Voyant Lagertha qui recule, tu peux te permettre de revenir en arrière, posant tes mains sur les épaules de ton trophée. Tu grimaces à ses paroles, les comprenant bien. Tu embrasses Elyanna à l’arrière de son crâne et hoches la tête, écoutant attentivement les paroles de la Reine. Tu sais très bien de quoi elle parlait, tu savais très bien ce qui pourrait arriver à la Souris si elle ne suivait pas les règles. Et pourtant, tu t’en portais garant. Passant un bras devant elle, tu l’entoures tranquillement, calant alors la petite contre ton torse. Tu souris en coin alors que tu suis la Reine du regard, se tournant vers Ubbe.

Lentement, la tension descend, les guerrières s’en vont et des verres sont offerts à vos hommes. Tu toises un peu la femme de ton frère avant de faire signe à Elyanna.

- Viens… On va t’changer pour ce soir.

Que tu murmures alors que des esclaves approchent. Tu leur souris et leur fais signe de prendre soin de la jeune saxonne avant de grimacer doucement en voyant Margrethe qui parle à l’oreille de ton aîné. Tu n’entends pas de là où tu es, mais tu sais que cette vipère doit être en train de répandre son venin. Elle avait tenté jadis de renverser Lagertha, sans réussir. Tu ne sais pas de quoi elle pourrait être capable. Tu préfères ne pas y penser et te tournes alors vers certains pour les saluer, alors qu’ils te félicitent de tes exploits. Tu es plutôt rassuré aussi, sachant très bien que les esclaves s’occuperont de laver un peu ta Souris, la changer et cacheront aussi son crâne avec l’aide d’un voile.

Ubbe, de son côté, semble plus nerveux, non sans penser à s’incliner devant Lagertha pour tant de générosité, soupirant en guise de réponse quand cette dernière demande si tu comptais partager ta couche avec la jeune femme. Bien sûr que oui. Il le savait. Ce dernier se tourne vers sa femme en grognant.

- Ne commence pas. J’ai pas envie de négocier avec Hvitserk là-dessus.

Mais la discussion ne tarde pas à se couper… Les portes s’ouvrent en trombe, laissant apparaître votre aîné… Le premier fils de Ragnar, le fils de la Reine… Björn. Il lève les bras, hurlant dans votre direction, te prenant dans ses bras ainsi qu’Ubbe. Front contre front, il confirme sa joie de vous avoir à ses côtés, hurlant alors de commencer à fêter votre retour. Tu souris, approuvant l’idée en finissant ton verre rapidement… Le début de la descente…

~

Trop de bruit, trop d’alcool, tu n’as pas compté tes verres, mais tu étais dans un coin tranquille, attendant que la Souris daigne se montrer. Tu tournes la tête en souriant, levant la main pour qu’elle s’approche, belle comme un cœur dans sa tenue donnée par Lagertha. Tu souris et tapotes ta cuisse.

- Viens là, p’tite Souris.

Que tu dis avant de l’embrasser sur la joue et le cou avant de finir ton verre d’une traite. Tu recules un peu pour l’observer, souriant, lui caressant la joue. Malgré son voile, son visage un peu fermé, elle avait un espèce de charme que tu lui avais trouvé dès l’instant où tu avais croisé son regard.

- Mais c’est qu’ça t’va très bien, les robes d’chez nous.

Compliment qui sort naturellement, plongeant ton nez dans son cou, profitant de son parfum, la calant contre toi en ronronnant presque. Tu te redresses alors que des hommes viennent te saluer. Tu souris, leur rendant le poignet de main avant de te tourner vers Elyanna. Tu fronces les sourcils, voyant bien que quelque chose la tracasse. Tu attrapes une assiette de nourriture pour lui tendre, qu’elle mange un peu et demandes :

- C’quoi c’regard ? T’veux m’demander un truc ?

Lagertha opina du chef lorsque le troisième fils de Ragnar la regarda d'un air décidé, entourant sa prise de guerre de ses bras comme on s'agrippait à un rocher. C'était très curieux d'ailleurs car elle n'était qu'une petite chrétienne, inculte de leurs traditions et qui n'y entendrait peut-être pas grand-chose. La reine connaissait bien les saxons et parlait même leur langue après avoir vécu là-bas un temps. Elle avait même été l'amante du roi Ecbert. Qu'espérait Hvitserk? Mais ce n'était pas ses affaires, tant que sa captive restait docile.

Elyanna vit la reine s'éloigner et elle tourna la tête en écoutant Hvitserk qui lui expliquait qu'on allait s'occuper d'elle et la changer. On pouvait voir une lueur peu rassurée briller au fond de ses yeux d'ailleurs, elle ne quitta pas les prunelles de Hvitserk tant qu'elle ne fût pas menée dans une pièce close. Durant tout le temps du bain et de son habillage, la jeune femme resta sur ses gardes. A tel point qu'elle tenta de griffer une servante lorsque celle-ci lui pris son chapelet auquel elle tenait tant. On la lava donc et on l'habilla d'une robe en lin et en laine simple. Sa tête fût enrubanné dans une pièce de tissus de couleur beige afin d'aller avec sa robe.

Au loin elle pouvait entendre les rires et les chants du banquet qui se déroulait dans la grand halle du Skalli. Les servantes essayaient de parler avec Elyanna mais elle demeurait fermée, se sentant complètement nue sans son chapelet. Et plus encore à présent qu'elle était en territoire païen. En réalité, fermé était un mot faible car Souricette était complètement désappointée. Lorsqu'on la mena au banquet, elle fut submergée par le bruit et les odeurs de sueur, de viande en sauces et d'alcool. C'est d'une démarche assez mécanique que la jeune femme alla rejoindre les bras du viking. Encore une fois, c'était une avalanche de baisés qui l'attendait et force était de constater qu'elle s'y faisait. Il avait cette manière assez particulière d'embrasser son cou qui lui prodiguait malgré elle, des sensations agréables dans le corps.

"Le ruban autour de ma tête vous plaît?"

C'était toujours mieux que de devoir montrer à tous ses cheveux rasés. En revanche, la belle se renfrogna quelque peu car effectivement, elle voulait lui demander quelque chose. Plusieurs choses en fait.

"Une des esclave m'a pris un objet auquel je tenais beaucoup. Un chapelet. C'est une sorte de collier avec des perles en bois et une croix au bout. C'est un souvenir de ma mère...le seul qui me reste."

Ca, c'était dit. Ensuite, elle remarqua l'odeur que dégageait le guerrier. En soit ce n'était pas cela qui la dérangeait mais plutôt la quantité d'alcool qu'il avait ingurgité. Les hommes devenaient idiots tant aviné. Elle lui prit alors sans brusquerie le gobelet des mains de Hvitserk pour le porter à ses lèvres.

"Je meurs de soif...et je pense que vous avez déjà bu pour au moins cinq guerriers. L'hydromel rend les hommes idiots. Et je vous voudrais passer du temps avec vous...autrement qu'allongée sur le dos."

Elyanna était une jeune femme curieuse. Et au-delà de la peur que lui inspirait sa nouvelle situation, il fallait qu'elle sache ce qu'il se passait autour d'elle pour sa propre survie.

La petite chose se détend dans tes bras, sur tes genoux, sous tes baisers. Tu recules un peu en voyant ce qu’elle te montre, le ruban qui cache son crâne rasé. Tu sais que cela va rester un peu de temps avant qu’elle ne retrouve sa longueur initiale, celle qui lui conviendrait, celle quand tu l’as connu. Tu passes un peu ta langue entre tes dents et tes lèvres, balayant son visage du regard, avant d’attraper le surplus du nœud pour le toucher du bout des doigts.

- J’aime.

Que tu dis simplement, souriant comme un idiot. Tu ne fais même plus attention aux gens autour de vous qui vous observe plus ou moins discrètement. T’es hypnotisé par la douce créature sur tes genoux, attendant qu’elle te réponde alors que tu continues à boire. Tu fronces les sourcils avant de t’essuyer avec ta manche et lèves un sourcil.

- Tu y tiens ? J’promet pas d’pouvoir le retrouver hein ? C’est bien l’genre d’objet encore chrétien qui plaît pas ici. Mais j’peux toujours essayer.

Que tu dis, sincèrement. Tu ne sais absolument pas si tu pourras le retrouver si les esclaves s’en sont déjà emparé après l’avoir lavée. Tu t’apprêtes ensuite à finir ton verre avant de te le voir arraché des mains par la jeune femme. Tu la suis du regard en la voyant faire et souris un peu. Passer du temps avec toi hein, qu’elle te dit ? Tu pouffes un peu et viens murmurer à son oreille, profitant de la proximité pour lui caresser le dos, le ventre et lui mordiller ensuite le lobe.

- T’sais… Y a pas qu’allonger qu’on peut le faire...

Tu recules en pouffant un peu, prêt à te recevoir un coup ou une remarque cinglante. Et pourtant, tu t’en fiches un peu, parce que tu sais que tu pourras la mettre de nouveau de ton côté si tu le voulais. Puis pour le peu de temps qu’elle a passé avec toi, elle a dû bien comprendre que tu n’étais pas vraiment porté sur la bienséance. Tu te redresses un peu, pourtant, plaçant l’assiette sur ta cuisse libre, commençant à piter dedans en lui parlant.

- Mais soit ! Vas-y… Mange, bois, pose moi tes questions et p’t-être que je suis d’humeur à te répondre.

Bien sûr que tu seras d’humeur. Tu as juste dit ça pour la piquer au vif, attiser sa curiosité.

Il aimait. Bon. Cette nouvelle, aussi curieux que cela puisse être, lui faisait plaisir et la rassurait. Que lui arriverait-il si d'aventure Hvitserk ne la trouvait plus attrayante? Elle ne voulait pas y penser. Toujours assise sur ses genoux, la jeune femme essayait de convaincre le viking de récupérer son bien le plus précieux qu'elle avait jusque là, réussit à sauver.

"Je sais que ça ne va pas plaire mais je tiens à cet objet. Plus que la valeur religieuse qu'elle représente, c'est un souvenir de ma mère. S'il vous plait..." Murmurait-elle en papillonnant des cils telle une petite biche pour essayer de le convaincre...avant de lui coller un coup de poing à l'avant d'une de ses épaules pour avoir tenu des propos assez déplacés et osés. Ce n'était pas comme si elle n'avait pas compris quel personnage il était mais c'était très satisfaisant de pouvoir lui en coller une bonne de temps en temps.

Autour d'eux, on les regardait, on les observait, on se demandait ce que Hvitserk pouvait bien faire avec cette saxonne. On murmurait déjà dans son dos, qu'il s'était déjà trouvé une "chienne de compagnie". Loin des médisances, Elyanna commença à picorer dans l'assiette du viking et boire un peu de cet hydromel qui emplissait les verres. Cela faisait du bien de manger. Les repas en mers, étaient frugaux et le froid ainsi que l'inquiétude lui avait souvent noué l'estomac.

"Que suis-je censé faire ici, avec vous? Vous suivre partout comme votre ombre? Rester enfermée dans cette chambre que la reine vous a accordé? Travailler?" commençait-elle par demander avant d'ajouter "Vous ne pouvez pas me laisser dans l'incertitude comme ça. Je veux savoir ce que je peux faire ou ne pas faire et...je voudrais que vous me montriez Kattegat, vos montagnes et apprendre votre langue. Montrez-moi votre monde."

Ce n'était pas forcément que cela lui plaisait de devoir apprendre une autre culture que la sienne mais elle n'avait pas le choix. Puis il y eu des éclats de voix qui attirèrent son attention. La reine Lagertha se leva de son trône et tendit son verre en l'honneur de Ubbe ainsi que de son frère et de tous les membres de la Grande Armée.

"Aujourd'hui nous célébrons le retour des fils du grand Ragnar Lothbrok, Ubbe et Hvitserk. Ils ont réussit à conquérir de nombreux territoires et réussit à venger l'honneur du grand roi Ragnar. Vos exploits seront chantés par les skalds pour des siècles et des siècles. Mais...je n'oublie pas aussi les pertes tragiques qui ce sont produites. Car nous avons perdus de nombreux frères et soeurs dans ces affrontements. Je pense à Sigurd et Ivar. Pour tous, ce n'est pas un secret. Ivar souhaitait ma mort mais ce n'est pas pour autant que je souhaitais la sienne. Il était brillant et intelligent...comme tous les fils de Ragnar. Buvons à leur mémoire! En ce moment, ils doivent festoyer avec leur père et Odin lui-même. Skål!"

Tous les guerriers et guerrières trinquèrent en la mémoire des combattants qui n'étaient pas rentrés avec eux. La princesse elle, n'avait pas compris grand chose au discours de la reine de Kattegat mais quelques mots l'interpelèrent: Fils de Ragnar. Aussitôt, la jeune femme se tourna vers Hvitserk, ses grandes prunelles bleues trahissaient son étonnement. Elle connaissait évidemment le légendaire Ragnar Lothbrok. A aucun moment Hvitserk ne s'était présenté à elle comme étant un de ses fils!

"Vous...Attendez, vous êtes le fils de Ragnar???!!!"

Mais alors, c'était une sorte de prince puisque son père était roi.

Regard qu’elle te fait, qu’elle te lance pour t’amadouer, assez suppliante d’une certaine manière, battant des cils doucement. Tu comprends bien que l’objet est plus précieux pour la personne qui lui a offert, plus que l’origine en lui-même ou le symbole. Sa tentative de séduction en est la preuve. Tu hoches la tête avant de dire une remarque déplacée, plus graveleuse, recevant son coup en rigolant plus qu’en ayant réellement mal. Tu fais signe que tu vas arrêter pour le moment et prendre en compte sa demande pour son chapelet.

- J’vais tenter pour ton collier, t’en fais pas.

Que tu dis avant de voir qu’elle semblait plus enclin à la discussion sérieuse qu’à la blague ou à passer la nuit occupée. Tu peux le comprendre, lui laisser le temps de s’habituer à l’endroit, se reposer. Tu entends alors ses questions, la voyant en train de manger de bon cœur. Cela te rassure d’une certaine manière, mais il est vrai que pour le moment, tu ne sais pas encore ce que tu comptais faire d’elle. La ramener, c’est sûr. La garder pour toi, aussi. Le reste… Tu grimaces un peu et récupères un morceau de poulet que tu manges, manquant de parler la bouche pleine pour lui répondre.

- J’sais pas encore… J’peux t’apprendre notre langue, oui. Et j’peux te faire visiter, sans problème. Pour le reste, à voir combien de temps on reste ici… Si on reste, à terme, il faudra voir avec Lagertha.

En parlant de cette dernière, elle commence à faire silence à l’assemblée pour pouvoir faire un discours digne d’une vrai Reine. Tu le reconnais, elle fait mieux le travail qu’avait fait ta mère jadis, même malgré l’aide de Björn. Elle a ses défauts, comme avoir tué l’ancienne Reine, mais tu lui pardonnes presque vu ton passif avec cette dernière. Tu gardes Elyanna contre toi en l’écoutant, posant ton menton sur l’épaule de cette dernière, écoutant doucement. Tu souris et récupères ton verre pour répondre au geste en hurlant, tout comme le reste de l’assemblée.

- SKÅL !!

Tu rigoles un peu avant de boire une gorgée, attendant que les esclaves viennent remplir vos verres. Tu souris, euphorique, venant embrasser la jeune saxonne sur la joue. Tu fronces cependant les sourcils en voyant sa tête. Tu penses bien qu’elle n’a pas pu tout comprendre. Tu reposes ton verre, t’apprêtant à lui traduire avant d’entendre sa question qui semble être une surprise pour elle, la révélation ultime. Tu lèves un sourcil et ne comprends pas le lien avec ton père du coup. Enfin, pour toi, cela semble tellement naturel et habituel que tu n’avais pas eu besoin de le préciser.

- Hum ? Ouais. Björn là-bas est l’premier, celui qu’il a eu avec Lagertha ici présente. Ubbe et moi, on est ceux qu’ils a eu avec la Reine Aslaug, notre mère. Pourquoi ?

Un franc sourire étira les lèvres de Elyanna lorsque le viking lui assura qu'il essaierait de lui retrouver son chapelet. Un air rassuré s'afficha sur ses traits tandis qu'au même moment, sans qu'elle s'en aperçoive, Margreth passa près d'eux, faisant mine d'aller retrouver Ubbe qui n'était pas loin. Yana quant à elle, était suffisamment sereine à présent, pour poursuivre plus calmement leur discussion.

Finalement, elle n'en n'apprit guère plus. Hvitserk ne semblait pas savoir non plu ce qu'il allait faire d'elle. C'était bien sa veine. Peut-être devrait-elle ne pas envisager d'avenir et vivre au jour le jour. De toute façon, pour l'instant, elle était "la chrétienne" celle sur qui on murmurait à son passage, le petit animal de compagnie de l'unique Lothbrok qui n'arrivait jamais à garder une fille pour lui, à l'exception de feu son frère Ivar. Elyanna devait apprendre à suivre un chemin qui n'était absolument pas tracé. C'était effrayant pour elle cependant, elle tenait bon.

"Très bien...j'imagine que je dois m'estimer plutôt heureuse que vous ne m'ayez pas déjà abandonné quelque part."

C'était plutôt sarcastique mais le sarcasme et Elyana, c'était un peu comme les plantes et la photosynthèse, l'un n'allait pas sans l'autre.

"Vous ne savez donc pas ce que vous allez faire non plus? Je pensais que vous aviez un village ou vous habitiez, peut-être même ici? Mais...qu'importe. Vous m'apprendrez votre langue, je suis plutôt douée pour l'apprentissage, j'ai même eu le droit d'apprendre à écrire."

Cela ne devait pas dire grand-chose à Hvitserk de toute façon. Elle ignorait l'histoire qui unissait Lagherta et les fils de Ragnar, elle ignorait qu'ils festoyaient avec la meurtrière de leur mère. La petite princesse posa un regard assez doux à Hvitserk, elle commençait à s'y faire à la présence du viking et à ses gestes très tactiles. Souricette se surprenait même parfois à...les apprécier. Si on mettait de côté leur rencontre et la fois où il avait tenté de la noyer, elle devait bien admettre qu'il était agréable d'être couvé de la sorte. Ce n'était pas les hommes saxons qui faisaient cela.

Lorsque les guerriers trinquèrent, Elyanna se contenta de regarder tranquillement ce qui se passait autour d'eux...jusqu'à ce qu'elle comprenne enfin qu'elle était sur les genoux d'un prince. Sans rire! Hvitserk était bel et bien un prince après avoir entendu son histoire. Finalement, le guerrier était tout à fait digne d'elle et parfaitement légitime pour conclure une alliance s'il avait été question de cela. Elyanna se mit à rire nerveusement avant de reprendre le verre de Hvitserk. A combien de "tonneaux" d'hydromel en était-il?

"Par l'enfer je croyais que vous étiez un simple paysan vu vos manières de rustre! Vous n'avez pas du tout l'air d'un prince...pas comme on en voit chez moi, finalement, vous êtes digne de moi. Et je crois que vous avez assez bu. Mangez plutôt."

Pour éviter qu'il ne rouspète, la jeune femme se saisit d'un morceau de viande afin de donner la "becquée" au blond.

"Où est le royaume de votre mère alors?"

Non. Tu ne savais pas quoi faire d’elle pour le moment, tu savais juste que tu avais envie de la garder, pour une raison ou une autre. Tu verras bien ce que les Dieux te réserveront avec elle. Tu pouffes un peu quand elle te confirme qu’elle est heureuse de se savoir ici plutôt que délaisser dans un coin, abandonnée quelque part sur un territoire qu’elle ne connaît pas. Tu aurais pu la brûler avec les autres aussi, mais non. Elle te plaisait, c’était un fait. Elle te plaît toujours, la preuve en est que tu déposes de nombreux baiser sur sa peau, sous les regards jaloux d’autres servantes ou femme libre qui pensaient t’avoir à ton retour au pays.

Mais non. Tu es tombé sur cette Saxonne au tempérament de feu. Tu secoues un peu la tête en continuant à écouter ses questions. Mais tu n’as pas le temps d’y répondre que Lagertha prend la parole dans un discours digne d’elle. Tu te prends au jeu, trinquant avec les autres, comme le veut la coutume. Et puis elle tique. Elle réagit et tu réponds comme si de rien n’était. Tu grimaces alors qu’elle retire encore une fois ton verre des mains et lève un sourcil en ouvrant la bouche. Mais elle avait la technique. Tu manques de t’étouffer en sentant le bout de viande dans la bouche et mâchouilles en râlant un peu.

Tu avales la bouchée, faisant signe d’attendre pour que tu puisses lui répondre. C’est qu’elle parle, elle demande, elle rétorque. Qu’est-ce que cela va être quand elle parlera le norois ? Tu as presque peur d’avance pour tes frères pour la supporter, ou ceux qui voudront te la voler. Ils te la rendront sans demander leur reste, c’est sûr. Tu souris un peu.

- Alors. Sache que… Je suis né ici. Donc, techniquement, le royaume de ma mère était Kattegat. Tout Kattegat. J’ai grandi entre ses murs et dans ses rues. J’ai appris à me battre avec les guerriers du coin, vu que mon père n’était pas là.

Tu pouffes un peu avant de montrer Lagertha.

- Elle a juste récupéré le trône en la dégageant. Mais hey… Techniquement… Elle en avait l’droit. Longue histoire de famille ça aussi. Mais bon. C’mieux qu’ma mère ne soit plus là, elle t’aurait pas aimé et aurait voulu te jeter à l’eau.

Que tu dis en finissant de pitant dans l’assiette. Tu viens frotter ton nez au sien avant de lui tendre un bout de viande pour lui rendre le geste.

- Autre chose ?

Elyanna parlait beaucoup et c'était un défaut. Un véritable défaut même. Mais elle avait toujours été comme ça. "Lady Why" l'appelait sa mère lorsqu'elle ne pouvait plus supporter de lui poser trois cents questions à la minute. Mais c'était la faute de son père. Très tôt il avait vu le regard que sa fille portait sur le monde qui l'entourait. Et bien que cela soit très avant-gardiste, il avait tenu à entretenir cette curiosité naturelle. Il n'y avait que lorsqu'elle dormait ou qu'elle chassait...ou que Hvitserk l'embrassait qu'elle ne parlait plus. Mais en dehors de ça, les questions étaient légions.

Heureusement, Hvitserk lui apporta de quoi étancher sa curiosité. Auquel cas, elle se serait retrouvée avec des noeuds au cerveau à force de vouloir essayer de comprendre la situation de lui et de ses frères. Aussi, la belle écarquilla les yeux lorsqu'elle entendit le fin mot de l'histoire de son protecteur. Ainsi, Lagertha avait finit par prendre la place de sa mère sur le trône de Kattegat. Il n'y avait pas que sur le "vieux continent" que des renversements avaient lieu. Comme si elle découvrait le skalli une nouvelle fois, elle regardait alors en l'air et partout dans la pièce quand Hvitserk lui confia qu'il avait grandit ici.

"Donc cette grande bâtisse était la votre et celle de vos frères? Vous avez grandit entre ces murs...ça ne vous fait pas bizarre de voir que quelqu'un d'autre y siège? Chez nous, en général quand ce genre de chose arrive, la famille royale en place ne fait pas long f..."

Mais elle s'arrêta de parler. Est-ce que lorsque Hvitserk disait que Lagertha avait "dégagé" Aslaug il sous-entendait qu'elle l'avait tué? Sujet délicat sur lequel Elyanna ne souhaitait pas glisser. Mais elle se doutait que c'était quelque chose de ce genre vu le regard désolé qu'elle lui lança, triste et sombre. Il aurait été indélicat de sa part de poser la question, d'ailleurs, le blond lui confirma "qu'elle n'était plus là" ca voulait tout dire. En revanche, ce qu'elle trouvait plus surprenant encore c'était que les fils de Ragnar trinquent avec la reine actuelle.

"Je vous rassure, mes parents non plus ne vous auraient pas du tout aimé. Vous seriez encore en train de sécher au soleil après avoir été crucifié s'ils étaient encore de ce monde."

Elyanna n'avait pu s'empêcher de répliquer en piquant Hvitserk. Ca la blessait quelque part, d'entendre pareils propos. Alors elle devenait mauvaise malgré elle. C'est qu'elle avait mauvais caractère...mais sa verve s'estompait lorsque le nez de Hvitserk alla caresser le sien. Elle croqua alors le morceau que lui présenta le viking, tout en le regardant dans les yeux, donnant innocemment et sans s'en rendre compte, un côté assez suggestif à cet acte anodin.

"J'ai un milliard de questions Hvitserk. C'est un nouveau monde. Une nouvelle culture...j'ai absolument tout à découvrir. Mais pour l'instant je voulais que vous m'emmeniez dehors pour visiter la ville, ou même un coin de nature."

Elle écoutait, sans rechigner. Elle écoutait tes récits, commentant un peu avec ses propres connaissances avant de s’arrêter en plein milieu de sa phrase. Tu fronces les sourcils, alors que tu mangeais, ne comprenant pas de suite pourquoi cet arrêt soudain. Tu te redresses en la regardant.

- Hum ?

Mais tu n’aurais pas de suite la réponse, on vient te tapoter l’épaule. Tu te retournes, saluant le Viking avant de le laisser repartir, pouvant de nouveau te focaliser sur la jeune femme sur tes genoux. Tu pouffes un peu quand elle répond pour ses parents, qui, comme ta mère, n’auraient pas aimé vous voir ainsi, aussi proche. Tu rigoles quand elle décrit la manière dont ils t’auraient tué. Tu hausses les épaules, comme si tu avais connu pire, ou vu. La vérité, c’est que tu ne voyais pas d’autres moyens qu’auraient eus ces chrétiens pour te punir.

Puis tu passes à autre chose avant de passer ta langue entre tes lèvres en la voyant innocemment manger dans ta main. Tu souris un peu et hoches la tête quand tu entends sa nouvelle demande. Tu passes un rapide coup d’œil autour de vous. Björn s’apprête à lancer des jeux alcoolisé, Ubbe discute avec Lagertha et la plupart des Vikings sont déjà trop bourrés pour se rendre compte de quelque chose si vous quittez la salle. Tu souris avant de revenir à elle, lui murmurant à l’oreille.

- On est d’nuit, mais j’connais un endroit où on peut voir un truc intéressant.

Que tu dis avant de reculer, lui faisant signe de se lever pour lui prendre la main, vous dirigeant vers la sortie. Tu la fais avancer devant toi, la guidant, ta main libre sur ses hanches, sans faire attention aux regards. Tu profites pour continuer à saluer ceux que tu n’avais pas vus sur le chemin et récupères une cape de fourrure pour la mettre sur les épaules de la petite Souris. Tu l’embrasses à l’arrière du crâne et commences à marcher pour rejoindre des hauteurs, une des tours de garde. Tu la laisses monter avec l’aide d’un des gardes qui vous laisse seuls quand tu arrives. Tu souris, montrant alors Kattegat, éclairée par les feux qui traversent les fenêtres, la lune au-dessus et ses étoiles.

- Et voilà. Tu peux voir avec les feux les limites de la ville. C’était qu’un p’tit village de pécheur à l’époque où mon frère Björn était un gamin… Y a le marché qui s’tient par là tous les matins, proche du port. Par là, c’est la plage où nos guerriers s’entraînent. Tant qu’tu restes dans le territoire, j’pense que tu pourras balader sans m’demander. Évite ce coin du port.

Que tu dis en montrant les dits endroits alors que tu es dans son dos, tête sur la sienne. Tu souris doucement en inspirant profondément, quelques souvenirs qui reviennent un peu. Tu sais que tu pourras lui montrer les endroits un par un dans les jours qui suivent. Puis tu réfléchis un peu. Est-ce que tu voudras la laisser se balader seule ?

- Tu sais manier une arme ?

Que tu finis par demander.

Même s'il faisait nuit, Elyanna n'aurait jamais refusé de pouvoir s'extirper de cette assemblée de vikings. Elle avait l'habitude des banquets certes, mais d'ordinaire, elle était à la place de Lagertha, Hvitserk ainsi que ses frères. Pas dans cette position où elle donnait plus l'impression d'être un trophée exposée aux yeux de tous, une prisonnière que l'on exhibait aux yeux des vainqueurs. De plus, elle savait qu'elle n'était pas la bienvenue, et ressentait les jugements des autres. Alors la princesse saxonne préféra prendre la poudre d'escampette avec Hvitserk. De plus, prendre un peu l'air frais ne ferait pas de mal à ce dernier vu ce qu'il avait déjà engloutit comme boisson.

Elle se leva donc lorsqu'il le lui demanda et se laissa traîner hors du grand Skalli après qu'il lui ait recouvert les épaules d'une fourrure. Et celle-ci était la bienvenue car il faisait froid comme en plein hiver en Angleterre. Nichant son museau sous la fourrure, elle grelottait déjà de froid. Ce pays était froid, même à cette époque de l'année pourtant bien avancée. De quoi est-ce qu'ils vivaient? Pas des récoltes en tout cas. Peut-être de la pêche? C'était certain. Elle le suivit jusqu'en haut d'une tour de guet et devant ses yeux s'étirait la ville éclairée par de nombreux feux. Elyanna s'approcha alors du bord et inspira à pleins poumons l'air marin qui emplissait l'air froid.

"Juste ciel...cette ville est...immense! J'ai du mal à croire qu'elle fut un simple petit village de pêcheurs autrefois! C'est magnifique! Merci de m'avoir emmener ici! Je faisais souvent ça avant quand je vivais encore au château de mon père."

Cette vision la rendait un peu nostalgique. Lorsqu'elle était encore en Angleterre, il lui arrivait souvent le soir, de quitter sa chambre lorsque le sommeil peinait à venir, pour aller contempler du haut des remparts du château de son père, la ville de Ladenses qui sommeillait en contre-bas. A cet instant, Elyanna ressentit un pincement au coeur...elle avait le mal du pays. Se yeux se mirent à briller d'émotion mais elle ravala ses larmes, consciente que Hvitserk ne comprendrait peut-être pas. La petite souris préféra plutôt se concentrer sur les lieux qu'indiquaient le viking.

"Si je peux me balader seule sans que cela créé de problème alors j'en suis heureuse. Mais, pourquoi est-ce que je dois éviter ce coin du port?"

Elle leva alors la tête pour croiser les yeux de Hvitserk.

"Hum...non. Je suis très bonne archère, très bonne pisteuse et chasseuse, très bonne cavalière mais je ne sais pas manier une arme. Père me l'interdisait. Il disait qu'une fille n'avait pas à savoir ce genre de chose et qu'il avait déjà largement dépassé les bornes en me laissant monter à cheval et appris à tirer."