Le Temps d'un RP
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LE TEMPS D'UN RP

Can't Get You Out of My Head (avec Rein)

Rein
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Rein
Sam 22 Juin - 23:43

Eurydice Hodges
J'ai 28 ans et je vis à Londres, Angleterre. Dans la vie, je suis enseignante en art et je m'en sors moyen. Sinon, grâce à ma malchance, je suis célibataire et je m'y suis habituée.

- Fille unique, son père était un baron pingre et sa mère, une femme volage
- Elle a un don et une passion pour la peinture et le dessin
- Elle est passionnée d'astronomie
- Elle a toujours entretenu une relation très distante avec ses parents
- À 18 ans, elle rassura un jeune garçon terrorisait par la vue du premier saignement menstruelle de sa grande sœur
- Quelques mois plus tard, à un bal, le père du même garçon la défigura et la châtia quand elle lui fit l'affront de refuser ses avances
- Suite à cela, elle perdit l'usage de son œil gauche et sa joue droite garde une brûlure rouge vive depuis
- L'assaillant a grassement payé ses parents pour acheter leur silence face aux séquelles de leur fille
- Ses cheveux sont devenus blanc suite à son traumatisme
- Le père d'Eurydice n'a jamais supporté sa lâcheté et a sombré dans l'alcoolisme avant de se pendre
- Sa mère s'est remariée et a quitté la demeure familiale peu de temps après
- Elle se réveille parfois la nuit à cause de douleurs fantômes
- Elle enseigne l'art à des enfants défavorisés et gagne son pain en dépit de son statut noble
- Elle gère seule les maigres terres de son défunt père
- Aujourd'hui vieille fille répudiée et moquée par la haute société, sa vie se retrouve chamboulée quand Douglas Berrygreen, le jeune garçon désormais tout juste adulte, se présente à elle pour la courtiser.

Can't Get You Out of My Head (avec Rein) - Page 4 Df119d4a51d43b3aceed29d5e56db0ebd5daac7b
Si Eurydice Hodges était le soleil de Douglas Berrygreen, son centre de gravité, alors ce dernier était le héros, mais aussi l'antagoniste de la jeune femme. Oui, Douglas avait sauvé Eurydice Hodges un nombre incalculable de fois depuis qu'il avait surgi entre son démon de père et elle. Que se serait-il passé si Douglas ne s'était pas interposé entre Howard et elle ? L'aurait-il violenté à nouveau, ou pire ? Douglas lui avait peut-être évité un nouveau supplice sans même s'en rendre compte, quoique... Eurydice se souvenait d'à quel point le jeune homme semblait haïr son propre père. Il n'avait eu aucun propos élogieux au sujet de Howard, bien au contraire. La jeune femme n'en savait rien, mais savoir que cet ignoble monstre était mort et enterré l'avait libéré d'une angoisse dont elle n'avait jamais réalisé être prisonnière alors qu'il l'avait marqué au fer rouge avant de la priver de son œil gauche. À sa manière, Douglas avait également été un vil antagoniste, un doux poison s'insinuant dans les veines d'Eurydice. Il l'avait enivré de ses baisers, l'avait fait danser comme un pantin entre ses mains habiles avant de lui déclarer sa flamme encore et encore. Eurydice avait senti le poison se propager dans tout son corps à vitesse grand V au fur et à mesure des lettres du jeune homme. Elles l'avaient par ailleurs sauvé, dans un sens, lui donnant un doux sentiment d'espoir, atténuant grandement sa solitude. Le jeune homme souhaitait la séduire, Eurydice, elle, voyait en lui un ami potentiel.

Mais il avait continué ses assauts romantiques sans plus jamais lui accorder un instant de répit. Elle n'était là que depuis 24 heures, et ils avaient déjà échangé plus de baisers qu'elle n'en avait jamais eu. Au diable, les piètres embrassades intéressées de Mickaël MacAlister. Douglas avait réussi à lui faire oublier ces pauvres expériences en les remplaçant par des moments magiques et hors du temps. Il l'avait sauvé devant Mickaël MacAlister hier, devenant son héros pour la deuxième fois, avant que l'antagoniste de ses nuits ne se glisse dans sa chambre pour lui accorder un baiser que ses lèvres n'avaient pas pu oublier.

Et aujourd'hui, Eurydice observait son héros, accrochée à lui comme si sa vie en dépendait, et son doux sourire fit palpiter son cœur désormais fragilisé par tous ces délicieux assauts. L'ange lui adressa un doux sourire alors qu'il caressait son dos pour la calmer, et le héros laissa sa place à l'antagoniste malicieux réclamant un baiser de réconfort face à une blessure imaginaire. La jeune femme rit devant le regard ahuri de Douglas face au baiser chaste qu'elle lui avait offert sur la joue. Ses prochaines paroles la désarçonnèrent. "Plus que mon héros ?" répéta-t-elle, visiblement embarrassée, alors que le ton de sa voix montait doucement dans les aigües suite à sa déclaration. Mais peu de choses arrêtaient Douglas Berrygreen, Eurydice commençait à en avoir pleinement conscience. Elle ne fut qu'à peine étonnée lorsqu'il se pencha vers elle. L'ange ne recula pas, sa curiosité l'emportant sur son embarras. Les lèvres du bel Adonis baisèrent la zone située juste en dessous de ses lèvres et un doux frisson lui parcourut l'échine. Un léger sourire reconnaissant sa défaite habilla ses lèvres, car l'eau était pourtant à une température idéale.

Tu es magnifique.

Son regard bleuté plonge dans celui de son héros, et elle lui caressa la joue d'un air absent. Non, elle n'était pas magnifique. Oh, elle l'avait peut-être été avant que Howard ne décide de jeter son dévolu sur elle. Mais elle ne l'était plus aujourd'hui. Elle hoquète alors qu'il l'attire plus encore contre lui, et ses bras resserrèrent leur prise autour du cou du bel Adonis en réponse. "Merci, Douglas..." murmura-t-elle pour la première fois depuis qu'ils s'étaient retrouvés. "Merci de me trouver jolie." Oh, elle n'arrêterait pas de cacher les miroirs à pied des chambres pour autant, mais Douglas lui  avait répété tant de fois à quel point il la trouvait magnifique qu'elle avait fini arrêter de douter de ses propos. Il ne se moquait pas d'elle et il le pensait vraiment, elle en était certaine — ou presque. Ils restèrent un moment silencieux, enlacés, et la jeune femme tenta d'ignorer les assauts répétés du buste de Douglas contre le sien. Sa poitrine se pressait contre son torse en une douce caresse semblable à de la torture, mais Eurydice savait que Douglas les maintenait simplement hors de l'eau grâce à ses mouvements. Le souffle du jeune homme devient de plus en plus saccadé dans son cou, la chatouillant délicieusement. Lorsqu'elle allait lui demander s'il voulait retourner sur l'autre rive pour faire une pause, pensant qu'il souffrait sous l'effort de devoir la porter en plus de les maintenir hors de l'eau, il la coupa avec une honnêteté qu'on ne pouvait que saluer.

Je veux te faire l'amour.

Oh, grands dieux. Eurydice sursauta en l'entendant lui avouer cela calmement au creux de son cou. Elle eut un mouvement de recul mécanique, mais Douglas la stoppa doucement en resserrant ses bras autour de ses hanches afin qu'elle ne lui échappe pas. Elle aurait pu se noyer après tout, n'est-ce pas ? Ses joues s'empourprent, et elle n'a d'autre choix que de l'écouter. J'en rêve et je le désire. Avait-il eu envie de lui faire l'amour hier soir ? Ou à un autre moment ? Elle n'en savait rien, mais son corps à elle montrait des signes de désir de plus en plus difficiles à faire taire. "Douglas..." souffla-t-elle sans vraiment savoir quoi lui répondre de plus. Elle soupira avant de réfléchir sérieusement à la question. Douglas était tellement investi qu'il méritait qu'elle le considère sérieusement. "Ma réputation est au plus bas, Douglas." annonça-t-elle sans chercher à attiser un sentiment de pitié en lui. "Et tu es actuellement l'une de mes seules sources de bonheur, tu illumines ma vie depuis cinq mois." confia-t-elle avant de le stopper alors qu'il allait clairement sauter de joie. "Doucement, petit homme, je n'ai pas terminé." Ses mains encerclèrent son visage afin qu'il la regarde, il la dévorait du regard, et cela la perturbait grandement. "Tu mérites mieux que moi, Douglas. Tellement mieux. Je ne peux pas m'offrir à toi en sachant que tu n'as même pas essayé de t'ouvrir au monde qui t'entoure. Je refuse de te laisser passer à côté d'une jeune fille de bonne famille qui pourrait te faire m'oublier." Son front se colla au sien et elle poussa un soupir douloureux. Elle ne voulait pas qu'il l'oublie. Elle ne voulait pas qu'il rencontre une jeune fille de bonne famille. Elle aimait qu'il la désire au point de vouloir lui faire l'amour. Mais elle ne pouvait pas lui dire ça, car, alors, jamais il ne renoncerait à elle. Il l'attendrait toute sa vie s'il le faut, et Eurydice lui céderait dès maintenant. Elle ne pouvait pas lui faire ça, elle n'était pas cruelle au point de lui offrir une pomme empoisonnée. L'ange déchu lui intima de se taire en posant un doigt sur les lèvres du jeune homme. "De grâce, Douglas, réfléchis-y sérieusement. Je t'en conjure." Alors, elle ignora volontairement la résistance qu'elle sentait contre son bas-ventre, pour son propre bien, mais aussi pour celui de Douglas.

Le jeune homme repoussa Eurydice si doucement qu'elle cilla en le sentant la détacher lentement de lui. Un nouveau baiser sur le bout de son nez lui arrache un sourire et elle s'agrippe à ses avants bras de peur de sombrer dans les profondeurs de l'eau. Par tous les Dieux, elle préférait mille fois être à l'abri dans les bras de Douglas plutôt que debout dans l'eau. Alors, il l'allonge dans l'eau avec une douceur qui n'appartient qu'à lui et la jeune femme lui attrape vivement la main dans une peur presque phobique de couler. "Oh, Seigneur, ne me lâche pas, s'il te plaît."

-

Eurydice passa l'après-midi à apprendre les rudiments de la natation. Elle avait écouté les conseils de Douglas, et il n'avait jamais trahi sa confiance. Quand elle coulait de quelques centimètres, ses mains la rattrapaient tendrement pour la tirer vers la surface avant même que son visage ne soit immergé sous l'eau. Après quelques encouragements et compliments du jeune homme, l'ange se décida à lâcher la main du bel Adonis – à regret. Elle se tint droite, ou du moins, le croyait-elle, car à chaque fois ses fesses et ses jambes coulaient systématiquement avant d'être ramenées à l'air libre par un Douglas attendri. Il lui indiqua comment tendre son corps pour parvenir à flotter et l'incita à sortir la poitrine hors de l'eau pour lui faciliter la tâche. Après quelques essais, il retira discrètement ses mains en dessous d'elle avant de l'imiter et elle se laissa flotter au gré du courant en fermant les yeux.

Étendus l'un à côté de l'autre, bercés par les remous de l'eau, ils profitèrent des rayons du soleil et du calme environnant ensemble, sans un bruit. Après une trentaine de minutes à voguer au gré du vent, Douglas l'attira gentiment à lui. Il lui avait d'abord caressé les cheveux afin d'attirer son attention avant qu'ils ne rejoignent l'autre rive ensemble, l'ange perché dans les bras du bel Apollon.

-

Eurydice Hodges avait encore une fois passé une après-midi délicieuse en compagnie de Douglas Berrygreen. De retour sur la terre ferme, la jeune femme essora ses longs cheveux alors que Douglas lui tendait une serviette. Diantre, le bougre avait décidément tout prévu.

Si je te dis que j'étais blessé, aurais-je le droit à un bisou magique, mon ange ?

Pourquoi diable cette phrase lui revenait-elle en tête maintenant ? Elle n'en savait rien. Eurydice ne savait pas non plus expliquer pourquoi elle s'était soudainement rapprochée de lui, son habituel sourire doux n'annonçant en aucun cas ce qu'elle s'apprêtait à faire. "Merci de m'avoir kidnappé, Douglas." chuchota-t-elle au creux de son oreille avant de déposer un baiser qui se voulait chaste juste à la commissure de ses lèvres. "J'ai encore passé une après-midi délicieuse en ta compagnie." Ses doigts effleurèrent sa joue en une douce caresse et son pouce frôla les lèvres du jeune homme. Elle le regarda avec un sourire innocent, ou presque ?

L'antagoniste qu'il était avait réussi à obtenir un bisou magique de la part de son ange.
Clionestra
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Clionestra
Dim 23 Juin - 1:37

Douglas
Berrygreen

J'ai 17 ans et je vis à Londres, Anglette. Dans la vie, je suis étudiant en médecine et je m'en sors bien. Sinon, grâce à ma chance, je suis amoureux d'un ange et je le vis plutôt mal tant qu'elle m'aimera pas en retour

→ Dernier fils du duc de Berrygreen.
→ Il est jovial, charismatique, marrant et enthousiasme. Ainsi qu’un peu enfantin.
→ Il a peur de son père et ne supporte pas la violence qui le renvoie à l’époque où il a vue son frère se faire frapper.
→ Il a une peur du sang
→ Pourtant, il aimerait être médecin, spécialisé dans l’accouchement et les saignements des femmes.
→ Sa nourrice est mort quand il avait 6 ans en accouchant dans leur manoir dans une marre de sang
→ Il est très têtu et n’hésite pas à faire plusieurs kilomètres pour trouver une réponse à une question.
→ Il n’hésite pas à dire ce qu'il pense. Il a toujours été protégé par ses frères, et il le sait.
→ Il aime tous les sports non violent. Comme l’équitation, surtout, mais aussi les jeux d’équipe comme le football.
Il voit son regard. Il entend sa voix. Il sent son cœur contre sa peau. Il sait ce que la jeune femme ne dit pas. Il a conscience de ses paroles. Il avait à peine secoué la tête pour lui dire de ne pas la remercier. Il ne le faisait pas pour lui faire plaisir ou pour avoir une gratitude. Mais il ne pouvait pas lui dire. Il devait prendre le temps. Il devait faire en sorte qu’elle comprenne doucement qu’il ne la trouvait pas simplement jolie. Il pensait honnêtement et en toute objectivité qu’elle était la femme la plus belle de l’univers. Personne au monde n’incarner plus la pureté de l’ange qu’elle. C’était aussi pour ça qu’il était foncièrement honnête. Il ne voulait pas que le mensonge, l’omission, ou l’oubli d’une information ne crée un quiproquo entre eux. Il ne pourrait jamais survivre à la haine de la jeune femme. Il ne voulait que jamais la jeune femme ne se sente trahis par ses paroles. Alors, il continue de dire honnêtement les choses qui lui passent par la tête. Il continue de lui avouer ses pensées. Il l’aime tellement que son cœur explose. Il devrait se concentrer sur son cours. Il avait besoin de se concentrer sur ça pour ne pas vouloir l’embrasser encore jusqu’à ce que la jeune femme comprenne la vérité. Qu’elle comprenne qu’elle était la seule femme au monde qui existait à ses yeux. La seule femme qu’il voulait. Le reste de sa vie. Mais elle se défendait pour le repousser. Encore. Mais il était patient. Elle l’empêche de parler mais il n’était pas le genre de personne à qui on peut dire de ne rien dire.

- Je ne veux que toi, Eurydice. Mon ange. La seule et l’unique. Mon monde s’est illuminé le jour où je t’ai rencontré et il n’a jamais cessé de briller depuis grâce à ta seule existence.

Sauf le moment où Ethan est apparu. Mais il ne l’avouerait jamais.

- Personne ne pourra jamais me faire t’oublier, mon amour, mon ange. Oublie tout de suite. Même si tu me repousses et me haï, je continuerais à n’être qu’à toi. Je ne renoncerais jamais à toi.

Elle veut le laisser ? OK. Mais il continuerait de ne voir qu’elle. S’il ne pouvait pas être son amant, il serait son ami. S’il ne pouvait pas être son ami, il serait son ange gardien. Il ne penserait qu’à elle. Il changerait son monde dans l’ombre. Elle croit que le repousser lui permettra de trouver quelqu’un ? Il était amoureux d’elle depuis dix ans. Cela faisait dix ans qu’il ne pensait qu’à son ange et à comment il aimerait l’aimer encore plus. Alors, si la jeune femme le repousse, il continuerait simplement de l’aimer. Il n’irait jamais dans la lumière, si ce n’est pour elle. Il ne la lâcherait jamais.

-

Il avait décidé d’arrêter de parler de son amour pour elle –UN TEMPS-. Il devait la laisser réfléchir, elle aussi, à ce qu’il disait. Si la jeune femme pensait pouvoir le repousser, elle se trompait lourdement. Son cœur lui appartenait. En réalité, sans cet amour, il ne sait même pas comment il aurait survécu toutes ses années. Elle l’avait sauvé de détresse. Il le sait. Il avait vue la détresse dans les yeux de ses deux frères ainés. Ce moment où le regard se voile d’un filtre de gris et de noir. Il n’avait jamais eu ça, parce qu’il l’avait elle. Il n’oublierait jamais son sourire. Ses dents blanches qui s’écartent pour prendre dans ses bras un enfant qu’elle ne connaissait pas. Qui morvait sur sa jolie robe alors qu’elle se promenait tout simplement. Cette femme. Elle. Non. Jamais il n’y aurait personne de « mieux », elle était au-dessus du monde. Il profita de l’après-midi pour lui montrer ses qualités. Autant qu’il le peut. Il faut qu’elle change d’avis. Si elle ne changeait pas d’avis…

Il allait en mourir.

Plus tard, ils finirent par se sécher. Et l’idée qu’il allait en mourir se fit à nouveau dans son esprit. La jeune femme s’approcha et l’embrassa sur ses lèvres. Il remonta une main sur sa bouche et regarda à nouveau la jeune femme, les yeux écarquillés d’étonnement. Il fit alors un petit sourire. Puis un grand. Puis un plus grand. Ils étaient encore mouillés de leur baignade. Il s’approche d’elle. Il l’enlace et d’un coup, il l’embrasse avec un peu plus d’amour encore. Comment pourrait-elle croire qu’un simple baiser ne pouvait pas faire naître un baiser plus fort ? Il l’embrasse, sans forcer pour autant. La jeune femme fondait sous lui, il le sentait et elle abdiquait toujours. Il ne pouvait pas abandonner. Il l’embrasse et suffoque dans son cœur. Il avait attrapé la main de la jeune femme et la plaqua sur son cœur. Il fallait qu’elle le sente. Il fallait qu’elle comprenne l’absolu amour qui coule dans ses veines. Il l’embrasse encore une seconde de plus.

Deux secondes.
Trois.
Quatre.

Il finit par se reculer avec douceur et respire doucement alors que sa main était toujours contre celle de la jeune femme, contre son cœur. Il l’aimait, bordel. Il l’aimait au point de mourir dans son cœur. Une fois rhabiller poliment (toujours elle derrière le cheval) et sécher, ils repartirent sur Corazon mais plus lentement. Il la tendait toujours contre elle. Sans surprise, le chaperon et le coacher avaient tout rangé et les attendait.

- Ha, Milady, fit la vieille femme, cette promenade ensemble m’aura exténué, n’est-il pas mon cher ?
- En effet, ma chère, répondit le coacher alors qu’il se remit en position et que Corazon fut frapper sur les fesses pour rentrer à la maison par ses propres moyens par Douglas.
- Je viens vous aider.

Il aida la vieille femme, puis la jeune femme avec un sourire si mignon. Ils reprirent le chemin vers la maison. Les autres invités n’étaient pas encore de retour. Ils avaient la maison pour eux tout seul ?

- J’ai envie de faire un million de bêtise, qu’il avoue encore, et si on allait voler les petits gâteaux pour ce soir ?

Il fit un sourire en remontant dans le bureau où les peintures étaient en cours, bien que lui ne pensait qu’il n’y en avait qu’une. Alors qu’il allait rentrer avec elle dans la pièce, il entendit un fracas de personne rentrant dans la maison. Benedict était arrivé à ce moment là dans le couloir et Douglas pencha la tête quand Ethan rentra.

- Elle vient d’apprendre la mort de Howard.

Ce qui signifie, qu’elle allait en vouloir à Benedict. Ce dernier devient blanc comme un linge avant de remonter dans son bureau. Douglas qui, lui aussi, était devenu blanc comme un linge, savait qu’elle allait lui en vouloir de ne pas l’avoir prévenu par lettre. Et pour Ethan ? Il avait simplement vue la tête de sa sœur en sortant de la calèche et ça lui avait suffit pour paniquer. Il n’avait aucune idée de la réaction à avoir et il suivit Benedict. Douglas décida qu'il avait besoin d'un peu de courage. Il rentra dans la pièce avec Eurydice et la prit dans ses bras... mais malgré lui, il trembla.

- Suis je lâche de ne pas pouvoir faire face à ma soeur pendant son deuil ? Devoir être compatissant... Je ne sais pas si j'en aurais le courage. Laisse moi prendre un peu de force en toi...

Même mort et enterré, clairement avec le moins de respect possible, Howard Berrygreen foutait toujours la merde dans sa famille.


I'm born again.
I'm on the mend
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because living well,
is the best revenge
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Rein
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Rein
Dim 23 Juin - 12:06

Eurydice Hodges
J'ai 28 ans et je vis à Londres, Angleterre. Dans la vie, je suis enseignante en art et je m'en sors moyen. Sinon, grâce à ma malchance, je suis célibataire et je m'y suis habituée.

- Fille unique, son père était un baron pingre et sa mère, une femme volage
- Elle a un don et une passion pour la peinture et le dessin
- Elle est passionnée d'astronomie
- Elle a toujours entretenu une relation très distante avec ses parents
- À 18 ans, elle rassura un jeune garçon terrorisait par la vue du premier saignement menstruelle de sa grande sœur
- Quelques mois plus tard, à un bal, le père du même garçon la défigura et la châtia quand elle lui fit l'affront de refuser ses avances
- Suite à cela, elle perdit l'usage de son œil gauche et sa joue droite garde une brûlure rouge vive depuis
- L'assaillant a grassement payé ses parents pour acheter leur silence face aux séquelles de leur fille
- Ses cheveux sont devenus blanc suite à son traumatisme
- Le père d'Eurydice n'a jamais supporté sa lâcheté et a sombré dans l'alcoolisme avant de se pendre
- Sa mère s'est remariée et a quitté la demeure familiale peu de temps après
- Elle se réveille parfois la nuit à cause de douleurs fantômes
- Elle enseigne l'art à des enfants défavorisés et gagne son pain en dépit de son statut noble
- Elle gère seule les maigres terres de son défunt père
- Aujourd'hui vieille fille répudiée et moquée par la haute société, sa vie se retrouve chamboulée quand Douglas Berrygreen, le jeune garçon désormais tout juste adulte, se présente à elle pour la courtiser.

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Les mots de Douglas Berrygreen manquèrent de la faire vaciller. Cet homme était l'obstination incarnée ! Il ne pouvait pas lui dire tout. Non, il ne devait pas lui dire tout ça ou alors… Alors, Eurydice finirait par lui céder. Elle lui céderait entièrement, craquerait sous cette vénération qu'il lui vouait et plus rien n'aurait d'importance à part lui. Elle ignora sa petite voix intérieure, riant d'un ton moqueur. Tu as déjà craqué pour lui, avoue-le donc. Non. Jamais. Comment le simple réconfort d'un enfant avait-il pu faire naître en Douglas un amour aussi inconditionnel ? Un tel désir d'aimer et d'être aimé par l'ange de ses nuits ? Elle ne comprenait pas. Elle ne pouvait pas comprendre, non, car elle ne l'avait pas vu sous cet angle lors de leur première rencontre. Il n'était alors qu'un pauvre enfant en quête de consolation et Eurydice le lui avait offert sans même réfléchir. Il semblait tellement effrayé, comment aurait-elle pu l'ignorer ? Si elle l'avait fait, ils ne se seraient jamais rencontrés officiellement, et elle ne serait pas ici avec lui.

Son cœur se serra à cette douloureuse pensée et, pendant un instant, Eurydice imagina un monde dans lequel ils n'étaient que des étrangers l'un pour l'autre. Des inconnus se croisant de temps à autre, sans jamais même savoir le nom de l'autre. Elle le voyait lui sourire poliment lors d'un bal avant qu'un sourire débordant d'amour ne soit adressé à une autre. Non. Cette jeune fille aurait eu la chance d'être aimée par un homme aussi extraordinaire. Il lui aurait offert le monde sur un plateau d'argent, à n'en point douter. C'est à elle qu'il aurait dit : je ne veux que toi. C'est elle qui aurait été son ange, son amour, sa future femme. N'importe quelle femme saine d'esprit et célibataire serait tombée éperdument amoureuse de lui. N'importe quelle femme lui aurait cédé presque immédiatement, sans même réfléchir, mais Eurydice ne pouvait s'y résoudre. L'idée que Douglas souffre de sa piètre réputation, l'idée qu'il soit moqué de la haute société à cause du physique disgracieux de sa femme... Un aussi beau et gentil garçon avec une femme comme elle, que son père avait meurtrie de surcroît... Elle ne pouvait pas le supporter. Elle ne voulait pas qu'il souffre. Jamais.

Pourtant, il souffrait qu'elle ne soit pas sienne. Non, ce n'était pas comparable à l'opprobre qui planait au-dessus de lui en fréquentant son ange. Il s'en remettrait, une autre femme panserait ses blessures et lui ferait oublier son chagrin d'amour. Comment pouvait-elle se persuader de telles âneries quand Douglas n'avait de cesse de lui répéter de douces paroles enjôleuses ? Je continuerai à n'être qu'à toi. Je ne renoncerai jamais à toi. Son esprit avait failli s'embrumer en l'entendant lui déclamer de si jolis mots. Un peu plus et elle l'aurait embrassé d'un baiser qu'une femme ne devrait jamais offrir à un jeune homme.

-

Douglas avait été un excellent professeur de natation, Eurydice devait bien l'admettre. Il ne l'avait pas abandonné, il ne l'avait pas lâché et il avait fait preuve d'une grande patience. Nom de nom, elle arrivait à flotter, maintenant ! Cela pouvait paraître dérisoire pour d'autres, mais la jeune femme était avant tout heureuse que quelqu'un ait pris le temps de lui enseigner les rudiments de la natation. Elle se surprit à penser être ravie de ne pas avoir su nager avant aujourd'hui, car, grâce à cela, Douglas avait été son professeur pour un temps.

Mais cela, elle ne lui dirait jamais.

La jeune femme avait déposé un chaste baiser à la commissure des lèvres de son bel Adonis pour le remercier. Ses lèvres s'étaient attardées un peu trop longtemps sur cet endroit tendancieux, mais elle n'avait pas pu s'en empêcher. Son cœur galopa dans sa poitrine à la vue du visage de Douglas s'illuminant. Ses doigts avaient caressé sa bouche dans l'espoir futile, peut-être, d'attraper ce baiser pour le garder jalousement. Seigneur, qu'il était adorable. Elle aurait presque eu envie de l'embrasser une deuxième fois, mais Douglas ne lui en laissa pas le temps. Eurydice sembla surprise en le voyant s'approcher et quand elle réalisa, trop tard, le potentiel danger qui se présentait à elle, elle n'eut pas le temps de reculer.

Douglas glissa ses mains le long de ses flancs pour l'attirer doucement à lui avant de lui ravir ses lèvres. Eurydice hoquète contre sa bouche, et sa raison se voile, laissant son esprit être semblable à du coton. Elle l'accueille tendrement, leurs lèvres se quittant uniquement afin qu'ils puissent reprendre leur souffle. La bouche du bel Adonis avait le don de la faire fondre. Chaque baiser la faisait succomber un peu plus, jusqu'à ce qu'il ne reste plus rien d'autre que lui. Oui, il la faisait fondre dangereusement et Eurydice craignait réellement de déposer les armes, car elle avait pleinement conscience qu'un retour en arrière serait alors impossible. Il ne pouvait pas continuer. Elle ne devait pas le laisser continuer et nourrir en lui un espoir futile.

Il attrapa la main de son ange pour la poser sur sa poitrine, sans pour autant rompre leurs baisers, et Eurydice soupira contre ses lèvres en ressentant la vitesse à laquelle battait le cœur de Douglas. Le pauvre palpitait, il semblait sur le point d'exploser tant il galopait sous ses doigts... Était-elle vraiment la raison d'une telle agitation ? Son cœur ne battait-il réellement que pour elle ? Merde. Cette idée la grise au point qu'elle aurait pu l'attirer à elle plus encore afin qu'ils s'abandonnent l'un à l'autre, mais sa raison se rappelle à elle douloureusement.

L'ange halète avec difficulté contre lui alors qu'ils se séparent et ses doigts effleurent une zone particulière de sa cage thoracique, juste entre ses pectoraux, là où bat son cœur. Elle lui adresse un regard indéchiffrable, mêlant désir, amour et culpabilité. Non, ils ne devaient pas. Ainsi, elle secoue la tête pour lui signifier silencieusement que tout cela était impossible avant de se reculer à son tour.

Ils se changèrent à l'abri des regards, et Douglas la souleva avec un doux sourire avant de la déposer sur le dos de l'étalon et de grimper à sa suite. Elle se laissa aller contre lui, les paupières lourdes d'un sentiment de sérénité et de bien-être. L'ange somnola tout le long du voyage retour vers la calèche, bercée par les doux rayons du soleil.

Ils retournèrent paisiblement à l'Angel Palace.

-

Ils étaient les premiers de retour dans le chaleureux foyer des Berrygreen — où elle n'aurait jamais imaginé se retrouver, il y a de cela encore quelques mois. Douglas lui adressa un regard complice, teinté d'une lueur espiègle. "Voler de petits gâteaux ?" répéta-t-elle en penchant la tête sur le côté avec une moue contrariée. "Voler est un péché, Douglas." le sermonna-t-elle doucement. Mais cela comptait-il pour du vol si l'un des maîtres de maison en était l'auteur ? Elle gloussa alors qu'il la guidait jusqu'à ce bureau qu'elle adorait pour y avoir peint pendant des heures.

La porte d'entrée s'ouvrit à la volée, claquant contre le mur opposé avec une telle force qu'Eurydice tressauta. Au même moment, Benedict Berrygreen entra dans le faible champ de vision de l'ange et elle se cacha derrière le dos de Douglas, tremblante.

"BENEDICT !"

-

Madeleine Radcliffe, Whistledown depuis cinq mois, était une jeune femme d'une grande spontanéité à qui sa tante Katherine avait souvent répété de tourner sa langue sept fois dans sa bouche avant de parler. Oh, la jolie blonde savait faire de délicieuses rotations avec sa langue, son mari pouvait en attester, mais ce n'était jamais fait dans le but de s'empêcher de dire ce qu'elle pensait.

Main dans la main avec Stefan — après avoir refusé mille fois qu'il la porte comme une princesse de peur qu'elle ne trébuche, la jeune femme admirait le paysage. Le couple marchait aux côtés de Rose et Elizabeth le long des sentiers les ramenant au Palais de l'Ange. Les femmes conversaient joyeusement, mais Madeleine ne prêtait qu'une oreille inattentive à la conversation, car un joli papillon avait attiré son attention.

"Quelle joie que tout le monde ait pu se réunir pour fêter l'anniversaire de Doudou !" s'enthousiasma Rose dont le bras avait affectueusement enveloppé celui d'Elizabeth. Sa belle-sœur lui adressa un sourire ravi en hochant la tête. "Qui aurait cru que son ange était bien réel ?" Les femmes eurent un sourire attendri avant de glousser ensemble en se remémorant toutes les fois où Douglas avait parlé d'Eurydice sans même encore connaître son nom.

"Comme j'ai hâte que mon père fasse sa connaissance ! Il adorera sa future belle-fille comme il vous adore, Elizabeth, cela ne fait aucun doute. D'ailleurs, comment va-t-il ? Je n'ai reçu aucune réponse à mes dernières lettres, alors je pensais le retrouver ici. Est-il souffrant ?" Le regard de la femme de Benedict Berrygreen se voila un instant, mais elle ne laissa paraître aucune émotion pouvant trahir le secret des Berrygreen en entendant les paroles de sa jeune sœur. Oui, elle considérait Rose comme telle désormais. Non, elle ne serait pas celle qui lui révélerait la vérité, Rose devrait l'entendre de ses frères. Elle s'apprêtait alors à sortir un mensonge ficelé spécialement pour répondre aux interrogations de la jolie Rose, mais ça, c'était sans compter sur l'intervention et le manque de tact de Madeleine Whistledown. "Souffrant ?" La duchesse avant une expression ahurie et Stefan tenta de la faire taire en l'attirant à lui, mais il fut bien trop lent, son élan habituel de férocité avait été grandement atténué par la grossesse gémellaire de sa femme. "Je croyais qu'il avait succombé à ses blessures ?" Elizabeth jura et Rose s'immobilisa aussitôt, la peur au ventre, avant de tourner un visage blême vers les Whistledown puis vers Ethan qui s'était rapproché en voyant l'expression peinée de sa sœur, les sourcils froncés par la confusion. "Ethan, c'est quoi ces conneries ?"

-

Elle vient d'apprendre la mort de Howard.

Oui, c'était vrai, Howard Berrygreen était mort. Benedict n'était pas Howard, nom de nom, mais la ressemblance était tellement frappante que l'ange déchu ne pouvait que voir Howard à travers son fils. Eurydice se demanda qui pouvait bien encore ignorer la mort de Howard ici, et le visage blême des trois frères annonçait qu'il s'agissait d'une personne qu'ils affectionnaient particulièrement.

Rose hurlait à la recherche de son frère dans un élan d'hystérie que personne ne parvenait à apaiser. Eurydice, bien que perdue dans les limbes de ses propres peurs, fut forcée de suivre Douglas vers le bureau dans lequel son frère aîné venait de détaler. Elle eut un mouvement de recul en tentant désespérément d'arracher sa main à celle de Douglas en apercevant Benedict dans une pièce si similaire à celle où Howard l'avait châtié. Douglas la cueillit entre ses bras tremblants et elle s'immobilisa.

Pourquoi diable tremblait-il autant ? Grands dieux, non, Douglas n'avait rien d'un lâche. Il était courageux et fort, il l'avait assez prouvé à Eurydice, non ? La jeune femme cilla, visiblement confuse, en réalisant que Rose venait à peine d'apprendre la mort de son père. Il la serrait si fort contre lui dans un élan désespéré qu'Eurydice n'eut pas le courage de se défaire de son étreinte. Elle se blottit contre lui en silence, l'enlaçant à son tour en évitant d'adresser un seul regard à Benedict.

Rose débarqua à grande volée dans la pièce, suivie d'Elizabeth qui l'arrêta juste à temps avant qu'elle ne gifle son frère aîné. La main suspendue dans les airs par sa belle-sœur, cette dernière referma son autre bras sur elle tandis que la jeune Berrygreen se débattait comme une véritable forcenée. Elizabeth se rappela douloureusement l'état similaire dans lequel elle avait été face au marquis de Middletown lors du bal de ses fiançailles. "Rose, je t'en prie, calme-toi..."

Les yeux rougis par les larmes et la respiration saccadée, elle toisa chacun de ses frères avec une rage qu'elle n'avait encore jamais dirigée contre eux. "Comment avez-vous pu me cacher une chose pareille ?" Sa voix se cassa et elle posa une main sur sa poitrine en sanglotant. "Comment pouvez-vous être aussi joyeux alors que notre père est mort ? N'avez-vous donc pas de cœur ?" La jeune femme adressa un regard trahi à Douglas dont les tremblements redoublèrent. "Pourquoi ne m'as-tu rien dit, Doudou ?" Elle tourna son visage trempé de larmes vers Ethan. "Et toi ? Tu n'es pas bien bavard, certes, mais n'aurais-tu pas pu faire un effort pour moi afin de me prévenir de la mort de notre père ?" Elizabeth la tenait toujours entre ses bras, empêchant Rose de s'effondrer sur le sol. "Quant à toi..." cracha-t-elle à Benedict avec un regard brûlant d'une haine viscérale. "N'es-tu pas censé être le chef de cette famille ? Le fier descendant de papa ?" Eurydice trembla à cette pensée et Elizabeth siffla entre ses dents d'une voix rageuse. "Ton frère n'a rien en commun avec ton père, Rose. Tu ne sais rien-" Elle l'ignora et dévisagea Benedict avec un regard glacial. "Tu t'es bien attribué ce rôle pour m'envoyer pourrir à la campagne, non ? Mais voilà que, soudainement, tu es incapable de m'annoncer la mort de mon propre père ?" Elle se défit de l'étreinte d'Elizabeth en balayant la pièce d'un regard rageur. "Aucun de vous ne se donne la peine d'au moins porter le deuil de papa." Sa voix craqua une nouvelle fois. "N'éprouvez-vous donc aucune honte ?"

Eurydice était si sensible à la détresse de Rose qu'elle aurait voulu l'enlacer tendrement pour la bercer entre ses bras. Un tisonnier entra dans son champ de vision, reposant à côté de Benedict, et le bois du feu se consumant doucement dans la cheminée craqua un peu trop fort pour Eurydice qui fut prise de tremblements à son tour.

Les autres, bien trop accaparés par la rage de Rose, ne remarquèrent rien. Mais la jeune Berrygreen, en revanche, laissa son regard voyager entre l'ange et son frère aîné à plusieurs reprises, ignorant les piètres explications de ses frères. Elle reprenait difficilement son souffle pour ne pas faire de crise de panique et ses yeux se concentrèrent sur la cicatrice d'Eurydice comme point de repère. Les iris d'Eurydice n'arrêtaient pas de faire des aller-retours entre le tisonnier des Berrygreen — dont le sceau ornait fièrement la jolie pointe en métal — et Benedict.

Putain. Non, son frère aîné était-il si horrible que cela ?

N'écoutant que son instinct, Rose arracha Eurydice des bras de Douglas avant d'agripper son menton un peu trop violemment pour lui tourner le visage sur le côté. Elle observa la cicatrice avec attention, ignorant les plaintes de l'ange qui blêmissait à vue d'œil. Elle devait fuir, vite, mais où ? Beaucoup trop soudainement pour le reste du groupe, la jeune Berrygreen arracha le tisonnier reposant sur son support, et Eurydice hurla en le voyant si proche d'elle. Rose en examina la pointe et son regard châtain s'écarquilla en revenant sur la joue de la jolie séraphine. On reconnaissait à peine le sceau des Berrygreen, profondément dissimulé entre d'intolérables boursoufflures parsemées de cloques, et c'était terrifiant. La marque était tellement difforme, signe d'un acharnement et d'un marquage répété, qu'il était extrêmement difficile de reconnaître le sceau. Les suppliques de la jeune femme firent lâcher à Rose l'objet de ses souffrances sur le sol et elle l'enveloppa de ses bras en adressant un regard meurtrier à Benedict. "Pourquoi est-ce qu'Eurydice Hodges a le sceau de notre famille gravé à même sa chair, Benedict ? Que lui as-tu fait pour qu'elle tremble autant devant toi ?"
Clionestra
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Clionestra
Dim 23 Juin - 13:42

Douglas
Berrygreen

J'ai 17 ans et je vis à Londres, Anglette. Dans la vie, je suis étudiant en médecine et je m'en sors bien. Sinon, grâce à ma chance, je suis amoureux d'un ange et je le vis plutôt mal tant qu'elle m'aimera pas en retour

→ Dernier fils du duc de Berrygreen.
→ Il est jovial, charismatique, marrant et enthousiasme. Ainsi qu’un peu enfantin.
→ Il a peur de son père et ne supporte pas la violence qui le renvoie à l’époque où il a vue son frère se faire frapper.
→ Il a une peur du sang
→ Pourtant, il aimerait être médecin, spécialisé dans l’accouchement et les saignements des femmes.
→ Sa nourrice est mort quand il avait 6 ans en accouchant dans leur manoir dans une marre de sang
→ Il est très têtu et n’hésite pas à faire plusieurs kilomètres pour trouver une réponse à une question.
→ Il n’hésite pas à dire ce qu'il pense. Il a toujours été protégé par ses frères, et il le sait.
→ Il aime tous les sports non violent. Comme l’équitation, surtout, mais aussi les jeux d’équipe comme le football.
Si l’on veut réellement voir la globalité de la situation et des sentiments amenaient par cette situation, nous n’avons pas le choix de reprendre cette histoire par trois fois. Trois frères. Un passé commun et connu. Une souffrance qui emplit leur cœur d’un désir d’en finir avec la vie bien plus profond que ce que tout le monde pourrait en dire.

Nous commencerons par Ethan. Dans ce cas de figure bien spécifique, Ethan était celui qui souffrit le moins de la situation. Il avait mit ses fesses contre le rebord de la fenêtre à peine avait-il été se cacher dans le bureau. Le dos chauffait par le soleil, il avait croisé les bras contre son torse, tant pour tenir tendu que pour se protéger inconsciemment du monde qui l’entoure. Son cœur battait lentement. En faite, Ethan Berrygreen avait l’impression que son cœur était une machine, une horloge, un mécanisme qu’il avait appris à gérer avec le temps. Même dans des situations extrêmes, comme Elizabeth voulant frapper le marquis, ou Benedict tuant le marquis à coup de poing, ou le fait de devoir prendre et nettoyer le corps de Rose pour ses sacrements, Ethan contrôlait son cœur. Sa respiration était toujours parfaitement régulière. Mais ce n’était pas parce que son cœur était apaisé que son cerveau l’était. Tout comme Benedict et Douglas, il fallait protéger Rose et ils avaient fait ce qu’il fallait pour ça.

La colère de sa sœur lui brisait le cœur mais il ne pouvait rien en laisser paraître, ni même dans sa tenue. Il ne posait sur elle qu’un regard indescriptible. Pas de souffrance. Il était perdu dans le passé et tout ce qu’il avait subi. Son dos chauffait grâce au soleil lui rappelait la souffrance qu’il avait accepté de subir pour elle, pour les autres. Il ne pouvait pas voir la couleur des yeux de sa sœur. Il ne l’avait jamais pu. Il aurait pu demander à ses deux autres frères de lui décrire la couleur de ses prunelles, mais il n’avait jamais osé. Tout comme il ignorait la couleur des yeux d’Ethan. Il savait simplement qu’ils avaient les yeux foncés, noirs, marron, bleu foncé peut-être même vert, il ne pourrait le dire.

Ainsi, il laissa Elizabeth protéger Benedict en se mettant en retrait. Il écoutait simplement. Son cœur retenu pour ne pas craquer. Son corps tendu. Quand elle l’accusa, il ne cilla pas. Dans ses yeux, il n’y avait rien. Il n’y avait aucune lueur dans ses yeux. Il était mort depuis longtemps à l’intérieur, et seul l’idée de les protéger l’avait fait continuer à tenir debout. Si Rose s’attardait une minute sur les prunelles d’Ethan, elle pourrait le voir. Il n’y avait plus aucune âme en lui. Leur père qu’elle aimait tant l’avait tué depuis bien longtemps et ce n’était que parce que Benedict acceptait de lui passer un bout de la sienne qu’il tenait. Il n’avait aucune tristesse, aucune colère, il n’y avait plus rien en lui qui le fasse vibrer. La colère de sa sœur passa alors sur lui d’un coup. Pourquoi ne pas avoir voulu lui dire la mort de son père ? Pourquoi ne pas faire de deuil ? Il ne bougea pas, les bras croisés, et d’un coup son cœur alla encore plus lentement, trop lentement. Il n’avait besoin que d’un battement de cœur toutes les deux minutes pour être en vie… et ça suffira. Ses yeux suivirent l’enlèvement d’Eurydice mais ne réagit pas, jusqu’à la dernière phrase qui sonna tel un glas dans la pièce. Et Ethan, son cœur si bien protégé se brisa. Mais pas pour Eurydice, bien qu’il apprécie la jeune femme il ne la connaissait pas assez pour ça, mais pour son frère. Parce qu’Ethan connaissait son frère.

Nous continuerons par Douglas. Lui, alors qu’Ethan était un bloc d’indifférence, était soumis à un sentiment qu’il ne connaissait que trop bien : La peur. Dans les bras de son ange, il tremblait de la tête au pied sans pouvoir y supporter la pression. Il avait envie de vomir, mais les mains réconfortantes de son ange sur lui lui permettaient de garder le cap de ses pensées. Il ne pouvait pas supporter la colère de Rose. Il avait prévenu avoir une grande nouvelle à annoncer, mais il n’avait eu aucune envie de lui annoncer. Parce qu’il allait devoir montrer de la compassion ? de la peine ? De la tristesse ? Il avait voulu la mort de son père depuis pratiquement sa naissance. Chaque jour, et encore plus quand il avait vu ce qu’il faisait subir à Ethan, et à Benedict. Les sévices n’étaient pas pareils. Il s’amusait à transformer et manipuler Benedict pour qu’il soit comme lui, par la peur, la haine et la souffrance. Il s’amusait à simplement blesser Ethan pour une raison qui n’appartient –appartenait- qu’on son cerveau déranger. Il l’ignorait, lui. Et c’était bien lui le mieux loti. Même s’il avait été dévasté que Howard tue ses chatons, il sait qu’au moins il ne l’avait jamais frappé. Ni obligeait de frapper. Comment aurait-il survécu après avoir violenté son ainé ? Il n’y avait que Benedict pour être assez courageux et fort pour faire de cette situation écœurante quelque chose de bien plus positif. Pour Douglas Berrygreen, il n’y avait pas d’hommes plus vaillants que ses frères. Benedict encore plus parce qu’il avait du écraser son âme même, et la prêter à ses frères. Il avait été le pilier qui subissait tout sans rien pouvoir dire. Ethan, une fois, lui avait avoué que leur mère aimait ses enfants, sauf Benedict. Comment avait-il pu devenir une personne aussi altruiste et douce ? Comment avait-il pu continuer à se battre, malgré tout ? On lui avait écrasé son âme et il avait réussi à continuer à survivre en étendant sa protection à autour de lui, même si cela le mettait, lui, à découvert pour que le monstre vienne le cueillir.

Et là, Douglas était incapable de le protéger, encore. Il savait que Rose aller accuser Benedict plus que lui ou Ethan. Si elle lui en voudrait, elle n’avait jamais su lui en vouloir très longtemps. Mais pour ça, il allait devoir faire semblant d’être dévasté par une mort dont il avait remercié le Seigneur d’être enfin arriver. Il écouta sa sœur, tremblant encore dans les bras d’Eurydice. Ouais. Si elle devait le quitter, ça serait pour ce moment.

Il était si heureux que son père soit six pieds sous terre. Il releva la tête du cou de son ange, et les posa sur sa sœur. Il n’avait pas pleuré, il n’avait fait que trembler sous le coup de la peur. Il voulait tout lui dire. Il voulait déshabiller son frère et lui montrer. Lui faire comprendre que leur père était qu’un sale enfoiré qui ne méritait que de mourir. Et encore, il avait été tué rapidement pour ne pas qu’on puisse remonter jusqu’à eux. Il allait vomir. Il sentait la bile remonté le long de son ventre et se faire un véritable brassier à l’intérieur de son estomac. Il allait vomir. Il devait vomir car il n’avait pas envie de répondre. Il ne répondit pas. Pas plus qu’Ethan en tout cas. Il était dans un autre monde, lui aussi, de peur et d’effroi. Le genre qui l’avait déjà fait se faire dessus, petit, quand il savait que son père était à la maison. Il entendait vaguement la voix de Benedict et il remonta son regard vers lui.

Benedict avait retrouvé la parole ou ne l’avait jamais perdu. Benedict n’était pas fermé ou en train de trembler. Benedict faisait encore ce qu’il faisait toujours. Il montrait la force et la douceur dans un moment où personne n’y arrive. Il protégeait. Il protégerait toutes les personnes de cette salle, même si on l’accuse de tout. Même s’il se croit coupable de tout. Quand Rose lui vola son point d’encrage, il essaya de la retenir mais la phrase de son ainée percuta son esprit. Il écouta les paroles de Rose. Et son cœur se brisa. Il n’avait pas besoin de savoir ou de vérifier pour savoir qui avait réellement fait du mal à son ange, alors. Il n’eut pas le temps de répondre ou d’émettre un son qu’il se recula et vomi dans un vase avant de tomber au sol. Et son cœur se brisa en morceau plus petit encore.

Nous finirons par Benedict. Pendant que son second frère était en train de s’enfermer dans son masque d’indifférence et que l’autre était en train de trembler de peur, il se devait de tenir droit. Ainsi, quand Rose arriva, il n’avait pas essayé de se soustraire à sa violence. Il l’accepta. Benedict avait toujours dit qu’il acceptait qu’on le frappe pour expulser la souffrance intérieure. S’il ne l’avait jamais dit en ses termes à Elizabeth, elle savait pouvoir le battre si un jour le cœur lui en dit. Sa propre mère avait besoin de cette violence sur son ainé pour défaire la pression qu’elle ressentait parfois. Ainsi allait la vie. Il n’avait donc rien fait. Si son cœur battait aussi rapidement que celui de Douglas, c’était dans la réflexion et l’analyse de la situation que Benedict se noyer pour ne pas craquer devant une telle situation.

Eli, comme elle lui avait promis, le protégea. Mais il coula sur elle un regard simplement doux et calme. Il fit même un petit sourire. Rose avait le droit de le frapper. Si Rose le détestait, alors elle n’avait pas assez de colère pour en vouloir aux autres. Et c’était ce qu’il comptait. Il l’avait dit. Il espérait que Rose et Elizabeth puisse avoir une bonne relation pour que sa sœur connaisse ses neveux et nièces. Lui, il était prêt à partir de la maison pour le bien être de sa sœur. Sa petite sœur. Qui le déteste de tout son cœur depuis toujours.

Il reste droit. Il pose ses mains derrière son dos et se tient prêt à recevoir la colère et la haine. Il est le seul des trois à parler, il y arrive. Mais il a conscience que ni Ethan, ni Douglas, se trouvent en état d’émettre le moindre mot. Il avait l’habitude, Benedict. Du silence de l’un et de la peur tétanisante de l’autre. Il ne leur demandait pas plus qu’un peu de soutient et d’amour, après.

- J'ai décidé de ne pas tenir la période de deuil à cause du moment de sa mort, expliqua-t-il, je ne voulais pas que l’entrée dans la société de Douglas se trouve noircit et reculé.

C’était une bonne excuse pour la société, surtout quand on connaissait Douglas. Bon, tout le monde avait trouvé un peu étrange que les trois frères refusent le deuil, là où seul Douglas aurait pu l’éviter, mais… Personne n’était allé chercher plus loin. Parce que les frères étaient des êtres presque indissociables. Là où il y en avait un, il y avait 90% de chance qu’il y en ait deux et 65% qu’il y ait les trois. Ainsi, cela était passé. Il observe Rose.

- C’est moi qui leur aie dit de ne rien te dire avant.

Il n’avait rien dit du tout. Cela avait été fait comme ça selon les sentiments et le courage de chacun. Quoi que. Ce n’était pas une marque de lâcheté que de ne pas en avoir parlé à Rose. Benedict savait que Douglas se sentait incapable d’en parler sans la joie de la mort de leur père, et Ethan incapable d’en parler sans ressentir le vide de son cœur. La seule personne qui aurait pu lui en parler en montrant de la compassion et en faisant semblant d’être triste, c’était lui… Sauf que Rose l’avait évité et aurait continué de l’éviter. Il ne répondit pas à son « fier descendant de papa ». S’il pouvait éradiquer cette partie là de sa génétique, Dieu n’est pas le seul à savoir qu’il le ferait. Il éradiquait son être. Il ne supportait pas son visage dans une glace, et pourtant lui n’avait aucune cicatrice disgracieuse pour lui donner envie de détourner le regard.

- Ne leur en veux pas, tonna-t-il en soutenant son regard. J’ai choisi qu’on ne porterait pas le deuil et ils ont dû accepter. Je suis le chef de famille.

Il prenait sur lui. Il prendrait tout sur lui. Tout le passé, tous les malheurs, tout. Il prendrait tout et accepterait la haine et la souffrance. Mais il ne pouvait pas lui dire la vérité. Rose ne devait jamais savoir, elle serait dévastée. Il valait mieux qu’elle croit qu’il soit capable d’être un être sans honte, sans âme, sans cœur. Il devait être son père et cette idée le fit tiquer. Il devait prendre la responsabilité des actes de leur père, et il le ferait. Il accepterait d’être frapper, tuer, molester, pour les protéger. Pour la protéger, elle. Rose. Et son cœur qu’elle avait donné à l’être le plus abominable qui avait eu le loisir de marcher sur cette terre. Alors qu’il allait lui rétorquer le reste, la faire le détester un peu plus pour qu’elle ne puisse en vouloir à ses frères, elle attrapa Eurydice et le regarda avec un visage étrange. Il ne savait pas ce qu’il se passait dans sa tête.

Puis le couperet de la guillotine tomba sur son cou pour lui en briser la colonne vertébrale. Il regarda Eurydice alors qu’il entendit Douglas attraper un pot pour y vomir à l’intérieur. Son monde s’arrêta de bouger un instant. Pendant une seconde, il avait l’impression que l’univers avait été stoppé et que le temps ne coulait plus. Il voyait simplement Eurydice, cette femme que son frère aimait, et son père. Puis, il voyait Rose. Sa Rose. Il aimerait tellement qu’elle l’aime. Mais elle ne le pourrait jamais. Il avait perdu le droit à son amour depuis sa naissance.

Leur père refusait que Rose ne puisse aimer Benedict. Parce que Benedict n’avait pas le choix de toujours se mettre entre eux. Parfois, il devait même utiliser Ethan. Quand parfois ils sentaient que quelque chose pouvaient arriver, Ethan faisait « une bêtise » et Benedict prévenait leur père pour qu’il soit frappé. Pour la protéger. Elle. Leur Rose. Leur sœur. L’être qu’ils aimaient plus qu’eux-mêmes. Il entendait toujours la déglutition de Douglas et finit par ouvrir la bouche en posant un regard désolé vers l’ange de Douglas. Il espérait que, même si cette femme devait le haïr aussi, elle n’essaierait pas de le contredire.

- Elle a voulu m’empêcher de t’envoyer loin, à l’époque, en se mêlant de ce qu’il ne la regarde pas. Je n’ai pas eu le choix de sévir même si c’était un accident.

Benedict avait envie de vomir de ses paroles. Il avait envie de tout lâcher… Il y eut un grognement animal –même s’il savait que sa femme aussi avait émis un bruit de mécontentement et de colère- et Douglas apparu entre Rose et Benedict.

- C’est faux ! hurla-t-il.
- Douglas…, Benedict mit une main sur son épaule pour le reculer et le faire taire. Cependant, Douglas le repoussa d’un coup d’épaule.
- NON !
- Douglas ! reprit un peu plus fort Benedict avant de baisser la voix, Rose est…
- Y en marre, fulmina-t-il les dents serrés. Y en a marre qu’elle ignore tout. Y en marre que tu la protèges au point que tu la laisses te briser le cœur et piétiner ton âme. Elle ne sait pas ce que ce salopard nous a fait !
- Douglas, c'est un ordre !
- Tu l’a protège et elle ose dire que…, il se tourne vers sa soeur, est-ce que tu as la moindre idée de ce que ce salopard nous a fait et ce qu'il t'aurait fait à toi sans Benedict ?

Benedict ne pouvait rien faire pour l’arrêter mais Ethan arriva par derrière et attrapa Douglas. Il lui plaqua la main sur sa bouche et il le sortit de la pièce alors que Douglas se battait comme un forcené pour ne pas être mis à l’écart. On pouvait l'entendre crier dans le couloir.

- LÂCHE MOI ! LâCHE MOI ETHAN ! JE DOIS RESTER AVEC MON ANGE. JE DOIS LUI DEMANDER PARDON ! C EST NOTRE FAUTE, MON ANGE.

La voix se faisait de plus en plus difficile et brisé alors qu'Ethan mettait de la distance. Douglas savait qui lui avait fait réellement du mal. Et ce n'était pas Benedict. Il ne restait plus que les femmes et Benedict. Il s’approcha et se mit à genou devant Eurydice. Il lui prit la main pour la plaquer sur son front alors qu’il tremblait à peine. Personne ne pouvait le voir,  mais la jeune femme pourrait le sentir.

- Je m’excuse pour ce que je vous aie fait subir, et je n’aurais de cesse que de me faire pardonner.

Et avant qu’elle ne puisse dire quoi que ce soit, il attrapa sa femme, qui devait être dans un état proche de celui de Douglas, pour rejoindre un coin tranquille où elle pourrait déverser sa colère sur lui. Il s’assit et la laissa parler. Ils laissèrent les deux seules femmes ignorantes dans la pièce. Et dans chaque coin de cette maison, les trois frères Berrygreen se penchèrent en avant et se mirent à pleurer. Ethan tenait Douglas dans ses bras autant qu’il ne la tenait. Benedict finit par arriver et les trois s’enlacèrent avant que Douglas ne frappe, à peine, son frère sur l’épaule.

- Plus jamais ça.
- Je voulais protéger Rose.
- Au diable Rose, ragea-t-il, elle te croit capable de… de…

Et il se remit à pleurer alors que les frères l’attrapèrent pour le soutenir. Elizabeth les avait suivit, même si elle n’avait pas osé au début se mettre au milieu, avant que Douglas ne l’attrape pour qu’elle soit dans le câlin. Le temps de se calmer, il finit par lâcher la soupape de sécurité et de revenir à lui.

- Je dois parler à Eurydice, souffla Douglas.
- Et nous à Rose.

Ethan n’avait pas parlé depuis le début, et il lança un regard à Benedict qui signifier qu’il était temps. Benedict se cacha dans le cou de son aimé.

- Je te laisse le faire, s’il te plait. Je n’ai pas le courage.

Et là, Douglas comprit que son frère, ses frères, étaient encore meilleur que ce qu’il ne le pensait. Ils étaient encore plus profondément incroyablement. Le courage était dans chaque pore de leur peau et ils avaient réussi à déjouer les plans du malin. Ils n’avaient jamais pensé à eux. Il les aimait. Et il leur dit avant de se lever pour chercher son ange.  Au moins savait-elle qu'il n'était pas parti de son propre chef, puisqu'embarquer par son ainé.


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I'm on the mend
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Rein
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Rein
Dim 23 Juin - 19:31

Eurydice Hodges
J'ai 28 ans et je vis à Londres, Angleterre. Dans la vie, je suis enseignante en art et je m'en sors moyen. Sinon, grâce à ma malchance, je suis célibataire et je m'y suis habituée.

- Fille unique, son père était un baron pingre et sa mère, une femme volage
- Elle a un don et une passion pour la peinture et le dessin
- Elle est passionnée d'astronomie
- Elle a toujours entretenu une relation très distante avec ses parents
- À 18 ans, elle rassura un jeune garçon terrorisait par la vue du premier saignement menstruelle de sa grande sœur
- Quelques mois plus tard, à un bal, le père du même garçon la défigura et la châtia quand elle lui fit l'affront de refuser ses avances
- Suite à cela, elle perdit l'usage de son œil gauche et sa joue droite garde une brûlure rouge vive depuis
- L'assaillant a grassement payé ses parents pour acheter leur silence face aux séquelles de leur fille
- Ses cheveux sont devenus blanc suite à son traumatisme
- Le père d'Eurydice n'a jamais supporté sa lâcheté et a sombré dans l'alcoolisme avant de se pendre
- Sa mère s'est remariée et a quitté la demeure familiale peu de temps après
- Elle se réveille parfois la nuit à cause de douleurs fantômes
- Elle enseigne l'art à des enfants défavorisés et gagne son pain en dépit de son statut noble
- Elle gère seule les maigres terres de son défunt père
- Aujourd'hui vieille fille répudiée et moquée par la haute société, sa vie se retrouve chamboulée quand Douglas Berrygreen, le jeune garçon désormais tout juste adulte, se présente à elle pour la courtiser.

Can't Get You Out of My Head (avec Rein) - Page 4 Df119d4a51d43b3aceed29d5e56db0ebd5daac7b
J'ai décidé de ne pas tenir la période de deuil à cause du moment de sa mort, je ne voulais pas que l'entrée dans la société de Douglas se trouve noirci et reculé.

"Comme si Douglas en avait quelque chose à foutre de son entrée dans la société, lui qui ne jure que par Eurydice depuis ses huit ans !" rétorqua Rose, la rage au ventre. L'atmosphère était étrange. Tout était bien trop calme, bien trop serein. Merde, son père était mort comme un chien et tout le monde s'en foutait ! Ses frères, ceux qu'elle aimait le plus au monde avec Howard, ne semblaient pas plus troublés par la détresse émotionnelle grandissante de leur sœur — comme si elle s'affolait pour un vulgaire problème de chiffon.

C’est moi qui leur ai dit de ne rien te dire avant. Ses iris bruns foudroyèrent Benedict du regard avant qu'il ne poursuive. Ne leur en veut pas. J'ai choisi qu'on ne porterait pas le deuil et ils ont dû accepter. Je suis le chef de famille. Rose asséna un coup de pied tellement violent dans le bureau en acajou devant lequel était son frère aîné qu'il recula contre lui. "J'emmerde le nouveau chef de famille et ses décisions de merde." asséna-t-elle avant de cracher sur la surface lisse du bureau. Ce magnifique langage fleurit, Rose le tenait de chacun d'entre eux. Elle ne l'avait, en revanche, jamais utilisé devant eux. D'ordinaire, il n'était pas dans ses habitudes de jurer. "Tu n'es pas mon frère si tes soucis de réputation passent avant le deuil de notre père, Benedict. Je t'ai pardonné pour le pensionnat, mais ça, je ne te le pardonnerai jamais." La voix de la jeune femme se brisa et elle étouffa un sanglot avec sa main.

Benedict n'avait jamais été aussi cruel. Ou plutôt, si, une seule fois, quand il lui avait annoncé qu'il l'envoyait vivre en pension. Rose avait ri, tout d'abord, croyant à un mauvais tour, mais Benedict n'avait pas cillé. Il s'était tenu droit devant elle, comme maintenant, et lui avait sorti un discours tout préparé, manquant cruellement de spontanéité. Il l'avait éloigné de lui, de ses frères, et de son père, sans motif véritable. Howard n'avait rien pu faire, lui qui avait déjà subi l'humeur de son fils aîné quand ce dernier avait décidé d'embarquer ses frères et sa sœur afin qu'ils vivent tous ensemble dans une de leurs demeures secondaires, sans lui. Rose avait beaucoup pleuré, et son père lui avait rendu visite aussi souvent que possible. Puis, Benedict s'était débarrassé d'elle et n'était jamais venu la voir au pensionnat. Il payait ses frais de scolarité, mais l'amour fraternel était cruellement absent. Rose lui était totalement indifférente, il le lui prouvait encore aujourd'hui. Choisir de taire la mort de Howard ne faisait que confirmer une peur effroyable qu'elle avait toujours eue depuis son premier jour à la campagne. Benedict ne l'aimait pas. Il aimait ses frères, sans aucun doute, mais il n'avait que faire de sa petite sœur. Était-ce parce qu'elle était une femme ? Elle n'en savait foutrement rien. Leur relation avait changé, à partir de ce moment-là, et le fossé entre eux s'était creusé davantage jusqu'à se muer en un gouffre béant. Les deux  jeunes gens ne se comprenaient plus.

Alors, Rose s'était écroulée sur le sol, accablée par le chagrin du deuil de son père, mais aussi par la perte de son frère aîné. Benedict lui avait appris à monter à cheval. Ils avaient construit la cabane dans l'arbre tous ensemble avant de s'y glisser la nuit pour y dormir en cachette.

Mais tout ça était bel et bien fini.

Benedict ne lui accorderait plus qu'un sourire de convenance avant de lui dicter comment vivre sa vie. Rose haleta avec difficulté, le cœur transpercé de toutes parts et horriblement lourd. La jeune femme aux cheveux d'ébène sentit une crise de panique lui saisir les entrailles, la menaçant de ses griffes acérées. Pour toute réponse, elle s'était concentrée sur la cicatrice d'Eurydice Hodges pour ne pas avoir à voir le visage de ses frères, tout en reprenant son souffle pour éviter de s'effondrer devant eux.

-

Le hurlement qu'avait poussé Eurydice en voyant la pointe du tisonnier se diriger droit vers elle avait été tel qu'il s'était répercuté en écho dans les couloirs de l'Angel Palace. C'est le même hurlement qui l'avait rendu aphone cette nuit-là alors qu'elle suppliait Howard Berrygreen à s'en rompre les cordes vocales. Elle avait tenté de se libérer de l'emprise de Rose, en vain, l'implorant de la laisser en paix et ses épaules tremblaient sous les sanglots qui s'échappaient de sa gorge.

Pourquoi est-ce qu'Eurydice Hodges a le sceau de notre famille gravé à même sa chair, Benedict ? L'ange entendit le bel Adonis vomir au loin. Ça y est, le regard de Douglas allait changer. Il ne la regarderait plus comme la plus belle créature du monde. Il regarderait sa joue, cette joue qui lui rappellerait cruellement le salopard qu'était son père, et la culpabilité lui ferait vomir ses tripes, comme aujourd'hui. Alors, Eurydice releva un visage confus vers Rose, ses doigts se mêlant aux siens pour effleurer sa joue. La jeune femme ne se rappelait même pas que Howard l'avait marquée du sceau de sa famille. Elle ne se souvenait que de la morsure du fer chauffé à blanc contre sa peau. Elle ne se souvenait que de Howard, rehaussant la température du tisonnier encore et encore pour recommencer à la torturer dans un cycle infernal. Elle se rappelait le coup de poing qu'il lui avait asséné quand elle était parvenue à ouvrir la porte pour crier au secours. C'était ce coup d'une violence rare qui l'avait rendu aveugle d'un œil.

Puis, il y avait eu la morsure du fouet contre son dos nu en guise de châtiment supplémentaire. Elle lui avait demandé pardon, à quatre pattes sur le sol, avant que Howard ne lui écrase le visage contre le marbre de sa chaussure pour la châtier jusqu'à ce que l'ennui le gagne. Tout ceci n'était qu'un jeu malsain pour lui, et Eurydice était devenue une proie indigne de son intérêt.

- Que lui as-tu fait pour qu'elle tremble autant devant toi ?

- Elle a voulu m’empêcher de t’envoyer loin, à l’époque, en se mêlant de ce qu’il ne la regarde pas. Je n’ai pas eu le choix que de sévir — même si c’était un accident.

Elizabeth Berrygreen fustigea son mari du regard, visiblement outrée par cet ultime mensonge. Rose fut prise d'une telle rage qu'Elizabeth dut lui barrer la route avant qu'elle n'arrache les yeux de Benedict.

Les yeux d'Eurydice s'écarquillèrent d'effroi et elle tourna un visage affolé vers Benedict Berrygreen. Non, tout cela était entièrement faux. Ils ne s'étaient même jamais parlés. Il ne l'avait pas touché. La jeune femme savait qu'elle ne faisait que projeter sur lui l'image terrifiante de son père. Cet homme n'était en rien responsable de ses malheurs. Elle ne pouvait décemment pas le laisser dire cela. Ses lèvres s'entrouvrirent pour objecter, mais son étoile la surplomba.

Douglas, l'innocent, Douglas, le doux, Douglas, le rayonnant... Celui qui n'aurait jamais dû avoir connaissance des tourments de son ange. Celui que cette vérité briserait le plus ici. Celui qui s'en voudrait horriblement alors qu'il n'avait que huit ans au moment des faits.

Douglas, le jeune homme insufflant l'amour et le désir dans le cœur meurtri d'Eurydice.

-

C'est faux !

Si le hurlement d'Eurydice lui avait glacé le sang, Rose Berrygreen s'immobilisa en entendant le désespoir agiter son petit frère. Son étreinte autour de la jeune Séraphine se desserra tandis que la confusion s'emparait de son esprit face aux mots de Douglas.

Y en a marre qu'elle ignore tout. Y en a marre que tu la protèges au point que tu la laisses te briser le cœur et piétiner ton âme. Elle ne sait pas ce que ce salopard nous a fait !

L'unique fille des Berrygreen se renfrogna, battant des cils dans l'espoir de chasser les ténèbres assaillant sa vision. Douglas adressa à sa sœur un regard rageur et le cœur de Rose se fissura. Non, elle ne voulait pas qu'il la déteste, lui aussi. Pas lui, elle ne supporterait pas de perdre l'amour de son petit frère après avoir perdu celui de Benedict. Douglas et elle avaient dormi ensemble aussi loin qu'elle s'en souvienne — jusqu'à son départ pour le pensionnat.

Est-ce que tu as la moindre idée de ce que ce salopard nous a fait et ce qu'il t'aurait fait à toi sans Benedict ?

"Doudou, qu'est-ce que tu ra-" Ethan, jusqu'alors reclus dans l'ombre, attira son cadet à lui avant de le faire taire de sa main. Il le tira sans ménagement hors de la pièce, ignorant la fougue avec laquelle se débattait son petit frère.

LÂCHE-MOI ! LÂCHE-MOI, ETHAN ! JE DOIS RESTER AVEC MON ANGE ! JE DOIS LUI DEMANDER PARDON ! C'EST NOTRE FAUTE, MON ANGE !

Eurydice se boucha les oreilles en secouant la tête, tremblante. Elle détestait les hurlements, et ceux de Douglas, en particulier, maintenant qu'elle avait eu le malheur de les entendre.

Son cœur était en miette.
Elle n'apportait que malheur là où elle passait.
Elle était une enfant maudite et affreusement seule.

Benedict entra dans son champ de vision, un genou à terre, et Eurydice hoqueta en reculant. L'innocent lui prit doucement la main avant de la plaquer sur son front, comme pour lui demander de l'absoudre de tous ses péchés. Il tremblait imperceptiblement pour tous ceux qui ne le touchaient pas du bout des doigts. L'ange tomba à genoux devant lui en secouant la tête, en larmes, serrant sa main tremblante bien trop grande pour elle entre ses doigts diaphanes avant de les porter à sa joue pour le rassurer. Il ne lui avait fait aucun mal.

Je m'excuse pour ce que je vous ai fait subir, et je n’aurais de cesse que de me faire pardonner.

Eurydice ouvrit la bouche pour protester, mais Benedict ne lui en laissa pas le temps. Sa femme l'aida à se relever, une mine sombre sur le visage qui annonçait une tempête, et ils s'éloignèrent pour quitter la pièce. Eurydice attrapa vivement, à la hâte, un pan de la manche de Benedict en secouant la tête, le stoppant dans sa course. "V-Vous n'avez a-absolument rien à vous faire p-pardonner, m-milord... V-Vous n'êtes en aucun c-cas r-responsable..." bégaya-t-elle, arrachant un sourire empli de gratitude à Elizabeth. Ils quittèrent la pièce ensemble, laissant les deux jeunes femmes seules.

Contrairement à ce que Benedict avait pu croire, Elizabeth n'éleva pas une seule seconde la voix contre lui. Elle pleurait de rage et de désespoir. La jeune femme se confondit en excuses auprès de son mari pour n'avoir pas réussi à protéger sa petite sœur de la vérité, et Benedict pleura dans ses bras, bercé par les baisers rassurants de son épouse. Elle l'enlaça patiemment jusqu'à ce qu'il se calme, lui caressant les cheveux en lui murmurant des paroles rassurantes.

-

Rose essaya d'aider Eurydice à se redresser, mais elle la repoussa silencieusement, secouant la tête pour la désapprouver. "Eurydice, je..." L'ange leva une main en l'air en signe de silence, blême. "Pourquoi ?" demanda-t-elle simplement. La jeune Berrygreen cilla, le cœur en miette à la vue des larmes roulant, par sa faute, le long des joues de l'ange de son petit frère. "J'ignorais que Benedict serait capable de..." Eurydice lui adressa un regard glacial, les mains posées sur ses épaules alors qu'elle tremblait de rage. "Pourquoi êtes-vous si encline à accabler votre frère aîné ? Ne ressentez-vous pas la détresse de votre famille lorsque vous parlez de votre père ? N'avez-vous pas vu Douglas trembler de peur ?" Cette détresse était pourtant tellement évidente... Rose eut un mouvement de recul, le visage rongé par une culpabilité nouvelle et Eurydice recula à son tour avant de s'incliner devant la fille du duc. Elle se dirigea vers la sortie, sans plus de cérémonie, avant de s'arrêter sur le pas de la porte. Par-dessus son épaule dénudée, l'ange adressa un regard sans équivoque à Rose, une main sur sa joue boursoufflée. "Sachez que je ne tremble pas devant Benedict parce qu'il m'effraie, Rose. Je tremble devant lui parce qu'il me rappelle votre père."

Rose tomba au sol en pleurant, suffoquant contre ses mains, et Eurydice quitta la pièce à toute allure.

-

Tout était fini. Ce bonheur parfait, trop beau pour être vrai, avait été corrompu par Howard Berrygreen. Il n'y aurait plus de baisers, plus de lettres, plus de kidnapping.

Eurydice ouvrit la porte de la chambre aux étoiles à la volée, avant de rassembler ses maigres affaires à la hâte, la peur au ventre. Il fallait qu'elle s'enfuie loin d'ici, et vite. Elle laissa les robes que le bel Adonis lui avait offertes dans l'armoire, ne pouvant se résoudre à les emmener avec elle après tout ça.

Le tableau de Madeleine et Stefan était prêt et attendait dans le bureau d'être distribué. Sur le lit, Eurydice déposa une esquisse à l'attention de Douglas, illustrant leur danse dans le kiosque aux lucioles. La jeune femme était dos au papier, sans visage apparent, alors que Douglas, lui, rayonnait de beauté. Il était le point central de l'illustration et tout le décor gravitait autour de lui. Eurydice l'avait peint tel qu'elle le voyait, lui, l'étoile de ses nuits illuminant ses nuits.

Son regard balaye la pièce avant de s'attarder sur le miroir à pied trônant dans un coin. Ne l'avait-elle pas recouvert d'un drap hier soir ? Elle s'approche doucement du miroir, confuse, avec l'attention de le recouvrir à nouveau, mais son œil est alors attiré par des traces de peinture. Les sourcils froncés, l'ange se penche sur la pointe des pieds pour lire ce qui est écrit.

Tu es magnifique.

Alors, le cœur d'Eurydice se consume avant d'être réduit en cendres. Elle pleure, car elle reconnaitrait cette écriture entre toutes, tant elle avait lu et relu les lettres que Douglas lui avait adressées ces cinq derniers mois.

Dans un élan de rage qu'elle avait si souvent connu après son châtiment, elle balance son poing contre le miroir, à l'endroit même où résident les mots de Douglas. Il se fissure contre ses doigts, lacérant ses chairs et faisant perler à grosses gouttes le sang sur sa main et son avant-bras. En larmes, la jeune femme s'effondre devant son reflet, les débris du miroir déchiquetant ses genoux tandis que ses épaules sont secouées par de violents sanglots qu'elle ne parvient pas à arrêter.
Clionestra
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Clionestra
Dim 23 Juin - 21:15

Douglas
Berrygreen

J'ai 17 ans et je vis à Londres, Anglette. Dans la vie, je suis étudiant en médecine et je m'en sors bien. Sinon, grâce à ma chance, je suis amoureux d'un ange et je le vis plutôt mal tant qu'elle m'aimera pas en retour

→ Dernier fils du duc de Berrygreen.
→ Il est jovial, charismatique, marrant et enthousiasme. Ainsi qu’un peu enfantin.
→ Il a peur de son père et ne supporte pas la violence qui le renvoie à l’époque où il a vue son frère se faire frapper.
→ Il a une peur du sang
→ Pourtant, il aimerait être médecin, spécialisé dans l’accouchement et les saignements des femmes.
→ Sa nourrice est mort quand il avait 6 ans en accouchant dans leur manoir dans une marre de sang
→ Il est très têtu et n’hésite pas à faire plusieurs kilomètres pour trouver une réponse à une question.
→ Il n’hésite pas à dire ce qu'il pense. Il a toujours été protégé par ses frères, et il le sait.
→ Il aime tous les sports non violent. Comme l’équitation, surtout, mais aussi les jeux d’équipe comme le football.
Les cœurs tambourinent dans les cages thoraciques comme les glas des églises. Les cœurs battent et le sang défile dans les veines. L’atmosphère s’alourdit. Même le temps semble se figer. Il n’y avait plus de cœur heureux. Stefan, même lui, n’avait pas le cœur à coucher avec sa femme. Il regardait les deux jeunes frères de Kyle courir dans le jardin après un cerf-volant qui ne voulait pas s’envoler. Brodie faisait de la broderie, la seule activité qui pouvait le détendre tant il n’arrivait pas à calmer ses nerfs. Il y avait des cœurs meurtris, des cœurs détruits, des cœurs en miette et aucun cœur en fête. La vie avait rendu le monde obscur. Et les cœurs avaient du mal à reprendre leur respiration.

D’un côté, il y avait Benedict, à nouveau, qui se cacha dans le cou de sa femme et espère ne jamais quitter ses jupons pour repartir dans le monde réel. Depuis son arrivée dans son monde, réellement, comme sa femme, Elizabeth avait rendu difficile le fait d’écraser ses pensées pour tout prendre sur lui. Son cœur était écrasé. Sa sœur, qu’il aimait de tout son cœur, ne lui pardonnerait jamais. Tout comme Eurydice. Même si elle en avait dit l’inverse, il savait la tête qu’il voyait à travers son reflet. Il tenait sa femme mais n’arrivait pas à remonter la tête hors de l’eau de noirceur qui le noie dans ses ténèbres. Il ne voulait pas être comme son père. Il n’avait plus le courage. Il finit par se coucher, sa femme dans ses bras, à essayer de prendre le courage dans ses mains qu’elle posait sur lui pour le réconforter. Mais il ne sait pas si son cœur pourra en survivre.

*

Ailleurs, il y avait Ethan. Il respirait toujours de cette manière calme et presque sur humaine. Il avait traversé la maison pour rejoindre le bureau de Benedict et avec une efficacité rare, il avait effacé le crachat de leur jeune sœur sur le bois. Il ne voulait pas que cela reste le dernier geste de Rose vis-à-vis de Benedict. Mais comment lui expliquer la vérité. Il ne sait pas comment avait terminé la discussion mais il doutait fortement que cela avait été d’un réconfort grandiloquent… et comment réconforter quelqu’un quand on était mort à l’intérieur ? Alors qu’il avait décidé d’aller la rejoindre, il la remarqua dans le canapé se trouvant plus loin dans la pièce. Elle était dans l’ombre de la pièce et en boule. Petite boule de fillette enfermée autant dans sa tête que dans son corps. Il s’approche doucement, et à l’image de son ainé, il se mit à genoux devant elle. Posant la tête sur ses jambes en remontant un regard suppliant vers elle.

- Ne nous déteste pas… Je t’en supplie.

Il ne pleure pas, mais le ton de sa voix énonçait tout ce qu’il pensait de ce moment. S’il avait été mort à l’intérieur, il savait qu’il devait faire quelque chose pour Benedict et Douglas. Il remonta la main vers le visage de sa sœur et glisse une mèche de cheveux derrière son oreille avec un sourire timide et contrit.

- Rose, notre père est mort, annonça-t-il en essayant de le dire avec un peu de tristesse –mais pour elle, pas pour cette fouille merde qui ne méritait même pas la paternité-, il est mort pendant un bal. Celui des Lockwood. Il a fait une chute après avoir abusé de la boisson et il a été amené tout de  suite dans une chambre pour être ausculter. Cependant, après une nuit il n’était plus.

Ethan, qui parlait peu, avait essayé de mettre des mots sur la situation, sans trop lui en dire, ni pas assez. Il continua de caresser la joue de sa sœur et de la regarder. Ses yeux étaient mornes et vides, jusqu’à ce qu’il rencontre les iris foncés de sa sœur, et alors son âme s’éveilla de l’absolue certitude qu’il allait continuer à la protéger. Ils y arriveront. Il ne fallait pas qu’elle apprenne la vérité. Il prit la place à côté d’elle. Poussant sa sœur pour s’y mettre et la garder dans ses bras. Elle pouvait pleurer. Si Benedict pouvait prendre la responsabilité de la torture à une jeune femme, il pouvait prendre la souffrance et la haine de consoler les larmes pour un homme qu’il détestait de tout son cœur.

- Ne nous déteste pas. Je t’en supplie., répéta-t-il.

Parce qu’elle avait dû comprendre, maintenant, sans tout savoir –ce qui n’arriverait jamais si on les écoute- que Benedict n’avait jamais été seul dans ses décisions. Jamais. Parce qu’elle ignorait tellement que ça devrait être douloureux pour elle, mais d’autant plus pour l’homme à la lumière qui prenait tous les blâmes sur son dos pour éviter que les deux autres de l’ombre ne soit éclaboussé par la haine.

*

Le dernier côté, Douglas, était en train de traverser la maison à son tour. Il s’arrêta un instant alors qu’il entendit la voix d’Ethan parler à Rose. Et Douglas se sentit en colère contre elle. Non pas pour ce qu’elle avait découvert sur son ange, il espère qu’il l’aurait remarqué un jour, mais sur ce qu’elle avait osé dire de Benedict. Benedict n’avait jamais rien fait pour mériter une pareille haine. En tout cas, pas officiellement. Il avait pris la responsabilité et maintenant Rose la haïssait et le pensait possible de la pire des choses. Il laissa Ethan avec Rose. Il n’avait pas le courage de lui faire face. Pas pour le moment. Il arriva vers la chambre aux étoiles pile quand il entendit un bruit de vitre qui se brise. Il augmenta le pas. Et il se figea sur le pas de la porte.

- Oh m…

Il se déplace rapidement. Ne pense pas à lui une seconde alors qu’il attrape son drap, sur son lit, là où son ange avait dormit pour poser ses mains là où des entailles étaient les plus visibles.

- Eurydice… mon ange. Mon dieu. Ne bouge pas.

Il fit en sorte d’essuyer les perles écarlates qui commencer à couler le long de son corps et il poussa les vestiges du miroir sans même faire attention à son propre bien. Il finit par la prendre dans ses bras, une fois tout danger écarté. Il continuait de l’appeler, tant par son prénom que par son surnom, alors qu’il attendait qu’elle se calme. Si elle se débattit pour quitter son étreinte, il ne la laissa pas faire. Il la laissa pleurer et l’oblige à le prendre comme pilier. Quand elle se calme à peine, il finit par mettre la main sur sa joue meurtrie et la caressa avec une tendresse toujours aussi amoureuse.

- Je suis désolée, Eurydice. Tes larmes sont de ma faute. Pardonne-moi.

Il pleure aussi et la bile se ressent à nouveau dans son estomac. Quand il était dans une situation stressante qu’il ne pouvait contrôler, il avait toujours envie de vomir. Cependant, il arrivait à repousser la nausée jusqu’à un certain point. D’abord la jeune femme, puis lui. Tout comme son frère avait toujours mis le bien être de sa fratrie avant la sienne. Il se penche et embrasse à nouveau cette joue.

- Je suis incapable de ne pas t’embrasser. Ici, partout. Je suis incapable de prendre ta souffrance et te la faire oublier. J’aimerais pouvoir réanimer cet enfoiré pour le tuer à nouveau. Nous n’avons pas eu le choix de faire une mort rapide. J’aurais préféré lui faire du mal, tellement de mal. Il n’avait pas le droit de te toucher. Je suis tellement navré…

Il l’embrassa encore plusieurs fois, sur sa peau, il caressa ses lèvres comme il l’avait si souvent fait. Il continua de lui parler en lui disant qu’elle était son ange, et qu’il donnerait tout pour qu’elle lui pardonne. Il sentait toujours l’odeur poisseuse du sang qui restait dans la pièce et ça le rendait fou. Il se souvient de ce qu’il avait dit à la Eurydice de 18 ans quand il n’en avait que 8 ans…

- Le sang des gens que j’aime doit rester à l’intérieur…

Et il prit sa main pour nettoyer les nouvelles perles jusqu’à en faire des bandages de fortunes avec les draps qu’il avait découpé à mains nus. Pour son bien, à elle.


I'm born again.
I'm on the mend
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Rein
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Rein
Mar 25 Juin - 18:44

Eurydice Hodges
J'ai 28 ans et je vis à Londres, Angleterre. Dans la vie, je suis enseignante en art et je m'en sors moyen. Sinon, grâce à ma malchance, je suis célibataire et je m'y suis habituée.

- Fille unique, son père était un baron pingre et sa mère, une femme volage
- Elle a un don et une passion pour la peinture et le dessin
- Elle est passionnée d'astronomie
- Elle a toujours entretenu une relation très distante avec ses parents
- À 18 ans, elle rassura un jeune garçon terrorisait par la vue du premier saignement menstruelle de sa grande sœur
- Quelques mois plus tard, à un bal, le père du même garçon la défigura et la châtia quand elle lui fit l'affront de refuser ses avances
- Suite à cela, elle perdit l'usage de son œil gauche et sa joue droite garde une brûlure rouge vive depuis
- L'assaillant a grassement payé ses parents pour acheter leur silence face aux séquelles de leur fille
- Ses cheveux sont devenus blanc suite à son traumatisme
- Le père d'Eurydice n'a jamais supporté sa lâcheté et a sombré dans l'alcoolisme avant de se pendre
- Sa mère s'est remariée et a quitté la demeure familiale peu de temps après
- Elle se réveille parfois la nuit à cause de douleurs fantômes
- Elle enseigne l'art à des enfants défavorisés et gagne son pain en dépit de son statut noble
- Elle gère seule les maigres terres de son défunt père
- Aujourd'hui vieille fille répudiée et moquée par la haute société, sa vie se retrouve chamboulée quand Douglas Berrygreen, le jeune garçon désormais tout juste adulte, se présente à elle pour la courtiser.

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Elizabeth avait emmené Benedict loin des yeux de tous. Pour le protéger, lui, mais également pour protéger ses frères et sa sœur de cette vue déchirante qu'il lui offrait. Son mari était en train de sombrer dans les abysses de la culpabilité. Il coulait dans les profondeurs des Abymes. Il s'enlisait et s'enfonçait dans les mains de son père, au point de vouloir disparaitre. Le spectre de Howard n'avait de cesse de torturer le pauvre homme, qui n'hésitait pas à se noyer pour que d'autres puissent respirer. Elizabeth, elle, refusait d'être simple spectatrice du désarroi de son mari. Benedict était son âme-sœur, son amour, son aimé, sa raison d'être et d'exister. Oui, Elizabeth n'accepterait jamais que son mari s'autodétruise, et elle n'accepterait jamais que d'autres cherchent à le détruire. Elle attraperait la main de Benedict, désespérément tendue vers la lumière, pour l'y ramener, pourfendant tout sur son passage afin qu'il soit en sécurité.

Allongés à même leur lit, ses doigts massèrent le crâne douloureux de son aimé, ondulant contre ses tempes, appliquant de douces pressions entre ses cheveux... Elle enroula ses jambes des siennes afin de le faire revenir un peu plus à la réalité, et se mit à humer une douce mélodie. Elle le berçait contre elle lentement pour le rassurer, parsemant son front de baisers papillons, embrassant doucement ses paupières jusqu'à ce qu'il s'endorme enfin. La jeune femme le garda contre elle, tremblante à l'idée de le perdre.

Il fallait que tout cela cesse, son mari n'y survivrait pas. Il se perdrait pour toujours et ne reviendrait jamais. Un sanglot s'échappa de sa gorge et elle le serra contre elle, lui endormi — ou inconscient — en le suppliant à voix basse de ne pas abandonner.

-

Rose Berrygreen avait rampé sur le sol, ses jambes refusant de lui obéir. Elle avait rampé pour fermer la porte avant de se hisser difficilement jusqu'au divan reposant devant la cheminée. Là, dans la pénombre où seul un feu apportait un semblant de lumière, la jeune femme trembla de tous ses membres. Était-elle devenue folle pour traiter ainsi un membre de sa famille ? Mais son père était mort. L'homme qui l'avait élevé, l'homme qui l'avait aimé, cet homme si doux n'était plus. "Papa..." Un râle trahissant sa souffrance et sa détresse lui échappa alors qu'elle se frappait la poitrine en pleurant la mort de Howard. Elle avait peur, si peur. Comment discerner la vérité du faux ? Qui croire ? Que croire ? Comment ? Pourquoi ? Mille questions se bousculaient dans son esprit agité, et elle ne savait plus qui elle était. Une sœur aimante un peu trop explosive ? Ou une femme cruelle qui n'hésitait pas à blesser son frère aîné et à l'accuser du pire sans aucune preuve ? Sa poitrine se soulevait à un rythme effréné alors qu'elle sentait des palpitations agiter son cœur. L'environnement de la pièce se mouvait autour d'elle, bien qu'elle soit immobile, et elle ferma les yeux pour ne pas voir les ombres des monstres de la nuit danser autour d'elle. Elle n'arrivait pas à respirer, l'air lui manquait cruellement et elle transpirait. Doucement, elle posa le front contre ses genoux, ramenés jusqu'à sa poitrine, et elle se berça pour se calmer. "Benedict, Ethan, Doudou... À l'aide..."

Ethan, jeune homme providentiel, répondit à cet appel pourtant silencieux en ouvrant la porte. Rose continua de se bercer, tremblante, son corps oscillant d'avant en arrière en silence. La jeune femme s'immobilise alors que son frère pose son visage contre ses genoux et elle lève un regard vitreux vers lui.

Ne nous déteste pas... Je t'en supplie.

Elle le regarde sans prononcer le moindre mot. Elle le regarde sans même le voir ou l'entendre, elle n'entendait plus que les paroles acides de Douglas et les suppliques de Benedict et d'Eurydice. Rose ferma les yeux au contact des doigts d'Ethan contre sa peau, et une larme coula silencieusement le long de sa joue. Rose, notre père est mort. Ses épaules s'affaissent et ses tremblements reprennent alors qu'elle pleure toutes les larmes de son corps. L'image de son père, paisible, mais mort, allongé sur un lit, lui file la nausée et sa respiration siffle tant l'air vient à lui manquer. "Ne dis pas ça, pitié... Non... Non, non, non, non..." Elle sanglote contre la paume d'Ethan, murmurant le nom de Howard — papa, quoi — sans s'arrêter, comme une prière adressée à Dieu afin qu'il le lui rende. Ethan monte sur le divan pour l'attirer à lui et l'étreindre doucement et elle s'effondre contre lui. Elle pose sa tête contre ses cuisses et mouille son pantalon de larmes, le visage enfoui dans le tissu de son bas. "D-D-Douglas..." bredouille-t-elle entre deux sanglots, son regard rageur l'assaillant de toutes parts. "Il me déteste maintenant, tout comme Benedict me déteste depuis longtemps... J-Je ne comprends pas, je ne comprends plus rien, je ne sais plus ce que je dois faire pour qu'on m'aime encore un peu..." Elle secoue la tête et sa main attrape les doigts de son frère pour les coller contre sa joue afin qu'il la caresse. "Aide-moi, Ethan. J'ai peur, j'ai tellement peur, sauve-moi..."

-

Eurydice martelait sauvagement son poing meurtri contre sa propre image, fracassant le miroir un peu plus à chaque coup. La glace, brisée en mille morceaux, lui montrait autant de reflets hideux d'elle-même et cela lui était insupportable.

Petite insolente !

Crois-moi, Eurydice, quand j'en aurai fini avec toi, plus personne ne posera jamais plus les yeux sur toi.

Je ne suis pas un monstre, Eurydice, vous avez simplement payé pour votre impertinence.

Quelle tristesse que de voir un si beau visage ainsi défiguré, et vos cheveux... comme ils sont hideux.


Un court instant, elle jurerait apercevoir le reflet de Howard derrière elle, un sourire charmeur et triomphant sur les lèvres, là, dans la chambre aux étoiles. Il semble s'approcher d'elle tel un prédateur. Alors, ses mains repoussèrent violemment le miroir en arrière pour la tirer de ce cauchemar éveillé, et il tomba à la renverse dans un fracas assourdissant, projetant du verre dans toute la pièce, la transformant en véritable terrain miné. La respiration sifflante, Eurydice secoua vainement la tête pour tenter de se calmer. Il était là, partout, tapi dans les moindres recoins de son esprit, marquant sa joue, blessant son œil...

Howard.
Howard.
Howard.

Son poing se resserre autour d'un morceau de verre qui lacère sa paume et elle l'approche de son œil fonctionnel en tremblant de tous ses membres, le regard résolu. Elle allait se crever l'œil afin de ne plus jamais avoir à voir son propre reflet. Elle allait se rendre aveugle pour ne plus jamais voir le fantôme de Howard. Elle allait se priver de tout ce qu'elle aimait, la peinture, les étoiles, le sourire rayonnant de bonheur de Douglas... pour ne plus jamais revoir ses horribles cicatrices.

Elle était proche, si proche de son salut, encore quelques malheureux petits centimètres à peine, mais sa main flancha, trahissant sa peur de la douleur, de l'inconnu et du noir.

Douglas surgit sur le pas de la porte tandis qu'Eurydice, trop faible pour aller au bout de son idée, rejetait le débris de verre ensanglanté dans un coin de la pièce. Leurs regards se croisèrent. Les iris mortifiés de Douglas rencontrent les yeux vitreux de son ange, visiblement las de toute cette violence qu'elle avait ressentie, et il entre à toute vitesse.

La jeune femme l'observe s'agiter dans la chambre, attrapant un drap de satin sur son chemin avant d'y envelopper les mains meurtries de sa Séraphine. Douglas, son étoile filante, Douglas, l'astre de ses nuits, Douglas, son bel Adonis... Il pressa doucement ses jointures entaillées, et elle sanglota en murmurant à quel point elle était navrée de toujours tout gâcher. Il l'attira à lui avec force, ignorant ses mouvements de recul alors qu'elle cherchait à fuir son étreinte pour se dégager entièrement de lui. Eurydice, mon ange. Mon ange, Eurydice. Elle pleure contre son torse, agrippant sa chemise pour toute réponse face à son ton suppliant, et son corps tremble un long moment.

Quand sa respiration trouve un semblant de stabilité, Douglas relève le visage de son âme-sœur avec une infinie douceur, lui arrachant une complainte. Son corps se tend alors qu'il pose une main sur sa joue meurtrie et elle fuit son regard en baissant la tête.

Je suis désolé, Eurydice. Tes larmes sont de ma faute. Pardonne-moi.

Désormais, Douglas savait que son propre père s'était repu de la souffrance de son ange avant de lui arracher les ailes. Ce père qu'il semble haïr de toutes ses forces, tout comme ses frères. Ce père qui le fait trembler de tous ses membres, même mort. Ce père qui parait avoir bercé Rose de doux mensonges au point qu'elle le pense bon et innocent. Une question traversa l'esprit d'Eurydice, bien que la réponse l'effrayait. Si Howard avait été aussi sadique avec elle après qu'elle ait simplement refusé ses avances... Comment avait-il traité ses propres enfants lorsqu'ils ne répondaient pas à ses attentes ? Qu'avait-il pu leur faire pour qu'ils nourrissent un tel ressentiment à son égard ?

Une larme dégringole sur le front d'Eurydice, et la jeune femme cille en levant enfin son regard sur Douglas. Le pauvre homme pleure devant elle, lui rappelant cruellement l'enfant qu'il avait été la première fois qu'ils s'étaient rencontrés. Elle secoue la tête devant les larmes du bel Adonis, le cœur réduit en cendre. Voilà pourquoi elle ne voulait pas qu'il sache la vérité, car Eurydice commençait à comprendre Douglas. Elle savait que l'amour qu'il lui portait était puissant, immense et ô combien sincère. Elle avait conscience que la vérité pourrait tuer son héros, parce qu'il ne se pardonnerait jamais de ne pas avoir pu éviter un tel malheur à Eurydice. Comment l'aurait-il pu ? Il n'était qu'un enfant, à l'époque. Même maintenant, si Howard avait été encore en vie, s'il avait été capable du pire sur sa personne... Qu'aurait donc pu faire le tremblant jeune homme qu'il devenait en présence de son père ? Douglas était un homme bon et gentil, l'opposé de Howard. Il était solaire, sincère et bienveillant. Le genre d'homme portant la tristesse du monde sur ses épaules, à l'image de son aîné. Oui, il était le genre d'homme à pleurer, car il n'avait pas été en mesure de protéger la femme qui faisait battre son cœur.

Eurydice se penche vers lui alors qu'il s'approche, lui aussi. Elle le laisse embrasser sa joue si cela peut l'apaiser, elle siffle entre ses mâchoires serrées, mais elle ne le repousse pas. Il parle contre ses lèvres, et elle baise chacune de ses larmes avec une douceur qu'elle ne réservait qu'à lui, le petit garçon au pyjama rayé. Elle ne parle pas, elle ne lui répond pas. Elle continue d'embrasser chacune de ses larmes jusqu'à ce qu'il l'assaille de tendresse à son tour.

Ses baisers la font frémir, et ses lèvres l'attirent inexorablement. Cependant, elle ne lui cède pas. Elle l'écoute patiemment, avant de lui prendre les mains pour l'aider à se relever. Il la regarde comme si elle allait le quitter, alors elle lui adresse un doux sourire avant d'embrasser sa joue en secouant la tête. Ses genoux et ses mains saignaient, mais elle s'en foutait royalement. "Viens, partons loin d'ici."

-

Douglas renifla tout le long du chemin, ses larmes semblaient n'avoir jamais de fin. Ils sortirent en douce de l'Angel Palace, ne croisant personne sur leur route alors que les couloirs étaient étonnamment silencieux. Même la chambre de Madeleine et Stefan n'émettait aucun bruit. Alors, elle le guida dans la noirceur de la nuit, trébuchant par moment, sans jamais lâcher sa main. Ils marchèrent longtemps ainsi, leurs cœurs agités battant la chamade, leurs pouls résonnant à l'unisson... jusqu'à débouler sur un immense lac où flottaient paisiblement des centaines de lucioles. Eurydice tourna un regard illuminé vers Douglas, quelque peu espiègle malgré la tristesse qui voilait ses yeux.

Doucement, elle s'assit à même l'herbe fraîche, attirant Douglas à elle avant de guider sa tête sur ses genoux. Ses doigts plongèrent dans les mèches de ses cheveux, dégageant son visage de toute loque rebelle avant qu'elle commence à les tresser. Le ciel était dégagé, parsemé d'étoiles et la lune était haute dans le ciel. Les lucioles, en dehors de l'astre lunaire, étaient leur unique source de lumière. Eurydice prit une profonde inspiration pour trouver le courage de parler. "Douglas, je ne peux pas t'accorder mon pardon." commença-t-elle avant de poursuivre à la hâte en le sentant trembler. "Car tu n'es en rien responsable de ce qu'il m'est arrivé. Chut... là... calme-toi, je t'en prie..." L'ange déchu se pencha lentement au-dessus de lui pour caresser son visage du bout de son nez. Ses mèches argentées chatouillèrent le jeune homme avant qu'elle ne se redresse. "J'ai toujours redouté que tu l'apprennes depuis que nous nous fréquentons... Je savais que la culpabilité te rongerait. Je savais que tu te sentirais responsable... Tu es le seul à ne m'avoir jamais regardé différemment, bien que je sois défigurée, et j'ai tellement peur que ton regard se change en de la pitié, maintenant. Je ne supporterai pas que tu me regardes ainsi, rongé par une culpabilité mensongère. De grâce, ne t'accable pas, car je ne te condamne pas, moi. Tu n'étais qu'un enfant, mon étoile. Tu n'aurais rien pu faire. Ni toi, ni personne d'autre, d'ailleurs..."

Eurydice aurait voulu lui dire de ne pas arrêter de la courtiser, de continuer à l'aimer, à la désirer... Mais cela aurait été cruel et égoïste de sa part. Il aurait pu accepter dans un élan de pitié malvenu avant de se retrouver coincé dans une relation malsaine.

L'ange ne voulait pas que leur relation change... Mais son amour grandissant pour Douglas la poussait à se taire afin qu'il fasse ses propres choix, en son âme et conscience. Jamais, elle ne lui demanderait un tel sacrifice. Jamais, elle ne le forcerait à rester à ses côtés si la vérité était trop dure à supporter.

Elle resterait seule, le cœur brisé, et entrerait dans les Ordres.
Clionestra
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Clionestra
Mar 25 Juin - 22:33

Douglas
Berrygreen

J'ai 17 ans et je vis à Londres, Anglette. Dans la vie, je suis étudiant en médecine et je m'en sors bien. Sinon, grâce à ma chance, je suis amoureux d'un ange et je le vis plutôt mal tant qu'elle m'aimera pas en retour

→ Dernier fils du duc de Berrygreen.
→ Il est jovial, charismatique, marrant et enthousiasme. Ainsi qu’un peu enfantin.
→ Il a peur de son père et ne supporte pas la violence qui le renvoie à l’époque où il a vue son frère se faire frapper.
→ Il a une peur du sang
→ Pourtant, il aimerait être médecin, spécialisé dans l’accouchement et les saignements des femmes.
→ Sa nourrice est mort quand il avait 6 ans en accouchant dans leur manoir dans une marre de sang
→ Il est très têtu et n’hésite pas à faire plusieurs kilomètres pour trouver une réponse à une question.
→ Il n’hésite pas à dire ce qu'il pense. Il a toujours été protégé par ses frères, et il le sait.
→ Il aime tous les sports non violent. Comme l’équitation, surtout, mais aussi les jeux d’équipe comme le football.
Benedict se calma, son cœur à l’unisson avec celui de sa femme. Il pleura de longues minutes avant de sombrer dans des cauchemars. Tous avaient le même thème : son père. Et tous avait la même finalité : à la fin, il était devenu son père. Il eut l’impression de se réveiller plusieurs fois de ses cauchemars avant de remarquer être toujours enfermé dans ses songes. Il n’y avait que la force de sa femme, la puissance de ses bras et la délicatesse de son corps contre le sien, qui réussit à le garder avec une fine, mais puissante, ancre en ce monde. Il avait le droit à sa souffrance. Il le méritait. Et égoïstement, il aimait l’idée que la jeune femme le soutienne malgré toute sa noirceur.

- Je t'aime.

*

Ethan avait besoin de rester calme. Ce qu’il arrivait encore à faire. Il respirait doucement et simplement, pour ne pas inquiéter sa sœur qu’il avait dans les bras. Sa petite sœur. Il avait toujours aimé Rose. Parce qu’elle était de son sang, certes, mais aussi pour le sourire solaire qu’elle lui portait, quand bien même leur père avait essayé de faire croire des choses sur lui. Après tout, Rose avait cru l’histoire de maltraitance sur les chatons de Douglas. Il se demandait parfois encore comment leur sœur pouvait vouloir encore d’eux avec toute la gerbe verbale que leur père avait pu dire sur eux… Simplement parce qu’elle avait un plus grand cœur qu’eux ? Ethan pensait ne pouvait aimer personne. Même s’il aimait les membres du cercle, ou Stefan, il y avait une distance mentale et spirituelle entre eux. Ethan doutait un jour pouvoir aimer comme Douglas ou Benedict. Il ne pensait pas pouvoir aimer, jamais, une femme qui lui ferait voir le monde d’une couleur différente. Son monde était gris et terne. Et même s’il aimait sa sœur plus que tout, elle ne pouvait pas amener de la couleur. Encore moins quand elle pleurait dans ses bras pour un homme qu’il détestait de tout son cœur et dont il avait rêvé de précipiter la mort depuis tant d’années.

Pourtant, alors que sa sœur refuse la mort d’Howard, il finit par se sentir mal d’avoir tant voulu la mort de cet homme. Peut-être aurait-il dû le faire disparaître pour calmer les élans du cœur de sa sœur ? Faire semblant qu’il était partit et disparu en mer pour qu’elle ne souffre pas de l’image de son cadavre mais simplement de l’absence de son existence… Cependant, pour que quelqu’un soit considéré comme mort, et que l’héritier puisse prendre pleinement les rennes d’un duché, il fallait alors attendre sept ans… et Benedict devait reprendre la main sur les contrats frauduleux de son père tout de suite. Il ne pouvait pas se permettre une disparition simplement. Il la laisse se coucher sur lui, et il se met à lui caresser les cheveux. Avec douceur, il déliait ses mèches pour les emmêler dans une fausse tresse désordonnée. Il ne parlait que pour dire le minimum et continua le temps de ses larmes. Il fit une pression sur son crâne pour lui donner de la force.

- Rose…, souffla-t-il doucement.

Il continue de caresser sa tête et réfléchit à ses mots avec soin avant qu’elle ne lui kidnappe ses doigts. Il la regarde et ramène ses doigts vers son visage.

- Douglas ne te détestera jamais. Il t’aime tellement fort qu’il passait son temps à venir dans ta chambre. Il a pleuré, des jours durant, quand tu es parti. Il se bridait pour ne pas écrire dans chaque lettre qu’il t’envoyait qu’il voulait te revoir, parce qu’il savait que tu ne devais pas.

Il releva sa sœur et prit son visage dans ses mains pour en pousser les larmes. Il sourit doucement et embrassa son front avec une nouvelle délicatesse qui n’appartient qu’à cette famille. Il planta son regard dans le sien.

- Benedict ne t’a JAMAIS détesté, Rose. Benedict t’aime tellement, et avec tellement de force, qu’il préfère que tu le haïsses et le crois coupable des pires malversations plutôt que de blesser ton cœur.

Il la prend dans ses bras, et reprends les caresses sur son dos.

- On t’aime, Rose. On t’aime au point que nous pourrions en mourir d’amour. On pourrait mourir pour toi. Je désire mourir pour toi. Si tu savais ce que l’on ressent, si tu pouvais voir notre cœur continuait de battre, pour toi. Pour ton bonheur. Pour ton sourire. Pour ton bienêtre. Jamais…

Il la tient fortement. Cherchant à nouveau ses mots. Il n'était pas le genre loquace!

- On t’aime, Rose. Il faut que tu le croies. Enlève-toi tes idées mensongères et malveillantes de ton esprit.

Il n’avait jamais autant parlé… mais il fallait bien lui dire avec le plus d’informations possibles. Ou en tout cas le plus qu’il puisse dire… et pour cette histoire, il fallait que Rose apprenne, comprenne et accepte, la plus grande des vérités… Ils l’aiment. Plus que ce qu’ils s’aiment eux-mêmes.

*

Douglas était arrivé avant de voir quoi que ce soit. Il ne sait pas du tout comment il aurait survécu à la jeune femme, un bout de miroir presque dans ses yeux. Pour ça, c’était sûr. Il l’avait aidé, et ce moment affreux était passé à la fois très rapidement et très doucement. Il avait essayé de la soutenir et de la soigner, comme il l’avait pu. Elle était si forte. C’était la femme de sa vie. Elle était l’incroyable incarnation de l’ange qui tombe du ciel. Alors, quand elle propose de partir, il ne pense pas à Benedict en train de pleurer, ou Ethan, ni même Rose (ça il s’en voudra demain), non. Il ne pense qu’à la suivre.

Il reste collé à la jeune femme. Il ne la quitte que pour marcher, mais sinon il ne la quitte pas. Il refuse qu’elle quitte son champ de vision. Il l’aimait trop pour la lâcher. Il ne pouvait pas se le permettre. S’il devait la quitter des yeux, il en mourrait. Les larmes d’années de souffrance contenue s’étaient déversées, rajoutant à toute la culpabilité qu’il ressentait. Comment son ainé avait-il pu réussir à tenir avec plus de culpabilité encore sur ses épaules ? Il se le demande bien. La jeune femme s’assoit au sol, et en silence il la suivit sur le sol dur. Elle mériterait un lit de plume et des cousins pour son corps, au lieu de subir la dureté de ce monde. Son ange méritait tout. Il pose sa tête sur ses genoux. Tous les Berrygreen aimaient cette position. C’était une position calme qui leur permettait des papouilles dans les cheveux… et ça… Il se calma complètement quand il sentit les caresses. Il adore sentir ses mains de son ange contre lui. Il aime cette femme tellement profondément.

En effet, quand elle avait commencé à dire qu’elle ne lui accorderait pas son pardon, il s’était relevé en panique avant qu’elle n’apaise son cœur. Bien que la pulsation dans ses veines ne se calma pas aussi rapidement que son esprit. On ne pouvait faire partir un cœur à 100 à l’heure et lui demander ensuite de se calmer dans la seconde. L’esprit avait plus de facilité de passer d’un état à un autre, quand le corps,  lui mettait plus de temps. Il se releva. Il avait une  main par-dessus les genoux de la jeune femme et son nez rejoins celui de la jeune femme dans une caresse ses plus douces.

- Mon ange. Mon amour, chuchota-t-il. Je me sens coupable, il ne pourrait en être autrement…

Doucement, il prit la tête de la jeune femme dans sa main qui ne tenait pas le sol et rapproche leur front dans une caresse à la fois intime et douce.

- Mais tu as tort sur un point, un point crucial… Je t’ai toujours regardé différemment. Je ne te regarderais jamais avec pitié, parce que je te vois comme la personne la plus incroyable du monde. Cette cicatrice, fit-il en la caressant avec une nouvelle délicatesse, elle ne m’a jamais empêché de voir la beauté de ton âme.

Il approche les lèvres de cette marque qu’elle déteste alors qu’il sent le sel des larmes entre eux. Il sent la lourdeur du passé. Il sent la peur de la vérité. Mais il doit savoir.

- Raconte-moi. Si tu veux réellement me libérer de ma culpabilité, alors tu dois délier ta parole et exorciser celui qui te hante. Une fois qu’il sera mort, dans ta tête, tu pourras te regarder dans la glace et te voir comme je te vois, et je serais que je ne suis pas coupable. Alors, de grâce, je t’en supplie, par pitié… Dis-moi ce que ce monstre t’a fait. Crois-moi, rajouter cette colère nouvelle à celle que je possède déjà ne fera pas une grande différence.

Il continue de caresser sa joue et reprends un baiser, simple et doux. Un baiser sur ses lèvres, preuve de son amour. Il lui fit un sourire, rassurant et doux. Le sourire qu’il faisait pour l’apaiser et la rassurer. Un sourire qu’il lui réservait à elle… Parce qu’il l’aimait, au-delà de toute raison !


I'm born again.
I'm on the mend
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because living well,
is the best revenge
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Rein
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Rein
Jeu 27 Juin - 23:10

Eurydice Hodges
J'ai 28 ans et je vis à Londres, Angleterre. Dans la vie, je suis enseignante en art et je m'en sors moyen. Sinon, grâce à ma malchance, je suis célibataire et je m'y suis habituée.

- Fille unique, son père était un baron pingre et sa mère, une femme volage
- Elle a un don et une passion pour la peinture et le dessin
- Elle est passionnée d'astronomie
- Elle a toujours entretenu une relation très distante avec ses parents
- À 18 ans, elle rassura un jeune garçon terrorisait par la vue du premier saignement menstruelle de sa grande sœur
- Quelques mois plus tard, à un bal, le père du même garçon la défigura et la châtia quand elle lui fit l'affront de refuser ses avances
- Suite à cela, elle perdit l'usage de son œil gauche et sa joue droite garde une brûlure rouge vive depuis
- L'assaillant a grassement payé ses parents pour acheter leur silence face aux séquelles de leur fille
- Ses cheveux sont devenus blanc suite à son traumatisme
- Le père d'Eurydice n'a jamais supporté sa lâcheté et a sombré dans l'alcoolisme avant de se pendre
- Sa mère s'est remariée et a quitté la demeure familiale peu de temps après
- Elle se réveille parfois la nuit à cause de douleurs fantômes
- Elle enseigne l'art à des enfants défavorisés et gagne son pain en dépit de son statut noble
- Elle gère seule les maigres terres de son défunt père
- Aujourd'hui vieille fille répudiée et moquée par la haute société, sa vie se retrouve chamboulée quand Douglas Berrygreen, le jeune garçon désormais tout juste adulte, se présente à elle pour la courtiser.

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Le cœur d'Elizabeth saigna en entendant la déclaration d'amour de son mari, et elle se pencha pour lui baiser chastement le front en pleurant. Grands dieux, elle l'aimait à en mourir. Pourquoi le monde s'obstinait-il à faire souffrir Benedict ? Pourquoi ne pas la faire souffrir elle, à la place ? Elle avait les épaules pour encaisser tout ce malheur, elle l'avait prouvé. Après tout... elle avait survécu par deux fois au marquis de Middletown. Il l'avait brisé physiquement, il lui avait arraché sa raison de vivre et de se battre... Il s'était amusé à la mettre plus bas que terre, à la rabaisser devant Ethan et Howard pour tenter de la détruire psychologiquement, mais Elizabeth tint bon. Oh, elle était morte là-bas, à n'en point douter. Le marquis l'avait tué de l'intérieur, oui, mais elle était revenue d'entre les morts pour Benedict. Elle vivait grâce à lui — pour lui.

"Je t'aime, Benedict." répondit-elle avant de se blottir contre lui, essuyant ses larmes contre sa chemise avant de s'endormir dans ses bras.

-

La vue de Rose pleurant, le visage enfoui dans les cuisses de son grand-frère, rappelait étrangement l'enfance des frères et sœurs Berrygreen. Maintes fois, elle avait pleuré dans le pantalon d'Ethan à chaudes larmes – à défaut de pouvoir se réfugier dans les jupons de sa mère. L'aîné, Benedict, était bien trop distant pour qu'elle se permette de telles familiarités avec lui. Il l'aurait sûrement grondé pour sa familiarité, assurant à sa sœur que son comportement n'était pas digne de son rang et que son aveu de faiblesse était honteux. Les yeux si tristes de son frère lui revinrent en mémoire, et elle eut le souffle coupé. L'aurait-il réellement réprimandé ? Rose n'en savait rien, elle était perdue, elle ne savait plus que penser.

Ethan avait depuis toujours été la personne vers qui Rose s'était tournée dans ses moments de détresse. Il l'accueillait à bras ouverts, en silence comme à son habitude, écoutant ses chagrins patiemment en lui caressant les cheveux. Ses bras la serraient contre lui jusqu'à ce que ses tremblements s'apaisent. Oh, elle ne pouvait pas se permettre cela avec Douglas. Doudou était son petit-frère, son adorable petit-frère au sourire tendre et chaleureux. L'incarnation de l'innocence, courant derrière sa sœur comme un petit poussin. Non, elle ne pouvait pas lui montrer sa tristesse. Son rôle à elle était de le protéger - pas l'inverse.

Les doigts d'Ethan libres plongèrent dans ses cheveux, se collant délicieusement contre son crâne pour y appliquer de douces pressions. Elle écouta son aîné en pleurant, reniflant bruyamment, en hoquetant comme lorsqu'elle était enfant. Son visage était trempé de larmes et de la morve coulait de son nez. "J-Je ne voulais pas partir... Je ne voulais pas vous laisser..." sanglota-t-elle en frottant sa tête contre le tissu du pantalon d'Ethan. "Mais Benedict ne m'a pas laissé le choix. Il m'a laissé là-bas, toute seule... Il n'est jamais venu me voir... Pourquoi ?" bredouilla-t-elle en posant une main sur sa poitrine, le cœur serré. Ethan lui releva le menton avec une douceur infinie, et Rose soutenu son regard avec difficulté, le fuyant de temps à autre alors qu'elle secouait la tête en l'écoutant. "T-Tu te trompes, Ethan... Pourquoi Benedict m'aimerait-il ? Il m'a éloigné de vous tous, de papa... Pourquoi ? Nous étions si bien, tous ensemble... J'étais tellement heureuse..." Un sifflement douloureux lui échappa. "Je n'ai aucune raison de haïr Benedict, il est mon frère, envers et contre tout. S'il n'est pas coupable d'être aussi froid et distant avec moi, alors pourquoi ? Pourquoi avoir fait tout cela ?" Elle trembla frénétiquement, prise de nausées. "Pourquoi est-ce que j'ai l'impression d'être la seule à réellement pleurer papa, Ethan ? Pourquoi Doudou dit-il que c'était un salopard qui vous a fait du mal ? Que veut-il dire en disant que papa m'aurait fait du mal sans Benedict ?" Elle n'arrivait plus à s'arrêter de poser toutes ces questions qui lui brûlaient les lèvres. On aurait dit une hystérique. "Pourquoi Eurydice dit-elle que papa est celui qui lui a fait ces horreurs sur le visage ? Pourquoi Benedict m'a-t-il dit que c'était lui s'il n'a rien fait ?" Rose prit les mains d'Ethan entre les siennes et le supplia du regard. "Si tu m'aimes, Ethan, alors dis-moi la vérité, de grâce. Cesse de me bercer d'illusions. Ne meurs pas pour moi, car j'en mourrais aussi. Sois honnête avec moi, plutôt. Ne m'épargne pas, ne me protège pas parce que je veux votre bonheur à tous, je veux vous voir sourire et je veux pouvoir rire à vos côtés. Je ne pourrais m'enlever mes idées mensongères et malveillantes de la tête si personne ne me dit la vérité — aussi horrible soit-elle." Elle baisa les doigts de son frère et les serra doucement, tremblante. "Ethan, par pitié, parle-moi."

-

Eurydice avait fui les déclarations larmoyantes et la quête d'une vérité insoutenable. La jeune femme avait agi sur un coup de tête, certes, en prenant Douglas par la main pour l'emmener avec elle. Son esprit lui hurlait de l'abandonner derrière elle, mais comment aurait-elle pu s'y résoudre ? Elle n'était pas une femme cruelle, capable de laisser à l'abandon une personne désespérée. Contrairement aux croyances de son étoile, Eurydice n'était pas un ange tombé du ciel, mais elle n'en demeurait pas moins bienveillante malgré tout. La détresse de Douglas était intolérable, d'autant plus qu'Eurydice en était la source, quelque part. Alors, comment aurait-elle pu fuir sans lui ? Non, elle ne le pouvait pas. Elle ne l'abandonnerait jamais. Elle resterait à ses côtés s'il l'accepte. Elle panserait ses plaies et épongerait son front chaque fois qu'il vomirait ses tripes, si besoin est. Elle le serrerait contre elle doucement jusqu'à ce que ses tremblements s'apaisent. Elle lui murmurerait de douces paroles réconfortantes pour lui insuffler du courage. Elle lui baiserait chastement le visage, et le laisserait dormir entre ses bras. Il était son héros, son étoile, son aimé. Non.

Patiemment, avec un pan propre de sa robe ensanglantée, Eurydice essuya les larmes de Douglas jusqu'à ce que ces dernières cessent leur pèlerinage le long du visage du jeune. Ses doigts ramenèrent les cheveux du bel Adonis en arrière avant de s'affairer à les tresser avec douceur, espérant secrètement qu'il apprécie les délicieux picotements de ses caresses naissant dans sa nuque et le creux de son dos. Calmé, Douglas se redressa malgré tout. Il ne pouvait décidément pas s'empêcher de la toucher. Son nez caressa délicatement celui d'Eurydice et elle sourit tendrement contre ses lèvres. Elle aimait ces petits contacts intimes qu'ils partageaient. "Pourquoi te sentir coupable d'une situation dont tu n'es pas responsable ?  Tu ne ferais que te torturer éternellement, Douglas." Eurydice apprécia la chaleur du front de son étoile, reposant contre le sien, avant de frotter sa joue contre la paume de Douglas en soupirant d'aise. "Je n'ai rien d'incroyable." contra-t-elle en grimaçant légèrement. "Je suis une femme affreusement lâche, Douglas. Je reste recluse chez moi de peur du regard des autres. Je n'affronte pas ma mère, préférant la laisser me cribler de dettes plutôt que de me confronter à elle. Ton père... Il... Ton père m'a pris beaucoup de choses. Il m'a détruite." confia-t-elle dans un murmure étranglé alors qu'il caressait son horrible cicatrice. Un frisson d'horreur lui parcourt l'échine et elle secoue la tête, une larme caressant sa joue avant de descendre dans son cou. "Raconter tout cela ne rimerait à rien, Douglas. Ne m'y oblige pas, de grâce, je n'en ai pas la force." Ses poumons se remplirent douloureusement d'air. "Ton père m'a châtié pour ne pas m'être offerte à lui, voilà tout. Il m'a défiguré et m'a frappé si fort que j'ai perdu un œil. Tu as vu l'instrument de mes tortures entre les mains de Rose, ajoutes-y le feu et un fouet. Tu pourras alors facilement imaginer la suite... Je n'ai pas envie de rentrer plus dans les détails, je suis désolée." sanglota-t-elle contre lui. La sensation de ses doigts contre sa joue meurtrie est douloureuse et elle inspire brusquement contre ses lèvres avant d'attraper sa main pour la repousser. "Pourquoi t'obstines-tu autant à toucher l'objet de mes cauchemars ?" Ses larmes redoublent d'intensité et l'ange niche son visage dans la paume de son étoile pour se cacher, honteuse. "Nous ne pouvons pas être ensemble, Douglas. Nous ne devons plus nous voir. Je vais te rendre malheureux, si malheureux... Tu vas souffrir si je reste à tes côtés... Je vais te détruire." Son regard larmoyant plongea dans celui de son Adonis. "Je ne voulais pas gâcher ta fête d'anniversaire en ravivant des souvenirs douloureux, mon étoile, pardonne-moi."

Demain, à la première heure, elle partirait. Pour lui, mais aussi pour elle-même. Ils ne devaient plus se fréquenter et attiser leurs sentiments grandissants. Jamais.
Clionestra
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Clionestra
Ven 28 Juin - 0:36

Douglas
Berrygreen

J'ai 18 ans et je vis à Londres, Anglette. Dans la vie, je suis étudiant en médecine et je m'en sors bien. Sinon, grâce à ma chance, je suis amoureux d'un ange et je le vis plutôt mal tant qu'elle m'aimera pas en retour

→ Dernier fils du duc de Berrygreen.
→ Il est jovial, charismatique, marrant et enthousiasme. Ainsi qu’un peu enfantin.
→ Il a peur de son père et ne supporte pas la violence qui le renvoie à l’époque où il a vue son frère se faire frapper.
→ Il a une peur du sang
→ Pourtant, il aimerait être médecin, spécialisé dans l’accouchement et les saignements des femmes.
→ Sa nourrice est mort quand il avait 6 ans en accouchant dans leur manoir dans une marre de sang
→ Il est très têtu et n’hésite pas à faire plusieurs kilomètres pour trouver une réponse à une question.
→ Il n’hésite pas à dire ce qu'il pense. Il a toujours été protégé par ses frères, et il le sait.
→ Il aime tous les sports non violent. Comme l’équitation, surtout, mais aussi les jeux d’équipe comme le football.
→ Il adore l'escalade et la natation.
Il continue de faire de tranquille caresse. La douceur et la lenteur de ces dernières contrastées avec le cœur parsemé de verre brisé de sa sœur. Il le savait pourtant, qu’un jour la vérité allait éclater sur son visage. Et même si Ethan et Benedict s’étaient mis en bouclier autour d’elle, il y avait forcément des répercussions face au souffle de l’explosion. Il ne pouvait rien lui dire. Il avait été d’accord avec Benedict. Il avait été contre Douglas qui voulait que leur sœur apprenne tout. Mais maintenant, face à la souffrance si évidente de son ignorance… il doute. Il se demande ce qu’il aurait pu ou du faire différemment pour qu’elle ne souffre pas.

- Il le fallait Rose, souffla-t-il. Benedict a pris sur lui d’être le seul dans ta ligne de mire, mais je le voulais aussi. Et Douglas aussi. Pour ton bien.

Il essayait de dire des phrases plus courtes pour être plus simple à comprendre… mais le désespoir de sa sœur le percutait comme un boulet sur un navire en pleine mer. Il allait couler dans ce désarroi et se noyait. L’air allait lui manquer. Pourtant, il resta stoïque et respira toujours doucement, comme si le calme dont il faisait faire preuve aller pouvoir se répercuté sur sa sœur et la ramener sur la Terre ferme. Il ne pouvait pas lui dire que si elle était heureuse, c’était justement à cause de Benedict qui arrivait à la protéger. Il avait pris sur lui de prendre une maison pour eux. Ethan savait le sacrifice qui avait été celui de son frère pour cela. Benedict l’avait à nouveau fouetté pour avoir cet havre de paix. Ethan l’avait accepté et l’avait désiré. Mais Benedict ne se pardonnait rien. Il avait une grande indulgence envers sa famille, mais il n’en avait aucune envers lui-même. Il ne supportait pas l’idée de se pardonner. Il ne pouvait pas le dire à Rose. Il ne devait pas lui dire. Et il réalise son paradoxe. Il voulait tout dire à sa sœur, mais il ne le pouvait pas. Il n’avait aucune envie d’être celui qui lui briserait irrévocablement le cœur.

- Rose, murmura-t-il, fais-nous confiance. Laisse-nous te protéger.

Mais elle n’entendait plus. Ses questions fusaient et il ne savait pas quoi faire pour l’apaiser. Il la regardait et entendit sa supplique. Il se mordit alors la lèvre inférieure. Il ne le faisait que quand il se trouvait face à un dilemme. Ce qui n’arrivait pas souvent… Souvent, il évitait ce genre de situation, en laissant son frère répondre aux interrogations. Il n’avait aucune envie de se poser des questions. Il regarde sa sœur et serre un peu sa main. Puis, il la lâcha et se leva. Il resta silencieux avant de se baisser vers le feu pour en bouger les bûches, réchauffant un peu plus les buches.

- Je ne peux pas répondre sans l’aval de Benedict, commença-t-il avant de se reprendre en secouant la tête nerveusement, non… Je ne veux pas répondre. Parce que je suis un lâche.

Il resta un instant attentif aux flammes, et dans son esprit brûla l’idée d’y mettre la main pour se punir. Pour expier ses pêchés d’une manière ou d’une autre. De demander pardon pour sa lâcheté. Il n’était pas Benedict. Il ne pourrait l’être. Ethan avait les plus grosses cicatrices physiques, mais celle de l’âme était nette. Son père avait écartelé son esprit en deux pièces. Le frère qui doit rester en vie. Et le reste qui était mort. Il avait conscience que dans le cas de Benedict, s’était des millions de bouts qui avaient éclatés en poussière. Il se demande même comment Elizabeth allait faire. Parce que si deux bouts d’âme qu’il possède lui donne envie de mourir chaque fois qu’il voit une opportunité, comment pouvait survivre les vestiges de celle de son frère ?

- Je ne veux pas répondre. Et je ne pense pas que tu arrives à le supporter…pas mainteant... mais je peux répondre à quelques unes, pour te… pour que tu comprennes. Le reste, j’aimerais que tu en parles avec Benedict, souffla-t-il.

Elle sembla accepter le deal et il continua de remuer une bûche qui n’avait été que trop perturbé dans sa lente agonie pour brûler. Il se retourna, planta un regard désolé dans celui de sa sœur. Il s’en voulait d’être aussi faible…d’être si faible que sa sœur en pleure de grâce et qu’il ne puisse lui apporter que plus de souffrance encore. Il avait envie de partir. Il n’aurait jamais du être celui qui vient… Mais Douglas n’était pas en état, et Benedict ? Ethan essaya d’avoir un centième du courage de son ainé, respirant doucement et essayant de se mettre à sa place. Mais rien à faire. Si Ethan détestait sa vie, celle de son frère l’effrayait d’autant plus. Si Ethan savait vouloir mourir désespérément pour arrêter ses pensées, il savait les pensées de son frère bien plus profond encore. Ethan savait vouloir mourir. Benedict n’y pensait même pas alors même qu’il était aussi mort l’un que l’autre.

- Benedict a dit être responsable des marques sur le visage d’Eurydice pour que tu ne puisses pas savoir ce qu’était notre père. Un homme cruel, qui blessait et frappait pour le plaisir de faire souffrir son entourage. Caché sous un sourire parfait et avenant, il brisait les corps et les esprits. Benedict voulait que tu le penses responsable car il ne veut pas que tu saches… Ce qu’il nous avait fait. Ce qu’il t’aurait fait.

Doucement, sans s’approcher de sa sœur, il tira sur sa cravate pour la défaire totalement. D’un mouvement, il la jeta dans le feu qui crépita. Il observa le tissu se dissoudre dans les flammes ardentes. Dévorant tout sur son passage, la cravate disparu. Il finit par pousser sa chemise et l’enlever. Il la tient un instant dans les mains, en silence. Il la regarda comme si la faire disparaître pourrait lui éviter ce moment. Il se rappela les innombrables fois où il avait fait les mêmes gestes, juste avant que le sang ne gicle sur le tapis. Il se tourna et montra son dos à sa sœur. Il savait ce qu’elle verrait. Un dos qui avait été maintes fois fouetté, encore et encore. Jusqu’à ce que de longues striures se retrouvent nettes et parfois mal soignés. Elle verrait un dos ravagé par l’horreur. Il avait envie de dire à sa sœur que Benedict avait participé, mais il avait peur, maintenant, qu’elle ne comprenne mal. Benedict ne l’avait jamais frappé pour lui faire du mal. Ethan avait vue l’instant même où Benedict avait appris ce que son père voulait réellement de lui en l’obligea à le meurtrir ainsi. Howard Berrygreen voulait que son fils ainé soit comme lui, et apprécie de faire souffrir son frère. Et Benedict avait arrêté de trembler et avait fait semblant. Car en faisant semblant, il permettait de croire à son père qu’il arrivait à le modeler à son image. Il n’avait pas envie d’embrouiller sa sœur plus qu’elle ne l’était déjà.

- Benedict t’a fait partir parce qu’il savait que notre père était trop… proche de toi. Il allait te faire souffrir. Comme moi. Comme Douglas. Et cette idée était bien moins supportable que le fait que tu le détestes. Te protéger est plus important pour lui que tu l’aimes. Même si ça le tue à petit feu… Benedict n’a jamais touché Eurydice Hodges. Je te supplie de le croire. Il n’a jamais touché quiconque, sauf dans le but de nous protéger, au détriment de son propre coeur.

Il ne pleurait pas. Mais son cœur saignait. Il n’en dirait pas plus. Il en avait déjà trop dit. Il en avait dit trop pour qu’elle ne comprenne pas. Il ne voulait plus rien dire. Il ne voulait même plus qu’elle voie son dos, mais il était à nouveau trop lâche pour se retourner et voir le visage de sa sœur tuméfier par l’horreur. Parce qu’il n’avait aucun doute que sa sœur prendrait cette nouvelle avec horreur. Elle l’aimait. Et elle aimait Benedict et Douglas. Et si elle avait été si blesser de devoir partir…n’était-ce pas justement parce qu’elle voulait rester avec eux ? Et avec lui ? Mais les frères préféraient mourir de désolation loin d’elle qu’elle ne risque la moindre chose face à lui. Lui qui était l’incarnation du démon dans les yeux d’Ethan et qu’il avait tant voulu tuer. Faire croire à une crise cardiaque avait été trop doux pour cet infâme salopard.

*

Douglas observait son ange. Plongé dans ses yeux, il ne voyait aucune trace de lâcheté. Elle était la femme la plus forte du monde. Tous les Berrygreen pouvaient voir la force là où le monde ne voyait qu’une faiblesse. Elle était là, dans ses bras, au lieu de se cacher dans un coin du monde pour en panser seule ses blessures. Elle était forte. Elle ne vomissait pas quand elle se trouvait devant une situation stressante, elle. Il regardait son âme, à travers ses iris… et il savait y voir l’avenir radieux, ensemble.

- Tu es ici. Pas recluse, fit-il remarquer avec douceur en continua des intimes caresses.

Elle était là. Elle était présente au milieu d’une famille. Elle était présente là où le sosie de son tortionnaire allait être. Elle le savait avant de venir. Il ne devait faire aucun doute que Benedict allait venir aussi, au moins un temps. Pourtant, elle était venue. Elle s’était présentée, pour son anniversaire. Elle était venue au bal, il y a cinq mois… elle disait ne pas vouloir voir et supporter sa mère, mais elle en savait le statut, ce qui prouvait qu’elle se tenait au courant. Cette femme n’était pas recluse. Elle était apeurée. Et la peur était un sentiment que Douglas ne connaissait que trop bien.

- Howard Berrygreen a pris beaucoup de chose à beaucoup de monde. Mais il est mort, tu m’entends mon ange ? Il est mort. Et il ne sera plus jamais un obstacle.

Il n’était plus un obstacle à leur bonheur. Qu’aurait fait Howard s’il avait su l’amour de son fils « objet » pour cette femme ? Il l’aurait brisé un peu plus violemment. Peut-être l’aurait-il donné à nouveau à un marquis de Middletown. Douglas se fustigea. Le nouveau marquis de Middletown, Tristan, n’était pas du tout comme ça et vénéré sa femme et son enfant comme la prunelle de ses yeux. Donc, non. Howard Berrygreen avait assez fait souffrir. Il continue de la caresser jusqu’à avoir assez d’information pour les compléter lui-même. Il avait besoin de moins que ce qu’elle était en train de lui donner. Il pouvait se faire une assez bonne représentation de son père. Il l’avait vu faire pour son frère ainé. Il savait la violence de ses châtiments, même s’il avait fait en sorte de ne faire aucune marque visible à Ethan, ni à Benedict.

- Ne t’excuse pas, souffla-t-il contre ses lèvres pour y déposer ensuite un chaste baiser. Cela me suffit.

Il était en colère, bien sûr, contre son père. Mais à nouveau, il savait trier les émotions qui l’assaillent pour ne garder que celle qui était nécessaire à l’instant. La jeune femme n’avait pas besoin de la colère, ou de la culpabilité. Elle avait besoin du calme et de certitude, comme il savait pouvoir en offrir… en rajoutant sa folie et son amour sans limite pour elle, bien sûr. Il ne serait plus Douglas sans les deux là. Il la laisse pleurer dans sa main et fit un tendre et rassurant sourire en utilisant son pouce pour en toucher l’épiderme de son visage. Il relève son visage et à nouveau il embrasse sa cicatrice.

- Je la touche pour que tu finisses par oublier qu’elle existe, explique-t-il avec douceur en passant ses lèvres dessus. Je la touche pour qu’un jour, nos contacts soient les premiers auxquelles tu penses en la voyant dans la glace, et laissant son origine dans des limbes. Je la touche parce qu’elle t’appartient et que j’aimerais tout ce qui te composes. Je la touche parce que je t’aime.

Il se recule à peine, embrasse à nouveau ses lèvres chastement avant d’embrasser sa joue, sa cicatrice, ses paupières, son nez, son front, pour revenir sur ses lèvres.

- Tu es ma raison de vivre, Eurydice. Depuis l’âge de huit ans, je ne vis que pour être à ta hauteur, pour mériter ton amour et ta compagnie. Tu n’as rien gâché. Mon ange, même si tu la situation n’est pas idéale, tu viens de me permettre de changer une injustice. Les souvenirs seront toujours douloureux, mais il est temps de délier la parole et d’apaiser des tensions qui n’ont plus lieu d’être. Tu es mon ange. Tu me le prouves à nouveau, car grâce à toi, je sais que l’avenir sera plus radieux qu’hier.

Il ne pouvait pas lui dire qu’il serait ravi d’être détruit si c’était par ses mains. Elle s’inquièterait d’une pareille dévotion et le traiterait certainement de fous… Ce qu’il était. Certainement. Mais ça ne changeait rien à ses décisions. Et à son amour. Il reste un instant comme ça, encore.

- Cela fait des années que je voulais que Rose apprenne la vérité. Cela sera chose faite, même si je suis bien trop lâche pour aller lui parler de notre père et de ce qu’il a fait.

Il posa ses deux mains de chaque côté du visage de la jeune femme, avant qu’un petit sourire taquin et malicieux se dessine sur ses lèvres.

- Nous sommes seuls… et sans chaperon… et je dois te rappeler de pourquoi nous deux, c’est possible, envisageable et la seule destinée qui compte.

Et avec une douceur exquise, il l’embrassa. Et pas chastement. Il laissa la jeune femme le repousser mais il arrive à s’immiscer dans un baiser plus langoureux encore. Il veut que cette femme touche son âme. Il prit sa main et la posa sur son cœur, là où il battait la chamade. Il l’embrasse doucement, il la vénère de ce contact avant de sourire pour se reculer. Une femme qui embrasse avec autant de désir ne pouvait pas lui échapper. Elle était son ange. Et il serait absolument tout ce qu’elle veut… tant qu’il était son mari avant tout. Cette cicatrice, il n’arrive pas à la détester, ni à la voir comme une preuve des actions de son père. Il n’y arrive pas. Il ne la voyait que comme une marque sur le visage de son aimée, comme certaines personnes avaient des tâches de rousseur. Il voulait l’embrasser encore mais reprit sa position, front contre front, pour respirer plus doucement.

- Je t’aime, souffla-t-il.


I'm born again.
I'm on the mend
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