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LE TEMPS D'UN RP

Petit secret, gros problème, écoute-moi ft DonJuanAuxEnfers

Patate Douce
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Patate Douce
Sam 4 Juil - 21:16
7ei5.pngMise en Situation


Il l'a abandonné sans laisser de traces. Elle était éperdument amoureuse, prête à tout abandonner pour lui. A présent, elle va se marier. Il lui envoie une lettre. Lui demandant de lui accorder 24h pour s'expliquer. Il l'a dérobe à la barbe des demoiselles d'honneur la veille de son mariage. Que va-t-il lui révéler ? Pourquoi venir insinuer le doute ? Quel sera l'issue de ces 24h ?

@DonJuanAuxEnfers


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DonJuanAuxEnfers
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Sabrina
DonJuanAuxEnfers
Dim 5 Juil - 22:24
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Raphaël Hurley
J'ai 31 ans et je vis à Sydney. Dans la vie, je suis pianiste et je m'en sors moyennement. Sinon,à cause de ma bêtise, je suis redevenu célibataire et je le vis plutôt très mal.


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Raphaël Hurley, Raph pour les intimes.
Pianiste incompris à l'imagination débordante.

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Henry Cavill :copyright: DK




Raphaël Hurley
Anciennement ton Raph

Sydney, le 5 juillet 2020
Lhéva Joaquim, future Reynolds

Lhéva,

I
l y a de ces amours que l’on refuse de ressentir. Il y a de ces sentiments que l’on s’interdit d’éprouver. Il y a de ces gens auxquels on refuse de penser. Car si nous acceptons ce déferlement d’amour nous atteindre il est fort probable que nous y laissions notre peau.

J’ai peur.
J’ai peur de t’aimer comme on aime une première fois.
J’ai peur de t’aimer comme on aime une dernière fois.
J’ai peur de t’aimer comme on aime pour toute une vie.

Je ne suis même pas sûr que l’on puisse appeler ce que je pense ressentir à ton égard comme étant de l’amour. Je pense que personne n’a encore osé mettre de mot sur ce sentiment violent et déchirant qui me traverse de toute part depuis que je t’ai quitté il y a trois ans. Je ne pense pas que quelqu’un ait déjà connu de chose pareille. Ne te méprends pas, loin de moi l’attention de te déclarer que je suis encore amoureux de toi. Si seulement cela avait été si simple… Je ne pense pas qu’il s’agisse de cela. C’est différent. C’est un sentiment tellement évident et pourtant si trouble à fois. Comme si tu étais ce que j’avais toujours attendu, mais sans jamais le vouloir.

Tu n’es pas l’un de ces bijoux que j’avais prévu de perdre. Tu n’étais pas un de ces trésors que j’avais désiré trouver. Je n’étais pas censé tomber dans l’oubli dans ton désespoir. Je n’étais pas supposé me nourrir de tes blessures. Tu n’étais pas censé caresser mes déchirures. Tu n’étais supposé me réconforter dans mes tourments. Beaucoup de choses n’auraient dû arriver. Beaucoup d’émotions n’auraient dû naître. Pourtant, il n’y a pas l’ombre d’un regret dans mon cœur.

Le temps est pluvieux aujourd’hui, et le brouillard s’abat sur notre ville aux couleurs chancelantes. Tu te demandes pourquoi je te parle du temps qu’il fait aujourd’hui ? Parce que le temps est similaire à ce qu’il se passe dans mon cœur. Ce matin j’ai appris que tu allais épouser Andrew Reynolds.

Peut-être est-ce un passage inévitable pour moi afin d’embrasser, ce que tu pourrais appeler, mon destin ? Alors pourquoi suis-je tant embêté à l’idée d’accomplir ce qui a été écrit pour moi ? Pourquoi suis-je irrémédiablement attaché à ce souvenir enflammé que j’ai de toi, de nous ? Pourquoi ai-je horriblement envie de m’attarder pour toujours dans cet espace d’attente ?

Parfois il me semble que tu es arrivé trop tôt.
Parfois il me semble que tu es arrivé trop tard.
Parfois il me semble que tu es arrivé au moment parfait.
Parfois il me semble que tu n’aurais jamais dû arriver.

Peut-être bien que cette énième lettre est une mauvaise idée. Peut-être n’aurais-je jamais dû l’écrire. Peut-être aurais-je dû conserver le délicieux sentiment de paix que tu m’apportais ce soir-là, dans la petite salle de ce café où nous nous retrouvions ? Le Mémoire de dernière minute est désormais empreint d’une douleur que je ne pourrai jamais plus effacer. Pourrai-je seulement un jour goûter au plaisir sucré sans penser à toi, me racontant ton histoire, assis sur le rebord de ce bar ? Pourrais-je un jour seulement me pardonner d’être partie ce soir-là ? C’est le cœur lourd de regret concernant cette partie de notre que je t’écris cette lettre Lhéva, cette lettre qui ne te parviendra sûrement jamais, mais qui sache-le, existe bel et bien. Le souvenir de ton passage m’a laissé une sensation de manque alors que je ne possédais rien…

Ton Raph

PS : Tu te souviens-tu de l'heure et du jour auquel nous nous retrouvions dans ce café ? Peut-être pourrions nous achever la boucle de notre histoire ?


©️ Sobade.







« Si c’était à recommencer, je te rencontrerai sans te chercher. »
©Crack in time
Patate Douce
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Patate Douce
Sam 18 Juil - 23:39
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Lhéva Joaquim
J'ai 28 ans et je vis à Sydney. Dans la vie, je suis assistante avec tant de responsabilité et je m'en sors très bien. Sinon,à grâce à un contrat de mariage de familles aisées, je suis fiancée et je le vis plutôt très bien et en creusant, si mal mais personne ne peut me refaire vivre, hormis Lui, le Regrettable.


Je suis le fruit d'amour entre une sublime femme autralienne et un doux papa israélien. Amour qui donne naissance à deux autres filles. Une grande et une petite soeur.

Je suis la fille d'Elams Joaquim, un riche entrepreneur ayant fait fortune en montant une compagnie spécialisée dans la communication, applications et formation des community manager. Et je suis aussi son assistante, appréciant de le taquiner pour ne qu'il ne perde pas sa verve.
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J'ai emloyé un super accolyte, qui est mon assistante et se nomme Luis Nelson. Il est adorable et toujours de bons conseils, surtout pour liquider une bouteille. Il fait d'office de fidèle ami, si je peux dire.
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Je vais bientôt me marier avec Andrew Reynolds, possédant l'une des illustres galeries d'art du pays. C'est bien, sa plus belle qualité.
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Mon homme à tout faire, me concoctant de délicieux plats, Rhym Ayat, mon concierge. C'est un homme mystérieux mais en qui, j'ai une confiance aveugle.
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Et git dans mon passé, le regrettable Raphael Hurley, la passion ultime et l'ardente lâcheté étreignant mon coeur.
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Mardi.
17h17,
Café O’Neil,
Table quatre,
Près de la fenetre




Gal Gadot by @tearsflight on Bazzart
« Lhéva, pourquoi n’ai-je pas le rapport sur les données personnelles ? Tu sais qu’on peut se faire aligner par les Hautes Instances. On ne doit rien laisser passer. Il en va de notre réputation. Je ne tolérerais aucun écart. Discipline-toi ou cède ta place. »

Toujours le même discours. Je retiens un soupire. Mon père. Elams Joaquin, proche de la soixantaine mais n’a perdu aucune once de son Energie. J’ai eu la bêtise d’accepter d’être son assistante pour lui faire plaisir. Trois ans que je le suis. Et je le regrette amèrement. J’aime mon métier mais pas quand je dois subir le courroux d’un patron même jusque dans les repas dominicaux.

« Vous ne l’avez pas, car les Hautes Instances ont validé nos actions de protection de nos utilisateurs. Le dossier vert, qu’il y a sur votre bureau, est à signer pour .. Hier. »

Je me recule, car je sais que je vais me faire engueuler comme un enfant. Mais c’était tellement tentant de le provoquer constamment. Bien sûr, c’est pour dans deux jours mais faut bien bouger sa carcasse. Et avec lui, valait tout mettre à hier, sinon, ça pouvait trainer en longueur. Dix minutes sans broncher et il m’ordonne de m’éjecter.

« Qu’as-tu dit pour le mettre autant en colère ? Les murs ont tremblé. »

Luis me questionne. Mon ami depuis deux ans déjà. Il est arrivé après moi et nous avons tout de suite sympathisé. Les frasques amoureuses nous ont rapproché un soir de beuverie empreint de désespoir. Il est devenu l’assistant de l’assistante.

Cela fait six mois qu’il se murmure que mon père va prendre sa retraite, et que je devrais prendre sa place. Alors chacun forme son petit, si on peut dire. Et la journée se déroule ainsi entre ordres aboyés et fou rire avec mon employé. On décide de se faire un restaurant rapide puis je rentre chez moi. Penthouse en plein milieu de la ville. Quatrième étage.

Je retire mes Louboutins, me sert un verre de vin rouge. Un soupir de soulagement sort de mes lèvres colorées par un rouge pétillant. Le rouge pute comme on dit souvent. J’ai l’air ainsi mais il n’en est strictement rien. Un masque j’ai construit depuis … Sa disparition et que mon père me prend pour sa bonniche. Moment de félicité quand je me retirer mon soutien-gorge et mes escarpins. Je ne sais qui a inventé ces deux instruments de torture mais je le maudis franchement. J’ai à peine le temps de poser mon soyeux postérieur qu’on sonne à la porte. Je peste et soupire, agacée, marchant d’un pas lourd. J’ouvre pour découvrir Rhym, le concierge. Je penche la tête, intriguée.

« Je vous prie de m’excuser Mlle Joaquims mais il y avait une lettre à votre destination et je devais absolument vous la remettre en mains propres. »

Il me tend le fameux colis. Je le remercie chaleureusement. Une lettre cachetée et le seau ne me dit rien du tout. Une invitation à un Gala ? Une nouvelle organisation caritative. Je porte mon verre à la bouche et ouvre en deux la lettre. Je viens de souiller mon parquet et gâcher un bon vin.

Ton Raph. Je tremble. Je suffoque. Comment est-ce possible ? Comment .. Ma vue se trouble. Je me tiens à un meuble. Je tente de respirer bruyamment. Non, non, non !! Un fantôme. Celui-là même qui me hante. Je sens déjà les larmes monter. Je jette la lettre. Puis la prends du bout des doigts. Et la jette aussitôt. Je vais me marier, à la dixième richesse de ce pays.

IL EST HORS DE QUESTION QUE CE NUISIBLE GACHE MES BONNES RESOLUTIONS...

Je décide de jeter aussi mes bonnes manières et de boire directement au goulot. Je défais ma robe Balenciaga et fuis sous la douche. Je finis prostré sous l’eau chaude, vidant mon âme de mes larmes.

cry

J’ai eu grande peine à remplir mon rôle le lendemain. Deux couches de fond de teint pour masquer mes cernes violacés. Une exécrable humeur. Et je me rends compte, que je ne suis pas en état que je me mets à hurler sur mon père.

« Tu as tes trucs de bonne femme ? »

GOUJAT !

J’ai envoyé valser un dossier et j’ai pris le restant de ma semaine. Soit aujourd’hui, Jeudi et demain, Vendredi. Cela fait trois ans que j’ai pu sortir la tête de l’eau, du moins mon nez, pour être honnête. De l’abnégation. Me plonger dans le travail pour oublier le cuisant abandon que j’ai subi. A tel point, que je suis une ombre, prête à me marier. Une Ben-Oui-Oui. Voila ce que je suis mais dotée d’une conscience professionnelle. Et voila que ce salaud venait avec sa plume foutre en l’air tous mes efforts.

OU QUE TU SOIS, JE TE HAIS.

:fuck:

Il m’aura fallu deux jours entiers pour que ma curiosité prenne le dessus. Et lorsque je veux récupérer le poison, horreur, plus de poubelle. Je me mets à paniquer et descends aussitôt aux poubelles. Adieu dignité. Heureusement, il n’y en a que trois. Et telle une désespérée, je les éventre pour fouiller, me remettant à pleurer, de cet indigne acte que ce pouilleux me fait subir. Il me faut deux heures à pester et faire ma mijaurée pour retrouver la preuve de ce lâche.

Je me lave trois fois à frotter comme une damnée et enfile un doux peignoir. Quitte à souffrir, autant le faire dans de bonnes conditions. Du vin. La terrasse gorgée de soleil et un transat. Je sais que mon fiancé n’arrive qu’en fin de journée, je pourrais me remettre de mes émotions, plus facilement, je l’espère.

5 Juillet. Il aura fallu trois jours pour me la faire parvenir. Comment cela se fait ? Où pouvait-il être ? Non Lhéva. Tu lis, tu jettes, c’est le deal ! Tu déchires, tu brules. Tu conserves, susurre ma conscience. Ta gueule toi, merci. Je prends une grande inspiration et commence à lire véritablement. Il sait que je vais me marier. M’enfin rien de bien extraordinaire, si on suivait l’actualité. Cela signifie qu’il le fait ? Depuis combien de temps ? Ma tête va exploser. Je roule des yeux à toutes ses phrases. Les larmes coulent. Tant de proses, tant de souvenirs, tant de souffrances. J’inspire profondément et redescends à l’étage. Ce post-scriptum ouvre la plaie béante mais je conserve encore un soupçon de lucidité. Je pars dans ma chambre cherchant, du papier à lettre, parfumé à la rose et à la vanille, puis de l’encre et une plume. Il me faut deux essais pour réussir à avoir une écriture convenable.

Je relis plusieurs fois ces quelques lignes. Elles ne feront jamais honneur aux siens. Mais je ne peux me permettre d’ouvrir ce passé qui me fait tant souffrir. Non, c’est impossible. Et le voir, O Seigneur, il est fou ! Je souffle sur la lettre. J’appelle mon concierge et lui donne pour mission de déposer cette lettre dans notre habituel café, à cette quotidienne place, à cette heure fixe et ce jour inscrit dans le marbre soit Mardi. 17h17, au Café O’Neil, table quatre, près de la fenêtre... Je ne sais pas si j’ai bien fait mais je ne peux ouvrir la boite de Pandore. Espérons que cela l’apaise. Enfin, je ne sais même pas ce que j’attends d’ailleurs. Une autre lettre ? Cesse tes enfantillages Lhéva. Tu vas te marier. Oui, je n’aime pas Andrews mais au moins, il ne m’abandonnera pas.


Réponse de Lhéva:






DonJuanAuxEnfers
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Dim 19 Juil - 17:17
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Raphaël Hurley
J'ai 31 ans et je vis à Sydney. Dans la vie, je suis pianiste et je m'en sors moyennement. Sinon,à cause de ma bêtise, je suis redevenu célibataire et je le vis plutôt très mal.


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Raphaël Hurley, Raph pour les intimes.
Pianiste incompris à l'imagination débordante.

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Lhéva Joaquim. Lhéva Hurley. Lhéva Reynolds. Intérieurement je me répète solennellement ce mantra. Il résonne comme l’un de ces au revoir que l’on n’ose pas prononcer de peur qu’il ne devienne réel et s’ancre dans une réalité que l’on fuit de toute notre âme. Ces quelques phrases couchées sur le papier s’apparentent au récit de la dernière chance. Les notes de musique qui s’échappent de ce piano à queue laissent transparaître toute la nostalgie de notre Histoire. Elles s’envolent au gré des graves et autoritaires octaves du chef d’orchestre. Il juge. Il préside. Il inspire. Toute chose dans son empire. Les musiciens qui composent son orchestre fuient tour à tour la scène. La mélancolie s’insinue au cœur de mes pensées les plus intimes. Un, deux, peut-être trois. Le temps semble s’être suspendu depuis l’envoi de cette maudite lettre. Aucune réponse ne m’est parvenu. Est-ce étonnant ? Non. Que voulez-vous que Lhéva me réponde ? Que voulez-vous qu’elle pense ? Que voulez-vous qu’elle espère ? Plus rien ne peut nous réunir, si ce n’est… Elle. L’architecte bienveillante de mon malheur. Le col noir satiné du chef d’orchestre brille au contact des lumières de la grande salle de l’Opéra alors qu’il tire sa révérence. Le silence reprend ses droits avant de se heurter aux vibrations des cordes de mon ami. Désormais il n’y a plus que lui qui puisse me comprendre. Il rythme le mouvement du balancier de la grande horloge alors que son tintement régulier m’arrache à lui. D’un pas calme et assuré je quitte ce lieu aux mille complaintes. Le chemin jusqu’à mon appartement me paraît long et interminable, sans doute parce qu’il n’y a plus personne pour m’y attendre.

Les grincements de la porte d’entrée et du parquet remplacent la présence absente de Lhéva. Le silence redevient une triste réalité. La brise estivale tente de rafraichir ces murs en proie à un panel de réminiscence. Sans réellement réfléchir, j’ouvre les fenêtres avant de m’arrêter devant la grande baie vitrée. Jcontemple les fines gouttes d’eau frapper énergiquement cette dernière. Elles dégoulinent le long de cette dernière, avant de s’éteindre contre l’ardoise froide du balcon. Comme si elle pouvait vainement se substituer aux larmes de mon cœur. « Lhéva ? » Prononçais-je naïvement en espérant secrètement une quelconque réponse, même un simple grognement ou soupir d’exaspération. Mais rien… Pour toute réponse, un silence. Long. Éloquent. Et terriblement présent. En poussant la porte de ma chambre, je (re)découvre sa présence absente. Toute notre Histoire s’est achevée en un claquement de porte. On ne quitte jamais impunément une personne que nous avons aimé.

Mes sorties nocturnes n’étaient pas inhabituelles. Près de la grande jetée de Sydney, je me perdais entre les vers et les mots des étoiles. Je composais et écrivais une saison en Enfer. Puis je revenais toujours vers elle. Quelque chose de plus fort nous réunissaient. Son père ? Certainement pas. Il ne m’a jamais aimé. Il n’a jamais pu accepter que sa fille chérie fréquente un pianiste incompris. Combien de fois nous sommes nous disputés à son sujet ? Combien de repas dominicaux ai-je éviter en prétextant un rhume quelconque ? Mais pourquoi fuyais-je régulièrement le domicile conjugal ? L’appel du grand large n’était pas aussi important que l’amour que je pouvais lui porter. À croire que cela en devenait presque une habitude… Est-ce moi que je fuyais ou l’image que je lui renvoyais ? Naïvement je surveille les notifications de mon téléphone portable. Rien. Aucun appel ni message. Sans doute a-t-elle besoin de temps… J’ignore ce qu’il en est de son côté. S’il s’agit uniquement d’une lettre lambda, ou celle de trop. Les abondantes idées qui traversent mon esprit ne m’aident pas. Je suis totalement incapable de prendre le recul nécessaire face à cette situation qui m’a complètement échappé, chose que je déteste le plus au monde. J’hésite terriblement à lui envoyer un message. Pourquoi devrais-je faire le premier pas ? Parce que je l’ai abandonné ? Certainement. Cependant mon orgueil et ma fierté personnelle me retiennent de la contacter. J’attendrais notre rendez-vous. Si jamais Madame Joaquim, future Reynolds, consent à s’y rendre. Sans réfléchir davantage, je me dirige dans la salle de bain. L’eau m’a toujours permis de me retrouver. Pourquoi ne serait-est pas le cas aujourd’hui ?

L’eau chaude ruisselle le long de mon enveloppe charnelle. Je ne coupe nullement le jet de la pomme de douche, bien au contraire. J’ai besoin de reprendre pleinement possession de mon corps et de mon esprit. Par moment mes yeux dérivent sur mon téléphone portable, qui se trouve sur le plan de travail de la salle de bain. Même là… Il me suit. J’attends un signe de sa part. Mais rien. Il ne s’allume pas. Plus le temps passe, plus je me questionne sur les effets de cette lettre. En quittant la petite pièce chaude, je vérifie de nouveau mes notifications. Toujours rien. Et s’il lui était arrivé quelque chose ? Ou pire encore… Un mariage. Un vieil automatisme me pousse à lui écrire un message sauf qu’au dernier moment je l’efface et verrouille ce dernier. J’imagine que si elle ne m’a pas contacté, c’est qu’elle n’en éprouve pas l’envie ou le besoin. Son nouveau compagnon bodybuildé et écervellé doit s’être substituée à la présence d’un ancien amant soufflant constamment le chaud et le froid.

La pluie s’est arrêtée de battre. Les parapluies et capuches disparaissent. Les roues des voitures à aspergent certaines rues, alors que certains enfants s’amusent à sauter innocemment dans les flaques d’eau. Un faible rayon de soleil s’immisce entre les nuages grisés. Il tente vainement de les chasser, comme on repousse de mauvais souvenirs. Cet orifice de lumière éclaire une partie de Sydney qui ne m’est pas inconnue. J’ignore s’il s’agit d’un signe, mais je me hâte de m’habiller afin de m’y rendre le plus rapidement possible. Depuis que je suis revenu dans cette ville, il y a quelqu’un que je n’ai pas revu. Une personne chère à mes yeux et à mon cœur. J’aurais aimé le lui confier il y a si longtemps… Et pourtant il en est autrement. En claquant la porte d’entrée j’éprouve un sentiment d’amertume. Bien évidemment je n’ai pas oublié mon téléphone portable. J’espère encore percevoir sa sonnerie, que j’ai si souvent regretté d’entendre. En descendant les marches de mon immeuble, je retrouve une ancienne connaissance. La vieille dame du premier étage n’a pas changé, ou si peu. Comme si le temps n’avait pas d’emprise sur elle. Promptement elle me salut d’un regard nostalgique « Monsieur Hurley ? Oh excuser moi je vous ai pris pour Ben. Comme vous lui ressembler… » me lance-telle avant que je ne continue ma course dans la cage d’escalier. Une fois à l’air frais, un doux vent caresse mon visage alors que je me faufile à travers les étroites ruelles.

Sur le chemin qui me mène à ma destination, je me surprends à retracer un itinéraire si familier : celui que j’empruntais avec lui. Plusieurs souvenirs me reviennent en mémoire au fur et à mesure de cette promenade inopinée. En passant par le Sydney Harbour l’odeur, cireuses des pins et chênes gagnent mes narines. À présent les feuilles recouvrent les allées autrefois si verdoyantes. Certains habitants se plaisent à sortir leurs animaux de compagnies. D’autres encore… Se promènent main dans la main, comme si de rien n’était. Comme s’il était si aisé pour eux d’être un couple anodin. Secrètement je les jalouse. Ils me rappellent, sans le vouloir, notre couple. Notre rencontre, nos souvenirs, jusqu’à nos disputes… Demeure le reflet de notre histoire. En quittant le parc, je tombe nez à nez avec un embranchement que je ne pourrai jamais oublier. Il porte encore les cicatrices d’un passé que j’ai désiré effacer. Amèrement je déglutis en repensant à ce terrible jour d’octobre. J’ai laissé mes souvenirs disparaître avec lui… Depuis toutes ces années, je ne me suis toujours pas pardonné. La culpabilité me ronge encore, sans jamais en avoir parlé à qui que ce soit. À quoi bon ? Ma mère n’y comprendrait rien. Quant à mes grands-parents, je leur ai déjà pris involontairement leur fils. Pourquoi ressasser de vieux souvenirs douloureux ? Mais tous les dix-neuf de chaque mois, je ne parviens pas à trouver le sommeil, depuis de nombreuses années. J’ignore si Lhéva l’a remarqué ou non. Si oui, s’est-elle posé la question ? A chaque fois je prétextais une angoisse musicale puis je me rendormais contre elle. Sa présence me rassurait. Elle usait des bons mots au bon moment. Ses caresses se mêlaient à son tendre regard. Elle chassait ces mauvais souvenirs d’un battement de cil.

Quelques longues minutes de marche plus tard je me retrouve face à une sombre porte en fer forgé. La rouille orangée qui s’est éprise de ses rouages s’est incrustée comme tous les souvenirs qui habitent ce lieu. Le soupir qui s’échappe de mes lèvres s’éternise. Il est long et faible à la fois. Un peu comme mon envie de renouer et me pardonner mes erreurs passées. Je regarde une dernière fois mon téléphone portable. Rien. Toujours rien. Lhéva ne m’a toujours pas écrit. Sans réfléchir, j’active le vibreur. La sonnerie ne retentira plus, seul un vibrement pourra m’extirper de mes songes. Je ne veux pas être dérangé lorsque je me recueille sur sa tombe. En poussant la lourde porte, le crucifix donne le ton. Silencieusement je foule la terre humide du cimetière Waverley. Les quelques flaques d’eau retiennent les larmes des derniers enterrements. Les fleurs qui ornent les tombes en témoignent à leurs tours. Plusieurs familles se recueillent en silence. Les larmes et sanglots d’un petit garçon attirent mon attention. Je m’arrête en pleine allée centrale et l’observe. L’espace d’un instant, j’ai l’impression de me revoir plusieurs années auparavant. J’étais ainsi… Apeuré par un destin incontrôlable. Inconsolable. Je me suis tue pendant des semaines, où seul mon chagrin parvenait à m’accompagner sans que je ne me renferme davantage sur moi-même. Alors qu’il quitte la tombe sur laquelle il venait de trouver refuge, je poursuis mon chemin jusqu’au caveau familial. Le nom Hurley y est inscrit depuis des nombreuses années. La peinture dorée qui l’ornait a disparu au profit du relief de la pierre tombale. Le livre mortuaire qui y repose n’a pas bougé. La photographie qui l’accompagne non plus. Toujours aussi souriant malgré la situation dans laquelle il repose depuis toutes ces années. Instinctivement je me signe, puis l’émotion me gagne. Mes yeux s’humidifient légèrement. Au même moment quelques faibles et insignifiantes gouttes s’échappent du feuillage des arbres. « Bonjour Papa. » Murmurais-je en refermant mon poing. Si je n’avais pas lâchement fui, j’avais prévu d’emmener Lhéva ici. Elle aurait peut-être pu comprendre pourquoi je refuse tellement de lui passer la bague au doigt.

De longues minutes me sont nécessaires pour me recueillir. Soudain mon téléphone portable vibre. Instinctivement et vivement je regarde mon écran. Mais rien n’apparaît. Étrange. Un fin sourire gagne mon visage alors j’adresse un dernier regard à la dernière demeure de mon père. « J’ai compris… » Lui lançais-je comme s’il était encore présent à mes côtés. Parfois je sens son regard réconfortant et bienveillant, se poser sur moi, au moment où j’en ai le plus besoin. Aujourd’hui, ne fais pas exception. Je me signe une dernière fois avant de quitter le cimetière. Une fois à l’extérieure je m’autorise un soupir salvateur.

[Quelques jours plus tard]

L’heure est venue. Je suis arrivé depuis plus de trente minutes. J’attends avec une impatience déraisonnable mon ancienne compagne. Je fais les cent pas devant l’enseigne. J’ignore totalemen si Lhéva me rejoindra. Si tel est le cas, elle ne devrait pas tarder. Je n’ai toujours pas répondu à mes questions intérieures. Dois-je lui serrer la main et faire comme si de rien n’était, ou pas ? Et si nous demeurions un long moment sans bouger, enveloppés d’un nuage de vapeur et de secrets, physiquement proches, et cependant distant sur le plan émotionnel. Je déteste cela. Être à court d’échappatoires. Pourtant cette discussion doit bel et bien avoir lieu. Mon regard s’évade de l’autre côté du trottoir et s’attarde sur le taxi qui patientait au feu rouge. Sur la banquette arrière, le portable coincé contre l’oreille, la passagère remue les lèvres à toute allure tout en feuilletant fébrilement un carnet. Derrière elle, au coin de la rue, un vendeur de journaux se démène pour satisfaire les clients qui faisaient la queue. Une scène anodine non ? Sauf que j’ai l’impression d’être un étranger de leur bonheur.

De tous les rendez-vous, professionnels et personnels, auxquels j’ai participé, aucun d’entre eux n’a réussi à me stresser autant que celui-ci. J’attends avec une impatience déraisonnable mon ex. Qu’allons-nous, nous dire ? Comment réagira-t-elle ? Nous sommes en public, un esclandre n’est donc pas possible. Dommage. La douce mélodie de nos disputes me manque. Nerveusement je regarde sans cesse l’heure sur la montre de mon défunt père. Et si Lhéva avait tout simplement décidé de ne pas venir ? Et si elle avait tout bonnement baissé les bras ? Cette idée augmente plus encore mon angoisse. Instinctivement je vérifie mes messages. Rien. Aucuns signes de sa part. Ni d’un quelconque retard ou pire encore… Le serveur s’approche de nouveau de moi afin de prendre ma commande. Si je lui réponds poliment par la négative, je n’en pense pas moins. Tant que Lhéva ne sera pas face à moi, je ne serais pas serein. Pour passer le temps et surtout oublier mon stress, je m’amuse avec l’un des jeux de mon téléphone portable. Pendant quelques minutes je ne réfléchis plus et j’aligne des bonbons sur une grille, avant qu’ils ne disparaissent. Puis je relis me notes. J’ai récapitulé tout ce que j’avais à lui dire, un peu comme une check-list.

Soudain une voix familière m’extirpe de mes pensées. Inutile de préciser de qui il s’agit. Je n’ai pas le temps de me lever pour… Pourquoi déjà ? Mais qui c’est celui-là ? D’où il sort ? Pourquoi n’est-ce pas Lhéva ? Que lui est-il arrivé ? Rhym Ayat… L’homme à tout faire de Lhéva. Dites-moi que je rêve… A-t-elle osée ? Oui. Bien évidemment que oui. C’est une Joaquim. Elle tient bien de son père. Il me tend une lettre. Le parfum qui s’en échappe… Je le reconnaîtrais entre mille. C’est le sien. Mes yeux se retrouvent à mi-chemin entre une incompréhension totale et la curiosité. Frénétiquement je l’ouvre et la dévore du regard. Un fin sourire achève la lecture de sa lettre alors que je griffonne quelques mots en guise de réponse, avant de les lui donner.


Réponse de Raphaël:




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Mer 29 Juil - 22:37
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Lhéva Joaquim
J'ai 28 ans et je vis à Sydney. Dans la vie, je suis assistante avec tant de responsabilité et je m'en sors très bien. Sinon,à grâce à un contrat de mariage de familles aisées, je suis fiancée et je le vis plutôt très bien et en creusant, si mal mais personne ne peut me refaire vivre, hormis Lui, le Regrettable.


Je suis le fruit d'amour entre une sublime femme autralienne et un doux papa israélien. Amour qui donne naissance à deux autres filles. Une grande et une petite soeur.

Je suis la fille d'Elams Joaquim, un riche entrepreneur ayant fait fortune en montant une compagnie spécialisée dans la communication, applications et formation des community manager. Et je suis aussi son assistante, appréciant de le taquiner pour ne qu'il ne perde pas sa verve.
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J'ai employé un super accolyte, qui est mon assistante et se nomme Luis Nelson. Il est adorable et toujours de bons conseils, surtout pour liquider une bouteille. Il fait d'office de fidèle ami, si je peux dire.
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Je vais bientôt me marier avec Andrew Reynolds, possédant l'une des illustres galeries d'art du pays. C'est bien, sa plus belle qualité.
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Mon homme à tout faire, me concoctant de délicieux plats, Rhym Ayat, mon concierge. C'est un homme mystérieux mais en qui, j'ai une confiance aveugle.
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Et git dans mon passé, le regrettable Raphael Hurley, la passion ultime et l'ardente lâcheté étreignant mon coeur.
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Mardi.
17h17,
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Réponse de Lhéva:

Je ne sais pas pourquoi, je persiste à lui répondre. On dirait une gamine, qui entretient un secret et qui espère se faire prendre afin qu'on lui rappelle à quel point, c'est mal ce qu'elle fait. D'autant que cette fichue lettre est parsemée de mensonges. Mais il est hors de question, que je le lui dise. Je suppose que c'est le meilleur moyen pour le tenir loin. Mais connaissant Raph' et vu la teneur de sa lire, m'ayant fait rire, pleurer, hurler et rire, je doute qu'il abandonne de sitôt.

Je soupire, relis ma lettre. Je me déteste à l'heure actuelle. J'aimerais juste, qu'il ne m'ait jamais écrit. Je ne comprends vraiment pas. Serait-il malade ? Mon cœur se serre douloureusement à cette idée. Et je sais qu'à présent, tant que je n'aurais pas le fin mot, il ne pourra plus quitter mon esprit. J'éclate en sanglots - encore. Est-ce que je vais devoir reprendre des tranquillisants ? J'ai bien assez enduré pour réussir à surmonter notre rupture. Pourquoi me fait-il cela ?

Respire Lhéva. C'est la dernière fois que tu lui écris. Il est en bonne santé. Et dans la même ville que moi. Non, non, je ne dois pas raisonner ainsi. Calme-toi. Tu es maitre de toi. Tu es le capitaine de ton bateau. Il va à bon port. Putain de vagues qui tente de me dévier de ma trajectoire. Mais non, Raph', je ne vais pas te laisser faire. Je ne peux pas détruire les projets de mon père. Il compte sur moi, pour étendre son empire, je ne peux plus le décevoir. Nous nous sommes suffisamment affrontés pour le faire plus encore.
Je sais bien que j'avais perdu la bataille à la seconde où je me suis effondrée dans ses bras, le jour où j'ai compris que le Nuisible, ne reviendrait pas à la maison. Mon père fulminait, tandis que ma mère, préparait mon lit. Ce fut si douloureux de revenir chez eux, après tant de disputes. Tout ça, pour ça. Être resté un an dans 20m² parce qu'on a peur de revivre seule. Diagnostic : peur de l'abandon. Il m'est arrivé de supplier mes parents de dormir avec dans le living-room parce que me réveiller seule me rendait malade.

Six mois a refusé de me nourrir. Six mois à combattre des fantômes, et cesser de vouloir une lame pour mettre fin à mon calvaire. Des pensées morbides. Comment aurais-je pu vivre sans l'homme pour qui, j'aurais pu lui offrir mon cœur, sans confession ? J'étais cassée. Je ne voulais plus vivre. Dans le noir constamment. Être dans la lumière, c'est accepter d'avancer et je ne le voulais pas.

C'est mon père qui m'a sorti de ma dépression, au bout d'un an. Un pacte. J'endossais le rôle d'assistante, je l'aidais à faire fructifier son empire et je pouvais partir à la recherche de Raphael. Maintenant, les choses ont grandement changé. Il est revenu. Pour moi. Pour me tourmenter. Je ne saurais dire.

Je lis encore sa lettre. Et j'ai l'impression qu'il tente de me dire quelque chose mais je n'en perçois pas l'essence. Je la mets en boule et la jette loin de moi. Je me pince l'arête du nez. J'appelle mon confident et lui demande de jouer encore les facteurs.
Le pauvre, je l'avais noyé de questions quand il m'a affirmé que Raphael était bel et bien en vie, en chair, en os et aminci d'après ses dires. Je m'en serais passé. Menteuse hurle ma conscience, comme cette lettre.

J'ai l'impression d'être usurpatrice, à présent. Non Lhéva, tu as réussi ! Tu as le droit d'être heureuse ! Ton fiancé, est bon avec toi. Il a été le plus patient. Même si ce n'est qu'un contrat de mariage à un million, vous avez le droit d'être ami. Alors je ne dois rien lâcher. Pas après tous mes efforts. Je dois écraser ce nuisible et frapper très fort avec la tapette. S'il le faut je le ferais moi-même. Heu ... Il me faut un verre d'abord.

Je décide de me verser un verre de rouge, pour me féliciter d'avoir été plutôt cordiale avec mon entourage, restant impassible alors que tempête se faisait en moi, depuis la première lettre ; Je ne dévierais pas de mes objectifs.

Va surtout falloir que je réfléchisse à comment annoncer, ce pénible retour à mes parents. C'est la moindre des choses. Ce fantôme va me poser de gros problèmes. S'il se met à commenter toutes les étapes de ma Vie, Andrew va avoir des soucis à se faire. Non ! C'est à lui que tu te donnes, entièrement à présent, enfin surtout financièrement.




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Jeu 28 Jan - 21:57
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Raphaël Hurley
J'ai 31 ans et je vis à Sydney. Dans la vie, je suis pianiste et je m'en sors moyennement. Sinon,à cause de ma bêtise, je suis redevenu célibataire et je le vis plutôt très mal.


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Raphaël Hurley, Raph pour les intimes.
Pianiste incompris à l'imagination débordante.

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Henry Cavill :copyright: DK

Le sommet de mon crâne résiste au jet chaud du pommeau de douche. Les gouttes d’eau perlent contre l’épiderme de mon visage. Elles caressent la cicatrice reposant le long de l’arrière de ma tête malgré la repousse de mon cuir chevelu. En proie aux doutes, plusieurs questions sans réponses hantent mon esprit depuis que je suis le pianiste attitré du mariage de Mademoiselle Joaquim, future Reynolds. A l’accoutumé, j’aurais dû refuser. Ce ne sont pas les fausses excuses et mensonges qui manque en ce monde. Mais le Destin en a décidé autrement. Dans quelques jours un autre homme lui passera la bague au doigt. C’est Elams Joaquim qui doit se réjouir à s’en frotter les mains avec des billets. Je n’ai jamais apprécié le patriarche, mais à présent c’est encore pire. Je ne compte même plus le nombre d’humiliation qu’il m’a fait subir, publiquement ou non. Par amour pour Lhéva je me suis tût et pris sur moi : je refusais qu’elle se retrouve perdu dans un dilemme sans échappatoire. Puis un matin mon téléphone a sonné : mon monde s’est arrêté. Je maudis cette date. Je maudis ce jour où tout a basculé.

Lhéva dormait paisiblement, un petit sourire au coin des lèvres. Ses lourdes paupières la protégeaient encore du terrible geste que je m’apprêtais à commettre. Une fois son petit-déjeuner préparé, mes lèvres se posèrent une dernière fois sur les siennes. Sa tasse de café fumante l’attendait. Ses tartines dorées également. Et une dernière phrase : je t’aime. J’ai déposé mes clés, puis la porte s’est refermée derrière moi. On ne quitte jamais impunément une personne que l’on a aimé. Depuis ce jour, son fantôme m’accompagne et me poursuit. Elle était là lorsque je suis entré dans la salle du bloc opératoire. Mais à mon réveil elle ne l’était plus.

La chaude vapeur embaume la pièce humide de se heurte à l’insensible glace de mon miroir. La fine couche de buée qui le recouvre dissimule le reflet de mon corps aminci. La barbe fournie qui cintre les traits de mon visage dissimule les traits saillants de ma mâchoire et mes joues émaciées. Subitement un cri de douleur s’échappe de mes lèvres.

- « AÏE !! » Maugréais-je fortement en montant mon genou. « Qui est l’abruti qui a foutu un meuble à cet endroit ?! » Grognais-je en touchant mon petit orteil.

Je me penche afin de replacer correctement cet objet du démon lorsque soudain, mes sourcils se froncent. Mon pèse personne me toise du haut de son indicateur digital. Je ne me suis pas pesé depuis que j’ai tourné le dos à tout ce qui formait un nous. J’ignore combien de kilogrammes j’ai perdu depuis mon opération. Pire encore… Je refuse d’en connaître le nombre exact. Au même moment la sonnerie retentissante de mon appartement résonne. Promptement je quitte ma salle de bain, enfile en quatrième vitesse mes habits en criant.

- « J’arrive ! » A peine ai-je achevé ma phrase que mon interlocuteur sonne de nouveau. Mais qui est cet imbécile qui s’amuse dès le matin ? Il est sourd, ma parole ? « J’arrive, j’arrive ! » Essoufflé, j’ouvre enfin la porte.

Je m’attendais à un démarcheur ou à un de ces illuminés mais quelle ne fut pas ma surprise. Qu’est-ce que le pigeon voyageur de Lhéva fabrique ici ? Et comment a-t-il obtenu mon adresse ? Instinctivement je scrute les alentours : pas de Lhéva. Il n’y a que lui. La silhouette familière de son confident s’échancre de l’encadrement de la boiserie. Je le laisse entrer, puis il me tend une lettre. Mon prénom orne l’enveloppe. Cette écriture… Je la reconnaitrais entre mille. Fébrilement j’ouvre l’enveloppe de son messager. J’ignore totalement à quoi je dois m’attendre. Il s’agit de Lhéva. Et avec elle tout peut arriver. Mes yeux dévorent ces quelques lignes. Trois jours. Lhéva aura mis trois jours pour me répondre. Un pour chaque mot qui compose ces célèbres sept lettres. Un goût d’amertume et de colère me gagne. Mademoiselle Joaquim réalise plusieurs essais dans sa robe blanche ? Parfait. Je vais m’empresser de lui apporter moi-même ma réponse.

Sans plus attendre, j’ordonne mes cheveux ébouriffés et enfile une veste. Il est clairement hors de question que je renvoie ce pauvre Rhyat jouer les pigeons voyageurs. Alors qu’il tente de me dissuader, mes yeux se noircisse d’aplomb et détermination. Je ne le laisserai pas repartir d’un simple claquement de doigt. Il soupire alors que nous montons dans sa voiture. Il a intérêt à me conduire auprès d’elle sinon j’ouvre la portière et le pousse sur la route. Quand il s’agit de Lhéva, je suis vraiment capable de perdre tous mes moyens. Il se gare devant le domicile de mon ex petite-amie en soupirant de nouveau. En découvrant le manoir dans lequel elle vit, je demeure bouche bée. Monsieur Joaquim n’a pas lésiné sur les moyens. Lhéva a toujours été sa fille adorée.

 - « Je pense qu’il faudrait mieux que vous m’annonciez, sinon... »

Sinon quoi ? Lhéva va déjà blêmir rien qu'en me regardant. Ce n’est pas une question ni un conseil mais plutôt un ordre. J’ai hâte de voir sa réaction. Nous ne sommes pas vu depuis… Depuis si longtemps. Les seules nouvelles que j’ai eues d’elles ce sont par les journaux. Quand je pense qu’elle va épouser ce crétin de Reynolds. La seule chose qu’il ait dans le pantalon c’est sa carte bancaire. Rien de plus. D’ailleurs… C’est certainement ce que recherche son père : l’argent. Il ne semble pas connaître le verbe aimer, mais plutôt avoir. Son confident s’échappe dans une pièce voisine pendant que je reste dans ce qui ressemble un salon d’été. Rapidement je sors mon téléphone portable, je m’observe à travers le retour de mon appareil photo. Est-ce que j’ai vieilli ? Est-ce que j’ai changé ? Je ne sais pas. Mais aminci oui… Sans perdre de temps je referme légèrement ma veste sur elle-même afin de dissimuler au mieux ces changements corporels.



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Sam 20 Fév - 13:12
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Lhéva Joaquim
J'ai 28 ans et je vis à Sydney. Dans la vie, je suis assistante avec tant de responsabilité et je m'en sors très bien. Sinon,à grâce à un contrat de mariage de familles aisées, je suis fiancée et je le vis plutôt très bien et en creusant, si mal mais personne ne peut me refaire vivre, hormis Lui, le Regrettable.


Je suis le fruit d'amour entre une sublime femme autralienne et un doux papa israélien. Amour qui donne naissance à deux autres filles. Une grande et une petite soeur.

Je suis la fille d'Elams Joaquim, un riche entrepreneur ayant fait fortune en montant une compagnie spécialisée dans la communication, applications et formation des community manager. Et je suis aussi son assistante, appréciant de le taquiner pour ne qu'il ne perde pas sa verve.
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J'ai employé un super accolyte, qui est mon assistante et se nomme Luis Nelson. Il est adorable et toujours de bons conseils, surtout pour liquider une bouteille. Il fait d'office de fidèle ami, si je peux dire.
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Je vais bientôt me marier avec Andrew Reynolds, possédant l'une des illustres galeries d'art du pays. C'est bien, sa plus belle qualité.
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Mon homme à tout faire, me concoctant de délicieux plats, Rhym Ayat, mon concierge. C'est un homme mystérieux mais en qui, j'ai une confiance aveugle.
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Et git dans mon passé, le regrettable Raphael Hurley, la passion ultime et l'ardente lâcheté étreignant mon coeur.
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Mardi.
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Gal Gadot by CORVIDAE

Jour d’essai. Ce moment empli d’émotions que toutes les petites filles rêvaient. Je l’ai fait ce rêve. Avec la bonne personne. Pas celle d’une couverture conjugale. Maintenant, je n’ai ni la personne ni ce rêve. Non, je fais juste que ce qui doit être fait. Parce que c’est par ce mariage, que mon père me laissera en paix. De toute façon, je suis inapte à aimer. Cette capacité m’a été retiré et broyé. Je veux juste vivre tranquillement et régner sur mon monde. Le mien que je confectionne de mes mains. Un anneau pour ma liberté, je l’accepte.  

Cela me fait tellement étrange de revêtir le Blanc. La robe est sublime. Mais je n’ai pas cette émotion de princesse. Je vois juste une étape de plus pour m’affranchir. Mais je ne peux me permettre de le montrer. Alors je me pince aussi fort que possible pour avoir les larmes aux yeux, et arbore un sourire, avant de sortir de la cabine.  

- Alors les filles vous en pensez quoi ?  

Je les questionne tout en me retournant. Micro seconde d’une débandade cuisante qui s’affiche sur mon visage. IL était là. Le myocarde se soulève. Il hurle une peine que je pensais enfouie sous les combles d’une peine de cœur mais visiblement j’aurais mieux fait de m’arracher cet organe, pulsant bien trop fort pour le fantôme impoli face à moi.  

Je regarde mes demoiselles d’honneur, une à une, m’arrêtant sur la sœur d’Andrew. Puis le cerveau se remet en marche. Quoi que non, les rouages se mettent à grincer beaucoup trop fort dans mon esprit. Je dois me reprendre. Ne pas lui montrer que même mon corps réagit à sa présence. Puis c’est un faciès au regard noir qui se montre. Je vais le tuer.  

- Mesdemoiselles, je vous prie de m’excuser, il y a visiblement des nuisibles qu’on n’a pas su exterminer dans le jardin. Luis, fais ce que tu fais de mieux, s’il te plait.  

Voix sèche et d’une froideur que même, mon père n’a jamais entendu. Je relève les pans de ma robe et je tire … Je ne peux même pas prononcer son prénom. J’ai l’impression de me prendre un coup de poignard. Je mets autant de distance entre la noirceur qu’il représente et la féerie du mariage. Allant même dans une autre pièce d’un autre couleur. Et je doute que mes hurlements soient couverts par la distance. Je clauqe la porte et me met face à Lui.  

Je le regarde de haut en bas, il a tellement changé. Il est une ombre. Un fragment de mon âme. Mes dents se serrent plus encore. La souffrance pulsant dans mes veines. Et je le gifle. Par trois fois. Mais ça ne suffit pas. Non, cela ne le sera jamais avec tout ce que j’avais subil par sa faute. Ce mariage de connivence, son fait également. Et je lui remets une autre claque, jusqu’à le pousser. J’avais envie de le tuer. Vraiment, là, tout ce qui pouvait me ramener ma quiétude, c’est la fin de son souffle. Comme moi, j’avais perdu le mien quand il m’a abandonné.  

J’attrape une copie miniature de la Venus de Milo et je la serre fort, prête à lui lancer. Fureur en moi, j'ai lamentablement échoué à me maîtriser face à lui. Y travailler des années, quel échec.

- Ecoute moi bien, petite merde. Et je ne vais pas me répéter. Si tu ne veux pas finir comme cette statue et te la prendre sur la gueule. Vaut mieux que tu partes sur le champ. Crois-moi, que je n’hésiterais pas. Tu n’as pas ta place ici, dans mon monde ; Tu n’es rien. Tu es Rien Rafael !  






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J'ai 31 ans et je vis à Sydney. Dans la vie, je suis pianiste et je m'en sors moyennement. Sinon,à cause de ma bêtise, je suis redevenu célibataire et je le vis plutôt très mal.


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Elle est là, impérieuse, trônant au milieu de la pièce avec une assurance qui semble défier le monde entier. Lhéva, enveloppée dans l'éclat d'une de ces robes spectaculaires, œuvre d'art vivante façonnée par les mains divines des plus illustres créateurs de mode. Une vision si majestueuse et pourtant si lointaine, une image d'elle que j'avais enfouie dans les méandres de ma mémoire, pensant ne jamais la revoir sous cet angle. La nouvelle de son union imminente avec Monsieur Andrew Reynolds m'est parvenue comme un coup de poignard. Cet homme, l'incarnation même de tout ce que je réprouve, a réussi là où j'ai échoué; il s'est emparé du cœur de la seule femme qui occupe encore une place prépondérante dans mon esprit tourmenté.
La colère qui s'illumine dans le regard de Lhéva, une fois posé sur moi, est un miroir de la tourmente qui m'a dévasté le jour où, dans un acte de lâcheté inqualifiable, je l'ai abandonnée. Les flammes de sa fureur brûlent d'une intensité sans égale, une tempête sauvage qui semble vouloir m'engloutir. C'est une colère pure et indomptée, alimentée par des années de douleur et de trahison, un feu qui consume tout espoir de réconciliation. Elle, mon amour perdu, l'âme sœur que j'ai trahie, se tient devant moi, empreinte d'une dignité royale, tandis que la haine et le dédain se mêlent dans le tourbillon tumultueux de ses émotions déchaînées.
Chaque fibre de son être crie son mépris, une condamnation silencieuse mais oh combien éloquente de ma trahison. L'air entre nous se charge d'une tension palpable, un champ de bataille où se confrontent le regret et la rancœur, témoins muets de ce que nous avons perdu. Lhéva, dans sa splendeur et sa colère, incarne l'inaccessible, le rappel cruel de l'amour véritable que j'ai gâché par peur et égoïsme. Elle qui fut la muse de mon cœur, la gardienne de mes secrets les plus intimes, se dresse maintenant comme un monument à mes échecs, un phare d'avertissement sur les récifs dangereux de l'amour non partagé et des occasions manquées.

Au plus profond de mon être, une voix ténue, presque effacée par le tumulte de mes propres contradictions, me souffle que ma présence en ces lieux est une erreur. Une transgression des lois non écrites de notre histoire tumultueuse. Et pourtant, il existe une autre partie de moi, audacieuse et impétueuse, qui éveille en mon cœur des désirs interdits, des actes inavouables que je n'aurais jamais cru pouvoir commettre. Mais pour elle... Pour Lhéva, je franchirais les limites de l'impensable.

Les mots de Lhéva me parviennent, tranchants et implacables, tels des poignards lancés avec une précision mortelle. Chaque syllabe est une flèche empoisonnée destinée à me blesser, à me repousser loin de son univers. « Tu n'as pas ta place ici, dans mon monde. Tu n'es rien. Tu es rien, Rafael. » Ces mots, si durs, si catégoriques, devraient me transpercer, me réduire à néant. Et pourtant, contre toute attente, un sourire énigmatique vient ourler mes lèvres. Cette réplique, cette violence verbale, tout cela me semble surjoué, une façade derrière laquelle se cache une vérité bien plus complexe.
Mon regard est inévitablement attiré par cette reproduction miniature de la Vénus de Milo, trônant fièrement sur l'étagère, témoin silencieux de notre passion dévorante. Cette statue, par sa simple présence, évoque un passé révolu, une époque où notre amour semblait invincible, où chaque instant passé ensemble était une promesse d'éternité. Je ne peux m'empêcher de sourire, malgré la tempête émotionnelle qui nous entoure. C'est comme si, l'espace d'un instant fugace, nous avions été ramenés des années en arrière, à cette période insouciante où tout semblait encore possible, où notre monde entier se résumait à un seul mot : Lhéva.
La dispute, bien qu'amère, est empreinte d'une nostalgie poignante. Elle réveille en moi des souvenirs d'une intensité brûlante, des moments de bonheur pur que nous avons partagés, avant que les ombres de la discorde ne viennent voiler notre amour. Cette altercation, aussi douloureuse soit-elle, est un rappel cruel de ce que nous avons perdu, de ce que nous aurions pu être. Et tandis que les mots de Lhéva continuent de pleuvoir sur moi, je me retrouve à lutter contre le désir ardent de saisir cette chance, peut-être la dernière, de réparer les brèches de notre amour brisé, de retrouver le chemin qui mène à elle, à nous.

Ma présence ici, dans ce théâtre d'ombres et de regrets, est un calcul délibéré, un jeu de provocation dans lequel j'excelle. Je la scrute, cette femme qui a longtemps été l'épicentre de mon univers, conscient que chaque mot, chaque geste de ma part a le pouvoir de la perturber profondément. Malgré les ravages du temps et les épreuves, elle demeure cette créature exquise, celle pour qui mon cœur bat avec une intensité renouvelée, un phénix renaissant de ses cendres tumultueuses. Si seulement elle savait, si elle pouvait entrevoir ne serait-ce qu'un fragment des vérités cachées qui ont sculpté notre présent... Mais je choisis le silence, une énigme volontaire, car révéler mes motivations maintenant serait prématuré. Je préfère garder mes secrets, attendant le moment propice où la compréhension illuminera son regard. C'est du moins l'espoir qui me consume en secret.

"Vas-y. Frappe-moi si cela peut t'offrir un semblant de soulagement, si cela peut te permettre de matérialiser ta douleur." Ma voix, teintée d'un défi audacieux, rompt le silence entre nous. Cette provocation, ce jeu dangereux est mon arme de prédilection. Je sais pertinemment qu'une approche plus douce, plus conventionnelle serait peut-être plus sage. Mais la sagesse n'a jamais été mon fort. La confrontation, l'art de pousser l'autre à révéler sa vraie nature, voilà mon domaine.

« Je suis simplement venu te dire que… » Les mots se suspendent dans l'air, un silence lourd s'installe, chargé d'émotions non exprimées, de questions sans réponses. Qu'est-ce que je fais ici ? Quel est mon véritable but ?

« ...Ton père a raison. » Un rictus s'esquisse sur mes lèvres, une manifestation de ma satisfaction perverse à jouer ce rôle de l'instigateur, avant d'ajouter avec une fausse bienveillance, « Tous mes vœux de bonheur, Lhéva. »

Dans un geste presque théâtral, je détache le bracelet de ma montre. Ce n'est pas une montre ordinaire. Elle est le réceptacle de nos souvenirs, des fragments de bonheur pur que nous avons partagés. Chaque tic-tac est un écho de notre amour passé. Je me souviens de cette soirée, gravée dans ma mémoire avec une précision douloureuse, où Lhéva, les yeux pétillants d'affection, m'a offert ce gardien du temps pour célébrer l'anniversaire de notre rencontre. Ce moment, empreint d'une sincérité et d'une intimité presque sacrées, est un trésor que, malgré tout, je n'ai jamais pu me résoudre à abandonner. Comme si, en gardant cette montre, je conservais un lien, un fil ténu mais indestructible, qui me relie encore à elle, à nous.

Dans cet instant suspendu, alors que mes doigts effleurent le guéridon, prêts à abandonner ce morceau de notre histoire, une impulsion irrésistible s'empare de mon être. C'est un élan de folie, de désespoir et de courage mêlés, me poussant à franchir le gouffre de la raison pour une dernière étreinte avec le destin. Déterminé, animé par une force que je ne me connaissais plus, je m'élance sans préavis vers elle, capturant sa main dans la mienne. Sa peau, d'une douceur inchangée, éveille en moi des souvenirs d'une tendresse infinie, contrastant avec la fermeté de notre étreinte, telle une main de fer dans un gant de velours.

C'est avec une délicatesse empreinte de nostalgie que je dépose ma montre, ce témoin silencieux de nos amours passées, dans le creux de sa main, scellant ainsi le don de nos souvenirs partagés. Et puis, dans un geste aussi spontané qu'impulsif, je m'empare de l'instant, lui volant un dernier baiser. Ce baiser, chargé d'un mélange complexe d'adieux non dits, de regrets et de désirs inassouvis, est un adieu à ce que nous avons été, une épitaphe muette à notre histoire.

« Au revoir, Lhéva. » Les mots s'échappent de mes lèvres dans un murmure, une douce mélodie teintée de mélancolie. Cet adieu, prononcé à l'orée d'un départ irrévocable, est un pont jeté entre nos âmes, une passerelle fragile au-dessus du vide de notre séparation. Ce dernier baiser, volé dans un éclat de rébellion contre le destin qui nous arrache l'un à l'autre, est un souvenir gravé à jamais dans le marbre de nos cœurs, un témoignage éternel de l'amour indomptable qui, malgré les épreuves, continuera de brûler, telle une flamme indéfectible, dans les recoins les plus sombres de notre être.


« Si c’était à recommencer, je te rencontrerai sans te chercher. »
©Crack in time
Patate Douce
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Patate Douce
Dim 25 Aoû - 22:30
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Lhéva Joaquim
J'ai 28 ans et je vis à Sydney. Dans la vie, je suis assistante avec tant de responsabilité et je m'en sors très bien. Sinon,à grâce à un contrat de mariage de familles aisées, je suis fiancée et je le vis plutôt très bien et en creusant, si mal mais personne ne peut me refaire vivre, hormis Lui, le Regrettable.


Je suis le fruit d'amour entre une sublime femme autralienne et un doux papa israélien. Amour qui donne naissance à deux autres filles. Une grande et une petite soeur.

Je suis la fille d'Elams Joaquim, un riche entrepreneur ayant fait fortune en montant une compagnie spécialisée dans la communication, applications et formation des community manager. Et je suis aussi son assistante, appréciant de le taquiner pour ne qu'il ne perde pas sa verve.
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J'ai employé un super accolyte, qui est mon assistante et se nomme Luis Nelson. Il est adorable et toujours de bons conseils, surtout pour liquider une bouteille. Il fait d'office de fidèle ami, si je peux dire.
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Je vais bientôt me marier avec Andrew Reynolds, possédant l'une des illustres galeries d'art du pays. C'est bien, sa plus belle qualité.
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Mon homme à tout faire, me concoctant de délicieux plats, Rhym Ayat, mon concierge. C'est un homme mystérieux mais en qui, j'ai une confiance aveugle.
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Et git dans mon passé, le regrettable Raphael Hurley, la passion ultime et l'ardente lâcheté étreignant mon coeur.
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Mardi.
17h17,
Café O’Neil,
Table quatre,
Près de la fenetre




Gal Gadot by CORVIDAE
C’est avec une froideur glaciale que tu observes la montre dans ta main, un geste dénué de la tendresse qu'elle aurait pu autrefois contenir. Les souvenirs partagés, les moments gravés dans ce simple objet, ne sont plus que des fragments épars d’un passé révolu. Tu n’as plus de place pour la nostalgie. Ce que vous étiez autrefois est désormais un souvenir douloureux, une écorchure trop vive dans ton cœur.

Lorsque ses lèvres effleurent les tiennes pour un dernier baiser, tu y ressens un mélange d’émotions conflictuelles : une colère sourde, un chagrin inconsolable, et une douleur que tu n’es pas prête à accepter. Ce baiser n’est pas une douce mélodie comme il pourrait le croire, mais un violon que l’on fait grincer sous la pression de la rancœur. C’est un adieu imposé, une dernière touche amère à une histoire que tu as tenté de fuir, à une histoire qui te laisse encore tremblante.

— "Au revoir, Lhéva," murmure-t-il, comme si ces mots pouvaient effacer l'énigme de sa trahison, comme si ce dernier adieu pouvait réparer les fractures qu'il a laissées derrière lui.

Tu sens les mots s'enfoncer comme des épines dans ton cœur. Cet adieu est un rappel cruel de ce qu'il t’a pris : tes rêves, ta confiance, ton amour inconditionnel. Les souvenirs brûlants que vous avez partagés se transforment en cendres, balayés par le vent de sa fuite et de son absence.

Tu le regardes s’éloigner, chaque pas lui faisant quitter non seulement ta présence mais aussi une part de toi-même que tu croyais perdue à jamais. Tu restes immobile, figée par la douleur et la rage qui bouillonnent en toi. Tu refuses de céder à la tentation de le laisser revenir dans ta vie. Tu as souffert trop longtemps, tu as payé trop cher pour te permettre de replonger dans ce tourbillon d’émotions déchirantes.

Dans tes yeux, il n’y a plus de place pour les regrets ou les désirs inassouvis. Il n’y a que la résolution froide et déterminée d’aller de l’avant. Ce que vous aviez est terminé. Les mots d’adieu ne sont que des murmures dans le vent, et tu es prête à refermer ce chapitre pour toujours. Le temps des adieux est révolu. La vie t’appelle ailleurs, loin des fantômes du passé.

Et pourtant ....


Le poids des souvenirs te revient avec le gout de ses lèvres, et malgré la colère brûlante qui te consume, une étincelle d'espoir refait surface. Tu te trouves en proie à une lutte interne, tiraillée entre la rancœur et le désir de renouer avec ce que vous aviez. Il est là, devant toi, le visage empreint de regrets, mais aussi de cette tristesse qui te fait vaciller.

Tu prends une inspiration profonde, ton cœur battant la chamade alors que tu te rapproches de lui, tes mains tremblantes cachées dans ton dos et le visage aussi neutre que possible.

— "Attends," dis-tu, la voix chargée de froideur. Les mots semblent hésiter entre la douceur et l'urgence, se frayant un chemin à travers ta douleur.

Tu cherches les mots pour exprimer ce que tu ressens, ce besoin pressant de le retenir, malgré tout.

— "Je... je ne peux pas juste te laisser partir comme ça," continues-tu, la voix brisée mais déterminée. "Pas après tout ce que tu m'as fait subir."

Tu es consciente de la folie de tes propres mots, du paradoxe qui consiste à vouloir retenir celui qui t’a causé tant de souffrance. Pourtant, une partie de toi espère encore qu’il comprendra la profondeur de ce que tu ressens, la complexité de ton cœur.

— "Je ne peux pas fermer cette porte sans une dernière conversation."

Tu maintiens une bonne distance avec lui .. Comme si ces quelques centimètres te permettront de fuir et retourner vers ton fiancé. Tu te redresses, essayant de calmer les battements effrénés de ton cœur. Il est là, à quelques pas de toi, et tu réalises qu’il reste encore beaucoup à dire, malgré la douleur et les regrets.

— "Je veux comprendre pourquoi tu es parti, pourquoi tu as laissé tout ça derrière toi," dis-tu, les mots sortant avec une sincérité que tu ne peux pas cacher. Les émotions se bousculent en toi, et une vague de chaleur te traverse. Tu sens la colère se mêler à l’espoir, la douleur à une lueur de réconciliation. Une folie qui te gifle..





DonJuanAuxEnfers
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Sabrina
DonJuanAuxEnfers
Sam 5 Oct - 18:28
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Raphaël Hurley
J'ai 31 ans et je vis à Sydney. Dans la vie, je suis pianiste et je m'en sors moyennement. Sinon,à cause de ma bêtise, je suis redevenu célibataire et je le vis plutôt très mal.


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Raphaël Hurley, Raph pour les intimes.
Pianiste incompris à l'imagination débordante.

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Henry Cavill :copyright: DK


Je m'apprête à franchir la porte, l'esprit encombré de doutes, quand soudain, sa voix s'élève, m'arrête net. Elle s'infiltre dans le silence, comme un écho venu d'une autre vie, un souvenir douloureusement vivant. Cette voix, douce et tremblante à la fois, porte en elle tout le poids du passé, un passé que ni elle ni moi n'avons su abandonner, un passé qui nous colle à la peau, qui refuse de s'effacer malgré les années, malgré les tentatives désespérées de tourner la page. Chaque note de sa voix est une piqûre de rappel, un rappel de ce que nous avons été, de ce que nous aurions pu être. « Attends... » Sa voix semble se briser sur ce seul mot, et quelque chose dans mon cœur se fend, se fissure, comme un vase déjà ébréché qui menace de voler en éclats. « Je... je ne peux pas juste te laisser partir comme ça, pas après tout ce que tu m'as fait subir. » Ses mots me frappent de plein fouet, chaque syllabe une blessure rouverte, chaque réflexion une poignée de cendres jetée dans le vent du temps passé. Je reste figé, le dos tourné vers elle, incapable de bouger, figé entre la tentation de me retourner, de la regarder une dernière fois, et celle de continuer à avancer, de m'échapper avant que le courage ne me quitte. Je sens mon corps tiraillé, pris entre deux forces contraires, une envie irrésistible de la retrouver, de la serrer dans mes bras, et la certitude que je dois partir pour son bien. Mais ses mots ne s'arrêtent pas là. Ils sont à la fois une supplique et un reproche, emplis de la douleur que j'ai semée sans même m'en rendre compte, et sa voix se fait plus ferme, presque déterminée. « Je ne peux pas fermer cette porte sans une dernière conversation. » Son regard est cloué à mon dos, j'en sens la chaleur, la brûlure du besoin impérieux de comprendre, de réparer quelque chose, ne serait-ce que par des mots. « Je veux comprendre pourquoi tu es parti, pourquoi tu as laissé tout ça derrière toi. » Sa voix vacille sur les derniers mots, trahissant une vulnérabilité qu'elle cherche désespérément à cacher, une faille dans l'armure qu'elle a construite depuis mon départ. Je ressens sa peine, son désarroi, et cela m'enfonce un peu plus dans ma propre culpabilité. Je ferme les yeux, la gorge nouée par le regret. Ces questions, je me les suis posées mille fois, dans la solitude de mes nuits sans sommeil, des questions qui me rongent, des questions qui restent sans réponse. Pourquoi suis-je parti ? Pourquoi ai-je préféré m'éloigner de tout ce qui comptait pour moi ? Parce que je l'aimais, justement. Parce que la voir souffrir à cause de moi était bien plus insupportable que l'idée de me perdre moi-même. Je me suis convaincu que c'était la meilleure solution, la seule façon de lui éviter une souffrance encore plus grande. Mais au fond de moi, je savais que c'était une lâcheté, une fuite face à une réalité que je n'avais pas le courage d'affronter.

Je me retourne lentement, comme si chaque mouvement me coûtait une force incommensurable. Son visage... son visage est comme je me le souvenais : beau, fier, mais maintenant voilé par la souffrance que j'ai causée. Et je le sais, ce regard, cette intensité qui refuse de flancher, qui exige des réponses. Je laisse un sourire triste, presque imperceptible, se dessiner sur mes lèvres. Il est teinté de cette nostalgie, de cet amour toujours présent, d'une flamme qui n'a jamais tout à fait cessé de brûler. Je la regarde, et c'est comme si tout revenait d'un coup : les souvenirs, les rires, les promesses. Toutes ces nuits passées à rêver d'un futur ensemble, tous ces moments où je croyais sincèrement que rien ne pourrait nous séparer. Je fais un pas vers elle, un seul. Suffisamment pour raccourcir l'espace qui nous sépare, sans toutefois briser cette distance que j'ai moi-même créée. Mes doigts, légers, trouvent le chemin de sa main, y déposant un contact qui se veut à la fois tendre et désolé. Le contact de sa peau, si douce, réveille en moi des émotions que je pensais avoir enfouies profondément. Je lui souris, et d'un seul regard, j'essaie de lui transmettre tout ce que je ne pourrai jamais dire à voix haute. Non, Lhéva, je ne suis pas parti parce que je ne t'aimais plus, bien au contraire. Je suis parti parce que je t'aimais trop, assez pour ne pas te laisser me voir faiblir, pour ne pas t'enchaîner à mon sort. Je sais qu'elle ne comprendra peut-être jamais vraiment, que pour elle, mon départ restera toujours une trahison, un abandon injustifié. Mais je ne peux pas lui imposer la vérité, cette vérité qui me ronge chaque jour un peu plus. Je la regarde longuement, espérant que mes yeux puissent dire ce que mes mots ne peuvent. Ce moment s'étire, il devient presque insoutenable, comme une corde tendue sur le point de se rompre. Je ressens chaque seconde qui passe comme un écho profond de ce que j'ai détruit. Ses yeux cherchent quelque chose en moi, une explication, une raison à laquelle se raccrocher, et je vois cette douleur, cette incompréhension. La voir souffrir ainsi me tue à petit feu. Je voudrais tellement tout effacer, tout réparer, mais le mal est fait. Alors, je me contente de serrer légèrement sa main, comme pour lui dire que malgré tout, je suis toujours là, même si c'est de loin.

Mais je me tais. Les mots se meurent sur mes lèvres, incapables de franchir la barrière du non-dit. Comment pourrais-je lui avouer que la maladie me ronge, que mon corps n'est plus qu'un navire en perdition ? Comment pourrais-je l'obliger à porter ce poids, alors qu'elle mérite la liberté, la joie, une vie sans la présence constante d'une mort imminente qui plane, inexorable ? Je la regarde, et je vois dans ses yeux cette lueur d'espoir, cet espoir que je pourrais dire quelque chose, n'importe quoi, qui pourrait la soulager, la libérer de cette souffrance. Mais je ne peux pas. Je ne peux pas lui dire que chaque jour, je sens la vie me quitter un peu plus, que chaque souffle est un combat que je mène seul, loin d'elle pour la préserver. Les mots me trahissent, et je laisse le silence parler pour moi. Peut-être saura-t-elle lire dans mes yeux la vérité, peut-être comprendra-t-elle un jour que tout ce que j'ai fait, je l'ai fait par amour, à ma manière bancale et désespérée. Peut-être qu'un jour, elle pourra me pardonner, peut-être qu'un jour, elle pourra trouver la paix. Je l'espère, même si je sais que ce n'est pas moi qui pourra lui offrir cette paix. Tout ce que je peux faire, c'est partir, la laisser vivre sans moi, sans le poids de ma présence, sans le poids de ma maladie.

Je sens l'air se charger de tristesse, chaque souffle devient difficile, lourd, comme si les mots non prononcés nous étouffaient. Lhéva reste silencieuse, mais je peux voir le tumulte dans ses yeux. Ses lèvres tremblent légèrement, et je sais qu'elle se bat pour retenir ses larmes. Tout cela est de ma faute, je le sais, et la culpabilité me submerge, m'écrase. Mais je n'ai pas le choix. J'ai choisi ce chemin, ce sacrifice, parce que je ne pouvais pas supporter l'idée de la voir se consumer à mes côtés. Elle mérite mieux, tellement mieux que ce que je peux lui offrir. Et même si je dois porter ce poids pour le restant de mes jours, je sais que c'est la seule chose à faire. « Je t’aime Lhéva… » murmurai-je, ma voix étouffée par l'émotion, les mots presque perdus dans le vide entre nous. Mais je n'ai plus de forces pour rester, pour me battre contre ce destin que j'ai moi-même choisi. « Je t’aimerai toujours… Même si je ne suis plus là, près de toi… Je t’emporterai avec moi » lui avouai-je avant de reculer d’un pas.


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