En entendant l’âge de l’enfant, la première remarque qui traversa l’esprit du journaliste, c’était que Madison avait rencontré son mari, enfin son conjoint rapidement après leur petite aventure d’une nuit. Le bébé sûrement non-désiré qui arrivait comme une fleur, et venait bouleverser définitivement l’existence de ces deux parents. En tout cas, il l’aurait perçu comme ça, et cela, malgré toute l’affection qu’il pouvait porter aux enfants. En début de relation, ce n’était pas réellement le premier projet envisagé. Il hocha seulement de la tête pour unique réponse, et imita Madison en portant son propre verre de vin à ses lèvres. Le journaliste la suivit du regard quand elle se leva du canapé. Elle semblait à fleur de peau et faire quelques pas, ça aidait parfois à canaliser tout ça. Il aurait pu venir à elle, tenter de la rassurer, mais il se souvint encore des interrogations que ça avait immiscé dans l’esprit de la belle brune, et il ne voulait pas qu’elle le repousse encore. Pas ce soir alors qu’elle avait besoin d’avoir quelqu’un à ses côtés. Elijah se mit à sourire avec douceur, presque soulagé de sa réponse, et rétorqua après une gorgée de vin « Je ne pense pas qu’il y ait de bonne manière de l’apprendre, tu ne penses pas ? » et lui fit un clin d’œil, espérant la détendre un peu. Il n’aimait pas la voir ainsi.

Son regard posé sur elle, il l’observa revenir à ses côtés, sur le canapé et rétorqua « Pourquoi c’était devenu invivable ? » et ajouta aussitôt « Si tu n’as pas envie de répondre, tu n’es pas obligé ». Après tout, il le lui avait dit, elle ne lui devait rien. Pas la moindre explication. C’était sa vie, et il n’en faisait pas partie. Il haussa soudainement les sourcils, surpris de l’emballement de Madison alors qu’il ne lui avait fait que lui dire qu’elle aurait pu venir le voir pour un jour de congé. Il le lui aurait octroyé sans problème. Elijah n’eut pas besoin de lui demander de se calmer, qu’elle se rendit compte, par elle-même, qu’elle était à cran « Ce n’est rien… » tout en lui souriant avec douceur, avant de poursuivre avec plus de sérieux, fixant le liquide clair de son verre de vin « Et non. Je ne suis pas content de toute cette histoire et de te voir dans cet état », puis releva les yeux sur elle. Non, il n’aimait pas la voir ainsi, à fleur de peau, prête à exploser au moindre nouvel évènement dans sa vie.

Finalement, Elijah parvint à la faire sourire. Sourire timidement, mais ça restait quand même un sourire, et donc une victoire pour le journaliste qui le lui rendit, alors qu’elle revenait jusqu’à lui. « Il aurait pu aussi l’accompagner jusqu’à ton bureau… Mais ce ne sont pas mes affaires ». Il n’en restait pas cloitré sur ses positions. Le père n’avait pas assuré en lui confiant l’enfant alors qu’il ignorait tout de lui. Ce qui intrigua, aussi, le journaliste, c’était de savoir pourquoi ce n’était pas elle, la mère, qui avait la garde principale de l’enfant. Il senti que la question était difficile, sûrement tout aussi difficile que la réponse qui allait suivre. Il continua de manger, entrecoupé de quelques regards sans jugement, et de gorgée de vin. L’enfant avait perturbé la vie de Madison, et cela, dans une période déjà bien difficile pour elle, par l’unique faute du quadragénaire. Il baissa soudainement les yeux et la laissa poursuivre. La maternité n’était pas un exercice facile pour la jeune femme qui, malgré tout, culpabilisait de ne pas être assez présente pour Amber. Il hocha lentement de la tête tout en terminant sa bouche, puis se leva sans mot dire et décida de mettre un peu de musique en fond sonore, et revint vers la belle brune « Tout d’abord, ne pense pas à ma place. Je suis content que tu te confies à moi sur cette histoire. Ensuite, tout le monde n’est pas fait pour être parent. Tu n’as pas à te rendre malheureuse à assumer un rôle que tu ne veux pas assumer. Elle n’est pas malheureuse la gamine, de ce que j’ai pu en voir. On ne jette pas la pierre aux pères qui ne voient leurs enfants qu’un week-end sur deux, alors pourquoi on devrait le faire pour une mère ?! Parce que tu as un utérus ? » et lui sourit, avant de lui tendre la main « Viens-là » et l’attira à lui pour danser sur Let’s Go Home Together de Ella Henderson et Alliel.

Sa main dans la sienne, posée sur son torse, et l’autre au creux de ses reins, ils dansèrent lentement et rétorqua doucement « Le principal, c’est que tu sois là pour la petite » et recula légèrement son visage « Tu en as parlé à Paul ? » avant d’esquisser un sourire insolent « Ça parle au magazine ». Il ajouta plus doucement, comme un secret « Tu te sens plus légère de m’en avoir parlé ou encore plus mal ? », et ajouta, avec bien moins d'entrain, et une once de culpabilité dans la voix, de telle façon qu'il n'osait pas la regarder dans les yeux « Et si je ne t'avais pas fait de mal en volant ton article, tu aurais vécu ton rôle de mère autrement ? »

« -si… bien sur que si. Ne pas en faire un secret, ne pas en avoir honte, te le dire tout de suite. Les choses auraient été différentes. Et je ne serais pas arrivée chez toi avec une allure de folle désespérée et à fleur de peau. » oui, il n’aurait pas prit la nouvelle en pleine face. Même si en soit, tout cela ne le regardait pas. Elle n’avait pas de compte à lui rendre. Et pourtant, elle avait cette angoisse de voir une certaine forme de jugement prendre forme dans son regard. « -non, non, je t’ai dis que je te devais des explications. Et puis maintenant qu’on en parle autant aller au bout des choses. » autant qu’elle déverse tout. Comme ça il avait tout les éléments en sa possession pour changer d’avis sur elle. « -on passait notre temps à se faire des reproches, à se faire du mal en pensées et en paroles. On n’arrivait plus à communiquer convenablement. Et puis… et puis j’étais totalement débordé par ma fille. Entre ses pleures, mes angoisses, mon mal être déjà bien installé avant son arrivée. » un peu plus encore d’explication pour lui parler de ce manque de confiance en elle.

Elle finit par lui répondre sèchement, s’emportant presque sur lui pour rien. Alors Madison lui présenta bien vite des excuses. Elle soupira tout en regardant son vin. « -je sais. Le spectacle n’est pas très beau à voir. » ironisa la jolie brune avec un petit rire nerveux. « -le souci c’est que... » mais elle le laissa poursuivre pour une fois. « -tu as raison. Mais le souci c’est que justement c’est moi la mère ! Et que je devrais assumer ce rôle. Par obligation. Quoi ? Qu’est ce que... » elle se mis debout après avoir déposé son verre sur la table basse, surprise par la demande d’Elijah. Elle ne s’était pas attendu à ce qu’il l’invite à danser. « -c’est pour ça que je n’ai pas demandé la garde. Pour pouvoir être là, bien présente le peu de temps que je passe avec elle. Je voulais de la place pour moi, reprendre ma vie en main, retrouver un job correct. Je me laisse encore du temps et on verra... » oui parce que le job, c’était bon elle l’avait maintenant. Mais cela ne faisait que quelques mois et c’était encore trop tôt pour qu’elle récupère sa fille ou qu’ils parlent de garde alterné. Prise dans les mots elle enchaîna : « -non bien sur que non mais attends pourquoi tu me parles de Paul ? » elle avait reculé son visage en disant cela, interrogeant Eli du regard. « -y’a rien de sérieux entre lui et moi. On est seulement aller manger ensemble. » pourquoi est ce qu’elle se justifiait.

« -de quoi de Paul ? » demanda Madison avec un léger sourire en coin. La danse faisait des miracles. « -je sais pas… j’ai… j’avais peur que ton regard change. Très peu de personnes sont au courant. Et peu comprenne mon choix. Beaucoup trop me juge. » en disant cela, les paroles d’Elijah résonnèrent à ses oreilles. Celles qu’ils lui avaient dit le matin où elle l’avait repoussé. Le regards des autres. « -détournes pas ton regard comme ça. On dirait ma fille quand elle n’ose pas avoué une bêtise ! » s’amusa la jeune femme avant de répondre avec plus de sérieux : « -si tu n’avais pas prit mon article, je pense que je n’aurai jamais rencontré Roy. »

Ils étaient bien loin des quelques mois de distance qu’ils avaient entretenus jusqu’à ce soir. Et tout cela, à cause ou plutôt grâce à une enfant qui n’était nulle autre que celle de Madison. Un secret que la belle brune avait su préserver un long moment et qui avait été découvert presque stupidement. Elijah ne lui en voulait pas d’en avoir fait un secret. Après tout, c’était sa fille et il n’était personne pour elle, à part son chef, et peut-être son ami à certains moments. Pour lui, la manière dont il apprenait l’existence de l’enfant n’avait pas la moindre importance. Un avis que ne partageait semblablement pas la belle brune, ce qui le fit sourire « On ne peut rien prévoir. Je te l’ai dit, et on peut encore moins changer les choses passées. Il faut juste voir le positif dans les situations même les plus difficiles. Et je vois que l’arrivée de ta fille au bureau nous as permis de communiquer à nouveau ». Il haussa les épaules tout en portant son verre à ses lèvres. Elle allait peut-être trouver cela niais, voire stupide, mais c’était le point de vue du journaliste qui appréciait de partager un verre de vin avec Madison après tout ce temps où ils s’étaient à peine adressé la parole. Il souffla un « Ok » quand elle lui confia être prête à se livrer réellement sur cette partie-là de sa vie, et la laissa donc faire. Il hocha lentement de la tête, le cœur serré en imaginant le désarroi de cette dernière face à cette vie qu’elle n’avait pas souhaitée « Je ne sais pas quoi dire… Á part peut-être que tes articles prennent un sens nouveau ». Elijah comprenait mieux son souhait d’aider les femmes à se retrouver femme, belle et féminine…

Comme elle le lui avait dit précédemment, elle était à fleur de peau et le lui prouva en se montrant sèche avec lui, mais il ne s’en offusqua pas. En l’invitant chez lui ce soir, après l’avoir trouvé en bas de son immeuble, le journaliste s’était bien douté que ça risquait d’être les montagnes russes. Elle ne faisait que confirmer sa pensée « Je n’ai pas dit ça. J’ai simplement dit que je n’aimais pas te voir ainsi ». Peu importe leurs différends, il éprouvait toujours de l’affection pour la belle brune et il n’aimait pas la voir si perturbée par toute cette histoire d’enfant. Il tenta alors de lui faire comprendre que ce n’était pas parce que c’était la mère qu’elle ne pouvait pas déléguer son rôle au père. Les hommes le faisaient souvent. Un petit sourire en voyant que sa demande à danser la perturba et il lui répondit tout en l’entraînant jusqu’à lui « Arrête de dire des conneries. Si tu n’es pas heureuse et épanouie dans ce rôle de maman, laisse-le à ton ex. Il saura faire et ce petit arrangement ne semble pas perturber l’équilibre de l’enfant. Ce n’est pas ça le plus important dans l’histoire ? » répondit-il en esquissant un sourire, tout en commençant à danser.

Parce que, comme il le précisa par la suite, le bonheur de l’enfant était tout ce qui devait compter et il sourit de nouveau à la réponse de Madison qui ne l’avait pas repoussé « Retrouve confiance en toi, en tes capacités, et ensuite, tu aviseras » et profita de cette conversation pour en savoir davantage sur Paul. Ce dernier n’était pas au courant. Il se senti souvent mal à l’aise au retour de question de la belle brune et n’eut le temps de répondre qu’elle lui précisa n’avoir eu qu’un dîner avec lui, ce qui ne soulagea pas vraiment Elijah qui décida de se montrer un peu plus curieux « Mais il te plaît ? Je veux dire, tu envisages quelque chose de sérieux avec lui ou pas du tout ? » parce que les commérages au sein des locaux du magazine confirmaient cette hypothèse, et acquiesça à la question de la jeune femme « Oui, et de toi. Enfin de vous deux… ».

Tout en continuant de danser sur la playlist du quadragénaire, Elijah fixa la belle brune « Tu te soucies bien trop du regard des autres. Est-ce que j’ai l’air de porter le moindre jugement sur ta situation ? Sur ta fille ou tes choix ? Et puis pourquoi tu as eu peur de mon jugement ? Je suis juste ton chef ». C’était sa vie et personne n’était à même de juger ses actes. Pas même lui. Encore moins lui. Puis il savait aussi que c’était en partie, voire totalement à cause de lui qu’elle avait perdu confiance en elle, qu’elle était entrée dans cette spirale infernale. Quand il émit cette hypothèse, il baissa honteusement le regard et réprima un petit rire quand elle le compara à sa fille, et releva donc son regard sur elle « J’ai l’impression d’avoir foutu un véritable bordel dans ta vie et je m’en veux… » et fronça les sourcils « Pourquoi ça ? » et ajouta « Parce que nous deux… » sans parvenir à formuler correctement la question.

Maddy pencha la tête sur le côté, sa main libre sur sa nuque : « -j’aime bien cette façon de penser. » oui c’était agréable de voir les choses ainsi. Et il avait raison, la situation merdique dans laquelle Roy l’avait positionné, leur permettait de se parler à nouveau. Et ça faisait du bien. Oui, ça lui faisait beaucoup de bien d’être ici avec lui. Elle lui confia ensuite la tournure qu’avait prit sa vie de couple avec Roy avec l’arrivé de leur fille. Rien ne s’était déroulé comme dans un conte de fée. Loin de là. Ils ne se connaissaient pas assez, n’avaient pas prévu de vivre ensemble à la base. Mais ils y avaient été forcé, pour la petite. Parce que Madison n’avait pas voulu interrompre cette grossesse, et que Roy avait voulu assumé son rôle de père. Des choix qui les avaient conduit à des engueulades à répétition. Des choix qui les avaient contraint à se séparer pour ne pas se détruire totalement. « -j’en ai besoin. » oui, les articles qu’elle avait mis en place, les idées qu’elle avait eu, cela l’aidait elle même. Et elle se disait que si c’était le cas, cela pouvait en aider d’autres.

« -chacun son tour... » murmura Maddy avec un léger sourire. Elle avait été présente lorsqu’il était mal, maintenant c’était comme un juste retour des choses. Qui faisait du bien. Même si c’était assez fou que ça soit vers lui qu’elle trouve du réconfort après l’avoir détesté tant d’années. Vint ensuite la culpabilité de ne pas savoir être la mère parfaite, de ne pas parvenir à assumer ce rôle comme tout le monde l’attendait de sa part. « -c’est vrai... » souffla t elle alors qu’Elijah mettait en avant le fait que sa fille ne souffrait pas de ce système de garde.

Elle évoqua le fait que les choses changeraient peut être un jour, lorsqu’elle aurait suffisamment prit confiance en elle, qu’elle se serait soignée intérieurement. Et cela passait par son travail. Ce travail qu’il avait bien voulu lui confié et qu’elle aimait vraiment. Elle appréciait de plus en plus bosser pour le magazine, et les retombés des articles étaient vraiment gratifiante pour elle. Elijah changea de sujet pour se montrer curieux au sujet de Paul. Maddy plissa les yeux devant ses questions. Qu’est ce que ça pouvait bien lui faire ? « -j’en sais rien. » répondit elle pourtant alors que là encore elle n’avait aucune obligation de lui répondre ou de se justifier. « -on s’entend bien. Mais je n’ai rien envisagé de plus. »

Un sourire tendre. « -je sais. Tu me l’as déjà dis. » et elle s’en rappelait parfaitement. « -sûrement parce qu’on a trop souvent évoqué ce qui s’est passé entre nous. Qu’on a évoqué la possibilité de passer une nouvelle nuit ensemble. Et que… et que finalement j’ai changé. Et non tu n’es pas que mon chef. » s’il tentait de se rassurer en disant cela, il se mettait le doigt dans l’oeil. Il y avait bien plus qu’une relation de patron à employé entre eux. Et ils le savaient. « -tu ne pouvais pas savoir. J’ai pas besoin de ta culpabilité. J’en ai déjà assez de la mienne. » un petit sourire et elle répondit à la question suivante avec franchise. Son sourire s’élargit : « -parce qu’après cette nuit là, il y en aurait peut être eut d’autres. Que je n’aurai pas eu besoin d’un autre homme pour me faire sourire et rire. Parce que Roy n’aurait pas eu sa place dans ma vie sans cette dépression. » elle lui sourit de nouveau avec douceur et ajouta : « -merci… pour ta compréhension. Et… pour ce soir. » puis elle posa sa main libre sur sa bouche : « -et si, j'ai besoin de te dire merci. » avant de laisser glisser sa main et de ressentir une envie folle de l’embrasser.

En voyant débarquer l’enfant dans les locaux du magazine, aucun d’eux n’aurait pensé que ça allait leur permettre de communiquer à nouveau, de renouer ce lien particulier qui les unissait. Et c’était tout ce qu’il percevait dans le secret de Madison. Que ce dernier leur eût permis de se parler à nouveau, et cette vision des choses semblait plaire à la belle brune, ce qui le fit sourire alors qu’il souffla un « moi aussi ». Cela permis, notamment, à Madison de se confier sur cette période difficile de sa vie où elle avait perdu confiance en elle, où elle ne s’était pas sentie épanouie. Elijah comprenait mieux le choix des articles de la jeune femme et que ces derniers n’étaient sûrement pas destinés qu’aux lectrices, mais à elle aussi. Il souffla à nouveau comme un secret un « je sais ». En tout cas, maintenant il le savait. Maintenant, il en prenait conscience.

Ils délaissèrent ensuite le canapé pour danser dans les bras l’un de l’autre, comme ils avaient pris l’habitude de faire. Ça ne les empêchait pas de continuer de parler avec sérieux, mais Elijah avait besoin de renouer avec cette habitude qui caractérisait bien leur relation. Il tenta de trouver les mots pour rassurer Madison sur son rôle de mère et sur le fait que l’enfant semblait épanouie malgré cet arrangement qui engendré de la culpabilité chez la belle brune. Mais pour Elijah, le principal, c’était que tout le monde soit heureux dans cette histoire, autant l’enfant que Madison. Le père, il s’en fichait un peu à dire vrai. Ce n’était pas son problème. Paul en revanche… Il n’appréciait pas ce rapprochement avec la jeune femme, sans vraiment en expliquer les raisons. Peut-être que l’idée qu’elle partage cette même relation qu’ils avaient tous les deux avec un autre homme lui faisait peur… « Bien… Enfin non pas bien… enfin si… Je n’en sais rien… mais d’accord… Enfin tu m’as comprise » en riant presque devant son bafouillage.

« C’est l’âge, je radote » souffla-t-il tout en continuant de danser au milieu de son salon, sans vraiment prêté attention à la musique qui passait. Tout ce qui lui importait, c’était de savoir pourquoi la belle brune se souciait tant de son jugement alors qu’il n’était personne, à part son chef. Il ne comprenait pas vraiment la signification des paroles de cette dernière. Elle avait changé ? Que devait-il comprendre ? Mais au lieu de ça, il sourit simplement quand elle lui confia qu’il n’était pas que son chef « Je suis ton ami ? » avant de rire devant sa question « On dirait un gamin qui va en voir un autre pour lui demander d’être son ami » et leva les yeux au ciel, s’épuisant parfois, et le reposa ensuite sur la jeune femme avec qui il continuait de danser « Tu n’as pas à en avoir… Tu n 'as rien fait de mal. Tu m’entends ?! » tout en la regardant droit dans les yeux pour qu’elle comprenne bien ce qu’il était en train de lui dire. En ce qui le concernait lui, c’était différent. Il lui avait fait mal, et il avait causé plus de tort qu’autre chose. Sa rencontre avec Roy, cet enfant, ce mal-être. Il en était responsable, et cela lui fit encore plus mal d’entendre que s’il n’était pas parti comme un voleur au petit matin, les choses auraient pu être différente… « J’aurais été cet homme ? Celui qui te fait rire ? Non parce que je n’ai pas l’impression de beaucoup te faire rire en ce moment » tout en affichant une légère moue. Mais malgré tout, elle le remercia et alors qu’il s’apprêtait à le contredire, le quadragénaire senti la main de Maddy se poser sur sa bouche pour le faire taire et se mit à sourire tout contre sa peau, attendant qu’elle la retire pour répondre « Ok ».

Elijah ne quitta pas les prunelles de Madison, sauf pour regarder, de temps à autre, ses lèvres qu’il avait envie d’embrasser, approcha légèrement son visage, mais se résigna en repensant à la manière dont elle l’avait repoussé quelques mois plus tôt, et préféra demander, à la place « Tu m’as dit que tu avais changé… Est-ce que ça signifie que tu ne veux plus d’une nuit sans lendemain ? Ou tu parles d’autre chose ? » et précisa en souriant « C’est une simple question ».

« -bien ?! » s’étonna Madison en ouvrant de grands yeux, avant de sourire devant le bafouillage d’Elijah. « -pas vraiment mais on va dire que oui... » répondit la jeune femme un peu septique, alignant ses mots avec lenteur, proche d’un petit ton suspicieux. Étrangement ça lui fit du bien de parler d’autre chose que de sa fille et de son rôle merdique de mère, durant quelques minutes. Elle fit un non de la tête : « -je crois que j’avais besoin de l’entendre à nouveau... » ouais, ça commençait à faire son chemin dans son esprit. Puis elle rit avec lui avant de confirmer : « -oui, je pense qu’il y a une certaine forme d’amitié entre toi et moi. » bon depuis quelques mois, c’était pas tout à fait ça. Mais au vu de leur conversation ce soir, de la bienveillance d’Elijah, ils n’en étaient pas arrivé au point de non retour. Incapable de se parler, incapable de se supporter. Pour la culpabilité, elle se contenta de lui sourire avec douceur. Il avait beau lui dire ça, intérieurement elle était bien là cette connasse de culpabilité. Peut être qu’un jour elle parviendrait à faire la paix avec. A la laisser sur le côté du chemin pour poursuivre sa route.

Un haussement d’épaule : « -peut être... » avant de sourire à nouveau en baissant les yeux. « -tu ne me fais pas pleurer non plus. C’était plutôt pas mal. » voilà, peu à peu elle refaisait surface. Doucement mais sûrement et surtout grâce à la patience d’Elijah. La dans ses bras, à danser sur… pas la moindre idée de la musique qui passait en réalité. Elle se sentait plus apaisée, c’était tout ce qui comptait non ? « -non c’est pas ça. Enfin… » elle chercha ses mots quelques secondes parce qu’elle avait la sensation que ce qu’elle pouvait dire allait sortir tout embrouillé. « -j’ai changé. Je ne suis plus tout à fait la même femme que tu as connu y’a cinq ans. J’ai mûri, j’ai subis, encaissée, j’ai d’autres responsabilités. Un… un élément perturbateur à rependre en compte. » elle parlait de sa fille bien entendu. « -et je... » elle hésita quelques secondes à dire ça, parce que ça allait à nouveau mettre le bordel. Mais avec Elijah elle avait bien du mal à mentir alors elle ajouta  alors que la musique venait de s’arrêter et qu’elle se détachait d’Elijah pour prendre son verre : « -et plus on se connaît et plus je suis persuadée que j’avais juste y’a cinq ans. Que toi et moi ça pouvait… et ça pourrait... » elle pencha la tête d’un côté puis de l’autre en disant cela, regardant ailleurs, accompagnant cela d’un geste de sa main libre en petit moulinet : « -être plus que pour une nuit. » bon ba voilà, c’était dit.

Pourtant elle leva sa main libre comme pour dire stop tout de suite : « -je te parle pas d’une relation de couple. Ni de sentiments. D’habiter ensemble et tout ce qui va avec. Je pense à… deux amis qui peuvent potentiellement prendre du bon temps ensemble également. » elle termina sa phrase les yeux plissés, se demandant si elle avait bien fait de dire ça. « -mais bon après j’ai compris que tu aimais changé de partenaire assez… très régulièrement donc enfin bref tout ça pour dire je sais plus trop quoi à la base… ah oui que j’ai changé. » oui elle avait bien dérivé du sujet…

Elijah la regarda fixement, hésita un moment alors qu’elle lui avoua ne pas vraiment comprendre le sens de sa phrase, et rétorqua donc « Si tu es bien quand tu es avec lui, alors c’est bien… Mais je n’ai pas envie que tu me laisses dans un coin comme Bébé » en faisant référence à la phrase culte de Dirty Dancing. Il n’avait pas envie qu’elle partage la même relation qu’elle avec lui, avec ce photographe. Il n’avait pas envie de savoir qu’ils dansaient tous les deux, de temps en temps, en plein milieu d’un repas, juste pour pouvoir discuter. Oui… Bon, en y repensant, c’était peut-être stupide de penser ainsi. Elle menait sa vie sentimentale comme elle le souhaitait. Tout ce qu’il lui importait, c’était qu’ils soient toujours amis, même si leur relation était plus complexe pour se résumer à ce seul terme « Je peux te le répéter quand tu le souhaites » en esquissant un petit sourire en coin, avant de rire légèrement en se rendant compte de sa formulation de phrase. Comme s’il n’avait aucun ami et qu’il comptait sur Madison pour le devenir « Une amitié qui rapproche autant qu’elle éloigne ». Leurs caractères n’aidaient pas non plus à maintenir une relation équilibrée et stable. C’étaient les montagnes russes et ça devenait une habitude finalement entre eux.

Quand on disait que chaque choix avait son lot de conséquence, celle de tirer un trait sur une probable relation avec Madison en était une. Á l’époque, ou même encore quelques mois auparavant, cette pensée aurait été tout simplement inenvisageable. Pourtant, en cet instant, en sentant cette drôle de sensation au fond de l’estomac, il prit conscience que lui aussi avait changé finalement… Oh bien sûr, cette pensée le terrifiait au plus haut point, mais engendrait aussi des regrets chez le journaliste qui avait priorisé sa carrière à autre chose de bien, peut-être mieux… « Oui… Je suis mieux que certains types si on part de ce postulat » en esquissant un sourire en coin. Et lui aussi avait changé sur ce point. Il n’avait plus envie d’éloigner Madison de lui, ou encore de lui faire du mal. Pour Madison, c’était un autre changement qui s’était opéré. Un petit rire quand elle évoqua sa fille comme un petit élément perturbateur dans sa vie. Ce qu’elle était. Il ne la quittait plus du regard alors qu’elle envisageait une possibilité entre eux deux, plus qu’une nuit. Il était même resté à la même place alors que Madison s’était éloignée pour récupérer son verre de vin sur la table basse. En cet instant, Elijah resta pendu à ses lèvres, appréhendant la suite, sans savoir ce qu’il voulait entendre dans la suite.

Un petit sourire alors qu’elle levait déjà la main, comme s’attendant à ce qu’il rétorque quelque chose. Il leva donc ses deux mains en faisant un signe négatif « Je n’ai rien dit » et baissa les mains, les rangeant dans les poches de son jean alors que son sourire disparaissait, se concentrant sur les paroles de la belle brune. Pas de sentiments. Pas de relation sérieuse. Deux amis qui passaient du bon temps ensemble. Est-ce que c’était vraiment ce qu’il voulait ?! Il fronça les sourcils en entendant Madison évoquer le défilé de femmes, et se mit à rire doucement, se décidant à récupérer, à son tour, son verre de vin qu’il porta à ses lèvres « On va dire que j’ai passé une mauvaise période entre le décès de mon père, les commentaires acerbes de mon frère, l’infidélité de Brittany et … et toi… » et ajouta en baissant son regard sur le liquide clair « Certains picolent pour oublier leurs ennuis, eh bien moi, je m’envoyais en l’air, jusqu’à ce que je comprenne que ça ne changeait rien à ma vie, à ce que j’éprouvais » et leva son regard sur elle « Je restais malheureux malgré tout qu’on ne se parle plus, qu’on s’ignore presque. Je sais, je suis responsable de cet éloignement, mais j’en avais besoin aussi… Je ne pensais pas que ça allait durer aussi longtemps, tout simplement ». Il posa son verre, qu’il termina d’une gorgée, sur la table basse et poursuivit « La dernière fois que je me suis envoyé en l’air, ça remonte à presque un mois » pour lui attester qu’il disait vrai. Il avait tout arrêté. « Je me suis renfermé dans mon travail. Ce qui n’est pas mieux, mais je change moins souvent de drap et je n’ai pas l’impression de sauter tout LA » en esquissant un petit sourire en coin. Le journaliste s’approcha de Madison presque timidement et ajouta « Et aucune n’était toi » avant de poser son index sur ses lèvres « Arrête de penser. Je ne te déclare pas mon amour. Je dis juste que je ne veux plus d’aventures d’un soir, avec une fille différente, ou ce n’est que purement sexuel. Je prends mon pied et le large. J’ai envie de cette complicité qu’on a tous les deux, de nos prises de tête aussi, et de cette manière que tu as de te retenir de m’embrasser » en esquissant un sourire en coin, retirant son index de ses lèvres.

« -je déteste ce film. » avait elle commenté en comprenant tout simplement qu’Elijah semblait jaloux ? Elle hésita à lui rappeler que c’était lui qui avait jeté l’éponge, qui avait mis la distance et qui s’était lancé dans une sorte de challenge de liste la plus longue du monde des poufs qui passent par là. Mais… mais elle réalisa que c’était elle qui passerait pour la jalouse. Alors qu’elle avait seulement mal prit le fait qu’il s’envoie en l’air avec d’autres aussi rapidement. Alors qu’eux deux… ouais elle avait bien fait de ne rien dire. Et puis elle n’avait pas à juger sa conduite. Il faisait ce qu’il voulait après tout. « -il faudra sûrement quelques piqûres de rappel de temps à autre oui... » parce qu’elle avait la mémoire courte et que les habitudes avaient la vie dures. « -c’est vrai… » mais cela venait peut être du fait qu’ils osaient se dire certaine chose ? Ou alors c’était à cause de leur caractère de merde. Les deux étaient possible. Enfin… maintenant il était au courant pour Amber, et cela changeait pas mal de chose dans l’esprit de Madison.

La jolie brune se décida à aller au fond de sa pensée, évoquant à nouveau ce qui aurait pu arrivé cinq ans plus tôt entre eux. Pas seulement une nuit, mais plusieurs, avec une relation sympa. De son point de vu, c’était toujours réalisable. Mais elle mis les points sur les I tout de suite. Elle ne lui proposait pas du tout une relation de couple. « -tu allais le faire. » coupa la jeune femme en lui expliquant un peu plus encore les choses. Elle vida son verre lorsqu’il prit la parole, avant de s’asseoir à nouveau sur le canapé, pour se resservir. Finalement elle n’avait encore rien mangé. « -je déteste me retrouver sur la même liste que tout ça. » commenta Maddy en portant son verre à ses lèvres, le naturel revenant peu à peu. Elle se sentait mieux, plus détendue, plus en confiance. Puis elle tourna uniquement ses yeux pour le regarder et dire : « -ce que tu éprouvais ? C’est à dire ? » elle avait presque peur d’entendre la suite soudainement. Elle venait de lui dire qu’elle ne souhaitait pas de sentiments et tout le reste, elle l’avait repoussé pour ça l’autre jour, parce qu’elle avait peur qu’ils soient en train de se trop s’accrocher l’un à l’autre. Alors forcement…

« -on peut partager les tords tu sais... » souffla la jeune femme avant de sourire et d’ajouter : « -tu pouvais aussi faire le premier pas. » oh et voilà qu’elle se foutait de sa gueule. Elle se leva pour remettre de la musique, et resta debout ensuite pour écouter ce qu’ajouta Eli. Elle sourit puis elle ouvrit de grands yeux. Ça voulait dire quoi ça ?! Elle poussa un long soupire de soulagement lorsqu’il se justifia. Ouf… « -tu m’as fais peur pendant trois secondes... » puis elle grimaça et répliqua : « -quoi ? Je me retiens pas de t’embrasser. Je vois pas du tout de quoi tu parles ! » elle posa son verre sur la table basse et ajouta : « -bon d’accord, tu as peut être raison. Mais si je le fais, si je t’embrasse, tu vas croire que c’est pour me consoler dans tes bras et c’est pas le cas ! Ça va mieux. Je suis contente qu’on ait pu parler et arrête de sourire comme ça parce que ça devient vraiment compliqué pour moi… je te jure… c’est arghhh… » elle leva ses deux mains devant elle comme si cela allait servir à quelque chose. « -voilà je vais reculer, tiens mets toi là, voilà chacun de son côté de la table. » c’était du n’importe quoi, mais elle avait besoin d’en rire pour éviter que son esprit ne sonne à nouveau l’alarme. Madison regarda Elijah l’espace de quelques secondes, sans rien dire, souriant seulement. Puis elle ajouta comme si elle l’engueulait : « -ba alors tu attends quoi pour faire le premier pas ?! »

Elijah remercia silencieusement la jeune femme de ne pas soulever le sous-entendu de sa remarque, mais plutôt de se concentrer sur le film qu’elle n’aimait pas, et avoua donc « Je ne l’ai jamais vu ». Il savait seulement que c’était une réplique célèbre et qu’elle provenait de ce film. Ses connaissances sur Dirty Dancing s’arrêtaient là. Mais au moins, ça évitait de devoir expliquer son ressenti sur l’arrivée de Paul dans sa vie. Parce qu’il n’était pas vraiment certain de ce qu’il ressentait réellement et de pouvoir mettre des mots dessus. Et il n’avait pas envie de la faire fuir non plus. Il voulait continuer de lui rappeler qu’elle se préoccupait trop du regard des gens, alors que ça n’avait pas la moindre importance « Je le ferais », il voulait la voir sourire à nouveau et partager un verre de vin à la fin de journée avec elle. Des plaisirs simples, mais qui comptait pour Elijah qui avait appris à apprécier Madison.

Et une conversation qui aurait dû se focaliser sur le secret de la jeune femme au sujet de son enfant, dévia sur leur relation à tous les deux. Tout aurait pu être différent cinq ans auparavant et tout pourrait être différent aujourd’hui aussi, si le voulait tous les deux. Elle empêcha Elijah de rétorquer quoi que ce soit, et confia qu’il n’allait rien dire avant de sourire quand elle se mit à le contredire. Ne croyant pas à mot de ce qu’il avait dit. Elle avait raison. Il resta donc silencieux et la laissa poursuivre. Puis ce fut à son tour de prendre la parole et resta un bref instant silencieux quand Madison lui confia ne pas aimer être sur la liste qu’il venait d’énumérer « Je sais… » mais c’était le cas. Il avait eu mal qu’elle le repousse par simple peur de quelque chose qu’ils ignoraient tous les deux. Un nouveau silence à la question de la belle brune « J’ai eu mal que tu me repousses parce que tu avais peur, et j’ai eu mal aussi de te garder éloignée de moi parce que j’étais en colère contre toi, contre ce que tu m’as dit… Ces derniers mois n’ont pas été faciles pour moi. Nos discussions m’ont manqué, notre relation aussi… Et j’avais l’impression que tu craignais de tomber amoureuse de moi parce que… Je n’en sais rien en fait. Parce que tu as peur que je sois comme le père de ta fille, ou que je disparaisse une fois encore… Ou parce qu’on n’a jamais aimé personne et que ça fout les chocottes… » avant de se rendre compte que ce qu’il venait de dire pouvait être sujet à interprétation « Je ne dis pas que tu m’aimes ou inversement. J’expose seulement mon ressenti ». Ce n’était pas un exercice facile pour Elijah que de mettre des mots sur ce qu’il avait éprouvé ce jour-là, et encore plus devant Madison, mais maintenant, c’était fait.

Néanmoins, la belle brune parvint à le faire sourire d’amusement et répondit avec légèreté « On peut faire ça » et pencha légèrement la tête sur le côté et se mit à sourire en coin « Tu parles au type qui a sûrement le plus égo… et pas seulement, de la boite. Alors faire le premier pas quand je sais que je n’ai pas tous les torts, c’est presque impossible pour moi ». Il poursuivit ensuite pour expliquer pourquoi il avait cessé de cumuler les conquêtes d’un soir et vit la réaction de la belle brune justifia rapidement ses mots, avant de sourire quand elle démenti son envie de l’embrasser « Tu ne t’en rends pas compte, mais tes yeux parlent pour toi » en désignant ses yeux de deux doigts en hochant de la tête. Il avait vu son regard, et ce voile d’envie qui avait traversé ses prunelles sombres. Il haussa ensuite les sourcils, sourire en coin, et peu convaincue de la justification de la belle brune, en souriant davantage pour faire apparaître ses fossettes alors que Madison craquait peu à peu « Tu essaies de te convaincre, mais je ne suis pas dupe, tu as envie de moi » et la laissa reculer pour mettre la table entre eux alors qu’il se mettait à rire. Comme si allait apaiser leur envie. Il ne la quitta pas des yeux, son regard ancré dans le sien, sourire aux lèvres, et se mit à rire doucement tout en s’approchant de cette dernière et approcha son visage du sien avant de se reculer « Tu ne vas pas me jeter ensuite hein ?! » en se moquant d’elle, puis posa sa main sur sa joue et l’embrassa avec tendresse, et se mit à danser en entendant la musique, sans quitter les lèvres de la jeune femme. Il glissa ses mains dans son dos, puis sur ses fesses, jusqu’à ses cuisses, et la souleva du sol, l’entraînant dans sa chambre à coucher, et la posa sur le lit, bien décidé à aller plus loin cette fois-ci.

Madison resta silencieuse, son verre entre les mains, à écouter Elijah lui expliqué qu’il avait vraiment été blessé par sa réaction. Ça pouvait se comprendre. Elle avait également été blessé par la sienne. Par son manque de compréhension. Mais bon, il n’avait pas tout les éléments en sa possession ce jour là. Maddy aurait pu lui dire qu’il lui avait manqué aussi, qu’elle aussi elle s’était sentit en colère, tout cela en parlant en même temps que lui. Comme elle en avait prit l’habitude. Mais elle se contenta de lui jeter des regards, enregistrant tout ça, fermant les paupières en souriant lorsqu’il évoqua le fait qu’elle puisse tomber amoureuse de lui. Conversation délicate. Elle releva le nez doucement pour fixé Elijah des yeux. « -j’avais bien compris. » précisa la jeune femme avec un sourire en coin, à nouveau à deux doigts de se foutre de lui.

Elle ne comptait pas lui présenter une nouvelle fois des excuses. D’ailleurs de son point de vu, elle n’avait pas à le faire. Oui, elle l’avait repoussé, oui elle avait eu peur, elle avait paniqué et c’était une réaction naturelle. Finalement cette distance leur avait permis de réfléchir, à eux, à ce qu’ils pouvaient vouloir. Et ils parvenaient à en parler calmement. « -on est dans la merde alors… parce que j’ai bien du mal à faire ça aussi. » ouais elle lui demandait de faire un pas en avant, mais elle avait été incapable de le faire de son côté. Dans le genre têtue et butée elle se posait là.

Et puis avec ses mots, il fit naître une nouvelle alarme dans l’esprit de Maddy. Mais il se justifia et dédramatisa les choses avant de parvenir à la faire rire. « -non ! N’importe quoi ! » elle savait parfaitement qu’elle n’était pas crédible. Mais techniquement elle n’était pas la seule à avoir envie de plus qu’une discussion. Et il serait un beau menteur s’il était capable de prétendre ça. Elle plissa le nez en grimaçant de façon enfantine. « -comme si j’étais seule dans l’histoire... » ça sonnait presque comme un : ahha ! c’est celui qui dit qui est ! Elle le défia ensuite de faire ce foutu premier pas, riant avec lui, baissant la garde, savourant ce moment. « -embrasses moi... » souffla Madison pour seule réponse.

Un baiser tendre, un baiser doux, un baiser impossible à arrêter. Maddy passa ses bras autour du cou d’Elijah lorsqu’il la souleva du sol, l’embrassant encore et encore. Une fois sur le matelas, elle glissa ses mains dans le dos d’Eli, lui retirant son tshirt, ses lèvres jouant toujours avec les siennes. Elle ne s’en détacha que pour lui faire passer la tête dans le col, avant d’embrasser son cou, humant l’odeur de sa peau. Au diable la peur, les probables sentiments. Pas la peine de penser à demain, seulement prendre ce qui se présentait à eux. Elle n’avait pas non plus envie de se poser des questions sur ce qui allait se passer là, si ça serait mieux ou non que cinq ans plus tôt. Elle avait envie de lui, envie de ses lèvres, de sa peau, de ses coups de reins… ça faisait bien trop longtemps qu’ils se l’interdisaient.

Ils furent rapidement nus, et ce fut tout aussi rapidement qu’elle écarta les cuisses pour l’inviter à entrer en elle. Pas de préliminaire, l’envie était trop intense, trop urgente. Un soupire de plaisir non retenu en le sentant enfin en elle, un sourire sur les lèvres, un regard échangé, complice presque aguicheur. Puis elle embrassa à nouveau son cou, caressant son dos jusqu’à ses fesses. Quelques minutes plus tard, elle souffla des « -ah oui… » alors qu’il ne cessait d’aller et venir, alors qu’il faisait grimper son plaisir jusqu’à la faire crier sous l’orgasme.