Ethan ne comprenait pas pourquoi sa fiancée s’acharnait à vouloir faire cette opération malgré ses mises en garde. Son goût pour le danger n’avait jamais été un secret entre eux, mais alors que le beau brun avait acquis une certaine sagesse de ce côté-là, Jessica semblait, au contraire, toujours vouloir prouver ce dont elle était capable. Et alors qu’il lui avait toujours laissé une marge de manœuvre dans sa carrière et dans la manière de la gérer, il en était autrement lorsqu’elle entrainait Lizzy avec elle… D’autant plus lorsqu’il ne cessait de la mettre en garde sur les tournures probables de cette opération, et qu’elle l’ignorait. Mais la jolie blonde connaissait son ressenti sur toute cette histoire, et alors qu’il mentait au reste de son équipe, il savait que son regard trahissait sûrement ses mots. Le coup de fil qu’il reçu ne fut pas non plus à son goût alors que Jessica avait décidé de rester au bureau pour peaufiner l’opération. Lorsqu’il revint auprès de son équipe, il fit un signe négatif de la tête, mais Stan le devança « Stan a raison, ils peuvent gérer sans toi » tout en portant sa bière à ses lèvres alors que Sasha leur montra la mauvaise photo de sa scientifique, se mettant à rire à sa remarque « Sasha est une photographe en avance sur son temps » ce que Sasha confirma « Merci Ethan de le remarquer ! » avant de montrer la vraie photo de la scientifique. Un sourire devant la complicité des deux femmes. Elle était pleinement intégrée à son équipe malgré des débuts difficiles.

Quand Sasha évoqua Will, le beau brun remercia intérieurement la jeune femme de ne pas s’éterniser sur le sujet. Pas qu’il n’appréciait pas la gravure de mode, mais il aurait souhaité qu’il reste à l’écart, loin de Lizzy. Mais il savait aussi que c’était égoïste de penser cela alors qu’il s’apprêtait à se marier. Ils continuèrent de discuter de tout et de rien, entre gorgée de bière et rires, détendant la jeune femme. Il se leva en même temps que son équipe, s’approchant, lui aussi, de la porte d’entrée, sans avoir envie de partir pour autant « Bonne soirée et rentrez bien » « Toi aussi » alors qu’il releva son regard brun sur Lizzy, glissant ses mains dans ses poches en hochant de la tête « Tu as besoin d’être reposée… » et regarda le couloir de l’immeuble, puis reporta son attention sur la jeune femme, souriant en baissant la tête, comme si elle était parvenue à lire dans ses pensées et releva ses yeux bruns sur elle « Je sais que tu en es capable, ce n’est pas le sujet. J’aurais préféré que Jess jette son dévolu sur quelqu’un d’autre » et se mit à rire légèrement « Tu veux un gilet pare-balles ? » tout en faisant un pas vers la sortie, mais se ravisa en refermant la porte derrière lui « Je ne veux pas rentrer. Je vais tourner dans l’appartement en pensant à demain et… et j’ai envie de rester avec toi » tout en esquissant un petit sourire timide « Tu m'as dit de ne pas demander ».

Ethan fit le dernier pas qui les séparait et la serra dans ses bras, embrassant sa chevelure blonde « Je voulais le faire quand je suis arrivé, mais on n’était pas seuls » et resserra son étreinte sur elle « Tu as vraiment intérêt à faire attention demain » et se recula pour voir son visage, embrassant son front avec douceur. Il glissa sa main dans la sienne et monta les marches jusqu’à la chambre « Juste dormir. J’ai dû fermer l’œil trois heures en quatre jours, j’ai besoin de dormir et toi aussi » tout en prenant place sur le rebord du lit pour retirer ses chaussures, et ses chaussettes. Il se leva ensuite et retira le reste de ses fringues à l’exception de son boxer et son débardeur, puis se glissa dans les draps « Allez, viens-là » et la serra tout contre lui, ses doigts effleurant son bras dans des aller-retours « Tu veux qu’on révise un peu ? » tout en penchant la tête pour croiser son regard « Je connais sûrement mieux le dossier que Jessica. Je me suis dit qu’en le connaissant, ça pourrait me rassurer. Mais pas du tout, en fait. C’était pire après » en se mettant à rire nerveusement et resserra ses bras contre Lizzy « Je lui ai demandé de tout laisser tomber, mais elle ne veut pas… C’est l’affaire de sa carrière, qui va lui permettre d’être capitaine. Il y a un an, j’aurais sûrement trouvé ça impressionnant et ambitieux. Aujourd’hui, je ne vois que le risque qu’elle te fait courir et… On n’arrête d’en parler… » et il se tut, posant ses doigts sur le menton de la jeune femme pour lui faire lever la tête et l’embrassa « Baiser magique ».

Il ne semblait pas vouloir partir. Et elle ne le mettrait pas à la porte. Un câlin, seulement la chaleur de ses bras autour de ses épaules, le battement son coeur et tout irait bien. Mais elle avait la sensation d’en avoir besoin. Demain, lorsqu’il faudrait qu’elle parte pour cette mission, ça ne serait pas elle qu’il prendrait dans ses bras. Alors c’était maintenant où jamais. Pourtant elle n’osait pas faire le premier pas. Un léger rire nerveux : « -moi aussi... » oui, clairement si on avait pu évité de penser à la blonde de la crime ça aurait été super sympa ! « -ça sera pas super sexy sous la robe qu’ils ont choisi de me faire porter... » commenta Lizzy avec une petite grimace qui se voulait amusante. « -je veux pas que tu rentres... » répondit elle alors qu’il fermait la porte. Voilà c’était dit. Elle voulait qu’il reste près d’elle, encore quelques heures.

Elle se blottit contre lui, savourant ce contact, appréciant qu’il ait fait ce pas en avant et qu’il tente de la rassurer. Qu’il parvienne aussi à lire en elle aussi clairement. Elle sourit en l’écoutant, avant de le regarder : « -si je me mets à courir, ça sera pour fuir… » répondit la jeune femme ne faisant référence au saut qu’elle avait fait du toit quelques semaines plus tôt. « -je vais faire attention. C’est promis. Je cracherais bien par terre mais c’est un peu dégueu et je sais pas cracher en plus... » déclaration très fine avec un sourire en coin. Un regard avec un plissement de sourcils lorsqu’il pris sa main pour la conduire à l’étage. « -parce que tu penses sincèrement que j’ai pensé une seule seconde à te sauter dessus ? » s’amusa Lizzy. « -quoi que… épuisée je dormirais peut être... » un regard : « -je déconne. » avant de détacher ses cheveux de l’autre côté du lit. C’était étrange… C’était la première fois qu’ils se mettaient au lit ensemble de cette façon. Elle bloqua la dessus quelques secondes avant de cligner des yeux pour le regarder. Un hochement de tête, et elle quitta seulement son jogging pour se glisser à son tour dans les draps.

La tête sur son épaule, elle répondit : « -j’ai l’impression que tout s’embrouille dans ma tête à force... » elle avait la sensation d’aller passer un examen hyper important, d’avoir révisé à la dernière minutes et que ça allait être le crash assuré ! « -tu peux y aller à ma place alors ? Une petite robe… Je t’épile les jambes si tu veux ! » ajouta la jeune femme avec un sourire taquin. « -oh me dit pas ça. Si c’est moi qui fait tout merder, elle va avoir une raison de plus de me détester ! » répliqua Lizzy en baissant les yeux. « -oui j’préfère… c’est un peu étrange de parler d’elle alors que tu es dans mon lit... » un petit mouvement de tête devant l’ironie de la chose avant de le regarder. Un sourire après son baiser. « tu te souviens de ça ? » demanda la jeune femme avec douceur. « -demain… souhaites moi juste bonne chance. Pas de familiarité d’accord ? » non, elle ne tenait pas à ce qu’il la prenne dans ses bras avec Jess à côté. C’était important, elle espérait qu’il le comprenait. Un sourire doux avant de l’embrasser, chose qu’elle faisait rarement. La plus part du temps c’était lui qui prenait les devant. Elle colla son front contre le sien quelques secondes, se pinçant les lèvres avant de souffler : « -c’est horrible j’ai l’impression de te dire adieu. » un léger rire parce que c’était débile de penser ça avant de reculer légèrement et de le regarder puis d’approcher à nouveau ses lèvres dans un baiser bien plus profond.

Avec lenteur elle passa haut dessus de lui sans quitter ses lèvres. Elle avait envie de lui. Elle n’allait rien dormir alors autant passer une belle nuit ensemble. Ils ne savaient pas ce qui allait arriver demain. Ses mains sous son débardeur, elle lui retira avant d’en faire de même avec le sien. Pas un mot, seulement des baisers, des caresses et l’union de leur corps. Plus de douceur, plus de tendresse, mais la même jouissance. Nue et épuisée, elle lui tourna le dos, récupérant sa main pour qu’il entoure sa taille et se love contre son dos. « -demain matin… pars sans me réveiller tu veux bien. » elle n’avait pas envie de voir à nouveau son inquiétude. Ainsi elle s’endormit au bout de quelques minutes. Au matin, il était parti avant qu’elle ne se réveille, comme elle le lui avait demandé. Et comme elle l’avait dit à Sasha, elle passa les voir au bureau une fois habillée, maquillée et prête à se rendre au bûcher ! « -pas de commentaire merci. Souhaitez moi seulement bonne chance. » avait déclaré Lizzy planté à l’entrer du bureau.

Ethan se mit à rire doucement, timidement à ce que la jeune femme venait de lui répondre, imaginant sans mal cette dernière vêtue d’un gilet pare-balles par-dessus sa robe de soirée « Au moins, ils ne tenteront pas de te kidnapper » en affichant une moue mi-amusée, mi-inquiète. Un regard pour la porte, puis pour Lizzy, et se décida à rester. Il n’avait pas envie de rentrer chez lui en pensant au danger qu’allait courir la jolie blonde, mais plutôt rester à ses côtés et tenter de la rassurer pour demain. Un sourire se glissa sur ses lèvres quand elle lui confia qu’elle aussi, elle voulait le voir rester et la serra tout contre lui. Ethan espérait sincèrement qu’elle lui reviendra saine et sauve. Il se recula légèrement pour voir son visage en souriant, amusé « J’aime entendre ça » et la serra un peu plus dans ses bras. Il embrassa sa chevelure et se mit à froncer les sourcils, plus par amusement qu’autre chose en l’entendant déblatérer et croisa son regard « Épargne-moi le spectacle alors » en riant presque alors qu’il glissait sa main dans la sienne pour se rendre jusqu’à sa chambre. Il tourna la tête vers elle en montant les marches « Plus qu’une seconde même ! » et haussa les sourcils alors qu’il terminait de monter les marches « Vu mon état de fatigue, pas sûr que tu prennes ton pied ce soir » alors qu’il prenait place d’un côté du lit pour ôter ses vêtements. Il se glissa dans les draps de Lizzy et la serra tout contre lui. C’était une première pour eux deux de vouloir passer la nuit ainsi, juste pour dormir et seulement cela « C’est normal, c’est l’angoisse. Tout reviendra naturellement sur le terrain » et lui confia avoir étudier le dossier plus que Jessica, dans l’espoir de se rassurer, en vain. Ethan se mit à rire en s’imaginant en robe et les jambes rasées et baissa son regard sur elle « Pas sûr de faire autant sensation que toi en robe » parce qu’il se souvenait encore de cette soirée où elle avait enfilé cette robe rouge échancrée à la cuisse. Magnifique. « Tu ne feras rien foirer, n’ait crainte » et décida de stopper le sujet pour ce soir « Tu as raison. Parlons juste de nous deux » alors qu’il releva son visage pour l’embrasser et sourit avec douceur « Bien sûr… Il n’y a pas eu un jour où je n’ai pas pensé à toi ces trois dernières années jeune fille ». Il passa ses doigts dans ses cheveux tout en acquiesçant « Si tu veux, oui ». Il comprenait sa demande et c’était peut-être le mieux pour eux deux, et pour sa relation avec Jess.

Un sourire alors qu’elle l’embrassait et ferma les yeux en sentant son front contre le sien « Moi aussi… » et se mit à rire avec elle et la regarda, et sourit de nouveau en voyant qu’elle prenait de nouveau l’initiative de l’embrasser. Baiser qu’il lui rendit et qu’il approfondi lui aussi. Il la laissa prendre les devants parce que c’était rarement Lizzy qui prenait les devants dans leur intimité, et il apprécia cela. Cela signifiait beaucoup pour le beau brun qui savoura chaque seconde de leurs ébats qui se firent avec tendresse, comme si c’était un adieu… Lorsqu’il se blottit tout contre son dos, entièrement nu, son bras autour de sa taille, il eut envie de lui dire qu’il l’aimait toujours. Ça lui brûlait les lèvres, mais se tut, embrassant simplement son cou et murmura un « Tout ce que tu voudras Liz » alors qu’il enfoui son visage dans son cou et resta là, éveillé une bonne partie de la nuit à juste à la regarder dormir…

Au petit matin, Ethan s’était extirpé du lit en silence, déposant seulement un baiser sur sa tempe, et après un dernier regard pour son amante, avait quitté l’appartement. Il était rentré chez lui, avait prit une douche, avait enfilé un de ses costumes habituels, prit un café tout en pensant à cette nuit et à la journée qui arrivait. L’estomac dans un étau, il avait passé tout une bonne partie de la journée ainsi. Le nez plongé dans son affaire en cours, il avait levé brusquement la tête en entendant la voix de Lizzy. Elle était prête pour son infiltration. Son regard glissa sur elle avec lenteur « Tu es superbe… » ce qui fut confirmé par Stan et Sasha qui se mirent à siffler « Prête pour le bal de promo ? » avait demandé le plus ancien alors qu’Ethan se levait de son siège pour prendre appui contre son bureau « Je vais t’accompagner. Je dois voir Jessica » et la talonna, prenant l’ascenseur avec Lizzy « Comment tu te sens ? » en regardant les nombres défiler « Appelle-moi dès que l’opération est terminée » alors qu’il baissa son regard sur elle. Les portes s’ouvrirent et c’était l’effervescence au sous-sol alors qu’ils terminaient de préparer le camion pour la surveillance. Jessica approcha des deux lieutenants, embrassant son fiancé qui la complimenta sur sa tenue « Jolie » « Merci » et tourna la tête vers la jeune femme « Bonne chance Liz » alors qu’il resta quelques instants avec sa fiancée. Il lui demanda de faire attention et échangea un dernier baiser avant de les laisser partir « Faites attention, compris ?! » « Arrête de t’inquiéter Ethan ! ».

« -c’est gentil de vouloir me rassurer… t’imagines même pas la pression que je me mets... » si il devait savoir ou avoir compris sinon il ne serait pas venu ce soir, et surtout ne serait pas resté. Elle avait de lui dire que si ça avait été n’importe qui d’autre, elle serait bien moins stressée. Mais là il s’agissait de Jessica, de SA Jessica surtout ! Déjà que la compagne d’Ethan ne la portait pas dans son coeur, mais si en plus elle faisait un pas de travers durant l’opération… Elle signait son arrête de mort. « -si je merde, ça accélérera mon retour à Los Angeles… » ajouta la jeune femme avec un petit mouvement d’épaule, par fatalité ou comme si ça ne lui faisait rien de rentrer finalement. Mais éviter de parler de Jessica c’était sans doute bien mieux, surtout lorsqu’ils étaient dans les bras l’un de l’autre. « -roh non pas ce surnom... » grimaça la jeune femme en souriant, l’entendant l’appeler jeune fille. Finalement elle avait besoin de plus qu’un câlin. Elle avait peur pour demain, si ça se passait mal ils auraient fait l’amour une dernière fois. Il l’aurait avec elle. Pas avec Jess… En tentant de trouver le sommeil juste après, elle s’interrogea sur cette pensée qui lui avait traversé l’esprit. Avec elle et pas avec Jessica… Elle lui demanda de ne pas la réveiller le lendemain matin. Ça serait encore plus compliqué pour elle. La réponse qu’il lui donna la fit frissonner…

Lizzy avait passé sa matinée à faire du yoga, de la méditation histoire de faire descendre son tôt de stress, de bien être zen en arrivant au poste afin d’endosser au mieux le rôle qu’on lui confiait. Elle s’habilla, se coiffa, se maquilla… Finalement elle avait obtenu gain de cause et la robe avait été troquée contre une combinaison. C’était con mais au moins elle avait un pantalon… Pas de soutiens gorge mais bon… Le haut était tout en dentelle noires. En se voyant le miroir, elle se trouva sexy. « -merci... » souffla Lizzy en passant une mèche de ses cheveux derrière l’oreille, baissant les yeux sur ses talons. « -tu parles… le bal de promo j’avais une envie folle d’y aller ! La clairement je préférerais une soirée télé… » elle leur dit à demain, avant de sortir aux côtés d’Ethan. « -à moitié à poil ! » répondit la jolie blonde en lui souriant histoire de faire l’humour. Puis elle regarda les chiffres et répondit : « -je le ferais pas et tu sais pourquoi. » alors que ses doigts effleuraient ceux d’Ethan, le long de son corps. Et puis un merci cordial avant de partir.

Arrivée sur place, on leur signala quels hommes étaient présent et Jessica dit alors : « -changement de programme. Tu va devoir y aller seul. Ivan Oblinzki. Il me connaît… Et il est dans la salle. Je l’ai déjà coffré deux fois, et il s’en ai sorti à chaque fois. » Lizzy pu sentir la rage de Jessica envers se type mais elle sentait surtout le vide qui venait de se créer au creux de son ventre en entendant la nouvelle. Elle allait devoir y aller seule… L’un de collègue de Jess lui souffla l’idée de reporter l’opération, elle refusa. « -ça va aller, Elisabeth va gérer. Je le sais. On sera là à chaque instant tu te souviens. Si jamais ça part en live, tu te souviens du code. Tu pourra pas nous entendre mais nous oui. » La jolie blonde prit une grande inspiration et hocha la tête. « -ok… ok… j’y vais... » La mission avait un enjeu important. Lizzy avait autant envie que Jess que ça marche. Ces trafics de femmes c’était ignoble et inhumain. Si elle pouvait contribuer à stopper tout ça… elle était prête à le faire.

Elle sortie de la voiture et endossa son rôle à la perfection. Femme célibataire, délaissée par ses amies alors que la soirée devait être mémorable. Profiter de la vie, se laisser séduire… Elle vit la capsule dans son verre. GHB… Hors de question qu’elle avale ça… Elle sentit son coeur s’accélérer. Elle trinqua en riant, jouant encore une fois son rôle à la perfection, avant de s’absenter quelques minutes pour aller aux toilettes. Elle mis deux doigts au fond de sa gorge et se fit vomir. Ainsi les effets seraient moindre. Plus qu’à simuler. Dans le camion l’un des agents demanda : « -oh putain elle fait quoi. » Jess répondit : « -elle se fait vomir. Ils ont dû mettre quelque chose dans son verre. C’est brillant, elle est plus douée que je pensais. ». Pas la peine de se presser pour retrouver au plus vite l’homme de sa soirée. Elle prit le temps de souffler un peu et fit un rapide résumé à voix basse tant qu’elle était seule : « -désolée pour ça. GHB dans mon verre. Acte deux d’ici 10 minutes... » Dix minutes plus tard, elle était sortie de la boite de nuit, simulant une ivresse avancée, avant de monter dans la voiture d’Ivan. Elle s'exclama d'ailleurs sur la marque de voiture, sa couleur et sa puissance laissant passer de beau sous entendu qui firent rire Ivan. Autant donner des indices au cas où... Elle ne savait pas si les autres étaient dans le coin avec un oeil sur elle ou non. Il était charmant, avec de belles manières, un sourire attirant… ça facilitait les choses pour elle. L’homme parfait pour faire tourner la tête de femme célibataire en recherche de frisson. Deux minutes dans la voiture, alors qu’il posait ses mains sur elle, Lizzy décida qu’il était temps pour elle de jouer les belles endormies.

Immobile devant le tableau blanc, tentant de faire abstraction de cette angoisse qui lui étreignait les entrailles, Ethan tentait de se concentrer au mieux sur l’affaire en cours. Toutes les cinq minutes, il regardait sa montre, puis son portable, tour à tour, pour s’assurer que Lizzy ou Jessica ne l’avaient pas appelé en urgence. Un soupir alors qu’il se passa une main lasse dans la nuque. L’enquête n’était pas plus difficile qu’une autre et pourtant, Ethan avait l’impression de ramer dans des marécages. Son attention fut attirée par la porte qui s’ouvrit sur Jessica, entendant les sièges de Stan et Sasha se reculer aussitôt. Un sourire sur les lèvres en la voyant saine et sauve, il déposa ses lèvres sur les siennes « Vous avez déjà fini ? L’opération s’est bien passée ? » mais son sourire disparu lentement, alors que le visage de Jessica se fermait. Le beau brun se recula d’un pas, mettant ainsi la distance nécessaire entre sa fiancée et lui pour ce qui allait suivre « Dis-moi que Liz va bien… ». Un nouveau pas en arrière alors que Jessica en faisant un vers lui « On n’en sais rien » avait-elle fini par lâcher. Le visage du lieutenant se durci « Comment ça, vous n’en savais rien ? Jessica… ». L’intéressée inspira profondément, mais elle semblait craindre la réaction de son futur époux en cet instant, et alors qu’elle s’apprêtait à lui répondre, il renchérit « Et pourquoi tu n’es pas avec elle ?! ». Il sentait la colère montant crescendo en lui et il se foutait bien de faire un esclandre devant tout le commissariat. Tout ce qui lui important, en cet instant, c’était Lizzy et uniquement elle. Jessica se lança « Je suis restée dans le sous-marin. Je connaissais leur homme de main. Ivan Oblinzki. Je l’ai arrêté à deux reprises… » « Continue ». Une nouvelle inspiration pour Jessica « Elle avait un micro et une puce GPS, nous la surveillons. Ils ont mis du GHB dans son verre, mais elle s’est fait vomir. Elle gérait très bien la situation… Puis elle est montée dans la voiture. Une voiture banalisée et nous-mêmes avons tenté de la suivre, mais au bout d’un quart d’heures, on s’est rendu compte qu’on avait perdu sa trace. Il nous a filé entre les doigts » « D’accord… Et la puce GPS ? » « Il doit disposer d’un brouilleur. Ethan, on met tout en œuvre pour la retrouver dans les 23 heures qui suivent » et la voix de Sasha le fit presque sursauter « Pourquoi 23 heures ? ». Jessica regarda tour à tour son fiancé et la jeune femme. Ce fut Ethan qui répondit à la place de Jessica, sans la quitter des yeux, la fusillant du regard en cet instant « Les 23 heures passées, nous ne perdrons définitivement sa trace et se retrouvera au milieu d’un réseau de trafic de femmes lié au proxénétisme dans un pays de l’Europe de l’est… ».

Sasha se laissa tomber sur son siège, comme abasourdi par ce qu’elle venait d’entendre. Quant à Ethan, il se laissait consumer de l’intérieur par la colère. Il tenta pourtant de se retenir de hurler dans son bureau, mais son ton ne laissait guère de place à l’interprétation alors qu’il fusillait du regard sa future femme « Je t’ai martelé que cette infiltration était dangereuse, que Elisabeth n’était pas entrainée à ce genre de situation. Tu as insisté en me répétant que tu allais la protéger, que je ne devais pas m’inquiéter et que tout se passerait bien… Et tu la laisses toute seule avec ces hommes ?! ». Ethan eut un rire nerveux alors qu’il passait ses mains sur ce visage, faisant quelques pas vers les bureaux de Sasha et Stan derrière lui et qui échangèrent un regard entre eux. Il se retourna de nouveau vers Jessica « A vouloir faire passer ta carrière avant l’humain, voilà le prix ! Elle est entre les mains de types extrêmement dangereux, qui vont la droguer pour la rendre plus docile, et qui vont la vendre à bon prix pour la mettre sur le trottoir… ». Il s’était rapproché pour n’être qu’à quelques centimètres de sa fiancée « Tu vas perdre bien plus que ta promotion si Lizzy n’est pas retrouvée dans les 23 heures. On va venir vous aider. Pas un mot, pas une demande, rien. Je ne veux rien entendre qui vienne de toi. Compris ?! Si tu dois t’adresser à quelqu’un, tu vois avec Stan et Sasha » et prit ses affaires pour descendre aux bureaux de sa fiancée alors que cette dernière essuya vulgairement ses larmes, restant silencieuse face à son homme.

FLASH-BACK

Blottit l’un contre l’autre dans le lit de la jolie blonde, Ethan savourait chaque seconde passée avec elle, comme si c’était la dernière, tentant de la rassurer pour l’opération du lendemain, alors que lui-même, avait peur « J’ai ma petite idée » avait-il alors répondu avec un sourire et avait ajouta « Tu souhaites retourner à Los Angeles ? ». Après tout, ils n’avaient jamais parlé de cette mutation, si elle la souhaitait toujours ou non. Un petit rire et hocha de la tête « D’accord… Ma puce alors ? » avait-il soufflé en l’embrassant. Puis ils avaient fait l’amour, une dernière fois. C’était elle qui en avait pris l’initiative et ça comptait vraiment pour le beau brun qui ne l’avait pas repoussé malgré son épuisement. Il avait aussi besoin de plus qu’une simple étreinte, surtout ce soir. Tout particulièrement ce soir.

Et le lendemain, il avait tenté de respecter sa demande, en restant simple et ne se montrant pas trop tactile avec elle. Garder ses distances. Elle le lui avait demandé. Mais il avait pris soin de la complimenter sur sa tenue en riant même à sa remarque « Je peux te mettre entièrement nue si tu veux » et lui avait demandé de l’appeler. Un dernier hochement de tête alors qu’il effleura ses doigts « Je sais… » et la laissa partir. La dernière fois qu’il l’avait vu et peut-être la dernière fois qu’il la verrait.

FIN FLASH-BACK

Faire comme si elle était dans les vapes… C’était… Compliqué. Surtout lorsque Ivan se pencha sur elle, vérifiant son pou avant d’approcher son visage. Il huma sa peau, sans pour autant la toucher. Elle sentit son souffle sur sa peau, dans son cou, près de son visage. Il osa caresser du bout des doigts la dentelle de son décolleté, mais rien de plus. Et Lizzy remercia sa bonne étoile d’avoir décidé de veiller sur elle ce soir. Malgré les battements de son coeur, elle fit attention chaque virage, à chaque changement qui pouvait y avoir à ses oreilles. Une voix ferrée, virage serré à droite… Elle tenta au mieux de se faire une carte dans sa tête, juste au cas où… Elle avait un traceur gps, le micro… mais bon… Il y avait ce toujours ce truc au creux de son ventre, cette sensation étrange que quelque chose allait merder.

Techniquement ce qu’elle avait avalé pouvait la faire dormir entre une et six heures… Autant éviter d’ouvrir les yeux trop vite. La jeune femme eut l’impression de rester une éternité dans la même positon. Une demi heure un peu plus… En tout cas, elle fut presque soulagée que la voiture s’arrête. Une forte odeur de fioul la prit à la gorge alors qu’Ivan venait d’ouvrir la porte. Pas de mouette, pas de bruit de vague, ils n’étaient pas vers le rivage. Pas si loin que ça, le bruit d’un train… Un train de marchandise… Un homme la porta, la hissant sur son épaule comme si elle n’était qu’un sac. Des phrase et des rires. C’était sans doute du russe… Elle ne comprit rien, mais pas la peine d’être bilingue pour comprendre qu’ils parlaient d’elle. Un homme saisit son visage, lui fit tourner la tête de gauche à droite. Puis le bruit d’une porte, un espace vide où les pas résonnaient. Enfin on la déposa sur le sol, et en entrava ses mains avec des chaines, les bras en l’air, la laissant ainsi assise sur un sol humide. Il faisait froid… La jeune femme attendit d’être seule pour entre-ouvrir doucement les yeux. Personne d’autre. Une pièce fermée, pas de fenêtre, seulement une petite vitre sur la porte.

Garde ton calme… ça va aller. Tu es dans la place… Jusque là tu as gérée. La jeune femme attendit encore une bonne grosse demi heure avant de dire à voix basse : « - trajet plus ou moins 30 minutes. voix ferrée… odeur fioul… grand bâtiment… je vais bien… pour le moment...» ils se marraient peut être à l’autre bout du micro, en pensant qu’elle en faisait trop parce qu’ils savaient très bien où elle se trouvait et qu’ils allaient intervenir dans peu de temps. Une grimace à cause des menottes. Elle espérait qu’ils n’allaient pas la laisser ainsi trop longtemps. Elle décida de refermer les yeux, histoire de faire le vide et de se concentrer sur ce qu’elle savait.

Moins d’une heure plus tard, elle entendit des pas de l’autre côté de la porte et ce décida à jouer les jeunes femme paniquées tout juste réveiller. « -y’a quelqu’un ? » demanda t elle à trois reprise. La porte finit par s’ouvrir et Ivan apparu avec deux autres personnes. Deux femmes. « -te voilà réveiller… » articula t il avec son accent russe. « -je te présente Tasha et Katarina. Elles sont ici pour s’occuper de toi. » il s’accroupie près d’elle, encore une fois il approcha sa main de son visage sans la toucher. « -tu n’as pas peur… c’est bien… certains acheteurs aiment les fortes têtes. » « -de quoi parlez vous ? » demanda la jeune femme en prenant sur elle pour cacher au mieux la trouille qu’elle ressentait. « -tu es une jument sauvage… tu serras parfaite... » ajouta Ivan comme s’il n’avait rien entendu, s’autorisant à toucher ses cheveux du bout des doigts. « -parfaite pour quoi ? Qu’est ce que vous m’avez fait ? Qu’est ce que je fais là ? » elle ajouta un brun de panique à la voix. Forte tête ou jument sauvage, n’importe quelle femme aurait peur ici. « -ils vont adoré s’imaginer te briser pour te rendre docile… » encore une fois il parlait comme si elle n’était pas là, ou simplement une chose…

Puis il claqua des doigts et se redressa pour laisser la place aux deux femmes. Lizzy commençait vraiment à prier pour que Jessica bouge son cul. Lizzy donna le signalement des deux femmes, faisant comme si elle les complimentait sur leur beauté. Elles n’étaient pas bavardes ni l’un ni l’autre. Et puis elle vit la seringue. « -c’est quoi ça ? » demanda la jeune femme en ne parvenant plus du tout à gérer la panique. Non pas ça ! Les aiguilles c’était… Elle tenta de respirer au mieux, de reculer aussi mais c’était impossible vu qu’elle était enchaînée. « -c’est quoi ? Non je vous en pris, pas ça… j’ai toujours détesté les piqûres… qu’est ce que vous allez me faire ? Mais répondez bordel ! » puis elle poussa un cri de douleur parce que la Tasha l’avait piqué comme une brute, lui saisissant le visage d’une main, plantant l’aiguille dans son cou. La seconde posa sa main sur sa bouche pour la faire taire, en lui soufflant un chut... « -qu’est ce que vous… qu’est ce que vous... » mais Lizzy ne parvenait plus à aller au bout de sa phrase, et d’un seul coup, ce fut le noir total.

Les portes de l’ascenseur s’ouvrirent et Ethan se détacha de contre la paroi pour avancer au milieu de l’effervescence des bureaux de la brigade des mœurs, ignorant volontairement Jessica qui était sortie avant lui. Il la talonna sans un mot, suivit de sa propre équipe. Tout comme avec l’antigang, l’ambiance dans ce genre de brigade contrastait avec la quiétude de la criminelle. Ils avaient, pour la plupart, des agents infiltrés, des informations qui tombaient au compte-gouttes, des coups de filets importants à organiser. Les téléphones sonnaient de toute part, des suspects étaient menottés aux bancs du couloir, attendant qu’on les relâche ou qu’on les mette en prison. Il ignora le commentaire de certaines ou certains à leurs passages. La seule femme qui occupait ses pensées, c’était Lizzy et elle était en danger. Ils entrèrent dans une pièce qui semblait être coupé du reste du monde. Des écrans, des casques, puis la voix de la jeune femme et Ethan sentit son cœur rater un battement. Il s’approcha alors de l’un des agents « Elle nous entend ? » et sentit la main de Jessica se poser sur la sienne « Non Ethan ». Il posa alors son regard sur sa fiancée et retira sa main lentement. Pas un mot. Un regard avait suffi pour qu’elle s’éloigne. Le beau brun prit une chaise et un casque, un regard pour ce que l’un des agents avait noté, recopia le tout et tendit la feuille à Sasha « Fait une recherche » « Nos agents s’en occupent » avait alors rétorqué le co-équipier de sa fiancée. Il le regarda alors fixement « Comme vous avez géré cette opération ? Je préfère que mon équipe s’en charge, ou en tout cas, de ce qu’il en reste » et laissa Sasha se saisir du papier.

De nouveau, il entendit sa voix. Elle avait peur et il ne pouvait pas la rassurer. Les mains sur le casque pour se concentrer uniquement sur sa voix, il appréhendait ce qu’il allait entendre. Les paupières closes, il tenta de s’imprégner de chaque bruit, de chaque mots qui pourraient être prononcés et qui leur permettrait de la retrouver au plus vite. Sa mâchoire se serra en entendant sûrement le dénommé Ivan. Il était malade rien que d’imaginer les mains de cet homme se poser sur le corps de Lizzy… Il se passa les mains sur le visage en imaginant la jeune femme se faisant acheter par des européens pour son corps… A chaque mot prononça, il sentit la colère l’envahir davantage. La briser… Ces mots lui firent mal et imaginer Lizzy en face de cet homme, encore plus. Elle était seule, désemparée, sans personne pour la protéger. Sa jambe se mit à bouger toute seule sous la nervosité. Son cœur se mit à battre un peu plus fort en entendant la peur dans la voix de Lizzy. Qu’est-ce qu’ils allaient lui faire ?! Puis plus rien. Des bruits en fonds. Ethan retira son casque brusquement, et quitta la pièce avec hâte pour se rendre jusqu’aux toilettes pour homme, poussa la première porte et vomi son déjeuner. A genou devant la cuvette des toilettes, il cracha une dernière fois et se redressa, tirant la chasse et souffla un « Pas maintenant Jess » « Ce n’est pas Jess » alors qu’Ethan quitta la cabine pour croiser le regard de Stan. Le lieutenant se rinça la bouche, et se passa un coup d’eau sur le visage et s’approcha de son collègue, prenant l’essuie-tout à ses côtés pour s’essuyer le visage et prit appui contre l’évier derrière lui « Et si elle ne s’en sort pas Stan ?! ». L’intéressé posa sa main sur l’épaule de son ami « On va la retrouver… ». Le beau brun acquiesça tout en se redressant « Allez, on va leur piquer un peu de café et on y retourne » tout en lui donnant une tape dans le dos. Ils prirent ce café dans la salle de pause, Ethan fixant le sol en entendant encore ces mots… Ils vont adoré s’imaginer te briser… La voix de Stan le tira de ses pensées, lui faisant relever la tête « Jessica s’en veut terriblement » « Je m’en voudrais aussi si j’avais entrainé une recrue dans une telle affaire et qu’elle risquait de finir comme prostituée ». Stan acquiesça et quand ils sortirent de la salle, ils virent arriver une Sasha tout excitée « Je sais où elle est !! » « Comment ça ? » « Oui ! Je l’ai trouvé ! ». Ethan entra dans la salle de surveillance et annonça la nouvelle « On a une adresse », mais Jessica sortit de la salle « Pas maintenant… » « Comment ça ? Elle est en danger et on sait où elle est » « On peut avoir plus qu’Ivan dans cette affaire. Encore quelques heures et on interviendra ». Ethan eut de nouveau ce petit rire nerveux alors qu’il posait ses mains sur ses hanches « Tu plaisantes, j’espère ». Jessica poussa un soupir « J’essaie d’avoir ce réseau depuis des mois. Nous sommes tout près et Lizzy peut encore endurer ». De nouveau, le beau brun se rapprocha dangereusement d’elle « Je n’en ai rien à foutre de ta mission Jess ! Ma recrue est en danger et je vais la chercher » alors qu’il commençait à se mettre en route « Pas si j’appelle le capitaine… ». Ethan revint sur ses pas « Qu’est-ce qui ne tourne pas rond chez toi Jess ?! C’est la vie de quelqu’un là, pas un caprice » « Non Ethan, pas une personne, mais des centaines de vies, celles de femmes qui se font kidnapper avant ta protégée et qui le seront ensuite. Alors si la question est : Est-ce que je suis prête à sacrifier la vie d’un agent pour des centaines d’autres vies ? La réponse est oui. Maintenant, tu vas faire un tour, mais si tu interviens sur mon opération, je te fais arrêter ». Ethan la fixa, mais ne prononça pas le moindre mot. Il se retourna vers Sasha et Stan qui comprirent qu’ils n’interviendraient pas immédiatement et retourna dans la salle de surveillance, reprenant sa place.

Une lumière crue, un mal de crâne de fou… Lizzy reprit conscience avec beaucoup de difficultés. Elle avait soif… Elle avait froid… De loin elle entendit des voix, mais elle ne parvenait pas à savoir d’où ça venait. Elle fit un effort pour tenter de rassembler ses esprit. Elle baissa les yeux sur son corps, chercha du regard les personnes qui parlaient. Puis elle cligna plusieurs fois des yeux, avant de bouger lentement la tête. Elle semblait être assise, dans un fauteuil super moelleux. C’était déjà bien mieux qu’assise par terre enchaînée. Elle risqua un mouvement. Bon, fallait pas rêver, elle était toujours attachée. Les voix se rapprochèrent. Un homme approcha accompagné d’Ivan. Igor Derevko. Joli cv lui… ça ne rassura pas la jeune femme. Encore une fois on lui saisit le visage, lui faisant tourner de gauche à droite comme si on l’examinait. On lui ouvrit la bouche pour regarder ses dents, on lui tata les seins et à ce moment là elle ne parvint pas à ne rien dire : « -qu’est ce que vous faites ? » demanda t elle en essayant de lutter contre ce qu’on lui avait donné qui faisait encore quelque peu son effet. « -hum… elle lutte… c’est la première des douze que j’entends parler… intéressant. » Douze… elles étaient douze… « -je vous ai gardé la meilleure pour la fin. » crâna Ivan. « -oh voyez vous ça… quel magnifique regard noir… vous me plaisez ma chère... »

Igor Derevko. Homme d’affaire russe. Élégant, sur de lui, froid, distant, avec de bonnes manières. Il venait faire son marché. Lizzy savait qu’elle devait jouer le jeu jusqu’au bout. Il ne serait pas le seul. Il y avait une histoire de vente aux enchères…

Elle portait une robe… Enfin ce qui devait être une robe mais qui pour elle était simplement de la dentelle noires. Des sous vêtements opaques rouge. Super, elle se mis dans le tête qu’elle était à la place en maillot de bain. Elle sentait du maquillage sur ses yeux, du gloss sur ses lèvres. Elle semblait coiffée également. D’autres hommes passèrent, elle les reconnu tous. A nouveau on l’examina comme si elle était un animal. L’un deux lui tira les cheveux, elle grimaça. Un autre lui donna plusieurs gifles, jusqu’à ce qu’elle laisse passer un cri et lui lance un regard sombre. Il sourit en retour. L’un d’eux examina ses pieds, puis ses jambes, puis ses cuisses, elle souffla entre ses dents : « -si vous montez plus haut je vous tue... ». Elle ne sentait plus aucun effet de la drogue et mission ou pas, elle n’était pas un animal. Hors de question qu’elle subisse quoi que se soit physique, plus qu’une gifle. L'homme se mis à rire et cela la terrifia

Ivan revint seul et elle s’adressa à lui : « -qu’est ce que vous allez faire de moi ? » demanda la jeune femme. Elle voulait essayer de le faire parler. Plus il y avait d’info qui sortait de sa bouche mieux c’était. « -tu poses trop de questions. » répondit il simplement avant de lui sourire : « -Tu as fais sensation. Ils n’attendent que toi… plus qu’une petite heure.» elle passa derrière elle, et la jeune femme fut incapable de voir ce qu’il faisait. Et puis il réapparu avec une seringue. « -non je vais la fermer, faites pas ça ! » un nouveau cri de panique, de peur, de douleur alors qu’il lui tirait les cheveux pour lui faire pencher la tête et à nouveau piquer dans son cou.

Lorsqu’elle ouvrit les yeux, elle se trouvait dans une espèce de pièce circulaire. Elle était debout, mais avait du mal à tenir sur ses jambes. Un homme se tenait non loin, sans doute près à la rattraper si elle chutait. Elle avait envie de lutter mais ne parvenait pas à faire quoi que se soit. Elle entendait des bip. A chaque fois que les enchères montaient. Et puis des demandes. A gauche, à droite, de dos… Les bip s’enchainaient… et son rythme cardiaque ne cessait de croître. Si la vente était maintenant… Il restait à peine une heure avant… Complètement stone, elle avait pourtant peur… Elle savait qu’elle était en danger. Que tout pouvait basculer pour toujours…

Le casque de nouveau posé sur les oreilles, Ethan ne savait pas s’il devait être soulagé ou anxieux face au silence de la pièce où se trouvait sûrement sa recrue. Les maintes jointes devant son visage, on aurait pu pensé qu’il priait, et c’était sûrement le cas en cet instant. Il priait sûrement pour que Lizzy n’ait rien et s’en sorte saine et sauve. Après presque une heure de silence complet, il entendit de nouveau sa voix, mais ce qu’elle répondit à son interlocuteur inquiéta le quarantenaire qui se mit à imaginer le pire. Fixant les machines face à lui, il tenta de reprendre contenance et ne rien laissait paraitre. Impassible, pourtant, il ne le resta pas bien longtemps en entendant la main de ce dernier s’abattre sur le visage de la jeune femme. La mâchoire contractée à se la briser, les paupières closes, il se retenait de jeter le casque et de se précipiter jusqu’au lieu de rencontre. C’était d’autant plus difficile lorsqu’il entendit la jeune femme mettre en garde son interlocuteur qui devait sûrement toucher sa peau… Il se passa main les mains sur son visage tout en soupirant de frustration. Il était coincé dans cette pièce, alors qu’il devrait être là-bas, à tenter de la sauver des main de ces types… Et de nouveau, il lui administra de quoi l’endormir. Ethan posa le casque et quitta la pièce « J’ai besoin d’air » et descendit jusqu’au rez-de-chaussée du commissariat, inspirant profondément l’air frais qu’offrait la nuit. Il avait perdu la notion du temps, mais les heures continuaient de défiler alors qu’ils restaient tous enfermés dans une pièce à écouter Lizzy se faire considérer comme une simple marchandise. Il interpella un passant pour lui demander une cigarette et s’éloigna légèrement de l’entrée, s’appuya dos au mur et tira une longue taffe sur la cigarette, non sans penser à la jeune femme.

Le quarantenaire termina sa cigarette dans le calme de la nuit et remonta jusqu’à l’étage de la brigade des mœurs, reprit de nouveau sa place sur le siège, positionnant le casque sur ses oreilles. Il fronça les sourcils, tentant de se concentrer sur les bruits en fonds. Les enchères ! Il ne fut pas le seul à bondir de sa chaise « On doit intervenir maintenant ! » avait-il rétorqué en lançant un regard noir à Jessica « Ou tu veux encore attendre ? » et quitta la pièce avec le reste de leurs hommes, sans attendre un mot de sa part. Ethan enfila son gilet pare-balles par-dessus son costume alors que ses mains tremblées par l’adrénaline et la peur d’arriver trop tard. Il rangea un chargeur à sa ceinture, et vérifia que son arme était chargée, elle aussi. Une grande inspiration et monta dans son propre SUV avec Stan et Sasha. Il se moquait bien des consignes de la brigade des mœurs. Un regard pour l’heure. Ce n’était qu’une question de minutes dorénavant. La sirène hurlante, Ethan remercia la fluidité de la circulation aux toutes premières heures du matin. Le soleil se levait à peine. Il suivit les directives de Sasha et accéléra en voyant la berline sortir du lieu des enchères « Accrochez-vous bien » et percuta de plein fouet le devant de la berline. Quelque peu sonné, Ethan descendit tout de même de son SUV, arme au poing et tira sur le chauffeur et l’homme qui descendit de la berline, pendant que le groupe d’intervention et la brigade des mœurs se chargeait du hangar désinfecté, ou ce qui y ressemblait, tout du moins. Le beau brun se hâta jusqu’à la voiture et ouvrit la portière de la voiture. Il s’était arrêté de respirer durant quelques secondes, et avait poussé un soupir de soulagement en souriant « Elle est là ! » alors que Stan menottait l’homme qui avait acheté leur collègue comme un vulgaire vase. Ethan entra à moitié dans la voiture, posant sa main sur son visage « Je suis là Lizzy… Tout va bien » et la serra tout contre lui, embrassant son épaule « Je suis là… Tu es sauvée… » et se recula pour la laisser sortir de la voiture. Son bras autour de sa taille, il la soutint pour marcher jusqu’à sa voiture et la fit s’asseoir à l’arrière avec Sasha « Occupe-toi d’elle, je reviens » et récupéra le suspect en chemin, le levant brutalement du sol pour le pousser vers Jessica qui venait de sortir du hangar « Cadeau ! J’emmène Lizzy à l’hôpital » et remonta dans le SUV pour la conduire à l’hôpital afin de s’assurer qu’elle allait bien, et ne comptait pas la laisser seule une seconde de plus.

« -qu’est ce que… qu’est ce que vous faites... » tenta de souffler Lizzy, non pas pour ce qui était en train de se dérouler à ce moment même, mais pour l’équipe qui était censée intervenir pour la sortir de là. « -qu’est que vous faites... » souffla t elle à nouveau alors que malgré ce qu’elle avait dans le sang, elle sentait la peur prendre le dessus. Elle n’avait pas imaginé que l’intervention arriverait aussi tard… Une cloche retentit. L’enchère était close… Elle venait d’être vendue… On la saisit part le bras pour la faire sortir de la scène. Titubant, ayant du mal à garder les yeux ouverts, luttant pour ça pourtant, on la fit entrer dans une des loges. Elle se retrouva assise sur les genoux d’un homme qui caressa son corps comme s’il lui appartenait. Elle tenta de le repousser et prit une violente gifle qui lui ouvrit la lèvre. Sonnée, elle sentit les larmes couler sur ses joues alors qu’elle ne parvenait pas à bouger, à se défaire de l’emprise que d’autres mains avaient maintenant sur elle.

Puis se fut une marche où on l’obligea à avancer rapidement. Elle trébucha et eut droit à une autre gifle accompagnée d’insultes. « -qu’est ce qui… qu’est ce qui se passe... » souffla Lizzy. « -au secours... » ajouta la jeune femme la voix brisée par les larmes de détresse et de désespoir. Elle ne comprenait plus rien. Qu’est ce qui était en train de se passer ? Si personne ne venait la sortir d’ici… Elle tenta de résister, mais une main puissante agrippa ses cheveux pour la faire avancer à nouveau. On la fit rentrer de force dans une berline, une odeur de tabac froid et d’eau de Cologne lui donnèrent la nausée. Comme un petit animal, elle se replia que elle même, contre la portière, cherchant tant bien que mal une poignée pour ouvrir la porte… Ses mouvements étaient lents, elle avait tant de mal à garder les yeux ouverts. Prisonnière… Et bientôt elle ne serait plus rien.

Un choc brutale la propulsa contre le siège avant, elle se cogna la tête, ne pouvait mettre ses mains en avant, entravé par les menottes. Plus un bruit l’espace d’une seconde, puis des cris dans une langue étrangère, une sensation de panique, une tension dans l’atmosphère, une petite lueur d’espoir en elle. Et enfin… la voix d’Ethan. Elle tenta d’ouvrir les yeux, le regarda quelques secondes alors qu’il entourait son visage de ses mains. « -t’es venu... » souffla Lizzy à bout de force psychologiquement. La jeune femme s’agrippa à Ethan pour parvenir à sortir de la voiture, et puisa dans ses dernières forces pour parvenir à marcher jusqu’à la voiture, sa tête ne tenant plus.

La voix de Sasha, une couverture qu’elle plaça autour d’elle pour la couvrir afin de lui tenir chaud mais aussi pour cacher son corps bien trop dénudé. Des paroles rassurantes, du soutiens. « -t’as géré ma belle. Ça va aller. T’en fais pas… Arrête de lutter c’est bon, on prends le relais... » Lizzy se mis à pleurer tant de soulagement que de peur, cachant son visage dans le cou de sa collègue. Elle resta dans ses bras tout le long du trajet, elle avait des questions mais ne parvenait pas à articuler quoi que se soit. Plus tard…

En arrivant aux urgences, les lumières, les bruits, le monde, son corps lâcha. Ses paupières se révulsèrent et elle fit des convulsions. Quelques heures plus tard, après des examens, elle était en sécurité dans une de ses salles blanches qu’elle détestait tant. Se fut dans un sursaut qu’elle se réveilla, puissant un hurlement de terreur.