« Je ne serais peut-être jamais passé à l’action sans certitudes que c’était réciproque » finit-il par avouer. Il aurait fini par accepter sa condition de meilleur ami, aurait poursuivi sa vie de son côté et aurait laissé Victoria en faire de même. Parce qu’il préférait être son ami que de briser tout cela en lui avouant des sentiments qui n’étaient peut-être pas réciproque. Il n’avait jamais été sûr de rien jusqu’à cette demande à la fête foraine. Pourtant, ça n’avait pas été faute de tenter de lui faire comprendre qu’il aspirait à davantage avec elle, notamment le matin même en lui avouant être prêt à aimer. Il la vit baisser les yeux et son cœur se serra. Jacob n’avait pas envisagé que le sens de ces mots puisse être celui-là. Une autre femme… « Je ne pensais pas que tu puisses envisager que je sois tombé amoureux d’une autre femme. Je suis désolé » souffla-t-il « Je voulais seulement faire baisser une barrière pour te faire comprendre que j’étais prêt à être avec toi ». Parce qu’il savait que c’était sûrement un obstacle pour Victoria. Elle le lui avait confié. Il s’était montré maladroit dans ses propos et s’en voulait, parce que c’était sans mal ce qu’elle avait pu ressentir en l’imaginant avec une autre femme. Finalement, au fil de la conversation, ils prirent conscience tous les deux que ce fameux matin à l’hôtel, leur relation aurait pu prendre ce tournant tant attendu. Tous les deux avaient eu envie de plus. Il se mit à sourire en entendant la mise en garde de la jolie brune « De quoi ?! Que j’ai eu envie de toi ? » répliqua-t-il avec un ton de défiance dans la voix, accompagné de ce petit sourire en coin. Il avait envie de jouer un peu. Parce qu’il s’était retenu de le faire dans cette chambre d’hôtel à cause de Roberto, de leur agression. Il hocha lentement de la tête « Je ne savais pas… ». Sinon il l’aurait embrassé ce matin-là, dans ce lit qu’ils partageaient. « Je suis nul en séduction et je rougis pour un rien ! Normal que j’ai réagis ainsi après que tu m’ais embrassé ! ». C’était une évidence. Il n’était pas réellement un séducteur, et était d’un naturel timide avec la gente féminine, surtout lorsqu’il était face à une femme qui lui plaisait. « Aucun de nous deux » conclut-il avant Victoria qui prouvait que son adage était correcte. L’amour rendait con. Mais si c’était pour être heureux avec elle, il était prêt à l’être.

Jacob avait imaginé une toute autre fin de soirée à leur retour de la fête foraine. Finalement, Billy avait décidé de venir trouver du réconfort auprès de son vieil ami. La jolie brune avait choisi de les laisser converser tous les deux au bout de quelques heures, et ce ne fut qu’au beau milieu de la nuit que le chirurgien parvint à retrouver la jolie brune sous les draps. Il tenta de savoir si elle dormait d’ores et déjà à poing fermé. Il la laissa se retourner pour lui faire face « Demain. Je l’ai mis au lit, il a fini ma bouteille de scotch à lui seul ». En ce qui le concernait, il ne buvait plus vraiment depuis quelques temps maintenant. « Tu as été adorable de rester avec nous, de préparer le dîner. » souffla-t-il en caressant sa joue « Je te laisse dormir. Bonne nuit bonito corazòn » et déposa ses lèvres sur son front, avant de se blottir davantage contre cette dernière. Sa présence à ses côtés, dans le lit, lui avait manqué ces dernières semaines.

A trop avoir peur de perdre leur amitié, ils auraient été capable de passer à côté de bien plus, si Vic n’avait pas osé lui demander de l’embrasser ce soir. Alors, elle était vraiment heureuse de l’avoir fait. Quelque chose s’était déclenché. Quelque chose qui avait l’odeur du bonheur… Parce que de base, comme l’avait précisé Jacob au matin, ils n’y avait que l’absence de relation intime qui faisait qu’ils n’étaient pas un couple. Ils se connaissaient bien, ils comprenaient l’un comme l’autre le passé de chacun, l’acceptait aussi. Ils vivaient ensemble, et la cohabitation se passait très bien. Alors… alors il n’y avait qu’un pas à franchir de plus. « -ne t’excuses pas. » avait répondu Vic avec son petit sourire en coin. « -mon cerveau a interprété les choses de cette façon. Et je pense que comme toi, j’étais prête à étouffer tout ça pour te laisser vivre autre chose avec une autre femme. » même si ça aurait été douloureux. Si ça avait été le cas, elle serait repartie. Pendant un temps. C’était certain. Mais là tout de suite, ils semblaient d’accord l’un comme l’autre, même si Jacob voulait avoir une confirmation au sujet du baiser, savoir si cela se reproduirait.

La venue de Billy avait mit fin à leur conversation, mais ils avaient tout le temps de revenir dessus. Vic dormait pratiquement lorsque Jacob l’avait rejoint. Elle avait fait un effort pour chasser quelque peu le sommeil, avant de venir nicher son visage dans le cou de Jacob. « -comme ça m’a manqué… » souffla la jeune femme avant de sombrer dans le sommeil. Au réveil, elle sourit en sentant le corps de Jacob contre le sien, ses jambes mêlées aux siennes. Et puis son souffle, son odeur… Elle le détailla du regard quelques instants, avant de glisser sa main sous son t-shirts pour caresser son torse. Exactement comme elle l’avait fait à l’hôtel. Elle déposa ses lèvres dans son cou, avant de lui souffler un « -bonjour toi… » oui, vraiment, cela lui avait terriblement manqué. Et elle était heureuse de pouvoir se dire qu’à partir d’aujourd’hui, ils pourraient passer leur nuit et leur matin ainsi.

La jolie brune tendit l’oreille : « -tu crois qu’il dors encore ? » elle n’avait pas la moindre idée de l’heure. Le soleil semblait déjà haut. Elle se tourna en se détachant à contre cœur pour regarder son téléphone et ainsi voir l’heure. 8h30… Billy et Jacob s’était relativement couché tard, alors cela expliquait sans doute le silence dans l’appartement. Elle se tourna de nouveau vers Jacob et le regarda avec tendresse. « -hey… » souffla la jeune femme à voix basse : « -j’ai pas eu le temps de répondre hier soir mais… la réponse est oui… » oui, elle avait envie que cela devienne une habitude.

Une autre femme…. Un autre homme… Tous les deux s’étaient préparés à cette douloureuse idée, parce qu’ils n’avaient pas su ouvrir les yeux sur ce qu’ils éprouvaient réellement l’un pour l’autre, jusqu’à aujourd’hui. Ce n’était que pour elle que Jacob était prêt à aimer de nouveau, pas pour une autre. Il lui avait sourit tout en soufflant avec douceur « Alors que je ne veux que toi ». Parce qu’il savait qu’avec Victoria, son cœur était en sécurité, et qu’il en était de même pour elle. Pas besoin d’expliquer les épreuves rencontrées, pas besoin de mentir sur les raisons de son divorce, pas besoin d’évoquer la tentative de suicide après la mort de Roberto. Tout cela avait participé implicitement à les réunir tous les deux, à fonder cette amitié durable, et qui c’était transformée avec le temps et la proximité. L’arrivée de Billy à leur appartement au beau milieu de la soirée avait eu raison de leur conversation, et ce ne fut qu’au milieu de la nuit, que Jacob avait rejoint la jolie brune sous les draps. Il sourit tout en resserrant son étreinte autour de son corps, murmurant un « Moi aussi ». Son odeur, la chaleur de son corps, sa présence. Tout cela lui avait terriblement manqué ces dernières semaines. Mais à compter d’aujourd’hui, ça allait devenir leur quotidien. Jacob ne mit pas bien longtemps avant de tomber dans un profond sommeil. La main de Victoria caressant sa peau l’en extirpa avec une douceur infinie au petit matin, le faisait sourire avant même d’ouvrir les yeux « Bonjour toi » répliqua-t-il en écho aux mots de la jeune femme, ouvrant enfin les yeux pour croiser ses prunelles sombres.

Jacob se frotta les yeux avec le dos de sa main, et tendit ensuite l’oreille, légèrement tournée vers la porte « Je pense, oui » et fit de nouveau face à la jeune femme blottie dans ses bras. La réponse est oui… Le chirurgien s’accorda quelques secondes pour comprendre ce qu’elle voulait dire par ces quelques mots, l’esprit encore embrumé. Il se mit à sourire en émettant un petit « Oh ! » et se pencha pour l’embrasser avec tendresse « Tu veux dire « oui » pour ça ? » souffla-t-il d’une voix encore endormie, sourire aux lèvres, et l’embrassa de nouveau, prenant place au-dessus d’elle sans quitter ses lèvres. Il approfondit le baiser, mêlant sa langue à la sienne alors que ses mains se glissèrent sous son t-shirt pour venir caresser sa peau avec douceur. Jacob délaissa ses lèvres pour venir embrasser son cou avec sensualité, lorsqu’il entendit un bruit de fracas dans la cuisine. Il releva la tête brusquement, tendant l’oreille, et poussant un long soupir de frustration, son visage se nichant dans le cou de la belle brune « Je crois que Billy est réveillé… ». Il se laissa tomber sur le dos, ses doigts pinçant l’arête du nez, les paupières closes, inspirant profondément « Il me faut une petite minute pour que ça redescende ». Il aurait aimé une soirée différente la veille, et une matinée plus agréable que de petit-déjeuner avec son vieil ami en pleine procédure de divorce. Il laissa retomber sa main sur son torse et tourna le visage en direction de Victoria, se tourna dans sa direction et l’embrassa de nouveau avec moins d’entrain « Tu es belle » murmura-t-il avant de se lever du lit. Il enfila son jean et quitta la chambre « Bonjour Billy ». Ce dernier leva la main « Moins fort s’il te plaît Jacob » « Pardon… Mal au crâne ? » « Tu aurais dû m’empêcher de boire hier, j’ai une gueule de bois horrible ». Le trentenaire servit trois tasses de café alors qu’il sentait bien que ce dernier peinait à se servir de la machine à café, et en entendant que le liquide brun coule dans la tasse, lui sortit la boite d’aspirine « Cadeau ». Il déposa ensuite la tasse de Victoria sur le comptoir et sortit les restes du petit déjeuner de la veille « Brunch ? » « Oui, hier. Ce sont les restes. Sers-toi ».

Ce genre de matin lui avait terriblement manqué également. Et quand elle pensait qu’ils allaient devenir régulier… elle en était terriblement heureuse. Elle adorait le voir comme ça, ses boucles en vrac, les yeux encore plein de sommeil. Elle regarda l’heure, se demandant si leur invité était encore en train de dormir. Elle n’avait pas la moindre envie de quitter cette chambre, ni ce lit, ni même la chaleur des bras de Jacob. Encore juste une petite heure… Vic décida de répondre à la question de la veille. La réponse était un oui. Oui, elle voulait l’embrasser à nouveau. Oui, elle voulait que cela fasse parti de leur quotidien. Elle lui sourit amusé lorsqu’il capta ce qu’elle voulait dire, avant de lui rendre son baiser avec envie. Elle hocha vigoureusement la tête en se pinçant les lèvres lorsqu’il posa la question. Oui, c’était bien de ça qu’elle parlait. Elle ouvrit de grands yeux lorsqu’il prit place sur elle. Oh très bien… elle n’allait pas dire non ! Même si elle n’avait pas imaginé Jacob entreprenant dans ce domaine, vu son côté mal à l’aise en drague. Mais visiblement, elle s’était trompée. Ou alors elle avait su le mettre à l’aise et en confiance. Aller savoir.

Quoi qu’il en soit, ce petit moment de tendresse du matin ne dura pas longtemps. Ils n’étaient pas seuls à l’appartement. Alors que Jacob nichait son visage dans son cou, elle caressa ses cheveux, souriant et amusée à la fois. « -ah bon… » souffla Vic en venant à son tour embrasser sa peau, joueuse et taquine. Elle lui sourit presque amoureusement avant de lui rendre son baiser. Hé oui, il fallait se lever. La jeune femme observa Jacob enfiler son jean, tête posée sur sa main, installée sur le côté. « -toi aussi… » elle parlait du spectacle qu’il venait de lui offrir, auquel elle avait toujours détourner les yeux. Elle le laissa quitter la chambre et se laissa retomber sur le dos.

Quelques minutes plus tard, elle sortait à son tour, habillée mais pas coiffée. Merde, c’était un jour de repos et elle se foutait bien de savoir ce que Billy pouvait penser. Elle était ici chez elle. Pas lui. Alors elle pouvait bien se balader comme elle le voulait. Elle avait déjà prit soin d’enfiler un pantalon c’était déjà ça. Elle lui adressa un signe de la main avant de récupérer son café. Un merci pour Jacob, avant de bailler en prenant place pour le petit déjeuner. Elle n’avait pas vraiment envie de discuter. Enfin pas avec Billy en tout cas. Et pourtant il ne quitta l’appartement qu’en fin d’après-midi, après avoir réservé une chambre d’hôtel. Lorsque Jacob ferma la porte derrière lui, elle sourit : « -j’ai cru qu’il partirait jamais… » c’était peut-être un peu cruel mais merde, pour une fois qu’ils pouvaient passer une journée ensemble, l’ami déprimé et larme sur le canapé… voilà quoi.

Si Jacob devait définir le bonheur, il dirait que c’était ce qu’il ressentait actuellement, alors qu’il se réveillait sous la caresse des doigts de la femme à qui il tenait tant. Cette manière de le saluer, ce baiser dans son cou. Comment ne pas succomber. Son sourire trahissait actuellement son état d’esprit, et lorsqu’elle lui confirma que ce baiser échangé la veille au soir ne serait pas le dernier, Jacob décida de prendre l’initiative du prochain. Ses lèvres contre les siennes, il approfondit rapidement le baiser tout en prenant place au-dessus d’elle. Ils avaient tant attendu, ils avaient tendu voulu partager ce moment rien que tous les deux. Jacob s’autorisa donc à succomber à l’appel de son corps, à cette envie qu’il avait d’elle. Ses lèvres délaissèrent les siennes pour venir goûter sa peau, embrassant sensuellement son cou jusqu’à ce qu’un bruit dans l’appartement mit fin à ce moment entre eux deux. Victoria fit comme si elle n’avait rien entendu et joua avec lui, prenant le temps d’embrasser sa peau à son tour. Il se laissa tomber sur le côté, prit un instant pour que la pression ne redescende et décida de s’extirper des draps pour rejoindre Billy dans la cuisine. Une lueur taquine traversa le regard du beau brun en entendant le compliment de Victoria qui s’était apparemment délecté du spectacle qu’il venait de lui offrir en sortant du lit seulement vêtu d’un boxer et d’un t-shirt. Elle n’avait pas idée de la frustration qui l’accablait en cet instant ! Il prit sur lui, enfila son jean et rejoignit Billy dans la cuisine, préparant le petit-déjeuner pour son ami et la jeune femme particulièrement silencieuse de bon matin. Il comprenait.

Ce ne fut qu’en fin de journée que son vieil ami décida de quitter leur appartement pour rejoindre un hôtel, sa future résidence pour les jours à venir. Jacob posa son dos contre la porte d’entrée qu’il venait de fermer et se mit à sourire en entendant le commentaire de la jeune femme. Il se détacha de la porte et se rendit jusque dans la cuisine pour leur servir deux tasses de café, et prit appui dos au comptoir « Billy va déprimer encore quelques jours, puis il se fera draguer dans un bar un soir, et le lendemain. Il va cumuler les conquêtes d’un soir et se rendre compte que la vie de célibataire n’est pas si mal » et lui tendit la tasse, mais son geste restant en suspens tout en ouvrant les yeux en grand « Je… Je ne veux pas dire… Je n’ai pas fait ça et ça ne m’intéresse pas… Les conquêtes d’un soir… Et être célibataire… Je t’ai toi et je suis heureux, tu… Tu me suffit à toi seule…. Et je crois que je m’enfonce là » et se mit à rire nerveusement « Café ? » tout en lui tendant ledit récipient. Fixant un point invisible sur le comptoir face à lui, il se mit à réfléchir silencieusement durant quelques minutes, puis finit par demander « Si tu tenais à moi, pourquoi… Pourquoi tu t’es inscrite sur cette appli et que tu as couché avec cet homme ? » et précisa « Ce n’est pas un jugement, de la jalousie ou je-ne-sais-quoi. Je veux seulement savoir pourquoi lui ? ».

Victoria trouva la journée interminable. Elle n’avait pas voulu mettre Billy dehors. Se mettant à la place de Jacob, elle comprenait qu’il soit solidaire. Ils étaient amis de longue date. Alors elle les avait laissé discuter, intervenant de temps à autre. Mais elle devait bien admettre qu’elle était soulagée de le voir partir. D’une parce que la discussion était déprimante, et qu’elle avait assez donné dans le domaine. De deux, cela remuait divorce, tromperie et elle n’avait pas envie de voir apparaitre le fantôme de Mia ou encore évoquer Sharon à longueur de temps. Jacob était parvenu à avancer tant bien que mal. Alors elle ne voulait pas voir leur espoir d’être heureux s’effondrer tel un château de carte parce qu’il aurait eu une révélation au fil de la conversation avec son ami.

La jeune femme écouta Jacob en laissant glisser ses deux mains sur le bar de la cuisine, juste devant elle. Entre eux. « -description intéressante… » commenta la belle brune avant de se mettre à sourire. Puis un peu plus encore en voyant Jacob s’enfoncer encore et encore. « -oui mais j’aime bien… » s’amusa la jeune femme avant de prendre sa tasse de café. « -et j’ai jamais pensé que tu avais fait ça. » elle savait parfaitement que ce n’était pas le cas. Il y avait des différences entre ces deux divorces. Dans celui de Jacob, il y avait aussi un deuil. D’une femme qu’il avait aimé, qui l’avait séduite, avec qui il avait fait l’amour, avec qui il avait trompé sa femme. Billy était seulement fautive de trop travailler et de ne jamais être présent. Enfin bref…

Jacob changea le sujet et Vic aurait préféré qu’il ne le fasse pas. « -y a pas de pourquoi lui. » lui ou un autre, ça aurait été la même chose. « -et la réponse est simple : pour te chasser de mes pensées. » elle posa sa tasse de café et ajouta : « -c’était une belle boulette, je te l’accorde. » oui, vraiment elle n’en était pas fière du tout. « -surtout que ça n’a pas du tout fonctionné. Je veux dire, ça ne m’a pas aidé à ne plus penser à toi, à ne plus avoir envie de tes mains sur moi, de tes lèvres… » elle leva le visage vers le plafond. « -ouais… je me suis dit que c’était peut-être lié au fait que ma libido avait décidée de se réveiller et que je fantasmais sur toi parce qu’on est bien ensemble et… » elle venait de commencer à marcher dans l’appartement. Une main sur la hanche droite, l’autre bougeant dans l’air à mesure qu’elle tentait de s’expliquer : « - tu te rappelles quand je… quand je me suis réveillée en pleine nuit. Le rêve érotique… » elle jeta un regard à Jacob, histoire de voir si il s’en souvenait, mais elle poursuivit : « -et bien c’était pas un inconnu. C’était toi. C’était toi qui me faisait merveilleusement l’amour… tout comme c’est ton nom que j’ai crié alors que je couchais avec ce type. » elle bloqua quelques secondes et ajouta enfin : « -en même temps, je pouvais pas vraiment t’avouer que… enfin voilà quoi… »

Le divorce de Billy faisait bien évidemment écho au sien, seulement les circonstances qui avaient causé sa séparation étaient bel et bien différentes. Évoquer tout cela à voix haute avait fait remémorer son mariage avec Sharon, leurs nombreuses disputes, ses accusations infondées, puis cette nuit passée avec Mia au fil de leur coopération. Lorsqu’elle était arrivée à la brigade criminelle, il n’aurait jamais pensé développer des sentiments pour elle, et qu’elle se retrouve à être un danger pour son mariage. La vie lui avait donné tort et il avait succombé à ses charmes. Pour Billy, c’était sa femme qui avait fait la rencontre d’un autre homme, lassée de vivre avec un fantôme chaque jour, et de porter à bout de bras leur famille qu’ils avaient pourtant construite à deux. La porte fermée, Jacob n’était pas mécontent de voir son vieil ami disparaître pour le reste de la soirée. Il n’avait plus envie de se souvenir d’une vie passée dont il avait fini par faire le deuil. Victoria était son présent, et c’était avec elle qu’il souhaitait construire son avenir dès à maintenant. C’était avec elle qu’il voulait passer du temps. Il s’approcha donc du comptoir, préparant deux tasses de café, appréciant de retrouver le calme dans son antre. Il évoqua le divorce de son ami, et la manière dont il allait sûrement gérer cela. Il constata que ses mots pouvaient porter à confusion, parce qu’il n’avait jamais vu son célibat comme une aubaine pour draguer la première femme rencontrée dans un bar. Il tenta donc de rassurer la jolie brune à ses côtés et qui semblait prendre goût à le voir ramer de la sorte dans ses explications. Un certain soulagement l’accabla quand elle lui avoua ne jamais l’avoir perçu ainsi « Parce que je peux t’assurer que je ne suis pas ce genre d’homme ». Comme il le lui avait confié par le passé, il avait besoin de connaître la femme avec qui il était pour aller plus loin. D’autre part, son divorce n’était que la conséquence d’une infidélité et d’un deuil dont il était difficilement parvenu à accepter.

Sans vraiment savoir pourquoi, l’ancien lieutenant avait choisi de changer de sujet et pas des moindres. Il évoqua cette aventure d’une nuit que Victoria avait eu avec un inconnu rencontré sur une application de rencontres. Il ne s’était pas attendu à une telle réponse. « Je n’ai pas dit que c’était une erreur Vic’ » intervint-il avec douceur. Elle avait ses raisons. Il souhaitait seulement les connaître maintenant qu’ils étaient plus que des amis. Il ne la quittait plus du regard en cet instant. Plus elle parlait, plus il prenait conscience qu’elle avait tenté d’enfouir plus que des sentiments à son encontre. Il était devenu un fantasme pour la jolie brune. Cela le fit sourire, flatté de cette révélation. Ce n’était pas rien comme aveu. Jacob continua de l’observer faire les cent pas dans leur salon, sourire aux lèvres et acquiesça « Oui ». Il prit conscience de l’importance qu’il avait pour Victoria, de telle sorte que même son subconscient le voulait lui. Il prit une gorgée de café, déposa la tasse sur le côté du comptoir et s’approcha de la jeune femme « Non, en effet. Tu ne pouvais rien dire » répliqua-t-il avec un petit sourire « Je suis donc un fantasme ?! Hum… Intéressant ». Oui, il se moquait gentiment d’elle. Il observa chaque trait de son visage avant d’approcher le sien pour déposer ses lèvres contre les siennes. Il se recula légèrement et souffla « Si j'avais su parler de ce que j'éprouvais... » et posa son front contre le sien « Et si nous deux, ce n'était pas aussi bien que ce qu'à imaginé ton subconscient ? Si... Si finalement on n'était pas en osmose tous les deux dans l'intimité ? » et embrassa son front « Je sais maintenant pourquoi il connaissait mon prénom » et se mit à sourire « Il n'a pas dû apprécier, enfin tout du moins son égo ». Il l'observa quelques secondes et souffla à son oreille « Je crois que j'ai commencé quelque chose ce matin... » et déposa ses lèvres contre les siennes avec envie, l'encourageant à reculer jusqu'à sa chambre.

« -je le sais Jacob. » avait elle répondu avec douceur. Pourquoi est ce que d’un coup il se sentait obligé de la rassurer sur une idée qui ne lui avait jamais traversé l’esprit. Elle était au courant de son passé, elle savait qu’il avait trompé sa femme. Mais cette le résultat de bien des choses. Un manque de communication dans son couple avec Sharon, les reproches incessants de cette dernière, la jalousie, l’absence de confiance envers lui. Il n’était pas le seul fautif dans l’histoire. Ils en avaient déjà parlé. Vic savait qu’il était le type charmant mais qui manquait cruellement d’assurance face à une femme lorsque celle-ci pouvait lui plaire. Elle l’avait vu mal à l’aise, rougir, bafouiller. Alors elle avait bien du mal à l’imaginer draguer dans un bar et s’envoyer la terre entière.

« -ba si, si c’était une erreur. Il faut dire ce qui est. » même si elle avait passé un agréable moment, ce n’était pas avec Evan qu’elle avait couché ce soir-là. Dans son esprit, il n’y avait eu que Jacob. Alors elle commença à lui expliquer exactement pourquoi elle avait eut cette aventure. Conseil de psy à la con qui n’avait pas fonctionné. Vraiment pas. Elle voulait le chasser de son esprit. Arrêter cette envie de lui qui grandissait en elle. Simplement parce qu’elle n’avait pas le courage de lui avouer la vérité, tout ça pour ne pas perdre son amitié. Cette amitié si précieuse qui faisait qu’aujourd’hui, elle n’avait aucune crainte vis-à-vis du couple qu’ils pouvaient être. « -je ne sais pas si on peut dire ça… » avait elle répondu en plissant les yeux. Elle voyait parfaitement que ses aveux amusait Jacob. Tant mieux. Elle préférait cela. Elle lui rendit son baiser, heureuse qu’il la fasse taire quelques secondes. « -ne t’en veux pas, je n’ai pas été capable d’être sincère non plus. » par peur. Tout simplement.

« -et voilà encore une question pourrie… » railla la jeune femme en souriant. Elle avait bien du mal à se dire que physiquement, sexuellement ça ne pouvait pas fonctionner entre eux. Un petit rire : « -ça vient également du fait que j’ai souvent parlé de toi durant la soirée… je crois… » non, c’était la vérité. Elle s’en était rendue compte elle-même durant le repas. « -on s’en fou je pense… » clairement Evan et son égo blessé était le cadet de ses soucis. Le visage de la jeune femme s’illumina d’un sourire en entendant ce que Jacob lui murmura à l’oreille. Elle lui rendit son baiser avec une envie non dissimulé. « -interdiction… d’aller ouvrir la porte… » souffla Vic entre deux baisers. « -ni de répondre au téléphone… » oh non ! Rien ne viendrait interrompre ce qu’ils allaient faire. Une fois dans la chambre, elle lui retira son tshirt, et caressa son torse avec douceur. Ses gestes étaient lent malgré l’envie folle qu’elle avait de lui. Elle l’observa quelques secondes, avant de l’embrasser à nouveau. Elle retira ensuite son haut, avant de déboutonner le pantalon de Jacob. Quelques minutes plus tard, en sous-vêtements l’un comme l’autre, elle le poussait d’un doigt pour qu’il s’assoit sur le rebord du lit. Puis elle vint s’installer sur lui, ses jambes autour de ses hanches, cherchant ses lèvres à nouveau.

Même si cela ne s’était produit qu’une seule et unique fois, Jacob avait été infidèle. Il avait succombé aux avances de sa coéquipière, et cela faisait partie de son passé. C’était un pan de son histoire que connaissait Victoria, et c’était peut-être ce qui le poussait à la rassurer. Il ne voulait pas qu’elle manque de confiance en lui dès qu’une femme s’approcherait de lui, d’une manière ou d’une autre. Elle était la seule qui comptait, la seule qu’il était prêt à aimer et qu’il désirait. C’était important pour lui que la jolie brune différencie l’homme qu’il avait été avec Sharon et celui qu’il était aujourd’hui avec lui. Les quelques mots qu’elle prononça le rassura. Elle savait. Elle le connaissait. Sûrement mieux que personne. Billy allait sûrement mené sa vie de célibataire en s’aventurant dans le lit d’une femme différente chaque soir ou chaque semaine, mais jamais l’ancien lieutenant avait envisagé de vivre le sien de cette manière dès lors qu’il aurait fait le deuil de la perte de Mia et de son divorce. Il ne voulait pas de ce célibat de toute manière. C’était la femme face à lui qu’il voulait, et qu’il avait interrogé sur cette aventure d’un soir à laquelle elle avait succombé. Une erreur. Pour lui, ç’en était pas une. Pour elle, si. « Tu avais des envies, tu les as comblées ». Ils en avaient parlés.

Néanmoins, Jacob resta tout de même interloqué face aux révélations de la jolie brune. Pas une seconde il n’avait pu envisagé qu’elle le désire tant. C’était son prénom qu’elle avait prononcé alors qu’elle était dans les bras d’un autre homme, c’était à lui qu’elle avait pensé tout le long… Il était une sorte de fantasme. En tout cas, il se désigna ainsi avec amusement, laissant Victoria perplexe sur le choix du mot « Ton subconscient est d’accord avec moi » rétorqua-t-il sur un ton toujours aussi léger, mais qui se dissipa bien vite. Tout ça ne se serait jamais produit s’il avait osé lui parler à cœur ouvert. Enfin, ils avaient tous les deux étaient aveugles sur ce qu’ils éprouvaient « Les choses devaient se dérouler ainsi » conclut ce dernier, préférant y voir une certaine philosophie dans cette attente. Peut-être qu’ils avaient dû patienter pour en savourer pleinement chaque instant. Mais il avait beau plaisanter sur le sujet, Jacob craignait toutefois que son esprit l’ait mis sur un piédestal. Et s’ils n’étaient pas en osmose, que ça ne se déroulait pas aussi bien ?! Il baissa les yeux tout en esquissant un petit sourire timide « Elle ne l’est pas tant que ça » et releva ses yeux bruns sur elle en prononçant ses derniers mots. « Il a dû me détester en me voyant à son réveil. J’ai hanté ce pauvre garçon » sans même être présent. « Tu as raison, on s’en contrefiche ». Pourquoi se soucier de l’égo de son amant d’une nuit ?! Ça n’avait aucune espèce d’importance.

Ce qui était important, c’étaient eux. C’était ce qui se passait maintenant. Et si ses souvenirs étaient exacts, il avait commencé quelque chose qu’il n’était pas parvenu à terminer. Ses lèvres contre les siennes, il la conduisit jusqu’à la chambre, bien décidé à lui faire l’amour ce soir « Je suis tout à toi » souffla-t-il avant de l’embrasser avec envie. Il ne la quitta pas du regard lorsqu’elle caressa son torse nu et lui sourit en croisant son regard, lui rendant son baiser. Bien vite, ils se retrouvèrent seulement vêtu de leurs sous-vêtements l’un et l’autre, et Jacob prit place sur le rebord du lit à la demande silencieuse de son amante qui prit place sur lui, nouant ses hanches de ses jambes. D’un geste, il prit le dessus sur elle, l’allongeant parmi les draps et vint déposer ses lèvres dans son cou, jouant de sa langue. Il recula son visage, et du bout de ses doigts, effleura sa peau du cou jusqu’au bas ventre, la caressant avec lenteur. Il lui sourit et réitéra ce même geste avec ses lèvres, descendant lentement. Il retira lentement son boxer de dentelle sans la quitter du regard, et embrassa de nouveau ses chevilles, ses genoux, l’intérieur de ses cuisses, et effleura son intimité, avant de se décider à jouer habilement de sa langue contre sa féminité. Jacob prit son temps, se délectant de ce moment, ses mains caressant son corps. Il s’octroya le temps de remonter lentement, sa langue parcourant sa peau jusqu’à son soutien-gorge qu’il lui retira, ses mains s’attardant sur sa poitrine nue.

« -c’est avec toi que j’aurai dû les combler… » avait elle répondu, désolée de son comportement, désolée d’avoir fait ça, désolée de ne pas avoir eut le courage de lui parler ou de lui sauter dessus. Ils avaient perdu du temps… Mais aujourd’hui elle avait osé parlé, osé demandé à ce qu’il l’embrasse. Ils avaient fait un pas en avant et étaient en train de s’avouer l’un comme l’autre leurs sentiments. Ils étaient réciproque et c’était un merveilleux soulagement. Vic était même allée jusqu’à avoué avoir rêver de lui, de ses mains, de son souffle… que c’était lui dans son rêve qui l’avait mit dans un tel état. Ce soir-là, s’il avait osé un geste, elle n’aurait pas été capable de rester sage, de le repousser. Et voilà que Jacob s’approchait, l’embrassait et se mettait à douter. « -si… elle l’est… » Vic n’avait aucun doute. Elle lui avait répondu en glissant ses doigts dans les cheveux de Jacob, du côté de sa tempe gauche. « -te prends pas la tête… » c’était le meilleur moyen pour que rien ne se passe comme ils le désiraient. Et ils se désiraient justement… autant l’un que l’autre. A l’observer ainsi, elle ne voulait que le gout de ses lèvres sur les siennes, et que ses mains se glissent sous son haut.

Alors lorsqu’il prit l’initiative de la faire reculer jusqu’à la chambre, elle répondit à ses baisers, avant de prendre les devants. Pas pour le mettre en confiance ou plus à l’aise. Elle en avait envie tout simplement. Lui faire comprendre que c’était lui qu’elle voulait, lui et uniquement lui. Elle vint s’installer sur ses jambes, sentant son cœur prendre un rythme plus soutenu. Puis elle sourit lorsqu’il passa haut dessus. Elle poussa un soupire de plaisir alors qu’il descendait le long de son corps avec ses lèvres. Sa peau fut recouverte d’un frisson délicieux lorsqu’elle commença à jouer avec son plaisir. Il la laissa au bord de la jouissance, l’excitation à son comble. Fiévreusement, elle chercha ses lèvres, alors qu’elle glissait un main dans le boxer de Jacob, dernière barrière entre eux. Habilement, elle fit quelques mouvements de va et viens, tout en embrassant son cou.

Lorsqu’il fut totalement nu, elle entoura ses hanches de ses jambes, et son cou de ses bras. A nouveau elle l’embrassa, avant de se cambrer en le sentant enfin entrer en elle. Ils firent l’amour avec passion. « -regardes moi… » souffla Vic alors qu’elle sentait la jouissance grimper en flèche. Son regard dans le sien, elle lui sourit alors que son souffle court soulevait sa poitrine avec force. Et puis elle laissa échapper un oh oui sonore, alors que l’orgasme la faisait chavirer. Quelques minutes plus tard, après avoir savourer ce moment de flottement d’après l’amour, elle souffla un : « -tu vois… j’avais raison… » avant de rire légèrement et de venir l’embrasser.