Ahito souriait simplement heureux, et totalement insouciant des pensées de la jeune femme vis-à-vis de l’attaquante des Zards. Il avait pris la photo et envoya la photo dans le même mouvement. Bon, il était un peu suant, il n’était pas au top de sa forme, mais il trouvait qu’elle était jolie. La photo. Mais surtout la fille qu’il avait à ses côtés. Il n’était pas beau, et n’était pas le genre à mettre sa tronche en fond d’écran …. Mais pour elle, il ferait n’importe quoi, n’est-ce pas ? Il précisa qu’il l’avait envoyé alors qu’il avait reprit sa main pour revenir plus ou moins auprès de son équipe. Il sourit face à l’expression, Tran aussi.

- Et même si, fit-il doucement, on s’amuse bien aussi. Puis, je trouve ça bien de rencontrer l’équipe qui appartient à la planète que l’on veut aider. Les bénéfices apparemment dépassent les espérances et c’est super !
- Papa pourra rapidement trouver des plans de réhabilitation, fit Tran trop fier de son daron.
- Oui, reprit Ahito, mais je te rappelle qu’on va certainement devoir s’y coller aussi.
- Pitié, les gars, ne m’invitait pas cette fois, rajouta Micro Ice dont la présence de Trixie semblait faire ni chaud, ni froid.

Ahito se tourna vers la jeune femme pour lui expliquer en murmurant pour ne pas déconcentrer les autres SK qui cherchaient déjà comment rendre le match encore plus incroyable pour le bien de leur mission.

- Mon père travaille dans les aides humanitaires. Il fera parti des envoyés pour aider sur Ilzard.

Ce qui voulait dire qu’il allait certainement revoir l’attaquante, mais il n’y pensa même pas lui. C’était un fait. Et puis, il comptait bien l’inviter à un moment ou à un autre à venir avec lui donc … mais il ne le dit pas, ce qui laisse le suspense. Il posa à nouveau les yeux sur elle alors qu’il capta le regard de ses coéquipiers autour alors qu’ils étaient dans le salon, mais sans Arch encore.

- Hier, en rentrant, elle m’est tombé dessus. Avec le déguisement de Clamp, elle ne m’a pas reconnu. On a un peu parlé. D’ailleurs, je m’inquiète parce qu’en tombant, elle s’est foulé la cheville. Ce n’est pas bien de faire un match alors qu’on est blessé, évitez les fautes.

Tran fit son outré que l’on puisse proposer qu’il commette des fautes. Il en faisait peu. C’était vrai. Micro Ice et Mei en faisaient plus que lui. Il sourit et promit à son frangin pour le bien du jeu.

- Et ensuite, au début du jeu, elles n’osaient pas utiliser leur fluide. Alors je lui ai dit de s’éclater et d’y aller franco. Ce n’est pas pour ça que je laisserais passer un seul tir, mais au moins il y a une meilleure ambiance sur le terrain.

Il avait passé la son bras au-dessus des épaules de Trixie pendant l’explication. Un peu comme pour la protéger du regard de Mei et de D’jok. Il fallait cependant faire vite. La pause serait rapidement finie et il fallait donc se dépêcher.

- Je vais chercher Arch, dit-il vers Trixie avec un large sourire.

Parce qu’avec Arch, il y aura Sonny. Il allait faire en sorte que, en tout cas, et il laissa Trixie s’occupait de D’jok. Tran n’était au courant de rien, mais il fit un sourire vers la jeune femme et son frère. Il connaissait la tête de content de son frère, quand il avait une idée pour faire en sorte que plus d’une personne soit heureuses. Et il allait aider. Cela expliquer aussi l’énorme buffet qu’Ahito avait prévu pour après le match.

“Oow ... ceci explique cela.”
Chuchote Trixie pour elle-même à l’explication d’Ahito. Si ses parents travaillent dans ce genre de mission, ils doivent être des gens bien. Pas étonnant que leur fils soit aussi formidable alors ... Elle sourit à cette pensée. Et s’y raccroche fort fort fort quand il lui cause de la capitaine des Zards. C’est parce qu’il est gentil. Juste parce qu’il est gentil. Rien d’autre voyons. Enfin pas trop gentil, elle espère quand même. Que ce ne soit pas que par gentillesse qu’il vient de glisser son bras sur ses épaules.

Trixie hoche la tête. Yes. Arch, Sonny, DJok. Ca fait son chemin dans sa petite tête à la donzelle qui le regarde quand même partir avec une drôle d’impression. La même chose que quand ils se sont séparés hier soir. Sauf qu’il revient dans deux minutes. Faut arrêter de dramatiser, meuf. Enfin elle secoue la tête, regarde Tran une seconde avant d’aller verq DJok, et de lui demander si elle peut lui parler en privé. Il a l’air aussi méfiant que surpris le rouquin. Surtout qu’elle est calme, posée, et presque douce, Trixie. Et que ce n’est absolument pas l’impression qu’elle lui avait laissé. Alors il accepte de se faire entraîner un peu plus loin de Mei qui a l’air nettement plus sceptique.

“Alors déjà je voulais m’excuser. Pour ma mauvaise blague. Je ne voulais pas te blesser. Je voulais juste t’embêter, et j’ai pas réfléchis plus loin que … que y avait d’autres trucs qui pourraient te blesser par rapport à Sonny.”

Elle jette un œil par-dessus son épaule et continue.

“J’ai profité de la présence de Sonny plus que toi et c’est pas juste. Et cet idiot s’occupe toujours plus d’Enox et moi depuis qu’il t’a retrouvé et c’est pas juste non plus. Au moins, il regarde absolument tous tes matchs. Mais bon, ce serait bien qu’il soit un peu plus que ton fan numéro un.”

Trixie lui adresse un petit sourire malicieux alors que ça arrive derrière elle. Ahito, Arch, et Sonny. Elle pose une main rassurante sur l’épaule de DJok et le pousse doucement en direction de son père. Trix serre une dernière fois ses doigts autour du bras du rouquin comme pour lui transmettre sa force. Elle le laisse et retourne auprès d’Ahito comme par réflexe, et puis dessine un sourire sur son visage avec ses index à l’intention de Sonny. Qui tire une gueule de quinze culs à cause du stress. Ce qui le déride un peu et l’aide à sourire doucement à DJok avant de prendre la parole. Lui aussi s’excuse auprès de son fils. De ne pas être plus présent. De ne pas être plus en contact avec lui. Et de ne pas lui avoir signifié qu’il est important et qu’il veut bien entendu qu’ils se rapprochent. (Elle n’en attendait pas autant, Trix ! Mais c’est très bien !) Et Sonny suggère aussi qu’ils passent du temps ensemble. Ce sur quoi la demoiselle ne manque pas de rebondir illico.

“Oooooooh j’vais bientôt sur Akillian moi ! Tu pourrais venir en même temps, comme ça tu pourras voir DJok !”

Oui. C’est une bonne idée Trixie, mais tu aurais pu la garder pour un peu plus tard au lieu de balancer ça devant tout le monde. Sonny lui lance un drôle de regard avant de tourner un regard d’assassin vers Ahito. Oups. Mais il ne dit rien (t’façon, c’est pas son père à Trixie, donc il n’a pas grand chose à dire. Et puis il y a largement pire que le gardien des snowkids. Et de toute façon, il se méfie d’absolument tous les hommes avec elle. Et de quelques femmes aussi. Bref.) et il se retourne vers DJok.

“Oui c’est une bonne idée. Si tu es d’accord bien sûr …”

Ca la fait rire, intérieurement, Trixie, de voir le grand chef des pirates aussi hésitant et danser d’un pied sur l’autre devant son fils. C’est trop mignnnooonnnnnnnn. En plus elle va pouvoir le faire chier avec ça un peu plus tard, héhé. (C’est l’amour vache chez les pirates.) Mais en vrai ça lui fait aussi vachement de peine de voir Sonny se rapprocher de DJok. Comme s’il ne pouvait pas être son capitaine/tonton par adoption/père par substitution, et le père du rouquin en même temps. Elle a encore la sale impression de perdre quelqu’un. Et son troisième “père” ça fait mal. Très. Mal. Mais. Trixie, elle va bien. Tant qu’elle ne pleure pas et qu’elle n’est pas méchante ... Elle sourit doucement et ne remarque pas qu’elle serre les doigts d’Ahito un peu fort.

Ahito arriva vers Arch avec un large sourire aux lèvres. Sourire qu’il offrit aussi à Sonny pour l’amener voir son fils. On pouvait voir des fleurs et des cœurs sortirent de sa tête alors qu’il savait œuvrer pour le bien. C’était bien d’être une bonne personne. Il parla à Sonny rapidement, pour lui dire que son fils n’avait aucune idée qu’il était là, et l’amena dans le salon. Pas assez de temps pour tout faire, mais Sonny serait encore là pour la fin du match, et qu’importe la fin. Les SK n’avaient pas besoin d’une remise à niveau de leur stratégie. Pas cette fois. Pas quand il y avait plus important à faire.

D’jok, lui, n’aimait pas la présence de la pirate. Il n’aimait pas devoir lui parler, et il n’avait aucune envie de comprendre pourquoi Ahito faisait ce qu’il faisait. Pourtant Ahito était le genre de bonne personne qui aider ses amis … même quand ils ne le méritent clairement pas .. Alors qu’est-ce qu’il était en train de foutre ? Il écouta la jeune rose et hocha simplement les épaules, entre l’envie de pleurer et de soupirer. Quand il vit son père, il eut quelques secondes de battements, sans comprendre. Il observa la rose qui faisait signe de sourire et Ahito qui le regardait droit dans les yeux.

C’était ça. Il s’approcha de son père, aussi mal à l’aise que lui, si ce n’est pire, et essaya de trouver quoi dire. Il n’avait rien à dire. Même l’invitation sur Akillian, il ne pu y répondre … La rose le fit pour lui et il lança un regard à Ahito qui haussa les épaules.

- Maya, elle a dit « oui ».

Comment ça « Maya a dit oui » ? Il avait vraiment déjà proposé que … mais … Hein ? Ahito sourit alors qu’il tenait toujours la main de la jeune femme et que D’jok essayait de trouver les mots pour exprimer ses sentiments. Il avoua qu’il aimerait être plus proche de son père, et que son père l’aime. Parce que c’était ce que tout le monde voulait au fond.

Ahito ressentait la pression de la jeune femme sur ses doigts et machinalement, comme si c’était la chose la plus naturelle du monde, il passa derrière elle pour la prendre dans ses bras. Le buste d’Ahito contre son dos, il passa les mains autour d’elle pour la câliner doucement. Comme il l’aurait fait pour une personne qui comptait pour lui. D’jok le savait. Tran aussi. Tout le monde savait qu’Ahito ne prenait pas tout le monde dans ses bras de cette manière. Mei n’avait jamais eu le droit à ce genre de câlin. Tia une fois, quand elle n’allait vraiment pas bien. Tran, c’était un autre level. D’jok fit un sourire alors qu’il comprit la raison d’un tel acte.

- Donc, fit D’jok, je gagne une cousine ou une sœur ? Faudra choisir car je ne suis pas sûr de comprendre.

Le roux n’aurait jamais été aussi ouvert sans la vision d’Ahito qui voulait rassurer la rose. Il sourit à son père et Arch rappelant qu’ils n’avaient plus le temps … mais qu’un repas était prévu après le match avec les pirates ! Donc. Ahito laissa son équipe partir en avance, Arch attrapant Sonny pour le ramener dans les coulisses, avant de pencher sa tête sur la joue de la jeune femme et lui faire un bisou.

- Tu ne gagnes pas le meilleur des frères, mais c’est déjà pas mal, tu verras.

Il voulait ainsi lui rappeler qu’elle n’avait pas à perdre quelque chose dans l’histoire. C’était une nouvelle relation, une nouvelle amitié, un nouveau lien avec une autre personne. Ahito avait bien débarqué dans sa vie, et pourtant il n’avait perdu aucune relation aux dépens de celle-là.

- AHITO ! cria Tran.
- On arrive, emmerdeur !

Il prit la main de la jeune femme et lui fit remonter les couloirs vers les tribunes pour elle.

- A tout à l’heure ?

Elle n’allait pas changer d’avis, disparaître pour pleurer de la perte de Sonny ? Elle allait rester… n’est-ce pas ? Il lui fit une caresse sur le nez avec son nez.

- Tu vas bien ?

Il s’inquiétait vraiment. Et tant pis si on l’attends sur le terrain.

Trixie n'avait pas anticipé une minute que la situation n'allait pas être compliquée que pour DJok et Sonny. Elle s'était toujours considérée comme un élément secondaire de sa "famille" et donc ne faisait que peu de cas de sa propre personne la plupart du temps. Sur les sujets sérieux, en tout cas. Quasiment systématiquement en fait. Alors elle est un peu prise au dépourvu par les mauvais souvenirs qui remontent du départ du père d'Enox et de ses conséquences. Et la trouille immense de voir Sonny disparaître à son tour de sa vie. Pourtant elle met ça de côté. Elle est ravie qu'Ahito ait anticipé l'invitation sur Akillian. Elle est soulagée que DJok soit ouvert au rapprochement avec son père. Heureuse pour Sonny qui s'offre une vraie chance de renouer avec son fils. Elle essaye au mieux de se concentrer sur ça. Et pas sur le trou béant qui essaye de s'élargir dans sa poitrine en tentant de lui écarteler les côtes. Heureusement qu'Ahito est là, ses bras autour d'elle, pour l'empêcher de se disloquer.

Mais Sonny n'est pas son père. DJok n'est pas son cousin. Enox n'est pas son frère. Et Léxane n'est pas sa mère.

"Je suis rien du tout."

Qu'elle répond à DJok en haussant les épaules. Ignorant qu'elle vient de faire hérisser le poids de Sonny qui sait parfaitement que "rien du tout" c'est exactement ce qu'elle peut penser d'elle. Assez souvent. Certainement même à ce moment précis. Mais elle enchaîne sans lui laisser le temps de réagir, adressant un sourire diabolique à DJok.

"Légalement je veux dire. Mais chez les pirates on est tous frères et sœurs. Mais crois-moi, m'avoir comme cousine, ça te sera largement suffisant."

Ceci est une menace. Oui. Mais le même genre qu'elle fait à Enox. Avec un clin d'œil amical (qu'elle ne fait pas à Enox) pour le rassurer quand même. C'est pas le diable non plus Trixie. Juste l'une de ses rejetons … Elle lui promet quand même de tout lui expliquer plus tard. Au repas, par SMS, quand il voudra, comme il voudra. Mais oui pour l'heure, ils doivent retourner à leur match. Heureusement un petit match sans quoi ce surplus d'émotions pour leur attaquant star aurait peut-être été fort préjudiciable.

Trixie ne bouge pas tout de suite alors que tout le monde se remet en mouvement. Perdue dans le bordel des sentiments et sensations qu'elle essaye de refouler. Miraculeusement réveillée par Ahito qu'elle regarde avec une seconde d'étonnement avant de revenir à la réalité.

"Ah … oui … comme si on était pas suffisamment de casses-pieds narcissiques comme ça …"

Qu'elle plaisante doucement. Comptant bien entendu Enox, mais elle aussi dans les "casse pieds narcissiques". Mais oui. Ahito n'avait sans doute pas tort. Elle espérait fort qu'il n'ait pas tort. Et lui adresse un petit sourire en se laissant entraîner dans les couloirs. Et. Et…

Putain Ahito !! Elle aurait presque envie de le cogner si elle n'avait pas autant envie de l'embrasser. Il est soudain si proche. Si gentil. Si beau. Si … lui. Mais elle lui a toujours pas dit. Et elle ne sait pas ce qu'il ressent. Et ça se trouve, là tout de suite, elle a juste besoin de réconfort et ça ne se fait pas. Elle est pas loin de clamser pour de bon, Trixie. Restant là à quelques centimètres de ses lèvres. Jusqu'à ce que Ahito se fasse soudain happer vers l'arrière.

"Désolé je joue déjà les frangins, enfin cousins chiants, mais on doit aller."

S'excuse DJok avec un air amusé quand même contenu au fond des yeux, en entraînant son gardien de but vers le stade.

"Ah oui, oui ! Bon match !!

Ouais décidément, se faire des petites crasses en famille, c'est un pli qui se prend très vite chez eux. Ou alors DJok vient de lui sauver la vie. Elle ne sait plus trop, Trixie. S'adossant un moment au mur, pour reprendre ses esprits. Pleurer un peu en silence, aussi. Avant de se faire réveiller par les cris des spectateurs et de retourner au pas de course dans les gradins.

Ahito aurait voulu garder la jeune femme dans ses bras. Son « je suis rien du tout » flottait encore dans son esprit, alors même que ce n’était pas adressait à lui. Il ne voulait pas l’accaparer, mais il serait bien parti loin sans un regard en arrière pour la garder dans ses bras. Pour qu’elle puisse pleurer, encore et encore, et qu’il soit là pour la soutenir. Son frère l’avait bien capté. C’était étrange. Ahito ne voyait même pas la différence avec les autres, pourtant tout le monde pouvait le voir. Les autres, Ahito les aidait mais ne ressentait pas forcément leur malheur comme le sien. Pour Trixie, Ahito était blessé avec elle et il ne supportait pas l’idée de la quitter. Elle avait fait de l’humour sur les casse-pieds narcissiques mais il y avait quelque chose de toujours très triste dans sa voix. Il n’aimait pas qu’elle s’empêche de laisser libre court à ses émotions. Quand il se fit attraper par l’arrière, il laissa échapper un juron.

- Espèce de nouilles à frire.

Parce que Ahito essayait de ne pas dire de gros mots … ou plutôt, sa mère détestait-elle bien plus les insultes de son fils quand elles étaient imagés ainsi que les normales et c’était resté. Il n’avait jamais compris pourquoi, Tran non plus… mais une insulte bancale à coup de « carte vital périmé » mettait plus en rogne leur mère qu’un bon « connard ». Il fit un geste à Trixie pour revenir sur le terrain.

Il s’excusa auprès de la capitaine, qui ne lui fait qu’un sourire compréhensif. Il pourrait être ami avec cette fille, se disait-il. Comme il avait été ami avec Trixie ? Non. Il le ressentait viscéralement. Depuis le début, il y avait quelque chose dans sa petite fée qui lui avait fait griller un circuit. Il préférait … Il n’avait pas du tout la même sensation. Trixie était un être à part, différent, pas une rien du tout. Elle avait été un ouragan dans sa vie et dans son cœur. Cœur ? Bon. Il repoussa cette pensée alors qu’il ne la revit pas tout de suite à sa place et fronça les sourcils. Pleurait-elle ? Il sentit son cœur lui faire mal. Il ne supporterait pas qu’elle pleure.

Il l’embrasserait certainement pour la choquer et l’empêcher de pleurer. Ce qu’il avait faillit faire à l’instant. Pas pour l’empêcher de pleurer, mais parce qu’il avait eu envie de l’embrasser comme jamais Il avait envie de la prendre dans ses bras et de la garder pour lui. Il avait eu envie de dire merde à tout le monde et de rester simplement dans ses bras, à elle.

Le match reprit, et encore une fois, le thème principal était l’amusement. Il n’y avait pas la pression qu’il y avait dans une finale normale. Le jeu était bon, les mouvements rapides et stratégiques, il y avait de très beaux mouvements. Tout comme une finale. Sauf que là, il y avait un sourire et pas de pression. Qu’importe qui gagne ou perde. Les Zards semblaient avoir fait le même choix que les SK pour ce match, et même si Ahito ne laissait rien passer, à l’inverse de Zard qui se prirent leur troisième but, ils s’amusaient tous sur le terrain. Si Caly et les journalistes ne présentaient pas ce match comme le plus doux de l’année, il allait tabasser des gens !

Une fois le dernier acte fait, une remontée parfaite des attaquants et centre adversaires qui se renvoyaient la balle à coup de téléportation bleue et de sourire pour un tir, Ahito respira. Il avait réussi à arrêter tous les tirs. Encore une fois. Et la sonnerie de la fin de match se fit entendre. Alors qu’il n’avait qu’une hâte, retrouvé Trixie, l’attaquante Zards, dont il avait appri que le nom était Pïa, vint le voir.

- Tran, fit Ahito, n’oublie pas de récupérer les pirates, j’arrive tout de suite.

Tran lui fit un pousse et Ahito se retourna vers l’attaquante qui lui posa alors des questions sur son niveau et ses tirs. Ahito lui sourit et lui donna quelques conseils… Dont un qui était vital, aller faire vérifier sa foulure, surtout après un match. L’attaquante la laissa partir deux minutes plus tard, alors qu’il avait vue les pirates partir dans les coulisses. Il avait envie de retrouver Trixie.

Sauf que bien sûr, un malheur n’arrivant jamais seul, il se retrouva en face de Aly… La journaliste de « le football et moi » qui s’amusait lui pourrir la vie à intervalle régulier dans les torchons qui étaient publiés toutes les semaines. Il tiqua, vérifia que Trixie n’était pas à proximité, pour la protéger de la femme, et soupira en faisant un sourire d’hypocrite. La femme commença doucement, comme toujours, avec le fait qu’il devait donner ses impressions sur le match et sur l’équipe adverse. Il choisit ses mots avec soin. Puis, elle lui posa une question qui le désarçonna.

- Et que diriez-vous aux supporters des Pirates alors que vous harceler leur attaquante ?
- Pardon ?

Finit le sourire d’hypocrite. Il avait une véritable incompréhension dans son regard alors que la jeune journaliste sorti son appareil pour lui tendre. On pouvait voir deux photos, une où Ahito semblait être en train de menacer Trixie, à quelques centimètres d’un désastre et une autre où Trixie pleurait. Il se figea. Il prit l’appareil et supprima la photo avant que la journaliste ne puisse dire quoi que ce soit. Il aurait voulu être en colère contre la blondasse mais il n’en avait pas le temps. Il avait laissé Trixie seule là-bas. Il arriva dans les coulisses, approchant du salon pour voir tout le monde en train de parler, de sourire et il traversa la pièce pour rejoindre Trixie, prendre sa main, énonçait un mensonge comme quoi il devait lui présenter l’attaquante des Zards et la tira dans le couloir.

Une fois seule, il lui prit son visage entre ses mains et la regarda droit dans les yeux. Elle pouvait encore voir dans ses prunelles le souffle qui était en train d’exploser en lui. Tellement occupée à vouloir exploser de colère, mais pas contre elle. Et exploser d’inquiétude.

- Je suis désolé, je n’aurais pas dû retourner sur le terrain. Tu n’as pas à pleurer seule. Je suis là.

Et il se baissa pour la prendre dans ses bras. Il caressa sa tête dans un geste de réconfort et d’amour d’amitié doux. Si elle voulait pleurer, elle pouvait pleurer là. Ils sont ensemble et il ne laisserait personne se moquer d’elle. Jamais.

- Je t’assure que tu aimeras avoir D’jok en frère adoptif. Il est un casse-couille narcissique mais il est une bonne personne au fond. Et tu n’es clairement pas rien du tout. Tu es Trixie Hollow. Et … Je suis là pour toi

Il réalisa être en train de pleurer. Il l’avait dit. La force de leur relation c’était qu’il prenait sa tristesse pour la sienne. Il la serra un peu plus et coinça sa tête dans son cou. Il voulait qu’elle se lâche, il la tiendrait debout. Une fois calmait, qui on se demande, il se recula à peine.

- Et évite comme la peste l’autre journaliste de « Football et moi » elle ne mérite clairement pas ton temps, d’accord ?

Trixie a rejoint les gradins avec un peu de retard. Au grand étonnement de ses camarades de jeu. Sauf Enox et Maki qui la connaissent absolument par cœur et comprennent de suite que quelque chose ne va pas. Ils continuent de regarder le match mais en discutant tranquillement, l'air de rien, de ce qu’il s'est passé dans les coulisses. Jusqu'à ce que Trix admette mine de rien ce qu'elle a pu ressentir en voyant Sonny et DJok se rapprocher. Maki maintient que jamais Sonny ne l'abandonnerait comme ça, et Enox soutient en affirmant qu'il aurait bien trop peur qu'elle déclenche une mutinerie s'il osait lui faire ça. Imbécile d'Enox. Mais ça la fait rire. Et ça la rassure un peu en plus des paroles d'Ahito. Assez pour profiter un peu du reste du match. Parfait qui plus est pour le gardien des snowkids sur lequel Trixie a gardé un œil tendre tout le reste de l'affrontement.

Finalement. Ils se dirigent tous vers les coulisses des snow kids interceptés par Tean qui leur sert de guide. Trixie ne manque pas de lui demander où est Ahito. Et la réponse ne lui plait pas des masses. Mais elle n'ajoute rien et retrouve Maki. Son propre frère trop occupé à coller Tran, son petit chou à la crème (après les noms d'animaux, c'est au tour des noms de pâtisseries) à taper la causette avec lui comme s'ils avaient élevé les cochons ensemble.

Et puis les pirates rejoignent les snowkids dans leur salon. Ça part en félicitations et poignées de main. L'immense Maki prenant le petit Micro Ice dans ses bras et le soulevant du sol juste pour le plaisir de l'enquiquiner. Trixie, elle se rabat dans une conversation plus calme avec Stevens, Kate, (tiens, fini de baiser eux ?), Rocket et Tia. Elle a toujours eu de l'admiration pour le jeu des deux snowkids, et pas franchement l'occasion de discuter avec eux jusque-là. Et puis elle reste pas tout à fait d'humeur à faire la fête. Voir DJok et Sonny du coin de l'œil lui collant toujours un coup au moral.

Et puis tout à coup, Ahito réapparaît. La prenant un peu de court, elle se laisse embarquée. Se demandant pourquoi diable il veut lui présenter l'attaquante des Zards. Parce qu'elle, Trixie, est son amie, et qu'il veut lui présenter son nouveau crush c'est ça ??? (Stop la jalousie ma vieille …) Sauf que non. Y a personne là où ils vont. Et elle comprend pas tout de suite pourquoi elle voit à nouveau autant de souffle au fond de ses yeux. Elle comprend pas pourquoi il la maintient comme ça. Jusqu'à ce qu'il parle.

"Qu-quoi ??"

Mais. Comment il a su ??

"Mais. Ahito. C'est bon. Ça v-"

Ça va. C'est l'éternel mensonge qu'elle allait répéter. Mais il lui coupe la parole. Parle encore. Lui assure qu'elle n'est pas rien. Qu'il est là pour elle. Et cette fois-ci ses nerfs craquent. Sa phrase laissée quelques secondes en suspens se termine dans un drôle de couinement et les genoux le Trixie lâchent. Heureusement qu'Ahito la tient assez fort pour qu'elle ne se retourne pas par terre. A pleurer tout ce qu'elle sait. Enfin ça elle le fait oui, mais blottie contre Ahito. Les doigts refermés sur son maillot comme à une bouée de sauvetage. Sauf qu'il se laisse pas balloter par les flots des larmes de Trixie. Même s'il pleure, il tient debout et elle sent protégée. Assez pour continuer à pleurer. Juste laisser la peur et la douleur s'en aller, sans avoir à les déguiser en haine froide ou en folie douce.

Revoir le vague souvenir de sa mère biologique, le petit vaisseau du marchand ambulant, le père d'Enox, le sang, le fils des voisins, les visages de dédain, la peau et l'œil d'Enox, ses os hors de sa jambe et le noir. "Faudrait que t'en parle, Trix." Elle réentend la voix de Maki. La seule qui sache absolument tout. Jamais elle n'avait voulu parler de tout ça avec qui que ce soit d'autre. Même pas Léxane. Même pas Enox. Même s'ils connaissent déjà 80% de l'histoire. Pourtant maintenant, elle se surprend presque à vouloir tout raconter à Ahito. Une autre fois. Pas maintenant. Mais cette seule pensée l'apaise beaucoup.

Trixie finit par renifler. Se confond en excuses auprès d'Ahito dont elle a inondé le maillot de larmes et de morve un peu. Beurk. Avant d'être surprise par son conseil.

"Quoi ? Mais pourquoi ?"

Sa voix est faible, un peu cassée. Elle fronce les sourcils sans comprendre pourquoi il lui dit ça maintenant. Et puis elle recule un peu plus, et tire ses ses manches pour s'essuyer les joues, les yeux et sous son nez. Un carnage la tronche de Trixie. Toute blanche, les yeux gonflés et injectés de sang. Elle devienne Antoine l'étendu des dégâts mais ça lui tire un sourire en coin.

"Tu dis ça parce que jsuis pas présentable, c'est ça ?"

C'est sur que c'est pas le genre de tronche qu'on a envie de montrer aux journalistes, erm. Elle renifle encore, secoue la tête et reste étonnement silencieuse. Les mains contre sa propre nuque pour se rassurer elle même.

"J'aime pas qu'on me voit pleurer …" Qu'elle chuchote. "Mais toi, ça va. Merci. De. De me voir. Merci, Ahito."

De la voir pleurer ou pas. De voir quand ça va pas. Même si elle sait pas comment il fait. Et de la voir tout court en fait.

Il détestait quand elle mentait. Il n’aimait pas cela. Pas qu’elle ne puisse pas faire ce qu’elle veut … mais les mensonges la blessaient encore plus. Il ne supportait pas qu’elle puisse se blesser. Il lui avait déjà dit, au tout début. Il n’aimait pas la voir se blesser. Et c’était autant physiquement avec cette plaie dans la paume de sa main qu’émotionnellement, dans son cœur. Il voulait la protéger. C’était pour ça qu’il était là. Il ne pouvait pas supporter de la savoir triste dans son coin, souffrant seule et complètement à l’écart du monde. Elle était tellement importante pour lui. Elle avait transpercé sa vie comme … Une bombe atomique. Il ne pouvait pas la laisser souffrir. C’est lui qui n’allait pas en survivre sinon.

Il la soutient dans ses bras et la câline. Il la garde contre lui et lui donne toute l’énergie qu’il possède. Son fluide, même lui, donnait l’impression de vouloir sortir de lui pour la soutenir et la tenir debout. Parce qu’il ne la ferait pas tomber. Il ne la laisserait jamais tomber. Il continuait à lui caresser l’arrière de la tête dans ce câlin qu’elle avait mérité amplement.

Ahito se fichait de son maillot et lui souriait à chaque excuse qu’elle lui offrait. Essuya ses larmes et sa morve à l’aide de ses gants. Il n’avait aucune honte, aucune gêne, n’était pas dégoûté par la jeune femme alors qu’il continua à lui essuyer le visage en lui faisant un sourire rassurant. Ce n’est pas grave. Voilà ce qu’elle pouvait lire en lettre capital sur son visage. Il sourit encore quand elle pensa, encore, que la faute était sienne.

- Tu es présentable, mais non. Elle pense que …, il chercha les mots, elle n’est pas fréquentable et cherchera à te nuire. Je … Elle me met mal à l’aise et je voudrais te protéger d’elle.

Il finit par l’avouer simplement, après tout c’était ça. Il voulait protéger la jeune femme de cette journalise qui transformer toutes les réponses d’Ahito et inventait une histoire de … Il eut mal au ventre à cette idée. L’idée qu’il puisse être celui qui faisait du mal à Trixie. Il n’avait même pas capter n’avoir supprimer que la photo où Trixie pleurait, laissant celle où il la menaçait… Il ne l’avait pas capté. Parce que la seule chose qui lui importait était de venir aider son amie. Il lui sourit.

- C’est naturel. Tu le mérites.

« Tu n’es pas rien » avait-il envie de répéter alors qu’il finit d’essuyer le visage de la jeune femme pour lui prendre la main, de son gant propre. Arriver dans une nouvelle salle, il montra un évier à la jeune femme, pour qu’elle puisse se débarbouiller alors qu’il jeta ses gants dans un linge sale, puis enleva son t-shirt pour en passer un autre. Il ne voulait pas que la jeune femme puisse avoir honte. Il se retourna ensuite et vérifia le visage de la rose avec un large sourire.

- Je te verrais toujours, tu peux me croire.

Même dans une foule, il la verrait. Au loin. Même sans sa couleur de cheveux. Il pouvait la ressentir au fond de lui. C’était comme si … Bon… Comme s’il était amoureux et totalement conscient de la position de la femme de sa vie dans le milieu. Bon. Ta gueule petit cœur. La jeune femme n’avait jamais montré d’inclinaison pour une relation romantique. Il lui prit la main, dénudé de gant tout plein de morve et refit le chemin inverse vers le salon.

- Bon, Pïa était déjà parti, dommage, fit-il avant de s’arrêter pour voir que le salon avait été réaménagé pour pouvoir … chanter ?

Pas lui vivant.

- AHITO, cria son frère, et si tu nous chantais une chanson ?
- Et si TU nous chantait une chanson, j’ai bien besoin de faire une sieste, moi.
- Oh, aller…, fit son frère en se rapprochant pour que seul lui puisse entendre, tu as déjà eu un gros câlin, faut que tu partages ton temps frangin.

Ahito donna un coup de pied aux fesses de Tran avant que celui-ci n’aille chercher « son éclair au chocolat pirate »…. Ahito ne dit rien mais s’approcha du buffet, ou se trouver tout plein de chose qui comme par hasard ferait plaisir à Trixie, et lui tendit un verre. Elle allait mieux, n’est-ce pas ? Il aimait croire qu’il pourrait le savoir maintenant.

- Je vais aller m’assoir, là-bas, lui montra-t-il le canapé qui avait été poussé, à côté d’un Micro Ice boudant pour une raison qui le dépasser, amuses-toi.

Il avait besoin de dormir alors qu’il sentait son fluide se mouvoir sous sa peau comme un serpent devant un rat. Il ne voulait pas laisser Trixie… Cela serait de lui, il aurait gardé sa main dans la sienne et l’aurait embarqué. Il l’aurait même mis sur ses jambes pour pouvoir poser sa tête sur son dos et la câliner en dormant. Ouais. Il était amoureux. Et il ne savait pas du tout quoi faire avec ce sentiment. Une fois assis, Dame Simbaï lui planta une seringue dans la peau mais il ne sursauta même pas.

- Qu’est-ce que tu n’as pas compris dans fait attention ? demanda-t-elle en vérifiant l’état d’Ahito. Il faut que tu dormes plus, sinon …

Elle chuchotait de sorte qu’Ahito soit le seul à entendre. Il savait que ça faisait un peu … trop … ça faisait connivence mais il ne pouvait pas inquiéter son équipe.

- Je vais dormir tout de suite, dit-il mais ses yeux attrapèrent à nouveau la position de Trixie et il savait qu’il ne pourrait faire que semblant de dormir avec la jeune femme à proximité.

Aimer c’est être éveillé, lui avait-il son père. Ahito avait alors demandé pourquoi il dormait en présence de leur mère. La réponse avait été sans appel. Parce qu’à force sa femme avait appris à lui donner assez d’espace pour le laisser s’endormir. Ahito était amoureux de Trixie.

Elle se sent étrangement reposée, Trixie. Après avoir relâché ce trop plein de peine et de détresse dans les bras d'Ahito. Elle se demande, pendant qu'il lui essuie les joies, s'il la juste aidé à se débarrasser de sa douleur, ou s'il l'a prise sur lui. Et l'a gardée. Elle a un peu peur de la deuxième option mais ne dit rien. Elle se promet par contre de faire très très attention à Ahito, pour ce soir, demain, les jours à venir et bien après encore. Pas question qu'elle.le laisse avec ses propres fardeaux, non.

Mais pour l'instant elle lui est surtout très reconnaissante. Autant qu'il lui ai permis de pleurer que des attentions qui suivent. Elle se nettoie le visage à l'eau froide pour faire dégonfler ses yeux. Et boit un peu pour rafraîchir ses cordes vocales. Sans savoir qu'elle va très bientôt en avoir besoin d'ailleurs. Ahito vérifie son visage et elle a très très envie qu'il lui embrasse le front. Il ne le fait pas, mais ses mots pousse Trixie à lui embrasser la joue. Tant pis, elle aussi elle peut lui faire des bisous hehe. (Ooonnnnnnn se calme.)

Ils retournent finalement voir les autres et pendant qu'Ahito bataille avec son frère, Trixie soupire un :

"On ne peut vraiment pas faire une soirée pirate sans karaoke ??"
Et là !!! C'est comme si elle avait insulté la mère et tous les ancêtres de chaque pirate présent. Même Sonny a l'air choqué.
"Ok, ok, j'ai rien dit …"

Trix rentre la tête entre ses épaules en pouffant, rejoignant le buffet sous un "au bûcher !!" d'Enox. A qui elle envoie un grain de raisin dans la pomme. Ou en pleine poire. Une vraie salade de fruits. Bref. Trixie remercie Ahito pour le verre, et ses cordes vocales aussi. On lui propose d'aller chanter mais elle décline. Pas encore certaine de ses capacités vocales pour l'instant. Mais Kate réussi à embarquer Mei sur un duo pop.

"Oui, oui. Va dormir un peu, Ahito."
Trixie pose brièvement une main sur la sienne comme pour lui signifier que c'est important. Et elle se dit en le regardant partir qu'il faut absolument qu'ils passent un marché tous les deux. Pour qu'il dorme plus quand il est avec elle. Parce qu'elle trouve, elle aussi, qu'il ne dort vraiment pas assez. Elle le laisse donc et s'en va discuter avec Stevens qui n'a visiblement pas fini sa discussion tactiques footballistiques avec Rocket. Ces deux-là. Entre le foot et leurs gonzesses … ils étaient fait pour s'entendre.

Trixie suit plus ou moins la conversation en grignotant des fruits et des bonbons au schtroumpfs, et en regardant les filles terminer leur morceau. Et là, elle voit avec horreur les deux défenseurs pirates se diriger vers les micros. Nooonnnnn !!! Les connaissant ça va forcément partir sur un truc très très bruyant. Genre du métal. Ou pire. Du punk pirate. Qu'ils vont bien entendu tous se mettre à hurler, micro en main ou pas. Et elle aussi d'ailleurs. Erm. Donc Trixie intervient. Elle les prend de vitesse et se place mine de rien entre le micro et la tablette pour choisir les chansons. Bon. Euh. Voilà. Déjà les deux gueulards éliminés. Pour pas très longtemps sans doute mais bon. Trois minutes de gagné sur le sommeil d'Ahito, c'est toujours ça de pris. Maintenant le problème c'est de trouver quoi chanter. Parce que Trixie c'est Trixie. Elle non plus ne chante pas des trucs particulièrement calmes. Et les chansons de pétasses devant un Ahito même endormi, on va passer. (Ouais non, ça fait quelques jours qu'elle n'ose plus chanter boytoy alors qu'avec les filles, elles l'ont poncée en long en large et en travers.)

C'est Maki qui lui souffle un titre. Mine de rien en passant par là. Ah oui !! Bonne idée. La musique n'est pas trop rapide, plutôt calme, en général ça calme tout le monde quand elle la chante. Alors ça devrait bien fonctionner pour garder Ahito endormi. Ou en tout cas autant endormi qu'il peut l'être dans ses cages de but. Bien. Du coup elle met la musique en route, qui fait instantanément tiquer tous les pirates qui ont l'habitude de l'entendre chanter cette chanson. Mais même si elle la chante depuis un bon moment et sans la moindre arrière pensée, elle se rend compte que cette fois, c'est très différent. Même si elle prend très grand soin de ne pas dévier son attention vers Ahito. En fait, elle préfère même fermer les yeux pour ne pas dévier son regard sur lui et éviter d'éventuelles mauvaises blagues visuelles de la part d'Enox. Donc c'est dans le noir, mais avec ses souvenirs avec Ahito qui défilent sur l'envers de ses paupières qu'elle commence à chanter.

Middle of the night.

Heureusement qu'elle a les yeux fermés, sinon elle aurait forcément remarqué le regard de Sonny qui a noté qu'elle ne chante pas tout à fait comme d'habitude, et ça n'a rien à voir avec les larmes récentes. Heureusement que Ahito a les yeux fermés sinon il aurait sans doute remarqué que Maki regarde Trixie chanter avec un air en commun avec celui qu'il peut poser sur la demoiselle. (//mais ça peut-être que quelqu'un d'autre l'a remarqué !) La chanson sur une musique un peu mystique et la petite voix de Trixie font que le temps se suspend  pendant trois minutes et quatre secondes. Et un peu plus parce que ce calme a passé l'envie aux deux gueulards de gueuler. Bizarre cette faculté que Trixie peut avoir, d'apaiser tout le monde, alors qu'elle fait d'ordinaire l'exact opposé.

Du coup c'est Stevens et Maki qui prennent la relève avec un classique pop rock plus calme. Suivi de Enox et Tran sur un duo romantique … plus que poignant à vrai dire. Faisant rire tout le monde. Et puis l'ambiance se fait quand même plus dynamique. Au moins. Trixie a fait gagner dix bonnes minutes supplémentaires de musique plutôt calme à Ahito avant que ça parte en cacahuète. Et que Micro Ice et DJok ne massacrent un duo de rap dans l'hilarité générale. Quoique c'est toujours moins drôle de Arch, Sonny et Clamp qui se lâchent sur un titre rock'n qui a bercé leur jeunesse. Pendant ce temps là, Trixie papillonne de droite à gauche, entre ses amis, les snowkids, DJok en particulier et Clamp avec qui elle peut enfin causer bidouillages. Et dans tout ça, elle revient de temps en temps vers Ahito, pour voir si tout va bien. Et virer ceux qui gueulent trop près de lui. Ou tentent de squatter son canapé. Elle joue aux anges gardiens du gardien de but. Et ça la fait rire.

Jusqu'à ce que Maki vienne lui proposer un duo. Sur une chanson qu'elles aiment particulièrement toutes les deux. Pas exactement pour les mêmes raisons cependant. Trixie, elle la trouve romantique et sexy, ça lui donne des envies d'être amoureuse (enfin maintenant elle l'est, erm, et ne voit plus tout à fait cette chanson de la même façon non plus). Maki. Cette chanson, elle lui fait penser à Trixie.

Read your diary

Les filles dansent en chantant. Sautillent comme des folles en secouant leur cheveux et les fesses. Trixie rougissant un peu en chantant le refrain, surtout "cried on your nudes". Ok, elle est pas nue sur la photographie qu'elle a renvoyé à Ahito mais. Oh merde. Le troisième couplet !! Elle oublie tout le temps le troisième couplet !! Trix se tourne illico vers Maki, fixe son regard dans le sien pour ne SURTOUT PAS regarder Ahito.

Comme si croiser son regard pendant qu'elle chante :

"Alone … in the shower.  Using my left hand so its feels like you …"

Allait permettre à Ahito de savoir ce qu'il s'était passé la veille. Sous sa douche.

Chanson finie, les deux filles rient ensemble et laisse le micro aux deux défenseurs, bien décidés à aller gueuler cette fois. Heureusement que Ahito est réveillé. MERDE IL EST RÉVEILLÉ. Trixie pouffe en se pinçant les lèvres et quitte Maki pour le rejoindre. Provoquant un léger froncement de sourcil chez sa gardienne de but.

"Ça va on t'a pas trop cassé les oreilles ?? Tu chantes pas toi ?"

Ahito avait besoin de se reposer. Il le sentit quand un frisson parcouru son corps et lui donna la chair de poule. Il le sentit encore plus quand, malgré le brouhaha il n’entendit plus que le battement dans ses tempes. Et il sentait son fluide, il passait à l’intérieur de son esprit et voulait éclater. Il sentait encore la colère qu’il avait ressenti pour la journaliste. Il sentait encore le tremblement de son inquiétude. Il n’arrivait pas à vider la fontaine. Il n’arrivait pas à respirer. Il fallait qu’il respire mieux. Il fallait qu’il dorme mais n’en avait aucune envie. Il cachait ses tremblements en essayant de trouver une position pour dormir. Lui qui se targuait de pouvoir dormir dans n’importe quelles positions … Ouais. Bon. C’était plus le cas hein …

Il arriva à dormir. Plusieurs longues secondes qui étaient déjà une révélation pour lui. Il se sentait toujours mal, et il avait l’impression de trembler. Mais il le savait. Personne ne voyait ses tremblements. Ce n’était pas physique, c’était à l’intérieur de lui. Peut-être Dame Simbaï le comprenait-elle ? Elle avait les yeux focaliser sur Ahito, comme si elle pouvait le soigner en le regardant simplement.

Lui avait les pieds en avant, les bras croisaient devant son buste, la tête penchait. Il dormait par intervalle de trois ou quatre secondes. Il se faisait réveiller par des sons, des chahutements. Il savait exactement où était chaque personne dans la pièce, comme quand il était dans ses cages. Il savait. Il ressentait les énergies de chaque personne.

Et Trixie.

Surtout elle. Il pouvait définir sa position à sa voix, à ses déplacements sur le sol. Est-ce qu’il l’aimait parce qu’il était conscient de sa présence partout ou était-ce parce qu’il était amoureux qu’il savait sa présence ? Il ne savait pas. Se concentrant sur son sommeil alors qu’une décharge électrique lui remonta le dos et qu’il releva la tête.

La première personne qu’il vit ? Trixie. Logique.

Il referma les yeux doucement. Et il ne dormit pas. Il ne pouvait normalement pas se reposer sans dormir. Et pourtant il y arriva. La chanson de la jeune femme eut le même effet sur lui. Il voyait défiler sous ses paupières leur moment ensemble. Il compta rapidement pas moins de cinq moments qui, s’il avait été conscient d’être amoureux à ce moment-là, l’aurait fait devenir pivoine. Quand il l’avait plaqué contre le mur. Quand il l’avait pris en princesse dans ses bras. Quand elle était montée sur lui. Quand ils ont dormi sur la bouée. Quand il venait de la prendre dans ses bras. Il pouvait en trouver plus, mais le temps défila trop vite alors qu’il voulait se délecter de ses souvenirs.

Ahito se réveilla franchement pour applaudir son frère et faire un cœur de la main, comme elle l’avait fait sur la photo de son fond d’écran, pour la remercier de la première chanson. Il ne voulait pas non plus l’accaparer. Il n’était pas comme ça Ahito. Il était plus le genre à se mettre dans l’ombre pour que les autres brillent. Et à prendre le malheur pour éviter que cela tombe sur un autre. Il pensa fugacement à Aly, de Football et Moi. Il devait protéger les SK et les pirates d’elle. Les secondes défilent, les chansons aussi et Ahito oscille entre un sommeil plus ou moins profond. Moins quand Trixie est à proximité. D’ailleurs, dès qu’elle s’approchait il était franchement réveillé pour lui répondre. Il l’écouta chanter cette nouvelle chanson et eut un sourire pour le nude. Pleurer ? Il ne voyait pas comment on pouvait pleurer sur une photo qui prouve la confiance et l’amour. Il n’avait pas eu la capacité d’écouter toutes les paroles. Certaines s’ancrer en lui, le chambouler, puisque chanter avec la voix de la rose. Elle aurait pu chanter l’alphabet qu’il aurait eu la même sensation dans son esprit. Celui du bien-être. Et il se leva, prit un verre et se rassit. De l’eau. Il avait juste besoin d’eau.

Qui pouvait dire si c’était les images de la chanson ou son fluide qui ne voulait pas se calmer qui lui donner aussi chaud. Pourtant, il n’était qu’en T-shirt. Il n’avait pas enlevé son short d’uniforme mais n’y avait pas pensé. Il avait juste pensé à cacher les larmes de la jeune femme et rien de plus. Il lui sourit.

- J’aurais dû interdire mon frère de continuer à parler aux tiens après sa visite, cela aurait évité que nous perdions tous de l’audition.

Non, parce que Tran. Puis, il se pencha doucement et sourit encore plus.

- Et dit toi que je chante encore moins bien que lui. Je crois que je n’ai jamais su finir une chanson sans m’endormir au milieu. Non. Clairement je préfère t’entendre toi et Maki, et il dit cela en faisant un sourire amical vers la gardienne, que nos frères.

Il garda un instant le regard sur la gardienne et il sentit quelque chose. Ahito ne pouvait pas l’expliquer, il ne regardait pas souvent les gens, il dormait trop souvent, mais quand il regardait il sentait des choses … et là il avait l’impression que Maki avait besoin d’un câlin. Pas forcément de lui, mais d’être consoler. Il lui fit un autre sourire et lui montra la place à leur côté d’un signe de tête amical. Ce n’était pas parce qu’il était totalement obnubilé par la rose qu’il ne faisait plus attention à rien. D’ailleurs D’jok, qui venait de finir de parler avec son père et lui fit un geste de la main. C’était la feuille de papier.

A pierre, papier, ciseaux. Ahito faisait toujours les ciseaux. C’était chiant et il ne faisait plus de pierre-papier-ciseaux. Mais depuis, quand quelqu’un voulait lui dire qu’Ahito avait gagné, il faisait le signe de la feuille. Parce que les ciseaux battaient la feuille, tout le monde savait ça.

- Bon, maintenant que c’est fini, il faut choisir quand tu viendras à la maison. J’ai hâte d’emmener tes petits orteils dans les lieux les pluuuuuus froid d’Akillian.
- Tu vas amener Trixie chez grand-père ?
- Oh, non. Tu imagines ? Il attrapa Trixie dans ses bras, elle serait gavée d’explication étrange sur les ancêtres de notre famille.
- Les premiers colons d’Akillian, crièrent Tran, D’jok et Micro Ice avec une fausse enthousiasme.
- Notre grand-père nous raconte toujours qu’on fait parti des premières familles à s’être posé sur Akillian pour la coloniser alors que c’était une planète vierge et il A.DO.RE. Raconté cette histoire, expliqua Tran à Enox, genre pour lui la planète nous appartient. Il dit que je devrais en être le gouverneur et Ahito le pharaon.
- On ne veut pas me laisser gouverner, j’obligerais les siestes, les gens ont peur. Et j’obligerais tout le monde à préféré les gardiens de but, parce qu’on est tout de même les meilleurs, n’est-ce pas ?

Et tout en tenant Trixie pour la « faussement » protégé de leur grand-père qui n’était même pas là, il fit un clin d’œil vers la gardienne de but. Est-ce qu’elle aussi, elle avait peur qu’à cause d’une nouvelle relation (Ahito et Trixie) elle perd un lien (Maki et Trixie) ? Tout comme Trixie avait eu peur de perdre Sonny à cause de D’jok ? Ce qui était le cas, d'une certaine façon. Ahito fit un sourire vers chaque pirate. Bah, maintenant qu’ils avaient l’occasion, ils allaient leur apprendre la croix à être ami avec un SK.

- Et si on chantait une chanson tous ensemble ? Pokemon ça vous tente ?

Sa visite … Trixie tourne le regard vers Tic et Tac tout proches, qui se rapprochent même. C'est quoi leur truc à ces deux là ?? Elle n'a pas encore élucidé tout ce qu'il s'était passé pendant cette fameuse et très mystérieuse visite. Mais se promet de le faire dès le lendemain. Toujours concentrée sur les deux joyeux lurons, elle hausse les épaules à l'affirmation d'Ahito en le contredisant un tout petit peu.

"J'aime bien ta voix moi."

Elle aurait pu dire "tu as une belle voix je trouve", mais non. Elle a dit "j'aime". Dès claques qu'elle se donnerait. Elle fait mine de rien Trixie, et loupe l'interaction silencieuse entre Maki et Ahito. Surprise que son amie les rejoigne, mais ravie, elle lui adresse un immense sourire avant qu'Akillian ne soit remis sur le tapis et que les snowkids embraillent sur une drôle de discussion à propos du grand père des jumeaux. Les deux pirates pouffent doucement en faisant semblant de ne pas remarquer les bras d'Ahito autour de Trixie. Trixie qui fond de l'intérieur. Et Maki qui a l'un léger pincement au cœur.

"Je suis pour les siestes réglementaires moi ! Faut pas croire être aussi dynamique et fabuleuse que moi ça demande beaucoup de repos.
_ C'est "stupide" le mot que tu cherches Saucix. Pas fabuleuse." taquine Enox à qui elle tire la langue.

"Je te redirais demain. Faut que j'en parle à Sonny d'abord vu qu'on viendra en meme temps." qu'elle répond à mi-voix à Ahito en faisant un signe de tête vers le chef des pirates. Repensant au regard d'assassin qu'il avait eu pour Ahito en apprenant ce petit voyage.

Et puis Ahito propose de chanter une chanson ensemble. Et pas n'importe laquelle !!!

"Oooh nooonnn !" proteste Stevens pas très loin. "Trixie va encore chialer !!
_ Je t'emmerde, Stevens, je t'emmerde !
_ C'te chanson rend toujours Trixie uuuuuultra nostalgique genre elle a trente piges et regrette son enfance. Elle me fatigue, la gosse. ALLEZ GO CHANTER TOUT LE MONDE !"

Enox se fend d'une petite explication qui lui vaut un lancer du premier truc qui tombe sous la main de Trixie.

"Mon téléphone !!" hurle Maki avant de partir dans un fou rire une fois qu'Enox l'a rattrapé sans trop d'encombres.

"Ne me remercie pas, bichette ! Ce serait con que tu ne puisses pas répondre au beau Warren. Une fois que tu te seras enfin décidée à le faire …" la charrie Enox.

"QUOI !!!??? Nan mais c'est quoi cette histoire !! D'où je suis pa-AAAAAAH !!!"

Au courant ??? De où Trix n'est pas au courant d'un truc pareil. Bon ok, son attention a été particulièrement accaparée par un certain snowkid. Mais quand même !! Choquée et déçue de ne pas être au courant que l'attaquant des lightnings a écrit à SA gardienne de but, Trixie. Mais elle n'a pas le temps d'en demander plus avant de se faire arracher des bras d'Ahito par Maki qui la lance littéralement sur Enox. L'expression en prendre un pour taper sur l'autre ... bah avec elle c'est pas une expression.

"La ferme, les Hollow !!"

Ça hurle, ça chute, et ça part en fou rire et tout à coup la musique du générique de pokémon se met en marche. Kate n'ayant rien perdu de l'échange l'a déjà mise en marche et désigne Sonny et Arch du pouce.

"C'est vous les pokémons bande de nazes, ce serait pas plutôt à eux de chanter ??"

C'est un "non!" collectif qu'elle reçoit en réponse. Les plus jeunes ayant très envie de la chanter. Les plus vieux n'ayant pas du tout envie de la chanter. "C'est quoi un pokemon ??" demande même Sonny à Arch. Des fois qu'il soit plus au courant que lui de la culture des jeunes.

Jeunes qui se mettent vite à brailler plus qu'à chanter tous ensemble. Essayant de pas trop rire malgré un Micro Ice qui essaye de faire un remix du type "un jour je serais le meilleur buteur, je marquerai sans répis… je ferais tooouuuut pour etre vainqueur et gagner la galactik cuuup !!". Hard de chanter et de rire en même temps. Encore plus hard de chanter, de rire et de pleurer en même temps. Il avait raison Stevens. Elle allait (encore) chialer Trixie. Mais pas d'une nostalgie de dieu sait quoi. Juste de la joie que procure cette chanson partagée avec autant de monde et le sentiment d'appartenance à un groupe qu'elle offre. Alors oui Trix, elle doit essuyer le coin de ses yeux, mais elle rit sincèrement et chante tout ce qu'elle peut avec les autres. Les snowkids. Les pirates. Maki. Ses deux espèces de frangins adoptifs. Et Ahito. Surtout Ahito dont elle se rapproche à la fin pour lui glisser à l'oreille.

"Tu vois que tu as chanté une chanson en entier."

Et elle lui embrasse la joue comme pour le remercier.