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LE TEMPS D'UN RP

"Il n'y a qu'une personne qui me donne l'impression d'avoir des ailes et de planer, et c'est toi." - Ft Charly

Charly
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Charly
Sam 19 Nov - 19:26

Judy Freeman
J'ai 34 ans ans et je vis à Seattle, Pays. Dans la vie, je suis professeur. J'enseigne l'art à des lycéens et je m'en sors moyen. Sinon, grâce à ma malchance, je suis célibataire et je le vis plutôt très mal.

Fille unique, petit trésor de ses parents, Judy n'a pas vraiment coupé le cordon. Elle passe régulièrement les voir. Sa mère est l'une de ses plus proches amies. Judy a grandi dans un foyer plein d'amour, entre ses peluches et ses amis imaginaires. Elle adorait jouer à la maitresse, mais aussi la peinture, le dessin... la voie était toute tracée. Professeure. Aujourd'hui, elle enseigne, elle aime ça, même si clairement les gosses qu'elle a en classe lui font passer l'envie d'en avoir à elle. Pas très organisée, tête en l'air, souvent à côté de la plaque, elle pratique beaucoup l'autodérision. Côté vie sentimentale, elle cherche désespérément un homme qui tombera amoureux d'elle. Elle en veut toujours à son ex, six ans plus tard.  
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Judy avait sourit avec douceur. « -il a aussi vu ta présence et ton soutien quand ma mère est décédée. Et il sais parfaitement que je souffre plus de ton absence que du passé. » Ils en avaient longtemps parlé, un soir où son père avait osé poser des questions. Aujourd’hui, Judy savait qu’il n’en voulait pas à Caleb. C’était leur histoire. Elle était plus complexe que certaine. Le sourire de Judy s’étira un peu plus encore : « -je sais Caleb… je sais. » elle n’avait pas envie qu’il passe son temps à la protéger de tout. Elle avait compris. Des efforts avaient été fait des deux côtés. « -ou là… C’est pas terrible pour tes patients ça non ? Si tes pensées s’égarent… » elle la taquinait bien entendu.

Durant toute la journée, elle n’avait fait que penser à lui. Son sourire ne l’avait pas quitté. Elle était heureuse qu’ils se soient enfin retrouvé. Peut être qu’un jour elle irait dire merci à Paul. Au soir, elle appela Caleb afin de voir avec lui le programme de la soirée. Il était déjà tard. Peut être qu’il avait seulement envie de rentrer et de se coucher. « -tu es sur ? » demanda Judy avant d’ajouter : « -oui justement… penses à ton confort et ta fatigue d’abord. Je comprends parfaitement que tu es besoin de repos. On se rattrapera demain. » elle mourrait d’envie de le voir, de le remercier mille fois pour la surprise, de passer la nuit dans ses bras. « -non je ne suis pas en pyjama. Même si je pensais que tu appellerais plus tôt, je dois bien l’avouer. » un hochement de tête même s’il ne pouvait pas le voir : « -d’accord, je t’attends. » elle ne lui avait pas dit je t’aime, simplement pour ne pas faire copier-coller.

Dix minutes plus tard, il n’était pas arrivé. Il y avait peut être de la circulation. Une demi-heure plus tard, elle se dit qu’il lui avait peut être dit qu’il sortait alors qu’il était encore dans son bureau. Au bout de trois quart d’heure elle appela. Messagerie. Elle appela à nouveau. Encore et encore… Jusqu’à ce qu’une voix qui n’était pas celle de Caleb lui réponde : « -excusez-moi, mais vous êtes ? » demanda Judy qui sentit son estomac se contracter. Quelque chose clochait. A mesure que l’ambulancier lui expliquait les choses, elle se sentait pâlir. Elle chercha en tâtonnant le fauteuil le plus proche afin de ne pas tomber. Elle remercia l’homme au téléphone et raccrocha, laissant son bras redescendre avec lenteur… Son père qui avait baisser le son de la télé durant l’appelle l’observa : « -Caleb a eut un accident de moto… » souffla Judy livide. Elle était incapable de bouger. « -prends ta veste, je t’emmène à l’hôpital. » lança son père qui prenait la sienne. « -Judy ? » demanda t il alors qu’elle ne bougeait toujours pas. « -Judy ! » il venait de lancer le fameux Judy qui la sortait de ses rêves ou la faisait sursauter, lui ramenant les pieds sur terre. « -viens ! On y va. » sonné par la nouvelle, elle enfila sa verse comme un automate. Elle resta silencieuse tout le long du trajet, tordant ses mains entre elles. Une fois devant les portes des urgences, elle fut incapable de rentrer. "-je... je lui ai pas dis que je l'aimais... et si... je veux pas le perdre... je peux pas le perdre..." Son père l'attira à lui et lui souffla: "-je suis là. ça va aller d'accord? Il sais que tu l'aimes et il va se battre pour ça. Je te le promets."

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Manhattan Redlish
Sam 19 Nov - 20:16

Caleb Hamilton
J'ai 38 ans ans et je vis à Seattle, Etats-Unis. Dans la vie, je suis entremetteur et je m'en sors très bien. Sinon, grâce à ma chance, je suis en couple et je le vis plutôt très bien.

Caleb a vu le jour et a grandi dans le quartier défavorisé de South Park, à Seattle.  Il s’est toujours considéré comme un privilégié dans le quartier. Son père n’était pas parti chercher un paquet de cigarette à sa naissance, pour ne plus jamais revenir, et sa mère ne cumulait pas trois emplois pour subvenir à leurs besoins. Il avait grandi dans une famille aimante, passant ses dimanches à jouer au baseball avec son père dans le jardin. Cela lui permis d’obtenir une bourse pour étudier la psychologie à l’Université, jusqu’à ce qu’il ne se blesse à l’épaule à sa quatrième année. Ses excellents résultats lui permirent de maintenir sa bourse, et il décrocha son diplôme. Il exerça un moment en tant que thérapeute en Californie à l’issue de ses études supérieures. Finalement, il prit conscience que la problématique récurrente de ses patients, c’était l’amour. Ils souffraient de chagrin d’amour ou encore se sentaient seuls, d’autres n’y croyaient plus, alors que certains espéraient encore, allant de déception en déception. Il décida donc de créer sa société , devenant une espèce de Dr. Love, comme Will Smith au cinéma, mais cette fois-ci, à Seattle.  
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Caleb avait l’impression de revenir à l’adolescence lorsqu’ils évoquaient le père de Judy. Cet homme imposant par sa carrure et son autorité naturelle. Celui qui l’avait jugé à la simple couleur de sa peau lors de leur première rencontre. Finalement, cet homme-là avait fini par l’accepter, de telle sorte qu’il avait également accepté son éloignement et sa séparation avec Judy, sans lui en tenir rigueur ou éprouver une rancœur à son encontre. Il fut donc soulagé d’entendre les paroles de la jeune femme, resserrant son emprise sur sa cuisse « C’est terminé maintenant. Tu ne souffriras plus de mon absence. Je ne vais nulle part ». C’était une promesse implicite qu’il lui faisait en cet instant. Ils avaient trop souffert de cet éloignement, de leur séparation. C’était terminé. Maintenant, le beau brun serait là pour elle. Hors de question de la laisser. Hors de question de lui faire du mal à nouveau. Elle le savait et il lui sourit en entendant ces mots. Il se mit ensuite à rire doucement « Tant que je reste impassible devant eux, ils n’en sauront rien. Ça sera notre petit secret à tous les deux ». Et comme prévu, elle avait envahi chacune de ses pensées, sans que cela altère son travail ou ses conseils avisés pour ses patients.

Ce fut encore une longue journée qui venait de se clôturer pour le thérapeute qui savait qu’il pouvait malgré tout être appelé au beau milieu de la nuit pour venir en soutien auprès de patients fragiles. Cela faisait deux nuits qu’il passait à l’hôpital, et il le sentait, il se languissait de la fin de semaine. Pour autant, Caleb n’avait pas envie de rentrer dans son appartement vide et souhaitait voir la jolie rousse qui l’appela aussitôt après son message « Je peux résister encore une heure ou deux. Tu m’as manqué toute la journée » répliqua-t-il un sourire aux lèvres « Je suis désolé. Sincèrement désolé. Je ne pensais pas finir aussi tard… Mais promis, je saurais me rattraper… Ce week-end » et réprima un bâillement « J’arrive » et prononça ces trois petits mots avant de raccrocher. Comme s’il sentait que ça serait peut-être la dernière fois qu’il les prononcerait…

La route était humide ce soir-là et il avait évité de peu la voiture au carrefour, finissant sa course dans une voiture garée sur le bas coté et qui bipa aussitôt à l’impact. Quant à Caleb, il fut brutalement éjecté sur le trottoir quelques mètres plus loin. Il ne trouva pas la force de retirer son casque. Il avait du mal à respirer. Son corps lui faisait mal et ses seules pensées allaient à Judy… Et sa famille… Puis ce fut le noir complet. Il fut emmené en urgences à l’hôpital de Seattle et ce fut avec effroi que les infirmières découvrirent Caleb sous le casque. Son arrivée à l’hôpital était récente, mais ça restait l’un des leurs.


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Manhattan Redlish
Sam 19 Nov - 20:20

Paul Harrison
J'ai 36 ans ans et je vis à Seattle, Etats-Unis. Dans la vie, je suis médecin urgentiste et je m'en sors très bien. Sinon, grâce à ma malchance, je suis divorcé et je le vis plutôt mal.


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Paul était en pause dîner depuis quelques minutes lorsque son bipper s’agita à sa ceinture. Un regard pour le code et jeta son repas dans la première poubelle alors qu’il se précipitait en toute hâte jusqu’aux urgences « Est-ce que sa petite-amie a été contactée ? » demanda Paul qui venait d’arriver « Oui, on l’a eu au téléphone. Elle ne devrait pas tarder » « Il ne tiendra pas jusqu’à son arrivée. On doit l’emmener faire une IRM au plus vite. Vous pouvez déjà réserver un bloc et demander à Toby de se préparer ». Caleb fut alors emmené faire son IRM qui confirma les craintes de son confrère qui l’emmena au bloc aussitôt. Le thérapeute avait un traumatisme crânien, une côte brisée qui avait perforé le poumon droit et la colonne vertébrale était atteinte. Caleb disparu derrière les portes battantes où patienta Paul qui revint au service des urgences pour annoncer la nouvelle à Judy… Il la chercha du regard et la trouva dehors, devant les portes des urgences. Les mains sur les hanches, il l’observa et poussa un long soupir, avant de faire de long pas jusqu’à la jeune femme « Bonsoir Judy… » et regarda l’homme à ses côtés, lui tendant la main « Vous devez être son père. Enchanté. Je suis le Dr. Paul Harrison et je suis le médecin de Caleb depuis son arrivée ».

Un regard pour la jeune femme « On rentre à l’intérieur » et tendit le bras jusqu’à la petite-amie de son confrère et ils entrèrent dans le hall des urgences. Paul fit signe à une des infirmières « Shannon, tu peux aller nous chercher trois cafés s’il te plaît ». Cette dernière regarda tour à tour la femme et le médecin. Elle n’avait pas besoin de s’interroger sur qui elle était. Elle se hâta donc pour aller chercher trois cafés pendant que Paul invitait Judy à prendre place sur des fauteuils « Caleb a été éjecté de sa moto d’après la police. Il est actuellement au bloc et les chirurgiens s’occupent de lui ». Il remercia l’infirmière et garda le café entre ses mains « Il a une commotion cérébrale, un poumon perforé, une cote brisée et je crains que la moelle épinière soit également touchée… Il y a sûrement d’autres séquelles, mais ils le verront en l’opérant ». Un soupir et un regard désolé pour la famille « Est-ce que vous avez appelé sa famille ? » demanda-t-il d’une voix pleine de sollicitude et qui manquait d’optimisme pour la suite des évènements « Ça serait bien qu’elle vienne » et ajouta « Je pense qu’il est nécessaire de s’attendre au pire Judy… » « Dr. On a besoin de vous. Un patient de 50 ans s’est empalé sur un tuyau » « J’arrive » et se tourna vers la jeune femme « Je suis là si tu as besoin ».


Charly
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Sam 19 Nov - 20:54

Judy Freeman
J'ai 34 ans ans et je vis à Seattle, Pays. Dans la vie, je suis professeur. J'enseigne l'art à des lycéens et je m'en sors moyen. Sinon, grâce à ma malchance, je suis célibataire et je le vis plutôt très mal.

Fille unique, petit trésor de ses parents, Judy n'a pas vraiment coupé le cordon. Elle passe régulièrement les voir. Sa mère est l'une de ses plus proches amies. Judy a grandi dans un foyer plein d'amour, entre ses peluches et ses amis imaginaires. Elle adorait jouer à la maitresse, mais aussi la peinture, le dessin... la voie était toute tracée. Professeure. Aujourd'hui, elle enseigne, elle aime ça, même si clairement les gosses qu'elle a en classe lui font passer l'envie d'en avoir à elle. Pas très organisée, tête en l'air, souvent à côté de la plaque, elle pratique beaucoup l'autodérision. Côté vie sentimentale, elle cherche désespérément un homme qui tombera amoureux d'elle. Elle en veut toujours à son ex, six ans plus tard.  
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La journée avait été longue. Judy ne s’était pas beaucoup arrêtée dans son travail. Elle avait passé le plus clair de son temps à peindre. Tyler était passé faire une petite visite. Ils avaient prit un café et lorsqu’il avait vu les miroirs, un sourire en coin c’était affiché sur ses lèvres. Il avait posé des questions, Judy avait répondu que c’était un cadeau de Caleb. D’autres questions avaient suivi, forcement. Alors elle avait avoué qu’ils étaient de nouveau ensemble. Que c’était vraiment récent puisque ça datait de la veille. Elle évoqua Paul et ses mots. Tyler lui fit part de sa joie de les savoirs à nouveau en couple. Qu’ils méritaient d’être heureux. Ensemble.

Judy avait attendu avec patience le message ou l’appel de Caleb, le soir venu. Il avait eu lieu vers les 22 heures. « -toi aussi tu m’as manqué. » avait elle répondu avant d’accepter de passer la soirée ensemble, chez lui. « -c’est rien ne t’en fais pas. » elle voulait le rassurer. Elle comprenait l’importance de son travail. Alors elle était descendue l’attendre dans le salon. Elle avait attendu et encore attendu. Puis elle avait appelé, appelé jusqu’à ce que ce soit un autre homme qui décroche. Là se fut le choc. Caleb avait eut un accident de moto. Heureusement, elle n’était pas seule. Son père était là pour la secouer un peu et l’emmener jusqu’aux urgences.

Arrivée devant les portes, elle fut incapable d’entrer. Et si elle le perdait ? Si lui aussi mourrait ? Elle serait incapable de s’en remettre. A nouveau la présence de son père fut bénéfique et elle se raccrocha à ses paroles douces et rassurantes. Et puis elle posa son regard sur l’homme en blouse blanche qui approchait. C’était Paul. Elle ne parvint pas à articuler trois mots. Toujours dans espèce d’état de choc, elle avait la sensation d’être hors de son corps. Judy se laissa guider par son père et Paul, prit place sur l’un des sièges sans qu’on l’invite à le faire. Elle avait besoin de s’asseoir pour ne pas tomber. Elle ferma les paupières aux premiers mots de Paul concernant l’état de Caleb. Son père passa un bras autour de ses épaules, alors que Judy venait de serrer les mains sur le tissu de sa veste. Elle ouvrit les yeux, les levant vers les néons pour éviter que ses larmes ne coulent et souffla : « -je vais le faire… » oui, elle devait passer ces appels… Puis elle fit un non de la tête, encore et encore. Non, elle ne pouvait pas le perdre. Il lui avait promis qu’il était là, qu’il n’allait nulle part. Elle regarda Paul partir, ne répondant rien.

Judy prit quelques minutes pour pleurer. Elle s’effondra dans les bras de son père. Elle aurait dû dire à Caleb de prendre un taxi. Elle avait bien entendu qu’il tombait de fatigue. Elle s’en voulu terriblement. Puis elle inspira et expira avec lenteur, comme lui conseillait son père avant de hocher la tête. Oui, elle devait appeler Elen et Trish. Elle prit son téléphone, les mains tremblantes et chercha dans ses contacts. Elle appelle Trish en premier. « -Trish… je… Je sais qu’il est tard… non, ça va pas… je… » puis la douleur prenant le dessus elle dit : « -laisses moi parler ! » Trish arrêta avec ses questions et écouta avec attention ce que Judy avait à lui annoncer : « -Caleb a eut un accident. En moto. Il devait passer me chercher en sortant du travail. Et… je suis aux urgences. On vient de me dire que c’était… » elle se pinça les lèvres, sa voix se brisa et elle poursuivit en pleurant : « -Il a une commotion cérébrale, un poumon perforé, une cote brisée et ils pensent que la moelle épinière est peut être également touchée… Il y a sûrement d’autres séquelles… il est au bloc… » Trish pleurait au téléphone. « -ils ont également dit qu’il fallait s’attendre au pire… » elle renifla et porta sa main libre devant ses lèvres. « -je… d’accord… très bien. Je ne bouge pas… » Trish raccrocha. Elle se chargeait d’appeler ses parents.

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Sam 19 Nov - 21:18

Paul Harrison
J'ai 36 ans ans et je vis à Seattle, Etats-Unis. Dans la vie, je suis médecin urgentiste et je m'en sors très bien. Sinon, grâce à ma malchance, je suis divorcé et je le vis plutôt mal.


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Annoncer des complications, une probable fin funeste ou encore le décès d’un patient… Tout ça faisait parti du quotidien de Paul. Cela faisait plus de dix ans qu’il travaillait au service des urgences, et il n’en changerait pour rien au monde, sauf ce soir. Oui, ce soir, il aurait aimé ne pas être le médecin de son confrère et annoncer la nouvelle à Judy. L’accident aurait pu tuer son petit-ami sur l’instant. Par miracle, il s’était accroché à la vie jusqu’à son arrivée aux urgences, et le médecin avait comme la sensation que c’était sûrement la jeune femme qui le tenait en vie, ou plutôt les sentiments qu’il avait pour elle. La jeune femme avait les larmes aux yeux et il n’imaginait même pas son état si Caleb venait à succomber à ses blessures… Il lui demanda de prévenir la famille, puis il fut appelé pour s’occuper d’un autre patient. Ce fut à contrecœur que le médecin délaissa la famille de son patient. Au fur et à mesure du temps qui s’écoulait, Paul voyait la famille de son patient arriver. La ressemblance était relativement frappante et surtout cet air désemparé qui s’affichait sur leurs visages… Il confia son patient à son confrère et revint vers Judy « Bonsoir. Vous devez être la famille de Caleb ? » « Je suis sa mère, voici mon époux, sa sœur ainsi que son mari et leurs enfants » répliqua Ellen en présentant tour à tour chacun des membres. Paul hocha lentement de la tête « Je suis le Dr. Harrison et c’est moi qui ait pris en charge votre fils à son arrivée aux urgences » « Est-ce qu’il va s’en sortir ? » demanda sœur jumelle, paniquée à l’idée de perdre son frère.

Paul dirigea son regard sur la petite-amie de son patient, puis regarda tour à tour chacun des membres de la famille « Son pronostic vital est engagé. Comme je l’ai dit à Judy, il faut se préparer au pire… ». Il entendit la question de Trish « Vous vous connaissez tous les deux ? » et le médecin répondit aussitôt « Nous nous sommes rencontrés il y a longtemps de ça » et se reconcentra sur les parents de Caleb « L’attente sera longue. J’ai eu un appel du bloc. L’opération pourrait bien durer plus de six heures. Vous pouvez rester là ou rentrer chez vous et on vous appellera » et ajouta « Même si je sais que généralement, la famille préfère rester à proximité ». Un regard pour Judy « Tu sais où me trouver si besoin, si tu veux parler » tout en posant sa main sur l’épaule de cette dernière. Il s’éloigna en entendant Trish s’effondrer en pleurs sur un des sièges.

Plusieurs fois, Paul fit des aller-retour entre ses patients et la famille de Caleb, jusqu’au moment où le chirurgien sortit pour venir à sa rencontre « La famille est là ? » et le médecin désigna le petit groupe au fond de la salle « Il s’en est sorti ? »… Paul s’avança jusqu’à la famille, le visage grave et à sa venue, un silence se fit entendre. La conversation en cours s’arrêta aussitôt pour laisser parler le médecin « Caleb est sorti du bloc. D’après le chirurgien, il s’est accroché à la vie comme jamais ! » et jeta un coup d’œil à Judy en disant cela, puis reprit « Toutefois, il ne sait pas quand il se réveillera et s’il se réveillera… La moelle épinière a été touchée également. Ça veut dire que si Caleb ouvre les yeux, il passera les prochains mois dans un fauteuil le temps que ça colonne se cicatrise et qu’il réapprenne à marcher… Je suis désolé ». La seule nouvelle positive était qu’il était encore en vie, mais la suite allait être difficile.


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Sam 19 Nov - 21:54

Judy Freeman
J'ai 34 ans ans et je vis à Seattle, Pays. Dans la vie, je suis professeur. J'enseigne l'art à des lycéens et je m'en sors moyen. Sinon, grâce à ma malchance, je suis célibataire et je le vis plutôt très mal.

Fille unique, petit trésor de ses parents, Judy n'a pas vraiment coupé le cordon. Elle passe régulièrement les voir. Sa mère est l'une de ses plus proches amies. Judy a grandi dans un foyer plein d'amour, entre ses peluches et ses amis imaginaires. Elle adorait jouer à la maitresse, mais aussi la peinture, le dessin... la voie était toute tracée. Professeure. Aujourd'hui, elle enseigne, elle aime ça, même si clairement les gosses qu'elle a en classe lui font passer l'envie d'en avoir à elle. Pas très organisée, tête en l'air, souvent à côté de la plaque, elle pratique beaucoup l'autodérision. Côté vie sentimentale, elle cherche désespérément un homme qui tombera amoureux d'elle. Elle en veut toujours à son ex, six ans plus tard.  
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Judy ne parvenait pas à sortir de cet état de torpeur. Elle était là sans l’être. Comme si une partie d’elle-même s’était envolée vers Caleb. Pour être près de lui, pour l’obliger à se battre et à rester en vie. En attendant l’arriver de la famille de Caleb, elle posa ses coudes sur ses genoux et fit une chose qu’elle faisait rarement. Elle se mis à prier. Je vous en supplie là-haut, laissez le moi. Vous en avez déjà des tas de personnes bien. Vous avez déjà prit ma mère, ne prenez pas l’homme que j’aime. Je vous en supplie… Elle n’avait pas la moindre idée de l’efficacité de sa prière mais c’était la seule chose qu’elle pouvait faire pour le moment. Son père était là, présent et silencieux. Une main dans son dos, il la soutenait à sa façon. Judy se leva lorsqu’elle vit entrer Trish et le reste de la famille. Ellen se précipita vers elle, entourant son visage de ses deux mains : « -mon petit poussin… merci d’avoir appelé. » et elle la serra dans ses bras à la manière des mères pleines d’amour. Judy ne put retenir ses larmes une nouvelle fois, elle avait trop peur, trop mal.

Sam la serra également dans ses bras, tout comme Trish. « -je suis désolée… » souffla Judy en larmes. « -de quoi ? Tu n’y ai pour rien… » répondit la jumelle de Caleb. « -il était fatigué, j’aurais dû lui dire de prendre un taxi ou de dormir à l’hôpital. » répondit Judy pleine de remords. « -non, non, c’est pas ta faute ma belle. » avait répondu Trish en la serrant dans ses bras une nouvelle fois. En reculant, Judy réalisa qu’elle n’avait présenté son père. Ce qu’elle fit rapidement, avant que Paul ne vienne parler à tout le monde. Elle écouta les bras croisés autour d’elle-même, la main de son père sur son épaule. Un léger hochement de tête et elle se laissa à nouveau tomber dans le fauteuil. Le mari de Trish rentra avec les enfants. Six heures c’était long… « -tu peux rentrer papa… je te donnerais des nouvelles dès que j’en ai. » Richard hocha la tête, hésita mais Judy insista sur le fait qu’elle n’était pas seule.

Six heures d’angoisse, de larmes, de peur. « -vous deviez-vous voir ? » demanda Trish plus pour faire la conversation qu’autre chose. Judy hocha la tête alors qu’Ellen et Sam écoutait également. « -on s’est vu lundi. Et hier aussi… Et… et on avait décidé de se remettre ensemble. » à nouveau elle se remit à pleurer. « -alors il va se battre ma chérie. Mon fils est fort et en bonne santé. Alors il va s’en sortir. » Ellen semblait bien plus confiante que tout le monde. Femme forte, mère aimante, elle restait droite face à tout cela. Judy avait déjà beaucoup d’admiration pour cette femme, mais son attitude renforça ce sentiment.

Judy parvint à trouver une petite heure de sommeil, dont elle s’était réveillée en sursaut. En rêve elle avait vu Caleb qui s’éloignait. Elle l’avait appeler à s’en casser la voix. Avait saisit sa main pour le retenir. Elle s’était vu entourer son visage de ses mains, avant sentit sa peau froide sous ses doigts. Elle lui avait interdit de partir, lui avait répété encore et encore que ça n’était pas son heure. Qu’elle avait également besoin de lui. Elle était encore troublée de ce rêve lorsque Paul s’avança vers eux pour leur donner des nouvelles. Un soulagement immense envahit Judy quand il annonça que Caleb était vivant. Puis elle porta sa main devant sa bouche. En fauteuil… si il se réveillait… « -pardon… » souffla la jeune femme avant de prendre ses jambes à son cou et de fuir vers la sortie. Elle avait besoin d’air. Le souffle court, elle était en pleine crise de panique.

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Manhattan Redlish
Sam 19 Nov - 22:19

Paul Harrison
J'ai 36 ans ans et je vis à Seattle, Etats-Unis. Dans la vie, je suis médecin urgentiste et je m'en sors très bien. Sinon, grâce à ma malchance, je suis divorcé et je le vis plutôt mal.


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En plus de dix ans de carrière, Paul avait assisté aux bonnes nouvelles, comme aux mauvaises. Il avait également été témoin de ces longues heures d’attente où le temps était comme suspendu pour les proches. Soudainement, la Terre s’arrêtait de tourner pour eux. Durant ces quelques heures où leur proche était entre la vie et la mort, plus rien n’avait d’importance, plus rien n’existait, et chacun avait sa manière de gérer cette attente de la sentence finale. Il y avait ceux qui pleuraient toutes les larmes de leurs corps jusqu’à ce qu’ils n’en puissent plus. Il y avait ceux qui se mettaient en colère, frappant contre la machine à café ou le mur, ou s’en prenait aux infirmières parce qu’ils n’avaient pas de réponses. Paul aimait ceux qui riaient aux souvenirs nostalgiques de la personne qui se trouvait de l’autre côté des portes battantes. Puis il y avait ceux qui faisaient comme Judy, qui priaient. Paul appelait cela le dernier espoir. Lorsqu’au fond d’eux, il savait que la survie de ce proche relevait sûrement du miracle, alors il faisait appel à ce faiseur de miracles que l’on appelle Univers, Allah ou encore Dieu. Les croyants se rendaient à la Chapelle de l’Hôpital et les désespérés le faisaient ici, dans cette salle d’attente au silence presque pesant. Paul n’avait jamais vu cette force supérieure tenir un bistouri, mais il l’avait vu faire des miracles entre ces murs, et il espérait, pour cette famille, que Caleb en soit un cette nuit…

Pourtant, en entendant le chirurgien lui faire ses observations sur le cas de Caleb, le médecin comprit que Dieu, ou peu importe le nom qu’on voulait bien lui donner, avait écouter les prières de la jeune femme, mais qu’il ne pouvait pas non plus résoudre tous les problèmes… Donc, d’un pas lent et le visage fermé, Paul s’approcha de la famille du patient et expliqua que ce dernier avait survécu. Le soulagement s’afficha sur tous les visages, mais il ne fut que de courte durée. La suite était pessimiste. Il fallait encore qu’il se réveille, et si ça se produisait, ce qui n’était pas certain, il porterait les séquelles de son accident durant plusieurs mois… Ce fut la nouvelle de trop pour Judy qui quitta l’hôpital en toute hâte. La sœur jumelle s’effondra en pleurs dans les bras de son père, et la mère de Caleb ne put retenir davantage ses larmes également. Paul hésita un instant et rejoignit Judy dehors, d’un pas tranquille, à son image. Il s’approcha d’elle, posa sa main dans son dos et le caressa « Respire Judy. Profondément » et ajouta « Pour le chirurgien, sa survie relève du miracle. Il s’est accroché à la vie pour toi, pour vous tous. Le chemin va être dur et semé d’embûches, mais il va avoir besoin de toi, de tous ses proches. Il ne pourra plus pratiquer de sport, il ne pourra plus gravir les marches. Il va être désemparé à son réveil » s’il se réveille « Il va être en colère, désemparé. Il va sûrement te repousser également, mais tu vas devoir résister et lui faire entendre raison. Ça va être une année difficile…Mais le chirurgien est confiant. S’il se réveille, il est pratiquement certain de le revoir marcher d’ici deux ans. Certains parviennent également à déjouer les pronostics et se libère du fauteuil avant » et prit place en face d’elle « Regarde-moi ! Tu vas avoir envie de baisser les bras, de le quitter sûrement aussi, parce que ça sera trop dur, mais tout ira bien. Vous allez vous en sortir », puis la serra dans ses bras « Pleure. Tu en as besoin. Personne ne nous regarde ».


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Dim 20 Nov - 11:00

Judy Freeman
J'ai 34 ans ans et je vis à Seattle, Pays. Dans la vie, je suis professeur. J'enseigne l'art à des lycéens et je m'en sors moyen. Sinon, grâce à ma malchance, je suis célibataire et je le vis plutôt très mal.

Fille unique, petit trésor de ses parents, Judy n'a pas vraiment coupé le cordon. Elle passe régulièrement les voir. Sa mère est l'une de ses plus proches amies. Judy a grandi dans un foyer plein d'amour, entre ses peluches et ses amis imaginaires. Elle adorait jouer à la maitresse, mais aussi la peinture, le dessin... la voie était toute tracée. Professeure. Aujourd'hui, elle enseigne, elle aime ça, même si clairement les gosses qu'elle a en classe lui font passer l'envie d'en avoir à elle. Pas très organisée, tête en l'air, souvent à côté de la plaque, elle pratique beaucoup l'autodérision. Côté vie sentimentale, elle cherche désespérément un homme qui tombera amoureux d'elle. Elle en veut toujours à son ex, six ans plus tard.  
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Il était vivant. Paul venait de dire que Caleb avait survécu aux longues heures d’opération. C’était un tel soulagement d’entendre ça. Il était vivant… Elle remercia intérieurement sa mère. Elle lui conférait bien plus de pouvoir qu’à dieu. Elle l’imaginait avoir intercepté Caleb en chemin, le poussant à revenir sur terre à grand coup de pieds s’il le fallait. Le reste de la phrase de Paul amplifia la douleur que la jeune femme ressentait. Si il se réveillait… Paralysé… Fauteuil roulant… Il y avait encore tant de chose incertaine. Il était vivant. Non, il respirait. C’était différent. Complètement différent. Judy eut soudainement la sensation de suffoquer, elle avait besoin de sortir d’ici, d’air frais. Elle s’écrasa contre un mur, incapable de contrôler sa respiration, incapable de se calmer. Lentement, en pleure elle se laissa glisser jusqu’au sol. Un sursaut en sentant une main dans son dos.

C’était Paul. Elle suivit son conseil, se concentra sur sa respiration. Elle devait se calmer. Judy posa ses fesses au sol, le dos contre le mur. Elle inspira, expira avec lenteur avant de regarder Paul à travers ses larmes. « -t’es pas censé me remonter le moral ?! » l’engueula Judy au désespoir. « -tu crois quoi ? Que j’ai pas compris ce que veut dire moelle épinière touchée ? » réflexe certes débile mais humain, elle avait besoin d’évacuer sa rage et surtout son impuissance face à tout ça. « -pardon.. pardon… » souffla Judy en cachant son visage. « -je sais tout ça… » bien sur qu’elle avait conscience que Caleb allait la repousser, encore une fois. Qu’il verrait de nouveau par là un moyen de la protéger. Elle fixa Paul de ses yeux plein de larmes. Lui faire entendre raison ? Oh mais cette fois ci elle ne laisserait pas les choses se passer ainsi. Elle allait s’enchainerait à Caleb s’il le fallait. Ils venaient de se retrouver, elle ne le perdrait pas. Fauteuil roulant ou difficulté en vue. Elle ne le laisserait pas tomber. Elle l’aimait bien trop pour ça.

A nouveau elle cacha son visage entre ses mains. Puis elle chassa ses larmes, renifla un coup avant de regarder Paul comme il le lui avait demandé : « -je ne le quitterais pas. On vient tout juste de se retrouver… » Dans les bras de Paul, elle se remis à pleurer tout ce qu’elle pouvait. C’était maintenant qu’elle devait le faire. Parce qu’ensuite, elle devrait être forte. Forte pour deux. Et il était hors de question qu’elle ne soit pas à la hauteur. Lorsque Paul se détacha, elle expira avec lenteur avant de se relever. « -merci… » souffla t elle chassant de nouveau ses larmes. « -est ce que tu… est ce que tu pourras me laisser ton numéro ? Je dirais pas qu’on se connait mais… est ce que je… enfin si j’ai besoin d’un conseil de quelqu’un qui s’y connait… » elle ne voulait surtout pas qu’il s’imagine quoi que se soit. « -et puis tu connais Caleb et tu l’apprécies alors… » elle se pinça le nez avant d’ajouter : « -merci pour tes mots d’hier… tu as raison… on a perdu trop de temps… et ce soir… et ce soir je suis à ça de le perdre… » elle montra un petit rien entre ses doigts. « -tu sais quand on pourra le voir ? » demanda t elle en passant les portes pour rejoindre la famille de Caleb.

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Dim 20 Nov - 12:10

Paul Harrison
J'ai 36 ans ans et je vis à Seattle, Etats-Unis. Dans la vie, je suis médecin urgentiste et je m'en sors très bien. Sinon, grâce à ma malchance, je suis divorcé et je le vis plutôt mal.


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La fuite soudaine de Judy était légitime. Caleb était peut-être envie, mais pas tiré d’affaire pour autant, et si jamais il parvenait à se réveiller, le plus dur serait à venir. De ce qu’il pouvait savoir de son confrère, ce dernier n’allait pas accepter d’être enfermé dans un fauteuil… D’un pas tranquille, Paul rejoignit la jeune femme à l’extérieur et exposa toutes les adversités qu’elle allait rencontrer. Elle s’énerva et il ne le prit pas personnellement. C’était sa manière à elle de gérer tout ça « Non. Je suis là pour te confronter à la réalité. Ce soir ne sera pas le dernier soir où tu vas pleurer. Ce qui va suivre sera difficile Judy ». Paul voulait la préparer à l’avenir « Si son corps réagit bien, dans un an, il pourrait bien remarcher à nouveau. Peut-être avec une canne, mais il se tiendra debout ». Le chirurgien n’était pas défaitiste concernant son handicap. Ce qui préoccupait davantage Paul et son confrère, c’était de savoir s’il allait parvenir à se réveiller. Un sourire se glissa sur les lèvres de Paul en l’entendant s’excuser « Ne t’excuses pas. Je suis aussi là pour ça » répliqua-t-il.

Paul lui demanda de lever ses yeux sur lui et hocha de la tête « L’accident vient peut-être vous rappeler que la vie est courte et que tout peut disparaître du jour au lendemain, alors il faut en profiter ». Cela faisait écho aux paroles qu’il avait prononcé la veille au soir. Ils se tournaient autour depuis trop longtemps. L’accident était la preuve qu’il ne fallait pas toujours donner du temps au temps, mais profiter de la vie comme elle vient. Il la serra dans ses bras pour qu’elle pleure librement, une fois encore, parce qu’après, elle allait devoir rester forte pour Caleb. Il se recula et lui sourit « Je t’en prie » et se mit à sourire « Tu bafouilles souvent comme ça ? » et ajouta « Je me doute que tu ne me demandes pas mon numéro pour aller dîner au restaurant. Puis mon cœur est déjà pris par Shannon. Désolé » et lui fit un clin d’œil avant de lui tendre sa carte après avoir inscrit son numéro personnel à l’arrière « Je suis disponible jour et nuit si besoin ». Il posa sa main sur celle de Judy « S’il s’accroche à la vie comme ça, c’est pour toi. Fais-lui confiance, il va s’en tirer » et se releva, retournant ainsi dans le hall de l’hôpital « Je peux te faire installer un lit de camp à côté du sien si tu le souhaites. Pour les autres, ils peuvent juste passer le voir quelques minutes. Normalement, on devrait attendre demain, mais je vais voir pour faire une exception » rétorqua-t-il en posant sa main dans le haut de son dos, puis glissa ses mains dans les poches de sa blouse « Judy va passer la nuit avec Caleb. Quant à vous, vous pouvez le voir quelques minutes. Ensuite, je vous conseillerais de rentrer chez vous et de dormir un peu. Il ne se réveillera pas tout de suite. Il a besoin de repos ». Paul emmena la famille de son patient jusqu’à sa chambre. Ellen embrassa le front de son fils en lui demandant de revenir auprès d’eux au plus vite. Le père évoqua le baseball comme si de rien n’était, mais ses larmes trahissaient son angoisse face à son fils inconscient dans le lit d’hôpital. Puis Trish s’effondra à nouveau, se blottissant contre son frère jumeau. Il resta à l’écart, le temps que la famille dise au revoir à Judy, puis fit signe à deux infirmières d’apporter un lit de camp et de quoi dormir pour Judy, ainsi qu’un repas chaud « N’hésite pas à lui parler. Ça lui fera du bien d’entendre ta voix » et ajouta « Je suis de garde toute la nuit, alors n’hésite pas à venir me voir si tu en as besoin » et caressa rapidement son dos avant de retourner au service des urgences.



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Dim 20 Nov - 12:39

Judy Freeman
J'ai 34 ans ans et je vis à Seattle, Pays. Dans la vie, je suis professeur. J'enseigne l'art à des lycéens et je m'en sors moyen. Sinon, grâce à ma malchance, je suis célibataire et je le vis plutôt très mal.

Fille unique, petit trésor de ses parents, Judy n'a pas vraiment coupé le cordon. Elle passe régulièrement les voir. Sa mère est l'une de ses plus proches amies. Judy a grandi dans un foyer plein d'amour, entre ses peluches et ses amis imaginaires. Elle adorait jouer à la maitresse, mais aussi la peinture, le dessin... la voie était toute tracée. Professeure. Aujourd'hui, elle enseigne, elle aime ça, même si clairement les gosses qu'elle a en classe lui font passer l'envie d'en avoir à elle. Pas très organisée, tête en l'air, souvent à côté de la plaque, elle pratique beaucoup l'autodérision. Côté vie sentimentale, elle cherche désespérément un homme qui tombera amoureux d'elle. Elle en veut toujours à son ex, six ans plus tard.  
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« -je sais… enfin je m’en doute… » soupira Judy toujours en larmes. Passer ses nerfs contre Paul ne servait à rien. Elle lui présenta des excuses rapidement. Elle était épuisée. Lorsqu’elle le regarda enfin, la jolie rousse détourna vite les yeux. « -on a perdu tellement de temps… » cette phrase était plus pour elle-même. Elle s’en voulait tant. Heureusement finalement qu’elle avait croisé la route de Paul la veille. Sinon… et bien sinon elle et Caleb ne serait pas de nouveau ensemble. Et jamais il ne lui laisserait la possibilité de l’aider. Grâce aux mots de Paul, à la prise de conscience qui avait suivi, les choses avaient changé. Aujourd’hui elle était là, présente pour Caleb. Elle l’aimait plus que jamais et malgré ce qui venait se passer, elle continuerait de l’aimer. Cette fois-ci, elle serait à ses côtés. Et elle ne le laisserait pas la repousser.

Un léger sourire : « -assez oui… » c’était un peu sa marque de fabrique. Un léger rire triste. « -je t’avoue que ça me rassure… Je voulais pas que… enfin que ça soit étrange entre nous. » voilà comme ça s’était dit. Un léger sourire en prenant la carte : « -j’essayerais de rester dans des heures raisonnables. » il avait une vie. « -merci… » elle espérait de tout son cœur que Paul ait raison. Que Caleb allait se battre pour revenir. « -tu crois ? ça serait vraiment… » voilà trop de bonté et elle pleurait de nouveau. Judy vint se coller contre Trish une fois rentrée, écoutant Paul. Elle resta en retrait une fois dans la chambre, incapable de quitter Caleb des yeux.

Avant de partir, Ellen la serra contre son cœur et lui fit promettre de lui donner des nouvelles rapidement. Surtout, oui surtout s’il ouvrait un œil. Trish lui dit qu’elle passerait lui chercher des affaires chez son père. Judy hocha la tête. Promis à Ellen de l’appeler directement s’il y avait le moindre changement. Remercia Trish. Ils se voyaient le lendemain. Puis elle écouta le consigne de Paul en hochant la tête. « -ok… » souffla Judy en sachant parfaitement qu’elle n’irait pas le déranger. Lorsque les infirmières furent sorties et qu’elle se retrouva seule avec Caleb, elle n’osa pas bouger. Elle n’osa pas parler. Pas tout de suite… Comme si elle attendait qu’il ouvre les yeux et lance un : surprise ! Elle porta ses deux mains devant sa bouche, cachant son nez. C’était presque surréaliste. Elle avait du mal à croire qu’il était là, allongé dans ce lit, branché à tous ces tubes et tuyaux.

Et puis… elle fit un pas. Hésitant, peu assuré, mais elle avait fait un pas. Un second, puis encore un, jusqu’à combler la distance entre elle et le lit. Judy bougea la chaise qui fit un bruit de grincement. Elle grimaça et souffla un : « -pardon… je suis désolée pour tes oreilles… » elle se mordit les lèvres, mal à l’aise, ne sachant pas quoi dire. « -enfin comme ça… tu sais que c’est moi… » dans le genre boulette. Elle prit place sur la chaise, qui était bien basse par rapport au lit. « -ouh… j’ai… j’ai l’impression de te vénérer ! » elle avait besoin de ce ton léger. « -tu avais raison… » elle prit sa main, et caressa sa joue du bout des doigts. « -t’es beau quand tu dors… mais… » elle se remis à pleurer : « -mais tu l’es encore plus quand tu te réveilles… » elle porta la main de Caleb à sa propre joue : « -réveilles toi je t’en prie… pas tout de suite, je sais que tu as besoin de repos. Mais demain ou après-demain… il faudra ouvrir les yeux d’accord ? Parce que… parce je veux pas vivre sans toi. Et que je t’ai pas dis que je t’aimais. Je te l’ai pas assez dit. » elle ferma les yeux alors que les larmes tombaient sur le drap. Elle recula et ajouta : « -mince… je mets des larmes partout… je suis désolée, je sais que t’aime pas me voir pleurer. Mais… mais j’arrive pas à faire autrement… »

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