- Parce que j’en ai envie.

Était la seule réponse que tu pouvais lui offrir pour lui moment, explications bancales de tes gestes envers elle. La vérité était cachée, au plus profond de toi, encore ensevelie sous les aprioris, les clichés et votre animosité naturelle entre vos deux peuples. Cachée dans un petit cœur qui bat derrière ses muscles et cette rage dans le regard. Et puis, tu n’avais pas encore les mots pour l’exprimer. Tu n’avais pas encore le vocabulaire adéquat pour pouvoir avouer, dans sa langue natale et la tienne. C’était peut-être déroutant pour elle, mais cela semblait si logique pour toi.

Pourtant, la discussion n’allait pas pouvoir continuer, interrompue par ton frère aîné. Discutant dans votre dialecte, tu avais gardé la belle dans tes bras. Tu l’avais gardé tout du long alors qu’elle essaye encore une fois de s’éloigner. Tu la laisses un peu beugler alors que tu finis de discuter avec ton frère. Tu grimaces un peu, la voyant finir à l’eau. Tu secoues la tête, retirant l’eau de ton visage éclaboussé avant de rire un peu en la reprenant contre toi quand elle vient poser ses mains sur tes épaules.

- Bah alors ? T’étais pas mieux dans mes bras ?

Que tu demandes avant de la voir reculer avec toi, pour se poser sur un banc. Tu la suis du regard, essayant de comprendre ce qu’elle voulait faire. Tes yeux suivent ses mains, dans ses gestes hésitant tout de même. Tu restes un peu entre elle et le bord du bassin, la laissant te toucher, alors que tu poses tes mains sur ses hanches. Tu frissonnes doucement quand tu sens ses doigts se baladant sur ta peau. Tu souris un peu, t’approchant d’elle. Tu comprends doucement ce qu’elle cherche à faire, retirant comme elle pouvait le sang séché et la boue qui était encore sur toi. Tu pouffes à sa question.

- Ubbe m’a dit que nous devons retourner chez nous, à Kattegat dès demain.

Que tu prononces doucement avant de poser ton front contre le sien, continuant de la laisser te savonner.

- Et m’a demandé ce que je voulais faire de toi… Mais ma réponse est définitive. Tu viendras avec nous.

Tu t’en fiches bien pour le moment de savoir comment la nouvelle allait être prise. Tu commences à caresser ses bras, te mettant prêt à tenir ses poignets si elle commençait à s’énerver contre toi.

Visiblement, le jeune Hvitserk ne semblait pas d'avis de répondre clairement à sa question lorsqu'elle lui demanda pourquoi est-ce qu'il la traitait avec autant de douceur alors qu'ils étaient ennemis. Rongeant son frein, Elyanna devait se contenter de ça. En revanche, là où il ne fut pas avare d'explications ce fut lorsqu'elle demanda de quoi est-ce qu'ils avaient parlé avec le gigantesque Ubbe.

Son coeur rata un battement lorsqu'elle entendit de sa bouche qu'ils allaient devoir quitter Ladenses. Jamais la jeune femme n'avait ressentit une telle joie en son coeur. Et bien qu'elle essayait de ne rien montrer, ses petits yeux eux, pétillaient d'une joie sans pareille. Alors...tout était finit? La ville avait souffert des affrontements de l'assaut des hommes du Nord mais avec la bonne volontés des habitants et l'aide de Dieu, ils arriveront à tout rebâtir. Elle-même serait prête à mettre la main à la patte pour aider les hommes et toutes les bonnes volontés.

Sa lèvre inférieure tressauta alors qu'elle essayait de se retenir e sourire à pleines dents. Son cauchemar allait prendre fin et elle pourrait retourner auprès de sa famille! C'était certainement pour cela qu'ils avaient évoqué le nom de son oncle Aethelwulf. Elyanna en était persuadée. Ses mains continuèrent à frotter doucement la peau du guerrier. Ses gestes étaient fébriles. Elle était si heureuse qu'elle ne repoussa pas le guerrier du Nord lorsque ce dernier posa son front contre le sien. Et puis...ce fut la complète douche froide.

Son visage se décomposa lorsque la petite princesse de sang entendit Hvitserk lui dire qu'il allait l'emmener avec lui...là-bas, à l'autre bout du monde, en territoire païen. Son ventre se noua à tel point qu'une violence sensation de nausée la saisit. Elle sentait sa tête commencer à tourner et ses oreilles bourdonner. Non...non...non se répétait-elle en boucle. Il ne pouvait pas faire ça, il ne pouvait pas l'emmener là-bas loin de chez elle et de son peuple, de ses terres.

"NON!"

C'était pire que tout pour elle, pire que la mort elle-même. Alors la relative petite bulle qu'ils avaient brièvement créé vola en éclat pour laisser place aux éclats de voix et à la colère. La petite souris s'agita soudainement.

"Il est hors de question que je vous suive! Vous ne m'emmènerez pas! Espèce de sale sauvage de païen répugnant! Que les vers et les rats vous rongent les entrailles!"

Elle s'agitait et s'agitait, basculant d'avant en arrière pour s'arracher aux bras de Hvitserk, lui assénant un prodigieux coup de tête sans réellement le faire exprès. Puis se servit de ses petits bras pour se débattre, griffant les avant-bras, donnant des coups de ses petits poings comme elle le pouvait, essayant même d'agripper les longs cheveux blonds du guerrier. Ce n'était plus une petite souris qui se tenait devant le guerrier mais une véritable lionne en furie.

"Jamais je viendrais avec vous vous m'entendez!!!??? Je préfèrerais avaler ma langue!! Lachez-moi LACHEZ MOI!!! Je vais vous tuer! Dieu m'en est témoin je vais vous tuer!"

Tu as bien fait d’être sur tes gardes. Il a fallu que tu prononces ces mots pour qu’un instant, dans le regard de la jeune femme, un soupçon de joie dévoré par la peur ne devienne visible. Il y a alors comme un flottement, comme un silence. Une seconde. Il te faut alors une seconde pour voir ce que tu craignais. Un hurlement. Un non. Tu es obligé de faire attention à ses gestes plus qu’à ses paroles, la voyant s’agiter pour s’échapper. Tu grimaces alors que, trempé, l’un de ses bras te glisse de la main et … Tu reçois un coup sur la tête.

Tu la secoues un peu et grognes. Elle n’avait pas été assez forte pour que tu sois assommé, mais c’était quand même douloureux. Tu n’entends même pas tous les mots qu’elle hurle dans son langage. Tu n’as pas tous les mots et grimaces en essayant de la maintenir alors qu’elle te griffe, cherchant aussi à attraper tes cheveux. Tu soupires un peu quand elle te menace et lui attrape la nuque. Tu passes une jambe entre les siennes, cherchant à lui faire perdre son équilibre et plonge sa tête sous l’eau en soupirant. Tu secoues la tête en continuant de la maintenir, voyant qu’elle s’agite de plus belle.

Tu vois encore des bulles qui s’échappent d’elle et attends que ses gestes se fassent moins vigoureux pour la remonter, la laissant reprendre de l’air. Tu sais qu’elle ne va pas aimer ça et profites encore de sa surprise pour recommencer. C’est brutal, tu le sais, il y a un risque qu’elle se noie pour de bons, mais tu t’en fiches. Tu la remontes une nouvelle fois et attends qu’elle finisse de tousser comme une tuberculeuse pour approcher de son visage, gardant ses cheveux fermement empoigné dans ta main. Tu bascules un peu sa tête en arrière cette fois et croise son regard.

- C’est bon ? T’es calmée ? J’dois t’refoutre à l’eau ?

Tu souris et murmures doucement, la redressant un peu, ton nez sur sa tempe et ta main libre sur son cou.

- Maintenant, ouvre grand tes oreilles, ma jolie. T’as pas l’choix. On emporte avec nous tous les survivants et on entasse les cadavres avant not’ départ. Un beau feu de joie…

Tu souris en prononçant les derniers mots, presque excités à voir le bûcher qui est en train d’être préparé par tes amis, famille. Tu serres l’empoigne sur ses cheveux alors que ton autre main descend un peu sur son corps pour toucher un de ses seins que tu prends sans tendresse, murmurant de plus en plus bas… Menaçant.

- Et tu vas m’aider à faire croire à c’cher Aethelwulf qu’t’es morte avant même qu’on soit v’nu ici… Donc… Tu vas gentiment faire c’que j’dis.. Sinon… ’te file à mes gars… Et pas sûr qu’tu survives longtemps à leurs assaut… A côté, j’ai été sage hier…

Tu lâches un peu son sein pour la forcer à te regarder alors que tu reviens face à elle pour croiser son regard.

- J’ai été entendu ?

La jeune noble se débattait afin de pouvoir échapper à l'emprise du guerrier. Le calme n'avait duré que peu de temps malheureusement. Et si elle n'aurait pas été contre que cette acalmie, apprendre qu'elle allait être emmené dans un pays où elle n'aurait plus une seule chance d'être secourue...cela avait été trop pour elle. Elle n'avait pu réagir autrement que de manière désespérée. La jeune femme ne voyait déjà finir ses jours enchaînée dans ce pays païens, loin de la chaleur réconfortante de son foyer, loin de la lumière divine du roi, loin de ses cousins et de la cour de son oncle. Tout était perdu pour elle si elle embarquait dans leurs navires.

Cependant, c'était sans compter sur la force du guerrier en face d'elle. Hvitserk avait été doux jusque-là presque tendre mais à présent, il revétait la figure du guerrier prêt à se défendre pour maîtriser la petite furie qu'elle était. Soudain, après avoir fait basculer son petit corps à la renverse, la jeune femme se retrouva la tête dans l'eau. Immergée, la belle commença à paniquer, sentant l'air petit à petit lui manquer. Tant bien que mal, Elyanna essaya de remonter à la surface, convaincue qu'il allait la noyer car devenue incontrôlable.

Elle griffait ses mains puissantes, essayait d'agripper ses bras pour se dégager de sa poigne. Mais il n'y avait rien à faire. Elle avait beau battre des mains et des pieds, Elyanna n'arrivait pas a se libérer de sa poigne et petit à petit elle commença à inhaler l'eau chaude du bain et l'asphyxie la calma bientôt. Elyanna commençait à partir…à se noyer. Lorsqu'elle refit surface, la belle expulsa en toussant violemment, toute l'eau qui avait investi ses poumons. S'accrochant à l'avant bras qui tenait fermement son cou, Elyanna secoua négativement la tête, ne voulant pas se faire noyer encore une fois. Elle avait compris. Encore une fois, Hvitserk avait gagner. Glapissant de douleur lorsqu'il serra sans ménagement sa poitrine, elle essaya de ravaler ses larmes.

"C'est...j'ai com-compris."

Tout mais pas ses hommes. Tout mais pas l'eau. Elyanna prit conscience qu'elle avait dépassé...certaines limites. A présent face à lui, ses grands yeux bleus étaient écarquillés de peur. Son souffle saccadé se mélangeait avec celui du viking qui la regardait fixement, petite poupée, petite biche apeurée.

"Qu'est-ce que vous...qu'est-ce que vous voulez faire pour...faire croire au roi que je suis morte?"

Elle n'arrivait pas à croire qu'elle était en train de prononcer ces mots. C'était un cauchemar n'est-ce pas? Elle allait se réveiller?

Ses gémissements, supplications et son regard apeuré te firent comprendre qu’elle avait fini par renoncer, qu’elle avait compris que tu avais l’avantage de la force. Tu souris, satisfait de cela, de sa réponse, satisfait qu’elle comprenne les limites de ta patience, de ta gentillesse et de ce que tu attends d’elle. Tu lui lâches doucement les cheveux, cherchant à maintenir ses hanches pour la faire de nouveau reculer sur le banc, la faire asseoir alors que tu lui écartes les jambes pour t’y placer, la coinçant entre toi et le mur. Tu entends sa question, tu la comprends. Tu lui prends le visage dans tes mains et l’embrasses tendrement sur les lèvres en souriant. Tu recules, couvrant le reste de son visage d’autres baisers, murmurant doucement.

- Ne t’en fais pas pour ça… Tu comprendras bien vite... Mais avant...

Une fois de plus, tu glisses une main sur son cou, l’autre descendant sur sa poitrine, son ventre avant de venir effleurer cette intimité dont l’hymen avait été détruit la veille. Effleurer du bout des doigts cet antre que tu avais pénétré. Mais tu ne fais que le toucher, sans plus. Tu souris.

- Tu m’as ôté mon repas rapidement... Alors j’vais m’contenter d’toi.

Que tu dis avant de venir stimuler de tes doigts son petit trésor alors que tes lèvres et ta langue viennent dévorer ses seins. Tu cherches quelque chose, ses gémissements, de douleur, de plaisir… Avant de devoir l’arracher à cette terre qui l’a vu naître.

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Il était temps de partir. La fausse scène de crime préparé, le corps d’une servante habillée comme la Princesse, tuée au préalable, la voilà installée dans la chambre comme si elle avait été victime de votre barbarie sans faille. Tu prépares alors la dernière touche finale, fraîchement coupé de la tête de la concernée. Jetant la belle chevelure argent sur le corps, tu fais signe à tes hommes qui commencent à jeter sur la chambre un liquide que tu sais fortement inflammable. Tu recules pour commencer à brûler toute la pièce, feu de joie qui prendra bientôt tout le château. Tu t’en vas avec les autres rejoindre le port.

Tu souris, fier de ton œuvre qui brûle dans ton dos et sourit en voyant Ubbe qui fait monter vos hommes. Il te siffle pour te montrer que la jeune Elyanna, habillée comme les vôtres, surveillée par les hommes de ton frère. Tu souris en approchant d’elle et l’embrasses sur le front avant de lui murmurer.

- Il est temps de prendre la mer. Viens.

Que tu prononces en la prenant par les hanches pour la faire monter sur le bateau. Tu souris en la gardant contre toi.

- Si tu as le mal de mer, reste là et vomi dans l’eau. Et repose toi. La mer peut être capricieuse.

Oh oui, Elyanna avait bien compris la leçon et avait bien pris note des limites à ne pas dépasser avec le viking. Et là, elle avait largement dépassé lesdites limites. Si Hvitserk n'avait pas trouvé un certain intérêt chez la jeune noble, il n'aurait pas hésiter à la pourfendre de part et d'autre. C'était fou comment l'ambiance entre eux, pouvait être explosive et quelques secondes plus calme au point que l'on n'entende plus que les soupires et râles s'élever dans la pièce qu'ils occupaient.

Le viking n'était aucunement rassasié d'elle et le lui fit comprendre en la faisant s'assoir sur le banc où elle avait savonné au préalable de corps du guerrier. Et le voilà qu'il était à nouveau tendre avec elle, la couvrant de baisés tandis qu'une de ses mains s'aventura entre ses petites cuisses, caressant de ses doigts experts son petit bouton de rose, elle essaya de repousser sa main dans un premier temps avant d'abandonner. Et...il n'y eu pas de douleur...pas cette fois. Si dans un premier temps la belle ne ressentit rien, petit à petit, elle sentit poindre au creux de son vendre une chaleur qu'elle n'avait jamais ressentit auparavant. Cette chaleur avait grandit et sa respiration devint plus profonde.

Elle comprenait ce qu'il se passait. Comment pouvait-elle éprouver ça alors que Hvitserk l'avait violenté? Mais il était bien là, le plaisir se frayant un passage à travers le spectre de la douleur précédemment ressentit. Elyanna essaya d'y résister, trouvant ce qu'elle ressentait intolérable. Mais c'était plus fort qu'elle. Le plaisir finit par envahir son corps malmené à mesure que les doigts du guerrier s'amusait à la caresser et la pauvrette commença à se crisper entièrement avant d'appuyer ses mains à l'arrière du banc en pierre et d'essayer de contenir le gémissement rejetant la tête en arrière. Elyanna venait d'éprouver son premier orgasme.

Le lendemain

Elyanna avait encore les yeux rouge. Encore une fois, elle avait beaucoup pleuré à cause de ce que lui avait fait subir encore une fois le viking. Il ne s'agissait pas de sexe cette fois non. On lui avait rasé le crâne afin de maquiller sa mort pour que les saxons ne cherchent pas à la retrouver par-delà les mers. Malheureusement, tout le plaisir qu'elle avait pu ressentir grâce aux caresses de Hvitserk avait été réduit à un lointain souvenir à cause de ça. Elle ressemblait à un charmant garçon portant une robe maintenant. En tout cas c'est l'impression que ça lui donnait.

La mort dans l'âme elle grimpa à bord sans adresser un seul regard à son ravisseur. Que dieu lui vienne en aide. Elle regarda le troupeau de chrétiens qui était entassé un peu plus loin quand à elle, Hvitserk la fit s'assoir vers la poupe du navire. Entre ses doigts, caché dans une des manches de sa tenu nordique, la belle sentait les perles de son chapelet. Dieu l'accompagnerait même dans l'ombre de la vallée de la mort. Assise sur une sorte de caisse, Elyanna regardait en versant quelques larmes, ses terres natales s'éloigner.

"Ca va...je n'ai pas le mal de mer."

Elle avait déjà prit le bateau quelques fois. Le problème ne fut d'ailleurs pas le mal de mer mais le froid. Plus le navire remontait ans le Nord et plus elle sentait l'air glacial et le vent s'engouffrant dans sous ses vêtements, la glaçant jusque dans la moelle de ses os. Elle tremblait de tous ses membres. Soit le froid allait la tuer soit elle allait tomber malade. Alors avant que cela n'arrive, Elyanna se tourna vers la seule figure un tant soit peu "amicale" quelle connaissait.

"...f-froid. J'ai froid Hvitserk" couina la jeune lady tandis qu'elle alla se blottir contre le viking, cherchant sa chaleur. "Ou est-ce que vous nous emmenez?"

Le bateau quitte doucement votre port de fortune, saluant une dernière fois les colons qui resteront sur place. Tu essayes de rassurer comme tu peux la belle entre tes mains, elle qui observe lentement ses terres natales au loin. Elle dit qu’elle n’a pas le mal de mer, tu la crois et commences à t’installer dans le fond du bord du bateau pour commencer à t’endormir pour la première partie du voyage. Tu redresses un peu la tête alors que tu entends la voix de la petite Souris qui tremble et fait signe de s’approcher de toi. Tu siffles pour qu’on amène une peau pour la couvrir.

Elle ne sera habituée à vos températures du Nord qu’après quelque temps avec vous, c’est sûr et certain. Pour le moment, elle n’y connaît rien, tel un enfant. Tu devras tout lui apprendre. Tu la ramènes contre toi, entre tes jambes et l’embrasses sur le front en essayant de la réchauffer. Tu souris un peu à sa question, alors que tu sens les regards sur vous. Tu ne sais pas s’ils sont jaloux, envieux, te prenant pour un fou d’avoir gardé une Saxonne ou juste amusés de la situation, mais tu t’en fiches. Tu caresses sa joue avec ton nez et murmure doucement pour lui répondre.

- Kattegat. Mon village natal. Je suis sûr que tu t’y plairas.

Que tu dis, doucement. Tu lui frottes un peu le dos, cherchant à la réchauffer le plus possible, l’entourant de tes bras. Tu la berces, sachant pertinemment qu’elle doit être apeurée, détruite de l’intérieur. Tu y es pour beaucoup, tu le sais. Tu te redresses alors, commençant à fredonner un vieux chant norois de ton enfance, fermant les yeux, espérant ainsi qu’elle puisse se reposer avant de découvrir le grand port après des jours de traversées.

Port qui vous accueille avec le son du cor, les hommes et femmes qui vous acclament, heureux de voir que vous êtes en vie, de retour. Tu te redresses un peu alors que tu donnais à boire à Elyanna et souris. Tu lui murmures doucement en montrant les premières maisons visibles au loin.

- Nous sommes arrivées.

Tu te redresses, la prenant dans tes bras comme une princesse, presque trop fier de montrer ton trophée. Tu continues de la couvrir de baiser sur le visage avant de lui faire signe.

- Remets ta capuche sur ton visage, petite Souris… Nous trouverons un moyen de cacher ton crâne avant que cela repousse.

Durant tout le temps du voyage, la jeune femme était restée près du viking, accolée contre son torse pour en sentir sa chaleur. Plus le navire se dirigeait vers le Nord, plus le froid devenait mordant. Elyanna n'avait absolument pas l'habitude de ressentir ce genre de températures. Sauf en hiver,  mais elle était habillée en conséquence et ne sortait que rarement. Attentif à son bien être Hvitserk lui fit apporter une fourrure dans laquelle elle s'emmitoufla sans se séparer du guerrier. Elle craignait bien trop les hommes à bord et elle était bien trop loin dans l'embarcation, pour reste auprès des prisonniers.

"Kattegat..." répéta la jeune femme avec son accent saxon. "Comment m'y plaire si je suis pieds et poings liés ici?"

De par cette question, la jeune femme essaya de savoir ce que Hvitserk allait faire d'elle. Si elle était condamnée à rester dans une chambre comme lorsqu'ils s'étaient rencontrés, alors Elyanna n'aurait plus qu'à se jeter dans la mer pour s'y noyer.

"Je veux être libre."

Ces mots prononcés tandis qu'elle était blottie contre lui à écouter son cœur battre, étaient simples et clairs. Du reste, la belle n'avait pas beaucoup bougé. Durant le restant du trajet, Elyanna ne parla plus, contrite dans le deuil de son ancienne nation. Lorsqu'ils arrivèrent la princesse de sang redressa la tête tandis que la côte se rapprochait à grands pas. Rentrant dans le fjord, le regard de la saxonne se mit à étinceler devant la beauté des lieux. Jamais elle n'avait vu de montagnes aussi hautes et brutes.

"Dieu a certainement façonné cet endroit..." murmurait-elle pour elle-même.

Mais la ville était loin d'être comme la sienne. Gigantesque elle l'était certes, mais tout était boueux, rude et de bois. Ce genre de masure, Elyanna ne les voyaient que dans les petits villages reculés. Puis elle remit sa capuche tandis qu'il l'embrassait sur le visage. Elle commençait à s'y faire et à apprécier cela. Alors Elyanna fit un pas vers lui, le premier. Elle lui offrit un doux sourire.

"Soyez les bienvenus. La reine Lagertha vous attend, suivez-nous."

Des guerrières au bouclier menées une certaine Astrid vinrent à la rencontre des nouveaux arrivant afin d'escorter les fils de Ragnar jusqu'à la reine des lieux sous bonne garde. Elyanna ne pipa mot, suivant le mouvement jusqu'à ce qu'ils arrivent jusqu'à une grande maison tout en longueur. Il s'agissait du skalli de la reine Lagertha.

"Où est-ce qu'on va ?" Demanda la jeune femme encapuchonnée à voix basse. Tout ceci était nouveau pour elle et elle était loin de se sentir en sécurité au milieu de tout ces païens.

Arrivant devant une magnifique jeune femme blonde assise sur un trône, Elyanna regarda ladite reine qui avançait vers eux.

"Ubbe et Hvitserk...c'est toujours un joie d'accueillir les fils de Ragnar dans mon skalli. Alors? Qu'est-ce qui vous amène à Kattegat ?"

C'est alors qu'elle regarda la petite chose encapuchonnée devant elle. S'approchant elle tendit le bras pour lui ôter le lourd tissu.

"Qui est-ce ?" Demanda la reine en regardant les deux frères.

Libre.

C’est ce qu’elle prononce. C’est ce que tu arrives à entendre alors que tu commences à t’endormir gardant la petite contre toi pendant le trajet. Tu ne sais plus combien de jours ont passé, mais tu l’as réchauffé, nourri, donner de l’eau… Hors de question de la perdre avant Kattegat et tu as bien fait. Voilà que le port se trouve dans votre champ de vision et que tu puisses porter la jeune femme pour la déposer à terre. Essayant de la rassurer comme tu pouvais, des baisers sur son front et ses joues, tu aperçois doucement son sourire, alors que tu lui demandes de cacher encore un peu son visage.

Ubbe est en tête devant vous, toi gardant la main d’Elyanna dans la tienne tout en avançant. Vous êtes accueilli ici comme chez vous, tels des princes, le nom de votre père résonnant encore dans les esprits des hommes et femmes présent ici, vous ayant vu grandir. Tu toises du regard les guerrières au bouclier qui vous guide, Astrid a leur tête, et suit la marche quand ton frère aîné décide de les suivre. Tu serres la main de la jeune Saxonne fermement dans la tienne, la ramenant vers toi, anxieux. Tu ne sais pas comment les vôtres réagiront quand tu la présenteras.

Tu entends sa petite voix qui murmure une question simple. Tu peux le comprendre, elle arrive dans un endroit qu’elle ne connaît pas et vous voilà déjà être en train d’être trimballé quelque part. Tu baisses la tête pour être à sa hauteur et lui réponds.

- Voir la Reine.

Tu te redresses et entres dans le skalli, laissant Ubbe s’approcher en premier alors que la dite Reine vous salut comme il se doit. Tu inclines la tête et te places derrière Elyanna, tes mains sur ses hanches, regardant un peu autour de toi, protecteur. Tu laisses ainsi ton frère prendre la parole.

- Merci de nous accueillir, Lagertha. Nous sommes là à la demande de notre frère, Björn. Il nous a appris qu’Harald comptait venir ici. Nous avons accepté de vous aider, ne voulant pas que notre village natale se retrouve entre ses mains.

Tu souris, sachant bien que c’était la stricte vérité et que tu voyais mal ton frère aîné mentir à la guerrière au bouclier la plus légendaire de votre peuple. Tu te redresses un peu, cependant, alors qu’elle s’approche d’Elyanna. Tu serres les dents, faisant reculer la jeune Saxonne et grimaces, manquant de grogner.

- C’est… Une femme qu’a trouvée Hvitserk durant nos raids au Wessex. Il veut la garder. Et je doute qu’il veuille la partager.

Que ton frère justifie. Peut-être que cela paraît comme un caprice et tu ne vois pas au loin le regard que vous fait Margrethe, la femme d’Ubbe. Tu serres les dents et secoues a tête négativement en croisant le regard de Lagertha. Tu avances un peu, te mettant légèrement entre la Reine et ta petite Souris. Tu montres ta détermination dans le regard, sûrement hérité de ton père, ça.

- Je préfère pas dévoiler son visage pour le moment... Ses cheveux ont été coupés avant d’embarquer et j’veux pas faire de vague. Si elle pose problème, je m’en irai avec elle. Promis. Mais elle apprendra à vivre parmi nous. Ne vous en faites pas.

Voir la reine? Ainsi ils avaient eux aussi un système hiérarchisé un peu comme le leur? Elyanna aura l'occasion de découvrir elle aussi peu à peu, le système sociétal qu'avaient les scandinaves. Elle sentait son appréhension grimper en flèche à l'idée de voir une tête couronnée. Une reine païenne qui pourrait très bien décidé de sa vie ou de sa mort ici. Néanmoins, sentir la main de Hvitserk serrer un peu plus fort la sienne, la rassura quelque peu. Le temps passé dans cette embarcation, avait permis à Elyanna de passer beaucoup de temps calmes avec le viking et cela contribua à lui faire découvrir une autre facette de lui que le guerrier sanguinaire qui avait abusé d'elle.

Traversant le port de Kattegat, Elyanna sous sa capuche de fourrure, pu découvrir des carcasses de monstres marin qu'elle n'avait jamais vu avant...baleines, requins. Par l'enfer, ces eaux sombres étaient habitées par des monstres! Finalement, se présentant tous devant la fameuse reine, Elyanna mima la conduite des autres et s'inclina. Comme elle était belle. Elyanna sentait qu'une force tranquille mais redoutable émanait d'elle et qu'un pas de travers pourrait les mener au mieux dans des geôles au pire, au gibet. Autre chose l'étonna. Pas de roi? Alors c'était une femme qui gouvernait? Il n'y avait pas d'homme assurant la régence? Les femmes étaient infiniment plus libre ici...bien plus libre qu'en Angleterre.

Elyanna baissa soudainement les yeux lorsque la reine s'approcha d'elle pour mieux la voir malgré sa capuche. Instinctivement, elle sera son chapelet qu'elle cachait dans sa main. Lagertha de son côté, désirait voir qui ne souhaitait pas lui révéler son visage alors que le respect l'exigeait. Mais en entendant les paroles de Hvitserk et en le voyant se placer entre elle et la petite saxonne, elle s'arrêta. Le troisième fils de Ragnar était bien protecteur vis-à-vis de cette chrétienne. Mais soit.

"Sache que j'aime voir le visage de ceux qui entrent dans ma ville...et encore plus maintenant que le roi Harald brigue notre belle capitale." dit-elle posément en reculant un peu.

"Je me demande pourquoi tu fais tant de mystère pour une paysanne saxonne quand bien même ses cheveux ont été rasés. Mais soit. Tant que tu assumes la responsabilité de ta prise de guerre, cela ne me pose pas de problème. Assure-toi qu'elle apprenne vite si tu veux pas qu'il lui arrive des problèmes...comme avec Athelstan, le prêtre que Floki à tué."

Car qui disait saxonne disait chrétienne. Cela faisait très longtemps que le paganisme avait été éradiqué dans ces contrées. Elle se tourna alors vers Ubbe qui était l'aîné des fils de Ragnar, décidant de poursuivre sa conversation avec lui.

"Puisque vous acceptez toi et ton frère de nous prêter main forte, mon skalli sera votre skalli. Cependant votre voyage a dû être long et éprouvant, je vous laisse un moment pour vous reposer. Je pense que Margreth à hâte de te retrouver. Mais dès ce soir nous devrons parler de Harald et réfléchir à une stratégie pour défendre Kattegat. Je vais faire préparer une chambre pour ton frère car je crois qu'il n'a pas de maison encore ici."

La reine d'un mouvement de tête, invita ses servantes à apporter à boire aux fils de Ragnar puis à préparer une chambre pour Hvitserk, puis, elle congédia ses guerrières au bouclier. On apporta de l'hydromel aux hommes mais pas à Elyanna.

"La saxonne que tu as amené avec vous pourra rester aussi ici, j'imagine qu'elle partagera la couche de ton frère?"

Magreth entre temps, c'était rapproché de son époux et n'avait pas manqué d'ajouter son petit avis sur la décision de la reine.

"Ne devrait-elle pas plutôt rester avec les esclaves Ubbe? C'est une chrétienne et une ennemie après tout."

Elyanna observait de son côté, tout ce qui se disait mais sans rien comprendre. Par contre ce qu'elle retint c'est que l'on parlait d'elle et qu'on la traitait avec une certaine indifférence.