« -mais je n’allais pas m’envoyer en l’air avec Jim ! » avait elle répondu en trouvant la situation vraiment amusante. Ian avait sans doute voulu faire fuir le type avec qui elle discutait au bar. Il ne savait pas qu’il était en train de lui rendre un grand service. « -peu importe » avait ajouté Eli exactement en même temps qu’Ian, sans regarder l’inconnu, uniquement fixé sur Ian. Elle manqua de pouffer de rire au sujet de ce déni de grossesse imaginaire. Et surtout pour le prénom du bébé… il était allé chercher ça où ?! Voir bafouiller l’inconnu, s’imaginer qu’il craignait de recevoir le poing d’Ian en pleine gueule, amusait vraiment Eli, qui en rajouta. « -seulement je ne suis pas qu’une paire de fesse ! » répliqua la jeune femme.

Lorsqu’Ian évoqua l’amour hypothétique qu’elle était censée lui porter dans leur petite jeu de rôle, cela la perturba légèrement. Elle plissa également les yeux pour lui tenir tête : « -j’ai besoin d’air ! Et d’être autre chose qu’une femme au foyer ! » le type décidé d’enfin quitter sa place, la laissant libre pour Ian. « -ça ne fait pas vraiment partie de mes classiques… » non, elle n’avait pas grandit avec ça, et elle ne passait pas vraiment ses soirées devant à manger de la glace… La jeune femme pencha la tête en le voyant prendre son verre. « -seulement 100 ? » demanda Eli avec un sourire, reportant son attention sur son binôme. « -tu savais parfaitement que c’était gagné d’avance, tu aurais dû parier plus. » elle trouva cependant pertinent de préciser avec sérieux, qu’elle n’avait pas prévues de rentrer avec… Finn ? « -alors tu l’espérais… » corrigea la jeune femme avec un sourire en coin. Elle jeta un rapide coup d’œil aux jambes d’Ian qu’il venait de glisser contre les siennes. Puis elle le regarda lui à nouveau, avec une certaine intensité. « -je n’étais pas avec un autre homme. » précisa Eli. Elle n’avait pas la moindre envie de se justifier ou de subir une sorte de crise de jalousie. Bon, il avait fait un paris… soit. Ce qu’il murmura la pétrifia sur place, autant que sa main qui se glissait entre ses cuisses. « -ne commence pas… » supplia Eli tout en écartant un peu plus les cuisses.

« -je crois que c’est notre meilleure option oui… » entouré de Max et Jiminy ça serait peut-être moins tentant… Elle se leva sans attendre qu’il se soit poussé, collant son corps au sien par pur esprit de provocation. Puis elle récupéra son verre et marcha jusqu’à la table de leur collègue. « -oh non, c’est moi qui vais empocher ce fric ! » lança la jeune femme en réceptionnant les billets avant Ian. « -merci beaucoup. » chantonna la jeune femme en glissant les billets dans son soutien-gorge, avant de prendre une gorgée d’alcool. « -je peux savoir pourquoi la soirée entre nanas se transforme en réunion de bureau ? » demanda ensuite la jeune femme en regardant Max.

En s’ingérant ainsi dans la conversation entre Eli et cet inconnu, il n’avait pas songé un instant à la possibilité qu’elle puisse lui donner le change. Cela rendait leur échange bien plus attrayant pour Ian. « Comment veux-tu que le sache ? » avait-il donc rétorqué avant d’envoyer le dénomme Phil sur les fleurs, en chœur avec la jeune femme. Son nom n’avait pas la moindre importance. En fait, l’individu en lui-même n’avait aucune espèce d’importance au milieu de leur improvisation de couple marié et parents. L’agent se laissait porter par le moment en évoquant un hypothétique quatrième enfant dénommé Basil, comme le détective. Il aurait pu poursuivre ainsi sans la question, pour le moins pertinente, d’Eli sur les attentions de son prétendant qui se retrouva à bafouiller, bien peu à l’aise face à lui. Ian décida donc de répondre à la place de ce dernier, rétablissant ainsi la vérité. Bien évidemment qu’il était assis sur ce tabouret, à faire la conversation avec elle, parce qu’il caressait le doux espoir de pouvoir rentrer avec elle à l’issue de la soirée. Quel homme hétérosexuel n’aspirerait pas à la même envie ? Ian ne put retenir un rictus en entendant la jeune femme rappeler à tous ces bons hommes qu’elle n’était pas uniquement une paire de fesses « Ce n’est pas à moi qui faut le dire mon ange. Pour moi… Tu es tellement plus. Tu es mon amante, ma maitresse, mon amie – appuyant volontairement sur ce mot – et la femme que j’aime, la mère de nos enfants » et désigna Phil de la main « Lui, par contre, il veut juste ton cul. Enfin pas que ça, il veut aussi ton va… » « C’est bon ! On a compris ! » avait coupé Phil, ce qui fit tourner la tête de l’agent en sa direction, plissant légèrement les yeux « On a compris, oui » et reporta son attention sur Eli « En te laissant draguer par ce genre de type dans un bar ?! Tu sais, si la baise n’est pas bonne, tu peux le dire. Je peux demander des petites pilules bleues à mon médecin ». Finalement, leur petite scène avait eu raison de l’inconnu qui déserta la place, ainsi que le bar.

Ian prit donc place sur le tabouret face à la jolie brune à qui il adressa un sourire dès plus satisfait « Tu devrais pourtant. Ils véhiculent beaucoup de sages paroles. Ce n’est pas que pour les enfants » répliqua-t-il avant que leur attention ne dévie sur leurs deux camarades quelques mètres plus loin, avant de fixer à nouveau la jeune femme qui semblait perplexe quant au montant choisi par l’homme devant elle pour les paris « Je n’avais pas envie de lui prendre tout son argent. Il est marié avec des enfants ». Ce qui était sincère. Le but était de s’amuser et de gagner un peu d’argent, pas de l’empêcher de payer les traites de sa maison ou encore l’école de ses enfants. Mais ce n’était pas le sujet à l’instant précis. C’était Eli et cet inconnu. Il sourit à sa question « Oui », puis vint blottir ses jambes contre les siennes, se rapprochant ainsi de la jolie brune « Si jamais ça change, je ne veux pas le savoir » et se leva, sa main glissant dans l’intérieur de sa cuisse, ses lèvres à son oreille. Il savait qu’elle avait été perturbée par le choix de ses mots, alors il rassura. Il savait qu’elle l’aimait toujours. Il n’en doutait pas. « Alors pourquoi tu m’invites à continuer ? » demanda-t-il en croisant les prunelles d’Eli, avant de jeter un coup d’œil aux cuisses qu’elle venait d’écarter pour justifier ses propos. C’était une invitation à poursuivre à ses yeux. Mais ils n’étaient pas que tous les deux dans ce bar « Je pense aussi… ».

Parce que l’agent sentait bien que son regard était en train de la dévorer en cet instant précis, et elle en jouait. Il ne se recula pas pour autant, la laissant se blottir à lui, puis l’observa se rendre jusqu’à la table de leurs collègues et y prit place à son tour. Il n’eut le temps de se saisir du billet que la jeune femme le récupéra dans l’élan, ce qui fit réagir aussitôt l’agent « Oh ! Oh ! Non, non ! C’est moi qui ait gagné. Rends-moi… » mais ne termina pas sa phrase parce qu’il était bien trop concentré à observer le billet être glissé dans son soutien-gorge « Il va étouffer là-dedans » répliqua-t-il en relevant lentement son regard sur le visage d’Eli, arborant un petit sourire taquin. Il ne détourna pas le regard, laissant Max répondre un « Je pensais que ça pourrait être sympa d’être tous les quatre pour une fois… Et je voulais qu’on parle de Toby et de son plan à la con de vouloir… Enfin vous savez ». Cette fois-ci, elle eut raison de toute l’attention de l’agent « J’ai des gosses, je n’ai pas envie de crever dans cette opération » répliqua à voix basse Jiminy « Max ? Qu’est-ce que tu veux faire ? ». Cette dernière poussa un soupir « J’en sais rien. Je veux dire, il a deux chiens de garde et… ça reste Toby. On a signé parce que c’était lui. Non ? » « Tu es prête pour … enfin ça » « J’en sais rien. Enfin, ça ne sera pas vraiment mon job à moi. C’est le vôtre. A vous et les deux chiens de Toby ». L’agent osa un regard en direction d’Eli « On a encore le temps d’y réfléchir » alors que sous la table, il posa sa main sur son genou. Il savait que le sujet était délicat pour cette dernière. « Écoutez, je n’ai qu’une soirée pour moi dans l’année, on peut parler d’autres choses ?! ». Ian fit signe à la serveuse de servir une nouvelle tournée.

« -simplement en ayant un minimum confiance en moi… » avait rétorqué Eli d’un ton un petit peu plus posé. Comprenait ce qu’il voulait… La jolie brune prit plaisir à jouer ce petit jeu de rôle avec Ian. C’était rare qu’elle s’amuse ainsi. Pauvre Phill… mais en même temps, elle lui avait déjà dit qu’elle n’avait pas l’intention de coucher avec lui. Il n’avait pas voulu comprendre… maintenant il en payait le prix. A la tirade suivante, elle observa Ian sans trouver quoi répondre. Elle était tellement plus… pourquoi ce qu’il était en train de dire la perturbait ainsi… parce qu’elle les avait déjà entendu ces mots… de la bouche d’un autre homme. Du seul homme qu’elle avait aimé et qui était décédé par sa faute. Ian était vraiment un élément perturbateur dans sa vie… il faisait remonter bien trop de chose en surface. Cela faisait des années qu’Eli maintenait tous cela enfouie en elle. Il y avait d’abord eut l’alcoolisme, qui avait fait écho à son père… et puis ce qu’il éveillait en elle, ce désir, ce besoin de protection, d’avoir quelqu’un sur qui s’appuyer parfois… Ce fut l’intervention de Phill qui lui fit tourner le visage. « -je n’ai jamais chercher à te tromper voyons ! Et au vu de tes mensurations, je ne compte pas chercher ailleurs ! » Phill quitta le trio rapidement et Eli sourit lorsque Ian s’installa sur le tabouret.

Ils évoquèrent les dessins animés et elle répondit : « -j’ai pas vraiment de temps pour ça… » la télé, ce n’était pas son occupation favorite. « -ba fallait qu’il y pense avant de faire des paris débiles. » avait ajouté Eli qui trouvait Ian bien charitable. « -ça ne changera pas. » avait elle répliqué sans le quitter des yeux. Elle ne comptait pas s’envoyer en l’air avec un autre, alors qu’il se l’interdisait avec lui. De plus la mission avait prit un tout autre tournant et elle avait bien d’autres choses à faire que de penser à prendre du plaisir au lit. « -parce que c’est trop tentant… » avait elle ajouté avec un sourire en coin. Ils devaient s’éloigner l’un de l’autre pour éviter un nouveau dérapage… c’était mieux de rejoindre la table où attendait gentiment Max et Jiminy.

A peine à table qu’Eli empocha l’argent à la place d’Ian, prenant soin de glisser les billets là ou personne ne viendrait les chercher. C’était également pour aguicher Ian, il fallait bien l’avouer. « -mais non… j’ai pas assez de poitrine pour étouffer quoi que ce soit. » avait elle répliqué avec un sourire en coin. Eli recentra la conversation et chercha à savoir pourquoi ils étaient ici. Une légère moue, le dos contre sa chaise, regardant son verre qu’elle tenait d’une main sans le porter. Sympa… ils n’avaient pas bouger d’un pouce l’autre soir au night-club, et ce soir elle voulait faire ami ami… Eli avait donc vu juste, le changement de plan avait fait vaciller la détermination de Max. Plan à la con… Un regard pour Ian, avant de reporter son attention sur les deux autres. Elle eut envie de dire à Jiminy qu’il aurait du réfléchir à deux fois avant de se lancer dans tout ça, mais garda le silence. « -on a signé pour faire changer les choses. » avait précisé Eli. Pas parce que c’était Toby, pas pour buter des familles innocentes. Un sourire pour Jiminy en essayant de ne pas faire attention à la main d’Ian sur sa cuisse. Trois heures plus tard, Max rentrait avec une inconnue, et Jiminy les lâchait parce que le lendemain allait être compliqué. Eli se retrouva en tête à tête avec Ian. « -je vais rentrer aussi… » avait elle soufflé avant de terminer son verre et de se lever.

En entendant les mots employés par la jeune femme, Ian eut la sensation que leur échange n’avait pas pour seul objectif d’éloigner le prétendant de cette dernière. Que derrière certaines de leurs paroles, était dissimulé un message qui n’avait vocation qu’à être compris par l’un ou l’autre. Ce fut la raison pour laquelle, il souffla un simple « Tu as raison ». Parce que c’était bel et bien le cas. Sur ce point, l’agent n’avait pas eu confiance en elle. Parce qu’il savait qu’il n’avait pas le moindre mot à dire sur la manière dont elle gérait sa vie privée et intime, de surcroît. Toutefois, il ne pouvait s’empêcher d’éprouver une certaine crainte qu’elle se laisse séduire par un autre homme que lui. Et pourtant… L’agent n’en avait pas le droit. Plus le temps passait, et plus la barrière entre personnel et professionnel s’effritait à son contact, et lui faisait regretter cette rencontre au sein de cette cellule. La vie prenait parfois un malin plaisir à complexifier les existences des uns et des autres. Enfin, en cet instant, Ian n’était pas en train d’échanger avec la jeune femme sur leur relation, mais tentait de gagner un pari en éloignant son prétendant à sa manière. Avec l’aide inopinée de son amie. Il poursuivit alors son discours en la décrivant d’une toute manière qu’un simple physique. Son silence en disait long sur l’impact qu’avait eu ses mots sur sa personne, mais fit le choix de ne pas s’attarder sur ce point. Maintenant ou même après. De toute manière, elle alluma une lueur d’envie dans les prunelles sombres de l’agent infiltré quand elle évoqua ses mensurations. Cela le projetait quelques semaines auparavant, lorsque les doigts de sa partenaire s’était glissé sensuellement dans son jean pour venir le caresser, au beau milieu de la rue, ses lèvres contre les siennes…. Il attendit que Phil ne s’éloigne pour répliquer « Elle t’a laissé un souvenir indéfectible, dis-moi ».

L’ancien taulard justifia, par la suite, le choix du prénom de leurs enfants en évoquant les dessin-animés. Il avait toujours apprécié cela. Chacun avait un message a véhiculé et qui était parfois comprit qu’à l’âge adulte. « Tu devrais. De temps en temps. Ça ne fait pas de mal » répliqua-t-il en souriant, avant qu’il n’avoue que son intervention résultait d’un pari « Tu n’as aucune pitié ! » rétorqua-t-il en plissant les yeux. En fait, ce n’était qu’une excuse pour lui. Il n’avait pas aimé voir cet homme lui parler ainsi, tentant sûrement de la séduire, dans le doux espoir de finir la nuit dans ses bras. Amis, d’accord. Toutefois, ça ne l’empêchait pas de ne pas vouloir voir la jeune femme en compagnie d’autres hommes… Sur le plan intime. Néanmoins, Ian n’était pas Robby. Il ne serait pas un obstacle à sa vie personnelle. Seulement, il voulait qu’elle le préserve de ses exploits avec d’autres conquêtes. L’agent fut surpris de sa réponse. Ça ne changera pas. Il lui sourit avec plus de douceur en cet instant, soufflant un « OK ». Il finit par se lever, sa main caressant sa cuisse et son regard changea du tout au tout, alors qu’ils se mirent à jour l’un avec l’autre « Tu diras moins la même chose si ça dégénère ». Ils avaient choisi de n’être que des amis pour ne pas prendre ce risque, et voilà que ça faisait cinq minutes qu’ils étaient seuls l’un avec l’autre, et qu’ils jouaient de nouveau. Ils devaient s’éloigner.

Eli décida de récupérer le billet de 100$ dument gagné par l’agent, et alors qu’il s’apprêtait à protester, il fut perturbé par l’endroit où elle glissa l’argent. Son regard dans le sien, il sentit de nouveau cette lueur d’envie danser dans ses prunelles sombres « Permets-moi d’en douter » avait-il répliqué, tout en sentant la tension croître entre eux. Néanmoins, ils n’étaient pas seuls, et le sujet dévia bien vite sur les projets de Toby. Voilà que leurs deux camarades venaient de trouver une conscience sous le sabot d’un cheval… Il laissa Eli prendre la parole. Son discours avait un double-sens, et ne demanda pas davantage d’explications, posant uniquement sa main sur sa cuisse. Finalement le reste de la soirée se déroula sans embûche. Max rentra accompagnée et Jiminy décida de retrouver son lit en solitaire. Ils ne restaient plus qu’eux deux. Ian termina la dernière gorgée de sa bière et se leva une seconde après la jeune femme « Une danse avant, et après je te libère » répliqua-t-il en lui saisissant le poignet pour l’entrainer à quelques mètres de leurs tables. Ses bras autour de sa taille, il vint blottir sa tête contre la sienne « Tu me manques » avoua-t-il dans un murmure « Tu m’en veux d’avoir dégagé ton prétendant ? » répliqua-t-il en reculant son visage. Il lui sourit, et sentit ses yeux vaciller entre son regard et ses lèvres. Qu’est-ce qu’il avait envie de l’embrasser … Il déposa finalement un baiser sur sa joue, et souffla un « On devrait rentrer » et se recula d’un pas. Il le faisait uniquement par respect pour elle, pour leur accord. Il se rendit au bar pour payer l’addition, et revint auprès d’Eli, glissant sa main dans son dos jusqu’à l’extérieur du bar. Il glissa ses mains dans les poches de sa veste en cuir et leva la tête vers le ciel étoilé, et inspira l’air frais à pleins poumons « Rentre-bien… Bonne nuit Eli » répliqua-t-il en reculant. Une demi-heure plus tard, il franchissait le seuil de son studio dès plus intimiste. « Bonsoir Ian » avait répliqué son agent de liaison, attendant patiemment sur la chaise, le journal du jour en main qu’il plia pour le faire glisser dans un coin de la table « On doit parler ». Sans le quitter des yeux, l’intéressé poussa la porte pour la refermer derrière lui. Il sentait les ennuis pointer le bout de son nez…

« -on doit parler. » voilà ce que Dwayne décida de dire, alors que l’agent Edwards décidait d’enfin remettre les pieds dans l’appartement, enfin si on pouvait appeler cela ainsi, qu’il occupait pour l’infiltration. Pas la peine de s’embarrasser avec banalité d’usage et de la politesse. L’homme qui se tenait devant lui n’était pas vraiment du genre à aimer cela. Ni à l’appliquer. Depuis le départ, Dwayne avait soutenu que c’était une mauvaise idée, voir même une idée ridicule que d’infiltrer un agent du FBI. Mais le plus compliqué à gérer pour lui avait été le choix de l’agent en question, ainsi que la responsabilité qu’on lui avait collé. Devenir son agent de liaison… le fait qu’on lui ait promis une belle promotion à la sortie si tout se déroulait au mieux, l’avait forcement encouragé à dire oui. Même si l’agent de terrain était Griffins. Dans le genre panthèse indomptable… elle n’en faisait qu’à sa tête, n’écoutait rien, s’en tapait des protocoles… mais elle était la petite protégée de Brennan… alors forcément, impossible de mettre Griffins sur le banc de touche. Et cette petite garce était en train de lui compliquer la tâche. Dwayne ne lâchait pas l’affaire. Il était certain qu’elle avait joué un rôle dans la mort de l’autre agent. Il trouverait et la ferait tomber. Et bien entendu réépurerait les lauriers et la gloire de cette mission.

Il fit glisser le journal sur la table et ne prit pas la peine de se lever. « -vous étiez de soirée ? » demanda-t-il avec son petit ton condescendant qui en irritait plus d’un. « -laissez moi deviner. Elle était là ? N’est-ce pas ? » même si cette espèce de rapprochement entre Griffins et l’agent du FBI était une forme de pain béni pour Dwayne -il allait s’en servir contre elle, le moment venu – il était hors de question que la mission soit un échec à cause de ça. La sécurité nationale était en jeu. Et Edwards et Griffins semblaient l’oublier assez régulièrement. « -on vous a demandé de vous éloigner d’elle. C’est trop compliqué à comprendre pour vous ? » jambe croisée avec élégance et style, il fixa Edwards du regard, comme s’il attendait vraiment une réponse. « -dois je vous rappeler que votre mission première et d’éviter un massacre de masse et non de vous trouvez quelqu’un pour réchauffer votre lit ? » Dwayne savait parfaitement à qui il avait affaire. L’homme en fasse de lui était capable d’éclat de voix, voir même de violence physique. Il était fait du même bois que Griffins. Pour contrôler l’agent du FBI, ils avaient été décidé de ne pas lui révéler qui était véritablement Eli Griffins. Au contraire, le mensonge allait s’épaissir. Pour qu’il prenne de la distance et reste concentrée sur la mission. Les atomes crochus entre collègues ça ne donnait jamais rien de bon.

Installé sur la banquette du taxi le ramenant jusqu’à son studio, Ian n’avait eu de cesse que de penser à la jeune femme. Devenir son ami était une épreuve en soi. Un jour, il y parvenait sans d’autres de difficultés, puis il y en avait d’autres, comme ce soir, où ça devenait bien plus difficile. Voir cet homme discuter avec Eli, ne faisait que lui rappeler à son bon souvenir à quel point elle était belle et attirante, et qu’elle attirait à elle plus d’un prétendant. Une réalité difficile, mais pas autant que celle qui consistait à lui rappeler qu’elle était une terroriste. Et c’était sûrement pour cela que son agent de liaison l’attendait à son appartement. Sans le quitter du regard, Ian poussa la porte d’entrée, se refermant dans un claquement. Rien à foutre du voisinage. Son agent de liaison annonçait la couleur et Ian décida d’accompagner cette conversation à venir d’un fond de bourbon. Il en servit un pour Dwayne, le laissant glisser jusqu’à lui. Il avala d’une traite son verre et releva son regard sur l’agent McCarthy « Oui » fut sa première réponse. Oui, il était de soirée. Il était tard dans la nuit, ou tôt dans la journée. Ça dépendait du point de vue. C’était donc une évidence qu’il avait été de soirée. Sa mâchoire se serra aussitôt à la question suivante « Qu’est-ce que ça peut vous foutre ?! » répliqua l’agent du FBI. Cela n’avait que peu d’importance qu’il soit un agent de la CIA, et de surcroît son agent de liaison. Il n’avait pas mâché ses mots lorsqu’il s’était retrouvé confronté à son Directeur, alors il ne comptait pas le faire avec ses subalternes. Il fit quelques pas dans son studio, les mains sur les hanches, et réprima un petit rire nerveux à ce qu’il ajouta. Ian finit par lui faire face, passant sa main dans sa barbe mal rasée « Nous sommes seulement des amis ». Même lui, n’y croyait pas vraiment en cet instant. Même s’il tentait de s’en convaincre un peu plus chaque jour.

Son regard s’obscurcit soudainement et se hâta jusqu’à ce dernier, lui saisissant les deux pans de sa veste pour le plaquer contre le mur « Fermez-là ! Vous entendez ?! Pas un mot de plus » et le bouscula une dernière fois tout en rétorquant « On ferme sa gueule quand on a son cul bien sagement à l’abri derrière un bureau, compris ?! » et le relâcha d’un geste brusque « Je connais ma mission et j’en connais les enjeux ! Je ne suis pas stupide. Je servais déjà mon pays que vous aviez encore des couches, alors ne vous avisez plus de me manquer de respect sale petit con ! ». Sans alcool dans le sang, peut-être aurait-il agit différemment. Peut-être pas. Ian n’appréciait pas le sous-entendu de son agent de liaison. « Eli n’est pas un obstacle. C’est une alliée de confiance. Nous sommes amis et elle pourrait m’aider à m’interposer à Toby et ses plans » répliqua-t-il sur un ton posé après quelques instants de silence « Et elle n’est pas là pour réchauffer mon lit… » murmura-t-il de manière peu inaudible. Il fit de nouveau face à Dwayne « Qu’est-ce que vous faites ici, au fait ?! Depuis quand vous pénétrez chez moi comme ça ? C’est comme ça que Byron s’est fait buter ! Par votre faute » répliqua-t-il en pointant son index en sa direction. C’était la CIA qui avait participé au meurtre de leur agent, et à agir de la sorte, il risquait bien d’être le suivant sur la liste…

Dwayne ne portait pas vraiment l’agent Edwards dans son cœur. Mais il pouvait être un tremplin pour sa carrière. Le seul souci c’était qu’il était clairement en train de faire n’importe quoi ! En même temps, il s’en était douté. Le type n’était pas fiable. Les caractères de merde, et bien ça foutait la merde ! Et Edwards conjugué à Griffins… ça allait finit par lui pêter à la gueule ! Alors ce soir, il était là, dans cet appart miteux pour bien remettre le cadre et faire cesser ces conneries de rapprochement. Bien entendu, l’agent du FBI ne se montra pas enchanter de le voir. « -arrêtez, vous allez me faire rire. » avait répliqué Dwayne. Edwards lui-même n’était pas convaincu de ce qu’il était en train de dire. Que des amis… Dwayne n’était peut-être pas sur le terrain avec eux, mais il n’était pas totalement con.

Bon… la force physique et le coup des gros bras, il l’avait pressentit. Edwards fonctionnait ainsi, on l’avait prévenu. L’agent de liaison resta calme, et laissa le vieux proférer ses menaces. L’ancienne génération… plus dans les bras que dans la cervelle. « -c’est bon vous avez terminé ? Le petit con il essaye de vous sauver la peau, et d’éviter que vous perdiez votre boulot. Puis qu’il me semble que c’est la seule chose que vous avez encore dans votre vie. » Dwayne savait taper où ça faisait mal. Et il assumait parfaitement. L’agent du FBI avait bu. Son haleine était chargée. Tout le monde savait que c’était un problème. Personne ne disait rien. Ou encore ne faisait rien pour l’aider avec cette dépendance. Ce qui était stupide aux yeux de l’agent de liaison. Il fit un non de la tête, soupira en replaçant sa cravate convenablement. « -vous vous trompez… » laissant un petit suspens dans ses mots, il eut un petit rictus. « -je préférerais que ça soit le cas finalement… mais vous vous attachez. » il ne fallait pas être psychologue pour voir ça.

« -non, pas celle de mon prédécesseur. Mais vous avez de la chance, je suis plus malin que lui. » elle reprit sa place sur la chaise, croisa ses jambes et ajouta : « -je suis votre agent de liaison Edwards. C’est à moi que vous devez faire confiance, pas à elle. Cette femme est une terroriste. Je conviens qu’elle a des atouts de charmes qui peuvent vous faire tourner la tête. » oh oui, il le savait. « -seulement ce n’est pas votre allié. La CIA et le FBI oui. » Il fixa Ian du regard. « -je ne vous demande pas de l’ignorer, ça serait trop suspect. Seulement de garder de la distance et du discernement. » elle fit une petite grimace : « -imaginez… le jour J, ça part en vrille. Elle comprends qui vous êtes vraiment, est ce que vous serez capable de l’arrêter ? De la poursuivre, de lui tirer dessus si nécessaire ? Ou bien allez vous la laisser filer parce que ça sera trop dur pour vous de faire autrement ? » Dwayne joignit ses doigts entre eux, formant une petite pyramide avec ses mains : « -comprenez-moi. Ils veulent être certains d’avoir faire le bon choix avec vous. Et si ce n’est pas le cas, vous retirez du dossier. »

Ses muscles de la mâchoire dansaient sous sa peau en entendant les paroles de son agent de liaison. La CIA savait. Le FBI également. Ils avaient fini par comprendre pour eux deux. Dwayne avait raison. Ils n’étaient pas des amis. Lui-même n’en croyait pas un mot. Il resta donc silencieux, ne souhaitant pas donner davantage de grain à moudre à ce dernier. Finalement, Ian ne s’enferma pas longtemps dans son mutisme, se laissant emporter par la colère. Depuis quelques temps, c’était un sentiment qui lui était relativement familier, et cette fois-ci, c’était son agent de liaison qui en fit les frais. Le regard noir, la mâchoire serrée à son paroxysme, il resserra son emprise sur le costume de ce dernier, et se décida finalement à lâcher prise dans une dernier bousculade « Vous jubilez n’est-ce pas ?! Vous sortez d’une jolie université, vous avez réussi les tests avec brio pour entrer à la CIA. Parcours impeccable. Aucune tâche sur le dossier. Et ça permet de juger le mec qui est partit se battre pour son pays ? Vous n’êtes qu’un petit arrogant qui, un jour ou l’autre, finira par se prendre une balle. Je n’ai peut-être plus rien à perdre, mais je fait mon travail et je le fait bien ». Il fixa un instant Dwayne et esquissa un petit sourire « Après tout, c’est qui de nous deux qui se trouve infiltré ? ». Question rhétorique. Il voulait jouer au petit merdeux de service, qu’il en soit ainsi. Après tout, de son joli bureau, il pouvait le juger, mais ce n’était pas lui qui risquait sa vie au quotidien, qui luttait contre ses principes au nom de la mission. Il n’avait pas conscience du stress permanent de l’infiltration, de parfois perdre le sens des réalités, de ne plus savoir qui on est tellement le personnage créé de toute pièce devenait un prolongement de son être. Il se pensait mieux que lui, et sûrement de quiconque, mais il restait un agent de liaison planqué entre quatre murs.

« Si je m’attache à elle, il n’y aura que moi qui en pâtirait à la fin. Je ne comprends pas pourquoi la CIA s’intéresse tant aux sen… à ma relation avec Eli » répliqua-t-il avec agacement toujours prononcé. Oui, il s’attachait à la jeune femme. Oui, il appréciait être à ses côtés. Oui, il tenait à elle… Et oui, il la désirait comme peu de fois il avait désiré une femme. Mais il se résonnait. Ils étaient parvenus à un compromis dans leur relation pour parvenir à garder les idées claires. Alors quel était le problème ?! Pourquoi ça importait tant à l’agence qu’il se tienne à l’écart de la jeune femme ?! « Ce n’est pas la modestie qui vous étouffe vous » répliqua-t-il tout en levant les yeux au ciel. Il n’aimait vraiment pas cet agent de liaison. C’était une certitude maintenant. Les mains de nouveau sur les hanches, Ian fit quelques pas sur place, tel un lion en cage et poussa un soupir de lassitude en entendant le discours de ce dernier. Au fond de lui, il avait conscience qu’il avait raison dans ses propos, mais pour autant, il n’avait pas envie de l’entendre. Il releva un sombre regard sur Dwayne « Ne dites pas ça. Vous m’entendez ?! ». Il ne voulait pas l’entendre lui dire qu’elle avait des atouts charmes. Il ignorait tout d’elle. Il ne voyait qu’un physique et le regard qu’il portait sur elle lui déplaisait « Je ne suis pas con, vous savez ?! Je sais que c’est une criminelle. Seulement… » et un nouveau soupir « Elle condamne les actes de Toby. Elle ne veut pas tuer tous ces gens… Elle a fait des choix en se ralliant à lui, mais le regrette… ». Une main lasse sur le visage et la reposa à hauteur de sa ceinture tout en continuant d’écouter la tirade de son agent de liaison. Il finit par baisser la tête. Aujourd’hui, il savait qu’il serait incapable de l’arrêter ou de lui tirer dessus. Il la laisserait partir le jour venu. Parce que… Eh bien, parce qu’il s’attachait à elle. Ian se dirigea vers la cuisine et se resservit un verre de bourbon qu’il avala cul sec, puis un second, et finit par rejoindre Dwayne « Je… Je ne sais pas… » finit-il par avouer avant de froncer les sourcils « Oh ! Là ! Ce n’est pas parce que je suis proche d’Eli que je suis incapable de faire mon travail. Mes rapports sont nickels. Toby a confiance en moi. Ne mettez pas en doute mes capacités à faire mon job, vous m’avez compris ?! Et ils seraient bien cons de me retirer de l’opération à moins de deux mois de l’attentat. Vous avez raison. Faisons ça ! Envoyez un autre agent. Ça ne paraîtra pas du tout suspect » et resta silencieux quelques secondes « C’est mon opération et je vais aller jusqu’au bout ! »

« -et bien cela nous fait un moins un point commun : je fais également mon travail et je le fais bien. » répliqua Dwayne. Qui était en train de juger qui ? Enfin, venant d’Edwards, cela ne l’étonnait pas vraiment. Ce type pensait avoir sauver le monde et surtout que le monde était incapable de gérer ses problèmes sans lui. S’il devait être retiré de la mission, la CIA trouveraient bien quelqu’un pour le remplacer. Dwayne avait ensuite sourit. Voilà… le jugement était là. Ce n’était pas la première fois qu’il entendait ce genre de chose. Qu’il faisait parti des planqué. Sauf que des agents de liaison, les agents de terrains en avaient besoin. Exactement comme ce soir. Pour décharger les tensions, faire sortir ce qu’ils étaient obligés de contrôler en permanence. Pour être parfois remit dans la bonne direction. Parce qu’à force d’être au milieu des ordures, c’était facile d’en devenir une. C’était humain. Voilà pourquoi Dwayne ne s’offusquait pas de ce que pouvait lui balancer au visage Edwards.

Dwayne demanda si il avait terminé son petit discours, histoire qu’ils se mettent à parler sérieusement. De Griffins en l’occurrence, et de la relation que l’agent du FBI entretenait avec elle. « -je vous dirais bien parce que la CIA se soucie de ses agents… mais soyons honnête, ils ont peur que cela vous fasse perdre de vu la mission. » elle fixa Edwards. « -elle est impliquée dans la mort de l’agent qui était en place avant vous. » autant le souligner, histoire qu’Edwards s’en souvienne. « -nous sommes similaires sur bien des points vous et moi, même si vous n’avez pas envie de le voir et que clairement vous ne m’appréciez pas. » ce que Dwayne pouvait comprendre. C’était souvent le cas. « -et après ça vous osez me dire que vous ne vous attachez pas. » Dwayne lâcha un gros soupire. Mais pourquoi est ce qu’on lui avait collé un emmerdeur d’alcoolique pour cette mission ! Griffins était déjà bien assez chiante ! « -je vous en prie éclairez moi. » avait il ajouté alors qu’Edwards semblait vouloir lui démontrer qu’il n’était pas un sombre crétin pensant avec sa queue. « -et donc ? » Dwayne voulait qu’Ian aille jusqu’au bout.

Un soupire de la part de l’agent de liaison. « -je vais faire comme si je n’avais pas entendu cette réponse. » il allait faire merder la mission ce con ! « -vous pensez sincèrement qu’elle vous laissera la vie sauve quand elle apprendra qui vous êtes vraiment ? » Dwayne gardait encore quelques atouts dans sa manche. Il regarda l’agent s’installer enfin en face de lui. « -nous parviendrons parfaitement à intégrer un autre agent. Vu l’ampleur du projet, ce connard aura surement besoin de main-d’œuvre supplémentaire. » une légère grimace. « -très bien. Alors évitez de trop vous rapprocher de cette femme. Si vous vous ne savez pas, de son côté elle n’hésitera pas à vous coller une balle entre les deux yeux. Elle l’a déjà fait. Elle a ça dans le sang. Quoi qu’elle puisse vous dire. Les gens ne changent pas leur nature profonde. » Dwayne n’en dit pas plus, juste pour le plaisir.

La soirée avait pourtant si bien commencée… Mais il avait fallu que son agent de liaison l’attende patiemment dans l’intimiste studio que la CIA avait mis à sa disposition le temps de la mission. La confrontation avait été rapide. Dwayne faisait partie du genre d’individu qui était rapidement antipathique. En tout cas, pour Ian. Il se permettait de juger sa manière de gérer l’opération et sa relation avec Eli. Comme si cela avait une quelconque importance qu’il se rapproche ainsi de la jolie brune. Comme il le lui rappela, il était un bon agent et savait faire son travail. Ce qui n’était pas donné à tout le monde « Je n’en serais que seul juge ! » avait alors répliqué l’agent alors que McCarthy trouvait pertinent de lui confirmer qu’il était également performant dans son travail. Il attendait de voir. Pour le moment, il n'appréciait ni sa compagnie, ni le ton employé suffisant qu’il se permettait d’employer en sa présence. « Ce n’est pas parce qu’ils pensent avec leur queue, qu’il en est de même pour moi. Vous pouvez les rassurer, je n’ai pas perdu de vue la mission », et encore moins les enjeux qui y étaient rattachés. « Elle a seulement conduit la bagnole. Ne confondez pas tout » rappela Ian, qui ne souhaitait pas entendre qu’Eli était impliquée dans la mort du précédent agent. Celui qui avait été aussi son ami. Il n’était pas présent lorsqu’elle évoquait Byron. Il ne voyait pas son regard changer rien qu’à l’évocation du nom de feu l’agent. « On ne se ressemble pas le moins du monde » renchérit Ian avec fermeté. Ils n’étaient en aucun cas fait de la même espèce. « Je l’apprécie. Vous êtes content ?! » rétorqua l’agent avec aplomb. Voilà ! Il venait de lui avouer. Il appréciait Eli. Il était content d’entendre la vérité ?! « Vous allez mieux dormir ce soir, c’est bon ?! » et souffla un « Pauvre con ». Ian décida de justifier son attachement à la terroriste en rappelant à ce dernier ce qu’il avait sûrement lu dans ses rapports. Elle était différente. Elle était humaine. Elle condamnait les idées de Toby. C’était la raison pour laquelle il s’attachait à elle. À cette femme qui était différente de l’image que Dwayne ou les autres agents de la CIA pouvaient s’en faire « Elle est différente. Elle peut être une alliée si vous me laissez agir sans une laisse autour du cou… J’ai confiance en elle ». Tout cette histoire était en train de l’agacer. Il ne pensait pas avec sa queue. Enfin… Pas totalement. Il ne s’était pas rapproché d’elle uniquement pour la sauter. Elle lui plaisait. Si Dwayne l’ignorait, la jeune femme, elle, le savait.

« Faites comme vous voulez, j’en ai rien à foutre ! » rétorqua Ian, irrité par la tournure de cette conversation. Quelques pas sur place, une main dans ses cheveux et se retourna face à son agent de liaison en entendant sa question « Oui ! ». Sa réponse était sans appel. « Elle me détestera sûrement, elle tentera sûrement de s’enfuir aussi, mais elle n’essaiera pas de me tuer. Je le sais ». Parce que l’attachement n’était pas unilatéral. Elle aussi tenait à lui. Elle le lui avait dit et il voulait croire que c’était sincère et pas de la simple manipulation, comme risquait de le prétendre Dwayne. Il n’était pas présent au quotidien avec eux. Il ignorait tout de leur relation. « C’est ce que vous voulez faire ?! Allez-y ! Mais ne venez pas pleurer s’il se fait buter au moindre signe de faiblesse. Regardez Byron ». Il s’était fait exécuter. Un soupir et baissa la tête, ses mains nouées dans sa nuque. Le « Très bien » signifiait la fin de cette conversation. Mais l’agent de liaison n’en avait pas fini dans les révélations et assena le coup fatal. Ian releva brusquement son regard sur lui, ses bras retombant lentement le long de son corps alors qu’il relevait la tête « Qu’est-ce que vous venez de dire ?! Comment ça elle a déjà tué ? ». Il avait soudainement la nausée. Pas sûr que ça soit uniquement le trop plein d’alcool en cet instant « Qu’est-ce que vous ne me dites pas Agent McCarthy ?! ».