Devant le miroir sur pied, Diane s’observait sous toutes les coutures. Pour le mariage de son amie, elle voulait être parfaite, être une femme somptueuse à regarder au point d’éveiller des désirs. Pas qu’elle recherchait à éclipser la mariée, cela dit. Mais pour la cascadeuse, il lui paraissait normal de s’élever au standard attendu. Après tout, c’était un mariage coûteux, organisé dans un autre pays ou les invités seraient tous sur leur trente-et-un. Elle ne pouvait donc qu’apparaître sur un pied d’égalité. Et si elle arrivait à faire se détourner les regards sur elle, ce serait mission accomplie. D’autant que la blonde aimait autant le sport et rivaliser avec ses pairs masculins que porter de magnifiques robes assorties à des parures et des chaussures à talons capables de concurrencer les femmes se pavanant sur le tapis rouge. Bien sûr, elle ne gagnait pas autant d’argent que les stars qu’elle doublait, mais avec son expérience et ses talents désormais reconnus à leur juste valeur, la cascadeuse s’en sortait confortablement. Sans compter que ça lui permettait assez souvent d’approcher le gratin et d’en tirer quelques bénéfices. En bref, Diane avait fait de son maximum pour assister au mariage dans les meilleurs atours possibles, et ainsi ne pas faire tache au milieu des autres convives. Une fois satisfaite, elle sortit de sa chambre d’hôtel et monta dans la voiture de taxi qu’elle avait appelé. Les festivités se déroulaient non loin, mais il était hors de question qu’elle abîme ses beaux escarpins où qu’elle attire l’attention de ceux dont elle ne voulait pas.

Arrivée sur le bord de plage réservé pour l’évènement, la blonde marcha fièrement jusqu’à la tente érigée et s’y engouffra. Elle était venue sans cavalier, car elle avait toujours jugé qu’il valait mieux être seule que mal accompagnée. Or, depuis longtemps, elle n’avait jamais trouvé la perle rare. Les hommes qui passaient dans sa vie en repartaient assez rapidement. Ils étaient divertissants, et même attachants pour certains. Malheureusement, la blessure était profonde et dès que les choses devenaient sérieuses, elle s’enfuyait. Mettait brutalement un terme à la relation. Pour autant, Diane ne se morfondait nullement. Ou du moins pas en public. A son âge, l’envie d’avoir une famille brûlait au plus profonde de son être, mais elle devait preuve de résilience, en constatant que ça n’arriverait jamais. Le mariage de son amie ne faisait que raviver cette réalité, et dans le même temps, la blonde n’y pensait pas. Elle était là pour son amie, pour célébrer son bonheur et sa nouvelle vie à deux. Et qui sait, peut-être rencontrerait-elle enfin celui qui manquait à son propre bonheur au détour d’un verre ou d’une danse ? Souriant aux convives qu’elle connaissait en guise de salutation, elle s’installa sur un des sièges décorés pour l’occasion, et attendit à son tour l’arrivée de la mariée. Prêtant d’abord peu d’intérêt à ce qui se passait autour d’elle, son regard fut naturellement attiré par un profil qu’elle ne connaissait que trop bien. Son cœur rata un battement. Se pouvait-il... Après tout ce temps ? C’est alors que Diane se rappela que le marié était ami avec son ex-petit ami. Et manifestement, ils l’étaient toujours malgré la décennie qui était passée. Soudainement décontenancée, la cascadeuse n’en montra rien d’apparence. Elle détourna le regard et tenta de se concentrer sur le devant de la scène. Peine perdue, mille questions se bousculèrent dans sa tête. Était-il venu accompagner ? La réponse la tétanisait. Heureusement, ce fut le moment que la mariée choisit pour se sortir de l’ombre, et marcher, émue, vers son futur époux sous la célèbre musique de Pachelbel. Diane parvint ainsi à écarter l’espace d’un instant ses pensées douloureuses pour se concentrer sur le couple. A la fin, elle applaudit les nouveaux mariés.

Faisant la queue dans un premier temps pour venir les féliciter. Elle sentit une nouvelle fois son cœur s’accélérer en constatant que Adam n’était qu’à quelques mètres. Est-ce qu’il l’avait remarquée ? Est-ce que seulement il se souvenait de son existence ? La cascadeuse ressentit le besoin impérieux de sortir pour respirer, mais elle était trop fière pour écouter son corps. Non, elle ne lui donnerait pas la joie de s’effacer devant lui. Continuant de maintenir son sourire, elle vint finalement embrasser son amie qui resplendissait de bonheur, puis en fit autant le marié. Elle les félicita chaleureusement, complimenta la cérémonie et s’extasia sur la robe magnifique que portait l’heureuse élue. Elles échangèrent encore quelques mots puis Diane laissa sa place aux convives qui attendaient leur tour. Sortant de dessous la tente, elle se dirigea vers le bar mit à disposition et commanda un cocktail à base de tequila. Avisant un groupe d’amis, elle hésita à les rejoindre. Elle avait la sensation que son esprit était sans dessus sans dessous et ne savait pas comment gérer ses émotions. Pourquoi son amie ne lui avait-elle rien dit ? Le regard posé sur l’étendue bleue qui lui faisait face, Diane chercha à calmer la tempête intérieure.

Sa robe: