J'ai 31 ans ans et je vis à Carlton, Oregon, USA. Dans la vie, je suis professeur de français et je m'en sors bien. Sinon, grâce à ma chance, je suis marié et je le vis plutôt pas bien en ce moment (en cours de divorce). @Rainbow D.Ashe
Quand Alec sort de sa voiture, le masque se pose immédiatement sur son visage; sourire aux lèvres, les yeux qui pétillent, il est prêt à attaquer sa journée sans laisser quoique ce soit prendre le dessus. Chaque pas qu’il prend en direction des grandes portes d’entrée lui font lever le menton un peu plus, c’est son élément ici, l’endroit où il se sent à sa place, où il sent qu’il compte et que ce qu’il fait peut changer la donne chez ne serait-ce qu’un jeune - il n’en demande pas plus, les sourires qu’il voit quand il passe suffisent à lui donner l’envie de se lever le lendemain, puis le surlendemain et ce, depuis déjà 8 ans. ”Bonjour monsieur !” qu’il entend à sa gauche. ”Monsieur Pierce, vous avez passé un bon weekend ?” qu’il entend à sa droite. Il ne s’arrête jamais de marcher vers l’entrée, une pile de flyers dans ses mains mais ça ne l’empêche pas de répondre à chacun de ses mots et de leur adresser un de ces plus beaux sourires - il adore ces gosses.
Ce qui le frappe de plein fouet quand il arrive enfin dans la salle destinée aux professeurs, c’est le calme ambiant et le presque silence; c’est bien différent de l’extérieur où les jeunes râlent de l’heure matinale mais sont suffisamment en forme pour faire vibrer les murs de l’école. Alec fait partie de ceux qui aiment le matin et ça se ressent toujours dès qu’il franchit le seuil de la pièce. ”Et bonjour chers collègues !” Grand sourire aux lèvres qui se fait plus petit quand il remarque qu’une seule personne se trouve dans la pièce, Valentino. Ce n’est pas qu’ils ne s’entendent pas - le professeur de français n’est pas le genre à sauter aux conclusions tout de suite et à cataloguer les gens dans telle ou telle catégorie s’ils n’ont pas eu l’occasion d’apprendre à se connaître -, c’est qu’ils sont très différents et… bon, Alec ne peut pas mentir; il a en effet du mal à comprendre le personnage, mais ça ne l’empêche pas d’essayer. ”Tiens, Valentino, tu tombes à pic !” il avait prévu d’embêter quelques habitués avec sa demande mais il faut s’adapter à la situation.
Levant les flyers pour les montrer à son interlocuteur, il s’explique - et ne peut s’empêcher de partir dans un monologue d’une voix joyeuse et excitée devant le projet qu’il mentionne et sur lequel il travaille depuis des mois. ”J’ai absolument besoin de quelqu’un ce matin pour m’aider à glisser tous ces flyers dans les casiers des élèves. Tu sais, c’est pour le spectacle prévu pour la fin de l’année, on est encore en recrutement il manque quelques personnes. Mais d’ailleurs, je n’ai pas vu ton nom sur la liste, tu devrais participer, je suis sûr que tu trouverais ta place !” et voilà qu’on ne l’arrête plus. ”J’aimerais beaucoup que le final soit avec tous les professeurs d’ailleurs, on pourrait peut-être inventer une chanson ou quelque chose du genre, t’en penses quoi ?” qu’il demande avant de poser la question finale, qui tombe sûrement comme un cheveu sur la soupe pour le pauvre Valentino qui ne devait pas s’attendre à ce qu’on lui tombe dessus de bon matin. ”Tu chantes toi ?”
Messages : 22
Date d'inscription : 02/11/2020
Crédits : Supectrum
Univers fétiche : SF
Préférence de jeu : Homme
Rainbow D.Ashe
Mer 10 Juil - 10:17
Valentino Torres
J'ai 34 ans et je vis à Carlton, Oregon, USA. Dans la vie, je suis professeur d'anglais et je m'en sors moyen. Sinon, grâce à ma chance, je suis célibataire et je le vis plutôt bien. (color : #cc3300)
Le week-end a été mouvementé, si bien que Val n’est pas tout à fait au point pour entamer cette nouvelle semaine. Il déteste ça. Le manque de préparation, la fatigue qui le met déjà sur les nerfs et lui promet une journée difficile alors qu’elle commence à peine. Il compte bien reprendre les choses en mains au plus vite, soit aussitôt qu’il entre dans la salle des professeurs du lycée de Carlton. Ses petites déconvenues personnelles ne regardent personne sur son lieu de travail, et quoique aucun de ses collègues ne serait surpris de le trouver un peu grognon un lundi matin, il s’efforce toujours de contrôler ses émotions en présence d’un public. D’autant plus aujourd’hui qu’il n’a pas de temps à perdre. Heureusement, la chance lui sourit enfin : la salle des professeurs s’offre à lui, entièrement vide. Il n’est pas le premier à y entrer aujourd’hui, à en croire la cafetière à moitié vide. C’est encore mieux comme ça, deux bonnes nouvelles pour le prix d’une ! Très vite, Val va se servir une tasse de café, dans laquelle il verse une inquiétante dose de sucre, et va s’installer à l’une des tables libres. Il ne faut qu’un instant pour qu’il se retrouve armé de son mug dans une main et d’un exemplaire usé de To Kill A Mockingbird dans l’autre. Les pages cornées, couvertes de notes et de lignes tracées au stylo ou au surligneur prouvent qu’il a lu ce livre assez souvent pour le connaître déjà par cœur. Il tient pourtant à relire chaque livre au programme en même temps que ses élèves, juste pour être sûr qu’il a tout bien en tête et ne se contente pas de suivre bêtement ses notes d’il y a plusieurs années.
Tout à sa lecture, il sursaute légèrement quand quelqu’un entre enfin dans la salle des professeurs. Pas besoin de relever les yeux vers le nouveau venu pour que Val devine son identité. Le ton enjoué et le manque de discrétion suffisent à l’aiguiller. Il n’y a personne d’autre dans ce lycée qui soit si insupportablement heureux en toute occasion que le professeur de français. Val ne parvient malgré tout à s’empêcher de lui jeter un coup d'œil. Il ne parvient pas mieux à retenir la grimace qui s’impose sur ses traits aussitôt qu’il voit le visage de son collègue. Il n’y a aucune raison valable à ça, mais c’est plus fort que lui, il n’arrive pas à supporter Alec Pierce. Ses grands sourires, son enthousiasme à toute épreuve, sa petite vie parfaite. “Pierce.” lâche-t-il en guise de salut, son ton neutre accompagné d’un très bref signe de tête. Ce serait mentir que de prétendre qu’au cours des quatre années qu’il vient de passer à enseigner dans ce lycée, Val a essayé d’apprendre à connaître son collègue. Il est pourtant persuadé qu’ils n’ont rien en commun, aucune raison de s’entendre, certainement pas de papoter gentiment si rien ne les y oblige. Alors aussi vite qu’il a salué son collègue, Val s’empresse de replonger le nez dans son livre.
N’importe qui comprendrait le message. Pas Pierce. Il laisse tout juste le temps à Val de retrouver sa ligne avant de se lancer dans une longue tirade joviale. Preuve en est que Pierce vit complètement dans sa bulle et ignore le monde réel autour de lui : il essaye, une fois de plus, de convaincre son collègue de l’aider pour ses histoires d’activité extra-scolaire, quand bien même ça n’a jamais rien donné jusque là. “Tu veux que moi, je t’aide ?” demande Val, complètement incrédule. Combien de fois doit-il l’envoyer sur les roses pour que l’homme comprenne enfin le message ? Toutes sortes d’informations plus saugrenues les unes que les autres s’enchaînent si vite que Val en a presque le tournis. Pierce l’achève pour de bon quand il conclut son petit laïus par une question complètement ridicule. Val l’observe quelques secondes, trop sonné pour rétorquer immédiatement. “Ce que je fais sous la douche ne vous regarde ni toi, ni le reste du lycée.” lâche-t-il, sa voix pleine de sarcasmes. Il pourrait certainement se débarrasser rapidement de Pierce s’il continuait sur cette voie, mais la curiosité prend inévitablement le dessus. “Tu penses vraiment pouvoir convaincre tous les profs de monter sur scène avec toi pour chanter ?” Il a du mal à s’imaginer une telle chose, vraiment. “Tu te rends compte que ça risque d’être un vrai désastre ? D’autant plus si tu veux écrire ta propre chanson. Il n’y a plus vraiment beaucoup de temps pour répéter…” Il ne se montre même pas tellement désagréable en disant tout cela, juste très réaliste - d’après lui. Les adolescents sont des monstres, tout le monde le sait. Peut-être pas Pierce, cela dit. Dans son petit monde parfait, allez savoir… “Je ne savais pas que tu étais un musicien.” ajoute Val, sourcil arqué. Écrire une chanson, faire en sorte que tout un groupe d’adultes sans aucun talent ne s’humilie pas devant leurs élèves… Tout un projet.
Messages : 11
Date d'inscription : 19/10/2019
Région : France
Crédits : VOCIVUS
Univers fétiche : Vie réelle
Préférence de jeu : Homme
ranochja
Lun 15 Juil - 11:50
Alec Pierce
J'ai 31 ans ans et je vis à Carlton, Oregon, USA. Dans la vie, je suis professeur de français et je m'en sors bien. Sinon, grâce à ma chance, je suis marié et je le vis plutôt pas bien en ce moment (en cours de divorce). (color : #003399)
Le plus simple aurait sûrement été d’ignorer la personne présente dans la pièce ; lui sait si bien le faire qu’Alec aurait dû prendre le pli depuis belle lurette et arrêter de tenter d’intégrer son collègue dans ses diverses discussions et idées. Après tout, un regard suffit à réaliser qu’ils sont tous deux très - trop - différents et qu’ils ne pourront définitivement jamais s’entendre. Et pourtant… pourtant le professeur de français est bien incapable d’ignorer définitivement une personne, tout comme il ne peut le détester, c’est tout simplement au-dessus de ses forces et même si ça peut lui jouer des tours et lui causer du tort, quand il regarde en arrière, ce trait de caractère bien particulier lui a surtout apporté du positif. Dans le grand des choses, voir le bien amène le bien. “Pierce.” Cette brève salutation, si on peut appeler ça ainsi, devrait le stopper net et le convaincre de passer son chemin et de chercher une âme véritablement charitable à enquiquiner de ses idées loufoques.
Alors qu’Alec se lance dans une explication, il évite évidemment de relever les yeux pour croiser le regard de ce collègue qu’il imagine déjà : froid, blasé et complètement désintéressé. Ne pas le voir lui permet d’ignorer et de continuer dans sa proposition ; qui sait, peut-être qu’il peut arriver à le faire changer d’avis ? Pour les jeunes au moins, s’il apprécie une seule chose dans ce monde, il espère bien qu’il s’agisse des jeunes qu’ils côtoient tous les jours. “Tu penses vraiment pouvoir convaincre tous les profs de monter sur scène avec toi pour chanter ?” La question fait relever les yeux d’Alec vers l’autre professeur; bien que sa question ne soit pas des plus amicales, il s’agit déjà-là d’une question et le professeur de français n’est pas certain d’en avoir déjà entendue à son égard de la part de Valentino. “Tu te rends compte que ça risque d’être un vrai désastre ? D’autant plus si tu veux écrire ta propre chanson. Il n’y a plus vraiment beaucoup de temps pour répéter…” Serait-il en train de s’inquiéter réellement du sort et du timing ? Pierce ne s’attendait pas vraiment à ça, il faut dire, mais il apprécie et laisse la conversation s’étaler devant lui, refusant de le couper par peur qu’il ne s’arrête définitivement. “Je ne savais pas que tu étais un musicien.” Il répond du tac-ô-tac, camouflant la pointe d’amertume qui tente désespérément de s’emparer de ses mots. “Il y a beaucoup de choses que tu ne sais pas sur moi.” C’est la vérité, et malheureusement ces derniers temps, les choses ne sont pas tout à fait positives mais il se refuse à y penser maintenant et remonte bien vite le masque qu’il a tant l’habitude de porter ces derniers mois. “Je te l’accorde, tout seul ça risque d’être compliqué voire même impossible mais c’est justement pour ça que j’ai besoin d’aide !” Le voilà de retour avec son ton enjoué et plein d’espoir. “T’es prof d’anglais, tu dois certainement pouvoir m’aider à écrire un chouette texte, non ?” Même s’il n’avait pas prévu de lui demander autant d’aide, il ne peut prétendre que l’idée n’a pas déjà trotté dans sa tête. “ça ferait tellement plaisir aux jeunes, on a suivi les dernières années depuis leur entrée au lycée, c’est fort quand même, c’est tout un cycle pour eux. Et pour nous aussi !” Est-ce qu’il va réussir à percer un peu le grincheux qui se trouve devant lui ou est-ce que ce dernier l’est tant que c’en est désormais impossible. “On te donnera un rôle de grincheux si c’est ça qui te fait peur, tu colleras parfaitement au personnage.” Il prend des risques, il taquine mais il n’a rien à perdre et il se refuse à changer sa personnalité pour correspondre aux autres ; ils n’ont qu’à le prendre comme il est, ou à fuir la pièce s’ils ne sont pas contents, ce que Valentino sait certainement très bien faire.
Messages : 22
Date d'inscription : 02/11/2020
Crédits : Supectrum
Univers fétiche : SF
Préférence de jeu : Homme
Rainbow D.Ashe
Lun 22 Juil - 11:13
Valentino Torres
J'ai 34 ans et je vis à Carlton, Oregon, USA. Dans la vie, je suis professeur d'anglais et je m'en sors moyen. Sinon, grâce à ma chance, je suis célibataire et je le vis plutôt bien. (color : #cc3300)
Incapable de retenir la moindre réaction, Val ne réalise son erreur que trop tard : il a montré de l’intérêt. Un intérêt tout relatif, puisqu’il ne parvient pas non plus à cacher ni ses doutes, ni sa surprise, mais un intérêt quand même. Le résultat est le même : cette conversation ne prendra pas fin à moins qu’il n’y mette un terme tout seul et sans y mettre les formes. Au lieu de ça, il se retrouve à étirer un léger sourire quand son collègue lui rétorque plutôt qu’il y a des tas de choses que Val ignore à son sujet. Il a du mal à le croire. Alec ne lui a jamais fait l’effet d’être un homme très réservé. Il aime discuter et sourire sans arrêt, soit tout l’inverse du professeur d’anglais. “Hmm, si tu le dis.” Peu importe s’ils se connaissent ou non, de toute façon. Val se donne beaucoup de mal pour éviter de faire ami-ami avec ses collègues et il n’a pas l’intention de changer ça dans l’immédiat. Il n’est pas fondamentalement désagréable avec tout le monde et en toute occasion, seulement il s’efforce de ne pas rendre les choses trop personnelles. Et après tout, discuter du projet d’Alec, ça reste dans la sphère professionnelle. Alors, contre toute attente, Valentino pose son livre ouvert contre la table pour garder sa page et offre toute son attention à l’homme. Sa décision est déjà prise : il ne fera pas d’heures supplémentaires après les cours pour aider Pierce à monter son numéro. L’idée de monter sur scène devant tous les gamins de ce lycée pour chanter lui donne des sueurs froides et, surtout, il n’a pas vraiment le temps pour tout ça. Tout le monde n’a pas la chance d’avoir un gentil mari et un labrador à la maison. Ok, il ne sait pas si Alec possède un chien ou non, mais c’est comme ça que Val imagine sa vie quand il le regarde. Pour ça qu’il le trouve tellement insupportable. Parce qu’il lui a collé cette étiquette du type à qui tout réussit et que c’est tellement rageant de se comparer à lui.
“Je ne suis pas un très bon écrivain, j’en ai bien peur.” lâche-t-il, un peu amèrement. Pas besoin de se montrer plus clair, c’est un refus, un autre, que Pierce pourra ajouter à sa longue collection. Bien sûr, il ne s’attend pas à ce qu’Alec abandonne sans se battre un peu. Et l’argument de faire ça pour les jeunes pourrait presque fonctionner. Bien sûr que Val se soucie de ses élèves. Qu’il veut le meilleur pour eux. Il travaille dur pour être un bon enseignant. Il préfère simplement que ça se passe en classe. S’il accepte de rendre service une fois, il ouvre la porte à le faire encore et encore et ça, il ne peut pas. Alors même s’il voudrait être le genre de professeur qui se donne à fond pour ses élèves, non, ce n’est définitivement pas cet argument qui le fait changer d’avis.
C’est plutôt la remarque qui suit. Cette offre, tout à fait inattendue, de lui coller le rôle du grincheux dans le petit spectacle que Pierce veut mettre au point. Pas qu’il rêve de jouer un quelconque rôle, il est seulement surpris de découvrir qu’Alec a de la répartie. Tellement surpris qu’un petit rire à peine audible lui échappe. “Ouch. Touché.” La moquerie est sans aucun doute amplement méritée. Val n’en est pas particulièrement vexé. “Je n’ai vraiment pas le temps de rester après les cours pour écrire des balades avec toi et répéter une chorégraphie.” répète-t-il, puisque visiblement il a besoin de se montrer plus clair. “Mais s’il n’y a rien que je puisse dire ou faire pour t’empêcher de monter ce numéro, je suppose que je peux prendre le temps de relire et de faire une critique plus ou moins constructive de ta chanson. Ce sera comme corriger un devoir.” Ça, au moins, c’est dans ses cordes. En tout cas, suffisamment pour que l'État de Californie lui ait accordé sa licence d’enseignement. Et surtout, il peut le faire depuis son appartement. “Je crois quand même que tu devrais d’abord en parler aux autres. Tu sais, t’assurer que tout le monde est prêt à te suivre dans cette grande entreprise.” Parce que c’est impossible qu’il soit le seul à refuser… pas vrai ? Parfois avec cet homme, c’est impossible de dire s’il est tout simplement trop enthousiaste à propos de tout et n’importe quoi, ou s’il a de bonnes raisons de l’être.