Plus de sept ans… Nate frissonna à l’évocation de tout ce temps qu’ils avaient passé loin l’un de l’autre. Sept ans de hauts et de bas, sept ans qu’ils s’aimaient si profondément qu’ils avaient toujours eu du mal à supporter les séparations. Et des séparations, il y en avait eu… Pas seulement de leur fait. Nate ne comptait plus le nombre de fois où il avait cru que c’était fini, le nombre de fois où cette histoire d’amour l’avait désespéré. C’était fini tout ça. Plus d’hésitation, plus de question. Nate était là. Ils étaient là. Enfin ensemble. Ça prendrait sûrement un peu de temps avant que Nate ne savoure ce bonheur mais c’était tout ce qu’il avait toujours voulu. Ça irait. Pas tout de suite mais ça irait. Matt se montrait compréhensif. Il avait été simplement adorable depuis qu’ils s’étaient retrouvés et ça faisait du bien à Nate. C’est ce dont il avait besoin. Du temps, de la sérénité… et de l’affection. Son affection. « Bonne nuit. » qu’il avait soufflé en réponse à Matt avant de se taire définitivement pour la soirée. Ils avaient plein de choses à se dire, plein de choses à voir ensemble. Enfin, Nate avait surtout beaucoup à apprendre de Matt. Il ne savait même pas ce qu’il faisait comme boulot. La dernière fois qu’il avait eu de ses nouvelles, il était serveur mais il avait cru comprendre que ça avait changé. C’est en réfléchissant à toutes ces possibilités et après avoir longuement regardé Matt dormir qu’il avait enfin réussi à dormir à son tour.
Il avait eu du mal à émerger le lendemain au matin. Il était bien dans le sommeil, ça lui permettait d’oublier. Dès qu’il ouvrait les yeux, il se souvenait de ce qui s’était passé et la douleur revenait le frapper de plein fouet. Il s’était réveillé seul et même après avoir regardé dans le reste de l’appartement, il n’y avait pas trouvé Matt. Il s’était alors habillé pour s’installer devant la télé et espérer se vider la tête. Après quelques minutes seul, Matt était rentré. Il était parti chercher le petit déjeuner. Attention qui fit sourire Nate. Décidément, il mettait vraiment du sien pour le réconforter. Nate n’avait vraiment pas faim mais, pour le geste, il allait bien pouvoir se forcer. « Ça va. » qu’il avait dit en éteignant la télé. Il l’avait accueillit avec un câlin et en ouvrant la boîte, quelque chose attira son regard. Ce n’était pas les donuts qui lui avaient fait de l’œil mais le papier qu’il y avait à côté. Il fronça les sourcils. « T’écris des scénarios ? » qu’il avait demandé, un peu perplexe. Il avait beau dire le contraire… Il avait changé et Nate n’avait pas encore idée à quel point.

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Je me levais après lui avoir servi les donuts pour nous préparer deux cafés. Je fronçais légèrement les sourcils à sa question ne comprenant pas d'abord. Je le rejoignis et lui tendit la tasse avant de rire légèrement.

- Oula non pas du tout. J'ai arrêté l'école beaucoup trop tôt pour savoir écrire quelque chose.

Je détestais écrire. J'étais obligé de me concentrer pour ne pas faire trop de fautes. L'écoles, les études en général ça n'avait jamais été mon fort. J'étais beaucoup plus à l'aise dans les travaux manuels ou avec les bêtes. J'aimais travailler de mes mains. Alors écrire un scénario c'était bien la dernière chose que je me sentais capable de faire.

Je m'installais à côté de lui, un peu mal à l'aise. Je n'avais pas osé lui en parler la veille. Je ne voulais pas le faire se sentir mal en lui racontant ce qui arrivait dans ma vie.

- C'était pour te parler de ça que j'avais voulu t'appeler en fait... J'ai un nouveau travail.

J'avais voulu tomber sur lui ce jour là au téléphone, lui annoncer que je venais de jouer dans un film, qu'il allait pouvoir me voir au cinéma. Je voulais sentir la fierté quand je lui dirais. Mais là maintenant... j'avais peur de le faire souffrir, que mon annonce tombe plutôt mal. Là aujourd'hui ce n'était pas moi ou ce qui arrivait dans ma vie qui était important. Je voulais être là pour lui, pour le soutenir dans l'épreuve qu'il était entrain de traverser.

- En fait... j'ai ce script parce que je dois apprendre mes dialogues pour tourner lundi... Je... j'ai terminé le tournage d'un film y'a quelques temps, comme... comme acteur. Et là je viens de commencer le tournage de celui ci. J'ai même un agent depuis quelques jours.

Je lui souris timidement. J'avais vraiment peur de savoir comment il allait le prendre.

Matt s’était éloigné pour faire des cafés. Combien de temps est-ce que Nate allait se laisser dorloter comme ça ? La dernière fois qu’ils avaient été ensemble, c’était Nate qui était aux petits soins de Matt. Ça paraissait si loin maintenant. « C’est pour ça que tu m’as jamais écrit de lettre d’amour ? Quel dommage… » qu’il avait plaisanté, retrouvant momentanément suffisamment de bonne humeur pour se permettre le luxe de plaisanter. Ceci dit, il aurait aimé recevoir des lettres d’amour mais, clairement, ce n’était pas le genre de la maison. Ça n’avait certainement jamais traversé ni l’esprit de Nate, ni celui de Matt. Mais même s’il avait fait de l’humour, Nate était bien décidé à percer le mystère. Il sentait bien que Matt ne lui disait pas tout et vu sa tête, il pouvait craindre ce qu’il allait lui apprendre. Nate l’écoutait attentivement. Un nouveau boulot donc. En quoi ça pourrait le contrarier ? Nate n’avait compris qu’après. Il avait tourné dans un film ?! Et il en faisait un autre ? Ah non, ça, il ne l’avait pas vu venir. Sur le moment, la nouvelle lui fit un effet de dingue. Il s’était illuminé d’un coup. Il irradiait de fierté. « Est-ce que tu es en train de me dire que je vais voir cette face sur un grand écran ? » Il avait posé café et donut sur la table pour attraper du bout des doigts le menton de Matt. Il l’avait longuement regardé avant de rigoler, légèrement euphorique. « J’y crois pas, on peut pas te laisser seul deux minutes à LA sans que tu deviennes une star, toi. » Ça ne l'étonnait pas trop. Il avait après tout été le premier à croire en Matt. Et c’est là qu’il avait réalisé. Matt, lui, allait connaitre une ascension fulgurante et Nate… Il ne serait qu’un boulet qui le retiendrait vers l’arrière. Il avait blêmi et s’était précipité sur sa tasse de café pour dissimuler son malaise. Matt méritait qu’il se montre enthousiaste et rien d’autre.
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- Je suis loin d'être une star et je ne le serais jamais. J'ai des petits rôles tu sais. Je ne pense pas avoir le talent pour devenir un grand acteur de cinéma un jour.

Je levais les yeux au ciel en disant ça. Je n'avais pas la prétention de dire que j'avais autant de talent que ça. Mais je prenais ce qu'on m'offrait pour le moment. J'avais la chance de pouvoir faire un métier agréable, qui me plaisait et qui payait bien pour ne rien enlever à tout ça. J'allais le faire tant que je le pouvais jusqu'à ce qu'ils ne veulent plus de moi. Et là je commencerais ma reconversion.

- C'est un métier extrêmement ingrat je le sais. Il y avait des tas de serveurs au restaurant qui rêvaient de devenir acteur et qui n'arrivaient pas à percer. Je peux avoir quelques petits rôles là pour le moment et me retrouver au chômage dans quelques mois. Mais pour le moment c'est plutôt sympa. Et oui tu vas me voir au cinéma. Je joue un cow boy.

Je lui souris doucement, me retenant de rire alors que je disais ça. En même temps ça n'avait pas été un rôle très difficile à interpréter pour moi. Le métier de cow boy je connaissais. J'avais les gestes, l'attitude, toute la panoplie du parfait cow boy. C'était pour ça qu'ils m'avaient choisi moi après avoir faire le tour d'une partie des acteurs de la ville.

- Et là je joue encore un cow boy. Je suis le bras droit du grand méchant du film.

Un second rôle mais j'avais quand même pas mal de scènes et un certain nombre de dialogues à apprendre par coeur.

« Si tu le dis… En tout cas, t’as déjà un fan. » que Nate avait soufflé, s’autoproclamant fan numéro un s’il le fallait. En toute objectivité évidemment… Bien qu’il n’ait encore jamais vu Matt jouer. Ce qu’il pouvait être curieux, là, tout de suite ! Nate avait toujours trouvé qu’il avait une prestance incroyable. Est-ce que c’est ça que des casteurs avaient vu en lui ? Nate l’écoutait parler, le coeur un peu serré de se sentir si petit à côté de Matt. Heureusement, il était bien trop heureux pour lui pour s’apitoyer sur son sort. « Cowboy hein… Ça te colle à la peau on dirait. » Et l’espace d’un instant, Nate le revoyait… Son cowboy. Leur premier été à la ferme ensemble. Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’ils avaient fait du chemin l’un et l’autre depuis. Si Matt avait su qu’il finirait acteur à ce moment-là, il aurait cru à un canular. Distraitement, il s’était mis à caresser le bras de Matt tout en sirotant son café. Finalement, il n’y avait que comme ça qu’il parvenait à s’apaiser : en écoutant Matt parler. Alors, il allait continuer à le faire parler, coute que coute. « Un grand méchant ? Vous tuez des gens ou quelque chose comme ça ? » Et un autre détail lui revenait en tête. L’air de rien, il avait demandé : « Il est acteur aussi alors ton collègue ? Tu sais, le blond là… » Dan. Il savait très précisément son prénom mais il n’avait aucune envie de montrer que ça pouvait être aussi important que ça pour lui. Mais ça l’était. Ça l’avait évidemment fait cogiter de le voir si proche d’un homme à qui il plaisait. Est-ce que ça avait été réciproque ? Est-ce qu’il s’était passé quoi que ce soit ? Nate avait déjà ressenti de la jalousie vis-à-vis de Matt par rapport à une autre femme mais maintenant qu’il était question d’un autre homme… C’était insoutenable.
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- En fait le directeur de casting a débarqué un jour au restaurant. L'acteur qui devait jouer les a lâché et il se retrouvait dans la merde. Il cherchait pour jouer le lendemain un mec qui sache monter à cheval. Pas le temps d'apprendre, il fallait vraiment quelqu'un d'à l'aise sur un cheval. Moi je ne voulais pas le faire mais mes collègues m'ont poussé et... voilà. Comme le directeur de casting s'occupait aussi du film où je suis là et que mon boulot lui a plu, il m'a pris sur le second film.

Ca avait été un pur hasard mais au final j'étais plutôt content d'avoir écouté mes anciens collègues et de m'être lancé. C'était beaucoup moins épuisant que de bosser au restaurant. L'ambiance était sympa sur les plateaux, le boulot agréable et plutôt bien payé.

Je ris doucement quand il m'interrogea sur mon rôle dans le film que je tournais.

- On braque des diligences, des banques. On tue des gens. Le shérif est dépassé et c'est le héros qui va venir nous arrêter. Et qui va me tuer aussi.

Je m'amusais vraiment à faire tout ça. Jouer un autre rôle, faire semblant de se battre et de tirer sur les gens. Ca demandait pas mal d'efforts et de travail, plus que ce j'aurais cru en regardant simplement les films à la télé. J'étais à des années de ce que je pensais faire de ma vie quand j'étais gamin. J'avais toujours cru que j'aurais une ferme à moi, que j'y élèverais mes bêtes et que je finirais ma vie comme ça. Et je me retrouvais à Los Angeles, jouant dans des films.

Je fronçais un peu les sourcils, réfléchissant à qui il me parlait.

- Tu parles de qui? De Dan? Non non, il est l'un des assistant réalisateur. On s'est rencontré sur le premier film et on s'est retrouvé sur celui là. Il est sympa. Ca m'a fait tout drôle de rencontrer un autre gay. A part toi, je n'avais jamais vu personne attiré par les hommes avant d'arriver ici. Ca fait du bien d'avoir des personnes devant lesquels je peux être moi même, parler du mec qui fait battre mon coeur sans être jugé.

Je lui souris tendrement, caressant sa cuisse. C'était la première fois que je pouvais parler de Nate à quelqu'un, que je ne cachais plus notre relation.

Matt parlait et Nate l’écoutait religieusement. Il le comprenait maintenant : ça mettrait du temps mais il n’y aurait qu’à travers lui qu’il se sentirait mieux un jour. Il lui arrivait un tas de choses formidables et Nate les vivait à ce moment-là par procuration. La fierté, l’enthousiasme, qu’il ressentait en écoutant Matt éclipser presque à quel point il se sentait petit à ce moment précis. Il était admiratif mais de loin pas envieux. Il avait passé la quasi totalité de sa vie à jouer un rôle, il n’était plus question qu’il recommence un jour. « Te tuer ? Mais quelle horreur… » qu’il avait répondu avec bonne humeur en laissant ses doigts parcourir son avant bras. Qu’est-ce qu’il pouvait lui arriver de pire maintenant qu’il avait perdu tout ce qu’il avait construit ? Perdre Matt, indéniablement. Heureusement, ce n’était que du jeu mais ça l’avait fait grimacer un peu. Il l’écoutait ensuite s’expliquer au sujet de Dan. Donc il lui avait parlé de lui ? Nate n’avait jamais parlé à personne de Matt. Enfin si, il y avait bien eu Alison mais ça ne s’était pas vraiment passé comme il l’aurait aimé. C’était peut-être le soulagement de comprendre que Dan n’était pas un rival, ou bien le bonheur de savoir Matt heureux… Quoi qu’il en soit, il s’était senti pousser des ailes et était venu embrasser celui qui n’était plus son amant avec passion. « Il t’aime bien. Je peux pas vraiment lui en vouloir mais il t’aime bien. » que Nate avait dit en haussant les épaules. C’était nouveau, la menace d’un autre homme. Nate comprenait qu’il allait devoir s’y faire… Ce n’était bien que le débu. « Et moi je n’aime pas les hommes mais je t’aime toi. Je suis fier de toi. » Et à vrai dire, il ne s’était surtout jamais posé la question. De toute évidence, il ne se la posait pas plus maintenant.
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Je souris contre ses lèvres, répondant avec envie à son baiser. J'avais l'impression de retrouver un peu de mon Nate. Avec le temps je savais qu'il irait mieux. Il se construirait une nouvelle vie ici, avec moi. On trouverait une solution pour sa fille. On se battrait et on ferait tout pour qu'il puisse continuer de la voir, faire partie de sa vie. Tout irait mieux maintenant, j'en étais certain.

Je soupirais doucement alors qu'il venait me parler de Dan. Je voulais être honnête avec lui, ne rien lui cachait. Mais j'avais également peur de le faire souffrir, de déclencher une dispute entre nous. Je n'avais plus envie de ça. On n'était plus obligé d'éviter les sujets qui fâchaient. Je n'avais plus à penser à sa femme avec qui il partageait sa vie. C'était terminé tout ça maintenant. Je ne voulais plus qu'il y ait des sujets en suspens. Je devais être honnête avec lui. Tant pis si ça devait mal finir. Je ferais tout mon possible pour le rassurer en parlant.

- Je lui plais je le sais. Il m'a fait comprendre qu'il voulait... qu'il voulait plus avec moi.

Je le fixais, caressant tendrement sa joue, essayant de mettre tous mes sentiments dans ce simple geste.

- Mais je n'ai jamais voulu. Même quand j'ai cru t'avoir perdu à tout jamais, je ne pouvais pas me résoudre à être avec quelqu'un d'autre. Tu m'avais dit de t'oublier, d'avancer dans ma vie mais je ne pouvais. Je ne veux que toi Nate.

Je me penchais pour venir l'embrasser doucement. J'espérais qu'il ne m'en veuille pas et qu'il ait confiance en moi. J'étais incapable d'aller avec quelqu'un d'autre que lui. Je ne voulais que lui dans ma vie.

Embrasser Matt de cette façon réveillait chez Nate des sensations qu’il avait presque oublié ces derniers mois. Ils avaient été séparés tellement… Et sa vie avait été terriblement compliquée. Elle n’était toujours mais, l’espace de ce baiser il semblait l’avoir oublié et ça lui faisait le plus grand bien. Et même ce qu’il avait entendu par la suite n’avait pas su gâcher ça. Il avait bien vu que Matt plaisait à ce Dan. C’était si flagrant… Et il le comprenait tellement. Si ça faisait naître de la jalousie en lui ? Évidemment. Mais il était rassuré par ce que Matt lui disait et ça avait suffit à ce qu’il ne fasse pas plus de commentaire sur le sujet. « Je dis des sacrées conneries des fois, pas vrai ? » qu’il avait murmuré en accueillant le tendre baiser que lui offrait Matt avec un certain soulagement. « Je suis bien content que tu ne m’aies pas écouté. » Et après un sourire complice, il avait retrouvé les lèvres de Matt. Il avait bien envie de plus lui aussi, tout à coup. C’était peut-être mieux que se noyer dans l’alcool… Se noyer dans Matt. Avec une certaine fièvre, il était venu s’installer sur ses genoux et ses mains avaient cherché le contact de sa peau sous sa chemise. Ça faisait tellement longtemps. D’ailleurs la dernière fois qu’il avait initié un tel contact, c’était avec Alison et le parallèle l’avait instantanément paralysé. Il s’était arrêté tout net, reprenant sa place initiale à côté de Matt. Ça avait eu le don de lui couper toute envie et c’était horriblement gênant. « Tu voulais faire quoi aujourd’hui ? » qu’il avait demandé dans l’effort de ne pas faire remarquer l’étrangeté de son comportement.

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Je n'aurais jamais pu l'écouter de toute façon. C'était impensable pour moi d'aller avec un autre que lui. Même en le croyant mort je n'avais pas pu me résoudre à le faire. Je n'aurais jamais cru qu'une telle chose puisse m'arriver. J'avais toujours cru que l'amour c'était pour les autres. Moi je n'étais pas fait pour ça. Mais c'était parce qu'à l'époque je pensais que l'amour devait forcément être entre un homme et une femme, et c'était ça surtout qui n'était pas fait pour moi. Mais surtout c'était avant que je ne rencontre Nate, que je ne comprenne ce que c'était que de tenir à quelqu'un plus qu'à tout au monde.

Je souris en le sentant venir me grimper dessus. Il m'avait manqué et j'avais hâte de lui montrer sur ce canapé à quel point c'était vrai. Je commençais à peine à me chauffer qu'il descendit, mettant un terme à ce que nous étions sur le point de commencer. Je me passais la main dans les cheveux, essayant de calmer mes hormones en ébullition.

- Qu'est ce qu'on peut faire aujourd'hui?

Te garder enfermer dans cet appartement et te faire l'amour toute la journée me semblait une bonne réponse, mais vu le revirement qu'il venait d'opérer je préférais laisser tomber cette idée pour aujourd'hui.

- On pourrait aller se balader un peu au bord de la plage si tu veux ce matin. Je t'amènerais manger quelque part et on pourrait aller visiter un peu la ville. On pourrait même aller se faire un cinéma tous les deux ce soir. Tu en penses quoi?

J'avais envie de vivre un peu normalement avec lui. C'était la première fois que ça pouvait nous arriver. Oh on ne pourrait pas aller jusqu'à marcher main dans la main ça c'était certain, mais on pouvait se promener en ville, déjeunant ensemble sans que ça ne paraisse bizarre.