Ian avait commis une erreur. Une erreur qui aurait pu lui coûter la vie, et celle de la jeune femme également. Il en avait conscience. Il était l’unique responsable de ce qui s’était produit à leur sortie du coffre de la berline. Il se fustigeait mentalement d’avoir été déconcentré alors que la transaction était essentielle pour la cellule. Il savait d’ores et déjà que Toby allait le malmener à son retour au Bureau le lendemain matin, si ce dernier ne les attendait pas au pied levé ce soir… Néanmoins, ce qui perturbait davantage l’agent du FBI, c’était le changement brutal de comportement d’Eli. Au moment où il s’était retrouvé à genoux dans la poussière et la terre, que le canon de l’armée s’était posée contre son crâne, il avait fait face à une autre femme. Celle qu’il avait rencontré deux mois auparavant. Froide et détachée. La jolie brune était redevenue la porte-flingue de la cellule en une fraction de seconde, comme si elle se délectait de la situation. Tout ce danger. Être constamment sur le qui-vive. Cette dose d’adrénaline qui se diffusait dans ses veines. Alors son échange avec Dwayne lui revint en mémoire. Est-ce qu’elle serait capable de redevenir aussi distante lorsqu’il lui apprendrait sa véritable identité ?! Allait-elle l’exécuter de sang-froid comme elle avait souhaité le faire avec Toby le jour de leur rencontre ? Et une part de lui savait également que c’était son comportement qui lui avait permis de marcher en direction de sa voiture ce soir, la poignée en tissu de la caisse en bois dans la main. L’orage grondait au-dessus de leurs têtes, l’obscurité de la nuit compliqué leur retour, et Eli maugréait uniquement parce qu’ils rentraient à pieds. Elle l’appela, mais l’ignora. Renfermé dans son mutisme, Ian n’avait pas envie de parler. Il finit par lâcher la poignée de la caisse qui chute au sol, ce qui fit réagir Eli qui n’apprécia pas réellement, mais l’ignora.

Elle savait qu’il aurait pu mourir là-bas, et pourtant, ça semblait ne pas l’affecter le moins du monde. Il reprit son chemin, et finit par arrêter sa marche à nouveau pour finir sa phrase. Parce que c’était ce qu’elle lui demandait. De finir. « Je sais Eli…et je t'en serais à jamais redevable... » et détourna le regard un instant, poussant un soupir. L’agent infiltré avait l’impression que la femme face à lui avait pris plus de plaisir face au danger que lorsqu’ils n’étaient que tous les deux dans le coffre de la voiture. Des mots brutaux. Il le savait. Mais c’était ce qu’il éprouvait en cet instant. En entendant son petit rire nerveux, il sut qu’il l’avait blessé. « J’ai eu l’impression que… ça n’avait aucune espèce d’importance que je meurs sous tes yeux » répliqua-t-il toujours sur ce même ton posé et calme. Il reprit la poignée de la cargaison, fit quelques pas et posa son regard sur la jeune femme « Je sais Eli ! » répliqua-t-il cette fois-ci avec plus de voix, et reprit pus calmement « Je n’étais pas concentré, et j’aurais pu me faire buter par mes conneries. Je n’ai jamais prétendu le contraire ». Il leva les yeux au ciel en entendant Eli se montrer à la limite du vulgaire. Cette fois-ci, ce fut elle qui lâcha la caisse sans prévenir, entrainant le bras de Ian qui grimaça légèrement sous l’à-coup « Ne dit pas ça Eli… Mais tu as été si détachée. Comprends-moi ». Il refit quelques pas de plus, puis lâcha à son tour la caisse « Arrête ! » et ajouta « Imagine une seconde que les rôles ait été inversés. Dis-moi maintenant que tu n’aurais pas été perturbé en me voyant devenir froid et distant avec toi, à la limite de te faire comprendre que ça me dérange de t’entendre parler alors que je travaille. Comme si la transaction était plus importante que toi ? » et la pluie finit par s’abattre sur eux véritablement. Ian finit par reprendre en main la poignée « De toute manière, je ne serais plus un problème pour longtemps. En arrivant, Toby va soit m’abattre, soit me virer » et fit quelques pas sans mot dire, avant d’observer les alentours. Ils étaient entourés de nature à perte de vue. Ils n’étaient même pas certains d’être sur le bon chemin.

Est-ce qu’il était obligé de lui rappeler ce qui venait de se passer ? Non. Est-ce qu’il avait besoin de préciser qu’il aurait pu mourir ? Non. Eli était parfaitement consciente de tout cela. Et elle avait agit en conséquence de ça, pour éviter qu’il ne se retrouve avec un trou entre les deux yeux. Elle était passée en mode agent, en mode travail. Pas en mode femme qui éprouve des sentiments. Parce que c’était ça son job, aussi pour ça que Toby l’avait engagé. Pas pour écarté les cuisses ou mouiller à chaque fois qu’elle se retrouvait en contact avec Ian. La transaction devait être faite, et en plus de ça, elle avait dû faire en sorte de lui sauver la vie. Et lui, il était seulement capable de lui faire des reproches ?! « -ba tu pourrais commencé par dire merci alors. » avait elle répondu froidement. Ce qu’il ajouta lui fit mal. Une machine sans cœur. Ok parfait, si c’était ce qu’il voulait croire. Elle le fixa durant quelques secondes. A quoi bon répondre. Elle préféra prendre la caisse et rentrer au plus vite, même si ils ne savaient pas vraiment où ils allaient et où ils se trouvaient.

Mais ça avait été plus fort, elle avait à nouveau ouvert la bouche. A la base, c’était lui qui avait merdé. Elle avait fait en sorte de sauver son cul. Elle lâcha la caisse en lui demandant ce qu’il aurait préféré qu’elle fasse vu que visiblement c’était son comportement qui lui posait problème. « -putain… » lâcha la jeune femme alors qu’il lâchait maintenant la caisse. Ils n’allaient jamais rentré chez eux. Les dents serrées, elle dévisagea Ian alors que son regard était aussi sombre que l’orage qui se pointait au-dessus de leurs têtes. Elle ne répondit rien tout de suite. Elle le laisse avancer en trainant la caisse et finit par lâcher un : « -je voulais que… » à voix basse. « -je voulais que tu la fermes. Parce que… » elle regarda ailleurs quelques secondes : « -parce que ta façon de me rassurait n’arrangeait rien. » elle osa enfin le dire : « -parce que je voulais surtout pas qu’il presse la détente. » bien sur qu’elle avait eut peur pour lui. « -je pouvais pas me montrer faible ou faire voir qu’on avait un lien toi et moi. Sinon on allait y passer tout les deux. Alors non… ne me reproche pas mon comportement parce que je l’ai fais pour toi. Pour éviter que ta cervelle ne se repende sur le sol à mes pieds. » elle était froide dans ses paroles et en même temps il y avait une sorte de fêlure dans sa voix. Oui, elle avait eu peur pour lui.

Eli avança jusqu’à la caisse et agrippa la poignée : « -t’as raison, si t’étais pas concentré c’est parce que je t’ai allumé. » elle souleva la caisse. « -soulèves, j’ai pas envie de passer la nuit ici. » ordonna la jeune femme avant de reprendre : « -ça n’arrivera plus. Et… et il te vire pas puisque j’ai pas dit que c’était une erreur de notre part. Mais qu’il avait donné les mauvais numéros lui. » en gros, elle l’avait prit pour un con. Un éclaire zébra le ciel et elle pu distinguer le visage d’Ian avec plus de précision. « -on va prendre part là. » souffla Eli avant de marché quelques minutes sans rien dire, les cheveux dégoulinant. « -je suis comme ça Ian… » finit elle par souffler. « -tu l’as peut-être oublié mais je suis cette femme que tu as vu ce soir. Autant que celle qui a trouvé refuge dans tes bras l’autre soir. Je pouvais pas… je pouvais pas perdre mon sang froid face à ces types… »

Sa capacité à réfléchir convenablement avait été quelque peu altérée par les derniers évènements, de telle sorte que Ian en avait omis de la remercier pour lui avoir sauvé la vie. Parce que c’était bel et bien ce qui s’était passé quelques minutes auparavant. Sans le sang-froid de la jeune femme, son corps serait actuellement en train de gésir dans la poussière du terrain vague, sans vie. Ses yeux posés sur elle, il souffla donc ce « Merci » qu’il n’avait pas su prononcer à son encontre. Néanmoins, Ian restait encore perturbé par le changement de comportement soudain de la jeune femme. Il avait eu la réelle sensation qu’il ne comptait pas à ses yeux. Qu’il n’était encore qu’un inconnu une heure auparavant. Que s’il mourrait ce soir, sous ses yeux, ça n’aurait aucune espèce d’importance. C’étaient peut-être des paroles difficiles à entendre, mais c’était ce qu’il avait ressenti ce soir. Il savait qu’elle désapprouvait sa manière d’interpréter ce qui s’était passé quelques minutes auparavant, avec les Serbes. Son regard parlait pour elle. Il avait presque la sensation que l’orage au-dessus de leurs têtes grondaient de colère pour elle. Il aurait pu oser lui demander de l’aide pour la caisse mais n’en fit rien. Ce n’était pas le moment. Il la traina donc dans la terre humide, puis fronça les sourcils en entendant Eli prendre à nouveau la parole. Ce qui l’intrigua, c’était son manque soudain d’assurance. Il leva finalement les yeux au ciel. Il avait compris qu’il devait la fermer. Ce n’était pas nouveau. Elle avait su le lui faire comprendre quand il avait encore le canon de l’arme posé sur sa tête. Il reprit donc sa marche sous la pluie battante, et finit par s’arrêter en reposant ses yeux sur la jolie brune. D’un geste, Ian lâcha la poignée, comme s’il ne pouvait pas encaisser l’aveu de la jeune femme en même temps que tenir la ficelle qui servait de poignée. Il sentit sa salive glisser lentement dans sa gorge, et souffla un « Je… Je suis désolé Eli… ». Finalement, il s’était trompé sur toute la ligne en pensant ainsi. Eli s’était bel et bien inquiétée pour lui. Elle avait eu peur pour lui.

L’agent suivit la jeune femme du regard alors qu’elle revenait vers lui pour se saisir de la poignée de la caisse en bois. Il souffla un « Non… Ce n’est pas ça… », plus préoccupé par sa conversation avec Eli que par la caisse entre eux. Il s’en saisit à son tour, à la demande d’Eli et reprirent leur marche jusqu’à la voiture, dont ils ignoraient l’emplacement précis. En écoutant cette dernière, Ian comprit qu’elle lui avait sauvé la vie à deux reprises ce soir… « Merci » murmura-t-il avant de la suivre sur une autre route. Silencieux, il tenta de discerner l’horizon sous la pluie battante. En entendant à nouveau la voix de la jolie brune, il tourna la tête en sa direction « Je sais… C’est juste que… Ça m’a perturbé » et poussa un soupir avant d’ajouter « Si les rôles avaient été inversés, j’aurais sûrement réagi ainsi pour te sauver… Je ne sais pas… » et posa son regard sur elle « Je n’aurais pas dû m’en prendre à toi alors que tu as fait ce qu’il fallait ». Elle lui avait sauvé la vie. Il observa à nouveau l’horizon, penchant légèrement la tête en avant comme si ça pouvait l’aider à mieux discerner la route devant eux « Je crois que c’est ma bagnole » répliqua-t-il en reconnaissant les courbes de son SUV au loin « Je suis désolé de t’avoir mise en danger Eli…J’avais l’esprit ailleurs, je … pensais à toi, à nous deux… J’aurais dû me montrer plus vigilant et… la prochaine fois, ça pourrait être toi à genoux, avec cette arme sur la tête… » avoua-t-il dans presque un murmure. Il grimaça au point de la caisse « Ils ont foutu un corps dedans ou quoi ?! Putain ! ». Cette cargaison commençait à lui peser sur tous les plans.

« -je te dis pas ça pour que tu le dises maintenant ! » râla la jeune femme. Mais bordel, il était en train de lui faire des reproches infondés alors qu’il devrait être en train de sauter de joie d’être encore en un seul morceau ! Malgré la colère, Eli décida de mettre des mots sur tout ça. De prendre le temps de trouver les bons mots. Oui, elle l’avait fait taire, oui elle s’était montrée froide, mais c’était uniquement pour lui sauver la vie ! Il était désolé ? C’était un peu tard pour le dire. Mais dans le fond, elle avait l’habitude. D’être jugée dans être comprise. Pourquoi est ce que ça serait différent avec Ian ? Parce qu’elle avait cru naïvement qu’il était différent ? Encore une fois, elle se demanda comment il avait pu tuer de sang froid deux hommes. Il ne semblait pas en avoir la carrure. Ou alors la prison l’avait ramollit. Eli décida qu’il était temps d’avancer. « -c’est quoi alors ? » elle ne voyait pas vraiment d’autres explications. Si de son côté elle avait été capable de garder la tête froide, ça n’avait pas été le cas d’Ian. Sans doute parce qu’elle était agent… lui simple criminel. Ou alors parce qu’il éprouvait bien plus que de l’attirance pour elle… quelque chose clochait. « -arrête de me remercier. » claqua Eli qui n’avait pas envie d’entendre ça. Elle allait se prendre la tête avec Toby, ça allait lui retomber dessus, mais elle en avait l’habitude. Encore une fois, elle allait faire ça pour le protéger lui. Pourquoi ? Pourquoi protéger un type qui la pensait sans cœur ?

« -tu voulais que je fasse quoi d’autre ? Que je te prévienne à l’avance ? Attention, ça va piquer ?! » elle était ironique et assez amer. Elle lui jeta un rapide regard. Si les rôles avaient été inversés… elle ne le dit pas à voix haute, mais elle se permettait d’en douter. Heureusement ça n’avait pas été le cas. « -laisse tomber. » coupa Eli alors que la poigner de la boite lui sciait les doigts. Elle plissa les yeux : « -t’es sur ? » dans le genre trop simple… « -fermes là tu veux. » ajouta Eli en serrant les dents. « -c’est pas ta bagnole… » soupira Eli en laissant tomber la caisse. Elle se passa une main sur le visage pour chasser l’eau, avant de baisser les épaules et de regarder en l’air. « -je crois que ça peut pas être pire… » un murmure, un simple murmure en tournant le dos à Ian quelques secondes. Si ça pouvait être pire. Les serbes pouvaient leur courir après, ou un ours décidait de se pointer… La belle brune glissa ses deux mains dans ses cheveux et elle ferme les yeux quelques secondes, le visage vers le ciel. Elle inspira puis expira. Foutu Brennan avec sa méditation ! Puis elle revint sur ton idée de base : « -ta voiture dois avoir un traceur, active le sur ton téléphone. Ça sera bien plus simple. » elle roula des yeux : « -sinon l’autre solution c’est d’appeler Max et qu’elle nous localise. Mais j’ai… j’ai clairement pas envie de l’appeler. » si toute cette merde pouvait rester entre eux… c’était mieux. « -le principale c’est qu’on soit en vie. Je m’en fou de ce que tu penses. T’as eu peur, j’ai eu peur. Mais c’est bon, c’est fini. » c’était tout ce qu’il y avait à retenir. Elle était clairement soulagée que ça soit le cas. Le voir là, bien vivant devant elle. Trempé de la tête aux pieds, sexy au possible sous la flotte.

Ils ne parvenaient plus à se comprendre. Enfin, ils n’y étaient jamais réellement parvenus en deux mois de partenariat. Il venait de la remercier, et elle lui reprochait presque de le faire maintenant. Ian préféra se renfermer dans son mutisme au risque d’enclencher une dispute qu’il savait perdu d’avance. C’était lui qui avait commis une erreur ce soir. Plus d’une même… Et Eli n’était pas prête de lui pardonner les paroles qu’il avait prononcé à son encontre. Ian avait eu le jugement faussé par la peur, par les paroles de Dwayne quelques jours auparavant, par l’Épée de Damoclès qui s’était dressée au-dessus de sa tête. Et il avait la sensation que peu importe ce qu’il pourrait dire ou faire, Eli continuerait de lui en vouloir d’avoir porté un tel jugement à son encontre. Oui, son comportement avait brusquement changé, mais c’était uniquement pour garder la tête froide et lui sauver la vie. Il avait peiné à le comprendre, et maintenant, il était sûrement trop tard pour qu’il se fasse pardonner de son affront. Et comme si cela ne suffisait pas, la jeune femme se sentait responsable de son état d’esprit. Oui, il avait la tête ailleurs, mais ce n’était pas parce qu’elle avait joué avec lui dans le coffre de cette voiture. Si encore c’était aussi simple… La main sur la corde de la cargaison en bois, Ian releva son regard sur la jolie brune qui voulait savoir où il voulait en venir en la contredisant de la sorte « C’est parce que … ». Il sentit comme un blocage au niveau de sa gorge. Les mots ne voulaient pas sortir. Il continua de l’observer dans la pénombre, sous cette pluie battante « C’est compliqué. Mais ce n’est pas à cause de ce qui s’est passé dans la voiture », et décida d’enclencher la marche. Ils devaient rentrer. « Va te faire foutre Eli ! » rétorqua-t-il par la suite. Il tentait de se montrer bienveillant, et elle l’envoyait paitre à chaque fois. Son regard se durcit en entendant les questions rhétoriques d’Eli « Arrête. Ne fait pas ça Eli. Ne me voit pas comme un lâche ou un fragile. Je ne le suis pas » répliqua-t-il avec un certain agacement. Sa mâchoire se serra à la suite, quand elle lui demanda de la fermer. Il espérait alors que c’était sa voiture qu’ils voyaient au loin. Ce n’était pas le cas. Ian lâcha à son tour la caisse en bois. Cette soirée commençait à l’épuiser sur tous les plans.

Ian se passa une main sur le visage, puis sur ses cheveux qu’il plaqua en arrière et tourna la tête en direction d’Eli qui perdait espoir « On pourrait se faire attaquer par un ours ou un sanglier… La foudre pourrait nous tomber dessus… Tu veux d’autres exemples ? » répliqua-t-il en lui adressant un sourire. Il voulait la détendre un peu. Il ne la quitta pas du regard, et déglutit avec une extrême lenteur en la voyant plaquer ses cheveux en arrière. Qu’elle était belle ! Il cligna des yeux quand elle s’adressa à lui, puis chercha son portable et le sortit afin de chercher sa voiture, se rapprochant d’Eli pour qu’elle tente de se repérer avec lui sur le GPS. Il releva ses yeux sur elle « Je ne veux pas non plus » répliqua-t-il, puis reporta son attention sur son portable qui prenait l’eau à vue d’œil « On doit continuer tout droit, puis tourner là » répliqua-t-il en bougeant la carte sous son pouce. Ian rangea le petit appareil dans sa poche et croisa les prunelles sombres de la belle brune à ses côtés « Tu ne t’en fous pas de ce que je pense… » répliqua-t-il avec douceur. Soit elle lui mentait, soit elle se mentait à elle-même en tenant un tel discours. Sinon elle n’aurait pas réagit ainsi à sa critique. Il l’observa sans mot dire, son visage s’éclairant de temps à autre à la lueur des éclairs qui faisaient foudroyer le ciel noir. Il posa sa main sur sa joue humide « Je…suis… désolé » ajouta-t-il en détachant chacun de ces trois mots « Je n’aurais pas dû douter de toi une seconde. Pas après ce qu’on a vécu tous les deux. J’ai agis avec toi comme un véritable con, et je mérite que tu sois en colère contre moi » et retira lentement sa main de son visage sans pour autant se reculer. Il la trouvait belle ainsi, sous la pluie qui coulait sur son corps, moulant ses vêtements à ses courbes affriolantes.

Compliqué ? C’était tout ce qu’il avait trouvé ? Elle n’était pas complètement débile, bien sur que ça n’était pas seulement à cause de ce qui s’était déroulé dans la voiture. Il y avait bien plus que ça. D’une elle le troublait, de deux il n’avait pas confiance en elle. Aucune. C’était ce qui lui faisait le plus mal en réalité. Mais ça la mettait aussi et surtout face à sa naïveté. Qu’elle avait été conne… comment est ce qu’elle avait pu croire qu’il lui accorderait du crédit. « -putain Ian… » commença Eli en sentant la colère grimper en elle. « -non tu sais quoi comprends ce que tu veux. Je m’en cogne. » répliqua la jeune femme avant d’accélérer le pas. Elle ne l’avait jamais prit pour un lâche ou un faible. Putain les mecs et leur égo de merde ! « -vivement que tout ce bordel se termine. » marmonna la belle brune. Qu’ils soient tous en train de croupir dans une cellule ou en train de moisir sous terre. Elle en avait sa claque de cette mission de merde.

Mauvaise nouvelle, ça n’était pas la voiture d’Ian au loin. Seulement un putain de gros rocher. Eli lâcha la caisse et prit le temps de respirer. Elle avait envie de rentrer. « -la foudre pourrait nous… » elle grimaça. « -ta gueule ! » avait-elle répliqué en souriant légèrement. Il le voyait pas le double sens de sa phrase. Ça ne servait à rien de se faire la gueule éternellement. Ils devaient se sortir de ce merdier. Elle glissa à nouveau ses mains dans ses cheveux pour regarder le téléphone d’Ian. Un regard. Bon, ils étaient au moins d’accord sur un point. « -ok… » tout droit et tourner là. Avec leur chance ils allaient se louper. Eli fixa Ian des yeux mais décida de ne rien répondre, son silence validait à lui seul ce qu’il venait de dire. Elle remonta le col de sa chemise, comme si ça pouvait la protéger de la pluie, et se figea lorsqu’il posa sa main sur sa joue. Un peu comme il venait de la brûler. Elle ne le quitta pas des yeux. Un regard sombre, un regard dur. « -pourtant tu l’as fait. » coupa Eli avant de le contourner pour reprendre la caisse. Un regard pour lui faire comprendre qu’il devait prendre en face.

Mais avant qu’il ne saisisse la poignée, elle s’accroupie devant la caisse et se massa le front à deux mains. « -tu as raison. Je suis en colère. Contre toi parce que tu n’as visiblement aucune confiance en moi. Mais aussi contre moi. Parce que… » elle se redressa avec lenteur : « -parce que je sais qu’avec toi je fais n’importe quoi, je contrôle rien et que ça fou la merde dans ma vie. Et en même temps putain… » elle grimaça en regardant ailleurs : « -j’ai pas envie que ça s’arrête. » elle se mordit les lèvres. « -sauf qu’on a faillit crever ce soir à cause de ça. Et que Toby va me casser les couilles demain. Et que cette putain de distance qu’on s’impose elle est seulement imaginaire. » elle le fixa du regard trois secondes avant d’ajouter : « -si tu étais mort ce soir à cause de moi Ian… je… » elle déglutit avec difficulté. Elle leva les deux mains : « -laisse moi être en colère s’te plais… » oui, c’était mieux. Elle préférait ça à ce qu’elle venait de ressentir là. Ce pincement horrible au cœur en pensant à Jeb… à ce qu’il avait subit par sa faute. Au fait qu’elle ne l’avait pas sauvé lui. « -tu veux bien qu’on avance. » finit elle par demandé d'une voix posée en désignant la caisse.
 

Plus ils parlaient et moins il avait l’impression qu’ils parvenaient à communiquer. Leur échange devenait stérile. Ian avait la sensation qu’en sa présence, elle ne se sentait pas en sécurité. Que si elle n’intervenait pas d’elle-même, ils courraient à leur perte. Un lâche ou un fragile, c’était au choix. Pourtant, il avait su prouver par le passé qu’il n’en était pas un. Il savait que si les rôles avaient été inversés, il aurait su garder la tête froide pour elle, pour la sortir de ce pétrin. Mais il n’était pas certain qu’elle partageait sa vision des choses en cet instant. Eli ne tenta même pas de le contredire. Elle baissa seulement les armes, ne souhaitant pas l’affronter davantage. Cela lui avait poussé un soupir de lassitude. Cette soirée devait se terminer. C’était une nécessité. « On est au moins d’accord sur un point » avait-il finit par répliquer. Lui aussi souhaitait que tout ça cesse. Qu’il retrouve son travail d’enquêteur pour le FBI et que le reste de la cellule soit hors état de nuire. Que cette page se tourne définitivement. Une nouvelle déception les accabla lorsqu’ils se rendirent compte, tour à tour, que ce n’était pas sa voiture au loin. Ils étaient perdus et les Serbes étaient dorénavant bien loin. Qu’est-ce qui pourrait leur arriver de pire ? Après l’arme sur la tête, la pluie battante, les éclairs qui foudroyaient le Ciel, la mauvaise voiture. Il ne manquait plus que la foudre ne s’abatte sur eux ou qu’ils rencontrent un animal sauvage en quête d’un repas pour ce soir. Au moins ces funestes théories eurent pour effet de la faire sourire un tant soit peu « Bien reçu » répliqua-t-il en souriant à son tour. Ian finit par écouter la jeune femme et sortit son portable pour afficher le trajet à suivre afin de rejoindre son SUV. Il était hors de question d’appeler qui que ce soit en renfort ce soir. Pas après ce qui venait de se passer. Il rangea le petit appareil dans la poche de son jean, le mettant légèrement à l’abri de la pluie et posa sa main sur la joue d’Eli pour tenter de s’excuser. En vain. Le regard d’Eli était dur. Tout autant que ses mots. « Eli… » murmura-t-il simplement et baissa la tête. Ils devaient avancer.

L’infiltré se rapprocha donc de la caisse en bois et fronça les sourcils en apercevant la jeune femme s’accroupir devant leur cargaison. Son cœur se serra en l’entendant parler de cette confiance. Si elle savait à quel point il avait confiance en elle… Elle n’en avait pas la moindre idée, et pourtant… Mais ne dit rien. Ian se referma dans son habituel mutisme sans la quitter du regard. Il avait mal en cet instant. Pour elle. Parce qu’elle aussi était perturbée par leur relation, qu’elle était tiraillée entre ce sentiment de vouloir que tout s’arrête, et à la fois, cette envie de continuer ce qui se construisait entre eux deux. Cette lutte intérieure, il ne la connaissait que trop bien pour la mener au quotidien. Sa gorge se noua en l’entendant presque le supplier de la laisser continuer de le détester… Que c’était dur à entendre… Sans mot dire, il se pencha pour se saisir de la corde et resta silencieux tout le long du chemin. Pas un mot. Pas un regard non plus. Il repensait uniquement à cette supplique qu’elle avait formulé. Elle voulait le détester pour ne plus s’attacher à lui. En arrivant à la voiture, Ian appuya sur le bouton de sa clef, déverrouillant ainsi le SUV et aida Eli à glisser la cargaison dans le coffre, et d’un geste de la main, le referma. Pour autant, il ne se dirigea pas jusqu’au siège conducteur « Une seconde avant qu’on rentre et après, je te laisse tranquille. Je disparais. Promis » répliqua-t-il d'une voix peu assurée tout en fixant son trousseau de clef qu’il triturait. Il finit par relever ses yeux sur Eli, rétorquant de cette même voix presque timide « J’ai une confiance aveugle en toi. Je te confierais ma vie si je le devais. Je t’ai reproché d’avoir changé de visage tout à l’heure et de t’être débarrassé de tout ce que tu pouvais éprouver pour moi afin de sauver la transaction. Je le regrette. Je regrette amèrement d’avoir dit cela, de l’avoir pensé. Parce que c’est toi et que tu n’es pas cette femme-là ». Il réprima un petit rire nerveux « Mais la confiance, j’en ai pour toi… Je ne me dévoile jamais de la sorte avec quiconque. Pas depuis mon ex-femme. Mais avec toi… » et hocha lentement de la tête sans la quitter du regard « J’ai baissé ma garde parce que je me sens en sécurité avec toi Eli… » et finit par baisser à nouveau son regard sur le trousseau de clef « Mais ok » et releva à nouveau la tête vers elle « Pour être en colère contre moi. C’est d’accord », et tourna les talons pour ouvrir la portière et prendre place dans le siège conducteur. Il glissa la clef dans le contact et démarra le SUV.  

C’était la seule solution qu’elle avait trouvé. Lui en vouloir. Ça faisait déjà trop longtemps qu’ils marchaient sur le fil l’un comme l’autre. Cette sorte d’attirance devenait dangereuse. La preuve, ils étaient passés à deux doigts du drame. Et maintenant ils étaient perdu dans la forêt, au milieu de nulle part, à sa faire la gueule. Mais c’était sans doute le seul moyen qu’elle avait de vraiment arrêter tout ça. Pas le détester. Seulement être encore un peu en colère contre lui. Ce soir… Demain elle verrait. Mais là, tout de suite, elle préférait être en colère que de ressentir cette ancienne douleur. Elle apprécia qu’il respecte sa demande. Silence radio jusqu’à la voiture. Soulagement de la voir aussi cette voiture. Eli était détrempée. Elle issa la caisse avec Ian, pour la pousser dans le coffre, puis elle le regarda. Elle ouvrit la bouche lorsqu’il parla de disparaitre. Ce n’était pas ce qu’elle voulait. Mais elle choisi de ne rien dire, et de l’écouter, malgré la pluie, malgré l’orage.

Il avait confiance en elle. Une confiance aveugle. Il avoua même être capable de lui confier sa vie. Eli resta impassible face à tout ces mots. Si seulement il savait à qui il faisait confiance. La plus part des choses qu’il pensait connaitre d’elle, était modifier, à moitié mensonge. Et pourtant, elle était presque soulagée d’entendre ça. Cela voulait dire que ce qu’elle ressentait n’était pas complètement débile. Elle avait vraiment eut peur de le perdre tout à l’heure. Et c’était pour cela qu’elle avait agit ainsi. Il semblait l’avoir enfin comprit. La jeune femme garda le silence, et laissa Ian monter dans la voiture. Si il ne pleuvait pas à torrent, elle aurait allumé une cigarette. Au lieu de ça, elle leva le visage vers le ciel, et inspira lentement. Ils étaient vivant… c’était tout ce qui comptait… et puis merde…

Eli se dirigea du côté conducteur, ouvrit la portière et ordonna : « -recule ton siège. » lorsque se fut chose faite, elle grimpa rapidement sur les genoux d’Ian, refermant la porte juste après. Elle entoura le visage d’Ian de ses deux mains et l’embrassa avec envie. Puis elle colla son front contre le sien : « -on est vivant… on sais pas encore pour combien de temps. » elle l’embrassa à nouveau : « -on est déjà attaché l’un à l’autre, on souffrira forcement… » un nouveau baiser : « -je veux pas avoir de regrets… » perdu au milieu de nulle part, personne n’en saurait rien ! Seulement eux. Et ils allaient certainement y passer dans peu de temps. Alors elle prenait le risque.

Ian commettait peut-être la plus grande erreur de toute sa carrière en cet instant précis, en confiant à la terroriste qu’il éprouvait une confiance aveugle à son égard. Si Langley l’entendait… Mais l’Agence n’était là avec eux deux. Elle n’était pas au milieu des champs et des bois, sous cette pluie torrentielle. Elle n’avait pas entendu les mots d’Eli. Cette supplique qui lui avait fait mal à entendre. Elle préférait le détester parce que c’était plus simple. Ils ignoraient ce que c’était que d’éprouver des sentiments pour une terroriste, luttant à chaque instant entre son cœur et sa conscience. Ils ne savaient pas ce que c’était que d’éprouver un désir insoutenable pour une femme comme Eli, tout en sachant que c’était réciproque. Ça inhibait toute conscience professionnelle. Pourtant, parce que c’était elle, parce que c’était Eli qui se trouvait face à lui, parce que c’était elle qui avait prononcé ces mots, Ian accepta qu’elle puisse le détester. Si ça pouvait rendre tout cela un peu moins douloureux, un peu moins difficile. Il acceptait. Ian n’attendait pas de réponse, même silencieuse. Il voulait seulement qu’elle sache qu’il avait confiance en elle, qu’il se sentait en sécurité avec elle, dans ses bras. Il n’éprouvait aucune crainte. Mais il comprenait aussi qu’il était plus simple de le détester que de s’attacher à lui, alors il n’allait pas tenter de la convaincre du contraire. L’agent éprouvait bien trop de respect pour elle pour s’y tenter. Au lieu de ça, il retourna dans la voiture et attendit patiemment qu’elle le rejoindre. La tête contre le dossier de son siège, il fixa le plafond de l’habitacle en pensant à Eli et uniquement à elle. Et contre toute attente, ce fut la portière conducteur qui s’ouvrit et le fit presque sursauter. Il bafouilla un « Qu… » mais ne posa pas entièrement sa question, obéissant simplement. D’un geste, il recula son siège au maximum et laissa sa partenaire prendre place sur ses genoux.

Il posa aussitôt ses mains sur ses hanches, rendant son baiser avec la même envie, le même empressement, et ce, sans le moindre ménagement. Il la laissa poser son front contre le sien, la laissant prendre la parole alors qu’il entendait presque son cœur battre à tout rompt dans sa poitrine. Il avait presque rêver d’entendre ces mots. Il lui rendit son baiser à nouveau, puis le troisième, et finit par souffler « Eli… Pas comme ça… Attends » répliqua-t-il entre deux baisers, comme s’il peinait à détacher ses lèvres des siennes, et finit par reculer légèrement, posant ses mains sur son visage « Pas comme ça…Sur la banquette arrière… J’arrive » et l’embrasa de nouveau avant de la laisser basculer sur les sièges arrière de son véhicule. Il coupa le contact du SUV, avança de nouveau le siège conducteur puis quitta l’habitacle. Il ferma une portière pour en ouvrir une autre, et fixa aussitôt la jolie brune face à lui, ne la quittant pas du regard alors qu’il retirait ses vêtements sous la pluie torrentielle qui ne cessait de s’abattre sur eux. D’un geste hâtif, il jeta ses habits trempés à l’intérieur de la voiture, et vint prendre sur la banquette arrière. Sans quitter des yeux celle qui allait devenir son amante, il referma la portière derrière et prit place au-dessus de son corps. Il lui adressa un sourire en coin tout en murmurant « Mon cœur bat trop vite. Ça serait une belle mort, si jamais… » avant de prendre possession de ses lèvres. Il laissa sa langue s’aventurer jusqu’à la sienne pendant qu’il retirait la dernière barrière jusqu’à la féminité de son amante, puis la sienne. Il souffla un « J’y vais doucement… Le temps que… elle est … » imposante. Elle le savait. Elle avait dû le sentir entre ses doigts ce fameux soir, dans la ruelle. D’un geste extrêmement lent, avant tout pour la torturer, il la pénétra jusqu’à se sentir entièrement en elle et souffla un « Oh Eli… » dans un soupir de plaisir, et délaissa ses lèvres pour son cou. Sa délicatesse ne dura pas davantage. Cela faisait bien trop longtemps qu’ils attendaient, qu’ils imaginaient, qu’ils rêvaient de ce moment. Ian ondula lascivement, langoureusement, du bassin, démontrant la souplesse de son bassin alors qu’il continuait de découvrir chaque parcelle de peau de son cou.
Au bout de quelques minutes, Ian se retira de la jolie brune et lui souffla « retourne-toi » et cette fois-ci, il entra en elle de manière plus violente, presque animale. Son torse contre son dos, ses mains tenant ses hanches, Ian mit davantage de vigueur dans chacun de ses coups de reins. Chaque vas-et-viens était brutal, abrupte, le faisant gémir alors qu’il répliquait des « Eli… Mon dieu… Oh Eli... ».  

Rien à foutre de la CIA, de la mission, de son devoir ou bien de savoir que sa carrière aller voler en éclat si ça se savait. Elle ne parvenait plus à lutter contre tout ça. Et comme elle le signifia une fois sur les genoux d’Ian, ils allaient sans doute mourir bientôt. L’un ou l’autre. Les deux peut-être. Alors… alors autant céder et passer ce moment ensemble. Stop la torture. Stop la barrière imaginaire débile. Ce qu’il lui avait dit l’avait remué et c’était aussi une manière de lui prouver qu’elle l’avait entendu. Ian lui rendit ses baisers, mais il lui demanda d’arrêter. « -non… s’te plais… me repousse pas… » supplia Eli. Elle ne voulait pas entendre ça. Elle plongea son regard dans le sien. La banquette arrière… ok… elle hocha la tête avec lenteur. Elle glissa une mèche de ses cheveux derrières son oreille et passa à l’arrière sans ressortir de la voiture. Elle retira ses chaussures, ainsi que son jean. Puis son regard accrocha celui d’Ian qui venait d’ouvrir la portière. Elle retira son t-shirt trempé, sa poitrine se soulevant avec une certaine rapidité. « -tu vas te sentir plus vivant que mort… » souffla la jeune femme alors qu’il venait de prendre positon au-dessus d’elle. Ça sonnait un peu comme une promesse. Elle l’embrassa en retour, cherchant sa langue, moulant son corps au sien. Il lui tira un sourire avec son commentaire, avant qu’elle ne réponde dans un souffle, baissant les yeux rapidement sur la virilité tendue d’Ian. « -ouais… je confirme… » elle en avait eu un avant-gout. Eli retint son souffle alors qu’il entrait en elle, agrippant ses épaules musclées. « -ouh… » souffla la jeune femme avant de se mordre les lèvres. Sa voix était pleine de désir… un seul petit mot laissant comprendre que le sentir ainsi entrer en elle ne laissait pas de marbre. Elle ne le quitta pas des yeux jusqu’à ce qu’il soit entièrement en elle. « -oh putain… » elle se mordit les lèvres. C’était tellement bon…

Elle soupira à chaque va et viens, fermant les yeux pour savourer toutes les sensations qu’il lui faisait ressentir. Ça faisait une éternité qu’elle n’avait pas été désiré et pénétré ainsi. Elle laissa glisser ses mains jusqu’aux fesses d’Ian, se mordant encore les lèvres alors qu’il embrassait son cou. « -c’est bon… » souffla-t-elle comme s’il était possible d’en douter. Un regard pour lui lorsqu’il recula, un hochement de tête, un léger sourire en coin. Eli obéit sans rien dire. Pour une fois. D’une main, elle le guida en elle, et à nouveau elle soupira de bien-être. Puis les soupires laissèrent place aux gémissements, puis aux cris. « -continue… » supplia-t-elle alors qu’elle s’agrippait au siège. Elle eut envie de lui dire de la baiser plus fort, mais elle se retint, se mordant les lèvres. « -je vais jouir… » murmura la belle brune alors qu’il accélérait. Cela lui arracha un cri alors que son corps se contractait et qu’elle renversait la tête en arrière, sa peau se couvrant de délicieux frissons.

Le souffle court, la peau moite, elle ouvrit avec lenteur les yeux. Les fenêtres de la voiture étaient pleines de buées. Et maintenant… Elle posa sa tête contre celle d’Ian, l’espace de quelques secondes. Elle le laissa prendre place sur la banquette, avant d’en faire de même, ses jambes sur les siennes, la tête coller au dossier. Un regard. Un sourire. Un haussement de sourcils. Que dire… elle n’avait pas envie de dire qu’ils devaient rentrer. Et pourtant… il le fallait. Encore quelques minutes. Juste le temps de redescendre.