonna rapidement son nom et se retourna, se retrouvant face à Eli qu’il n’avait pas vu depuis plus d’une semaine et à qui, il n’avait pas osé appeler, ni même envoyer le moindre message « Salut… Je… Je n’avais personne d’autres à appeler. Bennie est chez sa famille » et ajouta « Je te rembourserai ». Il quitta ensuite le commissariat, cherchant du regard un taxi mais la rue était déserte à cette heure tardive « Je croyais juste que c’était Toby. Je ne l’ai pas frappé non plus. C’est cette… mégère là qui a appelé les flics » répliqua-t-il encore ivre. Il leva la main à l’approche d’un taxi, mais ce dernier ne prit pas la peine de s’arrêter « Super… » et se retourna de nouveau vers la jeune femme « Tu peux me déposer s’il te plaît ? ».

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Mer 1 Mai - 18:03

Elionor Griffins
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Stop, elle n’avait pas envie d’empirer les choses. Seule solution, quitter l’appartement. Prendre de la distance. Il ne voulait pas de son aide. Il ne voulait qu’elle lui tienne la main. Très bien. Il ne voulait pas non plus qu’elle le materne ou qu’elle le pousse à prendre sa décision. Il ne voulait rien voir, rien entendre… Elle compliquait sa vie… il était mieux seul. Voilà ce qu’elle retenait. Voilà ce qui lui vrillait le cœur. Elle s’en voulu d’avoir céder, d’avoir été faible face à ce que qu’Ian avait éveillé en elle. Eli avait beau mettre cette putain de distance, il était là, dans sa tête, tout le temps. La réponse à son sms termina de lui arracher le cœur. Il venait de lui dire adieu, par sms ! Il avait choisi. C’était la boisson… Eli ne répondit rien. Elle garda sa peine, sa colère et sa déception pour elle-même. Deux jours après, elle demandait à Brennan de la mettre sur le dossier de l’infiltration. Le temps de se préparer. D’ici un mois, elle serait apte à reprendre le boulot correctement. Plus rien ne la retenait après tout.

« -c’est dans votre tête. » « -je vous dit que j’ai mal putain ! » « -Agent Griffins, votre jambe va très bien. » « -arrêtez de vous foutre de ma gueule. J’ai mal. La journée, la nuit… je boite bordel ! J’ai besoin de savoir ce qui cloche, vous comprenez. » « -je viens de vous le dire. C’est un blocage psychologique. Votre blessure est parfaitement guérit au sens physique du terme. Dans votre vie, tout va bien actuellement ? » Eli était restée silencieuse. « -tenez. C’est une collègue. Très compétente. » elle avait regardé la carte. « -j’ai pas besoin d’un psy, j’ai besoin de pouvoir reprendre mon job. » « -agent Griffins… » avait soupiré le chirurgien. « -laissez tomber. » avait claqué Eli en se levant, récupérant l’ordonnance d’anti-douleur.

Quand son téléphone avait sonné ce soir-là, Eli s’était endormie devant une émission de télé de merde qui ne l’intéressait pas le moins du monde. C’était un sursaut qu’il l’avait tiré d’un sommeil médicamenteux. Eli avait décroché et avait marmonné un : oui, la bouche pâteuse et pleine de sommeil. « -pardon ? » avait elle ajouté en n’étant pas certaine d’avoir compris ce qu’on lui demandait. Elle avait lâché une ou deux injures, puis avait hésité à dire qu’elle arrivait. Le flic allait raccrocher lorsqu’elle se ravisa. Une fois sur place, elle rempli les papiers, paya et attendit qu’il sorte. Elle ne dit rien. Pas un salut, pas un bonsoir, pas même un ferme-la. Elle le regarda s’éloigner et prit sur elle pour éviter un maximum de boiter. La pire fut les quelques petites marches juste devant la porte… elle serra les dents. Elle aurait presque aimé qu’il se soit déjà engouffré dans un taxi. Elle avait mal au cœur de le voir ainsi. « -je suis venue en taxi. » donc non, il allait devoir rentrer à pieds ou trouver un taxi qui voulait bien le ramener. « -Tobby a été appréhendé il y a deux jours. » sa voix était morne et posée. Fatiguée. Pourtant comme toujours, la colère n’était jamais bien loin avec Eli. « -la CIA n’a pas encore fait de communiqué. Mais tu l’aurai su si tu ne m’avais pas viré de ta vie par sms. » il accusait la voisine alors qu’il s’en était pris à un innocent dans la rue. Pas la peine de se rapprocher de sentir son haleine. Même si les flics ne lui avaient pas dit, Eli aurait deviner toute seule. Ian avait trop bu.



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Mer 1 Mai - 19:10

Ian Edwards
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Au cours des jours qui suivirent, Ian avait relu inlassablement le message de la jeune femme. Ralentir. Mettre de la distance. Il n’aurait jamais envisagé que de simples mots puissent être aussi douloureux à lire sur un écran. Toutefois, c’était la décision qu’avait pris Eli à la suite de leur dispute et il le respectait. Seulement, durant ce lapse de temps dont elle avait besoin, Ian lui demanda d’être vigilante. Toby était à proximité et il ne se le pardonnerait jamais si elle était blessée, ou pire. Il avait ensuite poursuivit son enquête sur le dirigeant de la cellule qui échappait encore et toujours aux mailles du filet, toujours en s’enivrant avec excès jusqu’à sombrer dans les bras de Morphée. Excepté ce soir-là où il avait pris la décision de fumer une cigarette tout en sirotant son énième verre de bourbon sur le rebord de sa fenêtre. Il l’avait vu. En bas de chez lui. Toby. Il avait délaissa la clope dans le cendrier et le verre sur le rebord de la fenêtre, puis s’était précipité jusque dans la rue, empoignant l’inconnu, avant de réaliser que ce n’était que le fruit de son imagination. La voisine avait aussitôt appelé la police et voilà comment il avait passé les quatre heures qui suivirent dans une cellule d’une brigade du centre-ville. Ian avait demandé à l’officier en uniforme de contacter Eli. C’était la seule personne qui était disponible et qui ne le laisserait pas croupir au fond de cette cellule jusqu’au petit matin. Il avait eu raison.

Il récupéra ses effets personnels et quitta le commissariat sans se faire prier, encore empreint des nombreux verres qu’il avait bu au cours de la journée « Alors est-ce que tu peux appeler un taxi pour moi ? » parce qu’il doutait que dans son état, il n’y en ait un seul qui accepte de le conduire jusqu’à chez lui. Il tenta un nouveau signe de main, en vain. Puis il entendit les mots de la belle brune. Toby venait d’être arrêté deux jours plus tôt. Ian resta interdit à cette révélation, et bafouilla un « Il… Il a été… Vraiment ? » et fronça les sourcils « De quel message tu parles ?! Je t’ai juste demandé de faire attention. Tu voulais… » et poussa un soupir en faisant quelques pas sur place, sa main dans ses cheveux « Bordel Eli ! C’est toi qui m’a rayé de ta vie. Tu m’as abandonné, comme tous les autres et… ça m’a fait un mal de chien » rétorqua-t-il en saisissant son t-shirt à hauteur de son cœur, le tirant pour imager ses propos, et finit par le relâcher « De toute manière, tu n’as jamais été heureuse avec moi alors » et tenta d’arrêter le taxi qui se mit à ralentir, puis redémarra aussitôt « Connard ! » cria-t-il et se retourna de nouveau en direction de la belle brune « Tu es tombée amoureuse de l’idée que tu te faisais de moi, et non de moi. Et … Quand toute cette merde a été terminée, tu t’es retrouvée comme une con à emménager avec un type que tu ne connaissais pas. Tu marchais sur des œufs avec moi. Pauvre Ian, pauvre biquet, il a perdu son travail et il boit beaucoup. » Il avait prononcé ces derniers mots en surjouant, et reprit avec sérieux «Tu sais quoi ?! Je t’ai menti. Tous les jours j’ai bu. Je n’ai fait que ça. Boire et encore boire. Le plus beau cadeau que je puisse te faire par amour, c’est de disparaître de ta putain de vie Eli. Je suis un boulet au bout d’une chaine… Jebédiah n’aurait pas dû crever, c’est moi qui aurait dû mourir, comme ça, tu aurais continué à être pleinement heureuse et tu aurais cessé de t’inquiéter pour moi » rétorqua-t-il. Il avait mal. Si mal… « Mais je ne t’ai jamais quitté bordel de merde ! Tu as entendu ce que tu avais envie d’entendre. Je t’ai vu dépérir au fil des jours à mes côtés et tu n’as pas idée à quel point ça peut faire mal de voir la femme que tu aimes si fort, que j’étais prêt à mourir avec toi sur ce quai de métro, ne pas être heureuse à tes côtés ! Et à la première dispute, tu m’as quitté Eli. Pourquoi tu m’as fait ça à moi ? » et tapa sur son torse à plusieurs reprises sous le désespoir, la douleur qu’il éprouvait exacerbée par l’alcool qui coulait encore dans ses veines « Parce que je te rappelais ton salaud de père et que tu avais peur que je te foute sur la gueule aussi ?! C’est ça ? » et ajouta « Jamais je ne t’aurais touché, tu m’entends ! Jamais ! Mais… » et l’observa un court instant « Qu’est-ce que ça peut foutre dorénavant, après tout… On est brisé tous les deux, et toute la colle du monde ne pourra pas y remédier, alors tu vas retourner à ton semblant de vie paisible et moi, je vais continuer de me bourrer la gueule jusqu’à ce que mort s’en suive » et ajouta d’une voix presque lasse « Qu’est-ce que j’ai à perdre de toute manière ? Hein ?! J’ai perdu la chose la plus importante de ma vie… toi. Oh ! Et j’ai sûrement perdu mon job aussi ». Et regarda autour de lui « Il arrive quand ce putain de taxi ?! »


Charly
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Elle venait de payer la caution pour le faire sortir de cellule de dégrisement, ça ne lui suffisait pas ? Eli avait envie de lui répliquer un truc du genre : ah parce que tu as besoin de mon aide maintenant ? Mais elle avait seulement serré les dents. Elle décida cependant de lui donner l’information essentiel dont il ne disposait pas. Tobby avait été appréhendé. C’était terminé. Mais elle avait du venin à déverser. Il l’avait largué par sms, sans explication, simplement parce qu’elle voulait lui apporter de l’aide. Elle plissa les sourcils. « -pardon ? Non je crois pas… » seulement demandé de faire attention, il était en train de se foutre de sa gueule. Elle avait glissé les mains dans les poches de sa veste, l’écoutant sans rien dire, le regardant se donner en spectacle. Heureusement qu’il était dans les 2h du matin…

Voilà, il venait de prononcer les mots. Abandonné… elle fit un non de la tête en regardant ailleurs. Elle se mordit la langue en entendant la suite, sans le quitter des yeux cette fois-ci. Elle ne bougeait pas d’un centimètre. Ian le faisait assez pour deux. Elle avait mal, elle ne voulait pas qu’il le voit. S’il était encore capable de voir quoi que se soit. Elle avait envie de tourner les talons, mais elle savait qu’il n’avait pas finit de parler. Et une partie d’elle-même ne pouvait pas le laisser là. « -tu dis n’importe quoi. » avait elle finit par souffler avant qu’il ne vienne lui planter un poignard en plein cœur. Il avait mentit… Il lui avait menti. Droit dans les yeux. Elle leva les yeux ciel cette fois-ci. Oh non, ce n’était pas le moment de verser une larme ! « -ferme la s’il te plait. » demanda Eli bien plus poli que d’ordinaire. Elle savait parfaitement qu’un homme complètement ivre, était imprévisible.

« -je ne t’ai jamais quitté Ian. J’ai seulement mis de la distance. Je t’ai rendu ton espace et ta petite vie bien rangée, si paisible avant que j’y foute les pieds. » elle s’était imaginée naïvement qu’ils auraient prit le temps de parler, d’ici une semaine… ou que sa fuite aurait poussé Ian à consulter. « -non. Parce que je l’ai tué. » c’était en partie pour ça qu’elle était partie également. Elle connaissait l’alcool. C’était vicieux et sournois. Elle avait voulu faire confiance à Ian, mais l’alcool est une pétasse qui sème le doute dans les esprits. Ça rendait violent par les mots, suspicieux, parano… La preuve, il avait cru voir Tobby en bas de chez lui. Le dernier homme a avoir été ivre mort devant elle, Eli l’avait abattu de trois balles dans la poitrine. Elle savait qu’aujourd’hui, elle avait ses propres problèmes à gérer. Qu’elle était instable. Ça ne cessait de tourner et retourner dans son esprit. Elle était toujours armée… peut-être qu’en restant chez lui, un soir, elle aurait appuyé sur la détente…

Lorsqu’il parla de se laisser dépérir, se fut la phrase de trop. Elle le fixait toujours du même regard noir, alors qu’elle faisait quelques pas pour combler les vides qui les séparaient. Une fois devant lui, elle détailla son visage quelques secondes, avant de lui coller une gifle. « -je t’interdis de dire ça ! Tu m’entends ! » lui hurla-t-elle avait de lever son autre mains pour lui en mettre un autre. « -arrêtes de te noyer dans ton désespoir bordel ! Si on en est là c’est à cause de tes mensonges ! » elle lui donna un coup dans la poitrine : « -je voulais seulement t’aider ! » un autre coup : « -je voulais seulement t’aider putain ! » encore une coup : « -je voulais seulement t’aimer ! » elle abattit plusieurs fois ses mains sur le torse d’Ian comme si cela pouvait soulager ce qu’elle ressentait. Elle finit par reculer et souffler un : « -je t’ai jamais abandonné. C’est toi qui nous a abandonné Ian. » Elle recula d’un pas, puis d’un autre, grimaçant sous la douleur de sa jambe. « -tu connais mon passé, tu savais que je n’avais pas de tolérance pour ça. Et pourtant j’en ai eu… mais aujourd’hui c’est fini. Tu veux te détruire, très bien. » elle leva les deux mains. « -j’ai compris que je sers vraiment à rien. Je suis même pas capable de t’aider ou de t’aimer convenablement. » elle se mordit les lèvres en regardant ailleurs, avant de faire demi-tour.

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Ian Edwards
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Les dernières heures enfermées dans une cellule n’avaient pas suffit à dissiper l’alcool qui coulait encore ardemment dans ses veines. Il aurait pensé rentrer chez lui et s’effondrer dans le canapé jusqu’au petit matin, mais Eli avait pris la parole. Toby avait été arrêté deux jours auparavant, et malgré tout, ce n’était pas ce détail qui eut raison du peu d’attention dont été encore capable Ian à cette heure-ci, et sous l’emprise d’autant d’alcool. Elle pensait qu’il l’avait quitté avec un simple message. Or, c’était elle qui l’avait quitté en usant de diplomatie, une fois encore. « Tu devrais relire ton message ! » avait-il rétorqué avant de se lancer dans une diatribe. Ses gestes étaient brouillons et brusques. Il avait eu mal de la voir partir ainsi, de la voir l’abandonner à l’image de tous ceux qui avaient croisé sa route depuis sa naissance. Elle n’était qu’un nom de plus sur la liste. Et pourtant, il savait que c’était la décision à prendre. Eli n’avait jamais été heureuse avec lui. Il était un alcoolique qui avait perdu son travail et qui n’avait eu de cesse que de lui mentir au quotidien. « Non ! Je ne ferme pas ma gueule parce qu’apparemment, je t’ai quitté comme ça alors tu vas m’écouter jusqu’au bout ! » avait-il répliqué avant de poursuivre. « Tu trouves que ma vie est bien rangée ?! » et se mit à rire avec excès « Tu m’as donné une raison de me lever le matin bordel et tu t’es tirée avec mon cœur sous le bras ! » renchérit-il. Mais elle était partie à cause de lui, à cause de l’image qu’il renvoyait. Il était à l’image de son père. Un ivrogne. À la seule différence qu’il n’aurait jamais levé les mains sur elle. « Et j’étais le suivant ?! ». La vie était quand même une sacrée salope, pensa-t-il. Elle avait tué Jebédiah alors qu’elle l’avait tant aimé, pour le laisser en vie, lui. Il n’était qu’un caillou dans sa chaussure, un déchet de la société qu’elle trainait à sa cheville comme un boulet. Il était l’heure pour eux que leurs chemins ne se séparent. Eli avait une carrière qui l’attendait, elle devait se reconstruire et lui, il continuerait de boire jusqu’à ce que mort s’en suive. Qui allait le pleurer de toute manière ?!

La voir s’avancer aussi précipitamment jusqu’à lui contraint Ian à se redresser autant qu’il le pouvait, la jaugeant du regard avant que sa tête ne soit projetée sur le côté, sa joue rougit brûlant sous l’impact des doigts d’Eli contre elle « Qu’est-ce que ça peut te foutre ?! Tu n’auras plus à te soucier du pauvre alcoolique qui t’a brisé le cœur » répliqua-t-il avant de se prendre une seconde gifle. Il passa sa main sur sa joue en grimaçant « Alors mon ange, si tu pouvais arrêter parce que ça fait mal » et prit un coup dans le torse qui le fit reculer légèrement « Eh ! Arrête ! Ça fait mal » et elle continua de le frapper, se laissant emporter par toute la colère qu’elle éprouvait pour lui « Eli… Je ne pouvais pas… » murmura-t-il tout en la laissant abattre sa colère contre lui, encaissant les coups jusqu’à ce que ça cesse et qu’elle se recule « Je t'ai laissé partir parce que tu n’étais pas heureuse avec moi … Et crois-moi, ça me tue de l’intérieur de réaliser tout ça, mais je ne t'ai pas abandonné. Je n'ai jamais voulu que tu partes ... » et fit un pas vers elle « C’est pour ça que je ne me suis pas battu pour toi Eli ! Tu ne dois pas tolérer ça de quiconque. Tu mérites tellement plus que moi … Tu mérites d’être heureuse avec un homme qui ne sera pas aussi brisé que moi … Je ne peux pas t'entraîner avec moi au bord du précipice...» et son cœur se serra en entendant les derniers mots. Ian fit les derniers pas jusqu’à elle, saisit son poignet pour l’attirer à lui « Ne dit plus jamais ça, tu m’entends ?! Plus jamais ! Tu as été la plus belle chose qui me soit arrivée dans ma vie. Et tu n’as rien fait de mal. Je dois te tenir à distance parce que je ne suis pas bon pour ta vie, tu m’entends ?! Je suis trop brisé pour toi. On ne tient pas une maison avec des fondations fragiles. Tu dois être heureuse. Tu le mérites et … je ne peux pas être cet homme-là. Et… » il ferma les paupières, sentant ses larmes couler « Tu n’as pas idée à quel point ça me fait mal … La mort est plus douce... Mais parce que je t’aime, je dois te laisser partir » et déposa un long baiser sur son front « Je t'aime Eli, si fort ... ».


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Jeu 2 Mai - 20:56

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Sérieusement il était déjà bourré lorsqu’il avait lu son sms ? Lire trois lignes étaient trop compliqué ? « -je t’ai donné de l’espace… j’ai dit qu’on allait ralentir et prendre de la distance. Je n’ai jamais dit que je t’abandonnais sur le bord de la route Ian. » pourquoi est ce qu’elle était en train de se justifier ? Elle savait parfaitement que dans l’état dans lequel il était, cela ne servait à rien de parler. Elle lui demanda ensuite de la fermer. Il allait finir par dire quelque chose qu’il allait regretter. Mais il s’emporta un peu plus encore. L’écouter jusqu’au bout. Elle n’en avait pas la moindre envie. Et pourtant, elle ne parvenait pas à faire demi-tour et à la laisser là. « -c’est toi qui a dit que ta vie était paisible jusqu’à il y a peu. Je devais comprendre quoi ?! C’est moi qui est foutu le bordel dans ta vie Ian. J’en suis consciente. Que voulais tu que je fasse ? Continuer à prendre des pincettes à chaque fois qu’on s’adresse la parole ? Continue à te regarder faire semblant que tout va bien ? » c’était hypocrite. Elle le savait. Elle faisait aussi semblant que tout allait bien dans sa propre vie. « -tu n’as pas la moindre idée de la noirceur que j’ai au fond de l’âme Ian. » avait elle ensuite répliqué avec un regard dur. Oui, peut-être qu’il aurait été le suivant. Elle ne pouvait pas prédire l’avenir, mais elle savait d’avance que s’il décidait de garder sa bouteille en guise de bouée de secours, ça finirait mal entre eux.

Il lui porta un coup fatal en avouant haut et fort qu’il lui avait menti. Qu’il avait continué de boire. Elle le savait. Au fond d’elle-même, elle le savait. Elle n’avait pas voulu le voir. Elle avait voulu croire qu’il allait s’accrocher à eux. Elle le frappa, comme si cela pouvait atténuer la colère qu’elle ressentait. Violence inutile… mais elle n’avait plus de mot. Seulement de la rage. Elle lui en voulait tellement. « -c’est conneries tout ça Ian. » il se contredisait lui-même ! Trois minutes plus tôt il l’accusait d’être partie avec son cœur sous le bras, et maintenant il lui chantait qu’il l’avait laissé partir parce que c’était mieux pour elle ? « -mais écoute toi bordel ! Je ne me suis pas battu pour moi ça revient à dire, tu as baissé les bras, que tu n’as pas voulu lutter. Que tu nous a abandonné. » et qu’il ne lui sorte pas qu’elle comprenait de travers.

Eli le repoussa alors qu’il posait un baiser sur son front. Il empestait l’alcool. Elle détestait ça. « -tu pourrais l’être. Seulement tu n’as pas envie, tu n’as pas envie assez fort de l’être. Je peux pas croire que tu m’aimes à ce point et que décide de laisser tomber. Si tu m’aimes, si tu m’aimes vraiment, alors tu vas suivre cette putain de thérapie. Tu vas te faire aider et lorsque ça sera chose faite, alors là, on pourra reparler de nous. » elle leva la main et un taxi s’arrêta. « -maintenant tu montes dans ce taxi. »


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Jeu 2 Mai - 21:28

Ian Edwards
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Ce n’était pas le moment opportun pour engager une telle conversation. Ian venait de passer les dernières heures de sa soirée enfermée dans une cellule à l’odeur de relent d’urine et de vomissure, et il n’était pas parvenu à dessoûler. Et pourtant, il y avait dans cette dispute, une espèce d’empressement, d’urgence. Comme si c’était aujourd’hui ou jamais. Après tout, Eli venait de l’accuser d’avoir mis un terme à leur relation, alors qu’il n’en était rien. « On n’a pas tenu trois semaines sous le même toit. Comme si tu aurais eu envie de revenir vers moi après un moment de répit ?! Une dispute. Une putain de dispute et tu es partie ! ». Il le percevait comme un abandon, et ça serait ainsi tant que l’alcool serait encore mêlé à son sang. « Je ne parlais pas de toi bordel ! » hurla-t-il en même temps que la jeune femme s’adressait à lui. « Je ne t’ai jamais demandé d’agir ainsi avec moi. TU as pris la décision. TU m’as materné comme si j’étais fragile. Je n’ai jamais voulu de ça. Je voulais que tu me vois comme … comme… moi ». Ian n’avait jamais aimé la voir retenir ses mots, le ménager à longueur de temps depuis qu’il avait été mis à pied. Il s’était sentie comme une petite chose fragile qu’il fallait protéger de tout, de la moindre brise, au risque de la voir s’effondrer. Elle avait travestie sa nature profonde pour lui, au même titre que lui, et ça avait nuit à leur relation. L’alcool n’était pas la raison de tous leurs maux… Même si aux dires d’Eli, elle aurait été capable de le tuer pour ça. Il resta interdit face à cet aveu, et déglutit avec lenteur « Ne prétends pas m’aimer après ça » avait-il rétorqué d’une voix plus calme et plus profonde. Entendre de la bouche de la femme qu’il aimait qu’elle aurait été capable de le tuer pour si peu … Il n’avait jamais levé la main sur elle et ne l’avait jamais envisagé, et pourtant … Elle le percevait comme un déchet de la société. Il n’était que le pâle reflet de feu son père… Des mots qui lui firent mal.

Et c’était sûrement pour cela que Ian décida de lui faire aussi mal. Suffisamment pour qu’elle exprime sa colère en le frappant encore et encore, jusqu’à finalement reculer d’un pas « J’ai veux te protéger de moi bordel de merde ! C’est quoi tu ne comprends pas ? J’ai plus de 2 grammes dans le sang et j’essaie de te dire que je tente de te sauver de moi ! ». Les mots qui suivirent furent difficile. Il s’approcha d’elle, déposa ses lèvres sur son front, et recula légèrement son visage. Il détourna le regard, serrant la mâchoire avec force, mais ne rétorqua rien. Il disait l’aimer et lui avait donné toutes les raisons du monde de croire le contraire. Il relâcha son emprise sur son poignet dans une caresse et marcha à reculons, puis monta dans le taxi. Un dernier regard pour Eli et donna son adresse au chauffeur… En rentrant, il se resservit un verre, en prit une gorgée et finit par jeter le verre avec force contre le mur de sa cuisine, puis se laissa glisser contre le mur, et laissa les larmes couler. Il s’endormit là, à même le sol carrelé de la pièce. Les jours qui suivirent se ressemblèrent avec une exactitude presque militaire : Chaque jour, il se levait, ressassait les souvenirs de sa dispute avec Eli et commençait à boire jusqu’au soir. Un éternel recommencement. Il avait tenté d’appeler la jeune femme, sans obtenir la moindre réponse. Il ne prenait pas la peine de laisser le moindre message. Elle saurait à sa voix qu’il était ivre et qu’il n’était jamais partit se faire soigner … Pius un jour, il appela Brennan « Vous êtes ivre Edwards … » avait-il constaté sans surprise. Il pouvait même entendre une certaine lassitude dans sa voix « Je n’arrive pas à joindre Eli » « Vous devez vous faire soigner » « Où est Eli ? » « Soignez-vous » et Brennan raccrocha. Après le cinquième appel, il le soupçonna avoir éteint son portable. Il jeta son portable sur la table basse et se saisit de son verre de bourbon, l’avalant d’une traite.



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