Ahito aussi aimait dormir contre la femme de sa vie. Sa petite fée était le meilleur oreiller de toute la planète et des environs et de l’univers. Rien de moins. De toute façon, il pouvait le dire. Ahito avait dormi partout. Il pouvait donc comparer et dire que la jeune femme était le meilleur oreiller, en plus d’être la meilleure personne, et la meilleure femme, et la meilleure amie, et puis tant qu’à faire la meilleure attaquante voilà. La meilleure. Point. Une fois le match fini. Ahito n’avait pas suivit si c’était les Gringos qui avaient gagné à cause de leur odeur ou les Leonnors à cause de la pluie, mais ce n’était pas grave. Le match fini, il pu ramener Nitty à sa maison. En arrivant, il remarqua que la maison était vide et il savait que la jeune femme allait rester seule, encore. Il ne pouvait rien y faire.

La journée étant bien, trop bien, avançait, ils retournèrent à la maison. Cette fois-ci, tout le monde était là. Sauf grand-père Shan, ce qui était toujours une bonne nouvelle. Trixie n’était pas encore prête à le rencontrer. Personne ne l’était. Nitty envoya un message à Ahito, lui demandant si elle pouvait croire en Trixie. Ahito lui réponds rapidement. Nitty faisait confiance à Ahito pour lui dire à qui faire confiance ou non. Nitty le suivait aveuglément … mais pendant qu’elle était seule … Elle se demandait comment elle pourrait être aimé, elle aussi … et si elle ne pouvait pas suivre Trixie pour apprendre à être comme elle. Elle préparer ça en l’écrivant en GROS sur le tableau devant son lit avec la date du départ de Trixie.

Donc, Ahito arriva dans sa famille et le repas se passa jovialement. Avec un Tran se moquant ouvertement de la motivation de Trixie alors qu’Ahito lui renvoyer des regards courroucés. Il fallait se préparer à dormir. Ahito rentra dans sa chambre alors que Tran l’arrêta.

- Tu ne dors pas avec moi, mon frère ?
- Je dors avec Trixie.
- Oh Oh Oh, fit-il en relevant un sourcil qui devait sous entendre tout et son contraire.
- Arrête. On ne va rien faire.
- Mais oui, mais oui.

Ahito partit dans sa chambre et se mit en caleçon pendant que la jeune femme était sous la douche … il ne lui avait pas vraiment demander s’il pouvait dormir avec elle … mais c’était logique non? Fin… après tout ce qu’ils avaient fait, c’était peut-être dangereux de se mettre ainsi à dans le lit avec elle. Il prit son manteau et en sortit les cartes qu’il glissa dans une pochette plastique pour les protéger. Il toucha les cartes et sortit « Noir ». Oh. D’ailleurs. Il s’approcha de son armoire et sortit une veilleuse pour enfant qui projeté sur le plafond des constellations. Améliorer par Tran et lui, pour pouvoir voir les étoiles même à l’intérieur.

Quand elle revient, il était en train de câliner Trixito et le poussa pour se relever et lui faire un sourire.

- Cela ne te dérange pas que l’on dorme ensemble ? J’avais aussi envie de … d’utiliser une carte…

Dans sa main, il avait sorti une des cartes de leur protection. Il allait toutes les garder, bien comme il faut, protéger comme la prunelle de ses yeux. Mais il était curieux … ll tendit les bras vers elle, dans l’espoir de l’attirer dans ses bras. Là où c’est la meilleure place. Il pense que lui, sauf le jour où il s'est perdu dans une planète dont il a oublié le nom, il n'avait jamais rien vécu de bien ouf et qui mérite leur carte... mais il lui tendit une petite carte en forme de coeur en même temps de lui demander son câlin. Avec écrit "Trixie"

Ça lui a fait de la peine de laisser, Nitty. On ne va pas se mentir. Mais elle entend d'ici Maki la gronder avec la voix d'ourse des cavernes quand elle fait des bêtises. Quand elle lui ramène des bêtes blessées qu'elle a croisées lors de ses vadrouilles sur Shiloe. On adopte pas des bêtes dont on est pas sur de pouvoir s'occuper. Et c'est pareil avec les gens. Alors elle essaye de pas trop s'impliquer Trixie. Même si elle envoie des petits messages de temps en temps à Nitty. Même pendant le dîner, le plus diiiiiscrétement possible. En tout cas, elle ne se doute pas du tout de ce qui est en train de se passer dans le cerveau de la jeune femme. De toute façon, elle est trop occupée à raconter tout et n'importe quoi, juste pour le plaisir de se faire remballer par Tran, et de lui renvoyer gentiment la balle. Enox lui manque. Alors avoir un autre (un troisième mon dieu !!) frère qui l'enquiquine, ça lui plaît assez.

Enfin ça reste bien entendu Ahito son préféré, héhé, et elle est ravie de se retrouver à nouveau toute seule avec lui. Enfin après une bonne chance et avoir enfilé un petit (petit) pyjama constitué d'un short très court et d'un débardeur à bretelles très fines. Enox lui disait toujours d'aller se rhabiller quand elle se pointait habillée comme ça. Alors ça devrait avoir le bon effet avec Ahito, hehe. Même si ça reste tout simple. Elle le rejoint dans sa chambre en chantonnant un petit air au fond de sa gorge et puis se fige en regardant non pas les bras ouverts d'Ahito. Mais la carte entre ses doigts. (Sans laquelle elle serait déjà blottie contre lui à vrai dire.)

"OoohwwaaAAAH !!!"

C'est un drôle de truc qui s'échappe de la bouche de Trixie. On est parti sur un début de "Oh" étonné, volume de sa voix se baissant petit à petit pour marquer que non seulement elle est surprise, mais aussi touchée et euh "sans voix". Sauf que ça a embrayé direct derrière, sans pause, avec un "wah !!" d'excitation qui est remonté dans les tours. Et la bouille de Trix a bien entendu suivi le mouvement. Des grands yeux étonnés au large sourire de monstresse. Elle attrape la carte et fait un tour sur elle-même la carte tendue au-dessus de sa tête demande bêtement "c'est pour moi ??". Bah oui y a ton prénom dessus grognasse. Et elle s'éclate plus que ne blottit entre les bras d'Ahito, glissant les siens autour de la taille du jeune homme. Un peu plus et elle lui faisait un placage digne du combat de catch. Combat de catch assez particulier où elle couvrirait le cou de son adversaire de petits bisous, cela dit…

"Merciii ! Merci ! Attends attends … c'est de celle là que tu veux te servir ?? Mais c'est moi qui doit choisir quand jveux m'en servir !"

Et ce sera tous les matins au petit dej. Elle a décidé. Trixie s'était un peu éloignée pour poser ses questions et revient frotter son nez contre celui d'Ahito. Les deux mains à plat contre son torse (bonjour on profite qu'il a pas t-shirt) et prenant quand même soin de ne pas abîmer la petite carte.

"Bien sûr que ça me dérange pas. J'aime pas dormir toute seule en plus …"

Et elle n'aime pas qu'il soit loin alors qu'il pourrait être plus près aussi.

"Mais ça dérange pas tes parents ?"

Ouais, elle comprendrait. Sonny il fait le malin (non pas du tout, c'est gratuit) mais sans doute qu'il serait pas aussi serein s'ils dormaient ensemble chez lui.

Il sourit Ahito. Et il la regarde aussi. Elle est belle. Et ça le fait sourire un peu plus encore. Parce qu’elle est belle et qu’elle a grave confiance en lui pour venir dans la chambre ainsi. Elle n’a pas peur qu’il lui saute dessus, elle lui fait confiance. Cela lui faisait plaisir. Oui, il était complètement à côté de la plaque … complètement, mais en soi, tant que ça lui faisait plaisir … voilà. Et s’il venait à craquer, ça serait parce qu’il aura remarqué que la jeune femme le désirait. C’est tout. Donc, il lui tendit les bras et elle se jeta sur lui. Il la réceptionna dans ses bras et rit un peu de sa réaction. Une autre aurait été difficile. Il lui donna sa carte « Trixie ». Il en ferait bien d’autre, mais il n’avait aucune idée sur quoi. Sa maladie ? Elle le savait. Le fait que le fluide est incontrôlable parfois ? Elle en avait fait les frais, deux fois. Il n’avait rien à dire, alors il attendit qu’elle se calme pour tout reprendre depuis le début. Une fois relativement calmé. Il toucha la carte dans les mains de la jeune femme.

- Cette carte, la « Trixie » est pour toi. Quand tu le voudras je t’en parlerais. J’essayerais de te trouver d’autres choses à dire, mais je n’ai pas une vie trépidante.

Doucement, il caressa les doigts de la jeune femme. Il était amoureux. Simplement, il ne sait pas ce qu’il dira quand elle utilisera la carte … mais il n’avait pas trop peur. Il pouvait sortir milles choses qu’il pense d’elle. Il serait lui expliquer son absolu dévotion, très simplement. Il pouvait le faire même maintenant. Il lui mit la carte « noir » dans les mains par la suite.

- Et c’est celle-là, que je voulais utiliser. Tu en as parlé avec Nitty, et je me demandais … je voulais savoir ce qui t’a fait pensé à ça .. et comme je me suis dis que ça avait un rapport avec ta peur du noir, et tes peluches, je nous ai sorti …

Il pencha le bras, sans quitter la jeune femme alors qu’il avait fermé les volets. Il éteint la lumière après avoir allumé la veilleuse. La lumière était assez forte, tamisé de bleu foncé et constellant les surfaces d’étoiles. Il rapprocha le crâne de la jeune femme et l’embrassa à nouveau sur ses cornes qu’il aimait tellement. Il la trouvait tellement mignonne. Cela devrait être illégal. Il la trouvait parfaite. Il pourrait faire trois ou quatre carte « Trixie » et avoir encore des choses à dire. La jeune femme sur lui, il s’avança pour l’embrasser, encore. Avant de réaliser sa question.

- J’ai complètement oublié de leur demander …

Mais depuis que Tran avait eu des copines, à l’âge de 15 ans pour l’officielle, ses parents les avaient toujours laissé dormir ensemble. Conscient ou pas des activités nocturnes de leur fils. Dans tous les cas, il n’avait pas envie de leur demander et sourit en frottant son nez à celui de la jeune femme.

- Cela fait un peu plus pirate si je ne demande pas, non ? Faut que je m’entraine pour faire parti de la grande famille.

Parce que, bon, il ne compte pas quitter les SK … Pas dans l’immédiat… mais dans vingt ans ou moins, il faudra qu’il arrête d’être le joueur de l’équipe et simplement un homme… avec de l’argent puisqu’il gagnait pas mal … et comme il serait toujours avec Trixie, et vivrait avec elle, et l’aurait peut-être même épouser, il lui faudra une nouvelle carrière. Pirate avec la femme de sa vie. Cela ne le dérangerait pas.

"Mouais. J'la trouve déjà pas mal trépidante la tienne. Moi y a de l'abus un peu … mais bon, je cherche les problèmes aussi."

ELLE L'AVOUE. ENFIN. Oui bon, non, c'est pas un scoop. Elle assume totalement être une emmerdeuse qui se met dans des positions pas possibles. Et entraîne les autres aussi, parfois. "Noir". Trixie regarde la carte une seconde. Sur ce coup-ci, elle n'avait entraîné personne. Heureusement. Elle se perd un moment dans cette considération et se fait ramener par Ahito, les lumières et les bisous sur ses cornes. Alors elle sourit à nouveau bêtement. Se serre contre lui et respire son odeur qui la rassure tant. Et Trixie pouffe doucement contre le buste d'Ahito quand il avoue ne pas avoir demandé à ses parents. Elle accueille sa caresse sur le nez avec un sourire.

"Je t'acheterai un cache œil et un perroquet. Tu seras trop mignon."

Et une petite cicatrice sur la joue. Allez. Comment ça elle avait un vague crash sur Albator dans sa jeunesse. Paaas du tout. Un bisou sur la joue et puis elle lui demande.

“Tu me passes ton téléphone avant ?”

Trixie tend la main, attend d’avoir le téléphone en main avant de bidouiller des trucs sur l’écran. Télécharge une application. Entre une suite de nombres. Bref. Elle s'assoit en tailleur au milieu du lit et le repose sans rien expliquer. Trix tend la main pour qu'Ahito vienne s'installer à côté d'elle et commence son histoire.

“Nitty me rend triste parce que ouais … j’aurais pû finir comme elle. Et … on aurait pu mourir toutes les deux. Au fond de notre trou … C’est. Mmmh …”

Trixie n’aime pas penser à tout ça. Elle “voit” encore, elle sent encore. La pierre, la poussière, le sang, les bestioles. Elle grimace, attrape les jambes d’Ahito pour lui écarter et venir caler son dos contre son buste. Elle s’enveloppe dans ses bras, recule un peu sa tête pour qu’ils soient joue contre joue. Attrape Trixito et le cale contre elle de la même façon. Et puis elle soupire.

“J’me promène souvent toute seule sur Shiloe. Vraiment, partout, et un jour, j’suis tombé dans un trou. Bon, contrairement à Nitty, je pense, je l’ai cherché. A courir partout et à grimper partout … Enfin j’suis tombée dans une faille et … et quand je me suis réveillée, j’étais dans le noir. Ca puait le sang. Je sentais plus ma jambe droite. Et … j’entendais des bêtes … grouiller partout. Y en a qui me grimpaient dessus, c’était …”

Trixie frissonne violemment de dégoût, et d'horreur. Serre Trixito dans ses bras plus fort. Et sent Ahito faire de même avec elle.

“Je sais pas combien de temps ça a duré. Jvoyais rien du tout. Rien du tout. Rien.”

Rien. Et elle était certaine qu'absolument personne n'allait la retrouver. Et c'est le genre de sentiment qui la reprend quand elle se trouve dans le noir.

“Enfin si. Des fois … en fait j’oscillais entre être consciente, dans le noir, avec les bêtes et … et mon os qui me ressortait de la cuisse, haha. J’lai senti à un moment. C’était dégueu. Et entre des hallucinations. D’un gosse, avec … des yeux comme toi. Qui me fait un câlin, qui me dit merci, et s’en va avec … avec ses parents, je crois? Je sais plus trop, c’est flou. Enfin bref. Et puis à un moment j’ai fini par me réveiller chez moi … Ils ont dit qu’ils m’avaient cherchée pendant une dizaine d'heure.”

Elle avait passé dix heures dans le noir, sous les bestioles, avec un os lui percant la cuisse.

"Jcrois que si j'avais pas halluciné ce gosse. Je serais devenue folle …"

Ouais. Ce gamin, qu'elle imaginait être le fruit de son cerveau défaillant à ce moment là, lui avait sauvé si ce n'est la vie, au moins sa santé mentale.

“Depuis j’ai peur du noir. Parce que je sens l’odeur du sang, ou les bestioles qui me courent sur la peau … Et depuis …”

Trixie incline la tête sur le côté et désigne du doigt une petite cicatrice derrière son oreille.

“Depuis je suis pucée. Maman, Enox, Maki et Sonny peuvent savoir où je suis, n’importe quand. Et toi aussi maintenant. “

Elle désigne le téléphone d'Ahito à côté d'eux. C'est ça qu'elle bidouillait dessus.

Ahito réfléchit à peine… Il n’avait vraiment rien eu dans sa vie qui serait remarquable. Il s’était perdu petit. Une fois. Et encore, il avait été aidé par quelqu’un. Il ne se souvenait plus trop. Il laissa la jeune femme prendre son téléphone, complètement confiant face à ce qu’elle pouvait faire. Il avait deux photos d’elle, qu’elle connaissait, et aucune discussion comprenante. Il pouvait donc lui faire confiance en attendant. Il l’écouta doucement. Il la prenait dans ses bras et il la tenait fort. Il ressentait aussi ce qui était arrivé à Nitty. Cela lui était arrivé. Cependant, si Nitty et Trixie semblaient avoir eu des répercussions, lui n’en avait pas eu. Il avait eu une petite fille. Il se souvenait vaguement. Il laissa la jeune femme se placer et l’écouta, faisant des petites cercles sur son bras. Il voulait qu’elle sente sa présence. Il l’écoutait… Et il se sentit se figer. Il la tenait dans ses bras, mais même es bras étaient devenus blanc. Il avait un flash dans ses yeux. Des flashs rapides. Il les repoussa. Il les attrapa avec violence et les poussa loin dans son esprit. Qu’importe ce qu’était les flashs. Il n’avait pas le temps. Il n’avait pas le temps de s’occuper de sa tête qui lui faisait mal d’un coup, alors que la jeune femme avait besoin de lui. Il la tenait entre ses jambes et enferma la jeune femme entre ses bras. Il y avait là, donc, un nouvel endroit à aimer. Avec douceur, il se mit à embrasser la cicatrice. Pas qu’un petit bisou, un million de petits bisous.

Il voudrait lui promettre que, plus jamais, elle n’aurait peut être du noir. Il voulait promettre que, jamais, il ne laisserait encore dans le noir. Il ne pouvait pas lui faire un telle promesse. Il ne pouvait pas … parce qu’on ne l’autorisera pas à vivre avec la jeune femme. Pas tout de suite. Il voulait être là, tous les soirs, dans ses bras, pour repousser les ombres.

- Ce n’est pas ta faute, ma petite fée. Ce n’est vraiment pas ta faute ! Tu n’as pas à te sentir coupable.

Il avait l’impression que, quelque part, elle essayait de lui dire qu’elle le méritait. Qu’elle méritait ce qui lui était arrivé. Qu’elle méritait la souffrance qu’elle avait vécu. C’est faux. Elle ne méritait pas ça. Elle méritait tout l’or du monde, tout l’amour du monde, toute la place du monde.

- Si tu disparais, mon ange, je mettrais le monde à feu et à sang. Je te chercherais partout, dans chaque crevasse, chaque trou, chaque … derrière chaque cailloux, il continua de caresser de ses lèvres la cicatrice de la jeune femme.

Il ne pourrait pas la laisser. Et là encore, il avait l’impression que la jeune femme était en train de lui dire que personne ne devrait la chercher. Personne ne devrait la chercher ? Il ne voyait même pas comment il allait la laisser une seconde maintenant. Il tremblait. Dans trois jours et deux nuits, il allait devoir la rendre à sa famille. Ils vont devoir se parler par message. En plus, il avait ce stupide voyage de un mois … Il ne voulait pas la laisser et mit la tête dans son cou. Il ne savait pas qui était ce garçon… Qu’elle avait rêvé. Il avait de plus en plus mal à la tête.

- Je t’aiderais, … Je te promet que tu n’auras pas peur. Je suis là. Je le combattrais pour toi, le noir ne m’a jamais fait peur.

Sa tête lui envoya un décharge de douleur et il grogna alors que le flash qu’il essaya de repousser reviens avec force dans son esprit. Petit. Sur une planète dont il a oublié le nom. Il veut dormir. Il veut simplement dormir et laisse ses parents dormir. Son père surtout. C’est lui qui était ici. Pour aider. Parce que c’est son travail. Il dort donc. Il prends une place et dors. Il y a eu un glissement de terrain. Un glissement et il est tombé. Il se retrouve au milieu d’une crevasse. Il y faisait noir. Mais il n’avait pas peur. « Le noir ne m’a jamais fait peur » avait-il dit. Parce qu’il ne faisait que dormir. Il n’avait pas peur de dormir quand on passait la vie dans la nuit, fatigué, et endormi.

Il se voyait donc, mais au-dessus de sa tête, il y avait une fillette. Une fillette avec des cheveux roses. Des petites cornes. Des cornes de fées. Une petite fée qui lui parle. Elle lui dit qu’elle va chercher de l’aide. « Non ». Il ne voulait pas que la jeune fille part. Alors elle reste avec lui. Elle parle et lui tends même les mains. Il n’est pas blessé. Il a juste envie de dormir. La jeune fille semble seule. Pourquoi était-elle seule ? « Je suis là » lui avait-il dit. Il avait le temps. Dans le noir, la seule parcelle de lumière, c’était elle au-dessus de sa tête. Il la voyait bien. Puis, elle dû partir, promis d’aller chercher de l’aide. Ahito ne voulait pas qu’elle parte, il voulait être son ami. Il le devait. On vient le chercher. La fillette n’est pas parmi les gens. Son père lui dit qu’elle est partit, retrouvé sa propre famille. « La petite fée » l’appela Ahito. Son père confirma. Une petite fée rose.

Ahito releva les yeux et tourna la tête vers la jeune femme, encore plus blanc que ce qu’il ne l’était déjà. Il essayait de se refaire à ce qu’il vient de capter. Il allait se lever mais elle était dans ses bras. Il poussa Trixito, l’emmitoufla dans un drap et la porta dans ses bras… Puis, il sortit en ouvrant la porte avec ses pieds. Puis, il tourna dans le couloir et ouvrit une autre porte avec ses pieds. Sans laisser le temps à quiconque de comprendre, il se mit debout sur le lit de ses parents, poussant du pieds son père par terre du lit. Puis, il se courba et tendit la jeune femme emmitouflé à sa mère qui le regardait avec des yeux ahuri.

- Tu me la tiens, et tu lui fait un câlin !

Puis, il se jeta sur le sol alors que Tran avait été alerté par le cri aigu que quelqu’un avait poussé, sa mère peut-être, pour un cri d’autres personnes. Si Trixie ou sa mère ou Tran, parlèrent, il ne les entendit pas. Il attrapa son père par le col et montra Trixie d’une main.

- « MA » petite fée ?

Le père des jumeaux observa son fils et fit un hochement de la tête.

- « LA » petite fée ? Précisa-t-il alors encore.

Encore une fois, le père fit un hochement de la tête. Ahito tenu encore son père quelques secondes avant de retourner vers sa mère, lui souhaiter bonne nuit et reprit sa petite fée dans les bras sans rien dire de plus. Elle n’avait pas quitter les bras. Elle ne quitterait pas les bras. Point. Il revient dans sa chambre. Il savait pourquoi son père n’avait rien dit. Il l’avait compris à son regard. Il ne lui en voulait pas. Il ne lui en voulait carrément pas. C’était … normal. Juste le temps de réaliser et maintenant qu’il avait compris… Il allait bien. Il allait très bien. Il mit sa petite fée sur le dos et il l’embrassa sans rien expliqué. Sur ses lèvres. Il finit par déshabiller la jeune femme de son drap. Suivant son corps, il attrapa sa jambe pour trouver la blessure et l’embrassa, là, cette cicatrice. Il l’embrassa sur toute la longueur. Il avait deux autres endroit qu’il allait aimé embrasser. A force, il ne sera plus faire de top. Il aimait embrasser toutes les parties de son corps, toutes les marques, tous les coups, toutes les courbes.

Elle était sa petite fée. Sa petite fée. Celle qui lui avait sauvé la vie. Celle qui avait marqué son existence… Et il était … Elle venait de lui dire qu’il l’avait aidé. Pas lui, réellement mais son souvenir. Ce souvenir ensemble. Le souvenir … De la jeune femme. Il était déjà dans sa vie. Elle était déjà dans la sienne. Elle était … Sa petite fée et il se mit à pleurer en embrassa sa jambe.

- Ma petite fée....

Mwala. C’était à la fois, très certainement, l’un des pires trucs qui lui était arrivé. Si ce n’est le pire. En terme de peur, d’être à rien de la mort, de douleur aussi, certainement même si elle ne s’en souvient que très confusément. Moins que de la sensation des pattes des bêtes sur sa peau en tout cas. De toute façon, son cerveau avait déraillé. Mais cet événement-ci ne concernait qu’elle. Alors c’est pour ça que c’est celui qui lui fait le moins de mal. Ca la dégoute, ça lui fait peur, dans le noir, mais ça ne lui fait pas autant de mal que le reste. Pas de culpabilité. Pas d’envie de crever. Pas d’envie de vivre non plus. C’était juste … arrivé. Et oui, Ahito a sans doute raison. Elle hausse les épaules. Elle ne se sent pas “coupable”, mais c’est de sa faute. C’est juste … “bien fait pour elle”. Les conséquences logiques de son comportement, sans intention malveillante de qui que ce soit. Juste du hasard et la gravité qui a fait son œuvre. Quelque part, elle trouve presque ça réconfortant. Sauf les bêtes. Et le noir.

Mais bien sûr, bien entendu qu’Ahito balaye ça. Il a cette capacité hors norme de faire vaciller ses idées les plus brutales et ancrées en elle. A son propre propos. Il rend tout si doux. Si étrangement possible. Elle a confiance en lui quand il lui dit qu’il la cherchera partout. Même si c’est absurde. Même si c’est impossible. Elle le croit aveuglément. Avec lui, elle peut fermer les yeux. Ou être dans le noir. Elle pourrait être dans le noir avec Ahito. Il brille tellement fort. « Le noir ne m’a jamais fait peur » Trixie fronce doucement les sourcils alors qu’elle se laissait cajoler avec plaisir. Sans esquisser le moindre geste si ce n’est pour faciliter ceux de son petit ami. Mais il arrête de bouger, et cette phrase revient encore. « Le noir ne m’a jamais fait peur » Elle a déjà entendu ça. Elle tourne sa tête vers Ahito pour le regarder, et le découvre … avec vraiment un très très très drôle d’air sur le visage.

“Ahito ?? Qu’est-ce qu-”

Elle n’a pas le temps de finir sa question qu’elle se retrouve transformée en maki. En sushi entouré l’algue noire hein, pas en sa gardienne de but. Sinon Ahito aurait des difficultés à la soulever d’un coup. Trixie pousse une cri de surprise, demande à Ahito ce qu’il fait, mais il n’a pas l’air de l’entendre. Elle pousse un nouveau cri quand il ouvre une autre porte et découvre … ses beaux-parents au lit. MAIS ! Elle appelle encore Ahito, et cette fois le demande ce qu’il fout, mais elle n’a toujours pas de réponse et se retrouve littéralement sur sa belle-mère, son beau-père par terre et Ahito qui pose des questions qui n’ont pas le moindre sens debout sur le lit. En caleçon. (La prochaine fois qu’elle pensera à cette scène, elle se fera pipi dessus de rire.) Mais là, elle ne rit pas du tout, se confond en excuse auprès de la mère d’Ahito avant que celui-ci ne la rembarque en sens inverse. La faisant crier une troisième fois. Mais cette fois, elle ne pose pas de question. Elle a compris que c’est peine perdue, et qu’il faut qu’il se calme.

Alors quand elle retrouve le matelas de son lit, elle ne fait rien d’autre que le câliner, caresser ses joues et ses cheveux, à mesure qu’il descend vers sa jambe. Réveillant des frissons de la veille dans son corps. Mais elle les ignore. Elle attend, les doigts perdus dans ses mèches autant qu’elle est perdue dans ses pensées. Elle n’a rien compris. Mais ce n’est pas grave. Trixie sent que le jeune homme se met à pleurer. Alors cette fois, elle agit pour de bon. Glisse ses doigts contre ses joues pour le forcer à relever la tête. Murmure son prénom et embrasse doucement ses lèvres.

“Qu’est-ce qu’il se passe ?”

Elle essuie ses joues, ses yeux. Ses. Yeux. Elle a l’impression d’être aspirée vers l’arrière. Autant dans le temps que dans l’espace. Elle renifle le sang. Elle ressent les pattes des bestioles. Elle a mal dans la cuisse. Et elle le voit. Le gamin. Trixie recule son visage, sans lâcher celui d’Ahito. Elle comprend définitivement plus rien. Le reste ne lui est pas encore revenu. Elle se souvient de son hallucination. Uniquement. D’Ahito oui, c’était lui. Elle en est absolument persuadée mais si elle trouve ça complètement délirant. Fou. C’est ça. Elle a vrillée tarée.

“C’était … toi ? Comment ? Comment j’ai pu rêver de toi ? Tu … quoi ??”

Comment il pourrait savoir qu’elle a rêvé de lui ??? C’est ça qu’il a deviné ?? Bien sûr que non c’est pas ça ! C’est pas possible ! Elle se met à trembler comme une folle, Trix. Ses nerfs prient d’une certaine détresse. Elle lâche Ahito et amorce un geste pour reculer, mais ne fait rien. Elle a envie de partir en courant. Elle a envie de se jeter dans ses bras. Alors elle ne fait rien du tout. Elle tremble juste ses yeux grands ouverts toujours fixés sur ses yeux là. Les yeux de petit de ses rêves qui l’a empêché de perdre la boule. Les yeux du gardien des Snowkids sur lequel elle avait un gros crush de groupie. Les yeux de son petit ami qu’elle aime au-delà de ce qu’elle pensait être capable d’aimer qui que ce soit.

“Je comprends pas …”

Ahito avait dû mal à parler. Vraiment beaucoup de mal. Il avait le coeur qui battait tellement fort … et pas comme quand il était en train de toucher la jeune femme , ou quand il lui avait dit « je t’aime », ou quand il avait été dans ce trou, lui aussi. Non. Son coeur battait pour autre chose. Une raison plus étrange, et plus proche de la panique. Il venait de réaliser que la vie l’avait destiné à cette femme. Pas de panique la-dessus. La panique venait du fait qu’il avait perdu des années à ne pas être ensemble. Alors il embrassait sa jambe, il faisait des trainées de baiser. Il laissait trainé ses lèvres et sourit.. Parce que c’était la femme de sa vie. Il pleurait pour ça aussi. Parce que la jeune femme était sa destinée. Voilà. L’explication à pourquoi il en avait toujours rien à faire des autres femmes. Pourquoi il se fichait du sexe. Pourquoi il n’en avait jamais ressenti le besoin. C’est parce qu’il avait déjà trouvé son tout. La pièce qui manque au puzzle de sa vie. Alors il pleure, simplement. Il pleure d’amour. Il revient vers le visage de la jeune femme et la regarde.

Il se sent débile un peu. Débile beaucoup. Il avait parlé de sa petite fée avec son père des mois durant, jusqu’à ce que l’image reste comme un mythe ou une légende. Jusqu’à ce qu’elle ne soit qu’un souvenir un peu flou mais qui lui faisait toujours battre le coeur. Parce qu’il devait être ami avec cette fille, et il ne l’était pas. Il devait la retrouvé. Et il avait fini par oublier. Comment avait-il pu oublier avant …avant ce jour ? Il n’arrivait pas à dire autre chose que « ma petite fée » alors qu’il l’embrassait.

Et il sourit, quand elle demande si c’était lui. Il sourit parce que c’était lui. Et c’était elle. Et c’était eux. Depuis le début. Tout s’emboite parfaitement. Tout aller de soi. Cette sensation que tout était à sa place, que la vie était simple. Le dernier trait sur un tableau de peinture. Le point final à un récit. La finition de l’histoire. Pas de l’histoire d’amour, elle ne faisait que commencer et il comptait bien le prouver. Non. La finition de leur retrouvaille. Il se se retrouvait. Il était là. Elle était là. Ils étaient là. Comme deux aimants ils s’attiraient et avaient juste eut besoin d’un peu de temps. Toujours un peu de temps.

Puis, il voit qu’elle panique. Il se calme, respire un peu, arrête de sourire comme s’il venait de trouver le sens à l’univers. Il venait juste de trouver le sens à son univers, mais il n’avait pas le temps d’y penser. Doucement, il changea leur position. Remettant la jeune femme entre ses jambes, entre ses bras. Le dos de la jeune femme contre son torse. Il attrapa ses mains dans les siennes, jouant de la peau de ses phalanges.

- Il était une fois, commença-t-il en baissant la voix puisqu’il était à coté de son oreille, un petit garçon étrange. Toujours en train de dormir. Une vraie plaie. Même pour son entourage. Il se demandait toujours, ce petit garçon qui n’arrivait même pas à apprendre à lire correctement tellement qu’il avait besoin de dormir, comment il allait survivre en grandissant. Il était si nul, si transparent, si oubliable, si détestable avec les passe-droits qu’il avait avec sa maladie…

Sinned n’avait pas aidé. Ahito avait le droit de dormir en cours parce que sa maladie lui disait, mais il avait monté tout le monde contre lui, même petit déjà. Il voulait de l’attention, oui, mais ahito aussi… Il voulait qu’on l’apprécie même s’il dormait. Bien que D’jok et Micro Ice soient devenus, maintenant, ses meilleurs amis, au départ c’étaient les amis de Tran, pas les siens.

- … Ce petit garçon demanda alors à son père de l’aide. Son père avait la même maladie mais il travaillait pour une entreprise qui aider les autres. Alors le petit garçon voulait voir, comment son père dormant autant que lui pouvait aller sur tout plein de planète pour les aider. Le père décida de mettre en plus une tradition « Le mois père-fils ». Un mois où il amenait ses deux gamins avec lui…

Cela était toujours le cas depuis. Tous les ans, il y avait un mois entier où leur père les amener à droit à gauche de l’univers pour que les jumeaux l’aide. Et les jumeaux adoraient ça… Même Tran qui ne faisait que râler sur le temps qui passe trop lentement à chaque fois.

- … ils sont allés sur une planète, inconnu, un astéroïde. L’aide n’était pas légale. Leur père devait aider mais ils ne pouvaient pas dire où ils étaient, alors il ne l’a jamais dit à ses fils. Puis, le fils dormeur partit faire un tour, trouvant une place pour dormir. Mais manque de pot, il eut un glissement de terrain, il se retrouva au fond d’un trou. Le trou était noir, lugubre, il n’y avait rien de lumière que la lumière qui venait du tour dans le plafond…

Mais il n’avait pas eu peur. Ahito n’avait jamais eu peur du noir. Ni maintenant, ni jamais. Le noir ne l’avait jamais terrifié.

- … Il se disait qu’on allait le chercher, mais il avait peur. Il se disait qu’on pouvait aussi l’oublier. Parce qu’il l’était, oubliable. Cela serait logique. Puis, une petite fée est apparu en haut de la crevasse. Elle était toute seule, elle n’avait pas le droit de sortir. Elle se mit à parler aux petits garçons. Elle essaya même de le faire sortir, mais risquant de tomber avec elle, le petit garçon refusa. Ils se disputèrent même un peu. Parce que la fillette voulait essayer, même si elle se faisait mal, et le garçon refusait qu’elle puisse se faire du mal pour lui …

Doucement, il ramena la main qu’elle avait blessé le première jour et il en embrassa la paume, l’image de son sang encore vif dans son esprit.

- … au bout d’une heure sans dormir, le gamin commença à être vraiment fatigué. Il voulait dormir, mais il ne voulait pas laisser sa petite fée. Il voulait être son ami, il voulait profiter d’elle. La petite fée le remarqua et même si elle allait se faire disputer, reparti pour prévenir des adultes pour qu’on vienne le chercher…

Il embrassa Trixie, son dos, son cou, sa cicatrice, puis à nouveau sa main?

- … Elle n’est pas venu le voir partir, alors même que le petit garçon voulait la revoir et taper du pied. Un vrai caprice. Après ça, il en a voulu à son père. Personne ne savait pourquoi, sauf le père et lui. Le petit garçon n’adressa pas la parole à son père pendant deux mois. Pas une seule parole. Il parlait de la fée à tout le monde, mais ignora son père….

Ahito rapprocha encore la jeune femme de lui et lâcha un long soupir.

- … à cause de lui, j’ai perdu tellement d’années à ne pas t’avoir dans mes bras. Ma petite fée, la seule femme que je n’ai jamais aimé, de toute ma vie. Celle qui m’était destiné. Quand tu es tombé, tu t’es souvenu de moi. De ce moment ensemble, du jour où tu m’as sauvé la vie. Toi. Je t’aime. Je t’aime tellement depuis toujours.

Elle aime pas quand elle comprend pas, Trixie. C’est l’une des raisons, la principale raison peut-être, pour laquelle elle s’acharne, ou s’acharnait plutôt, à vivre dans le chaos. A faire n’importe quoi et à rendre les autres zinzins juste pour qu’elle ne soit pas la seule à ne pas comprendre ce qu’il se passe. Elle aime pas ne pas comprendre parce que à chaque fois, elle se sent seule. Et c’est ça, qui la terrifie plus que tout. Et quand Ahito semble avoir trouvé toutes les réponses aux grands questions de l’univers, et qu’elle, elle ne comprend pas … Elle a l’impression qu’une faille abyssale se creuse brusquement entre eux. Et ça lui est insupportable. Alors elle tremble, et prie silencieusement pour comprendre. Et bien sûr, toujours, Ahito est là. Il revient contre elle, la prend dans ses bras à nouveau, et lui explique.

Et elle voit tout, Trixie. Même ce qu’elle n’a jamais vu. Ce petit garçon qui s’endort sur sa table de classe. Les autres qui se détournent de lui. Elle sait, elle connait. Et puis les souvenirs reviennent se superposant avec douceur à son imagination. Presque sans qu’elle ne le remarque. Elle revoit la pierre d’un étrange brun-gris de Shiloe ouverte sous ses petits pieds. L’enfant au fond du trou. Elle se revoit lui jeter un caillou, pas sur lui, juste à côté, de colère qu’il ne veuille pas qu’elle descende pour venir le chercher. Elle souvient d’être repartie chercher de l’aide. Enox d’abord, qui était allé chercher maman. Maman qui était allée chercher les autres. Les adultes qui s’en vont chercher le petite garçon, et elle qui voulait y aller mais …

“Maman n’a pas voulu que je revienne te voir. Elle avait peur … ça ne faisait pas si longtemps qu’on vivait sur Shiloe. Et elle ne voulait pas trop qu’on me remarque. Et qu’il m’arrive la même chose que. Qu’avant. Avec les adultes. A cause de mes cornes.”

C’est un peu confus encore, mais ça lui revient. Elle se souvient de s’être énervée. D’avoir crié comme une folle et de … Trixie sourit doucement. Elle pivote un peu pour pouvoir regarder Ahito. Déposant un baiser sur sa joue au passage.

“Tu sais que j’ai cassé un verre le jour, là ? De colère parce que je pouvais pas revenir te voir ?”

Comme quoi. Y a des trucs qui se répètent dans la vie.

Trixie est étrangement calme. Comme si elle venait de se réveiller de ses siestes qui font oublier jusqu’à son prénom. Elle est encore en train de processe toutes ses nouvelles informations, en jouant doucement avec les doigts d’Ahito. Les mettant bout à bout, dans l’ordre. Essayant de relier le tout à après. A avant qu’ils ne se re-rencontre. Et à tout ce qu’il s’est passé après. Et puis elle pouffe. Une fois. Et puis une autre. Avant de se mettre à rire pour de bon mais avec une sorte de douceur et de soulagement.

“Aaah … bah ça me rassure ... J’suis pas complètement folle dingue. J’avais une bonne raison d’avoir bloqué sur toi pendant des jours et des jours. Des semaines mêmes. Après avoir vu votre tout premier match contre les pirates. Enox s’était tellement foutu de moi … J’avoue que ça faisait groupie psychopathe quand même … Mais. Ouais.”

Elle pouffe à nouveau et puis réfugie sa frimousse dans le cou d’Ahito pour le picorer de bisous en calmant son rire. Nan, elle ne lui avait encore jamais dit ça. Il savait qu’elle était une groupie des Snowkids, un peu plus de lui que des autres. Mais non, c’était pas “un peu plus”, du tout. C’était BEAUCOUP plus. Elle ne faisait pas qu’attendre de le voir apparaitre à l’écran pendant les matchs et avait suivi le plus de truc sur lui possible jusqu’ààà. Jusqu’au match contre les lightnings où elle s’était dit qu’elle virait psychopathe et qu’il fallait qu’elle arrête. Alors elle s’était calmée, même si elle gardait toujours un oeil (et son crush) sur lui.

“J’te l’ai pas dit, parce que. Bah je voulais pas te faire peur. Ou que tu crois que j’m’intéresse à toi juste pour ça. Et puis parce que. Bah ça a très vite été toi, juste toi, pas le snowkid, qui me plaisait. Donc. C’était pas très important en fait.”

Elle soupire dans son cou avant de reculer le visage d’un air très très très sérieux.

“Mais du coup. Je t’aime depuis quand Ahito ? Depuis … ouais. ‘Toujours’ ?”

Elle reprend la formulation qu’il a utilisé juste avant, et puis un sourire vient relever ses lèvres. Oui. Ça lui plait bien. Toujours.

Il l’enfermait dans ses bras Ahito. Avec la certitude que la jeune femme ne pourrait pas s’échapper de son étreinte même si elle y mettait toute sa force. Il n’y avait aucun moyen pour qu’il la laisse partir. Plus jamais. Il n’avait pas beaucoup de personne pour qui il donnerait tout. Son frère. Pour la grande chose de sa vie. Maintenant, elle était dans son coeur avec. Et il n’était pas assez fort pour la laisser partir si elle le voulait. Heureusement, elle ne semblait pas désireux de se défaire de son étreinte. Bien. Il pouvait continuer à lui faire plein de petits bisous mignons. Il embrassa ses cornes encore.

- Je la comprends, moi aussi j’aurais voulu te protéger dans son cas.

Il n’arrivait pas à se souvenir s’il avait vu ses cornes. Même si elle était resté l’heure avec lui, elle était au-dessus de sa tête. Il ne pouvait pas voir le dessus de sa tête. Maintenant c’était le cas et il eut un sourire fier de lui. Elle avait peur du noir, lui non. Il resterait avec elle autant qu’elle le désire. Tous les soirs. Il devait vraiment commencer à prévoir quand il pourrait la revoir. Il comprenait aussi qu’il y avait d’autres choses à dire sur ses cornes. Alors il les embrassa encore, pour lui dire qu’il avait entendu … mais une surprise à la fois, c’était peut-être mieux pour le coeur. Il remonta sa main à ses lèvres et les embrassa doucement. Elle pouvait casser des verres, autant qu’elle désire, tant qu’elle ne se blesse plus avec. Il la laissa rire dans ses bras alors qu’il sourit en la regardant. Puis, c’est lui qui bloque. Il la regarde.

- Attends, attends, bloqué … sur moi ?

Il se montra stupidement de la main… Au cas où elle ne sache pas qui est « moi » dans la discussion. Après, lui il pouvait l’avouer qu’il avait bloqué sur elle. Dès qu’ils se sont retrouvés l’un en face de l’autre. C’était la première fois qu’il la voyait, et il avait bloqué. Il s’était sentit irrésistiblement attiré par elle. Mais il ne savait pas qu’elle avait bloqué sur lui. Elle l’avait trouvé plutôt motivé à bloqué sur tous les SK. Lui… bah il n’était pas le meilleur joueur hein … Il était même son harceleur. D’ailleurs il ne lui avait jamais dit.

- Si tu es une groupie psychopathe, sache que pour certaines personnes je suis un harceleur qui te fait du mal …, mais il sourit malgré tout.

Parce que bon, il lui ferait pas de mal, même si c’était pour sauver l’univers alors bon…

- Je suis assez heureux que tu m’aimes moi … mais je pense que je t’aime tellement que je me serais contenté de la groupie, si tu voulais ne me donner que ça. Je t’aurais prise sur mon dos pendant les matchs, un sac de patate, dit-il en passant les doigts sous ses flancs avec délicatesse et sournoiserie, et oui, depuis toujours.

Il l’embrassa et commença à lui faire des guillis sur ses flancs. Parce qu’il avait aimé l’entendre rire. Il en voulait encore.
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“Bah oui sur toi ! Et tu peux me harceler quand tu veux.”

Elle plaisante, mais elle n'aime pas l’entendre se rabaisser. Et elle n'aime pas l’entendre dire qu’il se serait contenté de moins de ce qu’elle lui donne maintenant. Elle a envie de répondre plus sérieusement, sauf qu’il lui sert du “sac à patate” et qu’elle sent ses doigts glisser sur ses flancs et que ça la met automatiquement en mode alerte. Mais une bonne alerte. L’alerte bêtise. Alors le seul truc qu’elle trouve à répondre c’est :

“Hééé !! C’est toi le sac à patates !”

Avant de se faire attaquer par les guilis d’Ahito. Et oui, elle se fend la poire. Elle rigole comme une folle sous les chatouilles de son petit ami, et essaye faussement de se défendre, de se débattre ou de s’échapper. Mais si elle n’a pas du tout envie de lui échapper. Jamais. Elle rit, Trixie, de soulagement et de bonheur aussi. Et puis c’est l’heure de la contre-attaque. A son tour d’attaquer les flancs d’Ahito. Et cette fois elle fait vraiment marcher ses petits muscles, pour se défendre, et prendre le dessus. Littéralement. Elle lui grimpe littéralement dessus. A quatre pattes au-dessus. Le collant dos contre le matelas, et épingle ses mains de part à d’autre de sa tête le tenant fermement par les poignets. Et elle arrête de rire, Trixie, même si elle lui sourit toujours doucement. Elle rapproche son nez du sien, mais ne le touche pas.

“Par contre. Tu vas arrêter de dire du mal de mon petit copain, toi. Sinon j’te tape. Il mérite pas de s’contenter de quoi qu’ce soit mon amoureux. Il mérite tout. Il mérite d’avoir tout ce qu’il veut. Alors tu vas commencer à le respecter un peu plus que ça.”

Trix plisse les yeux en guise de menace et appuie un peu plus sur les poignets d’Ahito qu’elle maintient toujours. Avant de se pencher encore et de dévier vers son cou. Et elle le mord. Doucement, mais fermement. Comme une petite punition.

“Arrête de te voir moins bien que tu l’es, Ahito. S’il te plait.” Elle chuchote tout près de son oreille, relâchant doucement son emprise et faisant glisser ses doigts le long des muscles de ses bras.
“A moins que tu aies envie que je te le dise … Combien tu es génial … Et tout ce que je pense de toi … Mais ça risque de prendre ... beaucoup ... beaucoup ... de temps …”

Elle parle tout doucement, Trixie. Embrasse la peau du cou du jeune homme entre chaque phrase. Ses clavicules. Et descend le long de son sternum. Ses mains suivent le chemin de ses lèvres, avant de les prendre de vitesse pour venir dessiner les sillons de ses abdominaux.

“Je t’aime. Espèce d’idiot.”

Elle lui pince légèrement le flanc avant d’aller y planter les dents une fois là aussi. Miam, miam. Elle aime beaucoup le goût de la peau d’Ahito. Trixie descend encore un tout petit peu. Juste pour pouvoir lui embrasser le ventre avant de relever la tête. Avec un air … trixien, sur le visage. Le genre qui colle des sueurs froides à sa mère. Un mélange de malice, de gourmandise, et de sauvagerie. Le genre où … il faut répondre “non”. Quoiqu’elle dise, quoiqu’elle fasse. Faut dire “non”. (Sauf quand on est Enox et qu’on est vaguement masochiste sur les bords, erm.) Le truc. C’est que Ahito, il ne connaît pas bien encore ce visage-ci. Trix pose ses deux mains à plat, l’une sur l’autre, juste en dessous du nombril du jeune homme. Et pose son menton dessus. Se retrouvant les fesses en l’air, du fait, puisqu’elle était à quatre pattes jusque-là.

“Dis … Tu veux savoir pourquoi j’ai appelé Kate ce matin ?” qu’elle demande d’une voix siiii douce.