La lune hurle aussi, mais le loup ne l'a jamais su • Ezvana [+18/!\]
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Ezvana
Lun 15 Avr - 20:19
Méléän Hastros
Je suis un loup-garou, vivant entre la ville et les forêts. Je n'ai pas d'attache, plus de famille, pas d'amis, pas de meute. Je suis un solitaire mais cette situation me pèse. Aucun loup ne choisit d'être un solitaire. C'est juste qu'il n'a pas trouver de compagnon, ou de meute pour l’accueillir. Un renégat. Moi, j'ai du me sacrifier pour pouvoir vivre. Je suis un mercenaire et je survis au jour le jour. Après tant d'année, je rêve de trouver une âme avec qui errer. Après des années d'errance, je veut trouver une meute, un autre loup avec qui être. Je ne sais qui cela pourrait être, je ne sais pas comment faire. Mais un jour, alors que je me suis perdu, quelqu'un m'a trouvé.
TW sujet lié au suicide.
Le corps engourdi et pourtant à la peau électrisait, le Loup sentait chaque marque sur son corps, chaque griffure, chaque trace de dent sur son épiderme. C'était agréable, comme une douleur sourde et lointaine qui ne fait que chatouiller les nerfs du plaisir, un véritable échange qu'il n'avait plus connu depuis trop longtemps. C'était donc cela, le plaisir de coucher avec un membre de son espèce et sans s'en rendre compte, un sourire carnassier dévoiler l'éclat des canines. Quelque part, une part de lui se rebiffe, il n'était pas proie que l'on pouvait posséder d'une emprise aussi intense soit-elle. Plus joueur que vexer, à vouloir titiller un peu plus ce Lycan aux yeux trop intenses.
Se tourner dans le lit pour observer cet homme qui ne le laissait pas indifférent. La nuit jouait avec sa chevelure d’encre et sa peau d’été se part de mille nuances. Mais il n’était plus dans l’humeur joueuse, la nostalgie imprégnant ses prunelles d’un voile lointain. Aussitôt se redresser, essayer de comprendre pourquoi il n’était plus en connexion subitement. Puis Will se libère d’un fardeau, ouvre la bouche pour délivrer une histoire qui lui pesait sur le cœur. S’asseoir sur le bord du lit, ne quittant pas des yeux son partenaire de nuit pour essayer de s’ancrer à cette réalité qui hantait le beau loup. Pourtant, il baisse le regard, serre les crocs quand l’horreur est énoncée. Son propre cœur se serre, le chagrin fait plier les sourcils d’un arc soucieux. Il ne saisit pas tout, les noms lui échappent et il n’était de toute façon pas une personne qui s’attachait à ce genre de détail. Mais la douleur, la perte, cela, il le comprenait intimement, il en reconnaissait chaque note amère.
Si la blessure, c’était refermé, la cicatrice elle, ne le quittera jamais. La colère aussi qui flambe, alourdit son regard d’un air presque mauvais tandis qu’il fixe le sol pour ne pas alourdir les épaules déjà vouté de son ami.
- C’est pour cela que je n’ai jamais intégré de meute. Toutes ces machinations, toutes ces horreurs, je ne pourrais pas le supporter.
Une main qu’il tend ses yeux, pleines de callosités et aux veines saillantes. C’était comme s’il voyait des griffes lui pousser à la place des ongles. Serrer le poing à en blanchir les phalanges.
- Je suis de l’ancienne école et l’injustice, je la broie de mes crocs. Un chef, cela se renverse d’un combat à mort. Un ordre peut être défié si je ne le trouve pas juste. Pourtant, je suis capable d’obéir, j’ai toujours été au service des autres, militaire dans l’âme. Mais même à l’époque, mes supérieurs n’arrivaient pas à me faire plier l’échine quand cela allait contre mes valeurs.
Se frotter les mains pour en chasser les tremblements. La fureur qui n’avait pas sa place était en train d’envahir son regard, la Bête prenait place, se fondant parfaitement aux lignes humaines, les deux âmes unies dans une symbiose dérangeante. L’envie de mordre quelque chose le fait saliver, déglutition bruyante qui lui vrille la gorge. Un instinct longtemps muet qui c’était éveillé celui de vouloir protéger, de soutenir ce Loup qu’il ne connaissait pourtant que si peu.
Relever son visage, la peine plissant ses yeux jaunis, affection qui se fond à la colère.
- Je sais ce que c’est. D’avoir l’impression de tout perdre. Je n’ai pas eu l’horreur de retrouver son cadavre, tout avait été détruit. Mais je comprends. Je … J’ai aussi tenté d’en finir. Bêtement, je me suis tranché les veines, mais je n’étais pas au courant pour la régénération rapide des Lycans. Je me suis senti partir, mais je me suis réveillé quelques heures plus tard dans mon propre sang. J’ai erré, je me suis perdu. J’ai mis plusieurs années à réussir à juste assimiler l’information.
Se relever et s’approcher de l’homme, poser une main sur sa joue avec un geste délicat. Tête qui se penche sur le côté, lumière nocturne qui joue avec les mèches plus claires de sa chevelure, scintille dans son regard de souffre qui cherche les prunelles mauves. Ce pouce qui caresse doucement une pommette.
- Je te soutiendrais dans ton projet. Le temps que je sois à tes côtés peu importe la durée, je t’aiderais. J’apprendrais.
Conviction qui tinte sa voix devenue rauque, absolue sincérité de celui qui s’engage dans un chemin plongé dans les ténèbres. Mais il pouvait apercevoir la fourrure blanchie de ce partenaire de fortune dans la brume alors il avance, convaincu de faire la bonne chose. Que cela soit une journée, une semaine, une année. Il serait le soldat qui protégerait cette âme, même s’il devait lui dire au revoir trop tôt.
- Je suis désolé que tu sois passé par toutes ces épreuves. Sincèrement.
Yeux qui se plissent d’une tendresse voilée de tristesse. Lui il pouvait comprendre, mais personne ne devait ressentir cette douleur terrible.
- Et ne t’en veux pas. Nous sommes des Loups. Notre cœur est puissant et déraisonnable. Sinon, on ne serait pas de cette espèce. Agir par amour pour son compagnon, c’est savoir ressentir. Ressentir c’est être vivant, être soi-même.
Tu es beau. Voilà ce qu’exprimaient les billes jaunit qui ne cessent de dévisager l’homme en face de lui. Touché en plein cœur par cette vérité qui se dévoilait, impossible de ne pas voir le Lycan comme il était. Rare était ceux qui étaient comme lui, perle parmi les parias, noblesse dans un océan de mercenaire mal vus au sein de la civilisation. Il espérait seulement que l’avenir ne le forçait pas à s’éloigner. Pas tout de suite. Juste un peu.
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Léolyne
Lun 22 Avr - 12:20
À bien y réfléchir, jamais Will n'avait conté cette histoire à qui que ce soit. Il n'avait pas vraiment d'amis en dehors de la meute, et il ne fréquentait plus personne depuis la mort d'Ethan. Il lui était peut-être arrivé une fois ou deux de coucher avec une personne rencontrée lors d'une soirée chez sa chère cousine, soit dissimulés dans un buisson soit contre le mur derrière la maison... mais jamais dans sa propre chambre, encore moins dans son lit. Il ne s'agissait que de gens qu'il n'avait jamais revu par la suite, et qu'il avait suivi la première fois parce qu'il était trop alcoolisé pour réfléchir, la deuxième pour éviter de passer sa nuit à pleurer seul au milieu des bois. D'une certaine manière, il était seul, et il n'avait jamais laissé qui que ce soit se rapprocher de lui de cette manière depuis... Quelques dizaines d'années, au moins.
C'était sans doute parce que Méléän était différent à ses yeux qu'il se sentait aussi mal à l'aise. Si son compagnon de nuit avait la délicatesse de ne pas le fixer directement, il pouvait le sentir réfléchir, peser le pour et le contre. Il entendit ses poings se serrer et laissa passer le silence de la réflexion, incapable de savoir comment bien réagir. Quoiqu'il se soit passé, Will aimait sa meute et sa famille... à un ou deux éléments près. Il ne voulait pas que Méléän les voit tous comme des monstres ou qu'il pense que tout cela était nocif, d'un autre côté il lui en présentait les pires côtés. Ce n'était pas parfait, certaines situations étaient aberrantes, mais il y avait du bon aussi. Il y avait des hommes, des femmes et des enfants qui méritaient une vie paisible, qui méritaient d'être protégés, au prix du bonheur de Will s'il le fallait. La voix du loup, chargée d'un mélange de colère et de tristesse, finit par attirer le regard du dessinateur. Là où la Bête de Mél était proche, grondant sous sa peau pour témoigner son ressenti, celle de Will était lasse, simple observatrice de ce qu'il se passait. Il admirait la liberté des loups qui pouvaient simplement éliminer les éléments dangereux, il l'avait toujours enviée.
Lorsque le loup se lève et pose délicatement sa main sur sa joue, Will frémit. Il était en train de lui avouer quelque chose de fort et de lui montrer son soutien, d'exprimer toutes les émotions que Will retenait depuis si longtemps en lui. Il le trouvait magnifique. Il n'arrivait pas à se décider entre l'embrasser, lui faire l'amour pendant des heures jusqu'à ce qu'il en oublie son propre nom, ou pleurer contre lui en profitant simplement de sa douceur. Il ferait peut-être les trois, à un moment ou un autre. Lentement le chaman se tourna, écartant les cuisses pour attirer le militaire tout contre lui, le serrant un peu plus qu'il ne le devrait tout en venant prendre son visage en coupe, un sourire étirant finalement ses lèvres alors qu'il l'observait. Il ne le connaissait pas, et pourtant il était prêt à s'engager auprès de lui dans un projet qui le tiendrait prisonnier de cette meute infernale, au risque même d'y perdre la vie.
"Non. Je ne peux pas t'infliger ça."
Il se redressa pour être à sa hauteur, ses iris améthystes se parant d'éclats dorés, signe que la Bête se montrait tout juste, incapable d'accepter un tel sacrifice.
"Tu mérites tellement mieux que cette famille brisée..."
Il se pencha doucement, ses lèvres se pressant contre les siennes en un délicat baiser.
"Si tu restes, Mél, je crains que je ne sois plus capable de te laisser partir."
Il venait de murmurer à son oreille, conscient de ce qu'il suggérait. Si Méléän restait auprès de lui, s'ils continuaient de se rapprocher, son Loup finirait par le revendiquer... Et il ne voulait pas l'enchaîner ici. Il ne voulait pas reproduire ce qu'il s'était passé avec Ethan au risque de le perdre également. De plus, il serait incapable de le considérer comme tel qu'il se présentait : jamais Will ne ferait de lui son soldat, s'il le choisissait malgré tout, il voudrait lui offrir bien plus que ça. L'une de ses mains glissa jusqu'à sa nuque qu'il saisit, ses doigts s'égarant dans le bas de ses cheveux, alors que l'autre se posait sur sa hanche.
"J'ai rencontré beaucoup de Loups dans ma vie, principalement de possibles reproducteurs ou prétendants pour des membres de la famille... Jamais je n'en ai vu un tel que toi. Je ne pensais pas que notre espèce pouvait donner d'aussi belles personnes, et j'abhorre l'idée même que l'on t'ait prit tout ce à quoi tu tenais. Je ne veux pas te rejeter, mais je ne veux pas non plus prendre le risque de détruire tout ce que tu es alors que tu as déjà vécu tant de choses. Je..."
Un bruit sourd suivi d'un ronflement sonore l'interrompirent. Will releva la tête, retenant un rire en entendant son cousin -qui s'était visiblement transformé dans son sommeil et venait de tomber- chahuter le salon et les insultes de sa cousine, à nouveau réveillée -mais pas par eux, cette fois. Cela brisait un peu leur moment, mais Will songea que cette discussion pouvait attendre. Il soutint un bref moment le regard du loup puis se détacha de lui pour enfiler un boxer, avant de se coucher dans le lit en l'invitant à le rejoindre.
"Héléna t'as engagé pour un mois, non ? Nous avons le temps... De réfléchir à tout ça. Si tu veux vraiment m'aider, Mél, nous ne devons pas prendre de décision hâtive. Tu dois comprendre ce que cela implique, et pour ça il faut que tu découvres un peu plus la meute... Nous en reparlerons dans trois semaines."
Mél se proposait parce que Will l'avait touché, mais il n'avait aucune idée de ce qu'il pourrait avoir à affronter ici. Will n'était pas en droit de lui donner d'ordre, pas même celui de ne pas l'aider, mais il pouvait au moins l'inciter à repenser les choses plutôt que d'agir avec son coeur, même si c'était ce qu'il admirait le plus chez lui. Dès lors que le loup s'installa à ses côtés, Will ne put s'empêcher de l'attirer contre lui, mêlant ses jambes aux siennes, frottant légèrement son nez contre le sien en l'observant. Même s'il ne le disait pas ouvertement, il était avide de tendresse et de douceur, incapable de se retenir de caresser le loup, de découvrir chaque parcelle de sa peau comme pour l'apprendre par coeur. Il pouvait se montrer brutal pendant le sexe, mais sa nature première reprenait toujours le dessus ensuite.
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Ezvana
Lun 20 Mai - 16:56
Méléän Hastros
Je suis un loup-garou, vivant entre la ville et les forêts. Je n'ai pas d'attache, plus de famille, pas d'amis, pas de meute. Je suis un solitaire mais cette situation me pèse. Aucun loup ne choisit d'être un solitaire. C'est juste qu'il n'a pas trouver de compagnon, ou de meute pour l’accueillir. Un renégat. Moi, j'ai du me sacrifier pour pouvoir vivre. Je suis un mercenaire et je survis au jour le jour. Après tant d'année, je rêve de trouver une âme avec qui errer. Après des années d'errance, je veut trouver une meute, un autre loup avec qui être. Je ne sais qui cela pourrait être, je ne sais pas comment faire. Mais un jour, alors que je me suis perdu, quelqu'un m'a trouvé.
Un passage qui s'entrouvre ou le Loup s'engouffre sans vraiment réfléchir, juste de pouvoir être plus proche de lui, de cet homme aux yeux ravageur, de cette peau d'été qu'il désirait encore sentir sous ses doigts. Des paroles qui effleurent ses oreilles, un sourire sans joie qui étire ses lèvres.
- Je suis brisée depuis des décennies, Will. Ta famille n'est peut-être qu'un reflet de ma propre existence.
Étrange douceur dans ce visage buriné par le soleil et le vent tandis qu'il avait parfaitement conscience que le jugement qu'il portait à cette meute étrange n'était rien d'autre que le regard que l'on portait sur lui. Son cœur chante une justice que la vie a balayée d'un revers de main dédaigneux. Que c'était malsain de clamer la liberté, la droiture alors que lui-même était pétri de pêchés et de hontes qui le hanteront jusqu'à son dernier souffle. Ses victimes aussi ont implorés, on eu une vie des espoirs, des liens. Parfois, c'était ainsi, on ne pouvait rien y faire. Alors il se promet d'éviter de juger trop vite même si cela lui donne une boule difficile à avaler.
Un baiser, caresse délicate d’un battement d’aile de papillon et des mots qui font frissonner l’Homme qui s’anime un peu, de cet éclat un peu trop fauve dans le regard, de cette intensité dans les billes qui s’ornent de jaune. - Qui te dit que je ne désire pas être attrapé ?
Un demi-sourire. Lui qui avalait le bitume la gueule écumante, à courir après le jour et la lune pour s’offrir un brin de liberté illusoire, lui qui ne désire ni maître ni Dieu qui sous-entend que finalement, il pouvait être relié à quelque chose. Une cage était une cage, même faite de forêt et de halètement sauvage. Mais à toujours fuir les autres, finalement ne s’enferme-t-on pas dans une prison de solitude ? Peut-être qu’il était temps qu’il s’ouvre enfin, un peu. Se laisser tenter par l’inconnu portant l’odeur de soleil et à la chevelure de nuit. L’idée était aussi terrifiante que séduisante.
Compliment qui pleut et dévale la langue du Lycan et qui fait tourner la tête du Géant qui ne sait quoi dire. Reculer pour laisser l’espace libre à Will de descendre du bord de fenêtre, le suivre du regard tandis qu’il s’allonge dans le lit telle une divinité prenant place dans sa couche. Mal à l’aise, il ne sait comment réagir, comment aborder cette conversation. Une nouvelle fois, il était dans l’incapacité de s’exprimer correctement. Agir, c’était plus facile que de réfléchir.
- Merci pour tous ces compliments. Mais comme je dois comprendre ta meute, il faut que tu me connaisses aussi. Je ne suis pas un héros ou un justicier orné de gloire. J’ai des valeurs profondément ancrées, depuis même pas vie d’avant. Mais cela ne m’a pas empêché de faire des choses atroces, des choses innommables qui sont impardonnables. Peut-être que je ne conviendrais pas.
Un soupir, une main qui balaye en arrière la chevelure sombre balayée de mèches grises. Il était dans sa nature de se dévaloriser parce qu’il voulait mettre en évidence la réalité crue de son existence. Il n’était pas la Bête royale qui avance pour défendre le faible. Il était plutôt le guerrier qui se glisse dans la pénombre et serre les crocs autour du cou de sa proie une fois qu’il est trop tard. En silence il s’approche du lit pour se glisser aux côtés du Loup en réfléchissant.
- Comme tu le dis, on en reparlera plus tard.
Un autre sourire, mais en demi-teinte. Qui dit qu’il ne partira pas d’ici là ? Qu’il ne fuirait pas comme à son habitude le contact trop rapproché avec cette étrange famille de Chaman ? Une dualité qui s’installe dans son cœur et lui noue les entrailles. La peur de l’avenir ne cesse de le tancer, celle aussi de décevoir cette générosité rare, de salir les cœurs trop purs. Surtout ne pas devenir cette épine qui nécrosera et détruira cette meute de l’intérieur. Un poids lourd qui pèse sur les épaules fatiguées de l’homme qui chasse bien vite ses angoisses.
- J’espère que l’on pourra courir dans la forêt bientôt.
Véritable sourire cette fois, de celui qui découvre les quatre canines et fait pétiller le regard. Cette sensation de liberté avec un congénère était l’extase la plus simple et la plus efficace pour chasser les incertitudes. Courir et sentir la terre sous ses coussinets, les odeurs qui remontent dans les sinus et explosent en bulles colorées dans ses sensations.
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Léolyne
Dim 26 Mai - 18:28
"Ne me tente pas, Méléän. Je suis un excellent chasseur."
Ses iris s'irisèrent de paillettes d'or à ses mots. Will redressa légèrement la tête, soutenant le regard du loup avec une esquisse de sourire au bord des lèvres. Il avait beau lutter bon gré mal gré contre ses envies, si son invité lui tendait de telles perches, il hésiterait beaucoup moins. Et pourtant il ne voulait pas le retenir auprès de lui, de crainte de le perdre par la suite. Il le laissa reculer presque à regrets, quand bien même il avait initié ce mouvement en descendant de son bord de fenêtre. Le loup n'était sans doute pas très à l'aise face aux mots du chaman, mais celui-ci ne faisait que dire ce qu'il en pensait. Et puis sa façon de détourner le regard lui offrait quelques secondes pour l'observer, encore et encore, comme s'il cherchait à graver son visage dans sa mémoire. Il avait envie de le connaître par coeur, quand bien même il ne s'en sentait pas le droit. Il l'observa lui répondre, lui dévoiler sa part sombre, mais cela ne fit que lui arracher un sourire triste. Dire qu'il le comprenait serait présomptueux, mais il pouvait l'accepter.
"Ton passé m'importe peu, tu sais. Quoique tu ais fait et qui que tu ais pu être, celui que j'ai aujourd'hui devant moi me plaît et me convient, son sourire devint un peu plus affirmé, un poil malicieux. Toutes tes mauvaises actions ne concernent que ta conscience, pas moi. Si je décide de te courir après, je ne rejetterais aucune part de ton être."
Peut-être était-ce parce qu'il marchait régulièrement à la lisière des mondes, mais Will ne s'intéressait qu'au présent et au futur proche, jamais au passé. Les esprits n'étaient que dans le vécu immédiat, ils n'avaient pas de souvenirs, pas de pensées directes. Ils se contentaient de vivre, voilà tout, et cette philosophie s'appliquait à lui dans un sens. Il vivait, avec quelques projets en tête, mais sans regarder en arrière. Sans oublier pour autant cela dit.
Malgré ses envies primaires, Will se détacha doucement du loup pour le laisser s'installer à son bon gré, gardant tout de même sa main négligemment posée sur sa taille. L'heure n'était plus aux confidences, mais aux jours à venir. Il acquiesça doucement et se pencha pour poser ses lèvres sur sa joue avant de reprendre une pose un poil plus confortable.
"Après-demain, je serai en week-end. Je serai ravi de te faire visiter notre forêt, si cela te convient."
Lové dans sa couverture avec un oreiller confortable sous la tête, Will se retrouva bien vite à la merci de Morphée. Il s'endormit peu de temps après, et ne s'éveilla qu'au matin à cause de grognements et de bruits sourds provenant de l'extérieur. Deux loups se battaient, mais le combat n'avait rien de sérieux. L'on pouvait distinctement entendre des aboiements joyeux et des gémissements parfaitement manipulateurs rythmer la bagarre, signe que l'une des bêtes essayait de corrompre son adversaire par un peu de mignonnitude. Will se redressa en se frottant les yeux, pas inquiet pour un sou d'entendre Héléna punir Pietro pour son bazar -vu ce qu'ils avaient entendu la veille, il ne serait pas surpris de trouver le salon sens dessus dessous. Il se tourna vers Méléän d'un air curieux, se demandant si le bruit l'avait éveillé, si cela s'inquiétait ou s'il avait compris que ce n'était qu'une petite rixe amicale.
"Je me plaindrai bien de l'heure, mais vu qu'on a perturbé son sommeil..."
Il marmonnait plus pour lui même qu'autre chose, visiblement peu ravi d'ouvrir les yeux à peine l'aube passée. Il ne se laissa pas abattre pour autant et enfila ses vêtements de la veille avant de se mettre à humer l'air, cette-fois le sourire largement élargi par les senteurs de petit-déjeuner qu'il percevait. Pietro avait sans doute voulu se rattraper en préparant du café, des cornettos, de la foccacia et ravioles accompagnées de granita, pour le côté salé. Bon, le bruit extérieur signalait que cela n'avait pas suffi, mais c'était plutôt bien tenté -et puis cela permettrait à Will et Méléän d'en profiter honteusement. Le chaman s'avança par la fenêtre pour jeter un oeil, se doutant bien de qui menait. Il repéra d'abord un loup gris, pataud et trapu, en train de se rouler par terre pour montrer sa soumission tout en évitant les assauts de la louve au pelage brun-chocolat qui chargeait comme un taureau. Grande et svelte, Héléna avait la délicatesse d'un ours et misait tout sur sa force brute au lieu de privilégier d'autres aptitudes. Pietro, au contraire, était étonnement vif pour un loup de sa stature, et esquivait avec une grâce inattendue. Le duel sembla prendre fin dès lors que Will fut repérer, les deux loups s'ébrouèrent, Pietro eut droit à un dernier pincement sur l'oreille avant qu'ils ne se séparent dans l'idée de se transformer et rentrer.
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Dim 9 Juin - 20:13
Méléän Hastros
Je suis un loup-garou, vivant entre la ville et les forêts. Je n'ai pas d'attache, plus de famille, pas d'amis, pas de meute. Je suis un solitaire mais cette situation me pèse. Aucun loup ne choisit d'être un solitaire. C'est juste qu'il n'a pas trouver de compagnon, ou de meute pour l’accueillir. Un renégat. Moi, j'ai du me sacrifier pour pouvoir vivre. Je suis un mercenaire et je survis au jour le jour. Après tant d'année, je rêve de trouver une âme avec qui errer. Après des années d'errance, je veut trouver une meute, un autre loup avec qui être. Je ne sais qui cela pourrait être, je ne sais pas comment faire. Mais un jour, alors que je me suis perdu, quelqu'un m'a trouvé.
Le visage de l’homme face à lui était détendu. Le pli soucieux entre ses sourcils, c’était évaporé et il semblait serein, tel un enfant innocent. Le loup l’observe sans rien dire, le dévore de ses prunelles chaudes sans se lasser, imprime les traits nobles dans sa mémoire pour tenter de ne jamais les oublier. Tant ont traversé sa vie, son devenu des silhouettes sans visage, portant une odeur, parfois une intonation de voix. Mais avec le temps, les grains s’envolent, emportant avec les souvenirs. Alors, presque avec ferveur, il tente de graver ce qu’il voyait.
Fermer les yeux, tenter de caller sa respiration sur celle de Will pour apaiser ses muscles tendus, cette peur de s’endormir qui lui colle à la peau. Concentré, il compte silencieusement chaque seconde séparant les inspirations. Curieusement, la présence du Loup à ses côtés le rassure, tel un gardien qui éloignerait au loin les démons qui le hantent et les murmures insidieux des Banshees. Se coller plus près de son compagnon de nuit, à lui effleurer la peau sans tout à fait le toucher, juste avoir son odeur sous le nez, sa présence rassurante et chaude à portée de doigts. Et enfin le sommeil l’emporte.
C’est le bruit qui le réveil. Il ouvre lentement les yeux instinctivement, pour ne pas trahir sa présence. Habitude de celui qui dort dans des endroits dangereux et qui tente d’analyser son environnement en étant discret. Rapidement, il prend conscience que ce sont des loups qui se bagarrent. Mais aucun rictus ne vient déranger le visage de Méléän qui se contente d’écouter avec un plaisir coupable. Entendre des congénères interagir était toujours une source de satisfaction, comme cette envie de communiquer à coup de crocs et de glapissement, de courir avec les autres et de hurler à la lune. Tout en lui intime de se joindre à ceux de son espèce, de trouver une meute avec qui partager tous ses plaisirs qu’eux seuls pouvaient connaître. Pourtant, il les refusait depuis des décennies de tels plaisirs, incapable de correctement communiquer. Il était préférable de s’isoler plutôt que de souffrir.
Mais en cet instant, il savoure. Pour une fois, qu’il avait cette occasion, il laisserait le bonbon fondre sur sa langue. À ses côtés, Will s’agite, remue, marmonne dans sa barbe inexistante. Un semblant de sourire vient étirer les lèvres du mercenaire qui le regarde se lever et s’habiller. Dommage, à la lumière du jour il devait être incroyable. Puis il le voit humer l’air et son ventre se mit à gargouiller avec vigueur, soudainement conscience de la nourriture qui l’attendait un peu plus loin. Cela le convint de se retourner, de repousser la couverture d’une jambe. Lui qui d’ordinaire était pied levé à l’aube, aurait bien traîné un peu plus dans la douceur ouateuse du lit, profitant au maximum du confort incroyable d’un toit sur la tête.
Balancer une jambe par-dessus le matelas, se redresser en soupirant, se frottant négligemment les yeux encore vaguement embués par la paresse. Se grattant le ventre, il vient rejoindre Will près de la fenêtre et observe les deux loups chahuter. Lentement, un sourire vient naître sur ses lèvres, amusé de la situation. C’était toujours plaisir de voir un jeune se faire recadrer et visiblement, Héléna n’était pas la plus délicate dans l’affaire. Une main se lève et vient repousser des mèches d’encre, libérant le cou du Loup devant lui. Se pencher en avant et humer délicatement l’arc de son cou, son souffle chaud caressant l’épiderme qui frémit. Remonter lentement jusqu’à l’oreille.
- Tu feras attention, tu portes mon odeur.
Sourire carnassier, voix langoureuse. S'éloigner en rigolant doucement, libérant l'homme de son emprise alors qu'il sort de la chambre sans un regard en arrière. Séducteur le mercenaire qui aime jouer avec le sens avec un naturel déconcertant. Il ne rougirait pas un instant si les deux autres l'avaient vu, il était trop vieux pour ce genre de gène. Assumer pleinement ses actes et leurs conséquences.
La salle de bain qui lui offre la possibilité de mettre de l'eau sur son visage, de se rafraîchir les idées. Dans ses sinus, il ne flottait que le parfum de Will et il devait penser à autre chose. Il ne voulait pas dégager les fragrances du désir en plein petit-déjeuner. Arriver dans le salon où les odeurs lui font tourner la tête. Une telle opulence, il n'en était plus habitué depuis trop longtemps. Alors il salive, s'approche et dévore du regard toute cette nourriture. Des bruits de pas, des silhouettes dans la périphérie de sa vision.
- Navré, pour… Cette nuit.
Lueur moqueuse dans le regard, on voyait qu'il n'était pas du tout sincère et que la situation l'amusait plus qu'autre chose. Debout, il se tenait prêt de la table, sans pour autant toucher aux aliments. La nourriture était sacrée aux yeux des lycans, parfois il y avait un ordre hiérarchique et il ne désirait pas le troubler d'une maladresse de sa part. Et puis, il n'était pas chez lui. Jamais il ne se servirait sans demander la permission.
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Léolyne
Dim 23 Juin - 15:17
Un frisson saisit le loup lorsque son compagnon nocturne s'approcha de lui, glissant son visage au creux de son cou pour s'imprégner de son odeur. Il se retourna, un sourire ornant ses lèvres alors que son nouvel ami s'éloignait. Il portait son odeur, oui, mais Méléän n'était pas en reste et s'en souvenir lui déclenchait une chaleur dans le bas-ventre qui le rendit un peu plus heureux. Il aurait pu corriger cet affront en le planquer contre un mur pour l'embrasser, mais ils n'étaient pas seuls et il préférait profiter du loup sans témoins alentours. Il se contenta donc d'étouffer un rire avant de se mettre en route, et commence à préparer les boissons en attendant d'être rejoint. Méléän fut le premier sur place, et il masqua difficilement l'envie que lui prodiguait le petit-déjeuner face à lui. Will oubliait par instant que tous ne venaient pas d'une meute si grande que la leur, habituée aux fastes repas de famille et à toujours avoir quelque chose à table. Ils vivaient dans un certain luxe qui contrebalançait avec le reste du monde. Pour Sierra, c'était quelque chose qu'ils devaient protéger. Pour Will, ils devaient le partager.
Le chaman allait sans doute dire quelque chose, mais l'arrivée précipitée de ses cousins l'en empêchèrent. Héléna était la seule à s'être déjà habillée : elle portait une combinaison blanche aux détails dorés, et avait peint chacune des tâches claires de sa peau de fines paillettes d'or. Son affro était maintenue dans un chignon haut qui lui évitait d'être gênée par quelques mèches folles lorsqu'elle travaillait, et elle paraissait sortir tout juste de la douche alors qu'elle s'était transformée pour mettre une raclée à Pietro. Ce dernier, ne portant qu'un caleçon et des poches sous les yeux, salua tout le monde en baillant longuement tandis que sa cousine levait les yeux au ciel.
"Mais bien sûr... Si tu restes un certain temps, je vais devoir penser à faire insonoriser cette pièce. -Il s'est passé un truc cette nuit ?"
L'italien pencha la tête, visiblement perplexe. Évidemment, vu la force de ses ronflements et son manque d'attention, il n'avait rien entendu. Ses cousins se contentèrent de l'observer en silence, Will un poil amusé, Héléna plutôt sidérée de ne pas le voir comprendre plus vite. Pietro observa ses interlocuteurs tour à tour, un poil mal à l'aise, puis son regard se concentra sur Méléän avant de glisser jusqu'à Will, puis sur Méléän, puis sur Will, puis...
"Oh putain ! Aouch !"
Son juron fut suivi d'une tape à l'arrière du crâne donnée par la jeune femme, qui grommela une insulte quelconque en italien pour le rabrouer quant à son manque de délicatesse. Will éclata d'un rire franc et invita son compagnon nocturne à se servir en premier, car leur règle était de toujours laisser ceux qui en avaient le plus besoin débuter le repas. Contrairement aux loups sauvages qui nourrissaient d'abord les forts et laissaient le reste aux faibles, ici ils considéraient que prendre soin des autres passaient avant tout. Méléän, qui vivait seul, sans meute et sans repas ponctuels, n'était pas considéré comme faible mais tout de même comme quelqu'un dont ils devaient prendre soin. S'il restait plus longuement avec eux, l'ordre changerait probablement.
"Pour la peine, vous nettoierez les bêtises de Pietro, elle désigna le salon sans dessus-dessous. Will, tu pourrais m'emmener avec toi quand tu partiras au travail ? Je vais laisser ma voiture à Mél pour qu'il puisse accomplir deux ou trois tâches. -Je peux t'emmener si tu veux ! -Je préférerais plutôt que tu me récupères, si ça ne te dérange pas. Ça ne t'ennuie pas de passer la journée seul Mél ? Je t'ai préparé une liste de tâches à effectuer."
Will avait toujours du mal à sociabiliser le matin, cela se voyait à son air renfrogné et à son intérêt davantage porté sur les cornetto que sur ce que disait Héléna. Il acquiesça simplement et, dès que son invité fut servi, se précipita sur l'objet de son désir pour remplir son estomac affamé. Il avait eu le temps de finir son met avant même de s'être assis, s'attirant les rires moqueurs de ses cousins qui s'installèrent à leur tour.
"Tu fais classe à qui aujourd'hui ? -Aux lycéens. J'ai un rendez-vous en fin d'après-midi avec le directeur pour parler de mes futurs plannings. -Un changement se profile ? -J'ai demandé à enseigner davantage aux petits, contrairement à mes collègues. -Je croyais que tu voulais partir en fac...? -C'est toujours le cas, mais j'aime aussi travailler avec les enfants, et contrairement à certains de mes... congénères, je ne le fais pas comme un condamné. Et les gamins m'aiment bien, alors... -Quelle dévotion."
Pietro sourit et Will haussa les épaules, considérant simplement que c'était la meilleure chose à faire. Sous la table, sa main glissa jusqu'au genou de Méléän qu'il se mit à caresser sans même s'en rendre compte, simplement parce que cela le détendait. Les cousins commencèrent à discuter de tout et rien, Héléna s'absenta quelques secondes pour récupérer la liste des tâches à faire qu'elle transmis à Méléän. Il y avait des rendez-vous pour récupérer du matériel à différentes adresses, la fin du pointage des stocks, des colis à envoyer et quelques menus tâches supplémentaires.[/b]
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Ezvana
Dim 14 Juil - 18:54
Méléän Hastros
Je suis un loup-garou, vivant entre la ville et les forêts. Je n'ai pas d'attache, plus de famille, pas d'amis, pas de meute. Je suis un solitaire mais cette situation me pèse. Aucun loup ne choisit d'être un solitaire. C'est juste qu'il n'a pas trouver de compagnon, ou de meute pour l’accueillir. Un renégat. Moi, j'ai du me sacrifier pour pouvoir vivre. Je suis un mercenaire et je survis au jour le jour. Après tant d'année, je rêve de trouver une âme avec qui errer. Après des années d'errance, je veut trouver une meute, un autre lou avec qui être. Je ne sais qui cela pourrait être, je ne sais pas comment faire. Mais un jour, alors que je me suis perdu, quelqu'un m'a trouvé.
Les mains saisissent le dossier d’une chaise comme pour contenir la faim qui lui ravage le ventre, lui donne des crampes et fait saliver sa bouche rien que de voir autant de nourriture offerte. Les yeux, pourtant dérivent sur Pietro alors qu’il tentait de comprendre, que l’illumination éclaircissait ses prunelles. Un léger rire moqueur, qui ride son visage telles des craquelures sur un vieux vase. Amusé le Loup devant la candeur de la jeunesse, lui qui ne comptait plus les décennies depuis longtemps. Aucune honte ne vient rosir ses pommettes, rien que ce sourire qu’il n’arrive pas à réfréner, surtout devant cette taloche vive derrière le crâne. S’il disait une grossièreté, lui aussi aurait cette tape ?
Une invitation et enfin le Loup put libérer la tension de ses avant-bras. Sans demander plus il s’installe, remplis son assiette jusqu’à ce qu’elle déborde, comme s’il avait encore la peur de manquer. Vite s’approprier la nourriture, vite l’engloutir pour apaiser cette faim dévorante qui menace toujours de le faire chavirer. Un Lycan qui a faim est un animal dangereux, et même l’expérience de Méléän ne l’empêche pas parfois d’être irrité. Aussi, il comprend l’apathie de Will, ne lui en tient aucunement rigueur. Le voir se nourrir avec autant d’envie ne fait que redoubler son besoin de combler son estomac creux. Alors il mange, assouvis la pulsion tout en restant vigilant.
Secouer son visage alors qu'on lui pose une question. Non, être seul ne le déranger pas, au contraire. Cela pourrait peut-être apaiser sa batterie sociale qui manque de s'éteindre à tout moment. Épuisé le Loup, de devoir interagir avec d'autres personnes, de devoir se soucier des autres, de leurs avis, de leurs comportements, de se plier à des règles qui ne sont pas les siennes. Cette nuit de plaisir charnel aussi a ravi ses sens, mais dormir aux côtés d'un autre, c'était appuyé un peu plus sur son besoin de solitude. D'ordinaire ses partenaires de Nuit ne laissaient que leurs odeurs, ou le froissement des draps, avant de repartir avant même que l'aube ne pointe à l'horizon, avant même qu'il y est le temps de s'attacher ou de se poser la moindre question.
Un contact sur son genou le fige un instant, tel un serpent sinueux qui glisse sur sa peau et le tétanise de méfiance. Pourtant le contact était doux et chaud, des caresses du pouce par vagues qui le rassurent finalement. Alors il reprend sa mastication, dénoue chacun de ses muscles tendus par un mécanisme au rouage appris par cœur. C'était même agréable, cela remontait le long de sa jambe, c'était chaud et électrisant. Depuis combien d'années n'avait-on pas eu un semblant de tendresse à son égard ? On l'utilise comme il utilise les autres, rien qu'un entrelacs de jambes et de bras dans des râles et des soupirs, puis plus rien. L'amour, il l'avait oublié depuis fort longtemps.
Cela le titille au fond de lui, le cœur bat fort à en briser la cage thoracique, battement d’aile d’un colibri qui tente de maîtriser son vol. La peur de l’abandon qui lui prend aux tripes, celle de souffrir à nouveau qui lui donne des sueurs froides. Ils ont tous disparu. Mais jamais il n’aurait dit quoi que ce soit, incapable de décrire ce qu’il ressentait au fond de lui. Alors timidement, il glisse sa main sous la table, vient glisser sa paume sur le dos de la main de Will. Il acceptait. Pour une fois, le Loup cesse de montrer les crocs et se laisse approcher. Peut-être qu’il en ressortirait avec une nouvelle cicatrice, au pire, il connaissait déjà la douleur.
Puis cela l’interpelle. Will était professeur ? Souvenirs qui remontent, manque de l’étouffer alors qu’il tente d’avaler sa bouchée. Le souvenir d’une fourrure de lune, le jappement d’un juvénile qui tourne autour de lui. La présence des autres qui l’attende toute la journée, la faim et la peur tenaillant leurs estomacs. La joie de les retrouver, ces orphelins que personne ne voulait, la souffrance de les perdre. Retrouver la réalité, entre les discussions et les rires des cousins. Finir son assiette sans un bruit, respectueux de cette unité qu’il ne connaissait plus.
- Je ne savais pas que tu étais professeur.
Une voix douce pour ne pas troubler l’énergie de Will. L’envie d’en savoir plus, de mieux connaître cette personne. Comme on trouve un écho, un bout de mélodie qui ressemble à la nôtre, il voulait entendre l’histoire de cet homme. Telle une flamme qui de nouveau repart, s’élève de braises presque mortes, le Loup sentait de nouveau l’envie de s’intéresser à un autre. S’ouvrir un peu plus au monde, s’éveiller à une vie. Cela pétille en lui, chatouille l’intérieur de son estomac.
Mais Héléna revint avec une liste à faire. Rapidement, le Loup inspecte la liste et il hoche la tête. Rien d’insurmontable pour le mercenaire qui a l’habitude de battre le bitume, de courir à en perdre haleine. À ses yeux, c’était presque une journée de repos, juste de quoi lui occuper l’esprit pour ne pas tomber dans ses travers ne pas dériver vers des chemins trop sombres ou l’esprit se disloque.
- Le dorée va particulièrement bien avec ta carnation, c’est très joli.
Un regard vers la Louve, avant de replonger dans la liste. Le compliment, c’était glissé hors de sa bouche avec une facilité déconcertante, lui d’ordinaire si avare de mot. Mais après leur conversation près de cette statue, c’était différent, surtout depuis qu’il a pris connaissance de son point de vue sur sa différence. Le Lycan se révèle peu à peu, laisse sa véritable nature refaire surface timidement. Il portait cette femme, ses cousins, dans son cœur, ou ils s'étaient fait une place trop vite. Mais plutôt que d’être méfiant, il se laisse tenter.
- On se revoit dans combien de temps ?
Le regard qui dérive vers Will, vers sa peau d’été et de ses beaux yeux envoûtants. Habitué le Loup, à ce que ses conquêtes s’en aillent loin, que le lien à peine crée se brise sèchement. Mais il savait qu’avec cet homme, c’était différent. C’était instable, précaire, trop neuf, le Loup à la fourrure pâle semblait crouler sous les responsabilités. Mais pour le moment, Will n’a jamais trahi sa confiance, alors Méléän veut bien laisser ses doutes de côté, bien que leurs murmures ne cessent de le hanter.
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Léolyne
Mar 16 Juil - 1:00
Pour Héléna, qui vivait isolée du reste de la meute depuis des années, avoir de la visite chez elle était un bonheur véritable dont elle ne se lassait jamais. Elle avait beau être une femme forte et indépendante, elle était également une louve en mal de congénères, qui ne ressentait même plus les liens de meute depuis que le loup allemand l'en avait privée. Seul Will était assez fort pour maintenir leur lien, si bien qu'elle était le seul qu'elle pouvait sentir, entendre et veiller au loin. Même si elle se plaisait à trouver toutes les excuses possibles et inimaginables pour gronder férocement ses cousins, elle sentait son coeur se réchauffer à les voir ainsi, Will bougon et affamé, Pietro joyeux et décomplexé. Plus encore, elle appréciait la venue de Méléän dont l'éloquent silence avait quelque chose de rassurant -et elle aimait sa manière de regarder Will, de prêter attention à celui qu'il était, sans rien attendre de sa part. Elle-même ne pouvait affirmer partager une telle déférence. Elle ne laissait pas son regard s'attarder sur eux, mais elle ne fit pas le moindre commentaire face aux miettes qui rejoignaient le sol ou leur tendance à manger avant de discuter. Pietro était bien le seul d'entre-eux à être capable de partager sa nourriture, car Héléna aussi surveillait son assiette avec soin.
Au matin, Will n'était pas bien pensif. Sa main avait dérivé sans qu'il n'y pense sur le genou de Will, mais sentir les muscles de ce dernier se tendre sous son contact le ramena à la réalité. Il attendit en silence, sans bouger d'un cil, jusqu'à ce qu'il ressente la permission de continuer. L'ombre d'un sourire étira ses lèvres, qu'il masqua en avalant de longues gorgées de café. Il aimait sentir la peau du loup au creux de sa main, tout en luttant pour ne pas repenser à la nuit dernière. Même s'il avait peu de tabous, il se voyait mal jeter son excitation au nez de ses cousins. Lorsque Méléän en vint à lui rendre son contact, il ne put s'empêcher de lui jeter un regard complice. Il ne pouvait l'expliquer, mais le sentir l'accepter ainsi lui réchauffait le coeur d'une façon qu'il avait fini par oublier.
"Professeur d'arts-plastiques, dans l'unique école du département. Un peu plus d'un millier d'élèves allant de la primaire au lycée pour trois pauvres professeurs, il se tourna vers le loup, serrant légèrement sa main au passage. -Trois ? Et la nouvelle ?[/b] Alors qu'Héléna confiait à son nouvel employé sa liste de tâches, Will se referma un moment. Il avala le reste de sa tasse avant de daigner répondre. -J'ai dû... l'inciter à partir. -C'était une louve ? -Oui, de la meute de Dean, elle lui a vraisemblablement échappé. La plupart d'entre nous sont incapables de se battre, face aux sauvages de Dean, nous n'aurions aucune chance de l'emporter sans pertes graves, je ne peux pas tous vous mettre en danger pour une inconnue. Pas avec les enfants que nous protégeons. -Attends, Will, tu l'as laissée toute seule alors qu'elle fuit Dean ?! Le brun releva les yeux à l'attention de son cousin, retenant à peine un grondement de prévention. L'italien eut le réflexe avisé de détourner le regard. -Je ne suis pas assez bien réveillé pour supporter tes maladresses, attends encore quelques heures. Bien sûr que non, je l'ai envoyée auprès de Caleb. Il ne manque pas de ressources et, en tant que nomades, lui et les siens seront plus à même de l'aider à disparaître. Il suffit qu'elle passe la frontière pour que Dean n'ait plus aucun pouvoir sur elle. -Désolé vieux. -Ce n'est rien."
Le professeur sourit à son cadet qui lui tendit un nouveau cornetto en guise de pardon, que Will accepta sans rechigner. C'est qu'il aimait manger, le bougre. Héléna fronçait les sourcils, pensive quant à la situation, jusqu'à ce que le compliment de Méléän la sorte de ses pensées. Elle ne chercha pas à retenir un large sourire et le remercia avec un clin d'oeil, sans ajouter qu'elle espérait bien le peindre un jour ou l'autre.
"Dans deux jours. Si je tiens jusque-là."
Visiblement, envisager de revoir Méléän avait tout de suite détendu le loup d'argent, qui s'était tourné en direction de son interlocuteur pour l'observer. Il avait très envie de passer du temps seul avec lui sans avoir, par exemple, un Pietro qui se retenait de faire un commentaire déplacé et une Héléna en train de lever les yeux au ciel en riant.
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Ezvana
Jeu 1 Aoû - 0:35
Méléän Hastros
Je suis un loup-garou, vivant entre la ville et les forêts. Je n'ai pas d'attache, plus de famille, pas d'amis, pas de meute. Je suis un solitaire mais cette situation me pèse. Aucun loup ne choisit d'être un solitaire. C'est juste qu'il n'a pas trouver de compagnon, ou de meute pour l’accueillir. Un renégat. Moi, j'ai du me sacrifier pour pouvoir vivre. Je suis un mercenaire et je survis au jour le jour. Après tant d'année, je rêve de trouver une âme avec qui errer. Après des années d'errance, je veut trouver une meute, un autre loup avec qui être. Je ne sais qui cela pourrait être, je ne sais pas comment faire. Mais un jour, alors que je me suis perdu, quelqu'un m'a trouvé.
Oreilles attentives qui se gorgent de toutes les informations qui sont distillées au sein des conversations. À peine une ridule entre les sourcils en entendant parler de sauvage, de cette meute qui posait visiblement problème. Rien qu’une attention à peine relevée sur le quotidien des cousins, de se grognement vite extirpé d’une gorge. Boire son café avec lenteur sans émettre le moindre doute, le moindre avis. Il n'était pas chez lui et ne connaissait pas encore tout ce qui se déroulait dans cette forêt. Juste une curiosité naissante, en entendant le peu de professeur dans le coin. Il avait parcouru le pays de long en large, battant la campagne et les villes avec ardeur, ne s’arrêtant quelque part que par ennuie ou par manque, celui de trouver une terre, un terrier. L’envie battante de trouver d’autres congénères ou au moins un contact d’une nuit pour combler les absences. Ici, la ville voisine était petite en comparaison des métropoles, Loup urbain qui c’était perdu un instant dans l’extérieur. Et il était tombé sur un loup d’argent.
Frémissement. Deux jours. Soudain, le temps lui parut long au Géant, lui qui erre depuis si longtemps, n’avait pas retrouvé ce goût amer sur la langue depuis fort longtemps. Il ne savait pas s’il devait en être heureux ou non. Mais pour masquer son incertitude il affiche un léger sourire, caresse négligemment cette main sous la sienne.
Mais déjà, le petit-déjeuner est terminé. Rapide le Lycan qui se redresse, vide la table et ramasse les miettes sans y réfléchir, se nettoie les mains avec trop d’insistance. La maison se vide, un vague mouvement de main vers Will pour lui dire au revoir. À bientôt. C’était encore trop tôt, trop nouveau pour instaurer des habitudes qu’il avait oublié depuis fort longtemps. Tout allait très vite dans cette famille, un peu trop aux yeux du Sauvage. Autant de douceur l’avait tout d’abord rendu méfiant, désormais cela le déstabilisait. Plus habitué aux morsures qu’aux caresses, il lui fallait du temps pour assimiler toutes les informations. C’était un nouveau monde bien trop compliquer pour lui, surtout depuis que son cœur se mettait à battre un peu plus vite pour un regard d’améthyste et une peau d’été.
Alors, après dit au revoir à Héléna, il commence son travail. Avec un plaisir évident il conduit la voiture. Cela faisait bien longtemps qu’il n’avait plus les moyens d’avoir un tel véhicule, même vieillissant et poussiéreux comme celui-ci. C’était un sentiment de liberté qui lui rappelle une époque lointaine et floue, celle d’une vie ancienne ou il n’était qu’un Humain. Ponctuel, le Loup qui arrive à chaque rendez-vous avec de l’avance, récupère le matériel demandé en inspectant les détails. Il n’y connaissait rien en photographie, mais il pouvait au moins s’apercevoir quand il y avait un accroc, un éclat abîmé. Il y en avait un qui lui avait camouflé l’information et le ton c’était durci. Mais qui voulait se frotter à un géant à la mine revêche ? On change rapidement le produit défectueux. Le temps défile dans une quiétude étrange et ouateuse, un confort qui rend un peu nerveux l’homme qui se mordille parfois une lèvre d’un tic impatient. Lui qui est habitué à l’effervescence des villes, à jamais prendre du repos, cette relative sécurité l’inquiétait. Tellement qu’il ne prit pas la peine de manger, n’osant pas prendre de la nourriture sur la route ou même dans le frigidaire de la maison. La faim tenaillant son estomac il s’applique à faire correctement son travail avec une rigueur militaire qui lui colle à la peau. C’est avec une assurance seulement de façade qu’il envoie les colis, vérifie une énième fois l’adresse d’expédition, que tout était en ordre. Et quand l’impression d’être observé devint trop pesant, il s’éclipse en se disant que tout était bon.
En ressortant, il aperçoit que le soleil est plus bas à l’horizon, que la journée c’était écoulé sans qu’il s’en vraiment compte. S’arrêter un instant, observer ce ciel aux nuances plus douces. Depuis combien de temps n’avait-il pas prit ce temps simple à juste admirer la voûte céleste, à inspirer à fond jusqu’à se faire craquer les vertèbres ? L’impression d’être vieux, soudain, de crouler sous le poids du monde. Éreinter par la vie le Loup-garou qui se frotte l’arrière de la nuque pour en chasser les picotements dérangeants de malaise. Claquer la portière et se diriger vers la maison perdue dans la forêt. Retrouver l’ombre bienveillante des cimes, les odeurs si caractéristiques de la terre et de l’humus qui le rassure. C’était comme retrouver une Terre-Natale, un chez-soi.
Il était en train de finir le pointage du stock qu’il entend du bruit à l’extérieur. Aussitôt, sa gorge se serre et il se fait discret, ne fait plus aucun bruit. Deviens une Ombre parmi les ombres. Ce n’est que quand il reconnaît le pas d’Héléna qu’il se détend. Aux aguets le Loup, toujours prêt à bondir. Une vie à vivre dehors ne pouvait pas être effacée en quelques jours, même s’il faisait des efforts pour être sociable. Remuer le bout de ses doigts parcourut de spasmes, pousser un soupir discret pour chasser l’excitation brutale, arcs électriques qui fouettent son sang. Saluer à distance la propriétaire des lieux de sa voix grave, tendant l’oreille pour savoir comment elle se portait.
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Léolyne
Dim 15 Sep - 11:23
Alors qu'ils discutaient tout en s'empiffrant de mets divers, Will ne pouvait empêcher une partie de son cerveau de dériver. Que pensait Méléän de tout ça ? De cette agitation, de ces mouvements et ces bruits incessants qui devant tant s'opposer à son quotidien solitaire ? Pour le loup aux reflets d'argent, c'était si naturel que l'en priver pour quelques heures à peine l'angoissait. Il n'arrivait pas à s'imaginer un monde de silence et de calme, il n'arrivait pas à s'imaginer dépourvu de ses liens de meute, connectés à tous les membres de la famille, même les plus éloignés, pour ne jamais se sentir seul. Que son amant ait survécu jusqu'ici dans ces conditions le rendait à la fois fou de rage et d'admiration. Il avait envie de lui offrir une place parmi eux, tout en étant certain que ce serait lui nuire dans l'état actuel des choses. Entre deux échanges avec ses cousins, il laissa ses perles d'or glisser jusqu'à l'homme à ses côtés, à moitié pour profiter de ses formes délicieuses, à moitié pour réfléchir à ce qu'il pouvait bien lui offrir.
Le repas se termina assez rapidement et, déjà, il fut l'heure de se quitter. Pendant que Méléän débarrassait les couverts et qu'Héléna mettait le peu de restes à l'abri, les deux loups se dispersèrent à la recherche de leurs affaires respectives. Pietro redressa rapidement le bazar qu'il avait mis dans le salon avec un sourire d'excuse avant d'enlacer la jeune femme, tandis que Will adressait un signe rapide à ses trois interlocuteurs lorsqu'il réalisa qu'il allait être en retard. Il s'élança à l'extérieur non sans avoir jeté un dernier regard au vagabond, suivi de près par Pietro qui devait rentrer lui aussi. La photographe prit son temps pour partir, salua enfin son invité en lui recommandant d'être bien sage avec un clin d'œil pour accompagner ses mots, puis elle s'en fut. Pour elle, la journée fut rude mais salvatrice, tandis que Will eut quelques soucis qui nécessitèrent le plus grand des calmes -et calme, il ne l'était pas tout à fait. L'espace disponible dans son esprit était presque entièrement saturé par Méléän -sa voix, son goût, son odeur, sa chaleur tout contre lui... Il avait l'impression de revivre son adolescence, mais pouvait au moins être soulagé d'être loin des siens dans ces moments-là, car ses cousins n'auraient eu aucune hésitation à lui poser des questions gênantes ou à le taquiner en le voyant ailleurs. Après une longue journée, chacun était rentré chez soi. Will avait esquivé son aïeule pour se terrer dans sa chambre, prétextant des cours à préparer, tandis qu'Héléna était rentrée le pas guilleret et le sourire aux lèvres en découvrant Méléän qui finissait ses tâches. Elle lui adressa un large sourire et lui lança un petit sachet de bonbons divers en lui retournant la question, puis partit de son côté pour préparer le repas.
Deux jours passèrent pendant lesquels chacun prenait ou reprenait un rythme. Le matin, Héléna discutait des tâches qu'elle attribuait à Méléän et le soir, elle lui demandait son ressenti et comment il s'en était sorti. Elle préparait petit-déjeuner et dîner, lui laissant le soin de débarrasser la table et de se débrouiller pour le midi. Souvent absente, elle offrait de l'espace au loup et s'il lui arrivait de lancer la conversation sur quelque chose de plus léger, elle parlait majoritairement du travail. Quand elle n'était pas avec ses cousins, elle avait toujours un peu de mal à lâcher prise sur ce métier qui la passionnait. Le week-end arriva vite pour elle -contrairement à Will qui trépignait d'impatience, sans que personne ne le devine hormis Pietro-, elle décida de s'absenter pour la journée afin de voir des amis et en informa donc son invité le matin même, non sans lui faire un petit clin d'oeil après lui avoir souhaité une bonne journée en compagnie de Will. Celui-ci pointa littéralement le bout de son museau aux alentours de onze heures, sous son apparence de loup, assis à l'orée de la forêt en observant patiemment la bâtisse. Il n'avait pas besoin de hurler, il savait que Méléän ressentirait sa présence, entendrait le bruit des branches qui se brisent sous ses pattes. Il invitait silencieusement son congénère à une balade en forêt, ayant même quelques idées en tête pour la suite. Quand, enfin, il fut rejoint par celui qu'il attendait, il se permit de faire quelques pas en avant afin de frotter son museau contre le sien dans un geste affectueux. Puis, sans crier gare, le loup d'argent lança un appel au jeu en se mettant à tourner et sautiller autour de lui, avant de s'élancer à travers les bois au pas de course.
Attrape-moi si tu peux, le message était clair.
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La lune hurle aussi, mais le loup ne l'a jamais su • Ezvana [+18/!\]