Elijah n’était pas un habitué des relations amoureuses, ou même de l’amour en tant que tel. Il n’en avait pas vraiment reçu lorsqu’il était enfant, excepté de sa mère, peut-être. Il n’avait jamais rêvé d’un grand amour, passionnel et complice, et encore moins d’une belle maison, et d’une ribambelle d’enfants jouant dans le jardin avec le labrador de la maison. Cela allait à l’encontre de sa vision de la vie qui se créait au jour le jour, sans prévoir le moindre projet. Le journaliste se considérait davantage comme un pragmatique qui profitait de la vie, et considérait que les relations devaient se limiter à un soir. Alors comment dire que de se rendre compte qu’il pouvait éprouver des sentiments pour une femme, que ces derniers s’approchaient davantage de l’amour que de l’amitié, et qu’il aspirait à construire une relation de couple avec la jeune femme, ça le chamboulait plutôt bien. Ce n’était pas pour autant qu’il désirait une belle maison, des enfants et un labrador. C’était tout bonnement hors de question pour le journaliste qui aimait sa vie telle qu’elle était aujourd’hui, en cet instant, au milieu de l’eau claire de la cascade. Une vie qui se résumait à un job qu’il aimait réellement, et une femme canon qui tenait à lui, qui aimait tout autant le sexe que lui, et qui n’avait pas envie de voir leur relation changer pour autant. Et bien sûr, qui était tout aussi effrayée que lui fasse à tout cette histoire de sentiments nouveaux, ce qui fit sourire Elijah qui acquiesça lentement de la tête « Oui, effrayant aussi ».

Face à toutes ces révélations, le quadragénaire décida de jouer la carte de l’humour, comme à son habitude, pour dédramatiser tout cela et écarta les bras « Je n’amplifie rien du tout ! Je suis sexy, c’est un constat » et laissa retomber ses bras dans l’eau, non sans rire devant sa connerie. Il voulait juste éviter de penser, pendant un bref moment, à toute cette histoire. Parce que lorsqu’ils évoquèrent Roy, le journaliste savait qu’il avait sa part de responsabilité et Madison le lui confirma avec douceur, comme pour lui faire comprendre qu’elle ne lui en voulait plus. Que c’était du passé. Il avait envie de lui dire qu’il était désolé de tout cela, mais se tut. Il saurait se faire pardonner avec le temps. Son regard rivé sur elle, il l’écouta et se mit à sourire avec douceur « Le principal, c’est que tu ailles mieux aujourd’hui » et il espérait qu’elle finirait par être complètement heureuse avec le temps.

La tête penchée sur le côté, Elijah souligna les termes abrupts qu’elle avait utilisé pour désigner ce qui se passait entre eux, et leva les yeux au ciel, non sans amusement, en l’entendant l’interroger, comme si elle n’avait rien fait du tout. Il ne revint pas dessus, préférant confirmer la décision de Madison : Leur relation ne devait pas changer. Il ne souhaitait pas s’afficher à L.A. avec Madison, ou même au travail. Leurs sentiments étaient récents. Ils ne savaient pas comment cela pouvaient tourner, si ça pouvait disparaître avec le temps ou s’accentuer. Il n’avait pas envie d’entendre des murmures et des ragots sur leur passage. Elijah voulait garder sa vie privée, privée, et Madison aussi. Ce qui était parfait. Il voulait juste s’autoriser une parenthèse lorsqu’ils n’étaient que tous les deux, et cette condition convenait aussi à la belle brune « On ne change rien et on voit » en souriant, et clôtura cette conversation en faisant de nouveau l’amour.

Elijah arriva en retard à la séance de l’après-midi qui était organisée par une amie de Maya. Tous les hommes étaient installés à même le sol, autour d’une espèce de feu de camp. Chacun avait décidé de se prêter au jeu de la confidence, jusqu’à son tour. Il se mit alors à rire nerveusement et leva les mains « Je passe mon tour » et désigna l’homme à ses côtés. Évidemment, l’amie de Maya, répondant au nom de Gisèle, en avait décidé autrement et insista. Il poussa un soupir, et décida de se livrer sur la trahison qu’il avait commise cinq ans auparavant, puis sur l’enfer qu’il lui avait fait vivre à leurs retrouvailles, sans parler du défilé de femmes dans son lit, dans l’unique but de la rendre jalouse et de lui faire du mal. Certains regards étaient réprobateurs, d’autres l’enviaient de cumuler les conquêtes d’un soir comme il l’avait fait. Quant à Gisèle, elle lui demanda de se pardonner à lui-même pour tous ses actes, avant de demander pardon à sa compagne. C’étaient donc les mains dans les poches et la tête baissée, qu’il était revenu dans le tipi, repensant au pardon qu’il devait se donner à lui-même et sourit en voyant la belle brune endormie sur le lit. Il s’éclipsa pour prendre une douche à son tour, et revint vers elle en douceur, l’observant un moment avant de se pencher pour embrasser sa chevelure brune, puis laissa un mot : Maddy, j’avais besoin de m’isoler et de marcher un peu. Je reviens tout à l’heure. Affectueusement, Eli’ - et s’éloigna du tipi pour aller marcher seul, avançant jusqu’à la cascade, et prit place sur l’herbe, les genoux contre son torse et qu’il entoura de ses bras, et repensa à cette dernière année…

Les paroles de Gisèle, autour de ce feu de bois, avaient eu raison de l’effervescence engendré par sa conversation avec Madison à la cascade quelques instants plus tôt. Déjà effrayé par ces sentiments nouveaux qu’il commençait à éprouver pour la belle brune, il ne fut pas difficile à déstabiliser lorsqu’elle lui demanda de procéder à ce retour en arrière… Tous les mauvais souvenirs liés à leur relation revinrent brusquement et douloureusement à la surface. Que cela soit sa capacité à la trahir pour parvenir à ses fins, à jouer avec les femmes pour lui faire mal et la rendre jalouse, à prendre ses distances dès qu’il se sentait blessé par elle… Tel un torrent, Elijah se laissa emporter par ses souvenirs, et rejoignit difficilement le tipi dans lequel dormait Madison à poing fermé. Et plus il l’observait ainsi, dans les bras de Morphée, et plus la culpabilité l’accablait. Alors il décida de s’éloigner, de marcher un peu, seul avec ses pensées, et cette enclume sur la poitrine. Il tenta de trouver réconfort au pied de la cascade, en tentant de se pardonner de ce qu’il avait fait à Madison, aux conséquences que cela avait engendré sur sa vie personnelle et professionnelle, mais il n’y parvenait pas. Il entendait cette petite voix qui lui martelait : Te pardonner jusqu’à quand ?! Tu vas recommencer. Ce n’est qu’une question de temps. Tu ne peux pas renier l’homme que tu es pour les beaux yeux de Madison, peu importe tes sentiments à son encontre. Et si cette petite voix avait raison ?! Il finit par poser son front contre ses genoux en soupirant de désespoir.

Dès son retour au tipi, Elijah prit de la distance avec la belle brune sans lui offrir la moindre explication sur son changement de comportement soudain, et il en fut de même du côté de la jeune femme durant les jours à venir. Comme une nécessité pour eux deux de se retrouver seuls avec eux-mêmes, pour faire le point. Puis il y avait eu ce soir-là, alors qu’il était appuyé contre les parois de l’ascenseur, attendant que ce dernier ne se décide à descendre au parking, où Maddy s’était glissée entre les portes pour le rejoindre. Ils avaient échangé des regards, de plus en plus long, puis ils avaient succombé et s’étaient embrassés avec envie, jusqu’à ce que l’ascenseur ne sonne pour signaler son arrivée à l’étage demandé. Il avait esquissé un petit sourire en voyant la belle brune quitter la cage d’ascenseur comme si de rien n’était, et avait appuyé à nouveau sur le bouton pour se rendre au parking. Les deux jours qui suivirent, ils avaient décidé de mettre un terme à cette distance qu’ils s’étaient naturellement imposées, et s’étaient tournées autour, jouant au chat et à la souris sans jamais conclure. Il avait bien tenté de l’inviter, mais elle avait refusé. Puis il y avait eu ce message qui l’avait fait sourire alors que les portes de l’ascenseur se refermait sur lui. Elle avait envie de lui. Il appuya sur le bouton d’ouverture des portes de l’ascenseur de manière répétée, et était parvenu à quitter la cage d’ascenseur avant que ce dernier ne descende.

Tout en se rendant d’un pas dynamique jusqu’au bureau de Madison, il observa les alentours, mais l’ensemble des locaux était éteint, à l’exception du bureau de la belle brune. Il était entré dans le bureau sans frapper, avait jeté sa mallette sur un des sièges et s’était dirigé vers elle, tiré le siège de son bureau en arrière et l’avait embrassé à pleine bouche, avec une envie certaine. Sans quitter ses lèvres, il avait dégagé au sol ce qui se trouvait sur le bureau, et l’avait aidé à prendre place dessus, puis retira sa chemise avec hâte, comme si son envie d’elle ne pouvait pas atteindre plus longtemps, et laissa tomber son pantalon et son boxer à ses chevilles, avant d’entrer en elle, ses jambes autour de sa taille. Les coups de reins étaient vigoureux, accélérés, comme pour faire taire au plus vite cette envie d’elle, et bascula légèrement la tête en arrière alors qu’il gémit sous l’orgasme, et se mit à sourire, se pencha pour embrasser Madison, et se recula pour se revêtir sans un mot. Torse nu, il ramassa les papiers de Madison qu’il avait jeté au sol, et son regard se posa sur l’article du week-end en tête-à-tête et qui les avait plus que chamboulé, eux et leur relation. Muet, il se mit à sourire avec douceur tout en le reposant lentement sur le bureau et regarda la jeune femme vers laquelle il s’approcha « Rien n’a changé pour moi » puis se baissa pour ramasser sa chemise, et échangea un nouveau regard avec Madison, et laissa finalement retomber sa chemise au sol, puis revint vers elle pour l’embrasser avec envie, et glissa sa main dans la sienne, l’entraînant sur le canapé de son propre bureau, bien décidé à lui refaire l’amour.

Maintenir cet éloignement avec Madison, surtout après lui avoir avoué ses sentiments, n’avait pas été chose aisée, mais ça avait été nécessaire, même salutaire pour eux deux et leur relation. Parce qu’il avait besoin de se pardonner de ce qu’il lui avait enduré ces dernières années, de tourner la page, et de se rassurer sur le fait qu’il pouvait peut-être lui apporter un peu de bonheur. Il tenait à elle et cette distance n’avait fait que le confirmer. Elle lui manquait et se montrer si professionnel, si réservé avec elle ces derniers jours avaient été difficile pour Elijah qui avait eu l’impression de revenir quelques semaines auparavant… Alors, lorsqu’elle l’avait embrassé dans l’ascenseur, à l’abris des regards, il n’avait pu que sourire et voir en ce geste, la promesse d’un prochain retour à la normale entre eux. Un retour à la normale qui ne se fit pas désirer bien longtemps. Il y avait eu ce message peu de temps après, et il s’était comme précipité jusqu’à elle pour la faire sienne. Il lui avait alors fait l’amour dans la précipitation, pour faire taire cette envie que Madison avait su attiser ces deux derniers jours. L’entendre crier ainsi lui avait presque tout autant manqué que sa personne. Puis il se rhabilla et ramassa sans mot dire les papiers au sol, jusqu’à tomber sur l’article du week-end. Le journaliste avait alors posé son regard sur la belle brune en lui confiant que rien n’avait changé pour lui. Il éprouvait toujours les mêmes sentiments à son encontre, et sourit avec tendresse, même presque timidité quand elle lui confirma qu’il en était de même pour elle, et souffla un « Bien » tout aussi timide, la tête légèrement baissée.

Ils refirent une seconde fois l’amour dans le bureau d’Elijah cette fois-ci. Avoir un canapé dans son bureau avait certains avantages non négligeables. La tête posée sur sa poitrine, reprenant lentement ses esprits, il se mit à sourire avec douceur et la tourna vers la belle brune « Toi aussi tu m’as manqué » et se redressa sur ses bras pour venir l’embrasser avec tendresse, et se glissa à ses côtés, la serrant ainsi dans ses bras, et laissa danser ses doigts sur sa peau machinalement « J’avais besoin de ce temps pour faire le point. Ce week-end m’a chamboulé et… et la discussion avec Gisèle m’a remué, m’a rappelé ce que je t’ai fait endurer depuis le jour de notre rencontre. Elle m’a dit que le pardon commençait par moi-même… » et posa son regard sur la belle brune « Ça a été difficile d’accepter de me pardonner pour tout ça. Je t’ai fait du mal et j’ai peur de t’en faire encore. Ce qui est dingue parce que, jusqu’à toi, je n’en ai jamais rien eu à foutre de causer du tort aux gens » et caressa sa joue avec douceur « Puis tu es arrivé, et les choses ont évolué entre nous et … Je te demande pardon pour tout ça Maddy ». Parce que même s’il s’était pardonné à lui-même, il n’en restait pas moins que l’absolution restait dans les mains de la belle brune. Il posa sa tête contre la sienne, retirant sa main de sa joue dans une caresse pour venir la poser sur son ventre. Il se redressa ensuite légèrement au-dessus de la jeune femme pour attraper son pantalon et plus précisément son portable « Je met un réveil pour demain matin. Je n’ai pas vraiment envie qu’on nous surprenne ainsi » en jetant un coup d’œil à leurs corps nus « Et je n’ai pas envie de partir ». Il posa le portable au sol et reprit sa place aux côtés de la jeune femme.

Ce week-end n’avait pas été sans conséquence pour eux deux, pour leur relation. Ils s’étaient avoué mutuellement la naissance de leurs sentiments, mais cela avait aussi fait émerger des craintes, des doutes et aussi beaucoup d’interrogations. Elijah s’était senti presque désemparé en se rendant compte du mal qu’il avait pu faire à la femme dont il était tombé amoureux, et il avait été incapable de faire comme si de rien n’était après cela. Il avait eu besoin de mettre de la distance, de se retrouver avec lui-même. Tout comme ce soir, il avait besoin de se justifier auprès de Madison. Il ne souhaitait pas qu’elle voit en son éloignement, une fuite, une manière de revenir en arrière ce qu’il avait pu lui dire ce week-end-là, parce que ce n’était nullement le cas. Il tenait à elle et elle lui avait manqué. C’était un fait. Il avait décidé d’accepter, peu à peu, l’idée de tomber amoureux d’elle, de lâcher prise et d’accepter ce nouveau tournant dans sa vie. Tout comme il avait accepté d’avoir fait du mal à Madison, qu’il s’était pardonné à lui-même, et surtout, qu’il s’était promis de tout mettre en œuvre pour lui apporter un peu de bonheur tout le long que durera leur relation. Les mots enfin mis sur sa distance de ces derniers jours, Elijah accepta le silence de la belle brune, et se pencha pour attraper son portable et mettre un réveil. Il ne souhaitait pas qu’on les trouve, de bon matin, en tenue d’Adam et d’Eve, dans son canapé. Un sourire quand Madison confirma que c’était une bonne idée, puis reposa son téléphone au sol et reprit place aux côtés de cette dernière « Alors on reste là » souffla-t-il avec douceur.

Le sourire d’Elijah disparu soudainement de ses lèvres alors qu’elle prononça ces trois petits mots. Il resta interdit un instant, son regard rivé sur elle. Elle lui pardonnait pour tout le désastre qu’il avait engendré dans sa vie. Ne la quittant pas du regard, ne trouvant pas quoi répondre à cela, il resta ainsi, à fixer la belle brune qui précisa. Elle lui pardonnait pour ce qu’il lui avait fait. Il prit alors pleinement conscience qu’elle devait tenir à lui plus qu’il ne s’en aurait douté pour lui pardonner tous ses méfaits. Pour réponse, il se pencha et l’embrasse avec tendresse, et posa son front contre le sien, soufflant un « merci » de soulagement. Il se recula en entendant qu’il n’avait pas été le seul à avoir été chamboulé par ce week-end. Il fronça légèrement les sourcils, la laissant se tourner sur le dos, et posa sa main sur son ventre, laissant danser sur sa peau nue alors qu’elle se confia à lui.

Il émit un petit rire alors qu’elle se moqua d’elle-même et déposa un baiser sur sa tempe avec douceur « Ce n’est pas cucul » et se recula pour croiser ses prunelles foncées « J’aime cette façon de penser. Je veux dire, quelles étaient les probabilités que tu viennes travailler au sein du même magazine que moi ? » en souriant avec amusement. Il posa ses doigts sur son menton pour qu’elle le regarde « Je vais te prouver que tu peux me faire confiance, d’accord ?! Et je vais essayer de te rendre heureuse aussi. Bon, ça ne sera pas tous les jours le cas et tu auras sûrement envie de me tuer à certains moments, mais je vais faire des efforts, ok ?! » et l’embrassa de nouveau avant de poser sa tête contre la sienne « Tu dois quand même être sado-maso pour tomber amoureuse du pire mec que tu as rencontré » rétorqua-t-il en se moquant d’elle avec bienveillance tout en se redressant sur son coude « Soit c’est un syndrome de Stockholm, soit tu es folle, évadé d’un asile psychiatrique. Autre possibilité, je suis tellement douée au lit que tu penses plus qu’uniquement avec ton vagin lorsqu’on est que tous les deux… Hum… Ou… » et se montra un tout petit peu plus sérieux « Ou j’ai bien changé cette dernière année pour que tu n’es plus du tout envie de me tuer » et ajouta « Alors ? C’est quoi votre réponse Mademoiselle Carter ? Je vous écoute ? Ah ! Avoue, tu n’as jamais fait une interview nue comme un verre. Dans le journalisme, on appelle ça se mettre à nue. Tu aimes ? » en se mettant à déblatérer tout en riant presque, soulagé de leur conversation et de la retrouver aussi « En parlant de journalisme, quelle sera notre prochaine aventure ?! ».

Ils étaient tous les deux prêts à se donner une chance, une véritable chance de commencer cette histoire qu’ils auraient pu entamer cinq ans auparavant. Elle lui avait pardonné ses méfaits du passé, et quant à lui, il voulait lui prouver qu’elle avait raison de lui faire confiance. Elijah ne voulait plus la faire souffrir comme il avait pu le faire ces dernières années. Il voulait seulement son bonheur et faire parti de sa vie aussi longtemps qu’ils le pourraient. Évidemment, le journaliste ne lui promettait pas que des journées ensoleillées et parfaites. Ils en avaient conscience tous les deux, ils étaient tout aussi capable de faire des étincelles sous les draps qu’en se disputant. Mais il lui promettait de faire des efforts, et sourit en voyant, qu’une fois encore, ils étaient sur la même longueur d’ondes tous les deux « Bien ». Puis le quadragénaire se mit à rire tout en faisant un signe négatif de la tête « Je reste moi. Je vais fournir des efforts, mais je ne vais pas changer totalement non plus. Les miracles, c’est seulement dans les Disney mon ange. Je veux juste afficher plus de sourire que de larmes sur ton joli minois » tout en lui souriant avec taquinerie. Après tout, Elijah n’allait pas changer du jour au lendemain. Il n’allait pas se montrer plus délicat dans ses paroles lorsqu’ils parlaient de sexe, il ne s’arrêtera pas de jouer avec elle, même en public, il continuera à lui tenir tête lorsqu’il pensera qu’elle va trop loin et redevenir professionnel et distant quand ils se feront la gueule. Elijah restait Elijah. Il lui promettait juste de faire en sorte de maintenir ce sourire qu’elle avait souvent avec lui et de ne plus la faire souffrir comme il l’avait déjà trop fait.

En tout cas, le journaliste ne savait pas ce qu’il avait pu faire pour qu’elle tombe amoureuse de lui. Après tout, combien de femmes lui auraient souhaiter tout le malheur du monde après ce qu’il lui avait fait ?! Il se mit à rire à sa réponse « Je crois bien mademoiselle » avant de se montrer un peu plus sérieux. Il avait peut-être fini par changer sur certains points, au contact de Madison, et cela avait changé la donne entre eux deux. Un sourire plus doux se glissa sur ses lèvres « Parfait ! Parce que je n’en ai pas non plus. J’avance à l’aveugle. On avance à l’aveugle, alors on profite juste du moment présent. Pas de projet et on voit ce que ça donne » et se pencha pour l’embrasser, comme pour sceller cet accord entre eux deux. Pas de prise de tête. Il se recula et changea radicalement de conversation, réfléchissant en se demandant ce qui serait le plus exaltant…

« Maddy, mon ange, mon cœur, ma belle, je crois que ce n’est pas une si bonne idée que ça finalement cet article en duo… » et tourna la tête vers la belle brune « Et tu peux me dire pourquoi c’est moi qui saute en premier ?! » en jetant un regard dans le vide qui lui remonta l’estomac. Il ferma les yeux, inspira profondément, et ajouta « Si je meurs et que tu te retrouves à faire le tri dans mes effets personnels, surtout, ne te fâche pas pour les photos de ton shooting que j’ai récupéré. La curiosité a eu raison de moi » et se lança dans le vide en criant un « Whouhou ! » tout en voyant le sol se rapprocher, puis remonta, puis redescendit, jusqu’à ce que la corde se stabilise. Il laissa les organisateurs lui retirer l’équipement et du bas, porta ses mains à ses lèvres « C’est génial Maddy ! » et se hâta pour la rejoindre en haut du pont alors qu’elle se préparait à en faire de même « Tu vas voir, tu vas adorer » tout en l’embrassant rapidement et l’accompagna jusqu’au bord, et vérifia son équipement, comme pour se rassurer davantage lui qu’elle, et releva son regard sur la jeune femme « Ça va ? Pas trop la trouille ? ».