[TW SCÈNE DE CRIME, SANG, DESCRIPTION MEURTRE]

Tu lèves un sourcil et te tournes vers Lupe quand cette dernière parle de sa mère et des prières de cette dernière. Tu secoues la tête avant d’approcher d’un peu en grimaçant. Tu soupires avec l’odeur du cadavre qui avait déjà attiré plus de mouches que la normal. Tu secoues la tête devant les asticots qui s’agitent un peu sur les chairs alors que la criminelle essaye de récupérer le plus d’indices possibles. Tu fais le tour, prenant des gants, attendant que les photos soient prises avant de pouvoir toucher ce que tu désires pour tes propres investigations. Tu jettes un regard vers ta collègue qui est déjà avec la légiste. Cette dernière soupire alors que tu entends la discussion de là où tu es.

- Ah. Vous devez être la nouvelle inspectrice. L’est où vot’ collègue ?

Tu te tournes un peu et fais signe, croisant alors le regarde de la quinquagénaire qui remplit son rapport en même temps qu’elle te remarque, te sourit et retourne à Aguirre en sifflant. Tu fais semblant de ne pas avoir entendu, retournant à tes observations.

- Et bah… Si j’avais vingt ans de moins, j’pense que je pourrais tenter. Chanceuse. Alors nous disions… Jeune homme, je dirais d’origine latine, entre vingt-cinq et trente ans, mais à confirmer après l'autopsie. Sûrement mort il y a plus de vingt-quatre heures. Puis la chaleur n’aide pas à accélérer la décomposition, donc…

Tu recules un peu et siffles un grand coup. Il est temps de lui apprendre un peu des compétences du terrain.

- AGUIRRE ! VIENS VOIR !

Que tu hurles. Tu attends que la petite approche de toi et montre le cou de la pauvre victime. Tu essayes de retirer les asticots qui vont vous empêcher de bosser correctement.

- Tu r’marques rien sur la coupe ?

Que tu demandes, plus par question rhétorique qu’autre chose. Tu te doutes qu’elle ne risque pas de deviner ce que tu avais remarqué, mais tu tentes. Va-t-elle remarqué la coupure déchirée, douteuse, peu confiante sur la nuque du cadavre. Tu profites pour regarder le sol et le touches du bout du doigt.

- Peu de sang… Il est mort avant d’être décapité… Bordel… C’est quoi c’merdier...

[TW SCÈNE DE CRIME, SANG, DESCRIPTION MEURTRE]

Lupe papillonne bêtement des cils en écoutant la légiste lui causer de son collègue. Se demandant de quoi elle lui cause dans un premier temps avant de comprendre. Et d'hausser les épaules en lâchant un :

"Trop grincheux."

BAM ! Non en vrai, elle y a pas pensé, et pourquoi elle y penserait ? Et à vu de nez … bah si. Trop taciturne. Grincheux c'est pas tout à fait le terme. Mais elle aime bien ce mot. Lupe hoche la tête en écoutant la légiste parler du bon type cette fois, son petit cœur se serrant un peu à l'évocation des origines. Et puis elle repart trottiner vers Hawkings quand celui-ci aboie son nom. Et se penche pour bien regarder ce que son collègue lui montre.

"Euh … qu'il s'est visiblement pas fait attaqué par un samouraï ? Ils y sont allés avec un couteau à steak ou bien ?"

Oui. C’est sa façon, absolument pas professionnelle, de faire le constat des cisaillements maladroits qu'elle observe sur la peau de ce qu'il reste du cou. Mais elle parle plus vite qu'elle ne pense, Lupe. Comme d'habitude. Elle s'éclaircit la gorge en se reprend.

"C'est… moche."

Euh …. Ouais. C'est bof bof mieux. Tant pis. Et puis Calvin a la mauvaise idée de dire "c'est quoi c'merdier" ce que Lupe prend instantanément pour une invitation à ouvrir le bec pour émettre des théories.

"La tête avait peut-être un truc intéressant ? La balle ? S'il s'est fait tirer dans le crâne ? Son identité ? Si les empreintes sont pas dans les fichiers mais qu'il a un dossier dentaire qui traîne quelque part ?? Fin faut avoir une bonne raison de garder une tête…
Ou alors c'est un zombie qui avait la dalle et un grand sens artistique…."

Oui bon, elle est répartie en cacahuète. Heureusement que la jeune femme a au moins pensé à baisser la voix avant d'annoncer sa dernière bêtise. A défaut de ne pas s'être carrément tue. Mais c'est pour se mettre un peu à l'aise avant d'évoquer la possibilité suivante. Seulement après avoir soupiré longuement.

"Ou alors, et Dieu sait que j'aime pas dire ça. A chaque fois qu'on retrouve un des miens mort, c'est le premier truc qui vient à l'esprit des flics."

"Des flics." Comme si elle n'en était pas une.

"Mais un règlement de compte entre gangs ?"

[TW SCÈNE DE CRIME, SANG, VIOLENCE, DESCRIPTION MEURTRE]

Les deux paires d’yeux rivés sur le cou tranché, elle grimace et dit ce qu’elle pense. Tu jettes un léger regard vers elle, à moitié contente  de voir que tu n’as pas non plus une incapable avec toi, qu’elle sait plus ou moins réfléchir comme un flic et qu’elle sait faire attention aux détails. Tu te redresses et a un léger rictus nerveux quand elle dit que c’’est moche. Sûr, il n’y a pas d’autre terme. Tu grimaces et touches un peu le torse, testant la rigidité cadavérique en amont des tests de la légiste. Tu soupires. Ouais… Avec la chaleur, cela ne va pas vous aider à déterminer la date et heure exacte du décès.

Tu regardes ensuite Lupe faire ses propres théories à l’oral, concernant l’absence de la tête. Une balle ? Possible. Mais selon l’arme, elle aurait pu traverser, donc cela n’aurait pas servi à grand-chose. Identité ? Hum… Possible… Tu te facepalms un peu quand elle sort la théorie foireuse du zombie et secoue la tête.

- Je pense pas que les morts reviennent à la vie comme ça...

Tu vois que les collègues s’activent et on vient t’apporter les premières dépositions de témoins que tu lis rapidement en diagonale sur les blocs-notes. Les annotations ne changent pas beaucoup d’une décennie à l’autre, c’est bien. On te notifie bien qu’il n’y avait rien sur le cadavre qui puisse l’identifier, pas de papier, portefeuille, portable ou autre. Tu lèves un sourcil à la dernière théorie de la jeune femme.

- Est-ce qu’il a un tatouage de gang visible ? Sinon, faut attendre que la légiste nous montre son dos. Et je vois mal un gang faire une mise en scène aussi sordide.

Et Dieu sait que tu en as vu. Tu secoues la tête et regardes les alentours, voyant bien qu’il n’y a rien d’autre qui puisse indiquer qu’il s’agisse de la vrai scène de crime. Comme si, le lieu n’était qu’un tableau avec son public, vous.

- Ça n’a aucun sens… Le rooftop n’est accessible que par les loueurs, propriétaires et services de nettoyage de l’immeuble. Pourquoi Diable foutre un cadavre ici…

Tu grognes un peu et secoues la tête.

- T’sais quoi ? On va parler avec le proprio de l’immeuble. Laissons les collègues finir ici… Y a plus rien à tirer d’cet endroit.

Que tu siffles en t’éloignant, approchant d’un homme de ta taille, maigre, les lunettes remontées jusqu’au nez, l’air stressé, la sueur au front et la chemise pas repassée. Tu baisses un peu la tête pour qu’il croise ton regard.

- Monsieur ?
- McLewis… Je suis le ...
- Proprio, on sait. Vous avez trouvé le corps, c’est ça ?
- Ou… Oui… ce matin. J’ouvre l’accès au toit chaque matin à cinq heures et… Oh Seigneur...

Tu le vois qui recule, comme s’il allait vomir. Tu recules aussi et soupires, te tournant vers ta collègue, le regard las, l’air de dire "On est pas sorti du sable..."

[TW SCÈNE DE CRIME, SANG, DESCRIPTION MEURTRE]

Grincheux ne semble pas emballé par la théorie des zombies. Elle ne voit pas pourquoi. C’est franchement fort plausible, héhé. Et alors qu’il lui fait remarquer gentiment et pédagogiquement que leurs morts ne reviennent pas à la vie comme ça …

“Allez dire ça à Jésus.”

Qu’elle lui répond du tac ou tac. Faisant fi de ses éventuelles convictions, ou absence de convictions, religieuses. Et entendant d’ici la savate de Marisol Juanita Aguirre fendre l’air pour venir lui claquer l’arrière du crâne. Ah non. C’était juste le vent. Ou une hallucination auditive. (Ou le bon Dieu qui pouffe de rire.)

“Y a des gangs qui se font tatouer la tronche chez moi. Enfin près de chez moi.”

“Chez moi”. Genre ils viennent prendre le thé à la maison. Bon, elle ne nier pas que c’est peut-êêêêttrrrrrre déjà arrivé. Mais. Wala. Enfin de toute façon, pour revenir au sujet, on se concentre !! De toute façon, il n’y a pas de tête, donc ils ne peuvent pas savoir s’il a un tatouage sur la tête. Lupe écoute grincheux grincher, et regarde autour d’elle. Pourquoi foutre un cadavre ici ?

“Et si c’était pour le montrer ? A eux ?”

Lupe désigne d’un mouvement de l’index les façades des immeubles autour qui ont vues sur la scène de crime. Il a raison Grinch- euh, Hawkings. C’est la galère sa mère de ramener un cadavre jusque-là. Et puis le coller dans une configuration pareille déjà mort, même pas pour le torturer, c’est tordu. (Enfin pour le torturer aussi c’est tordu, mais bref.) Donc, tout ça, …

“C’est pas pour le mort. C’est pour les vivants.”

Elle finit sa pensée à voix haute. N’explique pas le reste de son raisonnement. Il est assez malin pour comprendre tout seul Hawkings. Ce n'est pas de la réflexion de haute volée non plus. Bref. Lupe hoche la tête et suit son coéquipier vers le proprio en se disant qu’il faudra quand même aller vérifier qui occupent les appartements et locaux qui ont vu sur la scène de crime. Elle écoute à moitié ce qui commence à se dire. Et BIM première énooorme qualité d’Hawkings qui lui saute à la tronche. Pas de formule de politesse à rallonge et d'emballage pour dire les choses. Son cerveau ne supporte pas ça. C'est trop long, trop lent, et ça l’agace alors elle écoute pas en général. Mais il fait pas ça, lui. Alors elle l’aime bien. Paf ! C’est décidé.

Enfin y a mieux à faire que s’extasier bêtement sur le viking. Lupe remarque le malaise du pauvre proprio fort désarçonné et vient à la rescousse avec son grand sourire plein de petites quenottes. Elle se glisse à côté de lui (pas en face !! l’habitude des chiards malades qui vomissent partout t’as vu ?) pour poser une main sur son épaule et le rassurer un peu. Et surtout l’inciter à tourner le dos à la scène de crime.

“Oui je sais, c’est pas facile à voir. On ne vous demande pas de regarder. Tenez, manger ça, ça stabilise bien l’estomac.”

Lupe sort un sachet de ses mini-churros (ouais ils sont partout, elle va en retrouver partout pendant quelques jours encore) de sa poche et le tend au proprio qui hésite un petit moment avec d’en prendre un. Le sucre et le chocolat, ça fait du bien. Toujours.

[TW SCÈNE DE CRIME, SANG, VIOLENCE, DESCRIPTION MEURTRE]

Allez dire ça à Jésus. Qu’elle te sort. Tu serres la mâchoire pour éviter de parler de ce petit con égocentrique sorti du ventre de sa mère, soit disant vierge, l’immaculée conception comme on l’appelle ici. Ouais non, pas bonne idée de dire que tu connaissais cet homme de son vivant. Pas bonne idée du tout. Il ne manquerait plus que ça. Pour un premier jour, c’était pas du tout conseillé et tu sais que ta psy risquerait de se taper le front contre un mur pour ça. Bon, pour une immortelle, elle aussi elle faisait fort, mais là n’était pas la question.

Tu lèves un nouveau sourcil quand ta collègue parle des gangs qui traînent chez elle… Du moins dans son quartier. Tu ne sais pas si c’est une bonne idée de dire ça en plein travail, mais bon. Tant qu’elle n’est pas impliquée dans un de leur trafic, ça ira dans son dossier. Au pire, c’est son problème, mine de rien. Tu soupires et tu essayes d’avancer dans le merdier avant de lever les yeux vers les immeubles autour, comprenant ce qu’elle voulait dire. Il faudra faire un tour en face, mais avant… Le propriétaire de cet immeuble-là… Qui en perd ses mots pour vider son petit-déjeuner sur le sol.

Tu attends qu’il se calme, remerciant la jeune femme en prenant en main les mini-churros et soupires.

- Vous pouvez reprendre ?
- Ou.. Oui… Pardonnez-moi… Je disais… Je suis venu ouvrir à cinq heures, comme d’habitude et… Je l’ai vu...

Tu grimaces un peu, regardant autour de vous.

- Il y a combien d’accès au rooftop ?
- Il n’y a qu’une seule porte en plus de l’ascenseur pour les handicapés… Je ne comprends pas...

Tu te grattes un peu la tempe et secoues la tête.

- Et vous fermez à quelle heure l’soir ?
- Minuit. Mais il n’y avait rien hier soir. Je vous le jure !

*En même temps... Il aurait vomi et aurait appelé de suite si c’était l’cas...*

Que tu te dis en te rongeant un ongle. Un truc t’échappe. Tu ne sais pas encore pourquoi, mais ton instinct te dit que quelque chose n’est pas logique dans tout ce merdier.

- Y a combien d’jeu d’clé ? Y a que l'votre ?
- Non. Le concierge possède un double, au cas où quelqu’un s’enfermerait sans le vouloir.

Pardon ? Tu te tournes vers le propriétaire et écarquilles les yeux. On peut s’enfermer de l’extérieur du coup. Une info que tu gardes en tête, te retenant de l’insulter sur ce système de sécurité foireux.

[TW SCÈNE DE CRIME, SANG, DESCRIPTION MEURTRE]

CINQ HEURE ?! Lupe aussi grimace. Non mais quel job pourri !! Se lever à cinq heu- NON ! Avant cinq heure du mat’, vu qu’il faut se préparer et tout !!! Non mais faudrait la payer cher pour qu’elle accepte de faire un truc pareil ! (La meuf qui n’a pas encore réalisé quand que dans son nouveau job, va falloir s’y habituer. Les meurtriers sont rarement de gros dormeurs qui préfèrent agir en fin de matinée/début d’après-midi.) Et en plus il ferme à minuit !! Mais quelle horreeeeuuuur ! Jamais de la vie elle accepterait un job pareil. Ouais, faut pas croire, c'est parce qu’elle est survoltée h24 qu’elle s’éteint pas complètement et pour longtemps quand elle pionce. Faut bien recharger les batteries à un moment donné. Bref. Elle s’égare. Fermeture minuit, ouverture et découverte du corps à 5h. Ok, ok. On se concentre !!!

Lupe glisse ses mains dans ses poches pour pouvoir planter discretos ses ongles dans ses paumes de mains et se forcer à fixer son attention sur ce qu’il se dit, et ne pas laisser son cerveau partir à la dérive tout seul.

“Y a pas de tuyau pour coincer la porte ?”

TA GUEULE ?! C’est pas le moment de caser des références à Friends !! Cela dit … ça lui fait penser aux escaliers de secours du coup …

“Où sont les escaliers de secours ?”

Elle demande brusquement. Ca sort presque avant qu’elle se dise qu’il faut qu’elle demande. Lupe regarde le proprio tendre le doigt dans leur direction, et elle se barre sans rien dire de plus. Y a les scènes à propos de Ross et Joey coincés sur le dernier palier des escaliers de secours qui lui viennent en tête. Et elle imagine des zombies tirant à pile ou face pour savoir qui saute pour demander de l'aide. Ou entre dans l’appartement avec le chien de garde. FAUT ARRETER LA DROGUE ! (Même si elle ne prend pas de drogue, hein, qu’on se mette tous d’accord sur le sujet.)

Bref. La brunette se penche pour jeter un coup d'œil. Pas envie de descendre par là. No, no, no. L’avantage de son nouveau grade, c’est qu’elle peut envoyer quelqu’un descendre à sa place, non ? Ahah ! Erm.

“Je sais pas s’ils sont descendus par là, mais pour monter par ce chemin avec un poids mort et tout leur attirail de crucifixion, ils avaient le bon Dieu de leur côté …”

Elle parle pour elle-même, mais tourne quand même la tête vers Hawkings pour avoir son avis sur la question … et la suite des opérations.