Hanabi ?

"Tu comptes faire un feux d'artifice pour fêter mon retour ?"

Ahah la bonne blague. Umi a un sourire torse alors qu'elle adresse à Hiashi un regard qui dit qu'elle a compris que c'est un prénom. Celui de sa femme ? Sa fille ? Une autre femme de son clan ? Une employée ? Une golden retriever ? Bref. Quelqu'un. Pas des feux d'artifices. Et puis en plus ça ne serait pas très discret.

Qu'importe que dix, vingt ou quarante ans soient passés ? Umi le contredit d'un léger Mh. et d'un haussement d'épaules. Les années. Pourquoi pas. Mais en attendant, il y a Hanabi. Qui que ce soit. Et peut-être d'autres prénoms tout aussi importants dans sa vie. Et les voilà. Huma. Hinata. Et Hanabi donc. Ahah. Elle n'avait décidément pas sa place parmi tout ces H. Peut-être que si elle s'était appelée Humi ... (C'est quoi cette réflexion qui n'a pas le moindre sens ?) En tout cas, Umi sans H sourit doucement à Hiashi avec H. Ne sachant pas trop quoi dire à propos de cette épouse décédée dont il n'était pas amoureux. Se détestant copieusement de ressentir une forme de soulagement qu'elle essaye d'enterrer loin, loin en elle.

Et puis Hanabi entre.

La sans H écoute Hiashi et hoche la tête pour signifier qu'elle l'écoute lui dire qu'elle ne sera pas un poids. Pas un secret qu'il est content de la voir. Mais elle n'écoute pas vraiment. Sinon elle aurait un minimum réagit. Non, elle reste un instant hypnotisée par la fille Hyuga.

Umi incline la tête pour saluer la très jeune fille, sans dire un mot. Elle regarde ses sourcils froncés. Se dit qu'elle lui ressemble. Ce qui est stupide. Et égoïste. Mais elle aurait fait la même tête si son père avait ramené une inconnue à la maison. Elle avait fait la même tête quand elle avait remarqué que Minato voyait Kushina de plus en plus souvent et de moins en moins amicalement. Umi regarde la petite et se dit qu'elle n'a pas eu de mère, et c'est injuste. Elle aussi a perdu la sienne jeune. Toujours moins jeune que… quelques semaines ? Jours ? Onze ans pour onze ans. Umi regarde la petite et elle se dit qu'elle ne voulait pas d'enfants. En tout cas, elle ne s'était pas imaginé mère de famille. Alors elle se demande pourquoi autant de jalousie est en train de lui tordre le ventre. Et puis elle se souvient qu'elle n'avait même pas vingt ans. Le jour où elle avait disparu dans les ombres. Du gâchis. Tellement de gâchis. Elle la regarde soutenir son regard avec une forme de tendresse, sans la lâcher du sien jusqu'à ce qu'Hanabi quitte la pièce. Umi tourne la tête vers Hiashi.

"Elle a tes yeux."

Qu'elle lui dit Très sérieusement. Avant de pouffer en lançant un regard amusé. Bien sûr que oui qu'elle a ses yeux. C'est le principe des Hyugas. Elle se marre toute seule de sa bêtise Umi. Préfèrent raconter de la merde que faire face au bazar dans son cœur qui prend de plus en plus de place et s'ajoute au bazar dans sa tête. Parce que. Hiashi. Est. Veuf. Non non ça lui donne pas la permission d'espérer quoique ce soit. Mais. Quelque part elle le fait quand même. D'ailleurs. Umi s'éclaircit doucement la gorge en retrouvant son sérieux.

"Désolée. Pour le baiser tout a l'heure. J'ai pas réfléchi. Forcément que tu es marié. Etais."

Elle parle à mi-voix. Se demande vaguement comment fonctionne la législation à ce propos. Légalement il est quoi ? Marié, veuf, célibataire ? Ouais. Des questions théoriques c'est bien. Plutôt que réfléchir à…. Tout le reste.

Umi grogne un soupire et se laisse tomber tout doucement sur ses jambes. Fait un pas et tend une main vers Hiashi.

"Tu veux bien m'aider à marcher un peu ? Il faut que je marche un peu. Faut au moins que je retrouve un usage correct de mes jambes."

Est-ce qu'elle a réellement besoin de lui ? Non. Elle a fait le tour du Konoha en ruine pour le retrouvé en étant plus affaiblie que ça. Mais elle le trouve trop loin d'elle. Et elle a froid quand il ne la touche pas.

Il ne répond pas, pour les feux d’artifices. Il sait qu’elle sait. Mais il y a encore le temps. Pour parler de tout ça. Des dix-huit années qui sont passés comme une fusée pour exploser en plein vol maintenant, sous leurs nez. Il présente Hanabi pour ça. Pour qu’elle comprenne qu’elle avait certes perdu du temps, mais qu’elle était toujours là. Hanabi était là pour ça aussi. Mince. Ce n’était pas être un bon père que de faire appeler sa fille pour prouver à une fille dont on était amoureux à une époque qu’elle était loin d’être un poids. Mais il le fait tout de même. Faisant fi de l’émotion, ou pas, de sa fille et de Umi. Il le fit parce qu’il en avait le droit.

- Normal, répondit-il simplement.

Si sa fille n’avait pas ses yeux, alors ce n’était pas sa fille. Bien que sa mère les avait aussi … mais … C’était logique que ses deux filles ont les yeux de son père. Parce que. Il était le chef de la famille, et qu’en tant que bon chef de famille, il fallait que le sang coule dans leurs veines de cette manière. Hiashi la regarde.

- Merci, finit-il par répondre au bout de quelques secondes, de m’avoir embrassé. Cela m’a rappelé un rêve d’il y a dix-huit ans. Alors merci.

Il n’avait pas, encore une fois, envie de lui dire de ne pas s’excuser. A la place, il lui explique la gratitude qu’il ressent face à ce baiser. Il avait été embrassé, par elle… et c’était suffisant pour lui. C’était parfait. C’était … Il avait eu besoin de ça. Umi l’avait embrassé et il s’était senti à nouveau … lui. Celui d’avant. Celui qui était moins stricte, plus malléable. Celui qui ne détachait pas les yeux de l’espèce de singe sans poil qui faisait des conneries pour amuser la galerie… Cette fille qui l’attirait comme une chercheur d’or était attiré par une carte aux trésors. Il s’approche d’elle, tend le bras, la laisse prendre son bras. Il la regarde. Ses yeux ne transcrivent rien qu’une réflexion profonde. Il cherche comment dire ce qu’il allait dire.

- Umi, j’aurais besoin que tu me fasses une promesse. Une promesse importante, et ta parole a toujours été quelque chose d’important, on est d’accord ? Alors j’ai besoin que tu me fasses une promesse… Tant que je ne considère pas que tu es rétablis, tu ne fais rien pour … te venger.

Il s’arrête pour la regarder. Il était plus grand qu’elle. Comme à l’époque. Elle était si petite dans un sens, si frèle. Oh, il ne ferait pas le coup de la croire sans ressource. Il était amoureux, pas stupide … mais il n’empêche que la moindre parcelle de son esprit crier de la protéger et de faire attention.

- On se vengera ensemble, si tu as en le désir, mais pour le moment, ta santé sera la première chose. Et tu es une femme déterminée et toujours pressée, alors je te demande ta parole. D’attendre.

Parce que … elle l’avait déjà fait, hein. De partir alors qu’elle était encore blessé partout et pissant le sang pour se battre. Elle l’avait déjà fait, elle avait réussi, mais tout de même… Il avait besoin de sa parole pour qu’il puisse ne pas avoir peur, maintenant. Il n’était pas aussi fort qu’elle, il le sait … mais il sait aussi qu’il se tuerait pour éviter qu’elle ne se tue … Et ça, ça serait vraiment le pire des scénarios. Pas parce que sa vie compte, non. Parce qu’il sait qu’elle, elle s’en voudra s’il venait à mourir par sa faute détournée. Alors … il plonge son regard dans les siens.

- Promet, tant que je ne considère pas que tu es rétablis…., et il attends qu’elle finisse la phrase pour être sûr qu’elle le fera.

Parce qu’il a confiance en sa parole. Il lui fait confiance. Même maintenant que presque vingt ans était passé, il lui fait confiance.

"Tu fais des rêves érotiques, toi ? Tiens donc …"

Elle le charrie en toute … ignorance ? Ou connaissance ? Elle, elle sait, elle est sûre, elle se souvient très bien. Elle se souvient parfaitement de la façon dont elle lui a (re)dit au revoir. Après la soirée avec tout le monde. En pleine nuit. Elle s’en souvient parfaitement. Alors Umi part du principe qu’Hiashi s’en souvient de la même façon. Et que s’il a rêvé d’un au revoir, il se peut qu’il ait rêvé du même “type” de au revoir. Donc. Elle le charrie juste. Un petit sourire en coin. Sans en rajouter pour autant. Ne sachant pas … comment il se positionne par rapport à cette nuit. S’il la regrette ou non. Non. Non il ne la regrette pas, sinon il n’aurait pas dit ça, mais .. même. (Ou alors elle reste coincée dans sa propre culpabilité et ses propres regrets.)

Bref. Umi se lève, décidée à retrouver une bonne condition physique aussi rapidement qu’elle le puisse. Pour dégommer l’autre pourri. Elle se dit vaguement qu’une fois qu’elle l’aura dégommé, bah elle aura euh … réussi ? Elle pourra prendre le contrôle de la racine ? Mais. Elle n’a plus aucune envie de prendre le contrôle de la racine. Mouais. Elle verra ça plus tard. Le tuer, et réfléchir après, ahah. Erm. Elle fait quelques pas en compagnie d’Hiashi et tourne à nouveau les yeux vers lui quand il reprend la parole. Elle le laisse parler, hoche doucement la tête quand il lui demande si sa parole est (toujours) importante. Bien sûr. Elle a beau avoir un sacré paquet de défauts, de nouveaux sans doute depuis la dernière fois qu’ils se sont vus, pour ça, elle n’a pas changé. Elle tient toujours sa parole, Umi. Même si elle ne promet pas toujours de bonnes choses. Surtout que … cette promesse lui paraît logique. Mais elle ne le coupe pas, ne le contredit pas. Surprise de l’entendre insister autant. Surprise de l’entendre lui proposer son aide pour sa vendetta.

“J’ai appris la patience entre-temps, tu sais …”

Elle chuchote, comme pour lui prouver et se prouver à elle aussi, que il y a quand même un tout petit peu de bon qui est sorti de tout ça. De toute façon, elle n’avait pas le choix. C’était soit ça, soit devenir folle. Enfin elle finit par acquiescer … à sa manière.

"... je ne ferais rien. Enfin je ne me vengerai pas. Les trucs sexuels je peux, hein ?"

Bien entendu qu'elle n'a aucun projet salace en tête à l'heure actuelle. (Enfin presque.) (Enfin de toute, pour ça non plus elle n’a pas assez de force.) (Bref.) Mais c'est une taquinerie en hommage du bon vieux temps. Elle adorait causer ouvertement de sexe devant les deux Hyugas. Tout le monde avait sa réaction qui lui était propre quand elle abordait le sujet. Akimichi tentait de détourner la conversation, Yamanaka tentait de donner le chance naturellement, Nara ricanant avec l'air de celui qui en sait beaucoup mais ne disait rien, Aburame… ne disait rien du tout (comme d'hab) et Inuzuka renchérissait largement. Les deux jeunes femmes avaient eu de lonnnngues conversations sur le sujet. En privé la plupart du temps. Et Minota, bien sûr, se facepalmait de gêne et finissait par lui tirer les oreilles. Littéralement. Mais des deux Hyugas … ça se sentait bien qu'ils avaient été élevés dans une certaine pudibonderie. Pas de leur faute bien sûr. Mais elle s'amusait beaucoup à leurs dépens. Et elle le fait encore, même si elle se doute que ça doit moins marcher sur l'homme qu'il est que sur le jeune homme qu'il était.

Umi lui adresse un sourire empreint de nostalgie. Elle soupire et répète plus sérieusement.

"Tant que tu ne considères pas que je suis rétablie, je ne ferai rien pour me venger. Promis. J’ai pas envie de me faire casser en deux de toute façon."

Logique, logique. Elle s’est ratée une fois, et elle l’a payé cher. Elle n’a pas envie de le payer une deuxième fois. Encore plus cher. Bref. Umi reprend sa marche au bras d'Hiashi. Soudain prise d'une certaine envie.

"Tu ne veux pas le raconter ce rêve ?"

- Un, répondit-il sérieusement, puis le souvenir de ce rêve qui reviens parfois.

Il ne peut pas savoir que c’était la vérité. Cette nuit avait été hors du temps. Hors de l’histoire. Hors de l’espace. Cette nuit avait été tangible mais impossible, improbable, incompréhensible pour lui qui ne rêvait jamais de sexe. Ou d’amour. Ses rêves étaient faits de blanc. De rien. Il faisait parti de ces personnes qui ne rêvaient pas. Sauf là. Sauf ce jour là. Le jour de son départ. C’était aussi pour ça qu’il lui demande de promettre … parce qu’il se souvient de la Umi qui était parti, pas celle qui avait travaillé ailleurs et qui était morte ailleurs. Il se souvient de ce qu’elle était… Une tête brûlé toujours à draguer et à vouloir sauter sur tout le monde, sauf sur lui. Pourquoi ça l’attriste encore, vue leur âge ? Qui peut le dire … mais ça l’attriste. Il tient son bras et la regarde.

- Tu veux faire des trucs sexuels avec celui qui t’a fait ça ? Demanda-t-il en fronçant les sourcils, conscient qu’il y avait quelque chose qui devait lui échapper.

Parce qu’elle promettait de ne pas se venger, pour le moment, pour le temps qu’elle aille mieux … mais elle demandait si elle pouvait faire des choses X ? Elle demande quoi exactement ? Il n’était pas sûr de comprendre. Et malgré son âge avancé depuis la dernière fois, il était incapable de comprendre qu’elle parlait un peu, de manière dérivé, de lui. Même si elle en avait fait, plus jeune, il ne le remarquait pas. Elle aurait pu faire milles commentaires, si elle ne s’était pas plantée devant elle pour lui faire l’amour, comme dans son rêve, alors il n’aurait pas percuté. Le sexe était pratique pour faire des enfants, ça n’allait pas plus loin, et Hiashi, sauf ce rêve là, n’avait jamais compris pourquoi on en faisait une histoire.

- Merci pour ta promesse, mais j’ai dis que c’était tant que « JE » ne considère pas que tu es rétablie, précisa-t-il en la regardant droit dans les yeux pour qu’elle comprenne la douce nuance.

Il continue de la faire marcher et lance un regard vers elle avant de détourner le regard, incapable de cacher le délicat teint rosé qui arrive sur ses joues… ouais. Il pouvait lui raconter. Non, en réalité, mais comme elle le demandait et qu’elle était sorti de l’enfer, il pouvait bien lui donner une partie de son paradis… même si ça devait être étrange pour elle de savoir les idées impurs que l’Hyuga avait pour elle. Ses joues teintées, il se racla la gorge toujours de cette manière humble et droite.

- A l’époque, tu ne me remarquais pas. Tu passais ton temps à draguer et à toucher les autres, mais jamais moi. Alors … Le soir de ton départ, après la soirée, mon subconscient m’a donné un rêve. Tu es venue dans ma chambre, tu étais … toi. La même, toujours la même, sauf que tu n’as rien dit. Tu t’es mis à califourchon sur moi, tu t’es penché et tu m’as embrassé. Et je t’ai embrassé. Et … On a fait l’amour, plusieurs fois. Et chaque fois que je regardais vers toi, je savais que tu étais bien trop bien pour moi, sauf que tu continuais de prendre du plaisir et que ça me faisait plaisir. Le lendemain, quand je me suis rêvé, je savais que tu n’étais plus là.

C’était le rêve érotique le plus incroyable et intense de sa vie. S’il n’était pas sûr que Umi ne voulait pas d’elle, à l’époque, il aurait pu croire que ça s’était vraiment passé… mais cela avait été aussi le réveil le plus triste de sa vie. Et, alors qu’il n’avait pas pleuré sa mort, il avait pleuré ce départ et cette histoire avorté et impossible. Il se racla la gorge.

- Mais bon, ne t’en fais pas. Je sais bien que tu ne m’aimais pas de cette manière, je suis désolé de t’avoir utilisé de cette manière dans mes songes.

Ouais. Il est con. Surtout que si c’était un rêve ça n’explique pas le baiser qu’elle avait fait HEIN ? Mais il est con. Il ne comprend pas les sentiments des autres. Raison pour laquelle il avait échoué en tant que père jusqu’à là … Incapable de comprendre l’évidence, ou d’y croire. Simplement. Il est con.

Oui, oui, quand il aurait décidé. Umi hausse les sourcils. C'est pareil. Quand elle sera archi chiante parce qu'elle aura décidé, il décidera vite aussi. Eh eh. Elle demande à Hiashi son rêve. Elle ne sait pas bien pourquoi. Peut être juste parce qu'elle est contente de savoir qu'il ne l'a pas oubliée.

Alors elle l'écoute. Et se tend petit à petit. Elle se tend parce qu'il est en train de lui dire, à mi-mots, qu'il ressent quelque chose pour elle. Ressentait. Pardon. Et aussi parce qu'il est en train de lui relater leur nuit. Un rêve ? Umi tourne de grands yeux vers lui. Comprenant que tout ça n'a pas de réalité pour lui. Elle pince ses lèvres. Et son premier réflexe est de chercher à lui causer un choc. A le désarçonner. Elle plisse les yeux, et apporte des précisions à son "rêve".

"Mh. Je suis entrée par la fenêtre. Tu lisais un de tes romans sérieux ennuyant à mourir. Le bleu et le blanc."

Elle glisse son regard vers lui, attend qu'il percute. Et puis d'un coup. Sans prévenir, une vague de colère la traverse. Umi le lâche et lui assène une grande claque à l'arrière du crâne. Heureusement qu'elle a été largement affaiblie, sinon ça aurait pu faire vraiment mal. Parce qu'elle ne se retient pas du tout.

"IMBÉCILE !"

Elle crache. En le regardant d'un regard noir. Elle n'a aucune raison d'être autant en colère. Umi se demande même pourquoi elle s'énerve autant. Elle dévisage Hiashi en cherchant une réponse à cette soudaine rage qui lui fait serrer les poings. Et elle se rend compte qu'elle a mal. Au cœur. Ça la blesse terriblement que tout ça ne soit pas réel pour lui. Que ce souvenir qui a sans doute sauvé sa santé mentale ne soit "qu'un rêve" pour lui. Que cette nuit, cette seule et unique nuit où ils ont pu s'aimer ne soit pas vraie pour lui.

Sa vision se brouille et Umi se détourne pour essuyer ses larmes d'un geste rageur. La voilà qui se met à sangloter pour ça. A chialer pour de vrai, le souffle qui saute et les épaules qui se secouent. Elle n'a pas pleuré pour elle. Elle a à peine versé quelques larmes pour son frère et sa belle sœur. Mais là. C'est comme un dernier espoir qui lui explose à la tronche. Tout ça n'avait été important que pour elle ? En tout cas, ça n'avait été réel que pour elle.

Ce n'est pas de sa faute. A Hiashi. Elle le sait. C'est elle. Même si elle s'est répété pendant des années et des années, même au fond de son trou comme pour se rassurer, que de toute façon, eux deux, c'était impossible à cause du clan. C'est elle qui a fait un choix. Qui a choisi Konoha plutôt que lui. C'est elle. Pas lui. Qui a poussé tout ça aux frontières du possible. Du réel.

Umi secoue la tête. Se mord les lèvres pour se calmer.

"Désolée. Je … pardon."

Elle n'aurait jamais dû. Elle se rend compte. Qu'elle n'aurait jamais dû. Revenir à lui deux fois. Une fois cette nuit-là. Parce que s'il ne l'aimait pas, elle se brisant le cœur à elle-même. Parce que s'il l'aimait, elle leur brisait le cœur à toutes les deux. Il n'y avait pas de gagnant. Et elle n'aurait pas dû revenir vers lui maintenant que le mal était fait. Elle aurait pu retrouver les Nara presque aussi vite. Mais. Elle voulait le revoir. Faisant fi des souffrances qu'elle pourrait réveiller.

Umi inspire profondément.

"C'était pas un rêve Hiashi. C'était. Un au revoir. Je voulais pas partir sans …"

Sans quoi ? Sans céder à son désir charnel envers lui ? Sans lui montrer qu'elle l'aime, à défaut de lui dire. Ahah, ta gueule va. C'est encore plus pitoyable. Fini pas ta phrase c'est mieux. Elle s'éclaircit la gorge, baisse la tête et ne dis plus rien. Se demande plutôt comment elle peut faire pour s'enfuir de là.

Hiashi la regarde, penche la tête. Il sorti un petit « en effet » parce qu’il lisait réellement ce livre avant qu’elle n’arrive … mais … Elle pouvait se souvenir qu’il l’avait apporté à la fête. Pour ne pas montrer sa tristesse, il était resté à l’écart avec son livre, alors elle peut l’avoir deviner. Il était si impensable que cela puisse vrai … mais après, il y a eu la suite. Cette claque, derrière sa tête, pour commencer. Personne ne le frappe jamais. Et il ne laisse personne le frapper. Jamais. Mais… Cet acte étrangement violent pour la jeune femme contre lui était aussi intense et puissant. Il le voyait dans la manière de se tendre. Il ne comprenait pas tout. Mais il savait que c’était important. Lui, Hiashi Huyga, chef de clan, se laisser frapper pour que la jeune femme puisse se faire du bien avec cette acte. Si on le disait, personne ne le croirait.

Il la laisse se reculer, observe le coin de sa nuque qu’il peut voir sur le vêtement trop grand pour elle. Il voit des marques. Il n’aime pas les marques qu’il voit. Pas qu’il prône la peau lisse ou une connerie comme ça … juste il n’aime pas penser qu’un corps puisse être marqué à ce point. Sans soin. C’était comme ça que se faisait les cicatrices dans ce monde où la médecine avançait à grand pas. Quand une plaie avait le temps de se soigner à l’air libre, elle laissait une cicatrice. Il avait envie de la prendre dans ses bras, mais il ne comprenait pas sa colère, ni la tristesse qui faisait remonter ses épaules dans des sursauts de larmes. Quand elle s’excuse, elle sait de quoi elle parle. Umi n’était pas le genre à demander pardon pour une claque. Elle serait le genre à en mettre trois petites de plus au même endroit. Alors il la regarde et attends. Il sait qu’elle s’excuse pour autre chose, cette fois, mais pourquoi ? Quand elle explique que ce n’était pas un rêve, il fronce les sourcils. Tout son corps refuse cette possibilité, toute son âme. Parce qu’elle n’était pas intéressé par lui. Jamais. Et que dans son rêve, il y avait de l’amour dans le plaisir charnel. Il n’y avait pas simplement qu’une histoire de cul. Tout le monde savait que pour le cul, il n’était pas le mieux placer. Si elle voulait simplement s’envoyer en l’air, elle serait allée voir un autre. Et surtout, il n’y aurait pas eu tant de gestes tendres. Il se refit la scène, une nouvelle fois, dans son esprit. Ils n’avaient pas parlé, ils avaient bougés. Leurs corps étaient entrés en collision pour faire naître l’amour. Leurs langues avaient dansés. Leurs voix avaient chantés le prénom de l’autre. Il n’avait jamais été plus libre que dans ses bras. Dans ce rêve.

Qui n’était pas un rêve.

Il continue à se demander pourquoi. Mais il sait pourquoi. Il ne peut juste pas l’accepter. Il n’arrive pas à l’accepter. Il ne voit pas comment il pourrait supporter ça. Il la regarde, ne bat pas des cils, contrôle son cœur et sa respiration, alors qu’il réfléchit en admettant que ce qu’elle dit était vrai. Que ce rêve était vrai. Alors, c’était qu’elle l’aimait. Elle qui ne l’avait jamais vue que comme le ninja pudique et silencieux. Elle qui s’amusait de lui et de son sérieux. Elle. Mais elle ne l’avait jamais dit. Il réfléchit. Il sait que s’il part maintenant pour lui montrer quelque chose, elle va s’enfuir. Il le sait. Il le sent. Alors il s’approche et la prends dans ses bras en silence et avec attention et il sort.

Il saute par-dessus plusieurs bâtiments, atterrit devant une boutique fermé qu’il ouvre en retrouvant la clé –les gens cachent toujours des clés et les ninjas savent les trouver- et ouvre la librairie pour la faire rentrer, toujours en silence. Il la fait avancé, ignore ses questions (//S’il y en a) et avance dans la librairie pour retrouver un livre pour enfants. Il fouille dans les rayonnages en parlant.

- Quand j’avais trois ans, et toi aussi, nous étions ensemble dans la même maternelle. Pas dans la même classe. Il y avait les cours « en groupe », qui mélangé les élèves pour apprendre à se connaître et à vivre en communauté. Sauf que je détestais vivre avec les autres. Les autres, sauf mon frère qui était plus joyeux que moi, ça ne me plaisaient pas. Alors je lisais. Et un jour, je lisais un livre tout à fait « passionnant » quand j’ai remarqué quelque chose de terrifiant.

Il trouve un livre, vérifie le titre avant de le déposer pour en prendre un autre.

- Quelqu’un avait arraché la dernière page. Alors je me suis levé, et j’ai cherché. Tout seul. Parce que je ne voulais demander à personne.

Il prend un autre livre et fait la même chose. Il vérifie, soupire que ce ne soit pas le bon et le dépose. Il avait un exemplaire chez lui, parmi les décombres certainement.

- Tu es arrivé. Tu m’as vue. Tu t’es approché du livre et tu as compris. Malgré que tu fusses une chieuse invétéré toujours à finir pleine de boue, tu m’as trouvé cette page et tu me l’as donné, avant de repartir t’amuser dans la terre et la boue.

Disant ça, il trouve le livre qu’il veut et il lui tend. C’était « L’histoire de l’enfant solitaire et triste qui trouva un ami ». Il lui laisse dans les mains.

- C’est ce jour-là, où je suis tombé amoureux de toi. Sauf que tu ne t’intéressais pas à moi. Et quand j’essayais de faire quelque chose pour changer, comme ce jour à nos six ans où j’ai apporté un chocolat pour la Saint-Valentin, tu disais –toi et les autres- que ce n’était clairement pas le genre d’un Hyuga. Alors je ne te donnais pas le chocolat, ni la lettre, ni rien. Jamais. Et mon père était toujours d’accord avec ça.

Un Hyuga, ça ne tombe pas amoureux. Jamais. Il faut attendre que l’on choisisse sa femme, et faire des enfants. La femme de Hizashi avait été choisie en même temps que la sienne, pour garder un sang pur… Mais si Umi avait voulu de lui, il aurait combattu cette idée. Parce qu’elle était l’amie de l’enfant solitaire.

- Umi…. Pourquoi tu es venu ce jour là ? Si ce n’était pas un rêve, tu me dois de le dire avec des mots. Que je comprenne chaque intention. Que je sache ce que j’ai réellement loupé pendant tout ce temps.

Elle a beaucoup beaucoup de mal à arrêter de pleurer. Pourtant elle sait faire. Elle sait brider ses sentiments. Les repousser loin et les ignorer. Pour assister ou commettre des monstruosités. Elle sait. Mais en est incapable. Hiashi (non, elle toute seule avec ses actes) vient d'entailler sa carapace, et ses émotions se déversent par cette mince fissure. Pourtant irréparable. Umi lutte comme elle peut, s'inquiètant à mesure de l'immobilité et du silence d'Hiashi. Peut-être qu'elle s'est trompée ? Qu'il ne ressent rien et se trouve très embarrassé. Pas le temps de se poser ces nouvelles questions. L'homme la prend dans ses bras et l'emmène.

Où ? Il la fout dehors ? La refile à l'Hokage. La livre à Danzo ? Oui tous ses doutes traversent l'esprit d'Uli. Mais elle ne demande rien. Se retourne devant le reste d'une librairie. Et elle suit Hisashi à l'intérieur. Perdue. Perdue jusqu'à ce qu'il lui raconte une vieille histoire. Son cœur se serre encore plus fort et sa gorge lui fait mal à en hurler. Elle ne hurle pas' mais secoue vivement la tête à la question de l'homme qui l'avait finalement aimé tout ce temps. Quel gâchis. Quel terrible gâchis.

"Rien. Hiashi. T'as rien loupé. J'ai … j'avais choisi Konoha. Même si c'était une putain d'erreur …"

Sa voix se brise. Elle n'est plus capable de retenir ses larmes. Elle secoue encore la tête. Lève les mains pour essuyer son visage trempé. Elle a l'impression d'être une enfant. La vérité. Elle a toujours 20 ans, Umi. Il n'y a que son corps qui a vieilli. Et encore. A peine. Grâce (?) au manque de soleil. D'air. De vie. Mais son esprit, bloqué par le noir, des ses souvenirs, n'a pas vieilli. Son cœur, rassuré par l'image d'Hiashi, ne l'a jamais oublié. La vie a continué pour lui, moins qu'elle le croit certes, mais pas pour elle. Umi respire, calme ses sanglots avant de continuer.

"Toi. C'était pas possible. Si je te le disais. Et si tu m'aimais … J'aurais jamais pu. J'aurais jamais pu partir. Alors j'ai rien dit. Mais quand j'ai dû m'en aller. J'ai pas pu me résoudre à ne jamais t'avoir embrassé. À ne jamais t'avoir touché. A ne jamais t'avoir fait l'amour."

C'était parfaitement égoïste. Elle s'en rendait compte plus que jamais maintenant qu'elle le disait à voix haute. Elle avait été horrible avec lui. A tous les niveaux. Alors non. Elle ne pouvait pas lui dire qu'elle l'aimait. Et encore moins qu'elle l'aime toujours. Umi ricane sombrement, un large sourire sinistre aux lèvres. Elle s'écarte d'Hiashi, pose le livre sur un meuble à côté d'elle, son regard se raccroche à la couverture et elle se retient de se remettre à sangloter. Elle se souvient très bien de ce jour-là.

"J'avais déchiré cette page. Tu étais toujours en train de lire. J'avais envie que tu me vois. … Je suis une vraie connasse …"

Pris les unes après les autres, les décisions qu'elle avait pris paraissaient logique à Umi. Maintenant qu'elle voyait tout en entier. Avec toutes les données. Elle se trouvait horrible. Vraiment. Elle n'avait jamais vraiment cru qu'Hiashi pouvait s'intéresser à elle. Elle n'avait jamais imaginé que ses plans merdiques pour le charmer avaient marché. Mais surtout elle n'avait jamais vraiment cherché à le savoir. Et elle avait pris ça comme excuse pour se "rabattre" sur d'autres garçons. Connasse. Y a pas d'autres mots. Enfin si. Mais disons que c'est le plus poli.

Umi recule encore. Se heurte au mur derrière elle. Des images du noir, des sensations de sa cellule lui revient. Elle frissonne et referme ses bras contre elle. Tout à coup, elle a presque envie d'y retourner. Elle baisse la tête, se cache derrière ses mèches blondes, se laisse glisser au sol et s'y recroqueville. Puis elle chuchote à peine :

"Laisse-moi…"

- C’était un choix. Seulement un choix. On en fait tous.

Il avait fait le choix de voir un rêve, et non la réalité. Il avait fait un choix en laissant tomber ses recherches. Il avait fait un choix, tous les jours quand elle était là, à se taire pour ne pas dire qu’il est amoureux. On faisait tous des choix. Bon ou mauvais, manipulé ou pas… tout ça … Tout ça … Alors, il n’avait pas à lui en vouloir. Et ce n’était pas une erreur. Il y avait eu une erreur, mais pas de son côté à elle. C’était dû côté des autres. Elle, elle avait fait le choix de Konoha pour protéger Konoha. C’était … Noble de sa part. Mais il savait que tout de suite, il ne pourrait pas lui expliquer son opinion. Il la regarde. « Toi ». Qu’elle dit. « Toi ». Lui ?

Mais il comprenait. Il la comprenait. Pourtant, la révélation le choque. Il la regarde. Ecarquille les yeux. Elle avait déchiré la page mais … pourquoi ? Pour la voir ? Il suffisait qu’elle rie un peu trop fort. Qu’elle gigote. Il la voyait déjà avant, même s’il n’était pas amoureux. Il la voyait. Toujours, tout le temps. Il ne voyait qu’elle et son bruit constant, son énergie constante, agaçante, chaleureuse. Il la regarde se refermer comme une huître. C’était le passé, ça. Cette page, son choix. Maintenant, il n’était plus temps de penser au passé. De voir l’avenir la reconstruction. Il était amoureux d’elle depuis ses trois ans. Elle le voyait, lui, depuis trois ans. Il la regarde glisser sur le sol. Il attend en silence. Il prend le livre et s’assoit à côté d’elle. Puis, il ouvre la dernière page, il arrache la page, et il pose l’ouvrage sur le côté. Doucement, il pose son épaule contre celle de la jeune femme.

- Et se fut comme ça, lut-il d’une voix posée, que le petit garçon solitaire rencontra son premier ami. Pas un grand ami. Pas un ami riche. Pas un ami cultivé comme lui. Ni même très beau. Non. Il trouva un ami sincère. Et un peu fou. Après tout, n’avait-il pas mangé toute sa gomme, pour le plaisir d’en demander un au petit garçon solitaire ?

Il passa le bras autour des épaules de la jeune femme pour la prendre contre lui. Et il la déplaça pour qu’elle se retrouve entre ses jambes, entre ses bras, contre lui. Elle était cette amie qui, mange la gomme, qui laisse quelques traces, qui veut simplement être remarqué par cette personne solitaire. Par une pulsion tendre, il embrassa la tempe de la jeune femme.

- Je ne te laisserais jamais plus, Umi. Plus jamais. Alors, n’essaie même pas. Quand ça compte, je peux être plus têtu que toi.

Et il caresse ses cheveux, doucement, en laissant le temps.

"Mh."

C'est tout ce qu'elle répond à la remarque d'Hiashi. Un choix, oui. Mais on choix qui en avait conditionné des milliers d'autres. Elle avait eu le temps, pendant ses années dans le noir, d'y penser. Elle avait eu le temps d'imaginer son monde si elle avait fait l'autre choix. Hiashi, Minato et elle-même. Elle sait ce qu'il se serait passé. Enfin elle croit. Pour elle, elle lui aurait déclaré son amour, et … avec un peu d'optimisme oui, elle l'avait imaginé réciproque. Assez pour qu'ils se fréquentent en secret. Jusqu'à ce qu'Hiashi ait à épouser une femme digne de son rang et de la lignée qu'il devait perpétrer. Elle serait restée aux côtés de son frère. Jusqu'au jour où la terre avait tremblée. L'attaque de Kyubi, elle savait maintenant. Elle se serait sacrifiée pour sauver son frère. Et Kushina ? Elle ne savait pas encore comme sa belle sœur était morte. En couche ? Contre le démon à queue qui sommeillait en elle ? Mh. Avec un peu d'optimiste, elle aurait sauvé les deux. Et ils seraient toujours en vie. Avec leur fils. Naruto. Et elle. Elle serait vraiment morte. Pas une espèce de fantôme revenu du passé. Oui. C'était une alternative à cette vie réelle qui lui plaisait pas mal. Elle, morte. Elle avait songé à se tuer plusieurs fois. Mais, il y avait lui. Un souvenir qui la maintenait en vie quand elle le revivait en boucle. Une réalité, maintenant qu'un miracle l'avait sorti de son trou. Enfin un miracle… elle avait vu Konoha. Ouais. Même ça, elle avait raté. Tout. Mais. Il était toujours là.

Et il lui parle. Relis la fin de cette histoire qui avait été le début de la leur. Sauf que eux, ils étaient ratés. Encore et encore. Même quand ils s'étaient trouvés, cette nuit-là, ils s’étaient ratés. Hiashi lui par de l'ami que le garçon solitaire avait trouvé. Il lui promet de ne plus la laisser. Et l'embrasse sur la tempe. Mais Umi fronce les sourcils.

"Hiashi …"

Elle l'appelle. Cherche à bien avoir son attention même si elle ne veut pas croiser son regard.

"Je sais. Que j'ai pas le droit de te demander ça. Mais je veux pas être ton amie … Tu as dû passer à autre chose depuis tout ce temps. Mais pas moi. Pour moi … le temps ne s'est pas écoulé."

Quelle façon détournée de lui dire qu'elle l'aime encore. Elle a fait le détour du siècle. Elle est passée par les montagnes et a traversée les rivières pour ne pas simplement traverser la route. Un juste lui dire. Qu'elle l'aime. Point. Avant. Pendant. Maintenant. Elle sait qu'il a changé. Elle sait qu'elle a changé. Mais elle s'en fout. Elle l'aime. Ça s'est cristallisé dans son cœur et dans son esprit depuis des années et des années. Depuis presque toujours. Alors elle ne va pas arrêter maintenant. Elle l'aimait depuis dix sept années avant de disparaître. Et elle a continué à l'aimer pendant dix huit ans dans le noir. Ce n'est pas une journée qui risque de changer ça. Ni les doutes qu'il a eu sur la réalité de leur nuit. Rien. Rien ne pourra changer ça.

Umi essuie ses larmes. Elle devrait lui dire qu'il peut la laisser, s'il ne veut pas avoir à… à gérer ses sentiments pour lui. Mais elle ne le fait pas parce qu'elle ne le veut pas (égoïste) et se tourne à peine pour réfugier son visage dans le cou d'Hiashi. Se serrer contre lui et sentir son odeur qu'elle peinait à reconstruire dans sa mémoire. Et puis elle murmure.

"Tu sens toujours aussi bon."

Il la tient dans ses bras. Il la retient. Elle n’allait pas s’échapper. Umi était … un savon ? Pas l’image la plus romantique du monde, mais elle était clairement un savon. Si on l’attrape trop fort, elle s’échappe. Alors, il essaie de le faire comme il ne le fait jamais …. Il essaie de le faire avec tendresse. Umi n’était pas un dû. Ce n’était pas comme sa place dans la famille, ou ses enfants qui lui devaient le respect… Si Umi ne voulait pas le respecter, si Umi ne voulait pas rester, si Umi voulait réellement ne pas le voir … alors, Umi le fera. Il n’y a rien qui l’empêche de faire ce qu’elle souhaite réellement. Son « laisse-moi » vibre toujours dans son esprit. Son « laisse-moi » lui avait serré le cœur, lui avait brisé l’âme. Alors, il essaie d’être tendre, pour qu’elle reste par son propre choix. Quand elle parle, il l’écoute posément.

Il était intelligent pour plein de choses. Mais difficilement pour les émotions. Il ne savait pas gérer ses émotions … alors …Il regarde la jeune femme, reste silencieux au début, la laisse se caler à nouveau dans ses bras. Elle veut plus ? Elle ne veut pas être amie, elle veut plus. Il le comprend simplement. Il a l’impression de comprendre. Il ne sait pas pourquoi, mais il a d’un coup l’impression d’être revenu à 15 ans…. Oui oui. 15 ans. Quand l’émoi sexuel avait commencé et qu’il avait regardé Umi s’épancher avec d’autres sur ses découvertes. Quand il avait entendu tout ça, et qu’il s’était dit qu’il aimerait le faire avec elle. Il se sent jeune, petit, adolescent… Alors qu’il était un adulte. Alors il garde le silence. Il réfléchit.

- Je n’ai jamais aimé personne d’autre, finit-il par répondre doucement.

Il resserre l’emprise contre son corps, la remonte pour qu’il puisse avoir son visage devant le sien. Il la regarde, de ce regard blanc et vide. Comment une personne comme Umi pouvait l’aimer lui ? C’était un mystère. Parce qu’on parle d’amour. Parce qu’on parle d’amour avec le grand A qui hurle et crie quand quelque chose blesse l’autre. Parce qu’il déteste qu’elle fut blessé pendant que lui vivait. Mais il ne l’avait jamais oublié. Pas un instant. Il ne pouvait pas oublier cette femme même si on le forçait à oublier. Il s’approche d’elle et pose ses lèvres sur celle de la jeune femme. Pas un baiser langoureux. Sa langue reste dans sa grotte. C’était juste une caresse sur les lèvres avant qu’il ne se recule pour la voir à nouveau.

- Je ne sais pas si tu aimeras toujours l’homme que je suis. Mais j’accepte. Je n’ai pas envie d’être ton ami.

Problème ? Il ne sait pas comment être autrement… Le sexe ne fait pas le plus. Il le sait. Puisqu’il avait été ami avec Hima… Il le sait bien. Il en a conscience. Il avait eu deux filles. Et pour faire ses filles il avait couché plusieurs fois avec sa femme… Mais … Et bien ça n’avait pas fait l’amour. Il ne sait pas comment doit être un bon père. Il est un père médiocre. Et il ne doute pas qu’il sera un petit ami médiocre, tout comme il avait été un mari médiocre. Avait-elle vraiment conscience de ça ? Il n’avait aucune envie d’être son ami. Il finit par se lever, sans la moindre trace de difficulté pour la prendre dans ses bras et repartir dans le campement pour la mettre sur son lit. Il avait prit le livre et la page déchiré qu’il pose sur la table.

- Mais d’abord, tu dois te reposer, et arrêter de vouloir t’enfuir.