J'ai 28 ans et je vis à Londres, Angleterre. Dans la vie, je suis enseignante en art et je m'en sors moyen. Sinon, grâce à ma malchance, je suis célibataire et je m'y suis habituée. - Fille unique, son père était un baron pingre et sa mère, une femme volage - Elle a un don et une passion pour la peinture et le dessin - Elle est passionnée d'astronomie - Elle a toujours entretenu une relation très distante avec ses parents - À 18 ans, elle rassura un jeune garçon terrorisait par la vue du premier saignement menstruelle de sa grande sœur - Quelques mois plus tard, à un bal, le père du même garçon la défigura et la châtia quand elle lui fit l'affront de refuser ses avances - Suite à cela, elle perdit l'usage de son œil gauche et sa joue droite garde une brûlure rouge vive depuis - L'assaillant a grassement payé ses parents pour acheter leur silence face aux séquelles de leur fille - Ses cheveux sont devenus blanc suite à son traumatisme - Le père d'Eurydice n'a jamais supporté sa lâcheté et a sombré dans l'alcoolisme avant de se pendre - Sa mère s'est remariée et a quitté la demeure familiale peu de temps après - Elle se réveille parfois la nuit à cause de douleurs fantômes - Elle enseigne l'art à des enfants défavorisés et gagne son pain en dépit de son statut noble - Elle gère seule les maigres terres de son défunt père - Aujourd'hui vieille fille répudiée et moquée par la haute société, sa vie se retrouve chamboulée quand Douglas Berrygreen, le jeune garçon désormais tout juste adulte, se présente à elle pour la courtiser.
Les baisers de Mickaël MacAlister n'étaient en rien comparables aux baisers de Douglas Berrygreen, pensa Eurydice en passant un doigt absent sur ses lèvres. Mickaël était un rustre. Il s'imposait un peu trop et prenait tout ce qu'il pouvait en ne prêtant que peu d'égards à sa partenaire. Douglas, lui, avait invité la jeune femme dans une danse langoureuse et sensuelle. Il avait frôlé ses lèvres de sa langue avant de goûter à la jeune femme respectueusement. Même en cet instant, il la vénérait. Alors, Eurydice avait été incapable de lui résister. Elle n'aurait pas su expliquer pourquoi elle ne l'avait pas repoussé et elle s'en voulait d'avoir été aussi fébrile face à lui. Un jeune homme tout juste âgé de dix-huit ans ne pouvait pas autant la bouleverser, c'était scandaleux. Pour autant, Douglas l'aimait depuis dix ans, elle et personne d'autre.
Son ange aux cheveux d'argent était son premier amour.
Que dirait-il s'il apprenait ce que Howard lui avait fait ? Fort heureusement, Douglas ne ressemblait pas vraiment au regretté (non) duc de Berrygreen. Il semblait être plus proche des traits de sa mère. Eurydice savait, comme toute la haute société, que la duchesse avait dépéri peu de temps après avoir donné naissance à son dernier enfant. Cet enfant se tenait debout devant elle, lui déclamant un amour passionnel et éternel. Elle eut un mouvement de recul en l'entendant lui confirmer qu'il était bel et bien le petit garçon au pyjama rayé. "Douglas..." murmura-t-elle, confuse, tandis qu'elle reprenait dans ses bras le livre qu'il lui tendait.
Elle pencha la tête sur le côté d'un air ingénu. "Mon châle ?" répéta-t-elle en l'observant à travers ses cils. Le petit garçon tremblant réapparut dans son esprit et ses traits s'illuminèrent à ce souvenir. "Tu as conservé mon châle ?" questionna-t-elle, sidérée. Ses yeux se posèrent sur le livre qu'elle avait précieusement gardé toutes ses années et le rythme de son cœur s'accéléra en l'imaginant faire de même avec son vêtement. Non, elle ne pouvait pas se réjouir d'une telle similitude entre eux, nom de nom ! "Calmez-vous, Douglas, vous ne m'appartenez pas." bredouilla-t-elle en rougissant. Ses doigts replacèrent une mèche de ses cheveux blancs derrière son oreille. Vous m'appartiendrez tout autant. Elle secoua la tête en serrant le livre contre sa poitrine. Non, elle ne le méritait pas. Elle n'était pas une femme aussi solaire que lui, Eurydice était une âme solitaire, préférant la compagnie de ses pinceaux à celle de la société. Elle n'aurait jamais le cœur d'empêcher le diamant étincelant qu'était Douglas de briller, car elle était certaine d'être l'ombre gâchant le sublime tableau qu'était Douglas. Elle ne lui apporterait rien de bon, Douglas méritait une femme aussi brillante que lui. Oui, la jeune femme était persuadée que la reine elle-même l'aurait désigné comme le diamant de la saison s'il avait été de sexe féminin.
Il lui pressa les mains avec douceur et elle cilla. "Deux jours." répéta-t-elle, pantelante. Ce simple contact l'électrisait autant qu'il la terrifiait. Il n'avait rien à lui prouver, cependant, car elle commençait à le croire quand il se disait éperdument fou amoureux d'elle — et cela la mortifiait encore plus. Il embrassa sa joue meurtrie et elle voulut détourner son visage de lui, mais ses lèvres caressèrent les siennes avant d'y déposer un doux baiser. Ses paupières se refermèrent machinalement, la laissant savourer ce délicieux contact. Elle battit des cils, confuse et la respiration saccadée lorsqu'il se recula juste assez pour lui souffler qu'elle devrait le gifler pour l'arrêter. "Je ne pourrais jamais..." bafouilla-t-elle contre ses lèvres. Elle n'avait frappé qu'un seul homme dans sa vie : Howard Berrygreen, à charge de revanche pour ce qu'il lui avait fait subir.
Oui, elle pouvait bien le tutoyer sans que cela prête à confusion. Leur différence d'âge ici se révélait utile, d'ailleurs, pour une fois. Elle hocha la tête silencieusement avant de fixer son regard sur le sol en se mordant la lèvre. Eurydice avait parfaitement conscience qu'elle jouait de plus en plus à un jeu particulièrement dangereux. "Douglas, de grâce, vous m'avez assez complimenté pour toute une vie." marmonna-t-elle en faisant une moue adorable, les joues rosées. Elle leva les yeux au ciel et hoqueta quand sa main glissa le long de sa hanche pour l'aider à enjamber une flaque boueuse. Elle ne bougea pas tout de suite et Douglas huma son parfum. Son corps se raidit en sentant son nez se loger au creux de son cou, et son souffle la fit frissonner. Par tous les saints.
Douglas savait la raison pour laquelle Eurydice avait commencé à porter un parfum à base de lavande. Elle le lui avait avoué plus tôt et ne l'aurait jamais dû. Sans le vouloir, elle savait avoir renforcé les sentiments du jeune homme à son égard. "Vous êtes bien trop proche, Douglas..." murmura-t-elle afin qu'il s'éloigne. Oui, il devait s'éloigner ou elle n'y survivrait pas. Elle pensa un instant à changer de parfum, mais elle adorait réellement cette odeur. La lavande faisait partie intégrante d'elle, d'une certaine manière.
Il recule avec un sourire espiègle, attrape sa main pour qu'elle la glisse sous son bras et elle l'accueille avec un sourire reconnaissant, car elle avait manqué de trébucher plusieurs fois. Alors, elle le suivit en silence. On l'arrêta afin de lui demander conseil et elle fut surprise de voir avec quelle facilité les villageoises lui exposaient leurs problèmes féminins — sans aucune honte. Ce jeune homme était un homme brillant et bienveillant, et les femmes semblaient se sentir en sécurité avec lui. Elles lui accordaient toutes une confiance aveugle.
Eurydice les comprenait.
Ils pénétrèrent finalement dans l'échoppe d'un antiquaire situé au coin d'une rue fréquentée. Les yeux d'Eurydice brillèrent face aux trésors qui se présentaient à elle et elle lâcha le bras de Douglas pour mieux explorer la boutique de son côté.
Que pourrait-elle bien choisir pour Madeleine et Stefan Whistledown ? Elle savait que la femme du duc attendait un heureux événement, mais un cadeau de naissance d'une inconnue au visage disgracieux serait peut-être malvenu ? On pourrait même interpréter cela comme un mauvais présage pour l'enfant à naître, alors elle s'abstint. Son œil repéra une épingle à cheveux en or blanc, finement ouvragée et sertie de pierres précieuses, qui se marierait parfaitement avec les cheveux dorés de la jeune femme. Elle pourrait les attacher — et laisser Stefan les détacher à sa guise — avec une facilité déconcertante. Concernant le duc de Whistledown, cependant, Eurydice se retrouva fort bien embêtée. Elle ne savait pas grand-chose à propos de lui. Son amie Helen n'était pas avec elle pour l'aiguiller, elle devrait donc se fier uniquement à son instinct. Merde.
Ses doigts caressèrent la surface de chacun des objets exhibés. Elle les contempla en imaginant ce qui pourrait bien plaire à un homme comme Stefan Whistledown. Comment pourrait-elle choisir un présent approprié pour un homme qu'elle n'avait qu'entraperçu ? Elle ne connaissait rien de lui, si ce n'est son adoration pour son épouse.
Perdue dans ses pensées, l'ange déchue ne remarqua que trop tard la présence de Douglas dans son dos. Son souffle la fit sursauter et elle n'osa pas le regarder, pantelante. Elle sentit un doux frisson descendre le long de sa colonne vertébrale lorsqu'il lui murmura à l'oreille. "Un maillot de bain ?" répéta-t-elle en manquant de s'étouffer tant cela lui semblait indécent. Non, il ne pouvait pas la voir avec si peu de tissu, cela serait tout bonnement scandaleux. Son pouls s'accéléra et elle posa une main sur sa poitrine. Pourquoi ressentait-elle l'envie qu'il la kidnappe pour l'embrasser dans l'eau ? Elle s'empourpra et secoua la tête. "Nous ne pouvons pas agir ainsi, Douglas..." Il lui baisa la joue pour seule réponse et s'éloigna, la laissant seule, confuse.
Par tous les saints, le bel Adonis causerait sa perte. Elle en était convaincue.
Un soupir lui échappa. Non, elle n'était pas venue ici pour batifoler, grands dieux ! Son regard balaya la pièce, les rayons du soleil dansant doucement sur les antiquités, dévoilant une fine couche de poussière virevoltant dans l'air. Après avoir flâné dans plusieurs allées encombrées, la jeune femme s'arrêta devant un chevalet monté d'une toile vierge et ses doigts effleurèrent les fibres de lin avec une affection toute particulière. Son visage s'illumina et elle accourut vers Douglas en relevant sa robe pour ne pas trébucher. Elle tira sur sa manche gentiment pour le tirer de sa conversation avant de lui présenter l'épingle à cheveux destinée à Madeleine, puis elle lui désigna du doigt le matériel de peinture. "Que diriez-vous d'offrir un portrait de sa femme au duc de Whistledown ?" Ses mains saisirent les siennes pour les presser tendrement tant elle était emballée à cette idée. Elle les peindrait tous les deux, ensemble. Eurydice semblait enchantée à cette idée. Sans le vouloir, elle lui adressa une moue adorable en l'observant à travers ses cils. "Dites oui, Douglas, je vous en prie."
Il n'avait pas pu lui dire non. D'ailleurs, il n'en avait nullement ressenti l'envie. Le matériel serait livré dans les plus brefs délais à l'Angel Palace, tout comme les robes que Douglas lui avait si gentiment offertes. Eurydice trépignait d'impatience à l'idée de pouvoir peindre dans un cadre aussi bucolique — même si tout cela était avant tout destiné au portrait de Madeleine et Stefan Whistledown.
Ils rentrèrent à l'Angel Palace alors que la calèche des Whistledown arrivait sur le domaine. Eurydice se demanda si elle devait attendre que le couple ne descende pour les saluer, mais personne ne descendit, même après 10 minutes. Elle lança un regard confus à Douglas qui haussa les épaules et ils se dirigèrent ensemble vers les jardins dans lesquels tout le monde attendait la célébrité du jour.
Au loin, Madeleine Whistledown éclata de rire en descendant de la calèche, talonnée par son mari qui ne la lâchait pas du regard, un sourire espiègle aux lèvres. Elle pouffa avant de jurer en le tirant par le bras pour lui faire presser le pas. "Merde, on est en retard !"
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Clionestra
Lun 17 Juin - 21:08
Douglas Berrygreen
J'ai 17 ans et je vis à Londres, Anglette. Dans la vie, je suis étudiant en médecine et je m'en sors bien. Sinon, grâce à ma chance, je suis amoureux d'un ange et je le vis plutôt mal tant qu'elle m'aimera pas en retour → Dernier fils du duc de Berrygreen. → Il est jovial, charismatique, marrant et enthousiasme. Ainsi qu’un peu enfantin. → Il a peur de son père et ne supporte pas la violence qui le renvoie à l’époque où il a vue son frère se faire frapper. → Il a une peur du sang → Pourtant, il aimerait être médecin, spécialisé dans l’accouchement et les saignements des femmes. → Sa nourrice est mort quand il avait 6 ans en accouchant dans leur manoir dans une marre de sang → Il est très têtu et n’hésite pas à faire plusieurs kilomètres pour trouver une réponse à une question. → Il n’hésite pas à dire ce qu'il pense. Il a toujours été protégé par ses frères, et il le sait. → Il aime tous les sports non violent. Comme l’équitation, surtout, mais aussi les jeux d’équipe comme le football.
- Si j’avais pu garder l’air que vous avez respiré ce jour là, mon ange, croyez-moi que je l’aurais conservé tout autant.
Il n’y avait eu que le châle pour prouver qu’il n’avait pas simplement rêver la présence de son ange. Parfois, dans les moments les plus tristes de son existence, il se demandait s’il ne l’avait pas halluciné, ou qu’elle n’était simplement pas véritablement un ange repartit dans les cieux. Mais ce châle, toujours tangible et présent, lui certifié le contraire. Si l’ange avait dû rejoindre son créateur, toutes les preuves de sa venue sur terre aurait dû disparaître. Et comme il avait encore le châle, c’était la preuve à son existence. C’était logique. Ils étaient ensuite arrivés à l’antiquaire. L’homme le connaissait et n’hésitait pas à laisser les amis de Douglas faire leur vie dans sa boutique sans peur, ce qui n’était pas le cas de tous les clients qui en passait la porte. Le marchand parti demandé à sa femme de faire un maillot de bain, le genre qui n’existe pas encore dans la bonne société londonienne, pour la jeune femme avec les mesures que Douglas avait récupéré de la modiste. S’il avait moins de mémoire que son frère pour les chiffres, il n’oublierait jamais rien de son ange. Pas même ses mensurations, et sans la moindre arrière pensée… bien qu’il eu une touche de désir qui enfla dans son esprit quand il vient contre elle pour lui souffler dans le cou. Il sentit son corps chauffer d’une manière nouvelle, qu’il n’avait jamais connu, et alors qu’elle secoua la tête pour lui dire que c’était impossible, il avait dû se faire une nouvelle violence. Nouvelle car inédite. C’était la première fois qu’il expérimentait réellement le désir sexuel. Et son éloignement avait tant à voir avec la bienséance qu’avec ce nouveau trouble si parfait.
Une fois les cadeaux parfaits, même si l’idée que le premier portait qu’il verrait de la jeune femme soit pour un autre homme que lui, ils repartirent pour Angel Palace. Il sourit en la tenant par le bras et eut envie de lui voler deux autres bisous sur les joues, -n’étant plus très certains de sa réaction à un baiser plus passionné- avant d’arriver à destination.
Une fois le duc de Whistledown et sa femme en présence, il fit en sorte de préparer le petit bureau en face de la terrasse pour la jeune femme, faisant de la place pour arriver au repas. Stefan regardait sa femme avec une lueur fauve dans le regard, et Douglas l’observa au loin. Il avait le même regard en posant ses yeux sur son ange ? Il l’espérait et le craignait tout autant. Il allait devoir faire attention. Pendant le repas, il reçu plusieurs félicitations et le duc de Whistledown lui offrit un cadeau. Qu’il ne devait ouvrir que seul et dont il a pensé à lui après avoir entendu une histoire de Kyle et Ethan. Plus Kyle, vue le sourire de ce dernier alors qu’il prit la main de sa future épouse sous la table. D’un coup, il se leva et attrapa Stefan pour le faire se lever aussi.
- Douglas, fit-il en portant son verre au milieu du vide, c’est ton anniversaire aujourd’hui, et je sais le cadeau que je veux. - N’est-ce pas l’inverse normalement ? s’enquit Stefan qui reçu un « chut » de la part d’Ethan. - Pour mon cadeau, et je tiens à rappeler que Stefan, ici présent et moi-même sommes les nobles supérieurs dans les environs…
Il laissa planer le silence. Kyle était le plus proche du statut de roi après les fils du roi et le seul frère restant encore en vie, qui n’avait pas d’enfants lui-même. Après Kyle, il y avait Stefan, si Kyle n’avait pas de fils d’ici ce jour funeste en tout cas. Bref. Il revient à ses moutons.
- Ainsi, je demande à ce qu’on s’appelle tous par nos prénoms. Si j’entends encore une fois un « Duc » je crois que je risque de m’évanouir ! Tu ne voudrais pas pareil spectacle petit singe. - Parfait pour moi, fit Douglas avec un large sourire, mais tu auras tout de même un cadeau.
Kyle leva les yeux au ciel et le repas reprit dans la bonne humeur. Il expliqua le principe des cadeaux dans la famille Berrygreen avant de faire un sourire à Madeleine. Stefan n’apprécia pas et donna une pichenette à Kyle avant que ce dernier ne rit. Pendant le repas, parce qu’il était le maître de table, le maître de maison et l’homme d’honneur, Douglas était à l’autre bout de la table et il était totalement déprimé… comme il pouvait l’être. Il lui lança souvent des sourires et des clin d’œil… et remercia en réalité la distance sinon, il aurait lui aussi sa main dans la sienne sous la table. Le repas se termina et un jeu se prépara à l’extérieur. Il savait qu’Eurydice avait des « choses » à faire. C’était lui qui avait dit ça. Il savait que sa future femme n’apprécierait pas le jeu de cricket à l’extérieur avec son mauvais équilibre. Parce que oui, il a remarqué. Il la prend par la hanche à peine la salle à manger quitter pour voler un nouveau baiser sur sa joue. Il sent son cœur battre la chamade.
- Être loin de vous risque fort de me tuer, mon ange, souffla-t-il, mais je saurais vous laissez le temps de souffler pour ne penser plus qu’à moi.
Et il rit en la dirigeant jusqu’au bureau. Il avait été poussé pour laisser la place au chevalet et à la toile acheté plus tôt. Il y avait aussi palette de peinture, de la peinture et tout ce qu’il fallait pour qu’elle puisse peindre et dessiner à foison. Il avait même pris plus de toiles au cas où… Si elle voulait faire un autoportrait. Il la mène jusqu’à sa place et la fait s’assoir. Doucement, il se penche sur elle, colle son torse contre le dos de la jeune femme pour suivre avec une nouvelle délicatesse ses bras jusqu’à ses gants qu’elle avait remis. Il lui enlève, ainsi proche d’elle et coller à son odeur. Il sent son cœur battre. Il lui enlève un gant, puis l’autre, et les dépose pour enrouler ses doigts aux siens. Il reste comme ça plusieurs secondes avant que la voix criarde de Brodie ne casse ce moment.
- PETIT SINGE ! BOUGE TOI LE CUL !
Il soupire et cache sa tête dans le cou de la jeune femme.
- Si son départ n’était pas prévu en même temps que le vôtre, j’aurais hâte qu’il s’en aille.
Brodie ayant décidé de partir en même temps que Stefan et Kyle pour laisser plus d’espace à Douglas. Il finit par détacher ses mains alors qu’on pouvait voir à travers la fenêtre tout le monde en train de se mettre en place pour le jeu. Il embrasse sa joue, il caresse sa peau de ses lèvres.
- Même si je serais en bas, mon ange, mon cœur reste avec vous.
Et il la quitte, non sans se sentir déposséder de son bien le plus précieux. Il se sentait terriblement mal de la laisser seule, même si c’était ce qu’elle désirait, elle. Il ne voulait plus la laisser. Qu’importe les bals, les fêtes, les évènements, qu’importe de sortir ou de voir des amis, s’il pouvait la prendre dans ses bras et sentir son cœur battre contre le sien. Il sauta dans la cours, et il savait qu’elle pouvait le voir. Il se tourna et fit un sourire vers la fenêtre avant de sauter sur le dos de Brodie pour le frapper pendant que celui-ci éclata d’un rire rauque et sonore. L’après-midi se passa ainsi. Et il observa plusieurs fois la jeune femme à travers la fenêtre. Même s’il ne pouvait la voir. Il avait prévenu une domestique, son chaperon qu’il avait prévu au début, de ne pas hésiter à lui apporter du thé et une collation.
Plusieurs fois Celeana vint lui parler. Il restait particulièrement heureux de la situation et lui répondait de cette manière solaire qu’il avait de faire avec tout le monde. Il prit le temps, d’ailleurs, de s’amuser avec tout le monde pendant l’après-midi. Tout le monde eut le droit à un sourire et à une discussion, plus ou moins animé –Ethan, on te voit-, avec lui. Il aimait bien Stefan, même si ce dernier avait dû mal avec Brodie. Brodie qui n’hésitait pas à louer la beauté de Madeleine, et d’Elizabeth, de Celeana et d’Helen. Quand il osa essayer de dire quelque chose sur Eurydice, le regard noir de Douglas le fit partir en fou rire. L’après-midi se passa ainsi et tout le monde rentra pour attendre le repas du soir. Les robes d’Eurydice étaient arrivé. Le repas commença sans elle. Au bout d’un moment, il s’excusa avant de disparaître.
- J’ai cru qu’il n’allait jamais y aller, souffla Benedict vers Ethan qui sortit son terrible –et très rare- petit sourire de connivence.
Quand il débarqua dans la pièce, Eurydice était toujours en train de peindre, concentrer à la lumière de bougie qui avait été rajouté pour contrebalancer la lumière descendante du jour. Il se remit dans son position, plaquant son buste contre son dos avant de faire glisser ses deux mains sur ses bras pour en kidnapper ses doigts plein de peinture. Il lui fit poser le pinceau avant de caresser cette peau.
- Il est l’heure de venir manger, mon ange. Je vous promets que vous aurez le temps de finir demain matin, avant que je ne vous kidnappe pour notre baignade.
Il embrasse sa joue la plus proche, celle qui était la moins blessé pour une fois, et il l’escorta jusqu’à la salle à manger avant de la mettre à sa place dans un geste affectionnée. Le repas se déroula encore sans encombre. Quoi qu’un pied fût écrasé par un duc contre un écossais qui rappela que les femmes enceintes étaient toujours les plus jolies. Benedict prévient Brodie qu’il ne serait pas son bouclier, à quoi Ethan répondu un petit ricanement dans son verre. Le repas à nouveau terminé tout le monde rentra dans sa chambre. Douglas ne perdit pas un instant, après avoir raccompagné Celeana qui semblait ne plus se souvenir du chemin de sa chambre, pour rejoindre son ange et lui tendre son bras.
- Je me suis permis de demander un bain dans votre chambre. Il n’y a normalement pas beaucoup de place pour cela, mais je me suis dis que vous apprécierez comme la nuit est tombé rapidement, de barboter devant les étoiles..., il s’approcha de ses oreilles alors qu’il sourit, cela sera un entrainement pour demain.
Il l’embrasse à nouveau, un baiser rapide, sur les lèvres et il la laisse. Il finit par rejoindre le « salon des frères ». Ainsi avait été nommé cette pièce par Rose qui, non contente d’être évincé, avait compris que même Douglas pouvait y aller et écouter mais pas elle. C’était aussi le seul endroit où ils pouvaient parler en paix… Et Benedict avait dû exposer son plan pour leur sœur ici, conscient des risques qu’elle encourait avec leur père. Et encore, lui pensait juste la protéger d’un père ignoble qui pourrait la vendre et la frapper, il n’avait jamais pensé à pire. Jamais avant que Tristan ne lui parle de plusieurs corps de prostituées ressemblant à sa sœur retrouvé proche de la demeure de son père. Et que la vérité éclate. Ils n’avaient pas encore prévenu Rose de la mort de leur paternel. Ils attendaient d’en préparer une place nouvelle pour elle, qu’elle se sente heureuse et apte à faire son entrée dans la société, si elle le souhaite en tout cas.
Les trois frères discutèrent une bonne heure dans la pénombre, ne voulant pas dépenser des bougies pour une discussion aussi simple. Une fois le sommeil les terrassant, Benedict partit rejoindre sa femme. Ethan parti pour dormir dans la cabane… et Douglas resta seul un instant. Il se demanda quoi faire. Cela ne faisait qu’une heure, elle avait dû finir de se prélasser dans son bain, ses cheveux l’entourant comme une auréole. Et ses seins pointant par son contact à l’eau ? Savait-elle ce que signifiaient les réactions de son corps ? Il en trembla. En traversant le couloir, il entendit une femme jouir derrière la porte de la chambre de Brodie. Il avait du prendre une de ses employées pour se faire un plaisir sensuel. Il continua et rougit copieusement en entendant un autre gémissement et un coup donner contre le bois de la porte. C’était la chambre du duc de Whistledown et les coups et les soupirs donnaient l’impression qu’il la prenait directement contre la porte. Douglas rougit. Il savait que les femmes enceintes pouvaient continuer de faire l’amour sans risque, mais tout de même… Continua, il se figea alors qu’il cru, mordicus avoir entendu un son similaire aux deux premiers venant de la chambre de Benedict. Non. Non. Et Non. Si Brodie et Stefan étaient certainement en train de s’envoyer en l’air, il se persuada que son frère, lui, était simplement en train de se faire masser. VOILA. Il rougit encore secoua la tête alors que l’image sensuelle de son ange, nue, acceptant de lui donner son corps arriva dans son esprit et chauffa son corps.
Il avait presque terminé de monté les escaliers pour aller la voir et lui voler un baiser quand il se demanda si c’était une bonne idée. Il avait envie d’elle. Comme il n’avait jamais eu envie de quelqu’un avant. Il vit la porte ouverte et s’approcha en fronçant les sourcils. Là, un spectacle étrange se déroula sous ses yeux, lui faisant oublier jusqu’à son désir pour son ange. Rose était debout, en face du lit, un Eurydice remontant les draps sur son corps alors qu’elle venait d’être écraser par un câlin d’une folle.
- Oh mon dieu ! fut les seuls mots qu’il arrive à dire avant qu’il ne rentre dans la pièce pour prendre sa sœur dans les bras et la faire tourner en l’air avant de lui embrasser les joues. Tu es venue ! Mon dieu ! Tu es là ! Tu es là ! Je suis tellement heureux ! Je pensais que tu n'avais pas reçu ma lettre !
Il l’embrasse encore tout plein sur le visage comme un enfant le ferait d’une sœur qui venait de revenir après plusieurs années sans la voir. Il sait pourquoi elle avait dû partir mais ça n’empêche que son manque de correspondance, ou de réponse à ses lettres, l’avait peiné. Il savait qu’elle ne le faisait pas contre lui. Mais n’empêche. Il l’avait revenir sur le sol avant de sourire à Eurydice.
- Mon ange, je te présente ma sœur, Rose. Rose, je te présente mon ange et future femme, Eurydice. Oh mon dieu, les deux femmes que j’aime le plus au monde sont chez moi. Je suis trop content.
J'ai 28 ans et je vis à Londres, Angleterre. Dans la vie, je suis enseignante en art et je m'en sors moyen. Sinon, grâce à ma malchance, je suis célibataire et je m'y suis habituée. - Fille unique, son père était un baron pingre et sa mère, une femme volage - Elle a un don et une passion pour la peinture et le dessin - Elle est passionnée d'astronomie - Elle a toujours entretenu une relation très distante avec ses parents - À 18 ans, elle rassura un jeune garçon terrorisait par la vue du premier saignement menstruelle de sa grande sœur - Quelques mois plus tard, à un bal, le père du même garçon la défigura et la châtia quand elle lui fit l'affront de refuser ses avances - Suite à cela, elle perdit l'usage de son œil gauche et sa joue droite garde une brûlure rouge vive depuis - L'assaillant a grassement payé ses parents pour acheter leur silence face aux séquelles de leur fille - Ses cheveux sont devenus blanc suite à son traumatisme - Le père d'Eurydice n'a jamais supporté sa lâcheté et a sombré dans l'alcoolisme avant de se pendre - Sa mère s'est remariée et a quitté la demeure familiale peu de temps après - Elle se réveille parfois la nuit à cause de douleurs fantômes - Elle enseigne l'art à des enfants défavorisés et gagne son pain en dépit de son statut noble - Elle gère seule les maigres terres de son défunt père - Aujourd'hui vieille fille répudiée et moquée par la haute société, sa vie se retrouve chamboulée quand Douglas Berrygreen, le jeune garçon désormais tout juste adulte, se présente à elle pour la courtiser.
Eurydice Hodges était tout sourire au bras de Douglas Berrygreen. L'idée de laisser libre cours à sa créativité dans un cadre aussi féerique l'enchantait et la jeune femme ne pensait plus qu'à une seule chose : peindre. Douglas lui avait fait découvrir de si jolis sentiers, sans oublier un village des plus pittoresques, qu'elle avait ressenti le désir de tout immortaliser sur toile le plus rapidement possible. Elle ignora la petite voix nichée dans un recoin de son esprit qui se moquait d'elle. Tu veux simplement fuir loin de lui. Ses sentiments à ton égard te terrifient autant qu'ils t'attirent. Non. Douglas était son ami, rien de plus. Elle avait tout de même bien le droit d'avoir un ami, non ? Pourquoi tout ramener à un amour impossible quand une amitié bien plus simple et saine pouvait voir le jour ? Le pauvre homme méritait une femme aussi belle que lui à son bras, une personne pleine d'assurance et d'humour, comme lui. Quelqu'un comme Celeana ou Helen, mais pas toi. Elle ignora les griffes acérées de la jalousie qui caressaient son pauvre cœur agité alors qu'ils prenaient place à table.
La duchesse Madeleine Whistledown, dont le ventre était fort arrondi - bien que sa grossesse n'en soit qu'à cinq mois à peine, prit place à côté d'Eurydice en soupirant de fatigue, talonnée par son mari qui ne semblait pas être capable de la laisser respirer loin de lui. La jolie blonde cilla une seconde en saluant l'ange aux cheveux d'argent et ses yeux s'écarquillèrent un bref instant à la vue de ses cicatrices. Eurydice lui adressa un sourire désolé avant d'essayer de dissimuler son visage derrière ses cheveux, mais Madeleine lui attrapa une main pour la poser sur son ventre en secouant la tête. "Ce sont des jumeaux." annonça-t-elle avec un sourire ravi, l'un d'eux donna un petit coup contre la paume d'Eurydice pour se manifester alors que Stefan paraissait devenir blême. Au loin, Elizabeth Portman observait le ventre arrondi de la duchesse avec tristesse et son mari lui embrassa le front avant de prendre sa main dans la sienne. Elle lui sourit avec affection et baisa ses doigts à défaut de pouvoir embrasser ses lèvres en public. Eleanore Winchester était la plus silencieuse des femmes, assise sagement à côté de l'archiduc Kyle Stanford, la future archiduchesse dorlotait un enfant métis qui ne voulait point quitter ses genoux. Un autre enfant, plus âgé, lui indiquait avec enthousiasme les jeux auxquels ils allaient jouer dès cette après-midi. La jolie brune ria doucement en lui ébouriffant les cheveux puis elle l'écouta patiemment.
Eurydice croisa le regard animal de Stefan Whistledown, mais lui ne semblait avoir d'yeux que pour sa femme. Madeleine lui asséna un coup de coude dans les côtes en riant. "Tu vas effrayer les enfants, Stefan !" Elle ria à gorge déployée, faisant tressauter Eurydice sur sa chaise, qui avait été surprise. Ses yeux cherchèrent ceux de Douglas comme support émotionnel et Helen Minnegan observa leur échange silencieux avec grand intérêt. L'Adonis lui adressa un clin d'œil rassurant, la faisant détourner le regard en rougissant.
Alors qu'Eurydice répondait timidement aux multiples questions que Madeleine lui posait pour apprendre à faire sa connaissance, sous l'œil critique de Stefan, Benedict Berrygreen entra dans le champ de vision de l'ange déchu. La jeune femme sursauta et son corps se raidit. Immobile, elle fut incapable de continuer la conversation. La duchesse pencha la tête sur le côté et ouvrit la bouche, mais Stefan lui caressa gentiment le dos pour attirer son attention et l'empêcher d'insister.
Petite insolente ! Quand j'en aurai fini avec toi, plus personne ne posera jamais plus les yeux sur toi.
Ses doigts s'enfoncèrent dans ses cuisses et Eurydice remercia Dieu que la nappe ornant la table soit aussi ample. Grâce à cela, personne ne remarqua les tremblements incontrôlables dont furent prises ses jambes. Contrairement à Douglas, le fils aîné des Berrygreen était le parfait sosie de son défunt père. Leurs regards se croisèrent, laissant le loisir à Benedict de lui offrir un sourire bienveillant et reconnaissant. Eurydice eut un mouvement de recul sur sa chaise à peine perceptible et hoqueta. La ressemblance était réellement perturbante. Alors, elle détourna son visage de lui après avoir incliné la tête rapidement en gage de son respect.
Une main invisible glissa dans ses cheveux pour les empoigner. Elle tira brusquement sur ses cheveux pour attirer sa tête vers l'arrière et Howard Berrygreen, souriant avec la même bienveillance que son fils, approcha un tisonnier fumant de sa joue déjà meurtrie. Ne hurle pas. Il est mort. Ce n'est qu'un cauchemar éveillé. L'ange cilla afin de chasser ce douloureux souvenir et une goutte de sueur coula le long de sa colonne vertébrale.
Lorsque Eurydice tenta enfin de relier son esprit à la réalité, Kyle et Stefan reprenaient leurs places après un discours improvisé. Discours dont Eurydice n'avait rien écouté et elle espéra secrètement qu'ils n'aient rien dit d'important. Le repas était gai, plein d'entrain et de bonne humeur. Au loin, Douglas inondait Eurydice de ses sourires. Son cœur s'emballa et la petite voix dans sa tête eut un rire moqueur devant l'évidence que semblait réfuter la jeune femme.
L'Adonis se leva de table et s'approcha pour lui offrir son bras. La jeune femme hésita un instant et ses doigts tremblèrent lorsqu'elle tendit la main vers lui. Ils se sourirent l'un l'autre avant de quitter la salle à manger ensemble. Eléanore Winchester les regarda s'éloigner, les yeux brillants, sous l'œil attendri, mais aussi amusé, de Kyle. Il savait à quel point sa promise aimait les histoires romantiques.
-
Douglas lui vola un chaste baiser sur la joue à Eurydice. Le cœur de la jeune femme battait tellement fort dans sa poitrine qu'elle n'aurait pas été étonnée que le jeune homme l'entende.
Je ne saurais vous laisser le temps de souffler pour ne penser plus qu'à moi.
Douglas avait-il seulement conscience des mots qu'il employait ?! L'ange déchu s'empourpra avant de bafouiller et ses mains se levèrent à l'unisson pour lui demander un temps mort. Je pense déjà beaucoup trop à vous, pensa-t-elle, fébrile. Il ouvrit une porte menant à un bureau et la laissa entrer avant lui. "De grâce, entendez raison. Je ne ferai que vous décevoir, Douglas." Elle s'arrêta sur le pas de la porte, une main sur la poitrine. Là, devant elle, trônait tout le matériel nécessaire pour peindre à loisir. Cette attention toute particulière la bouleversa et elle tourna un regard reconnaissant vers lui en effectuant une douce pression sur son bras. "Vous me gâtez beaucoup trop..." Il la guide jusqu'à un tabouret avec un sourire ravi, mais elle n'a d'yeux que pour les innombrables tubes de peinture étendus ainsi que les multiples toiles encore vierges.
Doucement, elle perçoit la chaleur de son corps derrière elle, signe d'une proximité inconvenante, et s'immobilise. Alors, il se penche un peu plus. Son torse vient épouser son dos et ses doigts effleurent ses bras dénudés. L'ange inspire brusquement, ses mains tremblent tandis qu'il plonge deux de ses doigts sous un de ses gants pour le lui retirer. Elle sent ses doigts glisser le long de sa peau, lentement, et son souffle s'accélère. Il effectue le même geste pour le deuxième gant avant de les déposer tous deux sur une toile vierge. Son regard suit chaque mouvement de ses mains, et elle ne le repousse pas quand il entrelace ses doigts entre les siens. Sa respiration est saccadée, ne laissant que peu de répit à sa poitrine qui se soulève à toute vitesse. Aucun d'eux ne parle. Ils restent là, leur respiration troublée se faisant écho, et elle n'ose pas le regarder de peur de plus jamais détourner ses yeux du bel Adonis. "Nous ne pouvons pas..." murmure-t-elle alors en secouant doucement la tête.
PETIT SINGE ! BOUGE-TOI LE CUL !
Il soupire dans son cou, lui arrachant une délicieuse plainte quand il vient y nicher son visage. "De grâce..." Ses cheveux dissimulent à peine le rouge de ses joues. Les mains de l'Adonis quittent les siennes et son corps le réclame déjà de nouveau. Non. D'un nouveau baiser, ses lèvres effleurent sa peau diaphane et Eurydice lui adresse un regard suppliant. Il ne pouvait pas continuer. Il ne devait pas faire continuer. Pitié. Après un énième baiser, il quitte la pièce, la laissant seule et désemparée face à lui.
Son cœur avait bien failli exploser. Que se serait-il passé si elle avait osé un regard vers lui ? Il n'avait jamais été aussi tactile avec elle jusqu'à présent. Était-il donc vraiment sérieux ? Allait-il la courtiser ainsi jusqu'à ce qu'elle craque ? Jusqu'à ce qu'elle ne pense plus qu'à lui ? Ses yeux se posent sur ses bras dénudés et elle glisse ses doigts sur ses lèvres. Elle aurait presque pu sentir de nouveau la chaleur de Douglas contre sa peau. Elle hoqueta et secoua la tête. Elle ne devait plus rester seule avec lui. Il n'y aurait ni kidnapping, ni baignade secrète. Elle lui refuserait — d'autant plus qu'elle ne savait pas nager.
Deux jours. pensa-t-elle. Il fallait qu'elle tienne deux jours avant de retourner chez elle. Alors, elle lui ferait parvenir une lettre lui expliquant qu'en dépit de son affection grandissante pour lui, elle refusait de le revoir. Il n'y aurait rien entre eux, pour son propre bien. Oui, Eurydice réussit à se convaincre de cette idée, mais quand Douglas réapparut dans la cour, son cœur s'emballa une nouvelle fois et des milliers de lucioles virevoltèrent des pieds à sa tête. L'ange déchu secoua la tête et attrapa une toile à la hâte avant de la déposer délicatement sur le chevalet trônant devant elle. Peindre lui ferait le plus grand bien.
Elle se saisit d'un fusain en observant Madeleine Whistledown dormant sur les genoux de son époux, nichée au creux de ses bras. Le duc la regarde avec des yeux débordant d'un amour éternel, il lui caresse les cheveux, une main sur son ventre rond et foudroie du regard quiconque ose épier sa femme d'un peu trop près. Un tendre sourire apparut sur les lèvres de l'ange et elle entama son esquisse. Elizabeth et Eleanore jouaient avec Arthur et Simon, laissant à Kyle et Benedict tout le loisir de converser.
Par moment, ses doigts s'arrêtaient de dessiner. À dire vrai, ils ne bougeaient plus uniquement lorsque Celeana et Douglas riaient. Son cœur saignait, et elle ne savait pas pourquoi, car ils formaient tous deux un couple absolument charmant. La jolie blonde n'avait d'yeux que pour l'homme du jour. Elle faisait tout pour attirer son attention, allant jusqu'à feindre de ne pas savoir jouer au cricket afin qu'il le lui apprenne. Eurydice leva les yeux au ciel. Les femmes étaient vraiment effrayantes lorsqu'elles voulaient quelque chose — ou quelqu'un.
Le soleil déclina, intimant aux invités et à leur hôte à poursuivre les festivités à l'intérieur. Ainsi, Eurydice s'était alors complétement plongée dans son tableau. Il lui faudrait plus de temps pour observer Stefan Whistledown et sa femme afin de pleinement capturer leur essence. Perdue en pleine réflexion concernant les jeux d'ombres et de lumières de son cadeau pour le duc, l'ange étouffa un cri en sentant le torse de Douglas — qu'elle reconnut immédiatement - épousait son dos une seconde fois. Ses mains glissèrent sur sa peau, lui arrachant un frisson et elle lâcha son pinceau quand il lui en intima gentiment l'ordre de ses doigts. "Par tous les dieux, Douglas, vous m'avez fait une peur bleue !" bredouilla-t-elle avant qu'il ne prenne la parole. Elle rougit, leva un visage troublé vers lui, mais ignora ses sous-entendus afin de ne pas lui offrir plus de grain à moudre.
Avec un soupir, elle attrapa son bras et lança un dernier regard à sa toile avant qu'il ne l'arrache à son havre de paix. Ils auraient pu rester là, ensemble, pour toujours. Non. Ils dînèrent tous ensemble. Benedict Berrygreen se tenait tellement loin d'Eurydice qu'elle ne l'aperçut qu'à peine et en fut fort aise.
Tous les couples se retirèrent ensuite un à un. Madeleine et Stefan Whistledown furent les premiers à rejoindre leur chambre — le regard du duc promettait à la duchesse monts et merveilles, cette dernière gloussait. Elizabeth et Eléanore, elles, bordèrent Arthur et Simon avant que Kyle ne rejoigne ses frères pour dormir avec eux. Les deux femmes se séparèrent ensuite pour partir chacune de leur côté rejoindre leurs chambres respectives. Eurydice attendit dans le hall, en retrait. Celeana lui avait volé Douglas afin qu'il lui montre le chemin jusqu'à ses quartiers, il avait accepté. Sa poitrine se serra douloureusement. Et s'il ne redescendait pas ? Si elle l'invitait à entrer ? Non. Tout cela ne la regardait absolument pas. D'ailleurs, Celeana ne lui avait rien volé du tout !
Épuisée, la jeune femme s'assit un instant. Un court instant. Douglas descendait les escaliers à la hâte, bien trop pressé de la rejoindre. Eurydice se leva d'un bond, pivoine, mais son sourire lorsqu'elle se saisit de son bras trahissait son soulagement de le revoir à ses côtés. Ils marchèrent silencieusement le long des couloirs, mais ce silence ne dura pas, car Douglas était un homme bavard. "Un bain sous les étoiles ?" répéta-t-elle, surprise de ne pas avoir à emprunter la salle d'eau pour se laver. Ses yeux s'éclairèrent à l'idée de se baigner juste en dessous des fenêtres ornant le plafond et elle leva les yeux au ciel comme pour méditer cette hypothèse. "Cela me semble tout à fait divin."
Il lui baise alors les lèvres, trop vif pour qu'elle ne l'arrête à temps, et il se retire avec un sourire en la laissant seule devant la porte de sa chambre. "Douglas..." Ses yeux le contemplent jusqu'à ce qu'il disparaisse de son champ de vision et elle s'engouffre dans sa chambre en expirant longuement.
Oui, un bain lui ferait le plus grand bien.
Immergée dans la baignoire fumante, Eurydice Hodges n'avait de cesse de penser à Douglas Berrygreen. Elle avait beau essayer de penser à la toile qui l'attendait sagement dans un bureau à l'étage, elle ne parvenait pas à sortir le jeune homme de son esprit. Tout la renvoyait systématiquement à lui. Même les étoiles qu'elle affectionnait tant lui rappelaient Douglas. Si la jeune femme était l'ange de l'Adonis, ce dernier était une étoile filante. Il était magnifique, vif et éphémère. Son étoile. Non !
Ses yeux se fermèrent tandis qu'elle reposait l'arrière de son crâne contre le rebord de la baignoire en soupirant d'aise. Ses doigts retracèrent le chemin de ceux de Douglas lorsqu'il lui avait ôté ses gants, et leur baiser langoureux lui revint en mémoire. Ce moment sensuel et tendre qu'ils avaient partagé avait éveillé en elle quelque chose de nouveau : une petite flamme crépitant au creux de son bas-ventre, s'agitant de temps à autre face à la tempête que représentait Douglas. Sa paume caressa son ventre lentement avant de descendre un peu plus bas quand elle repensa à leur proximité dans la boutique de l'antiquaire. Alors, elle se releva d'un bond, pivoine. Qu'est-ce que... ? Non. Douglas Berrygreen ne pouvait pas devenir l'objet de ses fantaisies, Eurydice s'y refusait. Il y avait une limite qu'elle ne devait pas franchir, pour lui, comme pour elle. Elle ignora sa poitrine douloureusement tendue de désir avant de continuer sa toilette en contemplant les étoiles.
Habillée d'une chemise en soie blanche bien trop grande pour elle, Eurydice se glissa dans les draps, épuisée. Elle tendit un bras au-dessus d'elle, la main du vêtement retombait, dissimulant entièrement sa main. Ce vêtement appartenait certainement à Douglas, pensa-t-elle et elle fit la moue en repensant à la chaperonne improvisée lui déposant des vêtements pour la nuit. Cette dernière l'avait piégé, mais ça n'était pas grave. L'ange haussa les épaules en se retournant dans son lit. Douglas ne la verrait pas habillée ainsi, lui, ni personne d'autre d'ailleurs.
Ses paupières commencèrent à se fermer doucement, oscillant entre réalité et inconscience... avant que des bras ne lui enlacent la taille, un buste se collant à son dos. "Doudou..." Elle hoqueta et se retourna promptement avant de tomber nez à nez avec une jeune fille qu'elle n'avait jamais vu de sa vie. Les deux femmes se regardèrent une seconde avant de s'éloigner d'un même geste en étouffant toutes deux un cri. L'inconnue bondit hors du lit, pivoine, et Eurydice recula jusqu'à heurter la tête de lit en remontant les draps sur son corps — car la chemise trop grande de Douglas glissait le long de ses épaules. "D-Doudou ?" répéta-t-elle, confuse. La brune se confondit en excuses. "J-Je suis vraiment désolée, j'ai cru que vous étiez- !"
Douglas entra au même moment, très certainement surpris par l'agitation qui émanait de la chambre, et Rose lui ouvrit les bras presque immédiatement. "Ah, te voilà enfin, mon doudou." Le jeune homme fondit sur elle avant de lui baiser le visage et Eurydice cilla, sidérée. Les deux jeunes gens rient en s'embrassant. "Je n'allais tout de même pas louper l'anniversaire de mon petit frère, pour qui me prends-tu ?" Rose éloigna Douglas d'elle juste assez pour le regarder de haut en bas, puis de bas en haut. "Ma foi, tu m'as l'air en excellente forme !" Douglas souriait comme un enfant à qui l'on avait offert le plus beau des cadeaux. Rose cilla en voyant un tout autre sourire, plus tendre et intime, naitre sur les lèvres de son petit frère lorsqu'il posa les yeux sur la jeune femme trônant au milieu de son lit. "Ton ange ?" répéta-t-elle. "Rose ?" murmura Eurydice avec le même ton ahuri. "Enchantée." se répondirent-elles à l'unisson lorsque Douglas les présenta l'une à l'autre. Elles cillèrent avant de s'adresser un sourire gêné.
L'unique fille Berrygreen se pencha un instant pour observer sa future belle-sœur. Elle pencha la tête sur le côté à la vue de ses cicatrices et son regard se voila un maigre instant. "Elle existe donc bel et bien..." souffla-t-elle avec un sourire ravi. La jeune femme adressa un clin d'œil à Eurydice avant de baiser la joue de son frère. Elle poussa un bâillement exagéré et s'étira avec un sourire espiègle. "Ce voyage m'a épuisé. Permettez-moi de me retirer pour ce soir." Elle passa le pas de la porte avant de se retourner, un doigt sur les lèvres. "Ah, je crois avoir vu Ethan dormir dans la cabane ? Je vais lui faire peur de sa vie." Elle ria et s'envola aussi vite qu'elle était apparue après avoir fermé la porte derrière elle.
Eurydice ne bougea pas d'un cil, embarrassée par la situation incongrue qu'elle venait de vivre. Tout était allé bien trop vite pour elle et son esprit embrumé avait eu du mal à suivre cette conversation quelque peu lunaire entre les Berrygreen. L'ange observa son étoile filante à travers ses cils et s'empourpra en détournant le regard. "J-Je suis contente pour vous, Douglas. Toute votre famille semble être réunie pour votre anniversaire. Vous devez être comblés." Elle lui adressa un sourire timide et les rayons de la lune l'inondèrent de lumière à travers la fenêtre suspendue au plafond. Son regard se voila et elle se mordit la lèvre en remontant un peu plus le drap sur son corps. "Mais il se fait tard. Vous devriez aller vous coucher. Nous nous verrons demain."
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Clionestra
Mer 19 Juin - 1:17
Douglas Berrygreen
J'ai 18 ans et je vis à Londres, Anglette. Dans la vie, je suis étudiant en médecine et je m'en sors bien. Sinon, grâce à ma chance, je suis amoureux d'un ange et je le vis plutôt mal tant qu'elle m'aimera pas en retour → Dernier fils du duc de Berrygreen. → Il est jovial, charismatique, marrant et enthousiasme. Ainsi qu’un peu enfantin. → Il a peur de son père et ne supporte pas la violence qui le renvoie à l’époque où il a vue son frère se faire frapper. → Il a une peur du sang → Pourtant, il aimerait être médecin, spécialisé dans l’accouchement et les saignements des femmes. → Sa nourrice est mort quand il avait 6 ans en accouchant dans leur manoir dans une marre de sang → Il est très têtu et n’hésite pas à faire plusieurs kilomètres pour trouver une réponse à une question. → Il n’hésite pas à dire ce qu'il pense. Il a toujours été protégé par ses frères, et il le sait. → Il aime tous les sports non violent. Comme l’équitation, surtout, mais aussi les jeux d’équipe comme le football.
Douglas était le plus heureux du monde. Il n’y avait aucune mesure pour exprimer le bonheur que son cœur lui dictait. Il avait sa sœur, la seule et l’unique, dans ses bras alors qu’il y avait son ange, la seule et l’unique, dans son lit. Si la vie considérait un « apothéose » de bonheur, cela serait ce moment. Pour tellement de chose qui fait que l’instant était parfait. Sa sœur. Son ange. Et il remarqua, ce qu’Eurydice ne sembla même pas remarquer elle, qu’elle ne l’avait pas contredit quand il l’avait présenté comme sa future femme. Oh. Oh. OH. Il sentait son cœur s’emballait alors qu’il tenait sa grande sœur et il avait envie encore de la faire tourner dans les airs. Il n’avait jamais trop eu l’occasion de la porter ainsi. Il était trop chétif avant pour ça. Maintenant, il le pouvait, il le ferait. Il aimait sa sœur avec un amour sincère et enfantin, mais tellement puissant. C’était sa sœur, quoi. Et il se souvient, bien sûr, du sentiment de désespoir qu’il avait ressenti quand il avait cru qu’elle allait mourir alors qu’elle avait simplement ses premières règles. Il se souvient du gouffre qui l’avait envahi comme une tension sous la peau. Il ne pouvait pas supporter l’idée de perdre sa sœur, et son ange était apparu. Si les deux jeunes femmes ne devenaient pas amies, lui, il mange son chapeau ! Les deux personnes qu’il aime le plus au monde –même s’il adorait ses deux frères- ne pouvaient que s’aimer et être fait pour une amitié sincère. Il était au sommet du bonheur, mais il comptait bien rajouter des échafaudages pour mettre des étages en plus prochainement. Avec son mariage par exemple.
- Bien sûr qu’elle existe ! Je l’ai toujours dis ! s’outra-t-il avant de faire un nouveau baiser à sa sœur pour qu’elle ne parte dormir. N’oublie pas qu’il t’aime !
Il avait essayé de rajouter cela. Rose ne lui avait jamais dit de ce qu’elle savait sur leur père, ou bien l’état dans lequel était Ethan. Ils ne parlaient pas de ça. Douglas avait trop peur d’être celui qui lui annonce et Benedict avait depuis longtemps accepté d’être celui que l’on déteste pour ses décisions. Il espère que tout irait bien… et heureusement, il savait que le sommeil léger d’Ethan lui permettrait de ne pas être si surpris que ça. Il la laissera certainement dormir avec lui sans la moindre honte. Ici, les règles ne s’appliquent pas. Si les autres de la société en aurait fait une rumeur malsaine, personne ne trouverait étrange que frère et sœur dorment au même endroit. Il la vit fermer la porte et son sourire se figea un instant alors que l’odeur délicieuse de lavande vienne chatouiller ses narines. Il n’avait pas eu le temps d’observer avec lenteur le spectacle de la jeune femme, mais maintenant seul, il ne pouvait s’en empêcher.
La jeune femme, dans son lit au drap clair, avait ses cheveux détachés et volant comme un auréole autour de son corps. La lumière de la lune et des étoiles se reflétaient sur sa peau et lui permettait de voir bien mieux qu’à la lumière d’une bougie. Il pouvait y voir la peau de son épaule dénudé, la chemise trop grande tombant et le drap n’allant pas aussi loin. Il pouvait aussi voir sa gorge qu’il aimerait parsemer de baisers et mordillait… et la courbe de sa poitrine. Elle avait une poitrine exquise. Cette femme était un ange par la bonté de son cœur et une déesse par la force de sa stature qui émane d’elle. Et il n’avait jamais trouvé une personne aussi bien à sa place que la jeune femme ici. Elle était une femme incroyable et sa voix ne lui permit pas de sortir de ses songes éveillés. Il se voyait se déshabiller pour la rejoindre dans ce lit, passant les mains sous ce tissu pour apprécier les courbes dont il ne pouvait que rêver. Il la regarda une longue seconde et le désir pouvait se lire à la lumière de l’astre lunaire. Il avait envie de la rejoindre et de l’embrasser, de lui faire l’amour et de l’amener à l’aimer. Mais il ne voulait pas, non plus, que son honneur soit la raison pour accepter leur relation. Il approche doucement du lit.
- Couches-toi, je vais te border.
Et doucement, il remonta cette manche, même si son regard ne pu que s’arrêter un instant sur la veine qui palpiter à son cou et sa poitrine qui ressortait d’autant plus sous la tension de la pièce. Il la fit se coucher et s’approcha d’elle avec une lenteur délibéré pour qu’elle puisse le pousser, et le frapper, si jamais il était trop proche…. Mais comment ne pas l’être ? Il posa un main de l’autre côté d’elle, caressa la joue de la jeune femme d’un baiser, passant par son nez pour revenir à l’autre dans une douceur absolue alors que sa tête reposé enfin sur l’oreiller. Il pourrait passer une jambe par-dessus elle et la surplomber de son amour mais ne le fit pas. Il laissa sa bouche errer sur son visage avant de rejoindre ses lèvres. Et là, il ne pu résister. Il caressa de la langue cette place si douce et elle lui en autorisa l’accès. Il n’était pas un homme aimant se faire souffrir, alors il n’hésita pas à prendre cette invitation et à la rendre plus ardente, plus provoquant, plus intense. Sa langue jouait avec celle de la jeune femme dans un jeu de séduction qui le grise. Il sent sa main toucher la hanche de la jeune femme et ça lui permet de revenir sur Terre rapidement. Heureusement. Il respire difficilement et pose son front contre celui de la jeune femme.
- Je venais simplement te souhaiter une bonne nuit, mon ange.
Oui, il la verrait demain… et cette tension nouvelle dans son corps, il la sentirait encore. Il savait, et ça le faisait sourire, qu’il avait envie d’elle mécaniquement parlant aussi. Son corps réagissait à ses hormones en folie pour la jolie Aphrodite contre lui… Jamais il ne pourrait arrêter de l’aimer. Si elle le repousse, si elle le refuse, alors il passerait simplement sa vie à rêver d’elle, chaque nuit, chaque instant. Il finit par faire un nouveau baiser alors que sa main quitta son flanc comme pour abdiquer. Juste « bonne nuit », il a dit.
- Je t’aime, rajouta-t-il avant de se détacher tout à fait et de pouvoir partir de la chambre. N’oublies jamais que mon cœur ne bat que pour toi.
Il finit par réussir à sortir en la laissant là. Il allait dormir sur le toit, dans un coin aménagé avec des couvertures bien sûr… mais il savait qu’il pourrait la voir s’il se déplaçait en train de dormir, puisque l’entrée était par le velux justement. Il sortit et rejoint la nurserie où Kyle était en train de dormir, les deux frères étant venu le rejoindre dans son lit. Il pourrait dormir là aussi, pensa Douglas… mais vue ce qu’il comptait faire…
-
Il sortit en passant par la fenêtre de la nurserie, en refermant derrière lui avec un astucieux processus de poulie et de corde. Une fois sur le toit plat, il finit debout et respira un grand coup. Il ne s’approcherait pas de la chambre. Il ne pourrait pas. Il y avait une « pièce » de distance entre les deux, la nurserie, et s’était parfait. Il se coucha et finit par observer son érection qui ne l’avait pas quitter. Il n’avait jamais eu besoin de se masturber. Parce que rien ne faisait naître de désir chez lui. L’enfant de huit ans avait une image si sereine et enfantine de son ange que les hormones n’avaient jamais fonctionné. Et il était bien trop amoureux et fidèle pour cela. Alors, il savait. La lune l’illuminait totalement et il décida d’enlever son bas pour observer cette réaction purement physique à la perfection. Il mit sa main dessus et caressa comme il savait devoir faire. Et les images affluent si facilement. Il imaginait la jeune femme, sous les étoiles, en train de prendre cette preuve de son intérêt physique pour elle dans les mains. Il l’imaginait en train de la caresser avec cette rougeur qui annonçait « je ne le mérite pas, mais il bande pour moi ». Il l’imaginait en train de se mettre sur lui, sous lui, contre lui. Et alors qu’il imaginait tout ça, sa respiration devient plus saccadée encore et pour le première fois de sa vie, il jouit entre ses mains. Et ensuite ? Il oscilla entre sommeil et rêve érotique qui le réveille, puis caresse en murmurant le nom de son aimé. Il savait que personne ne pouvait l’entendre, lui. Le toit était parfait pour ne jamais être surpris. Il avait déjà fait tous les tests possibles. Depuis le toit, même Stefan n’arriverait pas à faire entendre ses ébats. Quand la matinée revient. Il décida qu’il était temps de faire une activité moins perverse. Il se rhabille et se lave avec un sot d’eau qu’il avait monté la veille. L’eau était froide mais il avait connu pire, et au moins serait-il propre.
-
Une fois présentable comme l’activité à venir le propose, il se mit à marcher sur le toit en pente, se déplaça avant de trouver la chambre qu’il veut. Il se jeta dans le vide pour attraper le rebord de la fenêtre de Brodie et y rentrer.
- J’ai cru que tu avais oublié notre rendez-vous, fit l’écossais qui ne portait qu’un bas serré sur ses cuisses. - La fille de ma cuisinière ? Sérieux ? ajouta Douglas en observant la jeune femme clairement épuisée par sa nuit qui dormait dans le lit remplit des preuves d’activité sexuelles diverses.
Brodie haussa les épaules. Il avait caché tout ce qu’il aurait pu choquer ce pauvre Douglas… bien qu’en réalité, il l’avait appris, rien ne choquer ce gamin qui aurait pu être un homme terrible s’il avait accepté d’être libertin comme lui. Même quand il avait appris que Brodie avait déjà couché avec des hommes, il n’avait pas cillé. Juste demander la sensation et même de pouvoir observer un jour. Ni même quand il avait appris qu’ils pouvaient avoir des jeux sensuels à trois. Ni même pour les orgies. Bref. Brodie avait compris depuis longtemps que Douglas se fichait comme d’une guigne de ce que Brodie faisait de son cul, un peu comme les autres du cercle. Il avait juste une curiosité dessus honnête et scientifique –à l’inverse de ceux du cercle cependant.
- Tu sais que tu devras un jour penser à te marier ? - Mais oui. Et Ethan aussi pendant que tu y es ?! - Un jour, se dit Douglas en haussant les épaules. - J’aimerais bien voir ça, tiens. Il ferait mourir d’ennui son épouse. - Et toi ? Tu penses ne pas pouvoir animer la flamme dans le cœur de ton épouse ? - Je pense que je m’ennuierais très vite, fit-il en poussant le rideau qui entoure le lit pour voir qu’en réalité, il y avait deux personnes dans le lit entouré d'objet de développement sexuel.
Douglas en haussa les épaules simplement.
- Le sexe et l’amour peuvent être dissociables. Mais quand tu trouveras l’amour, alors tu n’auras plus besoin de tout ça. - J’aurais toujours besoin de tout ça !
Douglas haussa les épaules en rajoutant un « si tu le dis ». Ce qu’appréciait d’autant plus Brodie sur Douglas ? Il n’avait jamais eu le regard de celui qui se moque ou juge. Il savait que les autres personnes, hors du cercle, qui savait pour lui avait eu peur que sa « maladie » sur le sexe ne déteigne sur eux. Mais Douglas ne lui avait jamais mentit non plus. Pour lui, sa relation avec le sexe était biaisée par le fait qu’il n’avait pas trouvé l’amour. Et Brodie, s’il devait l’avouer, commencer à le croire aussi… après tout, Benedict était fou amoureux et heureux, Kyle semblait aussi amoureux… et ne parlons pas du Duc de Whistledown qui semblait plus proche de lui pour les préférences que n’importe qui et qui avait choisi de n’avoir qu’une personne dans son lit.
- Allons-y avant que je décide de réveiller mes invités pour éviter de t’entendre dire des conneries, bougonna-t-il pour conclure.
-
Ethan se réveilla le lendemain très tôt. Comme souvent. Même si sa sœur était venu troubler son sommeil, et il n’avait pas osé lui demander plus sur comment elle allait et ce qu’elle pensait de tout ça…, il n’avait pas besoin de plus de sommeil. Arrivant dans la salle du déjeûner, il fut surpris d’y voir la jeune Eurydice. Il fit une révérence. Helen et Celeana n’étaient pas encore réveillés. Stefan et Madeleine devaient l’être mais s’adonner encore à leur activité préférée. Kyle arriva avec ses deux frères qui crièrent dans la maison alors que ce dernier essayait de les faire se taire. Ethan sourit. (//Je te laisse dire s’il y a Eleonor ou bien Elizabeth héhé)(ou même Rose ou Madeleine qui arrive ensuite (mais elle avec Stefan x’D) ).
- Et si on les faisait manger dehors, avant que tout le monde ne soit réveillé par leurs cris.
Dehors, il faisait beau et le soleil commençait à peine à se lever. D’ici à arriver là où il pensait les emmener, ils feraient un peu plus jour. Kyle n’eut pas le temps d’accepter que les deux petits étaient déjà en train de mettre le maximum de nourriture dans une seule assiette pour le donner à un pauvre employé. Ethan sourit. Il sourit de cette manière particulière qu’il avait parfois de faire. Celle qui lui certifié qu’il ne pourrait jamais avoir ce bonheur. Des enfants. Il ne serait jamais père. Parce que la mort viendra le chercher bientôt. Il fit un sourire à Eurydice pour camoufler ça et prit la tête du cortège pour aller vers une petite place dans la pleine, juste en face d’une montagne immense.
- KYLE ! REGARDE ! cria Simon en montrant vers le flanc de la montagne où l’on pouvait voir très clairement un spectacle assez impressionnant techniquement, déjà, mais aussi plus sexy que ce qu’on pourrait l’avouer.
Ethan ne put empêcher un regard vers Eurydice avant de lui tendre, preuve s’il fallait qu’il avait tout prévu, des jumelles pour voir au loin. Libre à elle de les utiliser ou non. C’était Benedict qui avait eu cette idée mais n’osait plus trop s’approcher de la jeune femme, conscient qu’il la mettait mal à l’aise sans en savoir la raison complète. Douglas lui avait expliqué qu’Eurydice avait eu des mots avec leur père, cinq mois auparavant, mais ça n’expliquait pas son malaise.
-
- Il faut que tu prennes un appui sur ta gauche. - Non ? Petit singe, je grimpais des montagnes avant ta naissance ! - D’où ton manque de jugeote, tu as du te prendre des coups !
Les deux hommes étaient luisant de sueur. Seulement habillé d’un bas serré sur leur jambe, ils grimpèrent en faisant rouler leur muscle sous l’effort. Alors que Brodie allait le rejoindre, Douglas lâcha ses mains pour tomber de deux mètres et revenir un peu plus proche du précipice. Entre eux et le sol ? Plusieurs mètres qui amèneraient certainement une mort certaine s’il venait à lâcher. Brodie fait pareil et les deux revirent à monter à nouveau cette partie du versant qu’il trouvait plus sympas à faire. Se tenant à une main alors que son corps pendant dans le vide, il donna un coup de pied à l’écossais.
- hé ! Tu veux me tuer ou quoi ? - Exactement, tu as tout compris, si tu ne pars pas, elle ne part pas. - Elle partira si elle veut, avec ou sans moi, et je croyais que c’était Stefan qui devait la ramener ? - J’essaie qu’elle l’oublie pour voir que tu es une piètre compagnie. - Parfois, tu formes des plans tordus. - Oui. Mais c’est le but de la vie.
En faisant plusieurs nouveaux efforts sur ses bras, contractant tant les muscles de son dos que celui de ses bras, il monta à nouveau sur plusieurs mètres. Il finit par se mettre dos à la paroi et regardait en bas. Il vit un groupe de personne dont une nappe avait été tendue et repéra tout de suite l’ange de ses jours. Il avait sentit qu’il était plus heureux depuis quelques minutes, plus de mystère. Elle était arrivée dans son environnement et son cœur s’emballa tout de suite.
- MON ANGE ! cria-t-il très fort, JE T’AIME.
Il savait qu’avec l’echo, plus le fait qu’il avait tout donné dans ce cri, on pourrait l’entendre. Et il n’avait aucune honte. Tout le monde savait qu’il aimait son ange comme personne. Tout le monde en avait conscience. Il fit un geste de la main et perdit l’équilibre avant que Brodie ne l’attrape au vol. Oh, il n’y avait pas trop de soucis à se faire, il savait exactement comment retomber sur ses pattes sans faire couler le sang dans ses montagnes. C’était son royaume. Angel Palace était son paradis, et son ange était la maîtresse du paradis. Tout était logique.
- On les rejoint ? proposa Brodie en lui donnant une tape sur la tête. - OK. Mais un plouf avant et on se change.
-
Après une bonne demi-heure pour descendre et une autre bonne demi-heure pour être présentable, Brodie et Douglas rejoignent le petit groupe de lève-tôt et un sourire radieux était sur son visage. Il ne voit pas du tout ce qui pourrait manquer dans sa vie pour être heureux. Il fit un baisemain aux femmes présentes et son frère lui donna une claque derrière la tête pour faire de l’escalade pour son anniversaire. Mais il ne le dit pas, il le pensa et son regard était assez éloquent. Douglas avait les cheveux mouillés de son tour dans l’eau pour se laver de la sueur et ébouriffa sa tignasse vers son ainé qui hurla avant de dire qu’il allait rentrer pour finir de préparer la visite de la ville pour les inviter… Et donc tout le monde irait en ville… et lui… il pourrait kidnapper la jeune femme avec toujours son « chaperon » d’alibi sous le coude. Il lui lança un sourire. La vie était parfaite ainsi.
J'ai 28 ans et je vis à Londres, Angleterre. Dans la vie, je suis enseignante en art et je m'en sors moyen. Sinon, grâce à ma malchance, je suis célibataire et je m'y suis habituée. - Fille unique, son père était un baron pingre et sa mère, une femme volage - Elle a un don et une passion pour la peinture et le dessin - Elle est passionnée d'astronomie - Elle a toujours entretenu une relation très distante avec ses parents - À 18 ans, elle rassura un jeune garçon terrorisait par la vue du premier saignement menstruelle de sa grande sœur - Quelques mois plus tard, à un bal, le père du même garçon la défigura et la châtia quand elle lui fit l'affront de refuser ses avances - Suite à cela, elle perdit l'usage de son œil gauche et sa joue droite garde une brûlure rouge vive depuis - L'assaillant a grassement payé ses parents pour acheter leur silence face aux séquelles de leur fille - Ses cheveux sont devenus blanc suite à son traumatisme - Le père d'Eurydice n'a jamais supporté sa lâcheté et a sombré dans l'alcoolisme avant de se pendre - Sa mère s'est remariée et a quitté la demeure familiale peu de temps après - Elle se réveille parfois la nuit à cause de douleurs fantômes - Elle enseigne l'art à des enfants défavorisés et gagne son pain en dépit de son statut noble - Elle gère seule les maigres terres de son défunt père - Aujourd'hui vieille fille répudiée et moquée par la haute société, sa vie se retrouve chamboulée quand Douglas Berrygreen, le jeune garçon désormais tout juste adulte, se présente à elle pour la courtiser.
Eurydice avait regretté presque immédiatement de ne pas avoir contredit Douglas Berrygreen lorsqu'il l'avait présenté comme étant sa future femme à sa sœur aînée. La jeune femme pourrait avoir quelques problèmes avec d'autres membres de la haute société si le bel Adonis continuait à dire à qui veut l'entendre qu'il n'avait d'yeux que pour elle. Elle pensa aux quelques humiliations qu'elle avait vues de ses yeux. Des jeunes filles se faisant les pires crasses entre elles pour se discréditer aux yeux de l'homme dont elles souhaitaient attirer l'attention... Mais la jalousie mise à part, les Berrygreen étaient des personnes influentes. Ils étaient des membres respectés et réputés de la noblesse.
La famille Hodges, elle, avait très mauvaise réputation. Les scandales libertins et adultères de sa mère, l'avarice et la lâcheté de son père, sans oublier l'alcoolisme, le suicide et les dettes liées aux jeux d'argent ! Oui, rien n'allait dans cette famille. Eurydice essayait tant bien que mal de gérer les terres que son père lui avait léguées... mais cela constituait essentiellement à ouvrir bon nombre de lettres venant de créanciers et d'huissiers de tout Londres. La jeune femme avait essayé de raisonner sa mère, mais cette dernière n'avait rien voulu entendre. Son nouveau mari, libertin lui aussi, dilapidait le plus qu'il leur restait avec sa femme et leurs conquêtes d'une nuit, et, bientôt, il ne leur resterait plus rien. Qu'apporterait une famille pareille aux Berrygreen à part une ruine certaine ? De la honte, rien de plus.
Rose s'éclipsa avec un sourire espiègle, bien décidée à couvrir Ethan de baisers jusqu'à ce qu'il grogne d'agacement et la repousse gentiment. Alors, elle se blottirait dans ses bras et lui raconterait toutes ses aventures, il l'écouterait, mais ne répondrait que rarement.
Une goutte de sueur roula le long de sa colonne vertébrale lorsque Rose referma la porte derrière elle en partant. Pourquoi ferme-t-elle la porte ? Son corps était en feu. Son regard anxieux rencontra finalement celui de Douglas. Cette nouvelle intimité devait également fortement troubler le jeune homme, car ses yeux allaient et venaient entre les iris de l'ange et les parcelles de sa peau découvertes par sa propre chemise. La jeune femme détourna le regard, pivoine, mais elle ne put reculer davantage contre la tête de lit. Acculée contre cette dernière, elle remonta le drap sur sa poitrine en se mordant la lèvre devant le regard bien trop ardent de Douglas.
Elle avait toujours détesté ses seins. Ils étaient trop opulents, beaucoup trop voyants, car Eurydice n'était pas une femme maigre. Elle avait des hanches développées, une taille fine, mais un ventre légèrement grassouillet et ses cuisses se touchaient, frottant systématiquement l'une contre l'autre. Oui, Eurydice Hodges n'aimait ni son corps, ni son visage. Il n'y avait que peu de miroirs dans sa demeure et ils étaient tous recouverts d'un drap opaque. Lorsque Howard Berrygreen l'eut défigurée, l'ange déchu avait eu un mal de chien à accepter ses cicatrices. En pleine fleur de l'âge, Howard lui avait arraché sa beauté et elle n'avait pas pu le supporter. Alors, elle avait cassé tous les miroirs du domaine pour ne plus jamais être forcée de voir cet horrible visage qui était le sien. La société n'avait pas besoin de lui rappeler à quel point elle était hideuse. Elle n'était pas encore aveugle.
Douglas s'approcha doucement, arrachant la jeune femme à sa douloureuse introspection. Douglas pouvait-il voir la panique dans ses yeux ? Elle n'avait pas peur qu'il la touche ou l'embrasse, au contraire, elle était simplement terrifiée d'être incapable d'agir raisonnablement s'il se glissait dans le lit avec elle. Elle ne s'était pas touchée dans son bain plus tôt et son entrejambe se rappelait à elle presque douloureusement. Il fallait qu'il parte avant qu'elle ne l'attire à elle. Cette tension dans l'air était délicieuse, mais totalement inacceptable et insupportable. Il ne l'avait même pas touché !
Couche-toi, je vais te border.
"Pardon ?" murmura-t-elle avant qu'il ne remonte le tissu de sa chemise sur son épaule dénudée. Venait-il de la tutoyer ? Elle allait s'étrangler avec sa propre salive. Un doux frisson descendit le long de sa colonne vertébrale jusqu'à la pointe de ses pieds et sa respiration s'emballa. Oh, non. Elle le regarda d'un air ahuri tandis qu'il l'allongeait doucement sur son oreiller en satin. L'Adonis se pencha lentement, assis sur le rebord du matelas, et l'ange déchu étouffa une supplique lorsqu'il prit appui juste à côté de sa tête. Il était beaucoup trop près — un peu plus et il se serait retrouvé à Califourchon au-dessus d'elle. Gifle-le si tu détestes ça. Oui. Non. Tendrement, il couvre ses joues de baisers et de caresses et elle est alors incapable de le repousser. Ses muscles semblent se liquéfier et ses forces — ainsi que sa conviction de le repousser — la quittent.
Au moment où il s'approprie ses lèvres, les lucioles virevoltant dans son corps se rassemblent toutes jusqu'à son bas-ventre, irradiant son corps d'une douce chaleur. Elle pousse un gémissement étouffé contre sa bouche et la langue de Douglas lui fait perdre pied. Elle n'arrive pas à lui refuser l'accès à la sienne. Tout son corps lui crie de l'attirer à elle plus encore, mais elle résiste. Il avale chacun de ses soupirs fébriles et elle s'essouffle contre lui. Elle n'était pas aussi endurante que lui, loin de là. Elle le sent jouer contre elle, effleurant délicieusement ce muscle particulier avec un sourire avant de l'assaillir de nouveau. Dans un élan de fougue, sa main caresse son flanc et il semble soudain prendre conscience de son débordement — de LEUR débordement. Hors d'haleine, elle le regarde, les yeux voilés de désir, avant qu'il ne pose son front contre le sien. Ils transpirent tous deux.
Je venais simplement te souhaiter une bonne nuit, mon ange.
Il lui parle alors de cette manière si intime, attisant le feu crépitant dans son bas-ventre, et un nouveau baiser la fait ciller. Elle ne supporterait pas un nouvel assaut. "B-Bonne nuit, Douglas..." murmure-t-elle contre ses lèvres. Je t'aime. Non. Non, non, non et non. Il ne devait pas. N’oublie jamais que mon cœur ne bat que pour toi. Elle secoue la tête en étouffant un sanglot, peinée d'entendre ses déclarations impossibles, et une larme coule le long de sa joue alors qu'il quitte la pièce.
Elle attendit quelques instants, figée, et les bruits de son cœur semblaient résonner dans toute la pièce, se répercutant en écho contre le bois de la chambre. Elle n'aurait pas du tout été étonnée de le voir revenir pour lui voler un énième baiser. Morphée avait fui la chambre avec lui, la privant d'un sommeil qu'il avait failli lui offrir avant l'intrusion de Rose.
D'une main tremblante, elle essuya ses larmes et écarta les draps de son corps bouillant pour sortir du lit. À côté d'un immense miroir à pied et d'une armoire remplie de ses nouvelles toilettes, Eurydice trouva une carafe d'eau propre et un grand bol trônant au milieu d'un petit buffet. Son propre reflet l'horrifie et elle fait demi-tour pour couvrir le miroir avec les draps dans lesquels Douglas se trouvait quelques instants plus tôt. Ses muscles se relaxèrent après coup. Les mains plongées dans l'eau froide, elle y immergea son visage dans l'espoir d'éteindre le feu ardent qui lui secouait les entrailles. Il lui fallut un temps considérable pour retourner sur terre... et Morphée revint à elle tel un amant avide de sa maitresse au beau milieu de la nuit, mais elle lui résista.
Après avoir vérifié que personne n'errait dans les couloirs, Eurydice alluma une lampe à huile avant de quitter ses quartiers. La plupart des chambres étaient silencieuses, bien que l'ange déchu eut la vague impression d'entendre le lit des Whistledown grincer à répétition. Un gémissement de Madeleine confirma ses soupçons et elle s'empourpra en jetant un coup d'œil à l'horloge. Par tous les dieux, il était presque trois heures du matin ! Les Whistledown étaient pourtant partis au lit de bonne heure... La jeune femme aux cheveux couleur d'ivoire secoua la tête en passant devant la chambre. Elle tenta d'ignorer le rire quelque peu sadique de Stefan après avoir entendu Madeleine le supplier. Le supplier de quoi, par ailleurs ? Seigneur, elle ne voulait pas le savoir.
Lentement, elle tourna la poignée de la porte menant au bureau et s'engouffra dedans. Son dos contre la porte, elle soupira d'aise en sentant l'odeur familière de la peinture qui embaumait la pièce. Un sourire détendu se dessina sur son visage et elle prit place pour terminer son tableau avant de dessiner d'autres esquisses.
-
Aux premières lueurs du petit jour, épuisée et satisfaite, Eurydice s'assoupit dans les bras de Morphée un bref instant, blottie sur la banquette juxtaposée à même l'immense fenêtre du bureau. Les rayons du soleil les dérangèrent, car elle n'avait pas tiré les rideaux exprès, et Morphée la quitta en grognant.
De retour dans sa chambre, étant donné qu'elle était couverte de peinture, elle se baigna à nouveau, savourant la sensation de l'eau contre sa peau. Elle regarda le maillot de bain posé sur son lit et secoua la tête. Ils n'iraient pas se baigner si elle n'enfilait pas de maillot, n'est-ce pas ? (C'EST CA, OUAIS !) Aussi, elle enfila des sous-vêtements classiques et cacha soigneusement le maillot de bain dans un tiroir de son armoire. Pas de maillot de bain, donc pas de baignade. Pas de baignade, donc pas de kidnapping. Pas de kidnapping, pas de baiser, pas vrai ? Elle hocha la tête pour s'encourager. Habillée d'une robe bleu pastel tout en mousseline, elle coiffa ses cheveux en une tresse unique et épaisse avant de la laisser reposer le long de son épaule.
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Debout dans la salle à manger, Eurydice regardait avec admiration les tableaux qui ornaient la pièce. Ethan arriva peu de temps après elle et elle s'inclina devant lui, embarrassée de le croiser de si bon matin. Dieu merci, il n'avait rien de Howard physiquement parlant, ce qui rendait sa présence beaucoup plus supportable que celle du pauvre Benedict. L'archiduc arriva ensuite, accompagné de ses petits frères. Eléanore rattrapa Simon pour lui essuyer le nez avant d'ajuster le nœud papillon d'Arthur. Kyle sourit à sa bien-aimée avant de lui attraper la main pour ne plus la lâcher. Elizabeth et Benedict étaient partis se promener ensemble de leur côté, et Madeleine et Stefan n'étaient toujours pas sortis de leur chambre, eux non plus... avaient-ils seulement dormi ? Ni Celeana, ni Douglas ne descendirent et l'esprit d'Eurydice les imagina un instant se retrouvant au beau milieu de la nuit. Ethan l'arracha à ce cauchemar et elle cilla. "Manger dehors ?" répéta-t-elle machinalement, la tête penchée sur le côté. Il hocha la tête avec un sourire en coin avant de guider tout ce beau monde près d'une montagne un peu particulière...
-
Le chemin jusqu'au lieu de rendez-vous avait été ardu pour Eurydice. Le manque de sommeil couplé à sa mauvaise vue lui avait joué quelques tours et elle avait bien failli trébucher au moins quatre fois. Ethan lui offrit son bras pour lui venir en aide et elle s'excusa avant d'accepter cet élan de galanterie bienvenu. Le reste du chemin se fit silencieusement entre eux. Ils étaient aisés de voir que ni l'un, ni l'autre n'étaient doués pour faire la conversation.
KYLE ! REGARDE !
À peine s'étaient-ils tous assis pour pique-niquer qu'Eurydice sursauta en entendant Simon s'époumoner. Machinalement, son regard suivit le doigt du petit garçon et elle plia les yeux pour tenter de distinguer ce qui pouvait bien susciter un tel intérêt. Elle remercia Ethan avec un sourire angélique quand ce dernier lui tendit une paire de jumelles. Il secoua la tête avec un sourire en coin, assis à côté d'elle, et ses lèvres s'élargirent lorsqu'il entendit l'ange déchu s'étrangler avec sa salive. Douglas, gravissant une immense montagne, était suspendu à plusieurs mètres d'altitude.
Merde. Demandait-elle trop à Dieu en souhaitant être l'amie du cadet des Berrygreen pour qu'il la tourmente ainsi avec une vision aussi obscène de Douglas ? Il pourrait plaire même aux yeux de l'Envie elle-même. Les muscles de son dos se tendaient sous l'effort, et la montagne elle-même semblait flattée qu'un si bel homme cherche à la dominer. Ruisselant de sueur, Douglas suait à grande eau. Son pantalon lui collait tellement à l'arrière-train qu'Eurydice pouvait deviner le galbe de ses fesses avec précision. Elle inspira brusquement et détourna le regard de ce fruit défendu en rendant les jumelles à Ethan, pivoine.
Comme elle mourrait d'envie de le peindre, maintenant, mais aussi dans son atelier, en toute intimité. Elle l'aurait observé des heures durant afin d'être certaine que ses toiles puissent lui rendre justice.
MON ANGE ! JE T'AIME !
Eurydice s'étouffa avec sa pomme, signe que Douglas était réellement l'incarnation du fruit défendu en personne, et elle toussa en rougissant, les yeux écarquillés face à cette déclaration publique. Pourquoi diable ressentait-il le besoin de clamer sans cesse son affection pour elle ?! Ethan eut un sourire espiègle avant de lui servir de l'eau. Douglas était tout bonnement impossible à contenir ! Il la tuerait en lui faisant la cour ainsi et la voix dans son esprit ricana. N'est-il pas déjà en train de te courtiser, ma jolie ? As-tu oublié votre baiser d'hier soir dans son lit ?Silence.
24 heures. 24 petites heures. Que diable pourrait-il arriver en si peu de temps ?
Soudainement assoiffée, Eurydice but à grandes gorgées avant qu'Ethan ne sorte un petit échiquier d'un panier en osier. La jeune femme pencha la tête sur le côté, intriguée, et il se proposa de lui expliquer les règles. Elle accepta, curieuse. Toute distraction était la bienvenue pour l'éloigner d'un Douglas torse nu. Assise en face d'Ethan, elle l'écouta attentivement et ne jeta plus un seul coup d'œil en direction de la montagne. Elle n'aurait pas imaginé qu'il puisse être aussi difficile d'ignorer une montagne. Elle se fit violence pour ne pas regarder le pic rocheux par-dessus son épaule dans l'espoir d'y apercevoir un homme à la beauté sans pareille.
... Douglas lui manquait terriblement. Elle se renfrogna à cette pensée, incrédule, et son cœur s'emballa quand il apparut enfin. Il lui baisa la main chastement et elle s'inclina devant lui en évitant de le regarder dans les yeux. "Bonjour, Douglas." murmura-t-elle doucement. La pauvre jeune femme était bien trop embarrassée par sa déclaration matinale, mais aussi par le baiser qu'ils avaient échangé la veille. Il était plus facile pour elle d'éviter de regarder le visage du bel Adonis, ainsi, elle ne pouvait voir ses lèvres tentatrices et ses yeux débordant d'amour.
Comme tout Berrygreen, Ethan était un gentleman. Décelant le malaise de l'ange déchu, en proie à un conflit interne face à ses sentiments, il lui proposa son bras pour la ramener jusqu'à l'Angel Palace, volant inconsciemment Eurydice à Douglas. Cette dernière accepta volontiers et fit même la conversation à Ethan afin de ne pas être tentée de regarder son fruit défendu.
Ils rentrèrent tous ensemble avant qu'Ethan n'annonce son intention de faire visiter les environs à l'ensemble des invités. Arthur et Simon se réjouirent à l'idée de gambader et tous se rassemblèrent dans les jardins. Elizabeth et Benedict prenaient le thé avec Madeleine et Stefan. Ils accueillirent leurs amis avec de tendres sourires et se levèrent à l'unisson pour se joindre à l'excursion.
Eurydice, quelque peu en retrait par rapport au groupe, considérait sérieusement l'idée de prendre part à la promenade, et, ce, bien qu'elle ait déjà visité le village voisin hier avec Douglas. Elle le chercha des yeux et leurs regards se croisèrent enfin. L'ange déchu eut un mouvement de recul et détourna son visage de lui avant de s'éloigner vers le groupe à la hâte, embarrassée et déterminée à éviter tout contact.
Moins de 24 heures à tenir.
Si elle pouvait éviter de se retrouver seule avec lui, alors tout irait bien.
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Clionestra
Jeu 20 Juin - 18:48
Douglas Berrygreen
J'ai 18 ans et je vis à Londres, Anglette. Dans la vie, je suis étudiant en médecine et je m'en sors bien. Sinon, grâce à ma chance, je suis amoureux d'un ange et je le vis plutôt mal tant qu'elle m'aimera pas en retour → Dernier fils du duc de Berrygreen. → Il est jovial, charismatique, marrant et enthousiasme. Ainsi qu’un peu enfantin. → Il a peur de son père et ne supporte pas la violence qui le renvoie à l’époque où il a vue son frère se faire frapper. → Il a une peur du sang → Pourtant, il aimerait être médecin, spécialisé dans l’accouchement et les saignements des femmes. → Sa nourrice est mort quand il avait 6 ans en accouchant dans leur manoir dans une marre de sang → Il est très têtu et n’hésite pas à faire plusieurs kilomètres pour trouver une réponse à une question. → Il n’hésite pas à dire ce qu'il pense. Il a toujours été protégé par ses frères, et il le sait. → Il aime tous les sports non violent. Comme l’équitation, surtout, mais aussi les jeux d’équipe comme le football.
Douglas observait toujours son ange comme l’incarnation de la perfection et du bonheur à porter de main. Quand il disait être capable de tout pour avoir son amour, il ne se moquait pas du monde. Il était prêt à toutes les actions, à toutes les idées, à tous les plans, pour un sourire et l’amour de la femme de sa vie. Et quand il lui fit un sourire, cette absolue certitude était figée sur son visage.
Jusqu’à ce qu’Ethan apparaisse dans le tableau de son bonheur.
Il porta sur le paysage une éclipse bienvenue et absolument terrifiante. L’idée fut fugace mais impressionnante. Pendant une seconde, le temps qui avait fallu à Ethan pour sauver Eurydice de l’embarra, son monde s’était dangereusement obscurcit. Il était devenu aveugle à tout bonheur futur. Parce que l’éclipse Ethan venait de mettre en lumière l’halo délicat du soleil que l’on oublie de voir autour de l’astre quand celui-ci n’était pas caché par une autre planète… Il repartit mais il traina des pieds. Seul Brodie le remarqua et revient à sa hauteur.
- Tu étais sérieux ? souffla-t-il doucement en regardant son ami. - Sur quoi ? - Tu penses vraiment que la femme d’Ethan pourrait s’ennuy…
Avant qu’il puisse finir sa phrase, un grand coup fut porter à l’arrière de sa tête par l’écossais et un « aïe » puissant passa les lèvres de Douglas. Il le regarda d’un air courroucé alors que tout le bon monde était revenu à l’intérieur de la maison et ne risquait plus de les entendre.
- Si tu penses à ce que je pense que tu penses, tu ferais bien tout de suite d’arrêter de penser. - Je ne pensais rien ! Je me pose des questions, ce n’est pas pareil. - Arrête tout de suite. Ethan ne pourra jamais être marié à ton ange. Jamais. - Mais…
Brodie prépara son nouveau coup sur le crâne avant qu’un papillon ne passe entre eux. La couleur revient dans son monde plus rapidement alors. Douglas fit un large sourire avant de sauter dans les bras de Brodie qui perdu l’équilibre pour s’affaler sur le sol et rouler avec lui comme un enfant et un parent. Douglas le prit dans ses bras.
- Brodie MacCammon, j’aime ta couleur ! Et un jour, tu rendras très heureux une femme, il baissa la voix, ou un homme.
Douglas se releva pour l’aider alors que Brodie avait un sourire attendrit pour lui ébouriffer les cheveux. Si Douglas avait pu choisir sa famille, il aurait rajouté Brodie et Logan dans ses frères. Et Kyle. Et Tristan. Bon il aurait rajouté pas mal de monde. Mais Brodie, là, tout de suite, déjà. Une fois la proposition jetait dans l’air d’Ethan, Douglas avait reprit des couleurs et son sourire radieux. Ouais. Non. Ce n’était qu’une eclipse et rien de plus. Son frère ne prendrait jamais son ange pour épouse, surtout parce qu’il sait que Douglas l’aime plus que tout. Douglas observa son ange et une ombre passa pour disparaître avant qu’il ne l’analyse. Et si c’était elle, qui tomber amoureuse d’Ethan ? Douglas pourrait supplier son frère de l’épouser à sa place pour la rendre heureuse, même si ça le tuerait très certainement. Oubliant ses préoccupations, il leva les yeux vers le ciel.
- Je pense que l’on devrait attendre après mangé pour cela, expliqua-t-il alors qu’il vit Benedict disparaître de la pièce, avec Brodie, on a vue des nuages à l’horizon qui vont passer, cela sera plus agréable pour la température.
Il fut accepter l’idée à l’unanimité, on mangea tôt pour éviter que l’on perde trop de temps pendant le repas. Ethan et Douglas présentèrent officiellement leur sœur à tout le monde, bien que Benedict ne soit pas présent. Même Elizabeth ne semblait pas savoir où était son époux. Douglas, pendant le repas, fut envoyé d’un coup de menton d’Ethan le chercher. Il passa en souriant à nouveau à toutes les femmes présentes, même si le sourire à Eurydice était le plus éclatant de tous, et embrassa le front de son adorable sœur au passage. Dans la norme, la société, un frère ne devait plus embrasser sa sœur ainsi, pour ne pas faire de « mauvaise presse ». Un peu comme les femmes qui devaient se mettre à ne plus apprécier les étreintes de leur frère. Il fit un bisou sur le haut du crâne de Rose… avant de la prendre dans ses bras par derrière et lui faire un gros câlin.
- Rose. Je suis tellement heureux que tu sois là. Maintenant, tu n’auras plus jamais besoin de partir si tu le souhaites !
Ethan eut un sourire, aussi radieux que celui de Douglas. Les deux garçons le savaient. Maintenant que l’homme de leur cauchemar n’était plus, Rose pouvait rester auprès d’eux si elle le souhaite. Benedict avait fait en sorte que chacun d’eux possède un domaine. Même Rose qui avait donc un domaine rien qu’à elle et qu’elle n’aurait pas à donner à son mari ou à quiconque. Enfin… Douglas ne savait pas encore que Angel Palace allait lui être offrir mais c’était une autre histoire. Ethan pencha sa main à travers la table et dans un silence attrapa la main de sa sœur de l’autre côté. Si seulement Benedict pouvait venir à table, mais il voyait bien que Rose, bien qu’étant venu le voir lui et sauter sur Douglas, n’avait pas fait un effort pour Benedict.
Le repas allait se terminé et Douglas avait plein de chose à mettre en place. Il monta au première étage et n’eut pas l’indélicatesse de rentrer dans la chambre de son frère. Il savait qu’il ne s’y trouvait pas. Il alla directement devant la chambre des étoiles. Il ouvrit la porte alors que l’odeur de lavande emplit son nez d’une douce caresse. Il remarque d’abord le velux ouvert, signe que Benedict avait dû monter sur le toit, avant de remarquer le drap sur le miroir. Il s’étonne et fronce les sourcils de cette situation avant de comprendre. Il observe la porte, puis le lit, et décide d’enlever le drap qui cacher le miroir. Il chercha un reste de peinture dans ses affaires. Du bleu. Comme les yeux de la jeune femme. Comme sa couleur favorite. Il se mit à écrire à la peinture sur la surface lisse. Que quelques mots. Trois. « Tu es magnifique ». Puis, il reboucha le tout. Il fouilla à peine la place, connaissant sa chambre par cœur et devinant sans mal où elle avait pu cacher son précieux, pour le prendre et monter voir son frère. Il suffisait de tirer un peu sur une encoche pour faire tomber l’escalier. Il grimpe et remonte l’escalier pour que la jeune femme ne le trouve pas en revenant dans sa chambre.
Normalement, on ne devait pas rentrer dans une chambre comme ça. Il en avait conscience. Mais la jeune femme devait pouvoir deviner qu’il y avait une personne qui vivait là, normalement… Se demandait-elle où il avait dormi ? Il l’espère. Et il ne l’espère pas. Il trouva son frère en train de regarder l’horizon.
- Tu brilles par ton absence mon cher frère.
Il ne se tourne même pas vers lui. Continue de regarder les nuages et la montagne qui se découpe dans l’horizon. Il soupire et tapote sa place à côté de lui. Sans en demander plus, Douglas s’approche et attrape son bras pour caler sa tête contre son épaule et regarder l’horizon avec lui. Benedict ne disait rien.
- Parfois, je rêve que je deviens comme papa, avoua-t-il ce qui fait sursauter Douglas, avant Elizabeth j’étais sûr que j’allais devenir comme lui. Que je serais un monstre capable de battre ses enfants. Eli… Elle arrive à me faire croire que je ne pourrais jamais être comme lui… Mais j’en cauchemarde encore.
Ethan ne dit rien. Attendit encore alors que Benedict soupira.
- Rose me déteste de l’avoir envoyé loin. Tu penses que j’ai bien fait ? - Nous étions tous d’accord. - Tu avais dix ans ! Tu n’aurais même pas du avoir ton mot à dire ! - Mais j’étais d’accord ! J’adore Rose. J’aimais la rejoindre lui parler et faire ses horreurs d’aquarelle qui ressemblaient à rien. Pourtant, je savais que papa allait lui faire du mal ! - Tu n’aurais jamais du savoir tout ça !
Benedict eut un hoquet de désespoir avant de ramener ses jambes contre lui. Il se sentait si mal de ne pas avoir pu protéger les deux plus jeunes de la famille. Douglas lui caressa la tête en le prenant franchement de ses bras depuis sa position de côté.
- Tu as tout fait pour me protéger, Benedict. Tu as fait ton maximum mais papa me terrifiait. Je l’avais vu faire du mal à Ethan. Je l’ai entendu me menacer, moi, si tu ne faisais pas ce qu’il voulait. Je savais ce que risquer Rose. - Je crois que c’est pire que ça…, avoua Benedict avant de se mordre la lèvre. - Comment ça ? - Je suis allé voir la maison du duc pour en débarrasser les souvenirs et j’ai trouvé… une pièce de torture. Et beaucoup de sang. Je crois que notre père faisait encore plus de mal que ce qu’on pense. J’ai envoyé Tristan enquêté… - Alors comment peux-tu imaginer avoir mal agi ?
Il haussa les épaules. Il n’en savait pas plus. Alors qu’il observait à nouveau l’horizon, il entendit leur nom beugler par un écossais peu discret. Benedict sourit pendant que Douglas éclate de rire.
- Dis leur que je dois faire des comptes pour le duché, fit Benedict. Ce n’est pas un mensonge, je compte le faire. Ethan doit profiter de Rose et toi d’Eurydice. Cela sera plus simple. - Elizabeth ne voudra pas te laisser seul. - J’aimerais que Rose et elle s’aiment. Si Rose ne me pardonne jamais, au moins sera-t-elle plus à l’aise de venir à la maison quand il y aura neuve et nièce. - Tu ne penses pas qu’il faut tout dire à Rose ? - Non. - Mais elle te croit coupable de son malheur ! - Douglas. Tu ne lui dit rien. Si elle me haï, elle ne souffre pas comme nous, alors laisse là me détester. - PUTAIN DOUGLAS SI JE TE TROUVE TU VAS M ENTENDRE ! ON Y VA. - Vas-y, fit Benedict, je reste encore un peu et ensuite j’irais travailler.
Douglas lui fit un câlin et un bisou sur la joue. Il avait prit un sac avec le maillot de bain de son ange, -elle n’a pas compris ce qu’était le principe d’un kidnapping- et sauta par le toit dans une exclamation surprise. Il finit sur le sol dans une roulade, se remettant sur ses pieds et atterrit dans les bras de sa sœur à qui il fit un bisou sur la joue. Tout le monde se prépare. Il passe d’abord voir Ethan pour lui faire le contre rendu en deux mots, mais le garçon l’avait comprit sans avoir besoin de ça. Les deux frères regardèrent Elizabeth avant que Douglas ne vienne lui expliquer. Il fut doux et discret en chuchotant à sa belle sœur l’état de son mari et son désir d’être un peu seul. Et surtout, son désir ardent et sincère que sa sœur et elle s’entende. Pendant que tout le monde se prépare –sans avoir besoin de retourner dans les chambres- Douglas observe son ange et lui sourit. Il ne voulait pas finir plein de regret comme son frère ainé. Si la jeune femme voulait choisir un autre que lui, il l’accepterait, mais avant il ferait en sorte que son amour soit prit comme une vraie option. Ethan prépare les calèches et… étrangement, comme ça, sans trop de surprise, Douglas finit avec Madame Jupiars dans la dernière des calèches. La vieille femme sourit quand Douglas l’aida à monter avant de faire de même à son ange. Il garda un peu plus longtemps sa main dans la sienne. Le véhicule s’ébranla alors qu’ils partaient vers le village.
- Vous êtes un chenapan, Messire Doudou, reprit la vieille femme quand le véhicule se stoppa et que le bruit du cocher descendant de son perchoir se fit entendre. - Oui. Je l'assume parfaitement, et vous savez m'aimer pour ça.
Douglas attrapa la main de la jeune femme et sourit en sortant de là. Dehors, il se retrouvait à proximité de la route. Un cheval blanc était présent. Un magnifique animal qui hennit en le voyant. C’était, il le savait, le cadeau que lui avait fait Kyle pour son anniversaire. Ce n’était pas n’importe qui. Ce cheval s’appelait Corazon. Et Douglas avait été sa jument de mère à mettre bas. Il sortit sans attendre les remontrances de son aimé et s’assit sur la selle dans un mouvement ample. Il tendit la main pour attraper la jeune femme par les hanches et la poser devant elle. Il la tenait fermement avant de partir au galop. Le chaperon et le cocher étaient déjà en train de sortir nappes et livres pour attendre leur retour dans la tranquillité du chemin qu’ils avaient emprunté. Douglas sourit contre le cou de la jeune femme, remonta ses lèvres sur sa joue pour murmurer enfin à son oreille.
- Cela s’appelle un kidnapping rondement mené, n’est-il pas ? Et sans même risquer ta réputation !
Il rit alors qu’il galope et en profite pour apprécier la force de la jeune femme contre son corps. Il la tenait fermement et galoper avec une telle maîtrise et une telle adresse que le chemin jusqu’à leur destination ne fut ralentit que par la pente que l’animal devait remonter. Il continua un long moment avant de tomber sur le lit de la rivière. Là, une cascade tombait dans une eau profonde (héhé) avant de continuer sa route le long de la montagne jusqu’au village. Ce n’était pas exactement le début de la rivière, qui se trouvait un peu plus haut encore, mais pour cela, il lui faudrait escalader la montagne et il doute qu’elle le puisse sans l’entrainement. Même lui ne le pouvait pas toujours selon le temps. Il la garda sur Corazon avant de s’arrêter et l’enlacer à nouveau, comme il l’avait fait dans le bureau avant qu’elle ne peigne. Il enlaça leurs doigts et caressa son cou de son nez.
- Allons nager mon ange. Avec moi, tout ce que tu demanderas, tu obtiendras, je t’en fais le serment.
Doucement, il se glisse sur le côté et finit sur le sol avant que l’animal ne se baisse lui-même pour faire que la jeune femme puisse revenir sur le plancher des vaches. Il la tient à nouveau trop contre elle. Sa respiration est courte et saccadée. Il meurt d’envie de l’embrasser encore, comme la veille les deux fois. Mais il se retient pour la gêne qu’elle avait ressentit ensuite. Il détache son regard de ses lèvres et fait un pas de côté pour reprendre son souffle.
- Mettons nous en maillot, en plus, elle doit être parfaitement tempéré vue la journée que nous avons eu !
J'ai 28 ans et je vis à Londres, Angleterre. Dans la vie, je suis enseignante en art et je m'en sors moyen. Sinon, grâce à ma malchance, je suis célibataire et je m'y suis habituée. - Fille unique, son père était un baron pingre et sa mère, une femme volage - Elle a un don et une passion pour la peinture et le dessin - Elle est passionnée d'astronomie - Elle a toujours entretenu une relation très distante avec ses parents - À 18 ans, elle rassura un jeune garçon terrorisait par la vue du premier saignement menstruelle de sa grande sœur - Quelques mois plus tard, à un bal, le père du même garçon la défigura et la châtia quand elle lui fit l'affront de refuser ses avances - Suite à cela, elle perdit l'usage de son œil gauche et sa joue droite garde une brûlure rouge vive depuis - L'assaillant a grassement payé ses parents pour acheter leur silence face aux séquelles de leur fille - Ses cheveux sont devenus blanc suite à son traumatisme - Le père d'Eurydice n'a jamais supporté sa lâcheté et a sombré dans l'alcoolisme avant de se pendre - Sa mère s'est remariée et a quitté la demeure familiale peu de temps après - Elle se réveille parfois la nuit à cause de douleurs fantômes - Elle enseigne l'art à des enfants défavorisés et gagne son pain en dépit de son statut noble - Elle gère seule les maigres terres de son défunt père - Aujourd'hui vieille fille répudiée et moquée par la haute société, sa vie se retrouve chamboulée quand Douglas Berrygreen, le jeune garçon désormais tout juste adulte, se présente à elle pour la courtiser.
Rose Berrygreen, qui avait habilement évité son frère aîné depuis ce matin, virevoltait au sein des jardins du Palais de l'Ange. Au-delà des arches parsemées de lavande, il y fleurissait des rosiers par centaines en son centre, offrant un spectacle saisissant tant les couleurs de ses fleurs étaient chatoyantes et variées. Son père, qu'elle affectionnait tendrement, avait fait planter ces roses en l'honneur de Sa Rose lorsqu'elle eut l'âge de 11 ans. L'enfant qu'elle était voyait en cela un geste affectueux, une preuve d'amour paternel. Howard, lui, voyait sa fille se muer en une très jeune femme et ses pensées outrancières étaient bien plus sombres que quiconque n'aurait pu jamais imaginer.
Si Benedict était le parfait petit sosie de leur père, Rose, elle, ressemblait comme deux gouttes d'eau à leur mère. Son père l'avait d'autant plus aimé pour cela. Elle n'avait pour ainsi dire jamais connu le véritable amour maternel, du moins elle n'en gardait aucun souvenir, car sa mère était morte en couche après la naissance de Douglas. La pauvre enfant n'avait que trois ans.
Lestée de l'amour d'une mère, Howard avait été, aux yeux de Rose seulement, un père modèle et exemplaire. Il l'avait aimé plus que de raison — mais aussi de l'acceptable et de la morale, mais cela, elle l'ignorait. Chaque jour, ou presque, il lui avait offert des présents allant de toilettes hors de prix importées spécialement de Paris en passant par de jolies boîtes à musique, mais aussi des coffrets entiers d'aquarelle avec lesquels elle avait peint des heures durant. Son père avait jalousement gardé chacun de ses dessins... Quand Sa Rose avait le malheur d'offrir joyeusement l'une de ses esquisses à Ethan ou à Benedict, il les battait jusqu'au sang dès qu'elle avait le dos tourné.
Le soleil était à son zénith, caressant la peau diaphane de Rose malgré son ombrelle en dentelle. La jeune femme soupira en effleurant les pétales d'une rose rouge, les préférées de son père — qui lui manquait terriblement. Fait étrange, il ne lui avait pas écrit ces dernières semaines, et elle commençait à énormément s'inquiéter. Était-il souffrant ? Lorsqu'elle avait mentionné être sans nouvelle de leur père à Ethan hier soir, il n'avait rien dit. En revanche, son corps fut pris de tremblements et il l'avait serré si fort qu'elle en avait eu le souffle coupé. Elle avait eu un mauvais pressentiment avant cela, mais la réaction d'Ethan n'avait fait que le renforcer.
Quelque chose ne tournait pas rond et Rose était plus que décidée à mener sa petite enquête. Un instant, elle repensa à la joue meurtrie de la jeune femme qu'elle avait accidentellement embrassée hier soir. Eurydice Hodges, la Séraphine de son frère cadet dont il avait tant rêvé pendant toutes ces années. Rose n'en était pas tout à fait certaine, mais quelque chose la dérangeait fortement à propos des cicatrices de la timide jeune femme. C'était comme si quelque chose d'extrêmement important était présent juste sous son nez sans qu'elle arrive à mettre le doigt dessus pour autant.
Il fallait qu'elle en ait le cœur net rapidement.
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Elizabeth Berrygreen s'étouffait avec son thé à chaque parole — ou presque — de Madeleine Whistledown, Eléanore Winchester étant tellement absorbée par sa romance du jour qu'elle ne prêtait plus aucune attention aux deux femmes. La première fois, Elizabeth avait manqué de s'étouffer en écoutant Madeleine se plaindre, avec un air espiègle, de son manque de sommeil. "Mon mari est un éternel insatisfait, je n'ai encore une fois pas dormi de la nuit !" bougonna-t-elle gaiement, car, en vérité, cela ne l'avait nullement dérangé. Elizabeth avait cillé, incrédule, et Madeleine lui avait adressé un regard si lubrique que la jeune femme s'était empourprée, arrachant un rire franc à sa consœur. Une main protectrice sur son ventre arrondi, la jeune femme couvait du regard son mari, en grande discussion avec l'archiduc de Stanford. Les traits de Stefan se détendirent immédiatement en voyant Madeleine, et son sourire trahissait tout l'amour qu'il portait à sa femme. "Ainsi donc, vous... toute la nuit..." souffla Elizabeth Berrygreen, ahurie, et Madeleine hocha la tête avec enthousiasme. "Je possède un livre à ce sujet que je pourrais vous prêter, si vous le souhaitez, il offre un grand nombre de possibilités ! Oh, n'avez-vous jamais essayé de..." Elizabeth s'étouffa une nouvelle fois avec son thé à la suggestion absolument indécente de Madeleine. Elle toussa violemment, les yeux écarquillés, alors que Madeleine regardait Stefan avec une lueur au fond des yeux. Elle mourrait d'envie de faire un tour en calèche, tout à coup... Eléanore leva son nez de son livre avec un sourcil relevé, intriguée par la quinte de toux de sa consœur. "Elizabeth ?" questionna-t-elle, surprise par le rire malicieux de Madeleine. Cette dernière lui adressa un clin d'œil avec son haussement d'épaule habituel.
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Depuis son retour du grand pique-nique matinal au pied de la montagne, Eurydice Hodges, elle, était restée quelque peu en retrait. L'ange déchu s'était défilé en voyant les jeunes femmes prendre le thé ensemble sur la terrasse. Toutes étaient mariées ou fiancées, elle n'estimait pas avoir sa place parmi elles. D'ailleurs, cela ne la dérangeait nullement ! Elle n'aimait pas particulièrement parler pendant des heures, bien qu'avec Douglas... Elle soupira, assise sur un banc au milieu des jardins, à l'ombre d'un arbre majestueux.
Eh bien, force était de l'admettre, tout était différent avec Douglas Berrygreen. Absolument tout. Le jeune homme la surprenait de jour en jour, il s'était réellement glissé dans son cœur et commençait à y prendre une place qui lui semblait entièrement réservée. Eurydice n'aimait pas ça. Non, elle n'aimait pas ça du tout. Leur histoire serait la risée de la haute société. Douglas en pâtirait grandement. Elle pouvait déjà entendre certaines de leurs médisances futures. Le beau et la clocharde. Le beau et la bête. Le prince et la défigurée. Son cœur se serra à l'idée que tout cela puisse faire de l'ombre à l'homme magnifique qu'était Douglas. Certes, Douglas était un bel Adonis, un éphèbe, mais il était tellement plus que cela. Sa beauté n'avait d'égale que sa pureté. Eurydice avait rarement vu un jeune homme aussi attentionné et gentil. Son sourire illuminait les visages et les lucioles dansant dans son bas-ventre tournoyaient gaiement en son centre dès qu'il la regardait avec des yeux d'amant transi d'amour. Il ne devait pas la regarder ainsi, nom de nom.
Eurydice eut une pensée pour Mickaël MacAlister, lui qui avait été un bien piètre courtisan en comparaison. Bien qu'il n'ait jamais été sérieux avec elle, car toute sa cour était avant toute chose un pari entre amis cruels, Eurydice savait que l'ignoble noble n'aurait jamais été à la hauteur de Douglas Berrygreen. Jamais, Mickaël ne l'avait transcendée comme Douglas la transcendait. Ses baisers étaient tels que son corps tout entier la sommait de s'abandonner à lui alors qu'ils n'étaient ni fiancés, et encore moins mariés. Eurydice n'avait jamais ressenti un tel désir pour personne avec Douglas — encore moins pour Mickaël. Elle avait apprécié leurs baisers uniquement parce que Douglas ne l'avait encore jamais embrassé avant. Autrement, elle les aurait détestés, elle en était certaine.
Oui, Douglas Berrygreen commençait à prendre une place beaucoup trop importante dans son cœur et son esprit. Il fallait qu'elle maintienne une distance entre eux. Pas de kidnapping. Pas de moment seul à seul. Pas de baignade. Pas de baisers. Tout ça n'était pas bien sorcier à éviter, n'est-ce pas ?
"À quoi pensez-vous, Eurydice ?" Eurydice sursauta et étouffa un cri en se retournant brusquement. À côté d'elle, Rose Berrygreen l'observait avec un sourire attendri. Doucement, elle replaça une mèche de ses cheveux argentés derrière son oreille. "Je suis navrée, je pensais que vous m'aviez vu prendre place à vos côtés." Eurydice secoua la tête, embarrassée. "J-Je vous prie de m'excuser, milady, j'étais-" Rose lui attrapa la main et la pressa doucement. "Rose." la corrigea-t-elle avant que son sourire ne s'élargisse. "Douglas vous a-t-il ensorcelé pour que vous ne remarquiez plus le monde qui vous entoure ?" s'amusa Rose en riant gaiement. Eurydice cilla avant de pencher la tête sur le côté d'un air curieux. "Pensez-vous que cela soit possible ? Aurais-je été envoûtée ?" Ses yeux bleus rencontrèrent le regard en amande de Rose et cette dernière l'attira à elle pour l'enlacer en riant. Rose Greenberry était, tout comme Madeleine Whistledown, une jeune femme très spontanée. Eurydice s'empourpra. "M-Milady !" Rose lui caressa les cheveux avec un sourire. Discrètement, elle jeta un coup d'œil à la cicatrice qui l'intriguait. "Rose..." corrigea-t-elle doucement, les yeux voilés de tristesse avant d'ajouter d'un air plus gai. "Vous semblez réellement faits l'un pour l'autre, tous les deux !" La jeune fille se leva d'un bond avant d'attraper la main de l'ange pour la baiser de la même manière que l'aurait fait Douglas. "Vous joindriez-vous à moi pour déjeuner, ma Séraphine ?" Un sourire espiègle sur le visage, elle ria en remarquant les joues pivoine de sa future belle-sœur avant de la guider jusqu'à la salle à manger où tout le monde se rassemblait.
Douglas avait raison, Eurydice Hodges était adorable.
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Le repas fut animé par l'arrivée de Rose et l'absence de Benedict. Elizabeth Berrygreen lançait des regards inquiets vers la porte de la salle à manger dans l'espoir de voir arriver son époux. Madeleine et Stefan Whistledown argumentaient sur l'utilité (ou non, selon Stefan) à ce que les jumeaux dorment dans la chambre conjugale après leur naissance. Stefan s'y opposait fermement, rappelant d'un ton sans appel à Madeleine qu'il s'agissait de LEUR chambre et que les bébés n'y auraient pas leur place. Ils auraient leur propre chambre. Madeleine se renfrogna et murmura à l'oreille de Stefan qu'elle le ferait craquer d'une manière ou d'une autre. Ce dernier lui adressa un sourire mauvais avant de l'encourager à essayer. Eléanore Winchester, elle, regardait Kyle couper la viande de Simon avec un sourire attendri. Leurs regards se croisèrent et elle détourna le visage, les joues pivoine. Arthur, bien plus à l'aise avec sa future belle-sœur depuis déjà quelque temps, accapara l'attention d'Eléanore en prétextant se sentir mal, adressant un sourire narquois à son grand frère lorsqu'elle se retourna vers lui dans la seconde pour poser une main sur son front.
Une fois de plus, Douglas et Eurydice étaient à l'opposé l'un de l'autre. L'ange aux cheveux d'argent discutait avec enthousiasme d'art avec Rose, et leurs mains ne s'étaient pas quittées depuis leur rencontre fortuite dans les jardins. Douglas se leva de table, attirant le regard d'Eurydice sur lui et son sourire rayonnant la fit rougir. Rose ria en sentant son petit frère lui baiser le front et elle se tourna légèrement pour le serrer contre elle à son tour. Voir son frère aussi radieux lui réchauffait le cœur, là où Benedict, lui, le refroidissait. Je suis tellement heureux que tu sois là. Maintenant, tu n’auras plus jamais besoin de partir si tu le souhaites ! Ses paupières battirent des cils et elle pencha la tête sur le côté en adressant un regard confus à son frère Ethan tandis que Douglas quittait la pièce. Rose haussa les épaules avant de retourner à sa conversation passionnée avec Eurydice.
Le repas allait se terminer au moment même où Douglas tomba littéralement du ciel. Elizabeth crut défaillir en le voyant chuter et elle le gronda sévèrement face à son inconscience. Eléanore, elle, protégea Simon de son corps avant que Kyle ne se place devant eux. Stefan Whistledown, lui, avait attiré d'une façon brusque et possessive Madeleine sur ses genoux, en un geste vif, afin de la recouvrir de sa personne. Rose avait ouvert les bras, visiblement habituée à ce que Douglas finisse dans ses bras, et elle lui baisa la joue avec affection. Celeana s'extasia devant l'agilité de son aimé, vantant à sa sœur Helen à quel point Douglas était merveilleux. Eurydice avait étouffé un cri de ses mains, les yeux écarquillés de peur en voyant Douglas tomber de toute sa hauteur. Elle accourut vers lui, manquant de trébucher sous la hâte afin de vérifier qu'il n'avait rien de cassé. Rose adressa un sourire narquois à son frère avant de lui murmurer. "Ton ange ne te résistera plus très longtemps, mon doudou. Sors-lui le grand jeu." Elle lui baisa le front et embrassa Eurydice chastement sur les lèvres, une habitude qu'elle avait avec ses amies du pensionnat pour filles dans lequel Benedict l'avait envoyé. Eurydice cilla, pivoine. "Nous nous reverrons, douce Eurydice." La rose sauvage ria à gorge déployée avant de s'éloigner en adressant un geste amical de la main à Eurydice et Douglas. "Amusez-vous bien !" chantonna-t-elle avant de disparaitre.
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Lorsqu'il fut enfin l'heure de partir, Eurydice chercha sagement du regard la calèche dans laquelle les femmes monteraient ensemble. Ethan eut un léger sourire en coin en lui annonçant que, faute de place, l'ange déchu devrait monter avec Douglas. Madeleine et Stefan Whistledown prétextèrent n'avoir aucune place dans leur cabine, bien qu'ils ne soient que deux. Eléanore, Kyle et les enfants ne pouvaient décemment pas accueillir une personne en plus. Quant à Elizabeth, elle avait invité Rose ainsi que Celeana et Helen à monter avec elle. Celeana lança un regard voilé de tristesse à Douglas avant de se résigner à monter. "N-Ne puis-je pas monter avec vous, Ethan ?" bredouilla-t-elle en cachant son visage dans ses cheveux. Elle ne voulait pas se retrouver seule avec Douglas. Pitié. C'était bien trop risqué.
Le second fils des Berrygreen sembla désolé un bref instant. Il secoua la tête avant de forcer l'entrée dans la calèche de Stefan Whistledown. N'avaient-ils pas dit ne pas avoir de place ? Le duc jura tellement fort en voyant débouler son ami qu'Eurydice eut un mouvement de recul, apeurée. Elle n'avait aucunement l'envie que Stefan Whistledown lui hurle dessus également. Résignée, elle tourna un regard méfiant vers Douglas. Tout sourire et tel le gentleman qu'il était, il l'aida à monter avant de s'installer face à elle. La présence de madame Jupiars l'apaisa quelque peu et ses muscles se détendirent.
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Le regard absent devant les paysages environnants, l'ange cilla quand la calèche s'arrêta. Elle pencha la tête par-dessus la fenêtre afin de voir ce qu'il se passait. Les autres voitures ne s'étaient pas arrêtées et elles commençaient d'ailleurs déjà à les distancer.
Eurydice n'eut pas le temps de se tourner vers Douglas, qu'il attrapa sa main pour la guider dehors. Son cœur s'emballa à ce doux contact, son instinct lui criait de prendre ses jambes à son cou, mais une petite voix dans sa tête lui intimait de rester. Les rayons du soleil l'éblouirent un instant, laissant à Douglas le loisir de la guider où bon lui semblait. La jeune femme entendit un cheval hennir, mais n'y prêta que peu d'attention. Après tout, ils étaient au beau milieu de la campagne, cela n'avait rien d'étonnant. En revanche, lorsque Douglas se saisit de ses hanches pour la soulever, elle étouffa une exclamation. L'ange cilla en sentant la selle en cuir sur laquelle elle était maintenant assise, puis elle remarqua le cheval au moment même où Douglas prit place derrière elle. "Qu'est-ce que... Douglas, non, de grâce-" Assise de côté, Douglas l'entoura de ses bras, les rennes en main et ils détalèrent aussitôt, lui arrachant un cri. D'un geste apeuré, elle l'agrippa avant d'entourer son cou de ses bras, son corps blottit contre le sien tandis qu'ils filaient à toute allure. Elle l'entendit murmurer au creux de son oreille et ses yeux s'écarquillèrent sous l'horreur de la situation.
Merde. Il l'avait réellement kidnappé... Merde.
Ils dévalèrent les sentiers à toute vitesse pendant de longues, très longues minutes. Eurydice songea qu'elle détestait la vitesse à laquelle ils allaient, car elle ne pouvait nullement profiter du paysage, et encore moins profiter des bras de Douglas autour de sa silhouette. Ils offraient certes une chaleur réconfortante, mais elle n'arrivait pas à se détendre. Il fallait qu'elle reste sur ses gardes. Ils étaient seuls, et Douglas était dangereux. Il se révélait redoutable quand il le voulait.
La noble créature s'arrêta sur ordre de Douglas, mais ni lui, ni elle ne descendit. Le bel Apollon épousant le dos de son Eurydice avec son torse, et cette dernière se raidit. Oh, non. Il prit doucement ses doigts entre les siens, caressant la peau de son cou avec le bout de son nez. Son souffle lui arracha un soupir, alors l'ange déchu inspira brusquement pour calmer son esprit embrumé. "Nager ?" répéta-t-elle tandis qu'il l'aidait à retourner sur la terre ferme. "Je ne peux pas-" Douglas glissa ses mains le long de ses hanches pour l'attirer face à lui, la coupant dans ses explications, arrachant une plainte à Eurydice face à la tentation que représentait l'Adonis. Elle le regarde innocemment alors qu'il halète et ses doigts glissent dans ses cheveux pour en dégager des mèches tombant négligemment devant ses yeux. Ses yeux se posent sur les lèvres de la jeune femme et il s'écarte, pantelant. Oh. La main suspendue dans les airs, elle rougit avant de la ramener contre sa poitrine en bafouillant des excuses confuses, soudainement consciente de la rudesse de son geste.
Comme si cela aurait pu déranger Douglas Berrygreen ! Mettons-nous en maillot. Le regard d'Eurydice s'éclaira et une lueur de fierté illumina ses yeux pour avoir si habilement dissimulé le maillot de bain que le jeune homme lui avait offert la veille. Dans un mouvement de recul, l'ange aux cheveux d'argent secoua la tête avec un sourire quelque peu désolé. Le regard fuyant, elle bredouilla, car Eurydice n'était pas vraiment ce qu'on pouvait appeler une bonne menteuse. "Je suis navrée, je ne vous ai pas pris au sérieux lorsque vous avez mentionné vouloir m'enlever..." Ses doigts s'enroulèrent autour d'une boucle de ses cheveux qu'elle entortilla nerveusement. "Aussi, je crains ne pas avoir de vêtement adapté pour notre baignade, Douglas."
Avec un sourire ravi, elle s'éloigna de lui avant de retirer ses chaussures pour plonger ses pieds dans la fraîcheur de l'eau. Sa robe relevait au-dessus de ses chevilles, elle s'approcha doucement avant de constater avec horreur la profondeur et l'étendue de l'eau devant elle. Elle blêmit et recula à la hâte. "Par tous les saints, je n'imaginais pas cela aussi dense." Elle aurait aimé sentir ses orteils se tendre de plaisir sous l'eau avant de s'enfoncer délicieusement dans le gravier. Tant pis. Avec un soupir, elle secoua la tête pour se défaire de son idée. "Je ne peux pas aller dans l'eau." annonça-t-elle avant que ses joues ne s'empourprent. La plante de ses pieds se tortilla contre l'herbe et son regard n'osa pas remonter jusqu'à celui de Douglas. "Je... Je ne sais pas nager..." murmura-t-elle faiblement alors que ses doigts jouaient nerveusement avec sa tresse.
Pourquoi regrettait-elle de ne pas avoir pris de maillot de bain ? Pourquoi regrettait-elle de n'avoir jamais appris à nager ?
Pourquoi ?
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Clionestra
Ven 21 Juin - 23:51
Douglas Berrygreen
J'ai 18 ans et je vis à Londres, Anglette. Dans la vie, je suis étudiant en médecine et je m'en sors bien. Sinon, grâce à ma chance, je suis amoureux d'un ange et je le vis plutôt mal tant qu'elle m'aimera pas en retour → Dernier fils du duc de Berrygreen. → Il est jovial, charismatique, marrant et enthousiasme. Ainsi qu’un peu enfantin. → Il a peur de son père et ne supporte pas la violence qui le renvoie à l’époque où il a vue son frère se faire frapper. → Il a une peur du sang → Pourtant, il aimerait être médecin, spécialisé dans l’accouchement et les saignements des femmes. → Sa nourrice est mort quand il avait 6 ans en accouchant dans leur manoir dans une marre de sang → Il est très têtu et n’hésite pas à faire plusieurs kilomètres pour trouver une réponse à une question. → Il n’hésite pas à dire ce qu'il pense. Il a toujours été protégé par ses frères, et il le sait. → Il aime tous les sports non violent. Comme l’équitation, surtout, mais aussi les jeux d’équipe comme le football.
Douglas allait devoir parler à sa sœur. Non mais oh. Raison de plus pour ne pas abandonner l’idée de la kidnapper. Il fallait vraiment qu’il lui dise… parce que même s’il aimait sa sœur de tout son cœur, quand il l’avait vu faire, il n’avait pensé qu’à Ethan et Eurydice, et au fait qu’il y avait bien mieux dans sa famille pour être marié… Beaucoup mieux. Bon. Heureusement que Benedict était pris, déjà. C’était une personne en moi avec qui se comparer. Mais sa sœur et son frère ? Non. Il ne voulait pas partager et… Cela l’avait blessé, en réalité. Plus que ce qu’il n’oserait l’avouer à sa sœur. S’il lui demandait de faire attention en rigolant sur le fait que ses lèvres étaient réservées, comprendrait-elle ? Ou allait-il devoir mettre en lumière la sombre souffrance qui commençait à se faire marée noire dans son esprit ? Il était blessé et il avait mal à l’idée que sa sœur embrasse son ange. Est-ce que cela faisait-il de lui quelqu’un de mauvais ? Est-ce que son père détestait ses enfants parce qu’ils souriaient à d’autres ? Il repoussa cette idée. Il faudrait qu’il parle à Rose… et si elle n’entend pas raison… il souffrirait simplement à chaque fois en cachant son malheur derrière un sourire. Si Benedict pouvait le faire, pourquoi pas lui ?
Parce qu’il en était incapable.
Il n’avait jamais pu cacher sa peur de leur père une fois qu’il avait découvert la vérité. Il n’avait pas vue l’oublier non plus. Son visage avait toujours été désespéré quand leur paternel apparaissait et il se jetait dans les jambes de Rose pour ne la lâcher qu’après une sévère réprimande. Rose avait toujours été « aimée » par le duc. Et Douglas n’avait jamais su cacher sa peur pour sa sœur au point d’en dormir dans son lit. Benedict avait toujours su. Même si Elizabeth avait fait craquer cette technique des plus inquiétantes. Non. Il allait devoir parler à Rose et quelque chose dans son cœur grossissait. Il avait besoin de faire oublier les lèvres de sa sœur sur les lèvres de son ange, avant que son cœur n’explose de jalousie. Même si lui, comparer à Stefan, c’était une jalousie plus saine et moins destructrice. Il ne ferait jamais de mal à sa sœur. Même pas un petit coup. Parce qu’elle était sa sœur.
Une fois au sol, cependant, l’idée de l’embrasser lui rappela le moment gênant du matin, où elle s’était sentit obligé d’aller demander de l’aide à son frère… Et il n’aimait pas ça du tout. Il voulait qu’elle se sente soutenu et aider. BAH. Tant pis pour son cœur mal assuré, il n’allait pas lui voler un nouveau baiser sur ses lèvres tout de suite pour qu’elle puisse profiter de leur sortie. Il lui fit un doux sourire quand elle s’excuse de son geste.
- Ne t’excuse pas. Mais je crains être incapable de quitter tes bras si je ne me fais pas violence.
Et il fait un sourire, adorable, de petit charmeur tout à fait à l’aise avec le fait qu’elle le touche. En réalité la jeune femme pouvait le toucher partout. Elle pouvait faire absolument tout ce qu’elle veut de lui. Des pieds à la tête, son corps lui appartient. Il eut un petit rire taquin quand elle dit ne pas avoir de vêtement adapté pour la baignade. Il l’observe.
- Tu sais, on peut tout à fait se baigner en sous-vêtement alors.
Quoi ? Elle avait caché son maillot de bain dans l’espoir qu’il oublie… mais il n’oublie jamais rien. C’était elle qui avait dit vouloir venir se baigner quand il lui avait expliqué son jeu dans la rivière. Lui, il suivait simplement les ordres de sa reine et faisait en sorte de les mettre en application. Il ferait tout pour elle. Il n’y avait rien qu’il ne puisse faire. Même tuer. Il le savait. Il avait tué avec ses frères. Le marquis de Middletown ainsi que leur propre père. Bien qu’il ne fût pas là pour la mise à mort, il savait qu’il avait été un outil dans cette entreprise. Il pouvait tuer pour sa famille, il en avait eu la preuve. Et il pouvait tuer pour elle. Il s’approcha à son tour pieds nue, la laissant un peu mariné. Il rit.
- Il n’y a pas beaucoup de courant et l’eau est particulièrement chaude en son centre.
Il s’approche doucement d’elle, trop prés, bien trop prés. Il s’approche et sa main glisse sur son visage pour lui faire relever le menton vers elle. Il sentait à nouveau sa gêne et ses désirs. Il savait, parce qu’il se doutait qu’on ne pouvait pas venir dans ce lieu sans le vouloir, qu’elle voulait nager, elle aussi. Il s’approche et caresse ses lèvres doucement. Plus longtemps que sa sœur, il pose simplement ses lèvres et caresse sa peau avant de se reculer en remettant une mèche de cheveux derrière son oreille.
- Je suis un très bon professeur de natation, mon ange, souffla-t-il en reprenant sa caresse sur sa joue.
Il ne peut pas résister. Sa joue l’hypnotise. Non. C’était elle. Eurydice avait tellement de mal avec cette joue, la considérant comme son malheur et sa laideur, que Douglas n’arrivait pas à s’empêcher de se pencher pour la caresser des lèvres avec tendresse. Il l’aimait. En entier. Et cette joue ne l’avait jamais rendu moche. Pas une fois, jamais, ne serais-ce qu’une seconde, il avait pensé que la jeune femme puisse être autre chose que magnifique et extraordinaire.
- Je t’en pris, Eurydice, quand nous sommes ensemble, tutoie moi.
Il continue ses caresses sur sa joue avec une seule prière en tête « aimes-moi ». C’était la seule chose qu’il demande, qu’elle l’aime. Il la voulait. Il l’aimait son cœur ne battait réellement que pour elle. Il se sentait déraisonnablement bien avec elle, comme si jamais aucun monstre ne l’avait touché. Il sent qu’il perd pied dans les caresses alors qu’il suit l’arrêt de son nez pour revenir vers ses lèvres. Il doit se ressaisir. Il ne voulait pas la corrompre (enfin, si, mais pas comme ça) mais il la voulait. Il descend une de ses mains dans son propre dos pour en sortir le maillot et le faire glisser dans les mains de la jeune femme avant de se reculer.
- Oh ! s’étonna-t-il faussement, mais ! Tu m’as menti ! Tu avais ton maillot de bain ! Je vais pouvoir t’apprendre à nager maintenant !
Il fit un large sourire. Le maillot était dans un tissu élastique nouveau… et d’un bleu ciel qui allait parfaitement avec la couleur des yeux de la jeune femme. Cela serait sans surprise qu’elle verra, une fois qu’elle se sera changée, qu’il avait exactement le même tissu pour son bas. Simplement un bas qui lui allait vers mi cuisse. En réalité, il n’était pratiquement aussi bien habillé que tout à l’heure, sur la falaise. Il avait un sourire radieux de petit filou, parce que c’était ce qu’il était, alors qu’il lui laissa la place. Elle était rouge et ça lui plaisait alors qu’il s’approcha à nouveau pour un rapide baisé sur le front.
- Tu peux te changer derrière Corazon. Je vais faire tomber la couverture et je ne pourrais te voir.
Et il le fit, il tira sur la couverture sous la selle pour cacher totalement l’espace sous le corps de son cheval. Doucement, il passe derrière elle et remonte sa colonne vertébrale pour aider à défaire les premiers boutons de sa robe avec délicatesse et tendresse. Il était proche d’elle et il ne pu s’empêcher de sentir son odeur et d’apprécier la douceur de sa peau. Il posa ses lèvres sur son crâne un instant. Respirant doucement et profitant de leur proximité.
- Je t’aime, mon ange. Et tu peux me faire confiance. Je ne profiterais jamais de toi, je ne te lâcherais jamais, je ne cesserais jamais d’être ensorcelé. Je ne le désire pas.
Il embrasse son front et il laisse la jeune femme pivoine derrière le cheval. Elle rougissait adorablement, il le savait pour avoir vue le bout de ses oreilles changeaient de couleur. Il aimait savoir que ses mots ne lui donnaient pas que de la gêne négative. Il n’allait pas l’épier. Un jour, elle se déshabillerait devant lui. Il le sait. Il le sent. Un jour, elle se sentirait assez à l’aise pour lui demander même de l’aide pour se déshabiller totalement. Il se changea lui aussi rapidement. Et il avait besoin de se détendre, alors il couru et sauta dans un grand SPLASH audible par la jeune femme et la forêt. Ils étaient tout seul.
- Il était un petit garçon, pirouette cacahuète, il était un petit garçon, qui retrouva son ange à lui, qui retrouva son ange à lui, chantonna-t-il en faisant des brasses tout en vérifiant de temps en temps que la jeune femme avait terminé de se mettre en tenue.
J'ai 28 ans et je vis à Londres, Angleterre. Dans la vie, je suis enseignante en art et je m'en sors moyen. Sinon, grâce à ma malchance, je suis célibataire et je m'y suis habituée. - Fille unique, son père était un baron pingre et sa mère, une femme volage - Elle a un don et une passion pour la peinture et le dessin - Elle est passionnée d'astronomie - Elle a toujours entretenu une relation très distante avec ses parents - À 18 ans, elle rassura un jeune garçon terrorisait par la vue du premier saignement menstruelle de sa grande sœur - Quelques mois plus tard, à un bal, le père du même garçon la défigura et la châtia quand elle lui fit l'affront de refuser ses avances - Suite à cela, elle perdit l'usage de son œil gauche et sa joue droite garde une brûlure rouge vive depuis - L'assaillant a grassement payé ses parents pour acheter leur silence face aux séquelles de leur fille - Ses cheveux sont devenus blanc suite à son traumatisme - Le père d'Eurydice n'a jamais supporté sa lâcheté et a sombré dans l'alcoolisme avant de se pendre - Sa mère s'est remariée et a quitté la demeure familiale peu de temps après - Elle se réveille parfois la nuit à cause de douleurs fantômes - Elle enseigne l'art à des enfants défavorisés et gagne son pain en dépit de son statut noble - Elle gère seule les maigres terres de son défunt père - Aujourd'hui vieille fille répudiée et moquée par la haute société, sa vie se retrouve chamboulée quand Douglas Berrygreen, le jeune garçon désormais tout juste adulte, se présente à elle pour la courtiser.
Alors que Douglas se mettait Martel en tête à propos du baiser que sa sœur avait volé à son ange, les lèvres de Rose Berrygreen n'étaient déjà plus qu'un lointain souvenir pour Eurydice. Pourquoi s'attarder sur ce geste affectueux quand il ne signifiait rien ? Rose avait agi avant même de réfléchir, dans un élan de spontanéité, et ses lèvres ne s'étaient nullement attardées contre les siennes. Tout cela n'avait été qu'un heureux concours de circonstances sans conséquences.
Eurydice regarda Douglas d'un air peu assuré. Si les lèvres de Rose ne l'avaient pas transporté — car elle ne l'aimait pas de cette façon, sentir la douceur des cheveux du jeune homme contre la pulpe de ses doigts valait bien mille baisers en comparaison. Le bel Adonis n'a de cesse de l'assaillir de jolies paroles enjôleuses et Eurydice s'empourpre en secouant la tête pour réfuter ses mots. "Mes bras n'ont rien d'extraordinaire, Douglas." Les pommettes du jeune homme se relevèrent, offrant un magnifique sourire à la jeune femme et son cœur s'emballa délicieusement. Eurydice avait conscience que ce sourire particulier lui était réservé. Il était à elle, et à personne d'autre. Personne n'aurait le loisir de voir ce sourire lui être adressé. Personne, à part elle. Elle l'observa un instant, visiblement troublée par cette vérité nouvelle qui s'imposait à elle. Elle ne voulait pas qu'il sourit comme cela à une autre. Non. Elle se rappela comme la jalousie l'avait enveloppé de ses ailes noircies hier, quand Douglas et Celeana avaient joué au cricket ensemble. Elle avait ressenti comme un trou béant dans la poitrine, une absence, un manque. Pourtant, elle ne pouvait pas se permettre de ressentir tout cela. Pas pour lui. Mais elle ne désirait personne d'autre.
De délicieuses palpitations agitèrent son cœur en entendant la suggestion osée de Douglas, et l'ange secoua la tête vivement pour réfuter ses propos alors que ses mains jouent nerveusement avec sa tresse. "Se baigner en sous-vêtements est tout bonnement hors de question." murmura-t-elle avant de le regarder à travers ses cils. "C'est bien trop..." Elle ne continua pas sa phrase, elle en était incapable. Que penserait-il si elle lui disait que cela serait trop dangereux ? Trop osé ? Qu'elle avait peur qu'ils perdent le contrôle ? Contrôlaient-ils seulement encore quelque chose ? Oui, Eurydice avait la sensation de s'être perdue dans un jeu dangereux, et son adversaire se révélait être redoutable.
Douglas eut un rire presque attendri alors que son ange lui avouait qu'elle ne savait pas nager. Eurydice avait conscience qu'il ne riait pas d'elle, elle commençait à reconnaître quelques mimiques du bel Apollon, et cela l'effraya grandement. Ce rire si sincère et gentil annonçait que chaque problème avait sa solution, comme Douglas aimait tant le lui rappeler.
Ses pieds foulèrent l'herbe une nouvelle fois tandis qu'il se rapprochait de son ange. Oh, non. Eurydice ordonna à ses jambes de fuir face à ce nouvel assaut qui se profilait, mais les vilaines refusèrent de lui obéir. Il était proche d'elle, trop proche, bien trop proche pour la bienséance — encore une fois. Les doigts de Douglas étaient frais contre sa peau et elle trembla face à ce simple contact qui pourtant la désarçonne. Ses iris bleus plongent dans les siennes, dans ce regard châtain aux reflets dorés, et son souffle caresse sa peau avant qu'il ne l'embrasse chastement. C'était un baiser doux, presque apeuré, et elle n'eut pas la force de le repousser. Elle soupire contre lui alors qu'il s'éloigne, ses doigts effleurent le lobe de son oreille et elle tressaille, pivoine. "Douglas, ne vous donnez pas cette peine..." Elle le sent effleurer sa joue meurtrie, la pulpe de ses doigts caressant le moindre pli de cette horrible cicatrice. Son corps se tend, et elle tremble contre lui quand ses lèvres viennent la frôler. Là, entre les boursouflures de sa peau et les cloques qui n'étaient jamais parties à cause du manque de soin, comment pouvait-il la trouver jolie ? Howard s'immisça dans son esprit, un tisonnier fumant dans la paume de sa main.
Je t'en prie, Eurydice, quand nous sommes ensemble, tutoie-moi.
"Arrêtez..." souffla-t-elle avant de se saisir doucement de sa main pour l'inciter à se stopper. Elle avait envie de pleurer devant tant de gentillesse et de bienveillance. Elle se sentait honteuse d'offrir un visage si laid à un homme si beau. Lui n'en avait que faire, mais pas elle. "Pitié, je vous en prie. Cela m'est insupportable, Douglas." Ses yeux plongèrent dans les siens et une larme roula sur sa joue. "De grâce, entendez-moi, je vous tutoierai si vous le souhaitez, mais ne me touchez plus ici, je vous en supplie." murmura-t-elle désespérément.
Il détacha alors, avec la plus grande douceur, ses doigts de ceux d'Eurydice avant de caresser l'arête de son nez pour descendre sur ses lèvres, mais elle ne le repoussa pas cette fois-ci. Il pouvait bien la toucher où il le souhaitait, à l'exception de sa joue disgracieuse, c'est tout ce qu'elle lui demandait.
Soudain, Douglas se détacha d'elle avant de glisser habilement quelque chose entre les mains de la jeune femme. Eurydice fronça les sourcils, surprise, avant d'abaisser son regard sur ses doigts. Là, dans la paume de sa main, gisait son maillot de bain. Oui, celui-là même qu'elle avait caché dans un tiroir de la chambre aux étoiles. Elle releva alors un visage ahuri vers Douglas, les yeux exorbités face à son sourire triomphant. "Comment as-tu..." Il lui baisa le front et elle fit une moue adorable, prise de court par cette fâcheuse tendance qu'avait Douglas de faire face à tous les scénarios possibles. "Je n'arrive pas y croire." souffla-t-elle, quelque peu prise au dépourvu. Elle aurait dû s'en débarrasser plutôt que de simplement le cacher. Quoique Douglas aurait juste été lui acheter un autre maillot de bain, à n'en point douter. Et Eurydice n'aurait jamais eu le cœur de jeter un présent du jeune homme. Après tout, n'avait-elle pas conservé sans le savoir un livre lui appartenant pendant près de dix ans ? Les lettres de Douglas, elles, reposaient dans un coffret en acajou nichait au creux de sa table de nuit. Elle les relisait souvent bien qu'elle les connaisse toutes sur le bout des doigts maintenant.
Douglas tira sur la couverture habillant la robe de l'étalon, afin de lui offrir un instant d'intimité pour la laisser se changer. Elle s'empourpra en secouant la tête pour lui signifier son mécontentement face à la tournure que prenait la situation. Premièrement, elle n'avait jamais accepté de se changer ! Deuxièmement, il était hors de question qu'elle se déshabille en plein air alors que Douglas était à peine à quelques mètres d'elle ! Troisièmement-
Douglas n'en fit qu'à sa tête, cependant. Il l'attira à lui, doucement, avant de passer derrière elle. Eurydice se tend contre lui, immobile, bien que tremblante, et ses sens sont en alerte. La fraîcheur de ses doigts contre sa nuque lui arrache un soupir fébrile. Il ne bouge pas, effleure le premier bouton de sa robe en une demande silencieuse et le défait une fois certain que son ange n'a pas l'intention de le repousser. Merde. Un frisson parcourt sa colonne vertébrale lorsqu'il enfouit son nez dans ses cheveux pour s'imprégner de l'odeur de la jeune femme. Il aurait pu la presser contre un arbre tout l'après-midi pour la sentir qu'elle n'aurait rien dit. Je t'aime, mon ange.
"Douglas..." Elle avait confiance en lui, oui. Assez pour lui demander de ne pas la toucher là où elle ne le souhaitait pas. Assez pour le laisser déboutonner quelques boutons de sa robe, car elle savait que jamais il ne lui aurait arraché ses vêtements dans un élan de désir primitif — pas sans son accord, en tout cas. Douglas ne comprenait pas que ce n'était pas en lui qu'elle n'avait pas confiance, mais en elle-même. Elle savait qu'il ne la lâcherait pas dans l'eau, mais elle avait peur de vouloir qu'il ne la lâche plus jamais s'ils s'embrassaient dans un cadre aussi romantique et intimiste... Oh, elle le peignerait de mille façons, elle en était certaine, comme elle l'avait fait pour leur danse à la faible lueur des lucioles.
Douglas n'était pas ensorcelé, car il était l'ensorceleur.
Un nouveau baiser sur le front de son ange, et Douglas la quitte pour lui offrir un bref moment de répit et d'intimité. Doucement, elle pose une main sur le flanc du cheval pour se calmer, caressant sa robe en expirant longuement afin de calmer le feu ardent qui lui brûlait les joues — sans mauvais jeu de mot. "Que Dieu me vienne en aide et mette fin à mes tourments..." pria-t-elle avant de laisser sa robe glisser le long de ses épaules. L'étalon était bien plus grand que la jeune femme, si grand qu'il n'aurait rien caché du tout s'il n'y avait pas eu la couverture pour faire barrage entre Douglas et la jeune femme.
Eurydice se débarrassa de sa robe, de ses dessous avant de les étendre sur la selle et elle dut sauter plusieurs fois afin d'y parvenir — du fait de sa petite taille. L'ange déchu enfila le maillot de bain dont le tissu épousait son corps d'une manière frisant l'indécence. Aussi, elle l'ajusta autour de ses cuisses et de sa poitrine dans le but de se recouvrir au maximum avant de réapparaître devant lui.
Elle ne l'avait pas entendu se changer — et encore moins se jeter à l'eau. La couverture enroulée autour de son corps, elle le regarda avec un regard attendri tandis qu'il chantonnait. Ses yeux ne manquèrent pas de remarquer la façon dont ses muscles se contractaient et roulaient sous sa peau face à l'effort. Ils ne manquèrent pas non plus ses cheveux plaqués contre son crâne, laissant place à une contemplation complète de ses traits d'Adonis. Elle détourna le regard avant de s'approcher doucement. Elle n'y voyait pas grand-chose et faisait preuve de prudence, car le terrain était escarpé et quelque peu boueux, elle risquait de...
Son pied buta contre une pierre dissimulée dans l'herbe, la faisant trébucher alors qu'elle n'avait aucun appui auquel se raccrocher. Ainsi, elle chuta en avant, droit dans l'eau, mais aussi dans les bras de Douglas qui avait été aussi vif que l'éclair. Elle tomba à l'eau, s'enfonçant dans ses profondeurs avant que Douglas ne l'attire immédiatement à lui, lui tirant la tête hors de l'eau. Elle hoqueta et ses jambes s'enroulèrent autour de ses hanches par réflexe. Un bras autour de son cou pour garder un appui stable, elle toussa longuement, son ventre se contractant sous la force de sa quinte de toux. Quelle entrée. Décidément, Dieu était d'humeur joueur, aujourd'hui.
Elle haleta contre lui, les yeux fermés, son front posé contre le sien alors que la panique qui l'avait envahi laissait place à un sentiment plus serein. "J-Je suis désolée..." bredouilla-t-elle avant de passer une main sur son visage pour en chasser les gouttes d'eau qui perlaient dessus. Ses cheveux argentés étaient défaits et ils ondulaient paisiblement au rythme de l'eau. "Es-tu blessé par ma faute, Douglas ?" Elle saisit son menton entre les doigts de sa main libre et le tourna doucement vers la gauche, puis vers la droite afin d'être certaine qu'il n'ait rien. Lentement, elle se pencha vers lui pour lui baiser chastement la joue et lui adressa un sourire timide, mais sincère en lui murmurant. "Mon héros." Il l'avait sauvé de la noyade, après tout. Ici, ils étaient tous deux à la merci l'un de l'autre, car Eurydice n'arriverait jamais à rejoindre la rive sans Douglas.
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Clionestra
Sam 22 Juin - 13:58
Douglas Berrygreen
J'ai 18 ans et je vis à Londres, Anglette. Dans la vie, je suis étudiant en médecine et je m'en sors bien. Sinon, grâce à ma chance, je suis amoureux d'un ange et je le vis plutôt mal tant qu'elle m'aimera pas en retour → Dernier fils du duc de Berrygreen. → Il est jovial, charismatique, marrant et enthousiasme. Ainsi qu’un peu enfantin. → Il a peur de son père et ne supporte pas la violence qui le renvoie à l’époque où il a vue son frère se faire frapper. → Il a une peur du sang → Pourtant, il aimerait être médecin, spécialisé dans l’accouchement et les saignements des femmes. → Sa nourrice est mort quand il avait 6 ans en accouchant dans leur manoir dans une marre de sang → Il est très têtu et n’hésite pas à faire plusieurs kilomètres pour trouver une réponse à une question. → Il n’hésite pas à dire ce qu'il pense. Il a toujours été protégé par ses frères, et il le sait. → Il aime tous les sports non violent. Comme l’équitation, surtout, mais aussi les jeux d’équipe comme le football.
Ses larmes dans sa voix l’avaient désarçonné. Il avait compris qu’elle n’aimait pas sa marque… mais il voulait passer sur sa joue jusqu’à ce qu’elle ne se souvienne plus que de la douceur de ses lèvres. Il ne dit rien. Il comptait lui apprendre avec la patience et l’amour. Il arrivera à lui faire comprendre qu’il ne voyait même pas cette ruine du passé sur son temple de beauté. Elle était son ange. Elle était la perfection, et bien qu’il puisse voir, visuellement, ses défauts, il ne le voyait pas dans son cœur. Il ne le verra jamais. Il lui laisserait le temps de s’habituer. Il ferait en sorte qu’elle s’habitue à ça. Tout comme son amour. Elle avait besoin de temps et il allait lui donner, mais pas trop non plus. Il fallait le temps. Tout comme il lui laissa le temps de se changer. Douglas avait toujours cru être un être impatient et impulsif. Il se sentait complexé vis-à-vis de ses frères qui, eux, étaient la patience incarnée. Il apprenait, en attendant la jeune femme, qu’il pouvait faire preuve de patience, avec elle. Seulement elle. Même s’il voulait se marier avec elle tout de suite… Même s’il voulait l’embrasser contre un arbre, l’étendre sur la pelouse douce pour lui faire l’amour dans l’instant… Alors, même là, il était patient… et le pire était encore à venir. Enfin. Pire. Tout rapprochement avec la femme de ses jours ne pouvait être qu’une bonne chose. Il l’attendait dans l’eau en se demandant comment il allait faire pour lui apprendre, et ne pas l’embrasser en même temps. Il adorait l’embrasser sur son visage, partout, son nez, ses pommettes, son front, ses lèvres et même sa mâchoire. Comment allait-il réussir à « sauter » sa joue meurtrie. Il n’était pas patient, même s’il se sentait parfois patient… mais il savait aussi être incapable de résister à la douceur de la jeune femme et l’aura qui l’enveloppe dès qu’elle était dans ses bras. Pendant sa chanson, il fronce les sourcils à nouveau. Comment diable les gens avaient-ils été aussi bêtes pour ne pas voir que la jeune femme était la perfection et méritait d’être vénéré comme une déesse ? Il pense à cet abruti de Mickael, qui avait certainement la palme d’or de la stupidité. Il avait le droit de sortir avec la jeune femme, elle lui avait donné son cœur, et il avait décidé de la laisser ? Il fallait réellement être la truite la moins oxygéné du lac pour faire ça. Il faudrait qu’il propose à Logan d’attendre la mort de l’homme pour découper son crâne et voir s’il y avait réellement un cerveau comme ceux des autres. Sans dire que l’homme n’avait pas de cerveau, peut-être que son cerveau était plus petit, à l’image de l’organe chez les poules ? Cela serait plus logique et scientifiquement intéressant à vérifier.
Sauf que cela expliquerait donc la stupidité d’un homme, mais pas de tous ? Les autres avaient bien un cerveau normal et conforme à la norme. Les difformités de naissance étaient assez rares tout de même. Il continue à réfléchir et chantonner jusqu’à se stopper quand il la voit arriver. Elle était belle. Mais ce n’était pas son physique qu’il aimait, c’était toujours cette aura qui l’entoure comme sa couverture et la fait briller plus fort que le soleil. Elle était un astre solaire, son centre de gravité. Même avant de la connaître ainsi, Douglas avait aménagé sa vie selon la promesse qui lui avait fait. Tout apprendre sur les femmes et leur apprendre ensuite à leur tour. Se permettre de soigner tout le monde sans sexisme ou arrogance. De protéger sa sœur contre la souffrance. Elle était son ange.
Quand elle tombe, il sursaute et s’approche avec une rapidité qu’il ne savait pas avoir non plus. Entre sa vélocité et sa patience, il en apprenait beaucoup sur lui le petit père. Il l’attrape sans mal et avec un petit sourire doux. Il préférait penser à quelque chose de doux, comme un baiser sur la joue, qu’à la position de la jeune femme qui lui donner des envies déraisonnés.
Il avait eu peur, un instant, qu’elle ne revienne jamais à la surface, avant qu’il se souvienne d’une chose importante : Jamais il ne la laissera seule dans les profondeurs. S’il n’avait pu la ramener, il serait resté avec elle dans la noirceur de l’eau. C’était ça aussi, aimé, chez Douglas. Il lui fait de tendre caresse dans le dos pour la calmer de cette terrible première fois. Il nage sans sembler être déranger par le poids de la jeune femme ou sa position… Très clairement, quand ce jeune homme stressait ou paniquait, il avait la technique de tout enfoncé au fond de son esprit, pour gérer la situation efficacement, avant de revenir sur son stress. D’abord soigner la jambe de son frère, puis s’endormir de panique. D’abord arrêter de respirer et faire comme si de rien n’était, puis vomir. C’était une technique comme une autre. Il respire doucement.
- Ne t’excuse pas, ça arrive, souffla-t-il alors qu’il continuait de tendre caresse sur son dos pour qu’elle puisse reprendre son souffle.
Il eut un petit rire, tout mignon, et encore une fois pas moqueur. Il l’observe un instant de cet air taquin et malicieux qu’il possédait.
- Si je te disais que j’étais blessé, aurais-je le droit à un bisou magique, mon ange ?
Parce qu’il ne fallait pas croire qu’il n’avait pas remarqué. S’il avait embrassé la jeune femme plusieurs fois, la caressant de ses lèvres partout sur son beau visage, si elle avait répondu… pas une seule fois elle avait été l’investigatrice du mouvement. Pas une fois ELLE l’avait embrassé LUI. Alors, bon. Il voulait bien un baiser, lui. Pas sûr qu’il n’en meure pas, mais la vie était faite pour mourir non ? Quand elle l’embrasse sur la joue, il sent une tension nouvelle dans son cœur. Il écarquille les yeux de stupeur (mais de bonheur) et plante son regard dans celui de la jeune femme. D’un coup, un nouveau sourire, simplement heureux.
- Je veux devenir plus que ton héros, Eurydice, tu le sais ?
Il se penche et doucement lui embrasse le menton. Son esprit voulait descendre la ligne de son cou pour rejoindre une zone sensible sur sa clavicule mais il se fait violence. Leur position n’était toujours pas la meilleure pour ne pas craquer. Il remonte sur son visage.
- Tu es magnifique.
Il allait lui répéter. Comme son « je t’aime », qu’il pense toujours mais lui offre souvent… il allait lui répéter sa beauté. Elle était la femme la plus belle du monde. Elle était la perfection. Il la garde contre lui, enroule franchement ses bras autour d’elle et finit par poser la tête sur son épaule. Ses jambes dansaient en dessous d’eux pour leur garder la tête hors de l’eau. Sinon, ils couleraient. Donc il faisait des mouvements circulaires et la sensation de son buste se mouvant contre celui de la jeune femme lui donner de mauvaises idées. NON. Pas question. Non. La jeune femme était bien trop pure, non pas de vertu mais de cœur, pour refuser sa demande en mariage ensuite s’il lui avait pris sa virginité. Alors… Il attendrait le mariage. Il respire difficilement dans son coup. Son héro ? Il n’en a rien à faire d’être un héro. Il veut être son époux.
- Je veux te faire l’amour, avoua-t-il toujours dans cette même position et conscient qu’elle ne pourra s’enfuir de cette discussion. J’en rêve et je le désire. Mais je ne ferais rien. Il faut que tu le saches, que tu en es bien conscience. Je te volerais des baisers, des millions de baisers, mais jamais je te mettrais dans une situation où je te volerais plus sans certitude. Je ne risquerais jamais ta réputation et ton bonheur. Alors ne va pas croire que je ne te désire pas.
Comment pourrait-elle croire ça alors que son visage, bien qu’exprimant aussi du bonheur et de la joie, montrait une lueur si évidente de désir ? Comment pourrait-elle croire qu’il ne la désire pas alors qu’il avait une érection entre leur deux corps. Il posa la main sur une de ses jambes et très doucement, passa le bras sur son flanc. Il embrasse son nez et repousse ses jambes pour qu’elle se retrouve « debout » sans avoir pied.
- Nous allons commencer le cours par le fait de se laisser bercer par l’eau. Laisse toi faire.
Doucement, il prit ses pieds et les remonta à l’extérieur de l’eau pour qu’elle puisse être coucher. Il avait une main sous ses jambes, l’autre sous son dos et il lui fait un sourire en tenant ainsi.
- Je ne te lâcherais que d’un centimètre, pas plus, si tu coules tu n’auras pas le temps d’humidifier tes joues que mes mains te rattraperont. Essaie de tenir droite, profite du soleil de cette après midi, du bruit de la vie à l’intérieur de ce trou d’eau, du fait d’être bercer par les remous.
Il la tient et observe sa joue. Il la soutient et son érection se calme doucement par la certitude que lui faire l’amour maintenant détruirait toutes les chances d’un amour futur entre eux.
- J’aime tout de toi, mon ange. Et un jour, je trouverais un moyen de t’en donner la preuve.