J'ai 24 ans et je vis à Londres, Angleterre. Dans la vie, je suis une petite peste au visage d'ange et je m'en sors bien. Sinon, grâce à ma malchance, je suis fiancée à un imbécile et je le vis plutôt mal. - Elle est l'unique enfant de ses parents, tous deux marquis et marquise - Elle excelle dans les matières académiques et artistiques - Promise depuis son plus jeune âge à Benedict, ils se vouent tous deux une haine viscérale - Elle a toujours refusé l'idée d'épouser Benedict avant son départ au front - Néanmoins, après un événement traumatisant, elle est malheureusement tombée enceinte et son mariage avec Benedict est désormais l'unique moyen de lui éviter l'humiliation
Elizabeth le regarda sans un mot, car elle avait compris que Benedict ne souhaitait pas lui révéler qui était derrière ces coups bas. En vérité, il n'avait pas besoin de parler, elle avait deviné et un frisson d'horreur la traversa. Elle releva des yeux désolés vers lui et ses doigts se perdirent dans ses mèches brunes qu'elle caressa en l'entendant dire qu'il avait connu pire. "Tu n'as pas à tout me pardonner sous prétexte d'avoir connu des jours plus sombres, Benedict. Je te présente mes excuses, tu ne méritais pas ça."
Elle prit son visage entre ses mains et ses pouces tracèrent de doux cercles sur ses joues tandis qu'elle plongeait son regard dans le sien. "Tout comme tu ne méritais pas ces cicatrices qui ornent ton dos." Elle tremblait d'une rage froide et son regard hautain et distant était adressé à Howard Berrygreen qu'elle pouvait presque voir rouer de coups ses fils. Elle voulut dire à Benedict que son père n'avait plus aucune emprise sur lui, mais elle savait que cela était faux. Ce n'était pas aussi simple. Howard Berrygreen demeurait une personne influente dans la haute société, bien que de plus en plus de jeunes nobles lui préfèrent la compagnie de son fils.
"J'ai dépensé mon argent pour lui uniquement dans le but de lui faire passer un message, rien de plus." Elizabeth hocha la tête en accord avec Benedict. Howard Berrygreen ne méritait rien d'autre que d'être pendu au bout d'une corde pour ses méfaits.
Elle haussa un sourcil intrigué en l'entendant lui proposer d'apprendre à jouer de la lyre. "De la lyre ?" répéta-t-elle avant de lui sourire tendrement. "Je préférerais t'accompagner au chant, si tu n'y vois pas d'inconvénient. Tu auras tout le loisir d'apprendre à jouer de la lyre à nos enfants."
Il l'embrassa sur le front et elle rougit en secouant la tête. "Tu peux me voler des baisers, Benedict. En revanche, oui, j'apprécie que tu me demandes la permission pour... plus de contact..." marmonna-t-elle, les joues rouges pivoines. Elle détourna le regard, gênée.
Oui, elle voulait danser avec lui, qu'ils jouent ensemble de la musique toute l'après-midi. Elle regarda la jambe blessée de son aimé et son regard se voila. Il était bien trop tôt pour espérer virevolter entre ses bras.
Et puis, elle s'était ouverte à lui, elle lui avait dit qu'elle l'aimait éperdument.
Elle haussa un sourcil en l'écoutant soudainement dénoncer son père pour ses mesquineries, surprise de sa première réponse à ses sentiments. "J'avais deviné, Benedict. Ton silence de tout à l'heure n'a laissé que peu de place au doute." Elle caressa sa joue d'un geste tendre. "Il ne peut plus rien faire contre notre union." Elizabeth se trompait lourdement, mais ça, elle n'en savait encore rien.
Elle grimaça. "Je suis navrée, Benedict." Elle se blottit contre lui, incapable de le regarder en face. "Je t'ai détesté à la seconde où je t'ai vu. J'ai eu peur, en vérité." confia-t-elle. "Je n'avais que 5 ans et on ne me parlait déjà plus que de mariage arrangé et d'héritier. Quand tu as été désigné comme étant mon fiancé, tout cela a semblé soudainement bien plus réel. J'étais terrifiée. Je t'ai rejeté en bloc, avant même de te connaitre, je suis désolée."
Elle enfonça ses doigts dans sa chemise, tremblante. Oui, ce n'était pas de Benedict Berrygreen dont elle aurait dû se méfier, mais bel et bien du marquis de Middletown. "Benedict..." Elle tremblait en proie à de terribles souvenirs qui menaçaient de refaire surface.
Il ne l'aimait pas, Elizabeth le savait. Mais il avait de l'affection pour elle et cela lui suffisait. Elle avait bien conscience qu'on ne pouvait pas effacer des années aussi compliquées par de simples baisers. Pourtant, elle en était convaincue, elle était amoureuse de Benedict. Peut-être l'avait-elle toujours été, au fond, mais s'y était refusé. Elle avait eu peur et s'était vengée sur lui et Benedict l'avait protégé de Howard en lui renvoyant sa haine. "Il ne m'arrivera plus jamais rien, Benedict, pas avec toi à mes côtés." Comment ça, plus jamais rien ? Elle ne s'était rendu compte que trop tard de son lapsus.
Elle ne lui laissa pas le temps de réagir et lui vola un baiser afin qu'il ne lui pose aucune question. Ses bras se resserrent contre elle et elle apaise ses tremblements avec des douces caresses. "Même pour me protéger. Même si tu viens me chercher..." le coupa-t-elle. "Je t'en prie, ne me rejette pas, Benedict." Elle pleurait contre ses lèvres et son souffle était court. "Non. Ta vie compte tout autant, Benedict. Tu dois vivre. Pour Ethan. Pour Douglas. Pour Rose." Elle le serra contre elle, tétanisée à l'idée de le perdre. "Pour moi." Elle pleura en hochant la tête face à ses mots qui la bouleversaient. Elle n'avait pas peur de l'aimer, mais elle avait une peur bleue de le perdre.
Elle ne le laisserait pas mourir. Jamais.
-
Benedict et Elizabeth s'étaient endormis ensemble chaque soir, tendrement entrelacés, riant et échangeant de tendres baisers, apaisant les cauchemars de l'autre par sa simple présence, jusqu'au jour où le bal qu'ils donnaient en l'honneur de leurs fiançailles arriva.
Douglas et Ethan se préparaient de conserve sous l'œil intrigué de Mary qui n'avait de cesse d'observer le cadet avec des étoiles dans les yeux. Tout le manoir était en effervescence, les préparatifs s'étaient terminés sans embûche et Elizabeth faisait les cent pas dans sa chambre, tournant comme un lion en cage. Elle ne se sentait pas bien.
Elle frappa à la porte de Benedict et entra quand il l'y autorisa. "Benedict ? Monsieur Lockwood ?" appela-t-elle doucement. "Avez-vous terminé ?" Ils étaient tout deux tombés d'accord : pas de tutoiement en public. Logan Lockwood, penché au-dessus de la jambe qui handicapait son ami, examinait ce dernier d'un œil on-ne-peut-plus sérieux. Benedict avait assidûment suivi sa rééducation, mais le bal de ce soir pourrait lui demander de fournir un peu trop d'efforts inconsidérés. "Qu'en pensez-vous, monsieur Lockwood ? A-t-il votre accord pour utiliser sa canne aussi longtemps que le bal durera ?" Elle adressa un regard contrarié à Benedict. "Êtes-vous certain de ne pas vouloir utiliser votre fauteuil, Benedict ? Cela me semble tout de même plus raisonnable. S'il vous arrivait malheur..." Elle était follement inquiète à l'idée qu'il se blesse, cela l'angoissait terriblement.
Mary toqua à la porte, mais n'entra pas. "Monseigneur, mademoiselle ! Vos invités commencent à affluer. Messires Ethan et Douglas s'occupent de les accueillir en attendant votre arrivée. Dois-je vous annoncer ?"
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Clionestra
Dim 9 Juin - 12:04
Benedict Berrygreen
J'ai 29 ans et je vis à Londres. Dans la vie, je suis l'héritier du duché et je m'en sors bien (si on considère que le fait que mon père soit encore en vie pour un bien). Sinon, grâce à ma malchance, je suis fiancé à une sale gamine que je ne supporte pas et je le vis plutôt mal. → Sérieux, pragmatique, toujours en quête de la perfection pour sa famille. → Il a été envoyé servir son pays par son père qui voulait lui mettre du "plomb dans la cervelle" quand Benedict à fait en sorte de protéger l'argent destiné à ses frères et sœur. → Il a eu la jambe blessé et ne peux plus marcher pour le moment. → On pense qu'il sera peut-être impuissant mais non. → S'occupe de sa famille comme un père plus que comme un frère → Il aime la musique et la danse bien qu'il n'est le temps de profiter d'aucune de ses deux passions → Il joue du piano
Il ne voulait pas de ses excuses, mais les accepta. Dans la nuit, il ne pensa qu’à leur discussion et à ce qu’il aurait du rétorquer. Mais il n’avait rien dit. Il avait fini par la prendre dans ses bras, la posant contre son torse, contre son cœur, et il n’avait pas voulu dire plus. Alors que Logan le torturait, il ne pensait qu’à ça et laissa passer moitié moins de jurons qu’à l’accoutumé. Que pouvait-il dire sur ses cicatrices ? « Les miennes ne sont rien ». Non, il ne pouvait pas dire cela d’Ethan. Son frère voulait son jardin secret et Benedict ne comptait pas le divulguer à la jeune femme, bien que cela puisse lui permettre de comprendre qu’elle ne pourrait jamais lui faire de mal. Son père avait déjà tout fait. Il lâcha un nouveau juron.
- Logan, je jure de faire de ta vie un enfer ! - Mais oui, mais oui, répondit le médecin alors qu’il malaxait le muscle avec une force et une précision désarmante.
Il allait le tuer. Il jura encore alors que de grosses gouttes tomber le long de son dos pour rejoindre le drap. Il allait devoir prendre un bain ensuite et aurait les cheveux mouillés, mais il préférait risquer la pneumonie que de ne pas être debout pour ses propres fiançailles ! Cherchant à survivre à la douleur, il se mit à réfléchir aux autres paroles qu’il aurait pu dire, au lieu du mutisme dont il avait fait preuve, ce jour là, dans ce lit. Il y pense tous les soirs en l’enlaçant, tous les jours en travaillant. Ils n’étaient pas revenu sur ce sujet précis mais il aurait du, non ? Sa lâcheté n’avait-elle pas une limite ? Il aurait dû lui dire que l’idée de voler des baisers, qu’elle ne lui offre pas mais les prenne sans le demander, le dérange et le dégoute de lui-même. Quand bien même le jour des noces il devra lui prendre sa virginité, il comptait bien le faire dans les règles de l’art et la manière.
Il ne lui avait pas dit qu’il acceptait ses excuses, mais aussi avait-il précisé avant qu’elle n’avait rien à se reprocher, non ? Donc, cela devait revenir au même. La jeune femme n’avait pas à demandé pardon et lui n’avait rien à excuser. Il rejeta son corps en arrière avec un Logan qui fit une moue.
- Tu es sûr de vouloir rester debout toute la soirée ? - Si tu me poses à nouveau la question, je t’étrangle. - Ta future femme sait-elle ta proportion à la violence ?
Logan sourit. Il n’y avait pas plus doux que Benedict. Il disait souvent qu’il allait frapper, ou taper, ou faire payer les personnes mais il ne le faisait jamais. Logan avait bien plus peur du regard d’Ethan, qui pourrait le tuer s’il pensait que ça allait dans son sens, que de Benedict qui l’avait menacé au moins une centaine de fois depuis le début de la semaine. L’homme ne lui ferait aucun mal, et s’il le blessait par inadvertance, il s’en voudra terriblement.
Benedict étouffa une insulte à la mère de Dieu et à ses anges miséricordieux, en disant qu’ils pouvaient tous allé se faire foutre. Il se sentait mal. Autant pour la douleur que pour la douleur qu’il avait ressentie en sa future femme, et dont il était incapable de comprendre le trouble. Il avait peur pour elle. Il avait peur de ce que son père pourrait faire. Il continuerait d’avoir peur tant que cet homme respirait. Sa vie ne comptait pas. Il briserait le cœur de la jeune femme pour la garder en vie. Il briserait le monde pour sauver les personnes qu’il aime, et tant pis s’il doit tomber en enfer pour cela. Il savait que s’il venait à mourir, sa famille s’en relèverait, et Ethan serait un bon duc. Meilleur que lui peut-être… parce qu’Ethan n’était pas aussi soumis à son père que ce que lui l’avait-été toute sa vie. Ethan avait pris les coups. Benedict avait serré les dents et acceptait d’être sa marionnette jusqu’à un jour où les liens ont craqués.
- Je vais buter ce salopard, fulmina-t-il alors que Logan compris le message.
Il finit et le laissa se préparer, assis sur son lit pour économiser ses forces. Logan observait son ami, il ne pouvait pas l’aider plus que ça. Quand sa future femme arriva, il lui fit un tendre sourire après une dernière vérification.
- Lady Radcliffe, vous pouvez m’appeler Logan.
Il n’était pas dérangé de se faire appeler par son prénom par tout le monde. Au contraire. Il préférait que ses patients soient familiers avec lui, de façon à être à l’aise de dire leur problème. Il n’avait pas besoin de mensonge quand on faisait un travail comme ça. Il fallait la vérité brute, sans la moindre équivoque ! Il laisse Benedict se rafraichir et s’approche de la jeune femme.
- Je lui donne mon accord, mais à la condition, dit-il plus fort pour que Benedict derrière le paravent qui fit un bruit animal, qu'il ne bouge pas trop. Il doit ménager ses déplacements et ne surtout pas arpenter la salle de bal comme un lion en cage. - Je ne bougerais pas plus que nécessaire et je refuse de rester assis pendant un moment solennel comme celui-là.
Il refusait de montrer de la faiblesse à son père et le manque de respect à sa future femme. Il serait debout, et s’il doit se reposer il ferait en sorte que personne ne le remarque ! C’était ça ou rien ! Il fit un geste pour que Logan et sa dame sorte et finisse de se préparer. Ethan s’engouffra à leur suite. Logan, qui avait commencé à froncer les sourcils en captant quelque chose, se mit à réfléchir à vive allure. Il connaissait son ami, il connaissait sa valeur et ses méthodes… il connaissait les principes de Benedict… Et il avait assez souvent vue la jeune femme dans la semaine pour voir une différence dans la couleur de sa peau, subtile mais présente et dans sa posture. Il lui propose son bras pour rejoindre le coin du couloir, de là où il pouvait entendre Benedict menaçait son frère de le répudier s’il lui demandait encore s’il était sûr… une réaction bien plus vive qu’avec la jeune femme. Logan continua de la regarder.
- Vous devriez lui dire, si quelqu’un doit pouvoir comprendre et accepter l’inacceptable, c’est cette famille, souffla-t-il avant de faire une révérence quand Benedict arriva et prit la main de la jeune femme.
Autant pour avoir la jeune femme à ses côtés qu’un soutien silencieux pour descendre les escaliers. Benedict le savait, ce soir, il allait demander grâce au seigneur de lui ouvrir les portes du paradis tant il allait souffrir, mais il serait debout. Il allait montrer la force qu’il possédait en lui. Il ignora totalement que le regard inquiet de son ami médecin n’était pas à cause de sa jambe mais d’un petit être qui grossissait dans le ventre d’Elizabeth.
- Elizabeth, souffla Benedict presque arrivé en bas, tu es la plus jolie femme des environs.
Il ne pouvait l'embrasser ni la tutoyer à voix haute mais il voulait lui faire le compliment et partit pour accueillir tout le monde. Pendant le bal, il resta sur le côté, avec une foule d'hommes venus pour lui assurer son amitié. Son père passa aussi et la scène touchante entre les deux firent fondre le coeur des femmes aux alentours. Il en avait marre de tenir debout pour parler avec chacun. Tristan débarqua comme une tornade, souriant avant de se pencher vers la jeune femme qui allait être la femme de Benedict. Il se dit enchanté de la connaître, jusqu'à ce qu'une voix s'élève derrière lui et le fasse se raidir.
- Tristan, mon cher, n'oublie pas ta place. Je dois être présenter à la jeune femme avant toi, c'est l'usage.
Tristan, comme Benedict, avait envie de dire que seul Tristan comptait mais personne ne le dit, et Tristan laissa la place à son frère, le marquis de Middletown.
J'ai 24 ans et je vis à Londres, Angleterre. Dans la vie, je suis une petite peste au visage d'ange et je m'en sors bien. Sinon, grâce à ma malchance, je suis fiancée à un imbécile et je le vis plutôt mal. - Elle est l'unique enfant de ses parents, tous deux marquis et marquise - Elle excelle dans les matières académiques et artistiques - Promise depuis son plus jeune âge à Benedict, ils se vouent tous deux une haine viscérale - Elle a toujours refusé l'idée d'épouser Benedict avant son départ au front - Néanmoins, après un événement traumatisant, elle est malheureusement tombée enceinte et son mariage avec Benedict est désormais l'unique moyen de lui éviter l'humiliation
Le cœur d'Elizabeth papillonna à la vue du sourire de Benedict. Elle le gratifia d'un sourire identique avant de faire un pas pour le rejoindre, non sans s'incliner devant Logan Lockwood au préalable. "Je ne peux me permettre de telles familiarités avec vous, monsieur Lockwood. Voyez cela comme une forme de respect de ma part, je vous en prie." Elle l'écouta avec un sourire, qui se mue en inquiétude quand Benedict poussa un râle de douleur. "Je veillerais à ce qu'il reste sagement en place, je vous le garanti." entonna-t-elle d'une voix aussi forte que Logan Lockwood avant d'éclater de rire en percevant le soupir quelque peu agacé de Benedict.
Le médecin et la future épouse furent tous deux gentiment mis à la porte et Elizabeth eut un sourire doux envers Ethan qui entra au moment où ils sortaient. Elle le remercia silencieusement d'être un cadet si attentif.
La jeune femme se saisit du bras que lui offrait Logan Lockwood avant de le suivre en silence vers la salle de réception. Elle le sentait tendu et se demandait si la condition de Benedict y était pour quelque chose. Ils s'arrêtèrent non loin et elle s'apprêta à lui demander s'il y avait un problème quand il lui coupa l'herbe sous le pied.
Son corps se raidit et tous ses muscles se crispèrent. Son ventre la fit souffrir, elle allait vomir. Elle lui adressa un regard stupéfait mêlé à un effroi palpable. Les jolies couleurs de son visage s'étaient évanouies. Aussitôt, elle retira sa main de son bras avec une telle hâte qu'on aurait pu croire qu'elle venait de se brûler la peau. "Je ne vois pas de quoi vous parlez." cracha-t-elle sèchement. Elle tourna un visage blême vers le son de la canne de Benedict, arpentant le sol et sursauta en le voyant. Ses traits se figèrent et son visage se ferma. Elle se protégeait. Tremblante, elle s'inclina devant Logan Lockwood sans lui adresser un mot ou un regard.
Son regard se posa sur Benedict et elle serra sa main si fort qu'elle aurait pu lui broyer les doigts. Elle ne dit rien et l'aida à descendre les escaliers en silence.
Logan Lockwood savait qu'elle était enceinte. Certes, il était médecin, mais cela signifiait également que sa grossesse commençait doucement à se voir, lui rappelant que les jours s'écoulaient dangereusement. Le ton doucereux de Benedict, empli d'affection, lui donna envie de fondre en larmes, tant la culpabilité qu'elle ressentait en cet instant la rongeait de l'intérieur. Une douleur lancinante lui tirailla le bas-ventre et elle dissimula une grimace de douleur derrière un sourire poli. "Tu es le seul homme trouvant grâce à mes yeux, Benedict." Elle ne mentait pas, elle voulait qu'il le comprenne, elle voulait qu'il le sache.
Il n'y avait que lui, il n'y avait toujours eu que lui et il n'y aurait jamais que lui.
Elle pressa une main fébrile dans la sienne pour se rassurer et ils entrèrent dans la salle de réception.
-
Les regards se tournèrent vers le couple tant attendu dès leur arrivée et ils accueillirent les hommages de leurs invités avec gentillesse, mais tout en retenu.
Douglas dansait avec quelques damoiselles et Ethan buvait avec un jeune homme qu'Elizabeth ne connaissait pas. Il posait un regard ardent sur une jeune femme blonde qui semblait dépassée par l'intérêt que les hommes lui portaient. Elle sentit Benedict se tendre à côté d'elle et suivit son regard. Elle grimaça à la vue de Howard Berrygreen qui s'avançait fièrement vers eux, son masque de père exemplaire sur le visage. Elizabeth s'inclina respectueusement avant d'offrir un sourire chaleureux à son futur beau-père. "Monseigneur, votre présence nous honore." Elle écouta patiemment le discours larmoyant d'un père fier de l'homme qu'était devenu son fils et se fit violence pour ne pas hausser les yeux au ciel. Benedict était calme et digne, en parfait gentleman. Son père l'enlaça avant de baiser la main de sa belle-fille et des soupirs envieux de jeunes femmes innocentes emplirent la salle. Un sourire satisfait sur les lèvres face à cette comédie rondement menée, il disparut dans la foule.
Les heures passèrent et Benedict esquissa un sourire en coin sincère à un jeune homme enjoué qui s'avançait vers eux. Elizabeth n'avait jamais vu cet homme, qui semblait être un grand ami de son futur époux. Elle le gratifia d'un sourire poli et ploya ses genoux dans une élégante révérence, la tête baissée en signe de respect. Elle n'eut pas le temps de lui répondre que le plaisir de faire sa connaissance était partagé, ni de relever son visage vers Tristan.
« Tristan, mon cher, n'oublie pas ta place. Je dois être présenté à la jeune femme avant toi, c'est l'usage. »
Un vif tremblement secoua son corps et Elizabeth s'immobilisa. Non. Elle ne releva pas la tête vers son nouvel interlocuteur immédiatement, elle en était incapable. "Ma demoiselle Portman." Elle allait vomir devant tout le monde. Non, elle ne devait pas. Benedict ne devait rien savoir. Personne ne devait rien savoir. Elle pouvait le faire. Elle pouvait faire comme si de rien.
Alors, elle leva un regard froid et hautain vers l'homme de tous ses cauchemars et se figea devant son sourire suffisant. L'enfoiré lorgnait sa poitrine sans la moindre honte.
Elle sentit la cage de verre renfermant toute sa rage se fissurer dangereusement à l'intérieur d'elle-même. "Nous ne nous étions pas vus depuis si longtemps." Il adressa un sourire mauvais à Benedict avant d'ajouter d'un air penseur faussé. "Laissez-moi réfléchir un instant... Oui, je ne crois pas avoir eu le plaisir de vous revoir depuis ma dernière réception. Nous avions passé un moment ensemble..." Elle eut un mouvement de recul et le sourire carnassier du marquis s'élargit davantage. "... absolument divin." acheva-t-il avant de se mordre les lèvres en un souvenir de la marque qu'Elizabeth avait laissée sur lui cette délicieuse nuit. Il esquissa un air faussement désolé vers le futur duc de Berrygreen, et le regarda de haut en bas, inquiet. "Comment se porte votre jambe, monseigneur ?"
Elizabeth fulminait, elle tremblait si fort que n'importe qui était capable de le remarquer. Les yeux du marquis s'éclairèrent. "Je manque à tous mes devoirs. Je vous adresse mes plus sincères félicitations pour vos fiançailles, monseigneur. On ne peut rêver d'une femme plus noble et chaste que Lady Portman. J'en serais presque jaloux." Il eut un sourire narquois, le même qu'il avait eu avant de lui ravir son bien le plus précieux, et Elizabeth ne laissa pas le temps à Benedict de répondre à ses provocations à peine déguisées. "Vous n'êtes pas le bienvenu ici. Partez." cracha-t-elle avant que son cerveau n'ait le temps de la stopper dans ses paroles. Des murmures indignés s'élevèrent dans la salle. "Sortez d'ici immédiatement !" Le marquis fit un pas vers elle et elle recula sans le quitter du regard. "Vous ai-je offensé d'une quelconque façon, milady ?" Elle tremblait. "Seriez-vous..." Son regard s'arrêta un long moment sur le ventre d'Elizabeth et ses lèvres la gratifièrent d'un air narquois. "... souffrante ?"
Il savait. Il savait qu'il l'avait engrossé. Il savait qu'elle portait son enfant. Tout était fini.
La cage en verre se brisa en mille morceaux, et la rage qui embrasa le sang d'Elizabeth fit fondre la jeune femme sur le marquis. Elle allait lui arracher les yeux. Juste avant qu'elle ne l'attrape pour l'étriper, au sens littéral du terme, Ethan l'encercla entre ses bras pour l'arrêter. Elle se débattait, furieuse, et hurlait. "ORDURE ! TOUT EST TA FAUTE ! JE VAIS TE TUER !" Elle ne voyait plus que le marquis et son air satisfait. Elle allait le tuer. Elle allait le tuer et se tuer ensuite. Elle griffait les mains d'Ethan en essayant de se dégager de lui comme une véritable furie. Il adressa un regard entendu à Benedict, ignora les convives sidérés par un tel spectacle et la tira non sans le moindre mal hors de la pièce.
-
Ethan Berrygreen libéra sa future belle-sœur de son emprise dès qu'il parvint à l'isoler dans le petit salon. Il savait que Benedict ne tarderait pas à les rejoindre, il bloqua Elizabeth lorsqu'elle voulut sortir pour y retourner.
La jeune femme le repoussa exactement au même moment, se saisit d'un vase d'une grande valeur qui trônait sur une table et vomit ses tripes à l'intérieur.
Elle pleurait, dévastée et incapable de se calmer tandis qu'elle balançait le vase contre le mur à l'opposé de la pièce.
Tout était fini.
"Je n'ai jamais voulu de lui, non, jamais, je le jure..." Elle tomba à genoux en enlaçant ses frêles épaules. Prostrée telle une enfant qu'on aurait tout juste sévèrement corrigée, elle ne voyait ni Ethan, ni n'entendait Mary sangloter derrière la porte.
Elle répétait cette même phrase encore et encore, tel un mantra.
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Clionestra
Dim 9 Juin - 18:02
Benedict Berrygreen
J'ai 29 ans et je vis à Londres. Dans la vie, je suis l'héritier du duché et je m'en sors bien (si on considère que le fait que mon père soit encore en vie pour un bien). Sinon, grâce à ma malchance, je suis fiancé à une sale gamine que je ne supporte pas et je le vis plutôt mal. → Sérieux, pragmatique, toujours en quête de la perfection pour sa famille. → Il a été envoyé servir son pays par son père qui voulait lui mettre du "plomb dans la cervelle" quand Benedict à fait en sorte de protéger l'argent destiné à ses frères et sœur. → Il a eu la jambe blessé et ne peux plus marcher pour le moment. → On pense qu'il sera peut-être impuissant mais non. → S'occupe de sa famille comme un père plus que comme un frère → Il aime la musique et la danse bien qu'il n'est le temps de profiter d'aucune de ses deux passions → Il joue du piano
Benedict en avait marre. Ce n’était pas tant la raison de ce bal qui le dérange, puisqu’il était, tout compte fait, bien content de se marier prochainement, que la quantité de personne qu’il n’avait pas envie de voir. Déjà, son père. C’était logique et personne dans cette demeure ne voulait le voir. Ensuite, Ethan lui avait parlé de son ami et du duc de Whistledown, présent lui aussi. Si on rajoute à cela le frère de Tristan et plusieurs petits nobles qu’il n’apprécie guère, la situation était désastreuse. Heureusement pour lui, il savait que, pour son mariage, il allait faire une sélection bien heureuse. Son père n’était pas invité. Il ne le savait pas encore. Tristan serait un de ses deux témoins, et Kyle le second. La famille ne pouvant servir de témoin devant Dieu. Il avait aussi voulu demander à Logan, mais ce dernier avec délicatement refuser en disant que pour le moment, il évitait les institutions religieuses.
Ainsi, il avait dû sourire, parler, complimenter et être complimenté par tellement de personne que ça l’avait rendu fou. Il avait fini par se reculer dans un coin de son esprit, seulement retenu par la réalité par les mains de la jeune femme. Il ne l’avait pas lâché, bien que cela était quelque chose d’impressionnant ou de peu commun dans la noblesse, leur contact n’avait outré personne outre mesure. Ils allaient se marier, tout le monde le savait. Et se tenir la main n’était qu’une minuscule avancée. Chaque fois qu’il était pris à part par une personne, il s’éteignait et fendait d’être un homme tout à fait à l’aise. Chaque fois, il revenait vers la jeune femme et faisait une pression sur ses mains. Logan avait raison, il ne faisait que bouger. Sa douleur irradiait à chaque pas et cette douleur ne finissait pas de s’amplifier avec le temps. Logan avait dit à la jeune femme de le considérer comme un ami, puisqu’ami avec Benedict, ce que l’homme avait contrecarré plusieurs fois dans la soirée en le traitant de tortionnaire à ceux qu’il considérait comme ami. Kyle avait été celui qui rigola le plus de sa moue désabusé quand il expliqua la torture. Il expliqua même avoir eu le droit à la même chose, quand il s’était cassé le bras… et que jamais il ne s’était cassé un autre membre après ça ! Tristan aussi, arriva pour en parler, courtois et gentil avant que son horrible frère n’apparaisse. Benedict, qui n’appréciait pas plus le marquis de Middletown qu’un furoncle sur le derrière. Tristan disait souvent que son frère était un monstre à l’image de leur père, mais il ne trouvait pas les preuves tangibles pour le précipité sur le sol. C’était bien ça le problème à chaque fois, les témoins ne voulaient pas parler et les preuves n’étaient pas assez puissantes.
Benedict observa donc le marquis en relevant un sourcil simple et mécontent. L’homme n’avait jamais été son ami. Benedict en voulait d’ailleurs à Tristan d’être ami avec Kyle et Brodie, là où lui n’avait eu que dédain de l’un et ignorance de l’autre… Brodie était le genre à voir tout le monde inférieur à lui, sauf les personnes dans ses petits papiers. Même la reine, il ne la respectait pas, ce qui lui valait une dispute avec Kyle qui, lui, respecté la souveraine comme une parente proche. Bref. Il remarqua la raideur d’Elizabeth sans la comprendre et sourit simplement, de cette manière totalement fausse, quand le marquis lui parla. Il observait l’échange silencieux entre sa femme et lui, et avait envie de la cacher de son corps. Il ne le fit pas simplement parce qu’elle ne semblait pas réellement en état de comprendre son geste. Il fit un mouvement de la jambe.
- Comme vous le voyez, je suis debout. Ma jambe sera bientôt qu’un lointain souvenir.
Il allait continuer son travail d’hôte parfait. Il avait eu son père pour lui apprendre à ne pas répondre aux provocations. On disait souvent de lui, surtout son père, qu’il était une chiffe-molle qui ne répondait pas et pouvait se faire écraser. Non. Lui, il savait. S’il laissait les coups pleuvoir, ce n’était que pour endormir la vigilance et portait un coup plus traître et puissant plus tard. Il allait lui répondre, donc, dans cette optique d’hypocrisie et de faux semblant qu’il était ravi de se marier enfin avant qu’Elizabeth ne le coupe… et ne lui fasse écarquiller les yeux. Il l’observe alors réellement, les poings serrés, les veines qui ressortent sous le coup d’une colère nouvelle et inattendue. Il ne l’avait jamais vu en colère, et si le monde n’était pas inopportun, il aurait pensé à la comparé à Freya, la première des valkyries. Parfaite et puissante et dangereuse. Et pourtant, elle n’avait pas encore explosé. Il tourna la tête vers Tristan qui d’un coup de menton se mit à faire reculer les quelques commères… bien que toujours dans la salle, les paroles seront moins audibles.
Se fut Ethan qui, reconnaissant les signes d’une colère incontrôlable, malheureusement vue sur son père et sur Brodie –bien que l’un soit moins dangereux que l’autre pour son existence-, l’attrapa au vol. Il la prit et la tient alors qu’il reculait déjà dans les ombres. Benedict lui fit un autre signe pour lui dire de partir avec elle. Il sentait la jeune Elizabeth en train de le faire saigner à coup de griffe mais il ne dit rien. Il la laissa faire et était heureux que Douglas ne soit pas là pour le voir. Douglas était gentil, mais dès que du sang rentré en ligne de compte, son esprit se faisait au plus simple. Elle qui le blesse, lui, et ça suffit pour que Douglas lui en veuille terriblement. Une fois Ethan sorti, Benedict observa le marquis et Tristan. Ce dernier était si rouge de colère qu’il remercia Brodie d’être arrivé pour le tenir d’une main ferme sur l’épaule.
- Marquis, comme l’a dit ma femme, dehors. - Pardon ? N’avez-vous pas com… - J’ai dis dehors, continua-t-il avec un simple sourire, ou je demande à mon ami de vous mettre dehors de ses mains.
Brodie n’était pas connu pour être gentil. Plus grand que tous les autres, il était imposant par son impressionnante stature et son habit qui dénote dans la société. Il avait un air d’écossais revanchard alors même qu’une partie de son sang était britannique. Le marquis finit par tourner les talons en annonça qu’il n’avait jamais été aussi humilié de sa vie et qu’il se vengerait. Benedict tourna les yeux vers Brodie.
- Evite qu’il ne revienne, s’il parle à quelqu’un menace le. - Oui, mon général. - Kyle, attend Douglas et raconte lui la vérité mais empêche-le de venir. - Ok, fit-il avec un petit regard inquiet vers le couloir… Il espère qu’Ethan n’avait pas oublié qui ils avaient laissé dans une des bibliothèques… - Logan, aide-moi.
Ce dernier vient se mettre à ses côtés pour lui faire traverser le couloir en utilisant la canne. Il jura plusieurs fois en essayant d’aller plus vite que ce que son corps l’accepte. Logan l’y aida avant de voir la jeune Mary devant la porte. Logan arrêta Benedict.
- J’aimerais que tu te souviennes de ce qu’un homme peut faire à une femme. - Ta gueule, j’ai compris.
Et il avait compris, réellement. Il n’avait pas besoin de la morale de Logan. Il comprenait maintenant chaque moment avec la jeune femme, sa manière de lui dire de dire que personne ne lui fera plus de mal, qu’elle ne voulait pas être rejeter, qu’elle était venu à lui dans l’espoir de faire le mariage plus rapidement possible. Oui, maintenant. Il se comprenait tout. Et cela le mettait en rage, mais surtout le rendait terriblement triste. Dans la pièce dans laquelle ils rentrèrent, l’odeur de vomi se fit sentir et Benedict remarqua directement le vase éclaté dans sa marre de déglutit. Il fit un signe à Ethan. La jeune femme ne bougerait pas d’ici. Ethan compris le message et se poussa de la porte pour aller ouvrir la fenêtre en grand. En moins de temps qu’il en faut pour le dire, il avait nettoyé avec l’aide de Logan pour disparaître tous les deux. La discussion n’était plus de leur ressors.
Benedict, dont la douleur cuisante à la jambe rendait faible, finit par s’approcher de la jeune femme en boule. Il ne savait pas quoi faire, ni dire. Si au départ, l’envie de la réprimander s’était fait sentir, et lui rappeler qu’il fallait parfois accepter les baisemains, ou les câlins, des personnes que l’on déteste, cette envie disparu. Les sous entendu du marquis étaient claires. Logan n’avait pas semblé démentir. Ainsi, elle était venu le voir pour avancer le mariage, non pas parce qu’elle l’aimait, mais pour éviter de se retrouver enceinte avant de l’avoir pu. L’avait-elle seulement aimé ? Cela réglé la question la plus importante, qu’il se posait depuis son retour ici : pourquoi ? Parce qu’elle voulait l’utiliser. Et elle ne l’aimait pas. Cette idée fit naître une douleur cuisante dans son cœur, qui arriva à éclipser celle de sa jambe. Il la rejoint et profita de la faiblesse de son membre pour s’étaler sur le sol à ses côtés, les jambes devant lui. Il serait bien incapable de se relever. Il pensa à Kyle, la laissa pleurer et répéter sa phrase. Kyle qui élevait ses deux frères comme s’il était de son sang et qui serait prêt à adopter, à avoir les enfants d’un autre, qui ne voyait pas pourquoi l’amour serait une histoire d’ADN. Sur ça, il avait raison. Pourquoi ? Il aimait Kyle, Brodie, Logan et Tristan comme ses frères alors même qu’aucun n’avait de l’ADN en commun. Il savait qu’il en était de même pour Ethan, et pour les quatre autres. Les six étaient le cercle des gentlemen.. Chacun voyait les autres comme sa famille. Celle qu’ils ont choisi. Malgré les mensonges de la jeune femme, pouvait-il la choisir ?
- Je vais te toucher, mon papillon. Ne me rejette pas.
Doucement, il prit la tête de la jeune femme et l’obligea à se coucher sur sa jambe qui n’était pas abimé. Avec lenteur, il se mit à enlever les épingles de ses cheveux pour y passer les doigts (mais il prévient avant) et se mit à caresser sa chevelure. Il prit doucement ses mèches et les caressa. Il tira dessus pour les remettre le long de son corps.
- Respire, doucement. Je suis là. Tu n’as rien fait de mal. Elizabeth, même si tu ne m’aime pas, je t’aiderais. Alors ne me rejette pas.
Oui, il lui renvoyait ses mots, pour qu’elle écoute doucement et accepte son aide et son calme. Il continua de caresser ses cheveux et ne toucha que ses cheveux, sans toucher son corps. Il savait que personne ne viendrait les voir. Pas ce soir.
J'ai 24 ans et je vis à Londres, Angleterre. Dans la vie, je suis une petite peste au visage d'ange et je m'en sors bien. Sinon, grâce à ma malchance, je suis fiancée à un imbécile et je le vis plutôt mal. - Elle est l'unique enfant de ses parents, tous deux marquis et marquise - Elle excelle dans les matières académiques et artistiques - Promise depuis son plus jeune âge à Benedict, ils se vouent tous deux une haine viscérale - Elle a toujours refusé l'idée d'épouser Benedict avant son départ au front - Néanmoins, après un événement traumatisant, elle est malheureusement tombée enceinte et son mariage avec Benedict est désormais l'unique moyen de lui éviter l'humiliation
Elizabeth respirait péniblement, le front collé au sol, et son ventre la faisait souffrir atrocement. Elle tremblait comme une feuille, et son corps était en nage. Elle ressentait de violentes contractions dans l'abdomen et geignait sous la douleur tant elle était intense.
Oui, elle faisait la plus grosse crise panique de sa vie.
Le marquis de Middletown l'avait humilié à deux reprises. Chez lui, il y a quelques mois, contre un canapé miteux, et ce soir, aux yeux de tous, dans la salle de réception des Berrygreen. N'importe qui avec des oreilles et un cerveau aurait compris les sous-entendus perfides du marquis. Les plus naïfs y auraient vu un amant esseulé et jaloux, tandis que les plus savants y auraient décelé un rappel simple : le mal est partout et en chacun d'entre nous.
C'était fini. Des rumeurs abominables allaient se répandre telle une trainée de poudre et Elizabeth avait été l'étincelle de sa propre déchéance sociale. Elle aurait tué le marquis si Ethan ne l'avait pas arrêté, elle le savait, et lui aussi, sinon Ethan ne l'aurait pas restreinte dans ses mouvements. Elle aurait taillé le marquis en pièces, aurait jeté ses restes aux chiens et aurait fait broyer ses os pour qu'il n'en reste plus rien. Elle tremblait de peur, de rage, d'humiliation, mais aussi de tristesse.
Benedict l'avait regardé avec des yeux voilés. Il semblait choqué, mais aussi blessé, car lui aussi avait compris les sous-entendus du marquis. Elle porta une main à ses lèvres pour s'empêcher de vomir et Ethan fit un pas vers elle avant de se raviser en la voyant lever une main fébrile. "Non, je vous en prie, je n'y survivrai pas..." Elle le suppliait de ne pas approcher en pleurant et s'excusant, le pauvre avait les mains en sang. Elle colla son front contre le marbre du sol et inspira profondément, les épaules secoués de sanglots incessants. "Je ne voulais pas vous faire de mal... J'ai failli à tous mes devoirs..." Benedict la tuerait-elle pour avoir osé lever la main sur son frère cadet ? Il le pourrait et le devrait. Elizabeth avait été tellement obnubilée par ses intentions meurtrières qu'elle avait meurtri Ethan jusque dans sa chair pour qu'il la libère de ses bras. Elle le regrettait horriblement. "Je vous demande pardon, Ethan..." Il ne répondit pas.
La porte s'ouvrit sur Benedict et Logan Lockwood qui entrèrent promptement avant de fermer la porte derrière eux. L'atmosphère était lourde, pesante et une odeur désagréable traînait dans la pièce.
Elizabeth n'osa pas relever son visage vers Benedict bien qu'elle ait entendu le bruit de sa canne. Quelqu'un ouvrit une fenêtre et on pouvait entendre la noblesse répandre son venin.
Pauvre Benedict.
Il part au front pour notre beau pays, mais en revient meurtri et cocu.
Je ne l'ai jamais senti, de toute façon, cette Elizabeth. Son air hautain n'était qu'une façade, un leurre pour mettre les hommes dans son lit.
Elle écarterait les jambes pour n'importe qui, même pour toi.
Pour moi ? Je devrais tenter ma chance en attendant de me trouver une femme respectable, alors ! Je dois bien avouer que sa poitrine attise bien des convoitises.
Je ne la prendrai certainement pas comme on prend une femme respectable, tu peux me croire ! Je la ferai crier sous moi jusqu'à ce qu'elle me supplie d'arrêter.
J'ai bien entendu, Elizabeth Portman attend un bâtard ? Qui est le père ?
Benedict Berrygreen est de nouveau célibataire ? Vous croyez que j'ai mes chances avec lui ?
Avez-vous entendu les dernières nouvelles, Katherine ?
Je ne prête que peu d'intérêt aux commérages. Veuillez m'excuser, ma nièce m'attend.
Logan ferma la fenêtre d'un geste tellement rageur que la vitre se fissura en tremblant. Elizabeth n'avait pas bougé, mais elle avait tout entendu. "Je n'ai jamais rien voulu de tout cela, Benedict, je le jure devant Dieu." avait-elle murmuré pour elle plus que pour lui. Voilà ce qu'elle récoltait pour avoir été aussi naïve et impulsive. Elle ne pourrait pas survivre face à une humiliation pareille.
Ethan fut le premier à sortir, suivi de Logan, et ils se retrouvèrent seuls. Le corps d'Elizabeth tremblait toujours et sa respiration était saccadée. Au loin, Mary empêchait un Douglas paniqué de s'immiscer dans une conversation qui ne le regardait absolument pas, défendant le peu d'honneur qui restait à sa maîtresse.
Benedict brisa le silence qui régnait dans la pièce et Elizabeth geint de douleur en entendant la douceur fragile dans sa voix. Non, il ne pouvait pas lui faire ça. Il ne devait pas lui faire ça. Elle n'avait rien d'un papillon. Elle n'était plus rien. Elle ne réagit presque pas lorsqu'il se laissa douloureusement tomber sur le sol, à ses côtés, mais le bruit de sa chute la fit sursauter. Elle ne pouvait pas le rejeter. Elle n'avait pas besoin de le rejeter puisqu'il allait le faire. Il en avait tous les droits.
Benedict releva lentement le visage d'Elizabeth et la guida afin qu'elle pose sa tête sur sa cuisse encore valide. Elle cilla, affolée, comme un animal qui savait la fin proche. Mais la fin ne vint jamais. Il défit sa coiffure avec une tendresse infinie, sans un mot ou presque : l'assurance de son consentement. Elle ne lui répondit ni oui, ni non, mais ne le repoussa pas malgré tout.
Il ne devait plus la toucher, elle allait le salir avec toute la merde qu'on lui jetait au visage.
Les doigts de Benedict retirèrent chaque épingle de sa chevelure avant d'effleurer ensuite ses mèches et de les caresser. Le corps d'Elizabeth se raidit, mais elle ne bougea pas. Elle tenta de respirer doucement, comme il le lui indiquait, mais elle tiqua en l'entendant lui dire qu'elle n'avait rien fait de mal, mais aussi qu'elle ne l'aimait pas.
Leurs regards se croisent enfin et elle semble blessée qu'il puisse penser une chose pareille, bien qu'elle le comprenne. "Comment peux-tu dire que je n'ai rien fait de mal ? Je suis déshonorée ! Je t'ai trahi, j'ai blessé Ethan et je t'ai déshonoré aussi !" Elle pleurait et ses larmes coulaient le long de son menton pour finir leur course jusqu'à échouer sur le pantalon de costard de Benedict. "Je t'aime, Benedict, là est bien le problème ! Je t'aime tellement, je t'aime si fort que j'agonise chaque jour devant toi en silence ! Chaque fois que tu m'embrasses, chaque fois que tu m'enlaces, mon corps me rappelle que le marquis m'est passé dessus avant toi ! Que je ne suis plus chaste et que je t'ai trahi !" cria-t-elle entre deux sanglots. Elle posa la main sur son ventre en un signe sans équivoque. Il était légèrement rond. "Ce n'est pas moi qui dois rejeter quelqu'un, mais toi ! Tu dois sauver ta réputation tant qu'il en est encore temps, ouvre les yeux, bon sang !"
Il devait la renier. Il devait la rejeter. Pour lui, mais aussi pour Ethan, Douglas et Rose. Ils ne devaient pas payer pour ses crimes, elle en mourrait. Il devait la détester et vouloir la répudier.
Elle se releva d'un bond et le regarda avec hargne et dédain. Le masque habituel avec lequel elle l'avait accueilli pendant des années. Elle essuya ses larmes d'une main rageuse. Elle devait briser ce lien qu'il y avait entre eux avant qu'il ne souffre de conséquences irréparables. "Tu as raison." asséna-t-elle. "Je ne t'ai jamais aimé, je l'avoue." Elle ria et son sourire était aussi mauvais que la peste. "Comment pourrais-je aimer un homme infirme qui n'a pas suffisamment de courage pour tenir tête à son père ?" Elle se détestait de lui dire ça. "Je ne suis venue ici que dans un seul but : sauver mon honneur en t'épousant au plus vite. Tu m'étais utile, rien de plus. Cela a toujours été mon objectif." Elle recula. "Je t'ai séduit uniquement pour te mettre dans mon lit, afin que personne ne sache que je porte un bâtard." Elle le toisa. "Chaque baiser que je t'ai donné, chaque caresse, chaque embrassade..." Sa voix se brisa et elle voulut détourner le regard pour ne pas pleurer, mais elle ne le pouvait pas. "Tout ça n'était que pur mensonge." Elle prit un ton impérieux avec lui et lui asséna le coup de grâce. "Je veux que tu annules nos fiançailles. Je n'ai plus besoin de toi." Le nom de Benedict Berrygreen ne serait pas traîné dans la boue à cause d'Elizabeth Portman, la jeune femme s'y refusait.
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Clionestra
Dim 9 Juin - 23:21
Benedict Berrygreen
J'ai 29 ans et je vis à Londres. Dans la vie, je suis l'héritier du duché et je m'en sors bien (si on considère que le fait que mon père soit encore en vie pour un bien). Sinon, grâce à ma malchance, je suis fiancé à une sale gamine que je ne supporte pas et je le vis plutôt mal. → Sérieux, pragmatique, toujours en quête de la perfection pour sa famille. → Il a été envoyé servir son pays par son père qui voulait lui mettre du "plomb dans la cervelle" quand Benedict à fait en sorte de protéger l'argent destiné à ses frères et sœur. → Il a eu la jambe blessé et ne peux plus marcher pour le moment. → On pense qu'il sera peut-être impuissant mais non. → S'occupe de sa famille comme un père plus que comme un frère → Il aime la musique et la danse bien qu'il n'est le temps de profiter d'aucune de ses deux passions → Il joue du piano
Pendant qu’Ethan, Douglas et le reste du cercle étaient en train de s’occuper de la rumeur, prenant à parti encore plus de personne que pour le cas de Stefan, Benedict était immobile au maximum. Seule sa main continuait de caresser avec douceur la jeune femme, ses doigts fins passant à travers les mèches dans une lenteur soutenue. Il déliait les mèches sans jamais lui faire mal, s’arrêtant sur les nœuds sans parler plus que nécessaire. La jeune femme ne voulait pas de ses paroles tout de suite, ce qu’elle avait entendu suffisait pour lui mettre un coup au cœur, et il le savait. Alors, il attendait patiemment. Il finit par lui répondre tout doucement.
- Je sais que tu ne voulais pas ça, et il caressa ses cheveux avec délicatesse.
Il sait qu’elle ne voulait pas faire d’esclandre. La jeune femme était le genre de personne à ne pas vouloir crier ou faire du mal. Elle était le genre à vouloir le bien pour les autres, alors il lui insuffle cette certitude entre ses doigts. Il l’aide à se détendre, bien qu’il doute que ça soit suffisant. Il faudrait faire plus. Et il lui dit, qu’il n’allait pas la rejeter, même si son amour pour lui était surévalué. Il resterait avec elle. Il était ce genre d’homme. Il l’observe quand elle se relève, garde son regard focalisé sur ses yeux toujours si expressifs.
- Tu n’as rien fait de mal. Tu ne m’as pas trahi. Et Ethan t’a déjà pardonné. La colère que tu as ressentie, il la ressent tous les jours, chaque fois qu’il se réveille.
La colère qu’il avait ressentie, dans son cœur, faisait aussi qu’il voulait mourir à chaque nouveau lever de soleil. Benedict le savait et faisait son maximum pour changer cela. Il essayait. Douglas aussi, même s’il ne savait pas la profondeur du mal de son frère. Comment le pourrait-il ? Cette souffrance était si profonde qu’elle en rendait son monde sans couleur. Personne ne savait, en dehors de Benedict et Douglas, que leur frère ne pouvait pas voir les couleurs. Aucune. Son monde était fait de noir et de blanc et les teintes de gris entre. Il laisse crier et essaie de l’approcher pour rester à ses côtés mais elle se défile. La jeune femme semblait vouloir être considéré comme la méchante de l’histoire, ce qui n’arrivera pas.
Puis, alors qu’il allait expliquer qu’il ne comptait pas la rejeter, qu’ils allaient continuer comme si rien n’avait été fait… elle se releva. Elle mit une distance entre eux qu’il ne pouvait combler sans une souffrance affreuse dans ses jambes. Il avait l’impression qu’il y avait le feu dans ses membres. Et le départ de la jeune femme ne faisait qu’augmenter la souffrance. Si la jeune femme n’était pas avec lui, il sentait tous les malheurs s’abattre sur lui.
Surtout avec les paroles qui s’enchainèrent. Il l’observe. Il soutient son regard. Il entend chaque mot, mais ne cille pas. Il l’écoute, il la regarde prendre tout sur ses épaules. Il la regarde lui tenir tête. Il la regarde vouloir… vouloir le repousser une fois encore. Et, comme à l’époque de son enfance, il se recule, pose ses deux mains derrière son corps, et fait un sourire narquois.
- Non.
Il continue à se tendre, poussant ses bras jusqu’à arriver à se coucher sur le dos dans un grognement sonore de douleur. Il porta son regard sur le plafond, occupé à détaillé les poutres. Il ne la regarde pas mais tend une main pour lui ouvrir les bras, au cas où elle accepte de venir. Il ne pouvait pas faire plus, de toute manière. Il lui serait impossible de se lever.
- L’amour n’a jamais été en ligne de compte dans notre mariage. Je le déplore que vous ne m’aimiez pas. Mais je n’annulerais pas notre mariage. Vous allez devoir supporter le mariage d’un homme infirme qui n’a pas suffisamment de courage pour tenir tête à son père, répéta-t-il ses mots simplement en tenant son regard en l’air, bien qu’il puisse voir la forme lointain de la jeune femme à ses côtés.
Il déplaça son corps à peine et fit un autre mouvement qui lui fait un mal fou. Il serre ses dents avant de chercher les mots pour que la jeune femme l’accepte comme il le faut. Elle ne l’aimait pas ? Ou l’aimait-elle ? Est-ce que tous les baisers, les caresses, les nuits ensemble étaient réellement qu’un mensonge ? Il se le demande réellement. Et une idée saugrenue lui traversa l’esprit. Une idée un tout petit peu manipulatrice mais qui pouvait être simple à faire. D’un coup, il se mit à contracter les muscles de sa jambe ce qui fit naître une décharge affreuse dans son corps, il hurla de douleur en se redressant d’un coup, utilisant des abdos pour tenir alors qu’il sentait le feu. Et alors qu’il faisait en sorte de se faire du mal, il porta son attention sur la jeune femme, dans ce masque de cire qu’elle avait mis sur son visage, il vit passer l’inquiétude qu’il avait vue pendant cette semaine, et le désarroi de ne rien pouvoir faire pour faire passer la douleur. Il ne lui dirait jamais qu’il avait lui-même bandé les muscles pour souffrir plus. Et un sourire éclatant apparu sur son visage.
- Venez avec moi sur le sol, mon papillon. Vous avez toujours été une femme pure. Je l’ai dis, votre pureté ne se résume pas à votre virginité. Et nous devons discuter, réellement. Pas avec ce masque que vous essayez de porter.
Il fit un sourire vers elle, se releva qu’à peine avant d’abdiquer, il restera sur le sol. Comme il faisait avec Douglas pour voir les étoiles et reproduire les points sur une feuille. Des heures durant pour pouvoir incrustés leur position sous ses rétines. Il l’attend.
- Raconte-moi tout, reprit-il avec un tutoiement qu’il avait pendant leur moment intime, viens dans mes bras et libère ta parole. Je te l’aie promis, je ne te rejetterais pas, alors n’essaie pas de m’y forcer.
J'ai 24 ans et je vis à Londres, Angleterre. Dans la vie, je suis une petite peste au visage d'ange et je m'en sors bien. Sinon, grâce à ma malchance, je suis fiancée à un imbécile et je le vis plutôt mal. - Elle est l'unique enfant de ses parents, tous deux marquis et marquise - Elle excelle dans les matières académiques et artistiques - Promise depuis son plus jeune âge à Benedict, ils se vouent tous deux une haine viscérale - Elle a toujours refusé l'idée d'épouser Benedict avant son départ au front - Néanmoins, après un événement traumatisant, elle est malheureusement tombée enceinte et son mariage avec Benedict est désormais l'unique moyen de lui éviter l'humiliation
Je sais que tu ne voulais pas ça.
Son masque de granit s'effrite et Elizabeth cille, confuse.
Tu n'as rien fait de mal. Tu ne m'as pas trahi.
Ses poumons se remplissent d'air et sa respiration se bloque tandis qu'elle se renfrogne brusquement, refusant l'idée même qu'elle n'était qu'une malheureuse victime des griffes d'un monstre. Ses mèches blondes tombent en cascade devant ses yeux alors qu'elle secoue la tête. Son corps tremble de tous ses membres et elle porte une main à ses lèvres pour étouffer un sanglot. "Non, Benedict, de grâce… Ne sois pas gentil avec moi."
Ethan lui revient en mémoire et son cœur saigne à l'idée qu'elle ait osé lui écorcher la peau avec ses ongles dans un accès de rage. Elle n'avait jamais aimé la violence, mais elle y avait déjà eu recours lorsque ses émotions la dépassaient. Enfant, avec Benedict. Adulte, avec le marquis… mais Ethan s'était interposé. Sa fureur avait été telle qu'elle ne voyait plus que le sourire narquois du marquis de Middletown. Elle avait occulté les invités, Tristan Middletown, Benedict, le duc de Berrygreen… Ils avaient tous disparu. Il n'y avait plus eu que lui et ses allusions écœurantes. Il savait pour le bébé désormais et il n'allait pas en rester là, Elizabeth le savait. Elle faillit vomir une nouvelle fois à cette idée et réprima un haut-le-cœur.
Elle observe son aimé d'un regard qui se veut froid et hautain, mais ce sourire en coin fait fondre la glace dans laquelle elle avait enveloppé son cœur. Il se couche avec difficulté dans un grognement sonore et Elizabeth se fait violence pour ne pas accourir à ses côtés pour l'assister. Non, elle ne pouvait pas. Elle était sale, immonde, impure… Benedict l'avait bien compris, n'est-ce pas ? Il ne pouvait pas continuer à être aussi gentil avec elle… Il n'était même pas amoureux d'elle, pourquoi la vouloir malgré tout ? Par héroïsme ? Non, elle s'y refusait. Elle n'avait pas besoin qu'on l'aide. Elle ne voulait pas qu'on l'aide.
Les bras de Benedict se tendent vers le plafond et il les écarte en une douce invitation. Le cœur d'Elizabeth se serre douloureusement et elle détourne le regard en reculant d'un pas. "Non." Benedict lui arracha le cœur de la poitrine en lui répétant que l'amour n'avait jamais été une ligne directrice dans leur mariage et elle le foudroya du regard. Comment pouvait-il lui dire une chose pareille après leurs nuits de tendresse ? Après qu'elle lui ait confessé ses sentiments ? Croyait-il vraiment qu'elle s'était jouée de lui pour parvenir à ses fins ? "Vous déplorez que je ne vous aime pas, monsieur ?" Elle tremblait de cette même rage froide qui sommeillait en elle depuis des mois. "Et pourtant, vous ne m'aimez pas vous-même ! Mieux encore, vous ne m'avez jamais aimé comme un homme aime une femme. Comment le pourriez-vous ?" cracha-t-elle. "Annulez ce maudit mariage !" s'égosilla-t-elle, furieuse. "Qu'avez-vous à y gagner désormais ?! Une femme déshonorée ! Un bâtard ! Avez-vous seulement conscience des préjudices que vous allez subir à cause de moi ? Pensez-vous un instant à ce que votre père cherchera à vous faire après cela ?!"
Elizabeth plongea son visage entre ses mains et s'effondra. Sa vie, pour laquelle elle s'était tant battue, volait en éclat de toutes parts. Elle ne pouvait plus le supporter.
"Je veux le voir mort, Benedict !" sanglote-t-elle en tombant à genoux. "Je veux qu'il crève comme un chien, je veux qu'il agonise dans un coin, je souhaite qu'il souffre comme j'ai souffert de ses mains…" Tout son corps tremble d'une rage froide et elle enlace ses frêles épaules pour tenter de s'apaiser, le front collé contre les dalles en marbre qui habillent le sol du petit salon. "Je serais prête à offrir mon âme au diable en personne-"
Un hurlement déchirant coupe la jeune femme dans sa tirade et Elizabeth sursaute face à ce bruit assourdissant. Elle bat des cils à de multiples reprises, la tête relevée à la hâte en comprenant que ce cri appartenait à Benedict. Elle le regarde d'un air effrayé et profondément inquiet et il lui adresse un sourire triomphant qui la bouleverse.
Mon papillon.
Elle n'avait rien d'un papillon, si ? Ou alors, elle s'était brûlée les ailes. Non, le marquis de Middletown les lui avaient arrachés et le reste de son corps meurtri dépérissait à petit feu depuis. Oui, il l'avait dépossédé de ses ailes et elle mourrait un peu plus chaque jour. Même Benedict ne pouvait rien y faire.
Elle cille face à la délicatesse avec laquelle il lui parla. Ses mots s'imprègnent en elle par tous les pores de sa peau, mais elle ne les accepte pas. Son corps tout entier la démange tant elle souhaite rejeter cet élan de bienveillance si commun à l'homme qui se tenait devant elle.
Viens dans mes bras et libère ta parole.
Elle recule, apeurée et semble hésiter. Après tout, rien ne l'empêchait de prendre ses jambes à son cou en cet instant. Benedict ne pourrait jamais la rattraper et elle était prête à parier que ni Douglas, ni Ethan ne lui courraient après ce soir… Alors, elle détourna son regard de lui et se dirigea vers la porte. Une main posée sur la poignée, elle s'arrête, tremblante, et lui adresse un regard hésitant par-dessus son épaule. Pouvait-elle vraiment lui raconter ? Allait-il écouter jusqu'à la fin ? Comment le pourrait-il ?
Elle lâcha la poignée de la porte avant de retourner à ses côtés en silence. Ces quelques pas furent une véritable torture pour Elizabeth, elle avait la sensation d'être envoyée à la potence. Benedict était le juge de sa sentence, mais aussi son bourreau, en un sens, car il voulait entendre de sa bouche les faits qui s'étaient déroulés cette horrible nuit.
Elle inspira et expira longuement avec de s'asseoir à côté de lui en silence tout en faisant attention à ne pas froisser sa robe plus que de raison. Elizabeth le regarda un instant avant de s'allonger. Elle lui prit la main comme pour se rassurer avant de se blottir dans ses bras doucement. "Pourras-tu seulement le supporter ?" murmura-t-elle en tremblant.
Était-il prêt à tout entendre ? Benedict n'objecta pas et Elizabeth caressa le torse du jeune homme pour se calmer alors qu'elle se replongeait dans les souvenirs de cette effroyable soirée.
Elizabeth pleurait à chaudes larmes contre le torse de Benedict. Le pauvre homme était trempé de larmes. La jeune femme, elle, tremblait et hoquetait tant elle avait du mal à calmer sa respiration erratique. Ses doigts étaient enfoncés dans la chemise de Benedict, elle l'empoignait et rien ne la ferait le lâcher ou elle en mourrait.
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Clionestra
Sam 15 Juin - 0:11
Benedict Berrygreen
J'ai 29 ans et je vis à Londres. Dans la vie, je suis l'héritier du duché et je m'en sors bien (si on considère que le fait que mon père soit encore en vie pour un bien). Sinon, grâce à ma malchance, je suis fiancé à une sale gamine que je ne supporte pas et je le vis plutôt mal. → Sérieux, pragmatique, toujours en quête de la perfection pour sa famille. → Il a été envoyé servir son pays par son père qui voulait lui mettre du "plomb dans la cervelle" quand Benedict à fait en sorte de protéger l'argent destiné à ses frères et sœur. → Il a eu la jambe blessé et ne peux plus marcher pour le moment. → On pense qu'il sera peut-être impuissant mais non. → S'occupe de sa famille comme un père plus que comme un frère → Il aime la musique et la danse bien qu'il n'est le temps de profiter d'aucune de ses deux passions → Il joue du piano
Ne pas être gentil. Pour tout avouer, Benedict Berrygreen, futur duc, n’avait jamais pensé à la bonté dans ses qualités. Il était calculateur, prudent, terriblement même, attentif et, disons ce qui est, manipulateur quand il le doit. Après tout, il avait manipulé pour réussir racheter les maisons du duc, son père, sans que celui-ci ne sache que c’était lui. Ainsi, il savait les qualités qui le caractériser, mais gentil ? il n’aurait jamais pensé l’entendre. Sa sœur Rose ne lui parlait plus depuis qu’il l’a envoyé en pension, -tout le monde sait que c’est lui qui en a eu l’idée-. Ethan parlait trop peu. Douglas essayait de voir tout le monde gentil pour palier à la haine qu’il voyait au fond des yeux de leur père… Alors, gentil n’était pas un compliment dont il avait l’habitude. Il n’avait aucunement l’habitude d’être gentil. Il était simplement honnête et juste. Il n’y avait pas de bonté, de charité, ou de compensation dans ses réflexions. En réalité, un être gentil n’était pas celui qui préparer l’assassinat de son paternel avec son petit frère depuis des années. Et maintenant, il avait conscience qu’il allait devoir tuer un autre homme. Et cette froide idée ne le dérange pas. Il ne voyait pas son père comme un homme, mais comme une maladie a éradiqué. L’homme qui avait blessé la jeune femme, le marquis de Middletown, allait finir de la même manière. Tristan leur en avait déjà parlé. Il disait ne pas avoir de preuve parce que personne n’acceptait de parler, jamais. Il avait pourtant essayé. Mais s’il avait trouvé des victimes, elles avaient disparus, ou dans la mort ou dans la nuit, et n’avait rien pu faire. Comment battre un monstre à la loyale quand le démon lui chuchote les cachettes pour s’en sortir ? Il fallait alors être plus rusé, plus malin, plus manipulateur et calculateur, ce qu’était donc Benedict. Malheureusement, il tenait ça de son géniteur. Il resta allongé, la laissant partir alors que son cœur battait la chamade. Il avait trop mal pour l’attraper, mais il l’attraperait. Même s’il ne devait plus pouvoir marcher ensuite. Il l’attraperait et ne la lâcherait pas. C’était aussi pour ça, pour lui laisser le temps de déverser sa haine et sa rage, qu’il n’avait répondu à rien de ses accusations.
Et il eut raison de s’obliger la patience. La jeune femme revient dans ses bras, doucement, délicatement, comme un papillon qui a peur de briser le fin pétale sur lequel il compte poser ses pattes. Elle n’a pas réalisé que, malgré son état et sa vulnérabilité passagère, il était plus une montagne qu’une fleur. Son père pouvait le rouer de coup, l’envoyer à la guerre, menacer sa famille, il avait toujours un coup ou trois d’avance. Il savait pouvoir avancer. Il savait pouvoir faire sa place et devenir une chaîne au lieu de rester le plateau solitaire. Mais il savait aussi que si la montagne pousse, c’était à l’aide des plaques terrestres qui en pousser la terre. Sa famille le poussait à devenir meilleur. Alors, il l’enlaça (en la prévenant avant pour la tenir prés de lui).
Au fur et à mesure qu’elle racontait, son cœur se mit à battre plus vite. Son sang pulsait dans son membre pour essayer dans expulser la colère qu’il savait ne pas pouvoir déferler. Il enrageait des mots qu’elle disait, mais comme il avait trop peur qu’elle ne prenne sa pour elle, il ne disait rien. Il restait silencieux. La main sur son épaule, il faisait des petits ronds contre l’épiderme le plus calmement possible. Il voulait l’apaiser autant que l’apaiser lui, alors qu’il sentait son corps vibrait. Il tremblait de rage et il pouvait maintenant comprendre pourquoi on donnait au sentiment « de rage », la même image que la maladie. Il avait vue un lapin avec la rage, émoussant ses lèvres de bave. Si la jeune femme n’était pas dans ses bras, il irait lui-même arracher le cœur, et les couilles, de cet homme. Il tremblait contre elle et avec une douceur infinie, il se tourna vers elle pour poser son front contre le sien. Il la sentait dans un état proche du sien. La rage les tenait tous les deux, mais elle avait en plus le désespoir, la peur, la haine et la perte d’un bout de son âme. Il laissa le temps de se calmer. Depuis longtemps, la maison était devenue silencieux. Douglas avait soigné Ethan, en le saoulant avec son ange, et tout le monde était rentré chez soi, dans son lit. Il n’y avait que deux, toujours couché sur le sol. Il avait laissé longtemps pour que leurs deux cœurs acceptent de reprendre un rythme normal et finisse par laisser une respiration moins saccadée. Mais tout le long de ce long moment de silence, il ne l’avait pas lâché, continuant de faire des ronds de réconfort. Il était, enfin, apte à lui répondre sans proférer des menaces et des jurons. Son front toujours contre celui de la jeune femme. Son cœur s’était calmé, son âme était apaisée. Il avait le temps pour détruire le Marquis de Middletown, membre par membre, pour le moment il avait plus important. La vengeance ne devait pas se faire au détriment de la victime.
- Je vais te caresser les cheveux.
Il laissa sa peau et arriva directement contre son crâne pour y enfouir ses doigts doucement. Il avait un peu mal au bras, mais il s’en fichait. Toutes les douleurs physiques n’étaient plus que lointaine maintenant qu’il avait Elizabeth dans les bras. Il ne savait même pas par où commencer. Il s’humecta les lèvres en essayant de trouver les bons mots. Mais que dire. « Je suis désolé » ? C’était sa faute d’être parti en guerre, oui, mais il n’y aurait peut-être rien pu. Et c’était au-delà du désolé qu’il était. Il était frigorifié à l’idée de ce qu’elle avait pu subir, et continuait à subir toutes les nuits dans ses cauchemars. Il était terrifié de ce qu’elle avait pu voir dans ses pensées les plus sombres. Il respira un grand coup.
- Mon papillon, reprit-il. Ne donnes pas ton âme au diable, donnes-là moi.
Il continue de lui caresser les cheveux. Il ne savait pas du tout si ses paroles allaient l’atteindre… mais après tout, elle comptait le laisser, il y a bien deux heures de ça, quand elle avait mit une main sur la poignée pour partir, alors… Alors, il pouvait se faire confiance. Il ne pouvait pas lui dire qu’il comptait tuer le marquis pour elle, ça ferait d’elle une complice, mais il pouvait lui faire comprendre implicitement.
- Je vais te toucher.
De la main qu’elle enlaçait, il délia les doigts et avec lenteur, il posa la main sur le ventre de la jeune femme. Il caressa en essayant de sentir quelque chose. Il ne sait même pas quand un bébé est censé pouvoir donner des coups.
- Ce que j’ai à y gagner, c’est la femme la plus forte de Londres, capable de surmonter la pire des épreuves et d’en chercher une solution. Je vais y gagner aussi une âme innocente à protéger. Je sais de source vérifié que le mal n’est pas un trait héréditaire.
Tristan n’était pas aussi fou que son frère sur le sexe, et encore moins sur les jeunes femmes…puisque selon Tristan son frère ne jetait son dévolu que sur les femmes jeunes, et de plus en plus en jeune, jusqu’à l’indécence parfois. Ethan, lui-même, Douglas et Rose n’étaient pas fou de manipulation. Stefan Hartol, qu’il venait à peine de rencontrer, n’était pas aussi fou que son père. Non. Il n’annulerait pas ce mariage, et il était certain de pouvoir passer au-dessus.
- J’ai promis de te protéger, mon papillon, mon adorable et incroyable papillon dont les couleurs m’ont toujours attiré, que j’ai toujours suivi des yeux. Je voulais t’attraper mais je savais que toucher tes ailes pourraient te tuer.
Les papillons avaient des ailes fragiles. Le moindre contact avec la poudre sur ses dernières pouvaient les déséquilibrer et les tuer. Il avait toujours vue cette femme comme ça. Intouchable. S’il l’approchait, son père serait qu’il tenait à elle et elle serait dans sa ligne de mire. Pire, il aurait pu la manipuler et tout cela serait devenu une situation problématique. Il savait que son père risquerait de lui faire payer… mais tant pis. Il fallait que cette famille avance d’un grand pas, et cela était en débarrassant du monde de son père… Il comptait le faire avant les dix-huit ans de Douglas.
- Elizabeth, tu es la seule femme que je n’ai jamais regardée. Comment pourrais-je savoir ce qu’est aimé alors que je ressens pour toi quelque chose de si indéchiffrable que ça me perturbe et m’effraie ? Mais, ma future duchesse, rien au monde ne me fera croire que tu n’es plus pure. Et ta première fois, tu peux encore me l’offrir. Toutes les premières fois, offre-les-moi, j’en prendrais soin et je te ferais oublier les sensations que ce monstre t’a fait subir. Et je te donne les miennes avec plaisir. Je les dépose à tes pieds.
Sa première fois lui appartient. Ce n’est pas un hymen déchiré ou non qui fait une première fois, c’est l’intention. La première fois que la jeune femme fera l’amour, ça sera avec lui. Son premier baiser était aussi avec lui. Et lui avait plein de première fois à partager avec lui. Leur premier enfant serait leur premier enfant, personne ne pourra leur enlever ça.
- La mariage, c’est dans les peines et la maladie aussi, fit-il en faisant un nouveau mouvement de la main sur son ventre, et je sais que j’aurais des obstacles à abattre, mais si la guerre ne m’a pas tué, ce n’est pas un scandale, une rumeur et un peu de combat contre la société qui vont me déranger.
Il ne pouvait pas laisser courir la rumeur (qui était la réalité) que la jeune femme soit enceinte d’un autre que lui… Pour Rose. La société avait toujours du mal à comprendre que « perdre sa virginité avant le mariage » n’était pas une maladie contagieuse. Surtout que dans ce cas là, comme il venait de lui dire, pour lui, elle était toujours vierge. Il faisait confiance à ses frères pour ça. Il finit par lui caresser le visage avant d’arrêter son geste.
- Je vais essuyer vos larmes, expliqua-t-il après avoir arrêté son geste pour reprendre en passant le doigt sur ses joues, sur ses paupières, sur ses lèvres et en essuyer les larmes. Si nous allions dans le lit pour continuer notre discussion. Je pense que le sol commence à s’incruster dans nos dos.
Elle ne pouvait plus le repousser maintenant… n’est-ce pas ? Elle n’allait pas reprendre sa fausse haine du début pour le faire croire que tout était manipulé. Même s’il n’était toujours pas sûr qu’elle n’était pas venu que pour ça, sans amour, il s’en fiche, parce qu’en réalité, lui, il l’aimait du plus profond de son cœur. L’idée d’avoir un bâtard devrait le déranger… mais non. Parce que quand il avait sa main sur son ventre, il savait que ce petit être n’était pas l’enfant de n’importe qui… il était l’enfant d’Elizabeth, et si elle veut qu’il soit le père, alors il le sera. Il n’aurait certainement pas eu cette réaction si la relation avait été consentie, mais il savait ce qu’un homme plus fort pouvait obliger à faire au plus faible. Comme la fois où son père l’avait obligé à fouetter Ethan. Benedict ne s’en était jamais remis, bien qu’Ethan l’avait remercié parce qu’il frappait « comme un bébé » et qu’il n’avait donc à peine senti la douleur, selon lui.
J'ai 24 ans et je vis à Londres, Angleterre. Dans la vie, je suis une petite peste au visage d'ange et je m'en sors bien. Sinon, grâce à ma malchance, je suis fiancée à un imbécile et je le vis plutôt mal. - Elle est l'unique enfant de ses parents, tous deux marquis et marquise - Elle excelle dans les matières académiques et artistiques - Promise depuis son plus jeune âge à Benedict, ils se vouent tous deux une haine viscérale - Elle a toujours refusé l'idée d'épouser Benedict avant son départ au front - Néanmoins, après un événement traumatisant, elle est malheureusement tombée enceinte et son mariage avec Benedict est désormais l'unique moyen de lui éviter l'humiliation
/!\ DISCLAIMER :Les pensées d'Elizabeth Portman concernant l'avortement du foetus né de son viol font parti de son personnage et ne reflètent en rien les véritables pensées de l'auteur. Continuez de vous battre pour vos droits, mesdames.
Si Benedict n'avait pas été avec elle, Elizabeth se serait perdue dans la réminiscence de ses souvenirs douloureux. Elle revoyait cet horrible loup lacérant ses chairs pour s'en repaitre continuellement contre ce canapé miteux. Alors, elle remercia les Dieux que Benedict ne lui ait pas proposé ses bras allongés dans un divan, car elle aurait certainement vomi encore une fois.
Le contact du front du jeune homme contre le sien apaisa ses tourments et elle ferma les yeux pour savourer cette proximité. Les mèches brunes de Benedict caressaient sa peau et la chatouillaient. Son souffle chaud, bien qu'un peu agité suite à son effroyable récit, lui réchauffait la peau, mais aussi le cœur. Benedict possédait un véritable don pour apaiser Elizabeth. Il faisait fondre la glace qui protégeait son cœur avec une facilité déconcertante et cela la désarmait. Elle aurait dû partir pour ne jamais revenir dans ses bras, mais ses sentiments pour lui avaient été plus forts que sa raison. Elle avait besoin de lui, désespérément besoin de cet homme incroyable qu'était Benedict Berrygreen. D'ailleurs, elle se trouvait inhumaine et fort cruelle de lui imposer son histoire — et ce, bien que Benedict ait été celui-là même qui lui en a formulé la requête.
Il ne l'avait pas interrompu une seule fois. Il s'était tu, mais les tremblements de son corps trahissaient l'évolution de sa rage à mesure qu'Elizabeth continuait son effroyable récit. Elle pleurait en silence contre ses cils et sa prise autour du tissu de sa chemise froissée ne s'était jamais relaxée. Benedict effleura son épaule de la pulpe de ses doigts, comme pour la ramener à lui, vers une réalité tangente. Elle n'était plus dans le canapé miteux du marquis, elle était avec lui, allongée sur le marbre du petit salon des Berrygreen. Elle inspira longuement à cette pensée et ses muscles tendus se décontractèrent un tant soit peu. Son nez caressa la joue du jeune homme afin de fondre un peu plus son visage contre le sien et l'odeur familière de Benedict la fit revenir un peu plus encore à elle. Sa respiration erratique se calma au fil des minutes jusqu'à ce qu'elle se stabilise enfin contre la peau du jeune homme.
Elle hocha fébrilement la tête avant que Benedict ne lui caresse les cheveux. Les doigts frais du jeune homme la transportèrent et elle se blottit un peu plus encore contre lui. Elle avait mal à la tête, mais son bas-ventre ne la faisait plus souffrir. La jeune femme cilla en entendant la voix de son aimé, l'appelant par ce doux surnom qu'il venait de lui trouver. Elle trembla contre lui, confuse. "Te donner mon âme ?" murmura-t-elle, ahurie. "Je ne peux pas, j'en suis incapable." souffla-t-elle tandis qu'elle sanglotait. "Même si j'en meurs d'envie, je refuse d'être aussi égoïste. Tu mérites tellement mieux que moi, Benedict. Je suis indigne de toi. Je crois même ne l'avoir jamais été." avoua-t-elle à demi-mots.
Il posa une main sur l'arrondi de son ventre et elle releva vivement la tête vers lui. Ses yeux trahissaient une peur bleue qu'il la rejette, elle, mais aussi ce petit être qui subissait bien trop de stress avant même de voir le jour. Ses doigts caressèrent le galbe de son bas-ventre et elle l'observa sans un mot. La femme la plus forte de Londres. Non, elle n'avait rien de la femme la plus forte de Londres. Elle ne se sentait pas vraiment femme, à vrai dire. Elle était sale. Juste sale, rien d'autre. Son agression avait effacé jusqu'à son essence même pour ne laisser que pourriture sur son passage. Elle pourrissait de l'intérieur depuis cette terrible nuit, elle pouvait presque sentir ses pores suintaient dans une tentative vaine d'extraire toute cette merde hors de son corps. "Je ne suis rien de tout cela, Benedict…" Cet enfant, en revanche, était bel et bien une âme innocente. Elle s'était battue bec et ongles pour le protéger et elle avait été prête à tous les sacrifices pour lui assurer un avenir confortable.
Mais le marquis avait débarqué au bal sans invitation et elle n'avait pas pu supporter de le voir, encore moins d'entendre ses sous-entendus immondes. Elle avait explosé et avait bien failli le tuer. "Oui, cet enfant n'a rien fait de mal, lui." Pourtant, Elizabeth l'avait haï. Elle avait consulté des charlatans des bas-fonds qu'elle avait gracieusement payés pour acheter leur silence et on lui avait proposé une solution simple : l'avortement clandestin. Un fil de fer chauffé à blanc qu'on lui enfoncerait jusqu'à l'utérus et qu'on assaillirait jusqu'à la disparition de cette âme innocente. Mais Elizabeth avait eu peur. Elle n'avait pas eu le courage nécessaire que bon nombre de femmes avaient et elle s'était enfuie pour vomir dans une ruelle sombre, à l'abri des regards indiscrets. "J'ai voulu m'en débarrasser." lui avoua-t-elle. "Mais j'en ai été incapable." Elle ressentait le lien qui l'unissait à ce bébé, il était là, tangible… Appelons l'instinct maternel, j'imagine ? Oui, elle ne voulait pas le haïr injustement. Elle ne le pouvait pas. Cet enfant à naître n'était en rien responsable de sa venue tragique au monde et Elizabeth avait la chance de posséder un statut enviable et une position confortable dans la société. Elle était apte à le protéger. Benedict Berrygreen aurait été une excellente figure paternelle pour ce bébé - si seulement le marquis n'avait pas rôdé dans l'ombre au bal de leurs fiançailles.
"Benedict..." souffla-t-elle contre son cou. "Il serait cruel de t'imposer cet enfant alors que tu sais d'où il provient réellement." Elle leva son regard bleu perçant vers lui et sa main caressa sa joue avec une tendresse qu'elle n'avait jamais montrée qu'à lui. "As-tu seulement conscience qu'il te considérera comme son père s'il grandit ici à tes côtés ?" Sa main libre rejoignit la sienne, qui reposait toujours sur son bas-ventre. "Il pensera qu'Ethan, Douglas et Rose sont ses oncles et tante, mais eux sauront qu'il n'en est rien. Il arpentera les couloirs à ta recherche en t'appelant 'papa'..."
Benedict ne voyait qu'un magnifique papillon en elle, et cela effrayait Elizabeth. Il semblait se bercer de douces illusions à son sujet. Elle n'était pas digne de lui. "Tu n'as pas à me protéger, Benedict. Nous ne sommes même pas mariés. Tu n'éprouves que de l'affection pour moi, pas de l'amour, ne l'oublie pas..." Elle lui sourit tristement, blessée par le fait qu'il n'était pas aussi éperdument amoureux d'elle qu'elle l'était. Elizabeth Portman avait capitulé face à lui, mais Benedict Berrygreen refusait de rendre les armes. Elle ne pouvait pas lui en vouloir, surtout après son accès de rage de tout à l'heure et la vérité qui avait éclaté.
Son prénom sonna délicieusement à ses oreilles et elle rougit en l'entendant l'appeler aussi doucement. Elle cilla en l'écoutant patiemment et ses paroles la bouleversèrent. "Moi aussi, je n'ai jamais regardé que toi, Benedict." Elle sanglota contre lui, contre cet amour qui lui paraissait à sens unique, quand bien même Benedict se disait confus face à ses propres sentiments. "Personne ne peut aimer une femme aussi sale." asséna-t-elle plus pour elle que pour lui.
Ma future duchesse.
Elle releva timidement un visage trempé de larmes vers lui, confuse qu'il l'appelle ainsi. "De grâce, ne m'appelle pas ainsi…" C'était une véritable torture d'entendre cela de sa bouche. Ce titre duquel elle s'était elle-même privée suite à son hystérie.
Ta première fois, tu peux encore me l'offrir. Toutes tes premières fois, offre-les-moi, j'en prendrais soin et je te ferais oublier les sensations que ce monstre t'a fait subir.
Le pouvait-elle réellement ? Le marquis avait tant ravagé son corps et son esprit qu'elle n'était pas certaine qu'il ne lui reste la moindre première fois à offrir à son aimé. Pourquoi voudrait-il d'elle ? Cela n'avait aucun sens. "Mon amour." chuchota-t-elle en le faisant taire avec un de ses doigts. "Ta bienveillance aura raison de toi, mais sache que je ne te laisserai jamais te sacrifier pour moi." Elle mourrait d'envie, pourtant, qu'il lui fasse oublier le marquis, mais cela était impossible. Son ombre planait au-dessus d'elle et ses crocs refusaient de lâcher prise. "Je t'aime, Benedict. Je suis follement amoureuse de toi, et ce, depuis toujours, peut-être. Même si l'idée de te voir avec une autre femme me tue, je pense sincèrement qu'une nouvelle union ne pourra t'être que bénéfique. Tu mérites une femme qui n'a jamais été profanée et qui t'assurera également une descendance légitime…" Elle posa son front contre le sien une nouvelle fois et sa respiration était saccadée. "De grâce, ne m'offre rien, je ne le mérite pas. La tentation de te voler tes premières fois risque de me faire perdre le peu de raison qu'il me reste."
Il caressa son ventre et elle hoqueta fébrilement contre ses lèvres. "Pitié, tais-toi." siffla-t-elle entre ses dents entre deux soupirs. Benedict Berrygreen semblait en mesure d'extraire toute la pourriture dont l'avait empli le marquis. Mais cela était trop cruel pour ce pauvre homme. Elle le désirait, elle voulait le sentir purifier son corps et son âme, mais elle ne voulait pas être aussi égoïste. "J'aurais besoin de tout contrôler si nous faisions l'amour ensemble, Benedict." Elle trembla contre lui et ses doigts caressèrent les lèvres du jeune homme. "Je serais incapable de te laisser me posséder comme tu le désires. C'est au-dessus de mes forces." Oui, elle contrôlerait tout si elle devait faire l'amour avec lui. La position, le rythme de ses hanches contre les siennes, le moindre de leurs baisers... Elle ne lui laisserait aucun contrôle, ou alors très peu. "Je m'assoirais sur ton bassin et mènerais la danse." chuchota-t-elle contre ses lèvres. "Et même si tu le désires réellement…" Ses doigts descendirent jusqu'à sa jambe meurtrie, qu'elle effleura très légèrement. "Ta jambe, elle, ne le supportera jamais." Elle lui adressa un sourire désolé et il essuya une larme qui roulait le long de sa joue. Elle hocha la tête contre ses lèvres à sa proposition, mais le corrigea. "J'ai vraiment besoin d'un bain avant d'aller au lit."
-
Le manoir était plongé dans la pénombre et étrangement silencieux. Était-il désert ou est-ce que personne n'osait même plus respirer à cause du fiasco qu'avait été le bal ?
Benedict avait eu un mal de chien à se relever et Elizabeth l'avait aidé, les yeux rougis de larmes. Appuyé sur elle, ils avaient traversé les innombrables couloirs à leur rythme, lentement, tandis que Benedict luttait contre ses douleurs lancinantes. Elizabeth était désolée qu'il ait à souffrir ainsi.
Ils arrivèrent dans leur chambre, celle où ils dormaient ensemble depuis une semaine, et Elizabeth aida Benedict à s'asseoir sur leur lit. Elle le regarda et lui embrassa le front. "Dormez, mon aimé. Je vous rejoindrai dès que j'ai terminé." Elle avait grand besoin de se laver. Elle avait transpiré, elle avait aussi vomi et pleuré à en perdre haleine… Oui, elle était tout bonnement immonde, baignant dans une crasse bien plus profonde que la réalité.
Elizabeth cilla en voyant la baignoire qu'elle avait fait fabriquer pour Benedict trôner dans sa salle de bain. Cette dernière était arrivée ce matin-même et Mary avait demandé expressément à ce qu'elle soit installée dans les quartiers de sa maîtresse, un sourire espiègle aux lèvres. Qu'à cela ne tienne, elle ferait changer son emplacement dès demain.
La baignoire était fort spacieuse, équipée d'une porte étanche permettant à Benedict de ne pas lever sa jambe pour l'enjamber au moment de sa toilette. Aussi, de chaque côté, des barres en métal avaient été fixées aux murs afin de lui offrir des appuis limitant les risques de blessure. Logan Lockwood serait certainement ravi de voir cette installation.
Elizabeth se glissa derrière le paravent et enleva ses vêtements non sans difficulté. Elle ne pouvait décemment pas demander à Benedict de l'aider à retirer son corset après tout ça. Elle jeta tout au sol d'une main agacée et fit couler son bain elle-même. Huiles essentielles, mousse... Tout ce qui pourrait la rendre aussi propre qu'un nouveau-né. Elle lança un regard vers la pièce adjacente et secoua la tête en se renfrognant à son idée. Non, ils n'allaient tout de même pas se baigner ensemble !
Lentement, elle plongea son corps endolori dans l'eau fumante et soupira d'aise une fois confortablement installée. Elle immergea sa tête sous l'eau pour mouiller ses cheveux et un silence bienvenu se fit dans son esprit.
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Clionestra
Sam 15 Juin - 18:17
Benedict Berrygreen
J'ai 29 ans et je vis à Londres. Dans la vie, je suis l'héritier du duché et je m'en sors bien (si on considère que le fait que mon père soit encore en vie pour un bien). Sinon, grâce à ma malchance, je suis fiancé à une sale gamine que je ne supporte pas et je le vis plutôt mal. → Sérieux, pragmatique, toujours en quête de la perfection pour sa famille. → Il a été envoyé servir son pays par son père qui voulait lui mettre du "plomb dans la cervelle" quand Benedict à fait en sorte de protéger l'argent destiné à ses frères et sœur. → Il a eu la jambe blessé et ne peux plus marcher pour le moment. → On pense qu'il sera peut-être impuissant mais non. → S'occupe de sa famille comme un père plus que comme un frère → Il aime la musique et la danse bien qu'il n'est le temps de profiter d'aucune de ses deux passions → Il joue du piano
- Tu ne peux pas être égoïste de me donner ce que je rêve que tu m’offres, ma chère.
Toujours sur le sol, bien que le meilleur endroit pour discuter dans la situation il sait qu’il regrettera amèrement ce choix demain, il continuait de la tenir. Elle ne pouvait être égoïste si c’était son rêve le plus cher. Il n’y a rien de plus qu’il désire. La certitude de pouvoir être un soutien pour elle, un pilier dans ce monde. Il voulait son âme comme le démon les volait. Sauf qu’avec lui, son âme serait couverte d’un voile de protection. Elle le savait. Il l’avait dit. Mourir pour une personne qu’il aime était une issue honorable. Il ne regretterait jamais d’avoir échangé sa vie contre celle d’une autre personne. Il pouvait donner sa vie pour elle. Et là, en l’instant… Il n’y avait aucun risque pour qu’ils ne vieillissent pas ensemble. Ce ventre à peine rond sous ses doigts, il imaginait déjà la forme que pouvait avoir l’enfant. Selon les dessins anatomiques de Douglas, ça ressemblait à un amas de terre boueux laissait par les vers, ainsi l’avait-il toujours vue en tout cas… mais, c’était son enfant.
- Je comprends, souffla-t-il sans jugement face à l’idée qu’elle avait eu.
Il pouvait comprendre. Il pouvait comprendre une erreur, comme un viol, qu’un enfant ne soit pas le bon moment. Il comprenait. Sa propre mère y avait pensé quand Douglas était dans son ventre. Un jour, il l’avait entendu pleurer et il était venu alors que son père était parti Dieu sait où. Son ventre était à peine rond mais elle était si faible. Elle avait avoué avoir peur qu’un nouvel enfant n’augmente la colère du duc, surtout si c’était encore une fille. Elle avait peur qu’il ne lui fasse plus de mal encore qu’à Ethan. Ce jour-là, Benedict comprit que sa mère savait tout sur ce qu’il leur faisait subir, sans rien dire. En subissant aussi ? Et sa mère voulait tuer son enfant. Avait-elle essayé ? Il ne sait pas. Il sait juste qu’un jour, un médecin était venu et avait fait une saignée à leur mère pour enlever « le mal nostalgique qui serrait son cœur ». Elle avait essayé de mourir en tuant son bébé en même temps. Cela avait échoué et Douglas était né. Elle, elle était morte. Et Benedict n’avait pas réussi à se sentir outré par l’idée de sa mère, parce qu’il savait, lui aussi, ce qui aurait dû attendre Douglas si leur père avait décidé de devenir bien pire encore. Alors, il comprenait l’idée d’Elizabeth. Il comprenait qu’on fasse disparaître un être qui n’aurait que malheur, parce que le cœur, le temps, l’argent ou tout autre raison différente que la simple envie de faire du mal à une âme innocente. Dieu punissait la femme qui perdait son enfant en le désirant, mais il pardonnait aux hommes qui avaient des enfants et les abandonnaient tout autant, simplement en décidant de ne pas les reconnaître. Il continua de caresser ce ventre.
- Il vient de toi.
Ce bébé n’était pas celui du marquis. Il était celui d’Elizabeth. Et si un jour le marquis voulait en faire un « bâtard », Benedict n’hésitera pas à utiliser Tristan plutôt que lui pour le protéger. Mais ça n’arrivera pas. Parce que le marquis allait disparaître et que Tristan était un homme honorable qui acceptera avec plaisir de n’être que le parrain de cet enfant aux yeux du monde.
- Crois-tu ma famille, mon père excepté bien sûr, assez cruelle pour refuser un neveu ou une nièce pour son sang, quand ils savent que le sang ne fait pas l’homme ? Douglas sera ravi d’avoir un neveu aussi vite, il va pouvoir le chouchouter et soigner le moindre de ses éternuements. Ethan sera incapable de le quitter des yeux, pour être sûr que même la mouche ne le dérange pas. Rose le dessinera sous toutes les coutures, même les plus improbables, pour avoir l’excuse de rester dans la nurserie avec lui. Crois-moi, ils l’aimeront…
Et il ne finit pas la phrase. S’ils pouvaient aimer cet enfant, pourquoi ne pouvait-il pas dire que le sentiment qu’il ressentait pour elle était de l’amour ? Qu’est-ce qui le bloquait encore ? Surtout que maintenant, il savait le pourquoi qui le gêner… Ils aimeront cet enfant, il l'aimera aussi... et ils l'aimeront, elle... et lui certainement aussi. Il finit par se lever avec elle, non sans avoir étouffé dans sa gorge des jurons qui ne devraient jamais avoir été inventé. Il les avait entendus un jour et les retenait. Rien de mieux qu’un juron pour éviter de hurler comme un enfant face à la douleur ressenti. Il avait sourit quand elle avait dit l’aimer et qu’elle désire pour lui une autre femme. Il n’avait aucune envie de se répéter alors qu’il sentait la sueur de la douleur couler le long de sa colonne vertébrale. Il avait simplement noté, dans le recoin pratique de son esprit, qu’elle était diablement tenté, et ses demandes. Elle voulait avoir le contrôle ? Il lui donnait. Petit à petit, elle lui ferait assez confiance pour qu’il prenne la mesure de la danse, mais pour le début, alors il l’accepte. Il rejoigne cette chambre qui était la leur depuis si longtemps. Assis sur le lit, il l’entend partir vers la salle d’eau et il se demande comment jouer cette prochaine manche. Parce que nulle doute que leur relation était un jeu d’échec. Depuis le début, c’était des pions déplacés, manipulé par le Duc Berrygreen, d’abord, puis par le marquis Middletown. L’un contrôlant les pions noirs pendant que l’autre noircissait les blancs de ses mains salles. Il laissa un peu de temps pour trouver les mots à lui clamer, pour la faire céder. Et il trouva. Il se déplaça dans la pièce, totalement habillé pour rejoindre la jeune femme. Elle était immergé dans l’eau, mais elle dû voir son ombre parce qu’elle se releva d’un mouvement rapide et le regarde avec des grands yeux écarquillés. Il ne cru pas déceler de panique dans ses jolies prunelles, et ça le conforta dans son idée. Il fallait qu’elle accepte leur situation. S’il dormait, il avait la désagréable impression que le bain lui ferait croire qu’elle n’était pas assez propre et qu’elle partirait, dans la nuit. Et qu’il ne la retrouverait plus jamais, elle et SON enfant. Son regard changea doucement face au silence et elle ne fit que le toisait, une lueur indéchiffrable dans ses iris. Elle se demandait ce qu’il faisait, alors, il le fit. Avec difficulté, appuyé contre sa canne, il se baissa jusqu’à avoir les deux genoux à terre et à se courber vers elle. Il n’avait pas un seul instant épié le reste de son corps, qu’il savait fort joli sous la mousse et l’eau. Non. Il n’avait regardé que son visage.
- Elizabeth. Tu ne sais rien de ce que je désire, souffla-t-il en essayant de faire passer les pics de douleur… demain, il est mort… Logan va tout simplement le tuer, mais il s’en fou. Il baisse la tête. Explique-moi ce que je dois faire, ou pas, pour te mettre à l’aise, pour te contenter. Je ne suis pas homme à imposer ses désirs. Ne l’ai-je pas prouvé ?
Il releva les yeux vers elle.
- La première fois que tu possèderas un homme, je le désire. Tu seras celle qui me commande et exige. Je ne ferais rien contre ton aval, comme je ne te touche jamais sans le demander avant. De grâce, je te demande plus que ton amour, je te demande ta confiance.
Il souffrait le martyr à nouveau. Mais il ne pouvait pas abandonner, pas quand elle était prête à se briser à croire des choses insensées. Elle se croyait sale, il n’en était rien. Impure, indigne, imparfaite, quand elle n’était rien de tout ça. Il pouvait la toucher sans lui sauter dessus. Même avec une érection… il ne comprenait pas comment les hommes pouvaient « ne pas se contrôler ». Lui, il le pourrait. Parce qu’il sait que le contrôle que la jeune femme veut de lui était important. Il continue à la regarder avant de faire un sourire.
- Ne me rejette pas et laisse moi être ton serviteur.