Ahito semble serein. Il l’embrasse sur chacun des zones à laquelle il pensait, oubliant les zones un peu trop perverses, Pour. Le. Moment., il s’en occuperait plus tard. Il s’occupait d’abord de lui faire comprendre ses sentiments et son amour, avant de devoir l’effrayer avec ses désirs. Désirs qu’il n’eût jamais eu avant. Désir qu’il ne pensât pas avoir un jour. Pratiquement hors de la société, il s’était dit qu’il devait faire parti de ses personnes qui ne pouvaient pas ressentir de désir sexuel. Avant elle. Il était Trixiesexuelle tiens. Cela lui convenait alors qu’il l’observait dans ses yeux.

Puis, elle le renversa. Il ne su dire ce que son cœur avait fait, un espèce de mélange entre la peur qu’elle disparaisse et de l’excitation de ce qui pourrait arriver. Heureusement pour lui, et pour elle qu’il aurait clairement rattraper avant qu’elle ne puisse faire deux pas, elle monta sur lui. Il avait chaud. Vraiment chaud. Ce n’était pas la baie des amoureux qui donnait le feu dans son corps … C’était différent… C’était elle. Et il avait envie de l’embrasser et prit son action comme un consentement alors qu’il plaqua les lèvres contre les siennes.

Il n’avait jamais embrassé personne. Mais il était certain que c’était le baiser le plus incroyable qui existe dans la galaxie. Personne ne pouvait aussi bien embraser ses sens, lui mettre le feu au cœur, à l’âme, au corps, comme elle le faisait en posant ses lèvres sur les siennes. Leur position et leurs tenues, surtout leurs tenues, le marquait mentalement mais il s’en fichait. Il savait que ce n’était pas le plus romantique, il aurait des jours pour se rattraper. Il mit une main contre sa hanche et appréciait les gémissements qu’elle faisait malgré elle. Oh. Oh. Oh…. Merde.

Il sentait une tension tout à fait innoportune dans son entrejambe… Il ne voulait pas que ça la dérange, que ça la coupe, que ça les coupe, alors il la rapprocha encore de lui, de son torse, posant une main sur son dos pour qu’elle ne puisse pas ressentir cette bosse équivoque dans son pantalon. Il ne savait pas DU TOUT comment calmer une érection sans prendre une douche froide et il n’y avait rien ici pour le refroidir. Quand elle rit, il faisait toujours en sorte de garder la jeune femme loin de la preuve de son désir. Il l’écouta rire. Il aimait son rire. Sa phrase lui fit froncer les sourcils… puis il étira ses lèvres en comprenant.

La réaction de son frère, celle de Trixie hier. Il ne remarqua même pas qu’elle se reculer trop, pour le coup, alors qu’il essaya de se souvenir de ses pensées. Il rougit franchement. C’était quelque chose de fantasmer sur une femme tout seul dans ses rêves, c’était un autre de devoir lui dire. Alors il rougit, son cœur bat vite, trop vite, à telle point qu’il a l’impression qu’il allait exploser dans sa poitrine … et puis la jeune femme ne lui avait pas dit, explicitement, ce qu’elle pensait de lui… BON. Les gestes valent milles mots mais il se demandait si c’était judicieux de tout avouer… Puis, il se souvient qu’on aimait sa sincérité alors il la regarda franchement.

- J’ai eu envie de faire l’amour avec toi depuis le premier jour. Mais au départ, je pensais que c’était purement physique, et je ne comptais rien faire. Et parce que je suis un gros abruti, je n’ai compris que plus tard que j’étais simplement totalement et complétement et indubitablement amoureux de toi. Que si je voulais te toucher, intimement, ce n’était pas simplement physiquement mais émotionnellement. Le temps que je fasse ce constat, je t’ai mangé dans mes rêves, plusieurs fois, tous les soirs, et même parfois en journée...comme tu le sais.

Et il posa sur elle un regard brulant de sous-entendu avant de rajouter un tout petit, minuscule « et je ne suis pas canibale »…. Et il rougit le bougre en plus, parce qu’il avait l’impression de dire quelque chose de pervers. Ce qui était le cas. Devait-il avouer que c’était, lui aussi, son premier baiser ? Oui. Il le devait. Mais comment le dire.

- Je … je n’ai jamais ressenti de désir pour personne. C’est même … même la première fois que j’embrasse quelqu’un. C’est de toi que j’ai faim, pour la première fois de ma vie.

Même s’il lui avouait, avec une couleur pivoine, ce qu’il pensait dans sa tête … Il ne voulait pas qu’elle sente ce qu’il se passait dans son corps. Il pria même pour qu’elle l’ignore mais il était incapable de le deviner…il la regarda encore, poussant des cheveux qui empêcher de voir son visage et s’approchant pour frotter son nez au sien.

- Au gala. J’avais déjà l’impression que tu étais devenu tout mon monde, mon univers, c’est pour ça que je me suis énervé. Je ne pouvais pas supporter l’idée que tu sois blessé.

« ET TOI ? » Putain. Elle était là, elle venait de l’embrasser comme personne, elle venait de faire naître le feu, la passion, le désir, l’envie, le tous-les-autres-pour-dire-la-même-chose, et pourtant il voulait l’entendre le dire. Il était con ou quoi ? Vraiment très con. Et il voulait l’embrasser encore aussi, et qu’elle le plaque au sol pour se plaquer contre lui, et qu’il la plaque au sol, et merde toutes les idées n’étaient pas compatibles et il ne savait pas quoi faire de tout ça. Il allait exploser… d’ailleurs … Si on regarde bien autour de lui, le vert de la mousse avait prit une teinte étrangement bleuté … comme si la mousse s’était nourri du souffle d’Akillian.

Ça avait été tout. Tout. Pendant les vingt, trente ou quarante secondes (ou les vingt minutes, qui sait) qu’avait duré ce baiser. Il avait été tout l’univers de Trixie. Comme si tout avait enfin pris sa place. Elle-même surtout. Sa place contre Ahito. Et nulle part d’autre. Elle est bien sûr encore sous le coup de l’émotion quand elle s’écarte pour évoquer ses révélations somnambuliques. Mais il y a encore beaucoup de choses qui se bousculent dans sa tête. Ses sentiments amoureux pour lui, et son attirance physique pour lui. Et ses sentiments amoureux à lui pour elle. Et son attirance physique à lui pour elle. Tout ça et tous leurs moments passés ensemble. Qui avaient déjà été si intenses … mais qui prenait une autre lecture maintenant qu’elle sait. Qu’il l’aime. Et qu’il a envie de lui faire l’amour …

Est-ce qu’elle a pris dix degrés quand il lui a dit ça ? Oui. Est-ce qu’elle a senti la chaleur de son corps grimper en intensité à mesure qu’il parle ? Tout à fait. Elle a envie de lui dire de se taire tous les cinq mots, Trix, mais elle n’en fait rien du tout. Parce qu’elle a encore plus envie de l’écouter lui dire tout ça. Elle a un besoin immense de se sentir aimer, et pourquoi pas désirer aussi, Trixie. Même si elle ne l’avouera jamais, ni aux autres ni à elle qui ne se sent absolument pas légitime d’avoir ce genre de besoin vis à vis des autres. Mais Ahito sait comment y répondre d’instinct. Le rendant encore plus magique à ses yeux et à son cœur si c’est seulement possible.

Seulement, Trixie fait face à un nouveau problème. C’est que oui, il cause Ahito, enfin !! elle pourrait dire même, elle sait enfin ce qu’il ressent pour elle. Et oui ça lui réchauffe le coeur, mais on a aussi dit que ça lui réchauffait le corps. Et Trix commence, très sérieusement, à se sentir toute drôle d’une façon qu’elle n’avait connu que dans une seule situation. Sous sa douche. LA douche. Et oui, ce serait peut-être une bonne idée de faire taire Ahito. Elle essaye de ne pas trop laisser paraître le trouble, bon ok, l’excitation physique qui se répand sournoisement en elle, et recule (encore) un peu. Essayant de se concentrer sur ce qu’elle pourrait dire. Sans aggraver sa situation de préférence.

“Je. J’ai jamais embrassé personne non plus. J’avais envie que. Que ça soit t-”

Elle a aggravé sa situation, Trixie. Même si ce n’est pas tout à fait de sa faute. (Si.) Mais elle a reculé. Et. Elle a senti. En fait. Elle est. Assise dessus.

Elle regarde Ahito avec un air … plutôt indéfinissable. Papillonne des yeux. Regarde en l'air, à droite, Ahito, pince ses lèvres, se les mord. Et il y a forcément les maudites voix des maudites (pas encore mais dès qu’elle rentre ce soir) Maki et Kate qui lui reviennent en tête. Forcément. Forcément qu’elle est assaillie d’idées perverses alors qu’il n’y a plus que deux morceaux de tissu, humides qui plus est, entre leurs parties intimes. Finalement, c’est pas plus mal qu’ils soient déjà humides. Ça évite à Trixie de se faire griller comme elle a grillé Ahito. Quoique le fait qu’elle ne bouge pas de là soit sans doute suffisant pour comprendre … Qu’il n’y a tout à fait que de l’eau dans sa petite culotte. Elle se rend compte qu’elle a arrêté de respirer, les dents toujours plantées dans sa lèvre inférieure. Alors elle souffle doucement, et débloquer sa respiration débloque également ses mouvements. Elle glisse ses mains derrière la nuque d’Ahito. Mêle ses doigts à ses mèches bleues et le tire contre elle. Le mouvement accentue la pression entre leur bassin mais elle … fait avec plus qu’elle ne l’ignore. Ou plutôt même, elle apprécie. Trixie reprend les lèvres d’Ahito des siennes. Pas capable de s’exprimer en paroles comme il vient de le faire, elle le fait en gestes. Attrape l’une de ses mains pour la faire glisser en bas de son dos presque sur ses fesses. Lui laissant le choix de ce qu’il veut faire. Et installe son autre main sur ses hanches. Qu’elle bouge, un peu.

Elle repense aux fameux “gros câlins” de Kate. Elle ne va quand même pas coucher avec Ahito là tout de suite. Mais elle peut essayer ça ? Non ? Juste l’embrasser, se serrer contre lui et onduler doucement, parce que ça fait du bien. Et parce qu’elle l’aime. Lui. Tout de lui. Même les rougeurs sur ses joues, les petits doutes au fond de ses pupilles et les reflets bleus qui viennent y danser à nouveau.

“Je t’aime ...”

Elle murmure à peine. Serrée fort contre lui. Les muscles de ses cuisses contractés et le souffle qui s’alourdit fort. Au moins autant que les mouvements de ses hanches sur le bassin d’Ahito.

Oh. Putain. De. Merde. Ahito la regardait intensément. Il avait envie de tout. Il avait envie de la laisser faire tout ce qu’elle voulait de luire. Il ne savait même plus ce qu’elle avait envie tellement qu’il était bercé par l’émotion. Il se sentait … il se sentait excité, à la limite pervers. Il se sentait chaud. Et il avait BESOIN de dire les choses. Il avait besoin d’expliquer ce qu’il pensait, ce qu’il ressentait… et encore, il n’avait pas commencé à dire ce qu’il avait réellement envie de lui faire. Cela à un rapport avec la reproduction… Il se figea à peine quand il réalisa ne rien avoir prit pour ça… d’ailleurs.

Parce que c’était important. C’était même le plus important. Même s’il voulait lui faire l’amour, là tout de suite, maintenant, sur la mousse douce et sèche, il ne pouvait pas. Il fallait qu’il calme Popol. Dans toute la panique qu’il ressentit, surtout quand la jeune femme sembla se poser dessus pour faire une friction -venait-il de gémir à l’instant ? oui – il se dit qu’il voudrait faire sa première fois ici. Avec elle. Mais pas maintenant. Pas si peu préparé. Il était tellement sûr qu’elle ne ressentait pas la réciproque qu’il n’était pas aller plus loin dans sa préparation.

Il la regardé. Il avait compris qu’elle avait senti. Et il avait compris que ça pouvait faire pire et son meilleur. Il la regardait doucement. Il était simplement plein d’hormones … Ouais…. Ahito était clairement plein d’hormones et de désir … Et il n’a jamais vu un porno de sa vie … Il allait devoir demander comment on fait ? Ce qu’on fait. Il sait ce qu’il avait envie, instinctivement, mais il ne savait pas si c’était ce qu’il fallait faire. Sa main passa sous le tissu de la culotte, sur ses fesses, et il faisait malgré lui des mouvements pour qu’elle soit plus proche de cette bosse qui ne demandait qu’à se répandre.

- Trixie, murmura-t-il contre ses lèvres tout en se sentant de plus en plus tendu …

Il ne voulait pas être le seul à bien se sentir. Il ne pouvait pas lui faire ça. Il voulait qu’elle aussi ressente l’étrange et agréable sensation qui était en train de monter en lui. Il voulait qu’elle profite. Il voulait qu’elle gémisse sous ses lèvres comme lui laisser parfois passer quelques bruits. Mais surtout … surtout … Il voulait la respecter, faire les choses biens. Et il ne voulait pas la salir.

Cette pensée le stoppa à peine alors qu’il caressait sa fesse avec douceur et envie. Il finit par faire un sourire contre ses lèvres. Malgré lui, il répéta un « elle m’aime ». Plusieurs fois. Il l’embrassa entre chaque nouvelle réalisation. Et il eut des larmes qui perlèrent contre ses yeux et tombèrent sur ses joues. Elle l’aimait. Elle l’aimait…. Et il n’avait besoin que de ça. Il se mit assis, attrapant la jeune femme en la remontant par les fesses contre son buste pour se retrouver dans l’eau.

Et il se lâcha dans l’eau. Il avait la femme dans ses bras alors qu’il sentait son corps parcouru d’un spasme vidant la tension dans son entrejambe. Il la tenait contre lui et cacha sa tête dans son cou. Rouge pivoine.

- Pardon … Je suis … vraiment vraiment… dé… désolé… je … je voulais pas te salir… Je … Je …

Il tremblait un peu… Il tremblait de honte et d’excitation et de tout le reste. Toujours rouge de honte après avoir lâcher sa tension dans l’eau, et contre la jeune femme même s’il espérait que rien ne se verrait, il remonta les yeux vers elle. Il y avait toujours beaucoup d’amour dans ses prunelles, de la honte, de l’amour -encore- et du bonheur, aussi.

- Je t’aime tellement que mon cœur pourrait exploser, là, maintenant. Et crois-moi Trixie, jamais… JA. MAIS. Je n’arrêterais de te le dire, que je sais ce que tu penses de toi. Alors je serais là, autant que je peux, à chaque occasion pour te dire que tu es la femme la plus incroyable de l’univers.

Toujours rouge, mais surtout diablement amoureux. Il savait que Trixie pensait être « rien » et puis un « monstre » mais elle n’était vraiment ça pour lui… Elle était la perfection.

- Dit-moi ce que je peux faire pour toi ? Je suis là pour toi.  

Elle se dit vaguement, très vaguement, que c’est peut-être de la torture pour Ahito. Ce qu’elle est en train de faire. Mais s’en est aussi pour elle. Autant que c’est délicieux. Brûlant entre ses jambes. Elle ne connaît pas assez son corps, et le plaisir sexuel pour savoir exactement comment faire. Comment parfaitement se placer pour que ce soit … aussi intense que ça pourrait l’être. Que la pression de l’entrejambe d’Ahito sur la sienne puisse lui faire tout l’effet qu’il serait possible. Mais. Elle ne ressent pas rien. Pas du tout. ELle doit se mordre les lèvres, ou ses d’Ahito, elle ne sait plus, pour éviter de gémir comme une folle. Il l’excite beaucoup trop. Ses paroles d’abord. Et puis son corps, le goût de ses lèvres et ses. Bordel. Gémissements. Et elle en laissa passer un elle aussi, en sentant ses doigts glisser sous le tissu, sur ses fesses. Poussant légèrement ses fesses vers l’arrière pour accentuer la pression de sa main. Il la voulait. Et elle était prête à se donner à lui. C’était ça, la vérité.

Trixie se rend compte qu’il pleure quand un coup salé échoue sur le bout de sa langue. Elle tente d’essuyer ses joues, d’embrasser ses paupières, pendant qu’il repère “elle m’aime” et l’embrasse. Elle sourit, Trixie, de tout son être.

“Oui, Ahito. Je t’aime.”

Elle répète. Elle ressent soudain le besoin de le savoir. Identique au sien. Deux idiots qu’ils font à s’être retenus tout ce temps de se le dire.

Trixe se retrouve soudain les fesses dans l’eau. Elle ne se demande pas ce qu’il s’est passé. Elle a senti les muscles d’Ahito tressauter. Sa respiration dérailler un peu. Elle sait … ce qui lui est arrivé avant même qu’il s’excuse. Trix referme ses bras autour de ses épaules et le serre contre elle. Caresse sa nuque et pose ses lèvres sur son crâne. Elle est toute rouge, elle aussi. Mais la gêne de ce petit moment un peu nouveau pour eux se mêle à sa propre excitation et aussi à du bonheur. Tout simplement du bonheur.

“T’excuse pas … T’es pas. C’est pas sale. C’est … normal.”

Elle s’exprime à mi-voix. Pour le rassurer. Elle s’en fout un peu. Et puis elle a été briefée par les filles sur les garçons et leurs … épanchements. Et surtout, c’est pas important. C’est pas important du tout. Si tout va bien pour lui, et que tout va bien pour elle.

“Je suis heureuse.”

Trixie murmure, le front posé contre celui d’Ahito, juste avant qu’il ne relève la tête. Et lui fasse, encore, une déclaration. Elle rit doucement. Pose un doigt sur ses lèvres comme pour le faire taire, mais elle ne le fait pas. Si elle le voulait, elle aurait posé sa main entière. Ou sa bouche. C’est efficace aussi.

“N’explose pas, Ahito. S’il te plait. Que je puisse profiter encore un peu de toi … C’est toi qui es incroyable. Tu es fantastique. J’espère que tu le sais un peu. Moi je l’ai toujours sû.”

Elle l’embrasse à nouveau. Sur les lèvres une fois, puis picore son visage. Ses pommettes, son front, son nez, sa mâchoire. Elle adore. Lui. Tout. Elle rit doucement, de joie. Laisse couler son bonheur dans une douce hilarité qui secoue tendrement son petit corps. Ça lui fait du bien. Un bien fou. Elle se rend compte qu’elle est émotionnellement épuisée. Même si cette joie nouvelle compense un petit peu. Mais si elle, elle est fatiguée …

“Je sais ce que tu peux faire pour moi.”

Trixie dépose un baiser sur sa joue, avant de se reculer, et puis de se raviser. Pourquoi la joue ? C’est bon maintenant. Elle pouffe toute seule, revient vers lui, embrasse ses lèvres et prend sa main pour l'entraîner hors de l’eau. Trix prend les serviettes, en donne une à Ahito et se sèche un peu avec l’autre. Elle se détourne trois secondes pour retirer à toute vitesse son haut de maillot de bain et enfiler son débardeur. Non, non, il ne s’est rien passé. Elle se retourne vers Ahito, les joues un peu roses, le regard un peu revêche l’air de dire “ose dire quelque chose pour voir!”. Elle revient quand même vers lui avec son air un peu boudeur. Fait une caresse sur son nez avec le sien.

“Je veux que tu dormes, Ahito. Je veux que tu dormes quand tu es avec moi. Je peux même dormir avec toi si tu veux.”

Bon. Il allait rester cacher dans son cou jusqu’à la fin de sa vie. Oui oui. Au moins. Il n’allait pas pouvoir bouger de cette position tant il avait honte de son corps. Le traître. Le putain de traitre. Il avait besoin de mettre sa tête dans son cou et de prendre de la force de la jeune femme. Il avait besoin de prendre tout… Parce ce qu’il venait de faire … C’était sale. Il se sentait sale même s’il avait diablement envie de continuer. Et il se sentait mal. Comme pris dans un maelstrom d’émotion. Il avait envie de pleurer aussi. Il se reprit …Ce n’était pas lui qui venait de se faire … voilà… dessus, hein. Merde. Corps de traître. Il la tenait contre lui. Il essayait de la croire. Il essayait vraiment, de tout son cœur, de croire que la jeune femme ne le trouvait pas sale. Il aimait croire que c’était la preuve qu’il la désirait comme jamais.

Et elle dit qu’elle était heureuse. Il cacha une prise de respiration dans son cou. Elle était heureuse. Si elle l’était … Hé bien il pourrait recommencer sans souci. Il se frappa mentalement avant que la jeune femme ne fasse naître des nouveaux désirs. Il avait besoin de respirer mais n’avait aucune idée de se séparer d’elle.

- Faisons quelque chose. Je te pense la plus extraordinaire des femmes du monde pour toi, et en échange tu penses que je suis un homme fantastique pour moi.

Parce qu’il n’y avait absolument aucun moyen pour qu’il se pense fantastique un jour… il se sentira apte à la rendre heureuse. Il fera tout pour. Mais il ne pouvait pas, même dans ses rêves les plus fous, s’imaginer être fantastique. Personne ne méritait la jeune femme. Personne. Alors tant qu’à faire que personne ne la mérite, il était normal de prendre la place à ses côtés. Parce que lui, il sera toujours là pour elle. Il la regarda quand elle dit qu’il pouvait faire quelque chose pour elle et la suit. Un sourire lui ourlait les lèvres.

- Je vais y prendre goût. Nos baisers, précisa-t-il alors qu’il venait de sortir complètement de l’eau.

Il l’observe se changer, sans honte cette fois. Ou presque pas. Il avait envie juste et fit un sourire, avec toutes ses dents. Il releva les mains, se séchant rapidement alors qu’il voulait lui dire « Je n’ai rien dit ». Il prit la caresse et écouta sa réponse.

- Je n’ai aucune envie de dormir quand je suis avec toi. Je veux dire … Je le dois, peut-être, et il haussa les épaules, mais souvent j’ai juste envie de profiter de toi, au maximum… Surtout quand … quand je pensais que c’était nos derniers instants… Quand j’ai cru que tu aimais Sinned…

Il mit la serviette sur le sol et s’assit dessus avant de lui tendre la main dans un sourire. Il n’avait pas envie de dormir, mais il en avait besoin … et c’était la seule chose qu’elle avait demandé … et il était midi.

- Et si je te propose que l’on mange, puis une sieste, comme ça nous serons pleinement reposé pour le chemin retour et le repas avec …

Il blémit … clairement blême alors qu’il réalisa quelque chose.

- Le repas avec Sonny et Maya, ce soir … Est-ce que je dois craindre de me faire découper par ce chef des pirates si je t’embrasse devant tout le monde ?

Il n’avait aucune envie de cacher sa relation avec la jeune femme. Il voulait pouvoir l’embrasser sur ses lèvres, sur ses joues, la tenir dans ses bras et lui faire des guillis … Tout ça il voulait le faire sans honte et sans personne à qui le devoir. Il ne voulait …il ne pouvait pas le cacher. Mais Sonny allait le tuer.

- J’ai encore moins envie de dormir, bougonna-t-il, maintenant que je sais que c’est mon dernier jour sur Terre.

"Tu as cru … que j'aimais Sinned ?"

Elle fronce les sourcils et le museau en même temps. Avant de se souvenir brusquement de l'instance qu'avait eu Enox à lui demander si elle était amoureuse de l'attaquant Shadow. Elle ne lui avait pas répondu. Non seulement parce que c'était évident (enfin il lui semblait) et Enox savait parfaitement que non. Il savait très bien qu'elle était/est amoureuse d'Ahito. Alors elle ne lui avait pas répondu. Elle n'avait bien entendu pas compris que la question n'était pas pour lui. Mais pour Ahito. Trixie s'assoit à côté d'Ahito, tendant une main vers son visage pour lui pincer la joue.

"Bien sûr que non, idiot. Après ce qu'il t'a fait ?? A part peut-être de la pitié, ce type n'aura jamais rien de moi."

Ouais. A force de le côtoyer sur le genèse stadium, elle avait fini par voir beaucoup de colère derrière son attitude de connard. Et beaucoup de peur et de douleur derrière cette colère. Mais comme dit maman : "ce n'est pas parce qu'on peut expliquer un comportement qu'on l'excuse". Enfin bref. Trixie agite les mains sous son nez, comme pour chasser des moucherons, pour chasser le sujet Sinned.

"Ok, ok fait ça. On mange et on dort."

Repas et sieste, ça lui paraît plutôt bien. Pourquoi il devient tout blanc Ahito, tout à coup.

"Ahito, ça va ?"

Trixie s'écroule de rire sur l'épaule d'Ahito. C'est pas très drôle pour lui. Non. Mais elle, elle sait. Elle voit très bien la gueule de grand méchant que Sonny fait à chaque fois que quelqu'un évoque Ahito. Même à la télé ou dans des rediffusions de matchs de foot. Elle sait aussi que c'est une private joke entre eux. Que Sonny a un avis tout à fait favorable envers le snowkid. Encore plus depuis qu'il a questionné DJok pendant une demi-heure sur son ami la veille. Juste pour s'assurer qu'il ne laisse pas Trixie se jeter dans les bras de n'importe qui. (Même si elle ignorait ce point-là.) Mais oui !! Elle sait qu'il va très certainement s'amuser à le terroriser toute la soirée. Et qu'avec Ahito, il risque de marcher. De courir même. Alors Trix peut bien le rassurer un peu non. Enfin, quand elle aura fini de rire. Elle se raccroche au bras d'Ahito pour se repousser et se redresse.

"Mais non. Tu survivras. Il va t'embêter mais tu survivras. Il t'aime bien. Tu dois avoir l'appui de DJok et de Lob- Clamp, en plus. Donc. Ça va aller."

Elle se rapproche de lui et lui fait un bisou sur la joue.

"Évite juste de me peloter. Mais au pire je te protégerai de mon corps."

Elle le taquine avant de rattraper les sacs et de les tirer vers eux pour en sortir le pique nique préparé par Ahito. Elle lui donne sa part, prend la sieste. Vide la moitié de sa bouteille avant toute chose. Se justifiant d'un "j'ai eu très chaud …". C'est vrai. Mais elle dit ça d'un ton ultra serieux, avant de se remettre à ricaner. Elle se sent bien Trixie. Incroyablement bien. Surtout depuis ces derniers jours qui ont été loin d'être facile. La fatigue la rattrapé, mais la faim aussi. Elle dévore son sandwich avant de, brusquement, coller un coup de poing dans l'épaule de Ahito. Pas trop fort, hein. Mais pas franchement doucement non plus.

"Pourquoi tu m'as dit qu'on était amis, toi ??!!"

Oui son cerveau rembobine tout seul les derniers événements. Et elle vient d'arriver au moment où :

"Tu pourras me raconter, si tu veux. Tout. Ce qui s’est passé, ou pas. Ce que tu penses, ou pas. N’oublie pas que je suis là. Je pense que je ne te le dirais jamais assez. Pas tant que tu n’en sauras pas certaine en tout cas. Les amis sont là pour ça."

Oui, elle le connaît par cœur ce message et le singe un peu. Elle arrache une nouvelle bouchée à son sandwich et tourne un œil morne vers Ahito. En souriant quand même. Elle déglutit et termine ce qu'elle a à dire.

"Je veux bien être ton amie. Mais pas que. Tran m'a dit que tes parents, et tes grands parents, sont amis ET amoureux. Bah c'est ça que je veux. Ok ?"

C'est presque une menace vu le ton qu'elle prend. Mais elle a fait suffisamment comme ça dans le sentimental pour aujourd'hui.

"Mais oui. Je te raconterai tout."

Ça, ça sonne plutôt comme une promesse. Elle a envie de tout lui dire. Mieux. Elle sait que ce ne sera pas si horrible que ça de tout luibraconter, parce que c'est lui. Qu'il l'apaise. Qu'il l'aime. Et qu'elle l'aime.

Pique nique terminé, Trixie vient se blottir dans les bras d'Ahito à peine celui-ci allongé. Elle est épuisée. Mais elle se sent vraiment bien. Elle tend son cou pour déposer un baiser sur ses lèvres avant de venir se caler dans son cou.

"Dors bien Ahito."

Elle aurait bien ajouté un "ne rêve pas trop de moi" mais elle n'a pas envie de le perturber avant de dormir. Alors elle garde ça pour elle, un petit sourire aux lèvres avant de se faire emporter par le sommeil plus vite qu'elle ne l'aurait imaginé.

Maintenant qu’elle en rigolait … oui c’était un peu stupide de croire qu’elle puisse être amoureuse de Sinned … MAIS pour sa décharge, à lui, il n’y avait rien dans ce qu’il était qui aurait pu intéresser la jeune femme plus que « ça »… Alors … bon … Il ne voyait pas pourquoi elle n’aurait pas pu aimer un autre… et Sinned était bien au milieu de l’histoire, avec leur spot publicitaire à la noix de coco et Tran qui en avait fait tout un secret. C’était la faute de Tran, tiens. Juste sa faute. Il pinça simplement les lèvres en rougissant et en regardant ailleurs.

Pour la suite, ce n’était pas mieux. Après la honte, la peur… Sonny allait le découper en petit bout et faire disparaître son corps dans l’univers. Il en avait la capacité. Il avait toujours trouvé le chef des pirates trop classe mais là … Surtout que la jeune femme ne devait pas réaliser la taille de sa trouille. Il allait le taquiner ? Mais dans la panique, Ahito risquait de dire n’importe quoi. Il papillonna des yeux. Ouais. Bon. Heureusement qu’il sait biiiiien faire semblant de dormir. Dès qu’il y aura Sonny « POUF » dodo. C’était un bon plan. Très bon plan. Parfait plan. Ouais. Ouais… haha.

Il mangeait doucement quand il se prit un coup et fit un faux « aïe » bien trop puissant pour être honnête avant de réfléchir à ce qu’elle était en train de lui raconter. Il avait dit qu’ils étaient amis parce qu’ils l’étaient … non ? Il l’écoutait et eut deux trois secondes de doutes avant de comprendre qu’elle parlait de son message, il se colla un peu plus à elle.

- Je pensais que tu ne m’aimerais jamais « comme ça ». J’ai aussi dit, un peu avant que si nos frères se mettaient ensemble, on aurait pu le temps pour notre amour. Avant d’essayer de noyer le poisson. Tu te souviens de ça aussi ?

Il embrassa sa joue avec tendresse, puis, comme elle tout à l’heure fini avec un bisou sur les lèvres.

- C’est ce que je veux aussi, ma petite fée. Je peux t’appeler ainsi… à voix haute ?

Parce que bon … elle était sa petite fée. Son incroyable petite fée. Adorable, beauté, petite fée d’amour. C’était sa fée depuis le début. Il avait hâte qu’elle raconte tout, tout de son cœur et de son âme. Il voulait tout savoir. La moindre seconde. Il avait perdu 18 ans à ne pas la connaître. Quand il pensa à cela une image fugace se trouva sous ses rétines. Une image et une voix qui lui dit de ne pas s’en faire… la voix de la jeune femme ? Mais plus jeune. C’était étrange. Il avait vraiment besoin de dormir alors il la prit contre son corps et s’étala sur la mousse moelleuse. Il l’avait contre lui. Son cœur battait toujours aussi fort. Il s’endormit quand il comprit que la jeune femme était en train de dormir. Il s’endormit et il ne rêva pas. Juste, il se sentait bien et s’endormit.

Il se réveilla plus tard. La jeune femme toujours dans ses bras et il l’embrassa sur tout son visage le temps qu’elle se réveille. L’embrassa sur ses lèvres en rigolant doucement. Il l’aida à se relever, l’embrassa dès qu’il le pouvait alors qu’ils se rhabillèrent. Ils étaient sec au moins. Il refit tout le sac et ferma à clé le portail.

- La baie des amoureux. La bien nommée, sourit-il quand il la quitta avec un regard tout simplement ravi. Et l’arbre à souhait.

Les deux avaient effectué leur travail. Marchant pour revenir, il l’embrassa sur des zones qu’il voyait libre. Un bisou par-là, un bisou par-ci. Il n’arrivait pas à s’empêcher de picorer le visage de la jeune femme chaque fois qu’il le pouvait jusqu’à arriver à la maison et proposer une douche. Séparément, bien sûr. Il la laissa se préparer, il se prépara aussi. Il n’y avait personne à la maison et le repas avec Sonny, Maya et D’jok devaient se faire chez Maya.

- Tu es sûr que c’est bien que je vienne ? Pas pour Sonny. Pour D’jok. Si je suis là, je risque de vouloir être auprès de toi, et je veux que tu profites pour connaître D’jok. D’ailleurs, si tu veux que je te parle de lui … pas du joueur, du mec. On est un groupe de quatre, un groupe assez étrange et on a fait toutes les conneries possibles ensemble.

Et Maya lui avait appris à parler d’Auro. Maya lui avait appris à faire attention à la moindre chose sur le visage d’une autre personne. Maya avait appris, avec l’aide du grand-père Shan, à être une parfaite représentation de la planète. Mais cela, personne ne le voyait ainsi. Ahito avait juste la force du fluide dans son corps. Et il aimait sa planète comme personne.

- Alors, même si elle est gelé, ma planète n’était-elle pas suuuuper cool ? dit-il alors qu’il arrivait vers le lieu de rendez-vous, main dans la main.

Comme d’habitude. Sur ça, pas trop de changement.

Bien sûr qu'elle se souvenait de ce texto là aussi. Sauf qu'elle avait cru à une (mauvaise) blague. Quand Ahito avait conclu toute sa "déclaration" avec le mot "ami". Mais oui. Ce moment-ci, et beaucoup d'autres, prenait une autre lecture maintenant. Et c'est ça qu'elle renvoyait en dormant, Trixie. Tous ces moments manqués entre eux. Mais peut-être nécessaire aussi. Sans tout ces moments, elle ne se serait peut-être pas rendu compte à quel point elle l'aime, à quel point elle n'a pas envie de lui mentir, et à quel point elle était capable de risquer de tout perdre … s'il y avait une chance de tout gagner. Et cette fois-ci, Trixie avait tout gagné.

Elle était devenue sa petite fée, bien sûr qu'elle avait dit oui. Mais elle avait surtout l'impression d'être la reine de cette foutue galaxie. Maintenant qu'elle avait trouvé son roi.

Trixie se fait réveiller par les bisous d'Ahito et rit en faisant mine de se débattre. Mais en exigeant d'être réveillée tous les matins comme ça. Ou en tout cas tous les prochains matins sur Akillian. Elle adore voir sa bouille penchée sur la sienne. Ça lui réchauffe instantanément le cœur, comme à chaque fois qu'elle le regarde de toute façon, et ça la chamboule aussi un peu. Physiquement.

Ça se voit qu'ils se sont longtemps attendus. Ça se voit qu'ils vivent leur premiers émois amoureux. Ils n'arrivent à rien faire sans se toucher, se chercher, se prendre les mains et s'embrasser. Et elle rit bêtement Trixie, vraiment bêtement. Pour tout et n'importe quoi. A un moment sur le chemin du retour, elle se demande s'ils réussiront à rentrer un jour à cette vitesse là. Mais elle se rend compte qu'elle s'en fout. Complètement. Tant qu'elle est avec lui. De retour à la maison. Elle peut se doucher et se réchauffer un petit peu quand même. Elle pique même un gâteau dans sa cuisine parce qu'elle a faim. Et elle fait ça en douce, ouais. Parce qu'ils vont bientôt dîner chez Maya et c'est pas bien de manger avant. Trix a la vague impression de retomber dans l'adolescence. Et ça la fait fort rire.

"Bien sûr que tu viens ! Sonny j'en fais mon affaire. Et puis ne t'inquiète pas pour DJok. On a plutôt bien discutés par messages déjà. Et puis. Le but c'est qu'on soit amis. On ne va pas devenir frère et sœur à nos âges. C'est trop tard. Amis on peut. Et tu es son ami. Donc. "

CQFD. Ok, c'est un peu bancal comme démonstration, mais c'est pas grave. Ils se préparent à nouveau à sortir dans le froid et Trixie donné un baiser esquimau à Ahito avant de sortir comme pour se donner du courage.

"Si tu as des infos importantes sur lui que je dois savoir avant de le revoir, je veux bien. Sinon … tu pourras sortir des dossiers pendant la soirée, héhé. Ça peut être drôle."

Ils font la route à pied jusque chez la mère adoptive de DJok. Trixie profitant cette fois de la ville enneigée sur Akillian. Où il y a encore pleins de trucs à voir, et où Ahito se fait de nouveau secouer par les papillonnements de Trix qui ne semble pas avoir envie de le lâcher cette fois-ci.

"Elle est plutôt chouette."

Accepte de concéder Trixie en faisant mine que bof alors qu'elle vient de passer dix minutes à faire "waaah !". Ahito frappe à la porte de chez son ami et c'est Sonny qui leur ouvre. Trixie se jetant instantanément contre lui.

"Eeeeh ça fait 24h qu'on s'est pas vus. Je t'ai manqué à ce point là ??"

Trix relève la tête pour lui tirer la langue et Sonny lui fait quand même un câlin. Elle en profite pour glisser un "sois sympa avec lui, lui fait pas trop peur." Qui revient à reconnaître qu'ils sont bels et bien ensemble. Le chef des pirates la relâche et s'exclame sur un ton volontairement brusque.

"Ah bah ça a pas traîné !!
_ Roooh l'embête pas je te dis !! Il est gentil.
_ Ah bon ?! C'est pas ce qu'on m'a dit !
_ Comment ça c'est pas ce qu'on t'a dit ????"

Sonny s'en va vers la pièce à vivre de la maison en ricanant, les laissant tous les deux dans l'entrée devant se déchausser avant d'aller plus loin. Ce que Trixie fait le plus vite possible, DJok les rejoignant dans la foulée. Illico elle le chope pour le tirer vers eux et lui demander, à moitié paniquée :

"T'as dis quoi à Sonny sur Ahito ???"

Naïve qu'elle est. Elle ne se dit pas deux secondes qu'il a peut-être rien dit. Ou qu'il n'en a dit que du bien. Mais que dans tous les cas, Sonny est juste en train de se payer leurs bobines à tous les deux.

Ahito était heureux. Parce qu’il était avec Trixie, oui, mais aussi parce qu’il ne semblait plus que la jeune femme craigne encore la présence de Djok dans la vie de Sonny. Elle semblait même l’avoir intégré dans sa petite vie, ce qui était parfait. Il n’y avait rien de plus parfait que de comprendre que deux personnes qu’on aime sont heureuses. Bon heureuses, loin la bouche l’une de l’autre hein … parce que sinon il tabasse D’jok. Oups. Il n’était pas violent mais il se demande bien ce qu’il ferait si quelqu’un essayer de lui « voler » SA petite fée. Oui. Possessif un peu, un brin, juste un chouïa… parce que … VOILA.

Il n’avait pas d’informations importantes sur lui. Plutôt, il connaissait l’âme de son ami et ses défauts. Il connaissait ses penchants pour le « je me la pète attitude » et pour le « je fais croire que je me la pète mais je balise à mort attitude ». Il avait fini par faire admettre à D’jok que, s’il voulait toujours se sentir supérieur, c’était pour ne pas se sentir inférieur. Ahito lui avait proposé d’être le meilleur, plus que lui, et D’jok l’avait défendu jusqu’à comprendre. Psychologique inversé. En obligeant D’jok à vanter son ami, il avait compris ce que son ami disait sur lui. Ah. Et il n’avait même pas de diplôme lui.

- Ma planète est plus que chouette, surtout maintenant que tu y a mis les pieds.

OUI. C’était un imbécile romantique, d’accord ??? HEIN. BREF. Il s’approcha de la maison de Maya et s’attendait à la voir ouvrir avant de voir le chef des pirates. Super, il allait être mangé avant même de rentrer dans la maison…hahaha. Haha. Ha. « Ça n’a pas trainé » ? Comment ça ? Il savait que … il … elle … Hein ? Ahito se demandait vraiment combien de personne savait qu’il était amoureux de la rose avant même que lui-même ne le sache. Il rougit et s’excusa en rentrant à l’intérieur pour enlever son manteau. D’jok arrive à ce moment-là et sourit, de toutes ses dents.

- Je n’ai rien dit … presque rien… la vérité et Maya à fait le reste, souffla-t-il alors qu’il embarqua Trixie alors qu’Ahito se débattait avec ses chaussures.

Mhhh… ou alors il avait juste l’appréhension de malade, et voulant laisser les deux limite-frère-et-sœurs ensemble. Il n’y a que Maya pour le dire alors qu’elle observe l’aura d’Ahito dans le couloir.

- On dit qu’Ahito était un être incroyable, précisa Maya, et une des rares personnes a qui je confierais ma fille, si j’en avais eu une. Et en plus il l'ignore
- Hé.
- Ne cherche pas D’jok. On sait tous qu’il est particulièrement attentif aux autres. Si Ahito décide de mettre quelqu’un devant dans son cœur, cette personne sera toujours protégée et choyée. Et en plus, fit-elle en se penchant vers D’jok pour lui donner un coup de coude, il a la place dans son cœur pour un frère jumeau, deux meilleurs amis et une petite amie sans que ça encombre.

Ahito arriva à ce moment-là, relevant la tête pour voir Sonny … haha … Il s’approcha de Maya et lui fit un câlin alors qu’il demanda tout de suite s’il pouvait faire quelque chose pour aider… Maya lui proposa d’aller chercher l’apéro ce qu’il fit, non sans donner un coup à D’jok pour lui rappeler qu’il devait se lier avec sa limite-sœur. Faudrait vraiment qu’il demande qui est qui dans cette histoire.

Trixie écoute Maya avec attention, hochant vigoureusement la tête à toutes ses affirmations sur Ahito et faisant les gros yeux à Sonny qui fait de son mieux pour ne pas se marrer. Ce qu’elle finit par remarquer. Du coup, elle contre-attaque, se glisse vers DJok et lui souffle sur le ton de la confidence.

“Tu sais c’est quoi le point faible de ton père ? C'est qu'il est fin nul pour esquiver.”

Démonstration faite par Trix qui attrape une serviette sur la table et bombarde le chef des pirates qui se la prend quand même malgré un lamentable geste d’esquive. Il râle et lui renvoie, Trixie affichant son plus beau visage de peste satisfaite. DJok note avec un intérêt certain cette nouvelle révélation sur son paternel. D’autant que lui sachant extrêmement bien viser … ça pourrait sans doute lui être utile. Ils finissent par s’installer à table en discutant pendant que Maya et Ahito s’occupent d’apporter l’apéritif qu’il commence dans la foulée. Trixie ayant une passion dévorante pour les pistaches. Et puis DJok demande enfin un éclaircissement sur leur situation familiale

“Alors ouais atta je t’explique !”

Ouais parce que non, ils n’avaient même pas pris le temps de le faire par message, se contentant de se raconter des bêtises pour l’instant. Trixie papillonne à droite à gauche pour récupérer un stylo et un morceau de papier et vient se caler à côté de DJok. Elle commence par lui. Écrit son nom et l’entoure. Puis elle trace un trait du remonte et inscrit Sonny. Jusque-là, c’est bon.

“Sonny a donc une soeur, Léxane. Léxane a été avec un homme qu’on ne nommera pas.
_ Celui dont on ne doit pas prononcer le nom” ajoute Sonny en ricanant à moitié.
_ Voilà, qui est donc le père d’Enox.”

Trixie entoure les prénoms de sa mère et de son frère, et le X à côté du nom de Léxane.

“Ça, ça a été la situation pendant 7 ou 8 ans. Et puis un jour Léxane a croisé un marchand ambulant qui m’avait moi. Dans ses marchandises, hein, pas comme gamine, et maman m’a racheté parce qu’elle voulait pas que je finisse bah … je sais pas où.”

Et très honnêtement, elle préfère ne pas y penser, Trix. Sonny non plus, dont le visage s'assombrit à mesure que l’histoire avance.

“Sauf que monsieur X, déjà il était pas très chaud pour un gosse, il s’est retrouvé avec deux gosses. Et genre … cinq ans plus tard ? J’avais 9 ans ? Je sais plus, Enox 13 en tout cas, et bah et s’est cassé et … et euh … voilà.”

Sonny et Trixie s’échangent un drôle de regard. Parce qu’ils savent que l’histoire n’est pas tout à fait finie, mais que ce n'est pas le lieu ni le moment d’aller dans les détails … sordides.

“Et à partir de là, tonton Sonny est devenu un peu plus “papa Sonny” quoi.”

Trixie conclue en haussant les épaules. Elle baisse les yeux vers son schéma qui … n’est pas si clair qu’elle l’aurait cru en fin de compte. Tant pis. Elle garde le silence un peu trop longtemps au goût de Sonny qui sait exactement à quoi elle pense. Alors il attrape une coque de pistache et la headshot pile entre les deux yeux.

“Je sais peut-être pas esquiver. Mais je sais viser.”

Trix reste un instant bête à papillonner des yeux, avant de se jeter sur le bol des coques de pistaches vides et en balancer une poignée sur le chef des pirates qui braille en lui disant d’aller ramasser. Ce qu’elle était partie faire avant qu’il ait eu le temps de finir sa phrase à vrai dire. Elle est impulsive, mais pas complètement mal élevée. Sa tête émerge de dessous la table le temps de dire à DJok.

“Ouais, se lancer des trucs de dessus c’est un truc de famille, je sais pas si tu le fais ?
_ Non, non, c’est un truc de pirate,” corrige Sonny. “On se lance tout le temps des trucs dessus. Sauf la petite Noi. Elle lance directement les gens, elle.”

Bande de tarés, oui.

“T’es sûr que tu veux faire partie de la famille ?” qu’elle lui demande en se remettant sur ses deux pieds et en jetant ses projectiles à la poubelle. “Il est toujours temps de fuir.”