Ahito n’avait pas répondu pour les cauchemars. Il en faisait. Parfois, mais depuis qu’il avait mis son image mentale de fontaine ses rêves étaient mieux… Fin, si on oubliait l’apparition en force de la jeune femme… Ce n’étaient pas des cauchemars, loin de là, mais ça laisser dans l’esprit une marque tout aussi forte… Indélébile. Il sourit alors. Parce qu’il était heureux de pouvoir en plus faire quelque chose qu’il aimait maintenant. Il ne se tourna pas, lui enleva ses habits et les pliant sur le côté alors qu’il laissa son regard errer vers la jeune femme. De dos, il avait une vision sur ses fesses, pas blanches. Pas bronzé mais pas blanche. Bon. Il fit un sourire. Si ça, ça n’allait pas alimenter ses rêves, alors rien ne le pourrait. Il fit un nouveau rire quand elle se tourna enfin prête. La main de la jeune femme dans la sienne, il attendait qu’elle rentre. Il fit une petite pression sur ses doigts.

L’eau pouvait être intimidant. Comme le désert ou le ciel. Mais l’eau aussi quand on ne la connaissait pas et qu’on avait l’impression que tout allait finir par …disparaître. Il attendait donc avant qu’elle lui demande d’y aller en premier. Il accepta et finit par avoir le buste à moitié dans l’eau alors qu’il la regardait. Toujours fascinée.

Cette femme pouvait faire n’importe quoi, il avait l’impression qu’elle le faisait avec beauté. Même tomber la tête la première dans le sable avait eu quelque chose de … et bien de beau. Pas seulement pour son corps, mais la manière dont elle avait de répondre à cette situation. Il y avait de la beauté dans la manière qu’elle avait de sourire, d’ouvrir ses yeux vers le monde. Ahito avait envie d’embrasser cette femme pour voir ses lèvres gonflées par les baisers échangés. Il s’accroupit un peu dans l’eau et la regarde.

Elle. Ne. Veut. Être. Qu’un. Ami.

Il devait s’enlever le reste de la tête. Puis, elle lui dit de ne pas la laisser tomber, alors il se relève et il s’approcha. Il se mets à ses côtés et d’un coup se baisse, passe les bras sous ses jambes et l’attrapa telle une princesse dans ses bras. Il posa un regard rieur vers elle et avance déjà dans l’eau.

- Je ne te laisserais pas tomber. Fais-moi confiance.

Il avait envie de rajouter jamais. Il se souvient de la discussion avec Enox. Sur le fait qu’elle ne supporterait pas d’être abandonné. Ahito n’est pas comme ça. Il n’abandonne jamais personne. Il se dévalorise, ça oui, mais tant que la personne. Il planta ses yeux dans les siens. Et il comptait l’amener là où elle pourra voler. Ils voleront ensemble dans la mer, il nagera et lui montrera la joie d’être au milieu de tout. Il avait le cœur qui battait fort, mais il repoussait la véritable raison pour ne penser qu’à une chose. Il ne l’abandonnerait pas. Il arriva au moment où la jeune femme allait devoir quitter ses bras, l’eau arrivant au-dessus de sa poitrine à elle, et donc vers le milieu de son buste à lui. (Et donc avec la jeune femme dans les bras, ses fesses et son dos étaient dans l’eau).

- Tu es prête à voler ? Même si tu coules, je plongerais pour venir te chercher, alors tu n’as pas à paniquer. Je reste à côté.

Il devrait rougir … Il sentait que la position devrait lui donner le rougissement … et pourtant il était tellement sur que la jeune femme ne le voyait que comme un ami qu’il ne rougit pas. Il sourit simplement. Parce que si la jeune femme pouvait aimer nager, et aimer Akillian, alors il serait le plus heureux. Et nager à Akillian alors ? Aussi étrange que cela puisse paraître c’est possible et il lui prouverait. Heureusement que sa mère était une harpie pour la protection de l’environnement, il connaissait tous les lieux inconnus d’Akillian.

Trixie dit ça pour la forme. Elle n'a peur de rien. Ok l'eau, la mer, l'océan et tous les trucs qu'il y a dedans (beurk) c'est pas hyper rassurant. Mais. Elle n'a peur de rien. Ok, ça la rassure quand même de voir Ahito revenir vers elle. Ou alors elle a juste envie qu'il soit tout près.

Elle éclate de rire quand elle se retourne dans ses bras. Cache ses lèvres avec ses mains pour savoir quoi en faire (parce que elle ne va quand même pas les passer dans son cou, oh mon dieu) (niaiseries). Et ouïs son regard tombé sur la gamine qui jouait avec le gosse qui la jugeait une minute plus tôt. La petite les regarde avec de grands yeux ébahis. Avant de regarder son compagnon de jeu d'un air dépité.

"Trouves-en un autre !!"

Lui crie Trixie en se faisait embarquer par Ahito. Ce ne fait sens que dans sa tête à elle pour l'instant. Mais elle se dit que dans dix ans, la petite se souviendra de cette scène. Et elle se rappelera que si, il y a des garçons qui traitent leurs amoureuses comme des princesses. Parce que oui. Dans la tête de la gosse, vu la scène, ils sont forcément amoureux.

"Vas-y lâche-moi, je te fais confiance."

Elle s'écarte, mais pourtant elle, elle ne le lâche pas. Gardant une main sur son avant bras. Des fois que. Que quoi ? Qu'un courant marin ultra cible ne l'emmène que elle vers le large ? Ou qu'un calamar géant la chope par les chevilles ? Peu importe. Elle ne le lâche pas même si elle s'éloigne autant qu'elle le peut. Joue avec son bras libre dans l'eau. Fait des bulles avec sa bouche. Et bats doucement des pieds en essayant de les retirer du fond.

"C'est marrant." Qu'elle constate avec un sourie.

Et puis tout à coup, elle sent un truc visqueux. Se faufiler entre ses mollets. Et Trixie pousse un cri strident avant de tout oublier. D'oublier tout ce qui l'embêtait dans son choix de maillot de bain. Ses cuisses roses et pleines qu'elle vient serrer autour des hanches d'Ahito. Son ventre nu qu'elle colle au sien. Et sa poitrine un peu trop rebondie qu'elle écrase contre le buste du jeune homme. Pendant une seconde de panique où elle se jette sur lui comme pour trouver un abri, elle a oublié tout ces … euh … "petits" détails. Qui lui reviennent très vite en tête le coup de flippe passé. Et qu'elle se retrouve là, vraiment très (trop) contre lui. Les bras derrière sa nuque. Et surtout son bassin contre le sien. Oups.

"Euh … désolée. Y avait une bête. Je crois."

Elle relève les yeux vers Ahito avec un petit sourire gêné qui se transforme en bref rire nerveux, pendant qu'une explosion de chaleur se répand dans son bas ventre. (Nooooo Trixie, tu peux pas passer de paniquée à horny en moins de trois secondes … sauf si … bah sauf si elle l'était déjà un peu avant, tiens.) Trix essaye de reculer. Mais bouger provoque des glissements entre leurs peaux, et c'est encore pire.

"Tu crois qu'il y a des bêtes qui mordent ?"

Elle fait diversion comme elle peut. Pour justifier qu'elle ne soit toujours pas descendue d'Ahito. MAIS DESCENDS BORDEL. Trixie baisse les yeux vers l'eau d'un air suspicieux. Alors qu'elle est plutôt en train de … bah. Elle ne sait pas trop en fait. Elle se dit qu'elle doit le lâcher. Mais son corps ne le fait pas. Au lieu de ça, elle serre les dents en se tapant un fix sur les lèvres d'Ahito.

Bouge. Meuf.

BOUGE.

Ahito avait regardé l’enfant sans comprendre la discussion. Posant un regard sur Trixie pour qu’elle lui explique … Explication qui, bien sûr, n’arriva pas. C’était … mhhh, compliqué de comprendre parfois. L’enfant ne semblait pas plus perturbé que ça et Ahito préféra oublier l’incidence. Il la lâcha mais garda un contact avec elle. Il pensait toujours aux mots de son frère et il se sentait le devoir de lui prouver qu’il ne l’abandonnerait pas. Il n’aimait pas faire souffrir les gens. Si la jeune femme et lui ne devaient plus parler un jour, c’était elle qui en aurait pris la décision, pour son bien, pas l’inverse. Il aimait la voir jouer et rester proche d’elle si besoin.

Il ne savait pas vraiment ce qui pourrait arriver dans la mer… lui, fan de la mer comme il était, il ne voyait rien de dangereux et souriait toujours alors que la jeune femme s’amuser de cette nouvelle expérience. Si ça ce n’était pas un date super efficace, il ne savait pas ce que ça pouvait être. Alors qu’il allait lui proposer d’apprendre à faire la planche, meilleur moyen de s’endormir sur l’eau, sisi, elle lui sauta littéralement dessus.

D’abord un peu ébahi et surprit, il vérifia qu’il n’y avait rien de dangereux à proximité et qu’elle était en sécurité. De toute façon, elle était en sécurité dans ses bras. Puis, son esprit analysa la position. Et il se figea. Oh… non. Ne pas penser à quoi que ce soit de trop … voilà. Non. Même pas essayer. Alors qu’il lui fallait un peu de temps pour oublier la sensation de la peau de la jeune femme qui bruler la sienne, il l’écouta s’inquiéter. Elle avait peur et lui, abruti qu’il était, il pensait à l’embrasser pour toucher plus de sa peau. Il fallait vraiment être un abruti. N’est-ce pas ? Quand elle glissa, son cerveau se souvient de la soutenir et il passa une main sous ses fesses pour la retenir en place. Ouais. Bon. Il avait une main contre son dos, nu, et une contre ses fesses, avec un petit bas… Et Ahito n’était pas sûr de laquelle était en train de lui brûler le plus. Il sourit, pour cacher la gêne et les pensées cochonnes (oui on appelle encore un chat un chat !) qui naissait en lui. Il avait l’impression qu’il était au bord de l’explosion et n’arrivait à tenir qu’avec la certitude que ça ne se faisait pas.

Pas entre amis.

Merde l’amitié alors, se dit-il en la tenant pour plonger son regard dans les siens mais sans la lâcher ou faire style de bouger ses mains. Il lui fit un sourire et la cala un peu mieux contre lui, oui même s’il dû retenir un gémissement, et il s’avança dans l’eau pour être totalement dans l’eau, les pieds battant dans le vide.

- Tu n’as rien à craindre. Je suis là pour te protéger et je ne laisserais rien t’arriver, alors prends ton temps et ressent.

Bien, mieux, les jambes qui battent dans l’eau pouvaient donner l’impression qu’il n’avait eu aucune tension dans l’entre jambes. Pas encore. Si elle aurait glisser plus contre lui, cela aurait pu être trèèèès gênant pour lui, et pour elle qui l’aurait senti… mais surtout pour lui qui serait aller se noyer tiens. Mais là, il avait réussi à contrôler et les mouvements dans l’eau avait pu la remonter. Ses jambes n’entouraient plus exactement sa taille mais son buste. Il l’observait en nageant, utilisant la main qu’il avait mis ses fesses, -tout compte fait c’était elle qui brûler le plus- pour se tenir stable.

- Si tu te relâches tu n’auras plus pieds, mais je te tiens.

Bon dieu. Un éclat de lumière l’amena à la regarder, depuis le bas alors qu’il la tenait au-dessus pour lui laisser le temps de respirer … et cela faisait briller ses yeux. Il observa ses lèvres aussi. Elle ne voulait qu’une amitié et Ahito se sentait un peu honteux de -trop- la voir comme une femme désirable, mais clairement, qui pourrait l’en blâmer ?

Bon bah elle n'a toujours pas bougé. Et pu8s c'est devenu pire parce que les mains d'Ahito se sont posées sur elle. Et ça a eu un effet inattendu. Elle n'a pas paniqué. Elle s'est plutôt rendue compte de combien elle en avait envie plutôt. Elle était restée plutôt sage jusque là, dans ses pensées volontaires à propos du jeune homme. Et pourtant les filles lui avaient fourni du matériel pour se faire un paquet de scénario érotiques à son sujet. Mais elle ne m'avait pas fait. Volontairement en tout cas. Mais là … Elle se dit que c'est un état de fait qui va changer. Et …

Et c'est presque comme si les mots d'Ahito l'y encourageait. Ok, elle sait qu'il parle de nager, mais. Il la rassure et. Ouais. C'est lui qu'elle a envie de ressentir.

Elle a tellement envie de l'embrasser. Là tout de suite. Alors qu'il a les yeux levés vers elle. Mais.

Mais.

Ça revient. Ce sentiment d'infiniz tristesse qui vient se mêler au reste. Elle le connaît par cœur Trixie, alors elle arrive à faire avec. Elle la reçoit dans son cœur comme une vieille amie perdue de vue depuis un temps. Sourit même. Autant à Ahito qu'à ce mal insidieux qui vient lui écrabouiller le cœur en même temps que la présence du jeune homme le gonfle. Et cette fois, elle arrête de réfléchir Trix. Elle fait glisser ses bras dans la nuque d'Ahito pour y placer ses mains. Se penche sur lui de la même façon qu'elle l'aurait sans doute fait pour l'embrasser, mais elle ne le fait pas. Pose son front contre celui d'Ahito. Frotte doucement son nez contre le sien dans un baiser esquimau.

C'est tout ce qu'elle peut faire.

"C'est bon. Tu peux me lâcher."

Elle non plus. Elle ne parle pas forcément de nage.

Oui. S'il part maintenant. Ça devrait aller. Non ?

Aucune idée de si elle va couler ou pas s'il la lâche. Mais. Mh. Elle a envie de couler, en fait. Enox appellerait ça un bad trip. Pourtant elle n'a pas l'air si triste Trix. Elle sourit, s'écarte pour de bon d'Ahito. Garde quand même une main sur son épaule juste … pour voir. Elle bat des pieds, fait des mouvements circulaires de sa main libre en imitant le jeune homme. Ça ne tient pas trop mal. Alors elle le lâche et utilise ses deux mains. Ça ne tient pas trop mal. Même si sa bouche passe plusieurs fois en-dessous du niveau de l'eau, que ça la fait rire. Du coup de l'eau lui rentre dans le bec et elle est obligée de la recracher. Mais ça aussi ça la fait rire.

Et puis sans crier gare. Parce que c'est Trixie. Elle immobilise ses jambes, lève les bras, et coule.

Plus de bruit, tout à coup. Ou plus le même en tout cas. Elle ressent presque, à ce moment-là, cette sensation quand elle arrive au point zéro de ses sauts, au moment où elle ne monte plus, mais juste avant d'être rappelée à l'ordre par la gravité. C'est moins intense. Mais ça dure. Autant que son souffle le lui permettra en tout cas. Elle est pas trop mal, là, sous l'eau. C'est comme si elle avait moins à penser.

Il y avait cru. Réellement. Il avait senti le moment où ses lèvres se poseraient sur les siennes et ou il serait en train de suivre ses lèvres de la langue pour l’embrasser. Et il ne savait même pas qu’il savait avoir envie d’embrasser comme ça. Il n’avait jamais compris pourquoi on s’encombrait de la langue quand un smack était plus rapide.

Hahaha.
Haha.
Ha.

C’était pour ça. Il était certains que s’il se laissait aller à l’embrasser, sa langue trouverait tout de suite quoi faire avec la jeune femme et il continua de nager en faisant abstraction de tout. Sauf elle. Il observait ses yeux dans les siens, son air, la tension dans son visage. Il ne savait pas ce qu’il venait de se passer, mais il n’aimait pas ça. Cela le dérangeait. Il devrait avoir encore envie de l’embrasser, mais à la place, il avait envie de la prendre dans ses bras. De la serrer contre lui et de lui dire qu’il … et bien qu’il ne l’abandonnerait pas. Et ce constat était étrange.

Parce que si Ahito pensait qu’il n’abandonnait jamais ses envies, la puissance qu’il pouvait lire dans les yeux de la jeune femme lui faisait dire qu’il en mourrait si elle venait à douter un jour. Il l’observait réellement et essayer de comprendre son cœur, plus que ses réactions. Il y avait une infini tristesse et il n’aimait pas ça. Il ne supportait pas ça.

- Je ne reste pas loin, affirma-t-il alors qu’il laissa la jeune femme dans l’eau.

Petit à petit, il se mit à rire et évita de repenser à la tristesse qu’il avait vu dans ses yeux. Il s’approcha plusieurs fois pour l’aider doucement. Il vérifia ses allers et retours dans l’eau et la suivit sous l’eau, ouvrant les yeux pour la voir. L’eau était claire et il pouvait la voir. Il lui tendit la main, sous l’eau et lui sourit. Il aimait la mer pour ce moment où l’on avait l’impression de voler. Le ressentait-elle, elle aussi ? Ce moment étrange et doux ou rien ne nous retient et pourtant entourer de bien plus.

Une fois ressortit, il lui montre plusieurs mouvements de nage mais en restant toujours à proximité pour « au cas où ». Il avait plusieurs fois joué à lui attraper les pieds, aimant le petit cri qu’elle faisait à chaque fois qu’elle ne l’entendait pas. Elle le noya. Il la noya. C’était un combat dans l’eau et Ahito s’amusa, tout simplement. Il s’amusait et l’attrapa même dans ses bras pour la jeter en l’air, comme son père avait pu le faire à une époque où il était assez menu pour le porter. Sauf que la jeune femme semble choquée, peut-être qu’il la jetait trop fort. Rapidement, il la prit à nouveau dans ses bras comme une princesse et la regarda. Ses traits étaient complètement pris dans la panique alors qu’il mit une main sur sa joue.

- Tu vas bien ? Pardon, pardon, je suis tellement désolé ! Je ne voulais pas t’envoyer aussi fort, tu vas bien ?

Oui, il se répétait alors qu’il avait fait le chemin pour l’amener là où ils avaient laissé toutes leurs affaires, dont la bouée qui sera utiliser plus tard, Ahito était sûr qu’ils pourraient se mettre à deux dedans. Il la posa sur un transat et se mit à côté.

- Je suis vraiment désolé.

C'est décidé. Trixie aime l'eau. C'est amusant d'ailleurs, de voir combien il est plus simple de faire la lumière sur mes sentiments qu'on a sur … autre chose dnque des gens. N'est-ce pas. Après. Il se peut que Trixie aime l'eau avec Ahito dedans. Il faudrait qu'elle revienne sans lui mais … bah là comme ça elle n'a pas envie. De toute façon, il n'y a pas grand-chose qu'elle ait envie de faire sans lui. Mais leurs bêtises aquatiques, et la sensation de l'eau sur sa peau, oui elle adore ça. Et même les taquineries d'Ahito qui lui fait peur à chaque fois qu'il lui attrape les pieds. Même si elle va se venger. Occasion. Saisie alors qu'il l'envoie voler un peu plus loin. Sur le coup elle est surtout surprise qu'il ait réussi à la balancer comme ça. Mais elle saute sur l'occasion de jouer la fille déboussolée. Que dis-je, choquée même. Jusqu'à ce qu'il la ramène sur les transats. Où elle se met à convulser. De rire. Rien de grave. Mais elle part en fou rire devant l'inquiétude du pauvre Ahito.

"Ahitooooo stoooop."

Elle se marre à en basculer du transat dans le sable. Qui cette fois lui colle à la peau mais ce n'est pas grave. Ça tombera en séchant. Non ? C'est comme la boue, nan ? (Oui elle s'y connaît nettement plus en boue qu'en sable.)

"Ahito, tu vas te tuer avec moi, tu sais."

Trixie essuie les larmes qui perlent aux coins de ses yeux et revient vers le jeune homme, à genoux devant lui. Elle lui prend une main comme pour le rassurer.

"Je vais te dire un truc à mon sujet, écoute moi bien. Si ça ne va pas. Soit je pleure donc ça ce voit mais c'est pas souvent. Sinon je deviens méchante. C'est quand je deviens méchante qu'il faut s'inquiéter. Le reste du temps … ça va. Et je me fiche de ta pomme."

Elle hausse les épaules d'un air innocent avant de lui adresser un sourire diabolique. Et puis elle se hisse sur ses petons. S'étire et fait un tour sur elle-même en écartant les bras. Balayant le paysage du regard pour trouver quoi faire ensuite.

"Oooooh des glaces !!! Tu veux une glace ? Moi je veux une glace. Annh j'espère qu'ils ont pas trente six mille parfums sinon j'arriverai jaaaamais à me décider."

Jamais.

Ils seront encore là ce soir.

Et c'est pas une blague.

"Faut que tu choisisses à ma place."

Qu'elle lui annonce sur un ton autoritaire. Non mais en vrai s'ils veulent faire autre chose dû reste de la journée que contempler le choix de glaces… t'façon il est au courant Ahito. Il a bien vu qu'elle a mis quinze ans à choisir quoi manger dans le qg des snowkids la veille.

"Mais ne me déçois pas !"

Hop là le coup de pression c'est gratuit. Elle lui tire la langue pour signifier que c'est une blague.

Plus ou moins.

Ahito ne trouvait pas cela drôle. Faisant une moue, il tordit son visage. Il n’aimait pas faire mal, et c’était plus ça le sentiment général. Il la regardait et ne dit rien au début. Il l’observa, laissant ses yeux courir le long de son visage.

- Tu mens. Tout à l’heure tu n’allais pas bien et tu n’as ni pleuré, ni été méchante.

Quand elle avait eu son élan de tristesse, elle n’avait pas pleuré. Ahito l’avait ressenti, il l’avait compris dans sa tension. Et elle ne pleurait pas. Et elle n’avait pas été méchante. Elle avait simplement décidé de prendre sur elle. Ahito connaissait ce sentiment, il faisait la même chose pour plein de chose. Il avalait sa peur, sa tristesse, sa colère, et tout ce qui chatoyer autour de lui. Il caressa de son pouce la main de la jeune femme. Elle mentait et il n’avait aucune envie de lui faire du mal.

- Il faut que tu saches quelque chose à mon sujet, la singea-t-il, je m’inquièterais toujours. Tu es une amie et j’aurais toujours peur de te blesser, cela même si tu me dis le contraire. C’est un fait.

Et il ne l’imaginait pas, une seule seconde qu’elle pourrait être méchante avec lui. Et comment réagirait-il si elle venait à pleurer … Il n’avait même pas besoin d’y penser en réalité, il la prendrait dans ses bras et la câlinerait jusqu’à ce que les larmes disparaissent. Il fit un sourire et se pencha pour prendre son portefeuille. Il la poussa contre le transat et lui fit un sourire.

- Je reviens tout de suite, et si tu as été sage, sans disparaître, alors je t’offrirais quelque chose …

Il laissa un suspens entre eux avant de faire un nouveau sourire de canaille.

- Un secret sur moi. Un autre que celui que tu connais déjà bien sûr.

Il fit un pas en arrière et lui fit un nouveau large sourire. De ce genre qui voulait dire qu’il pouvait tenir sa promesse… et qu’elle ne serait pas déçu. Quoi que. Elle ne pourrait pas le savoir dans ses yeux, puisqu’il ne laissait rien transparaître sur la teneur du secret.

Il alla vers le marchant de glace et observa les choix. Il prit deux glaces avant de se retrouver devant Sinned. Merde. Le déguisement de Clamp ne marchait pas quand on le connaissait personnellement. Comme Sinned.

- Qu’est-ce qu’on a là ? Ahito, le plus nul de tous les joueurs.
- Moi, répondit Ahito en faisant un pas de côté.
- Tu sais, il parait que tu es un vendu maintenant, fit-il en montrant le nouveau numéro de « Le football et moi ». Tu laisses des buts passé pour te taper des petites putes de pirates.

Il mit un bras contre les épaules d’Ahito et Ahito dû faire un effort considérable pour ne pas le tabasser. Maintenant. Il remarqua rapidement la rose au loin, qui ne pouvait pas avoir entendu l’insulte. Alors qu’il essayait de supporter la colère qui vibrait en lui, assez forte pour exploser à tout moment, Sinned lui foutu le magazine dans les mains, écrasant les glaces sur son buste pour partir. Les Shadows rigolent.

Merde. Ils les avaient battus. Ils les avaient même éclatés puisqu’aucun tir n’avait abouti … et pourtant Ahito se sentait comme une merde. Trixie. Il essaya de voir où elle était mais la colère l’empêchait de voir quoi que ce soit alors que le fluide continuait de vibrer en lui. Ils l'avaient traité elle, et la colère était tellement forte qu'il se força à fermer les yeux. Trixie n'était certainement pas une pute ... et il allait se venger avec tout ce qu'il savait faire ... Il allait les humilier encore une fois. Et encore une fois. Jusqu'à ce que Sinned se mets à genoux pour lui demander pardon. Il se tourna telle un robot vers le glacier qui lui tendit deux nouvelles glaces. Ahito allait pour payer et l’homme refusa.

- Vous êtes le joueur préféré de mon fils, un autographe contre les glaces, fit-il alors qu’il le reconnu alors.

Parce qu’il avait cherché à le trouver. Ahito signa une feuille pour l’enfant, certains que le glacier devait avoir plus de bonté en lui que la plupart des gens. Ahito n’était pas le préféré des gens. Jamais. Une fois calmé, il ouvrit le magazine pour voir l’encadrer. Une explication de leur réponse pendant le gala, et l’image des deux, cotes à côtes. La journaliste ne disait pas explicitement qu’il avait laissé le tir exprès, mais elle le sous-entendait assez pour que ça l’énerver. Il jeta le magazine, fini de s’essuyer le torse pris les glaces et retourna vers la jeune femme pour lui tendre alors qu’il composait ses émotions.

Il n’avait pas envie de penser à Sinned, ni même aux inepties qu’il pouvait lire. Il savait que son tir était un beau tir. Le premier n’avait pas fait mouche mais il avait été puissant aussi. Alors il n’avait rien à rougir. Et son équipe le savait. Il faisait confiance à son équipe.

- Voici une glace « schtroumpf », j’adore ce parfum, mais on ne le trouve pas partout et regarde…

Il prit un bout de glace qu’il fit glisser dans sa bouche pour l’avaler doucement avant de lui tirer la langue. Elle était devenu toute bleu. D’ailleurs, il avait encore un peu de glace contre ses pectoraux, rien qu’un petit plouf dans la mer ne pourra faire disparaître se dit-il. Il se souvenait très bien du jour où, perdu sur une planète dont il avait oublié le nom, son père et lui avaient découvert cette glace. Ils en étaient tombés malade à force d’en manger trop… mais la glace donnait aussi des forces insoupçonnés … Et puis elle était sucré.

- Goute, dis-moi !

Bon, bah il l'avait chopée en flagrant délit de mensonge. Enfin de mensonge. Elle n'est plus bien sûr de qui à qui elle ment en réalité. Tfaçon comme le dirait un grand maître. Les gens vivent en s’appuyant sur leurs convictions et leurs connaissances et ils appellent ça la réalité : mais le savoir et la compréhension sont des concepts si ambigus que cette réalité ne pourrait être alors qu’une illusion. Alors dans sa réalité à elle, elle va bien, même avec cette tristesse ci. Et dans ce cas là. Elle ne ment pas. Non. C'est compliqué.

Trixie reste assise sur le transat pendant qu'Ahito va chercher les glaces. En se disant que … que c'est pas plus mal qu'il l'ai vu. Elle se connaît, Trixie. Et à moins d'être à bout, poussée à ses extrêmes, elle ne reconnaîtra pas cette tristesse. Alors. S'il l'a voit … peut être qu'il pourra lui éviter d'aller trop mal ? Non. Non, Trixie, c'est pas bien. Il n'a rien demandé. Il n'a pas signé pour ça. C'est ni ton père, ni ton mec.

La jeune femme rejette finalement cette idée en secouant la tête et se tourne machinalement vers le marchant de glace. Pour le voir.

Et elle ne comprend pas bien ce qu'elle voit. Trix fronce les sourcils et se détourne un peu. Gardant Ahito et les shadows dans son champ de vision sans pour autant les fixer. Elle sait que Sinned est un sombre connard. Et que les autres … ne sont pas grand chose. Si ce n'est une bande de relous qui suivent l'autre imbécile. D'où sa théorie du smog personnifié. Un peu.

Mais là, ce n'est pas à ça qu'elle pense. Elle se dit surtout qu'elle doit rester assise. Qu'elle ne doit pas les fracasser à coups de transat. Même si l'idée lui fait presque autant d'effet que le corps d'Ahito contre le sien un peu plus tôt.

Mais quand celui-ci revient, Teixie n'a toujours pas bougée. Le remercie pour la glace, l'attrape et la regarde d'un air soupçonneux. C'est quoi comme fruit le schtroumpf ?? Elle pouffe doucement à la langue bleue du snowkid. Trop doucement par rapport à comment elle aurait dû réagir en temps normal.

Finalement, elle se décide à goûter se truc bleu étrange. Et comme si cette décision en impliquait d'autres, elle se lève.

"Je reviens."

Elle fait le chemin au glacier et lui demande ce qu'il s'est passé. Puis va voir une dame qui s'évente avec un autre exemplaire du magazine que le glacier a évoqué. Elle le feuillette en mangeant sa glace d'un air nonchalant. Et revient s'asseoir à côté d'Ahito. Dans le plus grand des calmes. Et puis elle soupire et lui demande :

"Il t'a dit quoi ? Tu veux que je lui pète les dents ? Je dis pas que t'as besoin de moi pour le faire, hein. J'dis juste que moi je m'en cogne des retombées. Alors jpeux lui péter les dents si tu veux. Et lui enfoncer une par une dans le cul."

Trixie fronce le nez et lève l'index.

"Là, jsuis de mauvaise humeur."

Elle ferme les yeux, soupire et laisse tomber sa tête en avant pour la faire balancer de droite à gauche et se calmer un peu.

"Lui, demain je le fume. Il va aller pleurer dans les jupes de sa daronne."

Trixie se redresse et adresse un petit sourire en coin à Ahito, avant de lui tirer sa langue bleue.

"C'est bon. C'est pour m'habituer à la couleur que je prendrai chez toi ça ??"

Il la regarde faire et la regarde partir sans comprendre. Elle avait dit qu’elle revenait et il profita du moment pour aller faire un plouf et s’essuyer le corps. Il avait l’impression que par endroit le colorant restait contre sa peau et ça le fit sourire. Plus que la situation qui avait amené cette couleur. Il remonta les yeux vers le ciel et se demanda un instant comme il avait pu rester aussi calme. De tout ce qu’a dit Sinned, c’était le « pute » qui l’avait le plus mis en rogne. Il avait envie de trouver Sinned et de lui faire manger son poing, avec du souffle autour. Il ne pouvait pas le faire. Pour son équipe et parce que ça ne se faisait pas. Ce qui était dommage, qu’on s’entende bien ! Il revient alors qu’elle revenait aussi et la laisse s’assoir. Elle avait oublié qu’il lui devait un secret ? Il attendrait qu’elle se souvienne et l’écoute alors qu’un sourire étira ses lèvres.

- Ne t’en fais pas pour ce qu’il m’a dit, dit-il alors qu’il se pencha pour embrasser son front.

Pour la remercier. Parce que c’était naturel. Parce qu’elle était de son côté alors qu’elle n’était même pas au courant des mots que Sinned avait utilisé. Il fit un sourire et lâcha un « merci » en la regardant dans les yeux alors qu’il reprit la fin de sa glace en silence. C’était la meilleure. Et pas seulement pour le goût qu’elle dégageait. D’ailleurs, il avait laissé une trace de lèvres sur le front de la jeune femme et ça le fit rire sous cape.

- Tu ne deviendras pas bleu, fit-il faussement outré alors qu’il se lécha les doigts.

Il avait assez de glace sur le corps, il fallait vraiment qu’il en met aussi sur ses doigts, il releva les yeux vers elle et sourit.

- On sait se réchauffer chez moi, on a même la technique des pinguoins tu sais. On se colle les uns aux autres, on se fait des câlins. Une fois, je me souviens je me suis perdu dans une montagne pendant une sortie scolaire avec Nitty. On est resté deux heures collées l’un à l’autre pour se tenir chaud et nous ne sommes pas devenu bleu.

Il attrapa la grosse bouée et la montra à la jeune femme.

- Prête pour la seconde meilleure activité à faire quand on est sur l’eau ? La première étant de « voler ».

La seconde étant de flotter. La bouée pourrait les tenir tous les deux. Collés. Alors qu’il ne fallait même pas se tenir chaud. Il eut un sourire. Il avait peut-être un tout petit côté pervers … mais aussi il était trop heureux de la jeune femme voulant le défendre pour pouvoir réagir autrement. Il lui tendit la main avec un nouveau sourire. Il aurait le temps pour haïr Sinned et avoir envie de brûler Le football et moi.

- Aujourd'hui, je ne m'occupe que de toi, laissa-t-il échapper en décidant d'oublier tout le reste. Qu'elle. point.

Elle est bof convaincue par le "ne t'en fais pas pour ce qu'il m'a dit" mais … bah qu'est-ce que peut faire d'autre ? Enne ne va pas s'énerver toute seule, puisque le shadow est parti. Et tout gâcher au reste de leur soirée. Et puis le bisou sur le front, ça aide aussi à se calmer. Enfin à calmer sa colère. Rage. C'est plus de la rage. Elle n'est pas souvent en colère Trixie, elle passe plus rapidement à l'état de rage. Mais oui, le bisou calme sa rage. En la faisant quand même dérailler un petit peu autre part en elle. Faut qu'il arrête ça. Non. Faut qu'il continue. Enfin non, faut qu'il arrête.

Oui, elle adore, bien sûr qu'elle adore. Elle pourrait en crever tellement elle aime ses bisous. Et Trix se dit qu'elle va certainement lui claquer entre les doigts si un jour il l'embrasse … sur les lèvres. Mon dieu.

Mais elle ne peut pas le laisser faire. Parce que. Bah. Si jamais, si jamais hein, il s'intéressait à elle. Bah. Il s'intéresserait qu'à ce qu'il croit qu'elle est. Avant de réaliser que. Bah qu'elle a des cornes. Et qu'elle est peut-être même pas humaine. Et qu'il fasse comme tous les autres. Et se barre. Et il sera triste. Et elle sera dévastée.

Mais malgré ces bonnes résolutions… Trixie s'imagine bien se serrer contre Ahito pour se réchauffer. Avec vêtements. Ou sans vêtement. Ou juste avec un manteau de fourrure. (Elle vient d'où cette image ???!) Et malgré ces bonnes résolutions, elle fronce le nez à l'évocation de Nitty avec qui il s'était resté collé d'eux heures. Meh.

"Bah écoute. Faudra pas te plaindre sur je te colle tout le séjour alors …"

Elle le taquine en terminant sa glace. Trix rit devant l'enthousiasme d'Ahito.

"Heee… c'est moi qui était sensée organiser ce date."

Date.

Ça lui a échappé.

Trixie saute sur ses pieds et embraille aussitôt.

"Mais je veux bien te laisser t'occuper de moi."

Putain.

C'est pire.

Trixie se mord l'intérieur des joues pour éviter de rire et pique la bouée des mains d'Ahito pour s'occuper. Faire diversion autrement en la lançant en l'air avant de la rattraper et de se mettre en marche en direction de l'eau. Et de continuer en faisant gaffe aux mots qu'elle emploie cette fois.

"Bon alors. C'est quoi la "seconde meilleure activité à faire quand on est sur l’eau" ??"