Tu attends la réponse de ta douce pour pouvoir rapidement calculer ce qu’il faut payer, commençant à chercher ton portefeuille pour sortir les billets. Tu sais déjà combien ça va couter pour toi, mais elle.. Tu relèves les yeux vers elle, d’ailleurs, pour voir si elle a choisi, mais… Tu grimaces, voyant bien qu’elle hésite. Elle a ce tic, que tu connais bien, ce maudit tic de plisser le nez en regardant de nouveau les tailles des paquets, son regard allant de l’un à l’autre. Tu soupires un peu, parce que tu sais très bien ce que cette réaction voulait dire.

L’avantage et le revers d’être avec une sportive qui doit faire attention à son poids. Tu redresses la tête et prends les devants. Tu t’approches du comptoir et sourit, affirmant le choix que tu fais à la place de ta petite amie.

- Une douze avec sucre pour la miss. Merci.

Tu te pinces les lèvres en entendant qu’elle rétorque déjà le choix et l’embrasse sur le front avant qu’elle ne détourne la tête. Tu pouffes un peu, plaçant une main sur son ventre pour la ramener vers toi, déposant un baiser à l’arrière de son crâne.

- Chut. Accepte et sourit. D’tout façon, si t’en as trop, j’finirais pour toi, tu l’sais bien.

Tu la laisses intégrer l’information avant de te retourner. Tu regardes de nouveau les prix affiché dans un coin, comptant dans ta tête et déposes les billets dans la coupelle avant de prendre les deux paquets.

- Gardez la monnaie.

Que tu clames, commençant à bouger pour laisser la place aux autres clients derrière vous. Tu t’approches d’un banc pas loin, lui fais signe de la tête pour pouvoir vous poser, qu’elle puisse laisser Salchow à terre et lui tends devant elle le paquet de churros encore chaud, la serviette avec. A peine assis, Pablo se met déjà devant vous, protecteur, regardant autour pour surveiller, gardant aussi un oeil sur son compagnon à quatre patte.

- Tient. Régale toi et prend du nutella, fait toi plaisir.

Que tu dis, tendant le tient, la bonne odeur de chocolat qui s’en dégage. Tu essayes d’ailleurs de prendre le premier churros pour le manger, sans t’en mettre partout. Tu souris un peu, observant la petite brune.

- Tu boudes ?

Evidemment, comme elle ne se décide toujours pas, Aayden choisit pour elle, comprenant très bien les hésitations de son cerveau et ce qui la fait autant hésiter. La gourmandise d’un côté, l’amour du sport de l’autre. Le devoir de contrôler son poids, de surveiller son alimentation, de devoir toujours rentrer dans ses costumes. Surtout, le devoir de stabiliser son poids pour ne pas risquer d’avoir plus de difficultés à sauter, ou que les mouvements soient plus lourds. Toute sa vie est régie par son sport, ce sport qu’elle aime tant, ce sport auquel elle dédie tout son temps. Jusque dans l’organisation de ses repas, de ses entraînements, de ses périodes de repos. Le patinage, encore et toujours. La médaille, en ligne de mire.

Il la ramène contre lui, déposant un baiser sur son crâne, et la demoiselle bougonne, pour la forme, alors même qu’il lui propose de profiter, affirmant que, de toute façon, il finira la portion si elle en a trop. Elle le sait bien. Mais quand même. Elle sait qu’elle pourrait manger ça. Ce n’est pas son estomac, le problème. C’est sa raison. C’est ces résultats sportifs qu’elle espère, dont elle rêve, depuis un moment. Le problème c’est que, contrairement à lui, elle n’a pas la liberté de pouvoir manger tout ce qui lui fait envie, tout ce qui lui tombe dans la main.

Il paye, posant un billet sur le comptoir avant de dire de garder la monnaie, s’éloignant déjà avec sa belle et les chiens pour laisser les clients suivant passer leur propre commande. Déjà, le goalie repère un banc et se dirige vers celui-ci, invitant la patineuse à le rejoindre et elle s’installe, attachant la laisse de Salchow au banc, juste au cas où, plongeant un premier churros dans le nutella, sa barquette à peine récupérée, comme il lui tend justement la coupelle de nutella. Elle croque, distraitement, observant Pablo qui s’est positionné en rempart devant son acolyte à quatre pattes, quand la voix de Den la tire de ses pensées.

"- Mhh ?" demande-t-elle, n’ayant pas vraiment entendu, avant de secouer la tête. "Non. Bien sûr que non."

Elle vient poser sa tête sur l’épaule du hockeyeur, machouillant distraitement son churros, fermant les yeux un instant pour profiter de le sentir juste à côté d’elle, sur ce même banc, après qu’il lui ait manqué pendant trois ans. En se concentrant suffisamment, elle pouvait presque croire que ces années n’avaient, toutefois, pas existées. Il était bien trop naturel, trop simple, de reprendre où ils s’en étaient arrêtés, comme si trois ans n’avaient pas passés.

"- On est bien, là…"

Barquette sur ton genoux, tu la laisses se servir dans le Nutella sans rien dire, prenant ta part aussi. Pourtant, elle est bien silencieuse ta petite patineuse. Tu es un peu inquiet, fronçant les sourcils et demande si elle ne boude pas. Ce serait bête. Surtout si c’est parce que tu as décidé à sa place. Elle revient à toi, en réponse à deux temps. A croire qu’elle a prit de mauvaise habitude en ta compagnie, ou juste trop habitué à ta façon de dire les choses ou de répondre. Tu souris, plus rassuré alors qu’elle vient contre toi, sur ton épaule.

Tu viens déposer un baiser sur son crâne et pose ta main droite sur sa cuisse, te servant de tes churros de la gauche. Tu caresses sa cuisse du pouce, tranquillement, sans plus alors que tu manges, redressant de temps en temps la tête pour observer autour de toi. Il y a pas mal de monde qui passe devant vous. Des couples, des groupes d’amis, des familles. Tu souris un peu en les voyant, essayant d’imaginer la vie que pourraient avoir certains, te demandant aussi ce que vous laissez paraître pour eux. Si autrefois cela te faisait un peu peur, à cause de la différence d’âge, maintenant, tu es un peu plus serein.

Pas totalement, craignant parfois les remarques qui pourraient venir. Alors que tu as toujours fait les choses en règle, jadis. Tu avais tellement peur la première fois… Pour tout… Et pourtant…. Quatre ans après, vous êtes là… Malgré tout ce qui a pu se passer. Tu mâches doucement et t’essuis la main avant de sourire à sa remarque. Tu baisses un peu la tête pour l’embrasser tendrement sur le front.

- Je suis heureux de l’entendre.

Que tu souffles doucement avant de fermer les yeux… Tu souffles doucement.

- Je t’aime, Princesse…

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~ [Quelques jours plus tard]

Tu te rends comptes de la CONNERIE monumentale que tu es en train de faire alors que tu es garé et que tu envoies un message à ta meilleure amie avant de sortir dans le plus grand des silences, t’accroupir dans les buissons et approcher du mur de la maison Hardt pour essayer de retrouver la fenêtre de sa chambre. Une part de toi te demande ce que tu es en train de foutre et l’autre te souffle que tu as retrouvé l’esprit d’adolescence à faire autant de connerie. Tu entends qu’ils sont encore dans la cuisine en train de manger et tu souris, saisissant ta chance.

Tu avais déjà fait ça il y a trois ans, tu as mémoire des prises et… Hop, te voilà déjà en train de grimper pour atteindre son balcon. Est-ce qu’elle a laissé ouvert ? Aucune idée… Tu poses une main sur la baie vitrée pour tenter de la faire basculer et.. Miracle. Vive l’été quand même. Tu t’engouffres dans la pièce plongée dans le noir avant de poser ton sac proche du lit, retirant ta veste et attend près de la porte pour te cacher au cas où ce ne serait pas elle qui entre en premier. Tu attends, contre le mur, nerveux. Anxieux… Mais terriblement excité.

Elle glisse un regard en direction de son téléphone, impatiente, tout en essayant pourtant de ne rien laisser transparaître alors qu’elle est encore à table avec son frère et ses parents, avant de le glisser de nouveau dans sa poche, reprenant le cours de la conversation, un peu distraitement. En réalité, elle ne sait même pas vraiment de quoi ils sont en train de parler, se contentant de faire semblant d’avoir suivi, quand son esprit est, lui, totalement ailleurs, déjà dans sa chambre, déjà avec Den. Trois jours qu’ils ne se sont pas vus. Trois jours depuis leurs derniers baisers, dernières étreintes. Un temps insupportable. Dire qu’elle aurait dû attendre encore deux jours s’ils n’avaient pas prévu de se retrouver ce soir… Elle pince les lèvres, ne sachant pas vraiment comment elle aurait tenu. Il lui manque de plus en plus chaque fois qu’il n’est pas avec elle. C’était déjà le cas avant, la première fois, mais depuis qu’ils se sont retrouvés, après cette séparation idiote…

Elle pousse un petit pois dans son assiette, perdue dans ses pensées, redressant d’un coup la tête quand son père lui adresse la parole, s’étonnant de la voir si distraite. Elle secoue la tête, essaie de se reprendre, prétend que ce n’est rien, qu’elle pense à la prochaine saison, à ses entraînements, à son prochain programme. Et l’excuse passe. Enfin, elle croit. Elle se lève pour aider à débarrasser la table, prenant ses affaires pour jeter ce qu’il reste de ses petits pois et ouvre le réfrigérateur pour y prendre un yaourt protéiné à boire, qu’elle prend depuis quelques semaines après chaque repas.

"- Je vais aller me coucher… Bonne nuit !" annonce-t-elle, son yaourt terminé, jetant le plastique dans la poubelle.

Rien d’étonnant à ça. Elle est une couche tôt lève très tôt, habituée à se lever aux aurores pour aller courir et commencer sa journée par une miracle morning précise. La voir monter après le dîner n’a rien d’étonnant, d’autant qu’elle sort toujours Salchow avant le repas, en général, pour pouvoir rapidement rejoindre sa chambre après le dîner. Ce soir ne fait pas exception et elle claque simplement un baiser sur la joue de chacun de ses parents puis de son frère avant de partir vers sa chambre, sa petite boule de poil trottinant derrière elle dans les escaliers.

Elle ouvre la porte à la volée, la fermant rapidement derrière elle après que Salchow soit passé, avant de se tourner vers Den et sauter dans les bras de ce dernier.

"- T’es là !!!"

Dans le noir, tranquillement, tu réponds aux messages de Lisa en souriant un peu face à ta connerie. Tu te pinces les lèvres avant de te figer en entendant des bruits dans le couloir. Tu ranges ton téléphone, tu collant un peu plus au mur avant de sentir des pattes de chien sur les jambes. Tu souris un peu avant de voir la lumière qui s’allume. Tu plisses les yeux, le temps de t’habituer au rapide changement de luminosité et souris en prenant la petite brune dans les bras. Tu ronronnes un peu en la récupérant, la portant de toute sa hauteur, calant ses jambes autour de tes hanches.

Tu ronronnes un peu et l’embrasses dans le cou à répétition, sur la joue, le nez et le front. Tu recules un peu et frottes un peu ton nez au sien avant de bouger pour t’asseoir sur son lit et la caler à califourchon sur ton bassin pour l’embrasser et tu rigoles doucement.

- J’suis là, Princesse… Comme promis...

Que tu souffles, murmurant, sachant très bien que tu ne peux pas non plus parler trop fort pour dévoiler ta présence. Tu la serres contre toi, nichant ensuite ton nez dans sa poitrine, conscient de toute façon que si cela la dérangeait, elle te le fera savoir. Mais là, tu en avais bien besoin. Tu souffles doucement, apaisé. Tu ne sais pas combien de temps, tu restes comme ça, à l’avoir dans tes bras avant de relever la tête, souriant comme un idiot.

- Tu m’as tellement manqué...

Que tu dis avant de l’embrasser sur le bas du cou, profitant de chaque parcelle de peau visible et accessible pour tes lèvres, tes mains dans son dos, la caressant du pouce. Tu es comme drogué, hypnotisé par la douceur qui est dans tes bras.

Il est là, enfin, et elle ne résiste pas à l’envie de lui sauter dans les bras sitôt qu’elle l'aperçoit, se laissant presser contre lui, tandis que ses jambes trouvent instinctivement - bien qu’il les aide au passage - sa taille, s’agrippant à celle-ci. Enfin, elle le retrouve. Enfin, il est là. Il lui a manqué depuis dimanche. Terriblement manqué. Mais il est là, comme promis, bel et bien là dans sa chambre, même si elle culpabilise un peu de l’avoir laissé entrer en douce, sans rien dire à ses parents. Ils auraient pu faire les choses bien. Elle aurait pu leur annoncer qu’elle était avec Den de nouveau, leur dire seulement la vérité, et qu’il lui manquait, qu’elle aimerait qu’il passe la nuit là, parce que… Parce que c’est dur de rester loin l’un de l’autre, tout simplement. Elle aurait pu s’y prendre correctement mais… Elle ne l’a pas fait. Et ce petit goût d’interdit, pour être honnête, la fait frissonner.

"- T’es enfin là…" souffle-t-elle de nouveau, la voix chargée d’émotions, comme leurs lèvres se retrouvent de nouveau. "Faut pas faire de bruit, j’ai dis que je montais dormir…" qu’elle souffle contre ses lèvres, ses bras passant autour du cou de son amoureux.

Il vient caler sa tête dans son décolleté et elle a un petit rire, passant une main dans ses cheveux, déposant un baiser sur sa tempe. Et ils restent comme ça, simplement, un moment, dans les bras l’un de l’autre, à prendre le temps de sentir leurs parfums respectifs, à prendre le temps de réaliser la présence de l’autre. Et puis il relève la tête, la regardant comme un imbécile heureux en souriant, faisant fondre son coeur, et elle penche la tête pour cueillir un baiser sur ses lèvres. Elle lui a manqué, affirme-t-il. S’il savait à quel point c’est réciproque…

Il l’embrasse dans le cou et elle ferme les yeux, se laissant faire sans la moindre protestation, sa main toujours glissée entre les mèches du goalie, tenant sa tête dans le creux de son cou, comme si elle craignait qu’il puisse s’en éloigner. Comme s’il était capable de ne pas s’y perdre encore et encore.

"- Tu m’as terriblement manqué aussi." souffle-t-elle entre deux baisers qu’il lui offre. "C’est trop long une semaine sans toi…"