Il n’était toujours pas sur de la voir, elle, maintenant … Il pensait toujours qu’une partie de son esprit était en train de lui jouer un tour un peu pervers. Tiens, prends toi du bonheur dans la tronche dans ton malheur, pour ensuite dire hihi c’était une blague, je suis drôle. Parfois, l’esprit du désespoir pouvait faire des choses … des choses affreuses à une personne. Mais elle était là. Elle était palpable, touchante, elle était là. Il pouvait sentir la chaleur sous ses doigts. Il ne rêvait pas …

- Mhhh, fit-il en réfléchissant faussement, il se trouve que je suis riche, beaucoup, tellement que ça pourrait être indécent… Cela signifie que je pourrais te retrouver dans d’autres de mes demeures ?

Se faire voler par une pirate comme elle ne le dérangeait pas du tout. Surtout s’il avait le droit de profiter de ses lèvres si délicates contre les siennes. Il sembla faussement blessé et mit la main à son coeur, oubliant momentanément la raison de sa tristesse.

- Tu veux dire que tu ne m’as même pas attendu pour la douche ? Il secoua la tête désabusé, on m’enlève vraiment tous mes plaisirs.

Et il sourit, de cette manière de canaille qu’il fait depuis le début… mais il n’arrive pas à le garder ce sourire … il ne peut pas alors que son esprit passer les images de souvenirs de Sowa en boucle dans son esprit. Encore et encore et encore. Jamais stoppé par quiconque. Même elle ne pouvait enlever le visage de son frère en train de lui sourire. La dernière fois. Le dernier sourire. Celui qui criait de vite revenir pour raconter ses histoires. Alors quand elle proposa un câlin, rien qu’un câlin, il se rapprocha et fit passer ses mains derrière elle pour la rapprocher de son corps. Il posa la tête contre son épaule et se cacha dans son cou. Oui. Il en avait grandement besoin. Il avait étouffé tout ça. Toute sa souffrance et la tristesse d’être loin des siens. Il avait oublié la douleur que cela avait fait naître en lui, à l’époque déjà. Il avait besoin de ça. Doucement, il se recula et fit un sourire.

- Tu as mangé ? Je comptais me faire livrer, je n’ai pas grand chose dans cette appartement pour me faire à manger, et je n’ai pas eu le temps de faire des courses. Tes désirs seront des réalités.

Parce qu’il pourrait même aller chercher sur la lune ce qu’elle voulait, tant il était heureux qu’elle soit là, maintenant, dans ses bras, pour … Il pleurait sur ses bras. Il était pathétique et perdrait certainement tout intérêt charnel au bout du compte …. Du côté de Maki parce que Warren doute de le perdre un jour, mais ce n’était pas grave. Il lui rappellerait encore qu’elle est magnifique.

- Tu es encore plus belle que dans mes souvenirs, je ne pensais pas cela possible.

Et doucement il passa un pouce sur ses lèvres avant de faire un sourire… Elle n’était pas là pour coucher, mais il en avait envie… parce que c’était vraiment une personne qui le détendait et qui enlevait toutes ses peurs. Cependant, il n’allait pas le faire alors qu’il n’avait pas dormi depuis plus de 24 heures et risquerait de s’écrouler de fatigue.

- Tu peux rester jusqu’à quand ?

"Je prends une douche presque tous les jours tu sais …"

Elle chuchote en réponse à sa blague. Rentre dans son jeu juste parce que ça allège un petit peu le cœur. Parce qu'il est effroyablement lourd, celui de Warren. Elle me sent quand elle le serre contre elle. Et le sien se fissure un peu. Quand elle repense à l'image de monsieur Galactik Football dans les médias. Et même à l'image qu'il lui donnait depuis le début de leur … étrange relation. Jamais elle ne se serait douté qu'il pouvait souffrir à ce point là. Ni elle. Ni personne. Et c'est encore plus terrible que de souffrir. Être seul. Alors elle le serre un peu plus fort. Pour lui prouver que maintenant il n'est plus seul, s'il veut bien d'elle à ses côtés dans cette histoire. Même si elle ne pourra pas rester constamment avec lui. Bien sûr.

Maki le laisse reculer quand il le souhaite et lui rend son sourire.
"J'ai quasiment rien mangé depuis ce matin. Je veux biieeennnn … des tacos. Plein de tacos. Je meurs de faim. En vrai."

Elle ne s'est pas rendu compte à quel point elle a la dalle Maki. Les entrailles torturées pour l'angoisse, elle n'a pas fait gaffe à là sensation de faim. Mais maintenant qu'ils en parlent … elle parle taxes, pense tacos, rêve tacis même Maki, quand Warren lui sort un compliment de nul part. Elle pouffe doucement. Secoue la tête parce que ça ne peut pas être vrai. A moins que … que … OK, le pouce de Warren sur ses lèvres la perturbe assez. C'est… OK Maki, concentre toi sur la question.

"J'ai dit que je partais deux jours. Dont aujourd'hui. Mais je suis pas pressée. On croule pas sous les entraînements. Trixie est absente pendant encore une dizaine de jours. Donc je peux rester plus longtemps si tu as besoin."

Maki récupère la main de Warren sur son visage, dépose un léger baiser sur ses doigts et s'écarte. Elle récupère une tasse et remue le mélange de lait et de chocolat fondu avant de le verser dans la tasse. Puis lui tend.

"Tiens. Jme suis dit que ça te ferai du bien après cette journée."

Elle récupère sa propre tasse de café pour en boire un peu. Elle aussi elle en a besoin. Elle n'a pas dormi des masses non plus.

"Je sais pas si tu veux parler de tout ça avec moi. Ou si tu veux … penser à autre chose. Faire autre chose. Ou juste dormir. Mais on fera comme tu veux. Jvais pas te forcer. Jsuis juste venue … bah pour être là."

- Tous les jours ? Fit Warren relevant son absence de sourcil (:p)… J’ai hâte que le jour ne passe alors.

Il avait plusieurs rendez-vous, demain… Mais il comptait bien tout annuler pour profiter de la jeune femme et de sa présence de déesse. Il avait …besoin qu’elle soit là. Il avait besoin de sortir de ce cercle vicieux dans lequel il se trouvait encore et toujours. Il se recula et prit sa tablette, poser sur un coin de la table pour chercher un restaurant qui livre des tacos. Il ouvrit la commande numérique et lui tendit alors que son doigt caressa à nouveau les lèvres de la jeune femme.

- Ne fais pas de proposition que tu ne pourrais pas tenir, Maki, que pour le moment, je ne vois aucune moyen de te laisser …

Il s’approcha pour lui parler dans l’oreille, souriant de la prochaine bêtise qu’il était en train de faire. Parce que ça faisait plaisir d’être ainsi léger et insubtile.

- … Je risque combien à te séquestrer chez moi, ne jamais te rendre ? Je suis sûr que je peux même avoir les pirates pour te garder pour moi…

Non parce que les pirates savaient qu’elle était là, donc… Mais s’il pouvait la kidnapper ailleurs, quelque part que personne ne connait, comme le petit astéroïde sur la ceinture de Saturne qu’il avait acheté un jour sous un autre nom pour ses retraites anonymes … alors il pourrait profiter d’elle, et de la douche, et de toutes les petites choses parfaitement délicieuses dont il avait envie. Il prit le chocolat avec toujours son sourire entendu. C’était mieux. Puis, il soupira à peine dans sa tasse avant de la poser, se laissant une moustache qu’il ne pouvait pas voir sur ses lèvres.

- Merci. D’être venu. Et il n’y a rien à dire. Je dois absolument mettre ça au clair avec mon sponsor. Normalement, ma famille devrait avoir la moitié de ma fortune. Tout ce que je gagne leur revient de moitié.

Et Warren donnait la moitié de sa moitié à des associations diverses et variés, ça tout le monde le savait. Si personne ne faisait des commentaires, ce n’était pas quelque chose qu’il cachait non plus. On disait que ça le faisait passer pour un arrogant à donner autant et continuer d’être si élégant et riche. Mais bon. Warren n’en avait que faire. Il prit la tablette une fois qu’elle a choisi et rajouta sa propre commande avant de lui prendre la main pour s’assoir sur le canapé.

- Je ne suis même pas sûr que ton voisin soit mon frère. Il l’aurait dit sinon ? Je n’en sais rien. Sowa avait douze ans quand je les ai laissé… et officiellement je n’ai plus de famille pour les médias. Parce que Gordon me disait que ça rendait mon « Histoire » plus intéressante, et que ça les protégeait aussi.

De ceux qui aurait voulu sa fortune pour … bah pour quelque chose. Des méchants kidnappeurs. Il soupira à nouveau, reprit une petite gorgée de son chocolat chaud et fit une autre moustache de lait et de chocolat.

- Merci, fit-il avec le chocolat chaud, c’est délicieux.

"Ahah c'est malin. Évite quand même, ça risque de chauffer mes parents et de déclencher une guerre galactique."

Tiens, en parlant de ça. Maki se redresse, pose bien ses mains sur les épaules de Warren et réfléchit une seconde.

"Ouais, t'es un plus plus petit que mon père."

Oui, c'était une question qui lui trottait vraiment dans la tête depuis quelques jours à la "petite" Noi. Allez savoir pourquoi. Sans doute parce qu'elle doit avoir de vagues daddy issues vu la relation fusionnelle qu'elle a avec son "petit papa" … Ces pensées la font sourire et Mali retient un rire devant la moustache de lait au-dessus de la lèvre supérieure de Warren. Mais elle ne dit rien, ça l'amuse (oui elle a eu un excellent professeur en terme de chipie), et se détourne du lightning pour passer sa commande.

Et heureusement qu'elle s'est détournée d'ailleurs, comme ça c'est à la tablette qu'elle fait les gros yeux, et pas à Warren quand elle l'entend parler de l'histoire avec son sponsor. Comment dire que euh … non. Elle a pas franchement l'impression qu'il ait eu un rond. Ok, ok, c'est hyper vague les infos qu'elle a réussi à avoir avant de partir, mais … Meh.

Maki s'assoit à côté de Warren et plonge dans son café pour dissimuler son trouble. Toujours fort tiraillée entre cette nécessité viscérale de lui venir en aide. Et le fait que ce ne soit pas sa place. Pas son rôle. Pas … Fin elle est pas grand chose pour lui, dans sa vie. Elle finit par poser sa tasse et se tourner vers Warren, un petit sourire venant relever les coins de ses lèvres.

"Tu sais, j'crois que c'est pas pour rien que vous avez pas de poils. La moustache ça vous va pas des masses."

Elle parle d'une voix toute douce et fait courir ses doigts juste au-dessus de sa lèvre pour effacer la trace de lait. C'est un geste tendre, intime. Avant de peut-être briser la confiance qu'il a en elle. Maki soupire tout doucement et se recule un peu, pour … lui laisser de l'espace s'il en a besoin.

"Warren … Jsuis allée le voir avant de partir … Tu veux savoir ce qu'il m'a dit ? …"

Warren sourit à la jeune femme, réalisant qu’elle était , elle, légèrement plus petite que lui. Dix centimètres, ce n’était rien, mais bien moins de la différence qu’il avait d’ordinaire avec les autres. Pour un lightning, déjà, il était grand. Alors il n’avait jamais eu une partenaire de … de quoi exactement ? Il ne sait pas il dira rien … avec qui il avait si peu de différence. Il sourit.

- Je crois que je suis prêt à courir le risque de la guerre galactique, moi je serais bien caché avec toi, le reste n’aura que peu, ou pas d’importance.

Parler de la guerre, de la mort, de la famine, mais surtout, surtout pas de la famille. Parce qu’il ne savait pas du tout comment en parler et comment composer ses émotions. C’était … étrange et … un poil… Ce n’était pas comme ça qu’il avait l’habitude d’être. Il était fort, honnête, claire. Il faisait en sorte de tenir et de survivre. Il l’observait et essayait de comprendre ses expressions sans pourtant y arriver pleinement. Il fallait du temps pour comprendre les émotions des autres sans avoir la moindre parole échangée. Elle vient à le toucher, enlever le lait qu’il lui restait. Il passa sa langue là où la jeune femme l’avait touché, machinalement. Il voulait rire mais compris à son air qu’elle allait parler du sujet qu’il voulait éviter. Le vif du sujet. Celui qui marque au fer rouge et finit par rendre malsain et douloureux de continuer à parler. Il posa sa tasse sur la table basse et se recula dans le canapé. Soufflant un grand coup comme si expulsé l’air de ses poumons pourraient réussir là où une respiration normale avait échoué.

- Défaut caché de « Monsieur Galatick Football », cracha-t-il plus sèchement que désireux, je suis un lâche, ou un peureux, ou peut-être le subtile mélange des deux.

Sowa était son voisin. Il avait beau dire « mais nooooooon c’est pas mon frère ». Il le savait. Le doute avait fait place à la certitude depuis qu’il avait entendu ce prénom. Le prénom de son frère. Son frère adoré mais qui devait le détester pour ne pas avoir la moindre envie de se présenter en tant que frère. Même pas devant une femme avec une photo de lui presque à poil sur son téléphone. Bien qu’il ne savait pas cela. Première fois qu’il revoit son frère ? Presque nu avec une invitation tendancieuse à sa voisine. Super. Merveilleux. Il allait s’applaudir.

- Je n’ai pas envie de savoir. Je veux nier. Vraiment. Mais je n’ai pas le choix… Vraiment … vraiment pas le choix.

Il se courba, mis ses deux mains sur son visage et fit plusieurs nouveaux soupirs pour enlever l’air coincé encore à l’intérieur de lui.

- Vas-y, dit moi.

“Tout le monde à ses démons Warren …”

Elle n’aime pas le voir se rabaisser comme ça. Maki glisse ses doigts dans sa main pour recréer le contact. Sa peau est un peu froide. L’angoisse qui vient perturber jusqu’à la température de ses doigts. Alors elle lui donne un peu de sa chaleur, avant que les mains du lightning ne s’envole pour lui couvrir le visage. Ça lui fait vraiment du mal à Maki, de le voir comme ça. Finalement, elle laisse tomber cette idée d’espace et se rapproche à nouveau, récupère ses mains d’autorité et dépose un furtif baiser sur sa joue avant de commencer. Toujours tout doucement.

“Il m’a dit … quand je lui ai montré notre conversation … il m’a rien dit parce qu’il ne voulait pas porter préjudice à … l’histoire que tu donnes aux médias. Mais ça l'a fait rire. Myst sait qui tu es, et Ren, le sait plus ou moins. Elle me parlait tout le temps que son tonton super-héros, et je comprenais pas bien mais … c’est comme ça que Sowa lui parle de toi … en attendant qu’elle soit assez grande pour comprendre.”

C’est sûr que dire à une enfant que son tonton c’est “monsieur galactik football” et lui demander ensuite de garder le secret … c’est un petit peu compliqué. Bon, au pire, personne ne l’aurait cru, mais c’est plutôt traumatisant dans le genre aussi, pour une enfant, de ne pas être cru.

“Il m’a dit qu’il aurait peut-être pas eu le courage de suivre Myst sur Shiloe si tu n’avais pas donné l’exemple. Et que sa m-, votre mère l’avait pas poussé au fesses pour qu’il aille vivre sa vie à lui et arrête de s’occuper d’eux. Il ne parle pas beaucoup de vous parce que vous lui manquez tous.”

Maki fait une petite moue et tire sur son sac abandonné près du canapé et en tire une photographie. Si le papier et l’encre sont tout neufs, l’image date d’il y a beaucoup plus longtemps.

“J’crois que vu ma tronche il a un peu compris qu’un truc clochait et que j’étais pas venue le voir juste par curiosité. J’lui ai rien dit, hein. Mais, bah il a un peu compris. Et il m’a donné ça pour toi. J’ai pas regardé … il l’a fait copier de la sienne avant que je décolle … Et … Il m’a dit de te dire que tout le monde va bien. Et que tu pourras l’appeler. Si tu veux.”

La jeune femme retient un soupire, et appéhende un peu la récation de Warren. Non, son frère ne le déteste pas, au contraire. Mais. Elle pense toujours à cette histoire d’argent qui est censé avoir été donné à sa famille. Elle n’a pas osé poser la question à Sowa, mais … Il n’y a RIEN dans ce qu’il lui a dit qui laisse penser que sa famille roule sur l’or à l’heure qu’il est. Et ça, ça reste un gros problème.

Warren était en train de respirer doucement. Il faisait un effort pour respirer. Il se concentrait sur l’oxygène qui rentrait à l’intérieur de son corps, passait par ses poumons, s’échapper par les alvéoles dans son sang et venant irrigué ses extrémités. Il respirait vraiment doucement. Il attendait alors qu’il sentait la jeune femme à ses côtés. Il avait envie de la coller comme une moule à son rocher. Il était si pathétique… Si nul. Voilà pourquoi son sponsor ne le voulait pas prés de sa famille. Un pathétique petit amour qui aime sa famille, ce n’était pas classe du tout. Il respirait doucement, l’écouter et laisser quelques larmes couler bien malgré lui. Il la laissa le toucher, mes ses joues étaient comme ses mains, froides. Il n’avait pas envie d’entendre. Il remonta les yeux vers elle. Respirant et pleurant. Pleurant et respirant. Alternant les deux comme il le pouvait. Plus mal que bien.

- Tonton super-héros ? Répéta-t-il en la regardant et secouant la tête. Je ne suis pas … je suis loin d’être super-héros, ou un père noël … je suis à peine …

Il secoua la tête. S’imaginant la petite Ren dire qu’elle voulait connaître son super tonton. Il était un tonton vraiment tout pourri. Un frère tout pourri aussi. Il secoua la tête. Un exemple… Il était le pire exemple de la Terre. Il avait abandonné tout le monde, et comme la jeune femme lui tenait les mains, il mit sa tête contre son épaule.

- L’appeler ? S’étrangla-t-il alors. Pour lui dire quoi ?

Il avait prit un ton méchant, mais la jeune femme pourrait comprendre que la colère n’était pas dirigé contre elle, mais contre lui. Lui qui sentait son coeur se serrer et ses larmes couler. Lui qui était si pathétique.

- « Salut mon frère » commença-t-il en mimant malgré lui conversation « ton pathétique grand-frère a l’appareil, je ne sais même pas quoi te dire parce que je vous ai lâchement abandonné sans avoir le droit de vous donner des nouvelles, mais hé, vous êtes censé être heureux sans moi, j’y ai veillé, sauf que maintenant j’apprends que pas du tout et le mensonge est tellement gros que je pourrais tout perdre à essayer de te revoir pour … »

Et il s’étrangla à nouveau dans ses larmes. Secouant la tête pour montrer son refus. Il ne pouvait pas l’appeler. Si cela se savait, il perdrait tout, dont l’argent que sa famille devrait avoir. Il poussa la photo de sa famille, la preuve de sa honte, de son oubli d’eux pendant toutes ses années, puis il passa les bras contre le corps de la jeune femme et la prise dans ses bras.

- Pardon, promis, je redeviendrais le classe et inaccessible et pourtant bien là Warren Fucking Captain lightning plus tard … juste un peu … Je vais être égoïste, juste un peu. Je ne peux pas l’être avec ma famille, je ne peux pas détruire leur vie …

Mais il pouvait détruire celle de la jeune femme ? NoN. NON. Pas du tout. Il ne voulait pas lui faire de mal. Mais l’avoir dans ses bras… Cela ne changerait pas sa vie n’est ce pas ? Il se recula alors qu’un reflet étrange se remarqua vers la fenêtre, il tourna la tête pour voir les volets roulants se fermer. Il soupira. Officiellement enfermé maintenant. Il s’approcha encore et embrassa les lèvres de Maki dans un second flash qui ne remarqua pas.

- Merci d’avoir voulu essayer.

Elle ne sait pas bien où elle trouve la force de continuer à parler et de ne pas se mettre à pleurer comme un bébé, Maki. La peine de Warren la bouleverse bien plus que de raison, et sa gorge la brûle à en crier. Mais elle continue et essaye du mieux possible de se détacher … d'une situation dans laquelle elle s'est déjà beaucoup (trop ?) impliquée.

Maki fait ce qu'elle pour calmer les gestes, les émotions et les paroles de Warren de sa présence. En luttant toujours pour ne pas pleurer elle aussi. Elle finit par rendre l'étreinte qu'il réclame, et se laisse embrasser avant de le repousser un petit peu. Avec douceur. Pas certaine que ce soit une bonne idée … Qu'il panse ses plaies avec ses baisers. Avec son affection. D'autant que elle. Elle est pas. Enfin elle est. Enfin c'est compliqué. Maki n'a rien remarqué de ce qu'il se passe par la fenêtre. Elle se redresse, colle son front contre celui de Warren et pose ses grandes mains sur sa nuque.

"Arrête de te faire du mal, Warren. Te punies pas. T'as déjà suffisamment mal comme ça."

Elle caresse ses joues tendrement, essuie les sillons de ses larmes. Elle parle des mots horribles qu'il a à sa propres encontre. De comment il doit se voir à ce moment précis. Mais elle parle aussi d'eux deux. Du réconfort qu'il cherche dans leur rapprochement physique. De l'implication émotionnelle supérieure qu'elle n'est pas ... en mesure de lui offrir.

"Tu m'as dit que tu aimes rendre les autres heureux. Je sais que c'est vrai. Tu sais que c'est vrai. Tu as essayé. T'as le droit d'échouer. Je sais que ça fait mal. Que c'est horrible parce que c'est ta famille. Je sais que tu dois te détester. Mais ça fait pas de toit quelqu'un de mauvais Warren."

La voix de Maki se déchire un peu. Elle a du mal à parler. Fait une pause pour embrasser les paupières du lightning.

"Ça fait de toi quelqu'un de … normal. T'es quelqu'un de bien, Warren. Pleure si tu veux. Crie si tu veux. Mais te fais pas plus de mal, s'il te plait."

Il le mérite pas. Elle en est convaincue. Mais elle va avoir du mal à l'en persuader. Elle ne pensait pas … elle n'aurait jamais imaginé qu'il puisse avoir ce genre de point commun avec son papillon rose. Maki serre les dents, pose à nouveau son front contre celui de Warren, et ses mains sur ses épaules. Essaye de trouver un juste milieu dans le rapprochement physique qu'elle peut lui offrir sans … sans scrupules.

Warren a l’impression d’être… ailleurs. Il était là mais … pas complètement présent pour autant. C’était étrange. Il pleurait et l’embrassa. Non pas pour pansement comme elle le pensait, mais parce que c’était la seule réponse à donner au cri de son coeur. Il avait besoin de ça. De cette tendresse. Cette femme avait fait une journée entière de voyage, juste pour lui. Pas pour le Warren de la télévision. Non. Elle savait qu’elle ne trouverait pas le Warren de la télévision en venant.

- Le vrai Warren est tout pourri…

Il avait besoin de se punir. Il lui fallait. Il avait fait que des bêtises depuis … douze ans ? Cela faisait douze ans qu’il était tout pourri et le cacher derrière son masque. Il y avait toujours … Il y avait toujours un manque dans son coeur, qu’il avait combler de toutes les manières possibles. Il se recula. La jeune femme méritait mieux que ça, et ça, même s’il avait eu envie de lui faire l’amour dès le premier jour.

- Je n’avais pas le droit d’échouer pour eux. Parce que si j’échoue avec eux, c’est que j’ai échoué toute ma vie. Pas une seule fois … Jamais… Ma vie tourne autour de ce mensonge, Maki. De ce mensonge pour leur bien…

S’ils n’avaient pas l’argent … S’ils n’avaient jamais rien reçu de lui …alors il avait juste laissé sa famille dans la merde en devenant riche et célèbre. Il ne voyait pas comment Sowa avait pu voir en lui un modèle pour partir de la maison. Comme avait-il pu en voir quelque chose de positif alors qu’il avait abandonné sa famille ? Comment avait-il … parler de lui à sa fille et à sa femme ? Il n’en savait rien. Cela était impossible. Lui, il l’aurait haï. Xan doit le haïr. Warren se sentait mal et se recula alors que la porte sonne. Il se leva, prit sa veste et essuya ses larmes d’une rapidité alarmante. Une fois qu’il lâcha sa veste, son visage ne laissait rien paraître de ce qu’il venait de se passer.

- Je reviens, mets-toi à l’aise.

Il arriva à la porte et fit son show. Le livreur était ravi de servir le grand, le super, l’incroyable Warren qu’il suivait depuis l’âge de 10 ans à la télévision. Warren accepta de lui signer deux serviettes, une pour lui et une pour sa petite soeur. Il fit aussi une photo alors que Warren donnait son plus jolie sourire et même une accolade. Il laissa un pourboire indécent, pas à l’application mais en même propre, en lui faisant promettre de faire un salut à sa petite soeur pour lui. Le livreur était fou. Warren était gentil, courtois, une star comme on les aime. Une fois les trois sacs reprit, il les posa sur la table dans la cuisine et soupira.

Il pouvait le faire. Il pouvait faire croire que tout aller bien. Que sa vie n’était pas une merde sans nom et qu’il n’avait pas abandonné sa famille. Il pouvait faire croire qu’il n’avait rien fait de mal. Il pouvait continuer de profiter de la jeune femme. Et la semaine prochaine, quand elle aura on rendez-vous, il lui montrera le bon Warren. Celui qui attire pour de vrai. Celui que l’on aime. Pas cette version Wish de lui. Il sortit tous les repas sans dire un mot de plus avant de se retourner avec un sourire de vainqueur et un TADAM enthousiaste. Il fait ce qu’il peut. vraiment.

- J'irais voir Gordon, lui demander des nouvelles de ma famille voir ... Voir ce qu'il se trame. D'ici là... Tu pourras juste dire à mon frère que je l'aime ? Juste ça, rien de plus. Je ne t'utiliseras pas plus.

Ouais. Ouais. Ça. Elle peut même pas imaginer Maki. Elle qui a attendu d'avoir bien 20 ans pour sortir des jupes de son père. Oui de son père plus que de sa mère. Ce qu'elle aurait peut-être même pas fait si Trixie n'avait pas débarqué avec fracas dans sa vie. Alors. Nan, elle ne peut pas imaginer le sentiment de trahison qu'il doit ressentir vis à vis des siens. Alors elle peut juste lui dire qu'elle est désolée. Vraiment. Elle est vraiment désolée que tout ça lui arrive. Parce que. Bah si, c'est un type gentil.

Et puis Maki assiste à un truc terrifiant. La vitesse à laquelle Warren se recompose une expression de circonstances. L'aisance avec laquelle il discute avec le livreur dans une interaction … loin d'être courte, surtout compte tenu de son état la minute d'avant. Et ça lui fait encore plus mal au cœur. Parce que. Avoir cette capacité. Aussi vite. Ça révèle des années et des années d'entraînement. D'un cruel entraînement. Maki a envie de hurler sur le pauvre livreur de se casser et de secouer Warren pour qu'ils remette à pleurer. Ouais. Elle préfère le voir pleurer que … ça. Et puis elle est traversée par encore plus d'horreur quand elle voit défiler devant ses yeux tous les unes de magazines, tous les sports de pubs, toutes les interviews de monsieur galactik football. Combien de fois ??? C'est horrible.

Elle se lève doucement. Le suit vers la cuisine sans rien dire. Se sentant franchement nulle sans trop savoir pourquoi. Elle chuchote un "merci" quand il présente la nourriture.

"T'inquiètes pas pour moi Warren. Mon seul problème à moi c'est que j'ai faim. Et plus pour très longtemps."

Elle dépose un baiser sur sa joie avant de s'asseoir et de tirer un tacos vers elle.

"Je lui dirais, bien sûr."

Bien sûr qu'elle lui dira. Elle voudrait vraiment faire plus. Mais. Bah c'est toujours le même problème, hein. Maki gobé quasi son tacos sans y penser. Elle a la dalle, elle est préoccuper, et être classe et euh genre sensuelle, c'est pas franchement sa priorité. Donc elle se comporte comme la pirate rustre qu'elle est. Avant de déclarer.

"Je veux t'aider, Warren. C'est… c'est un peu moi qui ai déclenché tout ça. Je vais pas te laisser. Et puis …"

Elle hausse les épaules innocemment.

"J'ai des ressources que tu n'as pas. Et qui peuvent peut-être être utiles … enfin ce que je veux te dire c'est que tu peux m'utiliser si tu veux. Ça me va. Enfin … tu vois ce que je veux dire."

Elle plisse doucement les yeux comme elle l'a fait des dizaines de fois devant la caméra de son téléphone quand la conversation devenait fort tendancieuse.