Warren se sentait … étrange. Il savait que la jeune femme était naturelle, mais cette oscillation entre le badinage sexuelle (puisqu’à partir du moment où on parle de partie génitale on parle de sexe) et de nostalgie douloureuse. Il était temps que ça s’arrête mais il n’avait aucune envie que cela s’arrête. Oscillation, Yoyo…mais il aimait voir cette histoire comme une parenthèse à sa vie. Parce qu’il savait que demain, cela ne sera plus le cas. Elle prendra peur, ou il se renfermera. Cela sera la fin et puis voilà.

Alors il parla de ses frères avec un sourire. Depuis combien de temps n’avait-il pas évoquer leurs noms ? Il avait l’impression d’en oublier leur visage, mais non. Le souvenir était vif dans son esprit et il se souvenait bien. De chaque sourire. Et il sourit. Deux semaines. Pour qu’elle comprenne qu’il était pathétique ? Certainement. Qu’il était cet amuse-gueule qu’elle n’aimait pas au gala.

- Une famille de cœur mais pas de sang ? proposa-t-il quand elle parla de son équipe.

Ses frères n’étaient pas tous de son sang … mais ceux qui l’étaient n’étaient pas moins frères que les autres. En réalité, jeune Warren avait mis quelques années supplémentaires à comprendre que deux grands frères sur trois ne possédait pas son ADN. Et il rit.

- On était insupportables. Ma mère, elle criait toujours en nous disant que si on ne se calmait pas, elle allait nous vendre à la boutique en bas de la rue. Bien sûr, elle ne l’aurait jamais fait. Dès qu’il y avait une bêtise à faire, on faisait en sorte d’être à sept. Pour se soutenir. Les plus jeunes, dont moi !, victime des grands qui voulaient absolument avoir des complices innocents. On n’avait pas beaucoup de place alors Xan avait fait pour les plus jeunes des cordes collaient au plafond pour qu’on se déplace par-dessus. Sauf qu’avec notre gabarit c’était drôle … on ressemblait à des gorilles dans un arbre à chimpanzés. Sauf Zorra et Raalpar.

Il parlait d’eux et les voyait dans son esprit. Il pouvait les voir et presque sentir leur main sur sa tête quand il était triste, ou la chaleur de leur étreinte.

- Je ne les ai pas vue depuis douze ans, avoua-t-il alors conscient qu’il ne le devrait pas, je peux même pas dire s’ils sont encore en vie. Je sais juste qu’il vive mieux, c’est le principal. Mais il me manque. Et au début je n’avais plus le droit de parler d’eux, puis parler d’eux me faisait souffrir… C’est la première fois depuis très longtemps que je parle de ma famille. Merci.

Elle rit avec lui. Vraiment avec lui. C'est son rire à lui qui provoque le sien, tout doux, plus que ce qu'il lui raconte. Maki l'écoute avec attention, tente d'imaginer ce qu'il évoque avant qu'elle ait la confirmation que ce sont bien eux, les êtres qu'il a perdu.

"Oh, Warren …"

Elle n'a pas pu de s'empêcher de le dire. Mais a murmuré pour le pas l'interrompre dans son histoire. Le cœur serré pour lui. Elle aurait envie de lui dire qu'elle est désolée mais décide de répondre autrement.

"Je t'en prie. Tout ce que tu veux. Enfin. On peut parler de tout ce que tu veux."

Elle lui lance un regard entendu. L'air de dire "je sais très bien ce que tu veux mais ce n'est pas le sujet".

"J'aimerai bien connaître le Warren pas sage."

Maki retient un rire et plisse les yeux à l'attention du lightning. "Pas sage" comme "ça" non plus. Ça va devenir compliqué de tenir une conversation sans sous entendus. Mais c'est en effet d'un Warren moins … Warren dont elle parle. Moins Le Warren des magazines et de la télévision. Qui lui a l'air franchement plus propre que monsieur Propre. C'est dire.

“Tu sais, c’est assez dingue d’être avec toi au téléphone. Pour moi en tout cas. Et pas juste parce que tu es fucking Warren capitaine des lightnings … Forcément ça joue mais …”

Maki incline la tête. Cherche comment le formuler. C’est pas de sa notoriété, de son fric ou de son talent dont elle parle. C’est d’autre chose.

“La première fois que je t'ai vu je devais avoir 12 ans. J’étais en train de bidouiller les câbles d’un robot qu’on avait capturé avec l’ingénieur de mon père. Pendant qu’on naviguait dans la ceinture d'astéroïdes autour de Xénon. Et toi tu jouais au foot sur le genèse stadium et les journalistes n’arrêtaient pas de chanter tes louanges. J'avais même pas impression qu'on faisait parti du même univers. Donc là c’est … Un peu comme rencontrer le père Noël.”

Ouais bon. Ce gros bonhomme de la mythologie humaine n’était pas ce qu’on faisait de plus …

“En nettement plus sexy, bien sûr.”

Bien sûr.

"Enfin ce que je veux dire. C'est que … que c'est agréable de découvrir l'hom- enfin le lightning, derrière l'image."

Il soupira un instant, plus de tristesse que de désabusement. Il le sait, Warren, la tristesse de sa vie. Il le sait que la plupart des gens penseront « pauvre Warren ». Mais pour une fois, ça ne l’agace pas trop. Il trouve ça logique. Et il aime avouer la vérité à la jeune femme. Le naturel de ses traits lui rappelle qu’il le peut, parler, s’avouer sa tristesse et parler de ses proches. Demain, il ne le ferait plus. Demain, il garderait tout ça pour lui comme le « Warren Monsieur Galactif Football » le devait. Il eut un sourire.

- Tout ce que je veux ? Voyons, on a parlé des trois principaux sujets. Sexe, Argent et Famille.

Il aurait un peu de mal à trouver d’autres sujets. Surtout parce que deux sujets sur trois prenaient toute la place de son esprit. Il eut un rire pour le « Fucking Warren capitaine des lightning ». En effet, il l’était. Warren calcula rapidement l’âge de la jeune femme avec son âge.

- Ma première année sur les planches, sourit-il. Mais si, je fais parti de ton univers. Je ne suis pas aussi chimérique que le père noël. Je suis bien plus palpable.

Et il fit un jeu avec ses sourcils avant d’éclater de rire à nouveau.

- On peut dire homme pour un lighgning. C’est juste que nous ne sommes pas humains par définition. Pas les mêmes humains que vous en tout cas. J’espère que ça ne sera pas quelque chose de dérangeant.

Non parce que Warren, il trouvait la jeune femme magnifique selon ses critères. Il aimait son sourire selon ses propres critères et il savait aussi pourquoi.

*

Pendant la semaine écoulait, Warren Blinken avait trouvé une certaine routine. N’ayant pas exactement le temps de parler avec la jeune femme, il échangeait cependant quantité de photos. De bouffe, de coucher ou lever de soleil, quelques-unes de lui qui devaient donner envie. Il ne parla plus trop de sa famille. Parfois, ça lui échapper, une petite histoire de rien du tout, sur la compote préférée de Hussan, ou la manière dont avait Sowa d’atchoumé avec les yeux ouverts lui donner une tête aussi étrange que Jake. Il parla de ses travaux. Les interviews. Il parla aussi plusieurs fois de sa mère quand elle aussi parler de sa famille. Il échange des informations. Plus ou moins inutiles. Ils rigolent. Ils sourient. Ils s’amusent. Et Warren se sentait bien. Il avait avoué plusieurs petites bêtises d’enfants, avant de devenir le père Warren. Alors qu’il finissait un entrainement sur le stade de sa planète… Ses coéquipiers le laissent. Warren avait l’habitude de continuer à s’entrainer bien après tous les autres.

Mais cette fois, dans le sac qu’il avait laissé derrière les tribunes, il n’y avait pas que des ballons de football. Prenant le sac, il le mit contre les cages et posa son téléphone, tenu contre le barreau des cages. Il appela et se recula pour que la jeune femme puisse le voir en entier. Il était dans sa tenue d’entrainement. Ce qui donner, tout comme la tenue sur le terrain, une impression d’être nu mais avec la peau blanche au lieu de bleu. Il sourit.

-  Bonjour déesse de mes nuits, fit-il.

Après la première nuit, remplit d’envie et de frustration sexuelle. Oui. Lui. Il s’était touché en imaginant caresser le corps de cette femme. Et lui, il avait utilisé la photo en se disant que ça devait être merveilleux de tenir cette femme nue contre lui. D’être entre ses jambes. Après la première nuit, le surnom était venu naturellement. Elle était devenue la déesse de ses nuits. Et il n’avait aucune honte. Il lui avait aussi dit, à demi-mot mais en étant assez explicite pour qu’elle le comprenne. Et elle lui avait renvoyé des photos d’elle… qui n’avait pas aidé à calmer ses nuits. C’était un échange. Et c’était cool. Surtout quand il avait proposé un repas classe, plutôt elle maîtresse et lui esclave mais classe est mieux pour définir ça, elle lui avait envoyé des photos d’elle. Des essayages. Elle était belle dans toutes les robes. Surtout celle qui mettaient en valeur sa poitrine. Bref. Il se tourna et montra sa tenue.

- Alors, est-ce que je suis nu ou habillé ? Tu ne sembles pas encore décidé sur ça.

Il s’approcha et attrapa le sac pour sortir fièrement trois grosses pastèques, qui était un peu moisi et qu’il n’avait donc aucune honte à gâché, et de la bière. Il fit un sourire triomphant.

- Il faut commencer nos cours !

Le lendemain matin, Maki avait purement et simplement oublié la veille. Un déni massif de cette soirée en compagnie du capitaine des lightnings, même si ce n'était "que" par téléphone. Rien. Nada. Que dalle. Elle est retournée à sa petite vie. Petit dej avec ses défenseurs, entraînement avec toute l'équipe. Déjeuner avec les Hollows. Et puis elle est allée aider son père à démonter quelques machines dans l'atelier, avec les pornos de sa mère (façon de parler) en fond sonore. Et puis son téléphone avait sonné avec quand elle avait vu "Warren" en expéditeur un long "Nnnooooooooonnnnnnnnnnnnn !!" à la fois étonné et paniqué lui avait échappé quand tout lui est brusquement revenu en tête. Faisant presque flipper son petit papa. Façon de parler, il lui met plus d'une tête et Maki est persuadée qu'il est plus grand que le fameux FUCKING WARREN avec qui elle avait en effet passé la soirée à causer !!!! Et pas de jardinage !!!

Et puis finalement, aussi invraisemblable que ça puisse paraître, tout ça était devenu normal pour Maki. Au détail près qu'elle n'en a parlé à PERSONNE. Mis à part le voisin à qui elle avait montré la conversation, personne ne savait qu'elle entretenait une correspondance … particulière avec quelqu'un. Et encore moins avec qui. Pas qu'elle a honte, ou quelque chose à cacher. Mais parce que pour elle, tous ces échanges restent comme fantasmés. Et elle a peur que les confronter à sa réalité quotidienne ne fasse éclater cette petite bulle de bien-être. Car oui, lui écrire, l'appeler ou lui envoyer des photos de ses plats surgelés en réponse à ses commandes 5 étoiles … ça lui fait beaucoup de bien.

Son petit papillon rose était parti sur le genèse stadium. Elle lui avait fait promettre de casser les dents de Sinned s'il la faisait chier. Et lui avait promis de l'attendre à sa sortie du dentiste pour lui recasser ses nouvelles dents. Et Enox lui collait aux baskets comme un vieux chewing gum. Les deux sachant exactement pourquoi sans jamais en parler. Elle avait dû le virer plus d'une fois pour être tranquille "avec" Warren et le tout sans lui dévoiler cette histoire qui lui aurait fait BEAUCOUP trop plaisir.

Bref Maki venait justement de lui souffler l'idée d'aller pécho la cousine de Johnson pour qu'il lui foute la paix quand elle reçoit l'appel de Warren.

"Bonjour très cher."

Elle lui répond en riant. Pas très convaincue par le surnom mais elle commence à vraiment … y croire. Qu'elle peut lui faire l'effet qu'il suggère, plus ou moins subtilement. Et elle est rentrée dans son jeu. Parce que c'est quand même extrêmement agréable de se sentir désirée par un homme comme lui.

"Je pense que c'est une question de point de vue. Tant que je ne vois rien, tu es habillé. Après tout, moi aussi je suis toute nue sous mes vêtements."

Et comme pour illustrer son propos, Maki accroche le haut de sa brassière de sport avec ses doigts pour tirer un petit peu dessus et dévoiler la naissance de ses seins. Puis elle lâche le tissu et rit devant les pastèques et les bières de Warren.

"T'es certain que tu veux faire ça dans ton stade ? Tu risques d'avoir une réputation … étrange."

Écraser des pastèques, c'est pas mauvais comme réputation, non, mais c'est quand même très bizarre. Maki se marre et pose son téléphone sur un baril qui lui sert de table basse à l'extérieur de son vaisseau. Bah oui. Si elle doit écraser ses propres pastèques pour lui montrer, elle ne va pas faire ça à l'intérieur.

"Tu veux commencer par quoi ? Bières ou pastèques ?"

Warren sourit. Pas trop perspicace, il pouvait cependant sentir les réticences de la jeune femme à chaque fois. Il continuerait à l’appeler Déesse, mais il se demandait s’il ne devrait pas être plus explicite pour quantité d’autres pensées. Devenir un gros lourd, les tabloïds adoreront ça. Au moins, on lui lâcherait les baskets avec ce rendez-vous qu’il n’avait toujours pas fait pour le gala. L’argent avait été transféré, pourquoi est-ce que tout le monde lui casser les pieds ? Il observa le geste de la jeune femme et secoua la tête.

- Qu’est-ce que tu disais la dernière fois ? « Le mieux, c’est de savoir exactement ce qui est caché, mais d’avoir quand même à l’imaginer ... » Continuons encore un peu à imaginer alors. Si je me dévoile ici, je risque gros.

Et il rit, mais à peine. Il était sérieux dans sa pensée. Dans son appartement, il pouvait rester nu. Et il l’avait appelé deux autres fois, seul dans son appartement. Les autres fois, il ne pouvait pas se le permettre. Maintenant était ce genre de moment.

- Tout le monde est parti pour se reposer. Je suis seul.

Comme souvent mais il ne le fit pas remarquer alors qu’il attrapa la bière pour lui tendre vers l’écran.

- La bière. Il faut toujours commencer par le solvant ! En plus si je veux avoir la force de casser la pastèque il me faut du carburant. Parce que j’ai essayé figure toi, avec le pied, j’y arrive, mais les mains … Je suis sûr qu’il y a un truc que je ne connais pas encore.

Il prit la pastèque et la fit tournoyer sur son doigt, en équilibre. Avant de la faire rouler sur son bras, comme si c’était un ballon et de la reposer sur le sol.

- Alors dit-moi, grande déesse du décapsulage avec les dents, entre autre, reprit-il en faisant une révérence vers la jeune femme, dis-moi tout, comment je peux ouvrir cette bière ?

"Toujours commencer par le solvant …" répète Maki en riant. "Tu viens de gagner un point auprès de papa Noi."

Elle le taquine. Bien sûr. Mais elle voit parfaitement son père émettre un "Ah !" entendu en désignant Warren de la main. Comme si le lightning venait de lui donner raison de commencer son petit dej par une pinte. Bon officiellement ça lui aurait sans doute fait un point auprès de maman Noi par contre. Mais juste officiellement. C'est juste que ça la fait encore plus marrer que de ne pas avoir l'air de se marrer aux blagues des autres. Pour le plaisir de les mettre mal à l'aise. Bref.

"En vrai tout est dans la force des pecs et la résistance et le mouvement du poignet. Des trucs que les footballeurs ne travaillent pas vraiment. Les basketteurs sont nettement plus doués pour ça."

Oui, les basketteurs. Vu son gabarit, c'est plutôt ce genre d'hommes (au sens large) que fréquente Maki. Elle rit à son petit tour avec la pastèque et attrape donc une bière.

"Donc pour la bière. Déjà vu que tu trouves ta première molaire. Vraie molaire pas pré-mo- … ah mais attend on a les mêmes dents au moins ??"

Ça la frappe tout à coup. Bah ouais, elle s'est posé la question au niveau des appareils génitaux. Pourquoi est-ce qu'ils auraient forcément la même dentition ?

"Bah ta première dent la plus solide quoi."

Oui voilà. Tout simplement.

"En fait faut surtout pas forcer. Tu coinces juste le bord de la capsule avec le crénelé de ta dent. Et tu soulèves la bouteille pour que ta dent fasse levier."

Et hop, démonstration, même s'il doit voir que dalle parce que les molaires c'est quand même loin au fond de la bouche. (//erm.) Bière décapsulée en une seconde et demi, Maki crache la capsule dans sa main et la montre à Warren.

"Essaye avec la tête penchée en avant, ça t'éviteras de mourir bêtement étouffé."

Warren rit. Il n’était pas certain de la vérité des propos de la jeune femme. Il fallait qu’il découvre s’il était si compliqué de plaire aux parents Noi…. Il avait besoin de le savoir, au cas où. Parce que, ça ne le dérangerait pas, lui, de gagner des points. Qu’importe la finalité de cette étrange relation qu’il avait commencé à mettre en place …. Et bien il avait envie d’en profiter tout simple.

- Est-ce que tu es entrain de me dire qu’il faudrait que je change de sport pour réussir à détruire ce fruit ?

Il n’aimait pas particulièrement ce fruit, en particulier … et il ne pensait pas que sa nouvelle capacité spéciale lui soit utile au quotidien …. MAIS il le faisait pour sa déesse. Alors il allait apprendre et le faire bien … Et puis… Il pencha la tête vers son torse et se mit à faire danser ses pecs, l’un puis l’autre, quelque chose que Starlight lui avait apprit un jour, comme ça et qu’il avait retenu.

- Je trouve que mes pecs ne sont pas trop mal, personnellement. Tu dois avoir besoin de toucher pour en attester de la fermeté.

Il prit sa bière et commença à la regarder, concentré avant d’éclater de rire.

- Je dirais qu’on a les mêmes, mais ça encore je pense qu’il faudra vérifier par toi-même la prochaine fois, vue que tu ne me crois pas souvent sur paroles.

Il disait cela en rapport à sa nudité, ou pas, et il rit… parce que ça ne lui dérangerait pas que la jeune femme vérifie ses dents … tant qu’elle le fait avec sa langue. Et il sourit en faisant passer sa langue sur ses dents. Puis ris encore avant de prendre sa dent la plus forte et d’essayer une fois, mais sans mettre trop de force non plus. Il la regarde. Il sourit.

- Je suis un peu jaloux de cette bière maintenant, fit-il avant de rire, et j’aurais dû apprendre à tes côtés ! J’ai toujours rêvé que l’on me fasse du bouche à bouche.

Le bouche à bouche n’était clairement pas aussi glamour mais … bon. Il avait envoyé la bière dans sa bouche et se fit mal en crachant, puis ris alors qu’il observa la capsule à peine relevé. Il essaya encore une fois et l’enleva à moitié. Il finit avec la main et le montra à la jeune femme.

- C’est clairement plus rapide avec la main ! Tadam. On se fait un tchin de loin.

Sans oublier de se regarder dans les yeux, ça porte malheureux… il parait (sur le cul :p )

"Non mais je te crois, hein. Enfin autant que je le puisse avec une éducation septique, scientifique et vaguement paranoïaque…"

Oui bon, c'est pas gagné-gagné quoi. Comme Warren avec sa bière. Maki rit doucement en lenregardant faire. C'est assez drôle. Elle pourrait sans doute l'aider s'il était physiquement là, mais elle ne peut pas, alors en profite pour juste se moquer. Avec amour. Amitié. Bref. Elle lève sa bière vers son téléphone.

"A la tienne très cher. Je t'avoue que je suis pas peu fière de débaucher le grand Warren."

Ouais. Lui faire boire des bières décapsulées avec les dents sur le terrain foot. C'est une sorte de succès. Maki boit une gorgée puis ouvre le bec pour dire quelque chose quand son prénom résonne au loin. Elle lève les yeux, sourit et repose sa bière avant de s'adresser à Warren.

"Oulha … vla les cavaliers de l'apocalypse, attends, je te cache. Chut."

Elle à tout juste le temps de changer de page sur son téléphone pour dissimuler la visio qu'une bande de gamins se jettent sur elle. Quatre moches d'entre 4 et 8 ans qui prennent leur aise en grimpant sur le canapé ou sur son dos en parlant tous en même temps de leurs exploits au foot. Parmi les quatre, il y a une petite poupée bleue qui met un peu plus de temps à arriver que les autres et Maki la prend instinctivement sur ses genoux. Elle essaye de répondre tant bien que mal à tout le monde quand soudain l'un des gosses lui demande.

"Eh, eh, tu parlais toute seule, ou t'étais au téléphone.
_ Bah elle était au téléphone ça c'voyait non ?
_ Ah bah ce qui est bien c'est que vous l'avez remarqué mais ça vous a pas empêché d'me sauter dessus …
_ Avec quiiii ? Tu parlais avec qui Makiii ??
_ Ah ça c'est un secret.
_ C'est ton amoureux ?
_ Mais non !"

Bah bien sûr tiens !!! Maki pouffe de rire et tourne brièvement le regard vers la caméra et imaginant Warren se marrer de l'autre côté. Une petite ryker la secoue (enfin se secoue elle-même en essayant de secouer la masse de Maki … encore quelques années et elle devrait y arriver mais pas encore) et insiste.

"Allllleeeezzzzzz dis-nous qui c'est !!
_ C'est le père Noël."
Avoue Maki en leur tirant un "oooooooh" admiratif avant qu'ils ne captent qu'elle se paie leurs pommes.

"T'es pas gentille !!
_ Moi ? Bah jamais. En plus je déteste les enfants."
Les gosses se marrent et lui saute dessus de plus belle. Ça part en petite bagarre avant que Maki ne lève un doigt en l'air et ne baisse la voix pour attirer leur attention. Les quatre petits visages penchés vers elle, très attentifs.

"On va voir s'il veut bien voir vos frimousses. Mais attention. C'est mon secret. A moi. Alors chuuut."
Elle pose son index sur ses lèvres et tous l'imitent, avant de tourner leurs grans yeux grands ouverts vers le téléphone.
"Alors, monsieur le père Noël ? Je peux vous présenter à ces petits monstres ?"

Maki attend le feu vert avant de remettre la visio en premier plan. Il y a deux secondes de blanc. Avant que les gamins ne se mettent à hurler.
"On avait dit chut." Proteste faiblement Maki en se marrant et en rentrant sa tête entre ses épaules. Ça fait du bruit les gosses. Surtout quand ça peut discuter avec le grand Warren, monsieur Galactik football. Et quand ils arrêtent de crier, c'est pour tous se remettre à parler en même temps et lui dire comment il est trop fort. Jusqu'à ce que la petite ryker, qui n'a pas lâcher le morceau, finisse par demander :

"Mais alors c'est toi l'amoureux de Maki ?"

Silence. Maki qui se facepalme en arrière plan.

Il rit Warren… parce que même si elle disait le croire sur parole.. elle avait dû mal la plupart du temps. Il le voyait. Pas forcément sur lui, mais sur ce qu’elle lui faisait. Alors il rit et se promit de faire en sorte qu’elle expérimente le tout. Il rit et accepta avec choix son « chut ». Il était curieux de voir ce qu’il ne pouvait pas voir normalement. La jeune femme au naturel. Alors il regarda, et il souri. Il y avait quelque chose chez cette femme qui le faisait sourire, tout le temps. Il aimait l’entendre rire, et la marmaille n’enlevait en rien la pureté du moment. Il s’approcha de l’écran et l’observa encore avec un sourire. Il y avait une petite qui ressemblait à un Lightning mais pas « pur » malheureusement, ça pouvait se voir et certains considèrent cela comme le mal. Warren vivant dans une famille avec des frères qui n’étaient pas Lightnin au dixième de degré, il ne pouvait pas comprendre l’intolérance.

Warren sourit. Son amoureux ? Cela lui plairait bien. Il pensait que pour tomber amoureux, il fallait connaître. Il n’était pas amoureux mais il aimait vraiment la jeune femme. Comme une bonne amie, et il voulait son corps. Alors en réalité il était un espèce de presque amoureux. Mais la jeune femme n’était pas la seule à faire du bon gros déni sa mère. Bien sur qu’il accepta alors de parler avec les enfants, se reculant pour être plus visible.

Il rit à la marmaille sans soucis, prenant un ballon pour s’amuser avec en le faisant jongler. Il répondait aux questions qu’il pouvait entendre rapidement avant qu’une ne laisse placer un nouveau silence. Il fit un signe de se rapprocher et sourit de toutes ses dents.

- J’aimerais bien, fit-il avec un petit regard triste de désespéré à peine feint, mais elle ne veut pas de moi ! Elle m’a dit qu’elle ne voulait pas être mon amoureuse tant que je ne serais pas casser des pastèques avec mes dents …

Et il augmenta forcément un peu la difficulté …

- Et que je ne lui aurais pas fait à manger ! Sauf que je dois attendre encore une semaine pour la faire craquer avec mes talents culinaires, vous n’auriez pas des conseils pour moi ?

Et il fit un clin d’oeil vers les enfants alors que son sourire s’étira à nouveau. Quoi ? Cela ne coutait rien de demander de l’aide à des enfants. Surtout que la jeune femme aimait les enfants. Il eut un petit pincement au coeur en regardant l’enfant bleu. Ses frères avaient-ils des enfants ?

"Quoi ?!"
Maki s'insurge à la réponse positive de Warren. Mais n'en dit pas plus, se tait et pince ses lèvres. Elle a senti le rouge lui monter au joie et préfère se concentrer sur reprendre des couleurs non compromettantes. Plutôt que de continuer à protester et que la couleur de ses joues prenne une couleur qui veut dire l'inverse. Alors elle le laisse parler en pouffant et en secouant la tête.

"Ah oui oui faut savoir écraser des pastèques pour être un Noi.
_T'as pas peur de son papa ? Il fait trooop peur Smoker …
_ Mais non il est trop gentil, il nous a donné des glaces hier.
_ Ah bon ?
_ Ouais.
_ Maki elle aime bien les glaces aussi.
_ Oui il va pas lui faire des glaces, c'est nul.
_ C'est toi qu'est nul."

Maki se tape une barre en les écoutant. Puis les gosses entament un débat sur ses supposés plats préférés… qui s'avèrent être finalement plutôt les leurs.

"Papa il fait toujours des pâtes à la banane quand Maki vient manger à la maison."

La petite bleue prend enfin la parole. Maki sursaute un peu et hoche la tête en souriant à la poupette en glissant ses doigts sur ses cheveux.

"Oui c'est vrai. J'adore ça. T'as raison Ren.
_ Ren !" Sursaute un de ses gosses frappé d'une soudaine illumination. "C'est Warren sans le "wa" !!
_ C'est parce que c'est une demi-lightnings ??
_ Ah parce que vous pensez que tous les lightnings s'appellent Warren vous ?
_ Ah … bah non."

Non mais les chemins de logiques les enfants des fois …

"Bon allez !! Faut que t'apprennent à Warren à écraser les pastèques maintenant !! Comme ça il viendra sur Shiloe !!"

En voilà une réflexion sensée. Enfin. Bref. Maki acquiesce, attrape Ren toujours sur ses genoux pour la soulever dans les airs et la faire tourner avant de la reposer par terre et de chopper une pastèque.

"Démonstration ??"
Les gosses crient encore d'enthousiasme et Maki se rassoit. Place ses mains de part et d'autre du fruit. Coince le bout de sa langue au coin de ses lèvres (pour le spectacle) et presse, presse, fait genre de galérer parce que ça amusé les gosses qui entament un chant d'encouragement. Et puis d'un mouvement des poignets, elle augmente la pression sur la surface la plus petite possible et fait exploser la pastèque. Y ça gicle partout, sur elle, son visage, ses cheveux, et les gosses attrapent les morceaux avant qu'il ne tombent par terre pour les manger.

"Allez allez Warren !! A ton tour !"
_ Ouais à ton tour. Je te laisse galérer et je t'explique après."

Maki lui adresse un clin d'œil et mange un morceau de fruit qu'elle a gardé dans sa main.