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LE TEMPS D'UN RP

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Ezvana
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Ezvana
Ven 21 Juin - 21:23

Méléän Hastros
Je suis un loup-garou, vivant entre la ville et les forêts. Je n'ai pas d'attache, plus de famille, pas d'amis, pas de meute. Je suis un solitaire mais cette situation me pèse. Aucun loup ne choisit d'être un solitaire. C'est juste qu'il n'a pas trouver de compagnon, ou de meute pour l’accueillir. Un renégat. Moi, j'ai du me sacrifier pour pouvoir vivre. Je suis un mercenaire et je survis au jour le jour.

Après des années d'errance, je cherche une âme, une présence. Mais la vie me contraint à vivre de contrat tous plus dégradant les uns que les autres. Mais un jour une mission me met sur la voie de quelqu'un. Elle.


Le silence s’installe doucement sur la tablé, à peine troublé par les bavardages environnants. Xéros est soucieux, sourcils froncés et les traits tirés, faisant des allées et retour entre sa partenaire et la fée, se demandant si elle pouvait faire du mal à ses enfants. Le Gardien, lui, sent la peine étreindre son cœur, l’envelopper d’une caresse épineuse. L’ailée était aussi brisé physiquement que mentalement et cela l’atteint bien plus qu’il ne le laisse montrer, ses yeux plongés dans sa bière. Lili, quant à elle, se redresse, ses longues oreilles semblant vibrer sous une émotion qu’elle taisait.

- Je ne suis pas télépathe, seulement empâte. Quand j’ai touché ta main, je ne pouvais pas lire ton passé, ton histoire, ce que tu es dans cette ville. Je ne sais pas ce que tu es, ni de ce dont tu es capable. Elle se penche doucement, le visage sur le côté alors que son ton se fait plus doux. Cependant, j’ai pu effleurer ton cœur, j’ai pu comprendre ton essence, ce que tu ressens.

Une hésitation alors qu’elle tend ses doigts, qu’elle vient poser sa paume sur la main de la danseuse. Un instant, elle papillonne des cils, troublée. Puis elle affiche un doux sourire.

- Tu n’es en rien le monstre corrompu que tu penses être. Oh, ton essence est chamboulée, certes, tu t’es perdu en route. Mais tu as une âme pure qui ne demande qu’à s’épanouir. Et puis, si lui te fait confiance, je ferais de même.

Un clin d’œil vers le Géant qui observe la scène sans rien dire.

- Pour ce qui est de l’aide …

Murmure alors qu’elle réfléchit. Puis elle relève brusquement la tête vers l’Ombre.

- Tu as prévu de sortir demain ?

Le Loup bat des cils et hoche la tête sans arriver à comprendre ou elle voulait en venir, puis parle du Nexus comme endroit.
Ravie, Lili en a des étoiles pleins les yeux, un frémissement la saisit tout entière.

- Je suis tellement heureuse de savoir qu’enfin, tu vas profiter de la Lune, Furie. Et que tu emmènes Pansy avec toi.

L’elfe frétille sur place, frappe discrètement de ses mains pour exprimer sa joie. D’ordinaire, son ami mercenaire préférait se museler et se faire du mal à s’isoler pour la pleine lune plutôt que de s’abandonner à sa vraie nature. Le fait qu’il désire partager cette nuit spéciale avec cette femme à ses côtés lui donnait un bon indicateur sur ce qu’il pouvait ressentir, sur l’éveil qu’elle pressentait.

- On viendra demain soir.

Cela tombe soudainement et Xéros avale de travers et manque de s’étouffer. Compatissant, Furax lui tapote le dos sans rien dire. Il savait pertinemment que répliquer ne ferait pas flancher Lili. Celle-ci se tourne vers la danseuse, l’air assurée.

- Je ne pourrais pas te rendre tout ce qui te manque d'un claquement de doigts. Je ne suis qu'une prêtresse, non une déesse. Mais je peux t'aider.

Sous-entendu, qu'elle avait senti sa souffrance dans son dos et qu'elle avait deviné son malheur, tout en respectant son secret. Ce n'était pas une chose à dire à voix haute sans y être préparé.

- Je peux absorber le feu, je peux te soulager de ta douleur pour un temps. Je peux t'aider à avoir les idées plus claires.

Sa main s'enroule autour de l'avant-bras et une douce lumière blanche émane du touché. Concentré l'elfe qui se met à transpirer à grosses gouttes, que les lèvres pincées tremblent. La pression se relâche alors qu'elle dénoue ses doigts et qu'elle recule en tremblant. Elle avait accumulé le plus de souffrance possible pour soulager ce qu'elle ressentait, cette fameuse magie noire.

- Je sens qu’il y a … L’aide de quelqu’un d’autre. Une autre magie, une qui ne me ressemble pas. Je l’ai senti sur Furie aussi.

Prendre une gorgée de sa boisson en soupirant, rassurant son compagnon d’un hochement de tête. Le Gardien fait référence à un Djinn et elle grimace.

- Demain soir, je viendrai t’aider. La lune pleine me donnera de la force pour soulager ta peine. Je peux infuser sa magie en toi, apaiser cette rune qui palpite, t’aider pour… Ton handicap en plus de celle que tu as reçu. Je peux aider à dénouer les fils noirs en toi. Mais tu es fille du Soleil, mon énergie ne sera pas aussi puissante que je le voudrais.

Un sourire d’excuse puis ses lèvres s’étirent d’un air malicieux.

- Promis, on ne viendra qu’un temps. On ne vous dérangera pas toute la nuit, vous aurez du temps à vous consacrer.

Un regard vers le Gardien pour le narguer, mais celui-ci semblait fixer quelque chose derrière elle sans se soucier des sous-entendus. Alors elle l’ignore et continue d’aider Pansy en lui confiant des recettes médicinales qui lui permettront de se purger, de se libérer des entraves qu’elle portait en elle. Différentes plantes et herbes, des jus qu’elle pourrait retrouver dans des boutiques de sorcières par exemple.

Le Gardien quant à lui était focus sur une silhouette qui ne cessait de se tourner vers leur table. Impossible de ne pas avoir remarqué les regards en coin, le désir flambant dans les iris, leurs odeurs portant les effluves de soirées trop arrosées au sein du Nymphéa. Certains avaient détourné les regards, d’autres ne faisait que zieuter de loin. On ne pouvait rien faire contre la curiosité malsaine de certains. Mais lui. Il ne faisait que fixer le dos de la fée, buvant chaque gorgée de sa boisson pour se donner de la force.
Alors le regard dur du Loup se braque sur lui, tente de le dissuader.

Pourtant, l’inconnu se lève, brave les interdits pourtant clairs et s’approche de la table, fixant la danseuse de ses yeux avides.
Il bafouille presque alors qu’il mentionne qu’il la reconnaissait, est-ce qu’elle se souvenait de lui ? De cette nuit passée ensemble ? Après tout, il avait travaillé si dur pour s’offrir une pareille occasion. Par contre lui se souvient de ses expressions, de ses soupirs.
Une main se tend vers Pansy et le Gardien se redresse brusquement, un grognement résonnant dans sa poitrine.

- Si tu la touches, je te pète la main.

Mais l'homme ne semble pas l'entendre ou fait abstraction de la menace. Il touche le cou, joue avec une mèche de cheveux sombres. Et alors que le Lycan semble prêt à bondir par-dessus la table, c'est la main de Lili qui se brandit devant cette offense, plante ses ongles longs dans la chair, ses yeux lançant des éclairs. Mais c'est Xénos qui l'interpelle alors qu'il tente de retenir son ami furieux.

- Tu ferais mieux de retourner à ta table, abruti, avant que l'on vienne te traquer cette nuit.

L'homme semble conscient du danger, ses yeux se portant sur celui qui découvrait ses canines, les yeux d'un jaune soufre.

- Ce n'est pas parce que toi tu ne peux pas la baiser par manque de moyens que tu dois te sentir frustré.

La table tremble alors que le Lycan tente de se relever avec violence, tenu fermement par Xéros qui tremblait sous l'effort, lui chuchotant des mots de réconfort pour le faire redescendre en pression. Pas ici. Pas maintenant. Ne détruis pas cette journée. Tu pourrais blesser Pansy.

Ce rappel immobilise le Titan qui semble presque vibrer tant il tremblait, même alors que l'homme c'était retourné avec un sourire vers sa table, en ignorant superbement les grondements.

Les poings se serrent, le grognement meure peu à peu alors qu’il tente de réfréner sa rage. S’il avait pu, il aurait détruit le visage de ce connard avec la force d’un taureau. Qu’il ose la considérer comme un objet le met hors de lui, qu’il ose la rabaisser à un simple outil pour se soulager lui arrache le cœur. Baisser la tête, se mordre l’intérieur des joues pour sentir l’hémoglobine chatouiller ses papilles. Expulser l’air de ses poumons avec force.
Ses yeux jaunes se glissent sur son alliée, sa partenaire. Celle qui…
Battement de cils.

- Pardonne-moi si je t’ai fait peur. J’aurais du mieux t’entourer.

Puis les sourcils se froncent et il ose tendre sa main, lui toucher l’épaule couverte du manteau, juste pour ne pas caresser sa peau et la rendre mal à l’aise après cet interlude.

- Ne culpabilise pas. Ce ne sont pas eux qui doivent pourrir ta journée, tu n’as rien fait pour mériter cela. Ils t’admirent, mais ils ne s’approcheront pas de toi. Je ne le permettrais pas.

Tu es en sécurité.
Il se le jure, se le grave au fer rouge sur son cœur pour que chaque battement lui fasse mal et lui rappelle sa promesse.
Xéros boit une gorgée de sa boisson puis il se penche vers la fée.

- Et surtout, ne soit pas gênée de ton métier. Nous ne sommes pas jugeant. On a tous notre parcours, nos histoires, nos embûches. Un doigt qui se tend vers le Gardien. J’imagine que si tu es en sa compagnie, c’est pour une bonne raison. Tu es son amie, tu es également la nôtre. Une meute se doit d’être soudé.


La Furie ne dit rien, mais dans son regard brille une reconnaissance éternelle. Son ami savait très bien qu’il était passé par des histoires sordides, qu’il a vendues son corps et son âme sous la demande de personne ayant les moyens de se payer les services d’un mercenaire capable de tout. Il ne connaissait pas toutes les lignes du roman, mais en savait suffisamment. Et puis cela le touche, qu’il agisse toujours en Alpha, à se montrer prévenant, à vouloir intégrer une nouvelle personne dans son entourage. Même s’il n’était plus le chef d’une meute, il était un guide pour tous ceux qui ose faire partie de sa vie.

Boire une gorgée de sa bière, tentant de freiner les battements frénétiques de son cœur.
Un bras qui s’étend, passe au-dessus du dossier de la banquette circulaire, surplombe la fée de sa présence, de son aura. Il ne voulait pas paraître possessif, laisser la danseuse libre de voltiger où elle le désir. Mais il n’avait plus le choix.
La Chasse était gardée.
Lulu
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Lulu
Dim 23 Juin - 14:01

Pansy
Doe

Sylphide aux ailes diaphanes se confronte aux années d'une manière bien singulière, échappant à la course effrénée du temps, elle irradie d'une jeunesse éternelle. Son cœur de verre, avide de tendresse, ne demande qu'à vibrer au rythme des mélodies romantiques, mais une pesante solitude le condamne à les savourer à travers le vécu des autres. Derrière le voile de ce nom aux sonorités florales, Pansy dissimule sa véritable identité, étranglée par les années qui passent. Prisonnière d’un cycle infernal : à chaque tombée du jour, elle se dévêt de ses pétales, cédant sa chair aux guêpes insatiables, puis renaît à l'approche de l'aube, revêtant une splendeur éphémère, pour à nouveau se dénuder à la chute nocturne. Elle est le fantôme à l’agonie du Nymphéa, les murs et les planchers, portent les cicatrices de ses griffes et sont imprégnés de sa fragrance étourdissante.

Après des années à survivre seule dans cet enfer, mes rêves semblaient évanouis. Chaque performance me volait un peu plus ma dignité et mon identité. Je pensais devoir les abandonner pour toujours, jusqu'à ce que qu'une histoire de vengeance me mette sur la voie de quelqu'un. Lui.
TW:

La braise était vivante, animée d’une volonté propre. Sacculine frémissante scellée à sa poitrine, blottie au plus près du cœur babil, dont elle avait appris à en décrypter la prose. Et alors, à chaque frisson de joie, le parasite enfonçait ses griffes fumantes un peu plus profondément dans sa chair damnée, lui rappelant sans cesse, que ses bonheurs n’étaient que des mirages éphémères. Tout comme elle ne pourrait échapper à l'orage violent qui s’abattrait sur elle dès qu’elle franchirait les portes de l’Antre.
Cependant, s’il avait réussi à lui dérober son corps, il n’avait pas su la dépouiller de sa volonté. Son retour lui appartenait encore, et elle ne cesserait de le retarder, encore et encore. Jusqu’à ce que sa peau, marquée par la rune, devienne luisante de brûlure, jusqu’à ce que les pigments ensorcelés s'écoulent de ses plaies suintantes, jusqu’à ce que les flammes viennent lécher ses os de leur langue râpeuse. Elle résisterait à ces morsures ardentes, ne serait-ce que pour sentir rien que le temps d’un battement de cils, l’air nocturne déposer ses gouttes fraîches sur sa peau dorée. Ce, pour la première fois depuis près d’un millénaire.

Peut-être que la fée n'aurait pas à subir de telles tortures pour continuer à savourer ces instants de liberté retrouvée. Les doigts de la prêtresse s'enroulèrent autour de ses bras amaigris, et les brûlures s'apaisèrent, se dissipant peu à peu comme des nuages transpercés par les faisceaux argentés d'une pleine lune.
Et tandis que la prêtresse se retirait, le corps tremblant, la captive emplit ses poumons d'une inspiration longue et profonde ; à la manière d'un noyé arrachant sa première bouffée d'oxygène. Enfin.
Des heures entières s'étaient écoulées sans qu'elle n’ait entrevu l'ombre d'une accalmie, sans qu’une seconde de répit ne lui soit concédée. Son buste ne brûlait plus, et une aisance nouvelle habitait ses gestes, comme libérée de chaînes invisibles. Elle n'avait plus à se soucier de la position de son dos, pas trop droit pour éviter les crampes, pas trop courbé pour ne pas accentuer les brûlures à la poitrine... La drow venait tout juste de lui offrir une seconde liberté.
Un sourire sincère illumina les lèvres de la péri, ses prunelles scintillant d'une gratitude sincère. L'âme câline retint ses élans de tendresse, désireuse de l’enlacer pour la remercier ; la pauvre avait été suffisamment bouleversée, elle ne voulait pas prendre le risque de la perturber davantage. Alors, celle qui savourait cette énergie renouvelée, remercia à maintes reprises sa salvatrice, la voix lourde d’une reconnaissance infinie.
Puis les mots maudits furent prononcés ; la magie de ce Djinn hideux. La péri ne fut pas la seule à considérer cette aide avec scepticisme, comme en témoignait la grimace de l’elfe. Et encore, elle ignorait tout du pacte infâme que son ami avait scellé avec cette entité diabolique. Mais la fée, toujours en proie à une rage fulminante à ce sujet, se garda de le mentionner, interrompue par les explications de la prêtresse.
Elle n'était pas une enfant de la lune et, par conséquent, elle se montrait moins réceptive à sa magie. L'intéressée ne s'en désola pas ; les dons de la prêtresse lui apportaient déjà un immense soulagement, malgré leurs effets éphémères. Peut-être serait-il temps de se tourner vers une prêtresse du soleil, ou un sorcier – autre qu’un daeva – lié à l'astre doré ? Qu'on lui permette enfin de purifier son corps et son âme dans ces flammes, puis de renaître de ses cendres. Cette pensée se faufila dans un recoin de son esprit et s'y enracina, prête à mûrir à travers des recherches futures.

La fée se sentait légère, ancrée dans ce moment de félicité partagée avec les trois compères. Il était peut-être temps, pensait-elle, de leur ouvrir un peu plus son cœur... Mais hélas, la grisaille n’était jamais bien loin du cœur soleil, prête à dérober la moindre éclaircie qui aurait pu l’illuminer. Ce vilain nuage, sombre et menaçant, apportait avec lui des effluves saturées de liqueur, des doigts trop curieux, des paroles trop crues, et des intentions insultantes.
Tu ne le reconnais pas.
Comme tout client faisant luire les mains de Wraith d’argent. Toujours, il y avait cet instant, à son réveil, où elle se souvenait furtivement des bruits de pas, de son corps étouffé sous le poids d’un autre, ou encore de cette couche poisseuse recouvrant sa peau tiédie. Mais ces bribes s’évanouissaient peu après son éveil, malédiction (ou bénédiction) de tout rêve.
Durant ces siècles entiers d’abus et d’oubli, la fée aurait pu croire que ces sensations n’étaient que d’horribles cauchemars. Hélas, à son réveil, elle pouvait sentir une odeur étrange imprégnait sa peau délicate, constater que ses draps étaient en désordre, relever des détritus suspects remplissant sa poubelle, découvrir des vêtements souillés et étrangers gisant au pied de son lit, et parfois, compter quelques pièces jonchant sa table de nuit. Une constellation de petits détails qui criaient à l’évidence : elle ne rêvait pas, c’était bien sa réalité.
Autour de l'esseulée, les esprits s'échauffaient mais aucune de leur étincelle ne semblait réussir à l'atteindre. Ses pensées s'égaraient dans un brouillard glacé, sa tête s'était muée en un bloc de glace, et seuls les battements affolés de son cœur paniqué résonnaient dans ses tympans. Seul son regard trahissait l'immensité de son effroi, fixé sur la silhouette oppressante de l'intrus, comme si elle redoutait en silence chacun de ses mouvements, avec l'appréhension d'une proie acculée scrutant attentivement le prédateur affamé qui rôde. Elle était cernée, et son corps se mourait déjà, avant même d'avoir subi la moindre blessure.
Pétrifiée, elle ne remarqua pas Méduse se retirer avec insouciance dans la pénombre moite du bar, où les vapeurs de l’alcool saturaient l'air.
Seul le chant lointain du loup parvint à fissurer les remparts érigés autour de son esprit paralysé. Dès que la fée perçut les échos profonds de cette voix, aussi grave que les murmures d'un essaim, ses cils papillonnèrent dans le vide, et son regard, autrefois perdu, s'empressa de répondre à cet appel.
Il s’excusait.
Aussitôt, ses sourcils se froncèrent d’incompréhension, puis un léger sourire compatissant adoucit le reste de sa mine.

— « Tu n’es pas celui qui m’a fait peur », murmura-t-elle d’une voix encore tremblante, les mots jaillissant de ses lèvres dans une confession sincère. « Et... tu n’as pas à te sentir responsable des attitudes déplorables des autres... »

Car il serait venu l'importuner, même si un loup immense et menaçant l’avait dissimulée dans sa fourrure protectrice. Il existait des créatures que rien ne saurait faire reculer une fois qu’elles avaient goûté à l’impunité. Elles appartenaient à une race d’intouchables, jamais sanctionnées, jamais inquiétées. Ces êtres conscients de leur inviolabilité s’en réjouissent avec une cruauté froide et délectable. Elle-même avait eu le malheur de découvrir cette injustice, en voyant d’autres semblables échouer lamentablement en essayant de les mordre en retour.
Mais heureusement, une main douce et compatissante se posa sur son épaule, la ramenant doucement vers des rivages ensoleillés. Peu à peu, son visage reprit des couleurs, ses expressions retrouvèrent leur profondeur, et son regard, son éclat. Pourtant, les rugissements de l’orage grondaient encore au loin, et ses doigts nerveux s’agrippèrent à son verre comme pour étouffer ce vacarme intérieur, tandis que le gardien, prévenant, lui murmurait des paroles rassurantes, désireux d'apaiser son esprit agité.
La culpabilité pesait sur son âme, lourde et tenace. Elle n’avait pas eu la force de le repousser. Chaque soir, c’était elle qui se livrait à ces ombres voraces. C'étaient les aléas du métier. Elle aurait dû être plus vigilante, plus alerte. La danseuse trouvait mille raisons de se blâmer, épargnant le spectre de tout jugement.
Elle n’avait rien fait pour mériter un tel traitement.

— « Je sais… », murmura-t-elle, un sourire éphémère effleurant ses lèvres.

Ces lèvres sèches cherchèrent refuge dans de longues gorgées de liqueur.
Elle voulait croire en son innocence, mettre fin à ces reproches qui rongeaient ce qui restait de son estime, brisée en milles par les sévices subis dans les douves royales et entre les murs du Nymphéa.
Wraith lui avait toujours murmuré qu’elle était une excellente proie, et depuis, elle se sentait captive de schémas qu'elle n'arrivait même pas à déceler. Car malgré ses efforts, ses ruminations, elle ne sortait jamais indemne de ces confrontations nocturnes. Ils ne pouvaient pas tous être coupables, n’est-ce pas ?
La première fois, je n’étais qu’une enfant.
Elle se hâta de boire à nouveau, cherchant à noyer toute forme de chagrin. Car elle savait bien où celui-ci la conduirait ; et la rage était un sentier qu’elle s’efforçait de ne pas arpenter. Elle n’avait jamais eu la force de supporter les retombées de celle des autres.
Ses lèvres retrouvèrent un peu de leur vigueur, pour s’arquer en un sourire plus sincère que le précédent, dès que le loup lui réaffirma qu'elle était sous sa protection. Même si l'aura écrasante du loup ne les dissuader pas tous d'approcher, la fée ne donnait pas cher de la peau de ceux osant l'effleurer. Une satisfaction grisante pétilla en elle ; ils récolteraient ce qu'ils méritent. Toutefois, sa raison s'empressa d'étouffer ce ravissement ; elle aurait préféré qu'il ne se mette pas en danger pour elle. Son amie n’aspirait pas à lui attirer des ennuis, bien au contraire. Et malheureusement, jusqu'ici, elle avait la douloureuse sensation de n'avoir été capable que de ça.

Alors que les doigts de l’oiseau de mauvais augure effleuraient distraitement son verre à moitié vide, Xénos se pencha vers elle et lui murmura des mots bienveillants. Ses yeux se plissèrent aussitôt de tendresse pour répondre à cette douce attention.
Les péris n’étaient pas des êtres faits pour la solitude ; et cet instinct la poussait sans cesse dans les bras de passions vaines et éphémères. C'était toujours mieux que la solitude, malgré les plaies qu'elle récoltait derrière. Quant à ses amitiés, elles étaient inexistantes. Wraith excellait quand il s'agissait de les anéantir. Car contrairement aux amours illusoires, les amitiés n'étaient nullement lucratives pour le sorcier.
Puisse-t-il ne jamais découvrir l’existence de cette petite meute qui venait tout juste de la recueillir.
La captive y croyait difficilement. Quoi que, elle ignorait si le sorcier détenait un pouvoir aussi redoutable à l'extérieur qu'entre les murs de son royaume. Toutefois, elle ne souhaitait nullement découvrir cette vérité en risquant de compromettre la sécurité des futurs parents. Ainsi, elle réprima les élans joyeux de son cœur, adressant une œillade soucieuse au loup qui venait d'étendre sa carrure protectrice tout autour de la sienne. Lui, paraissait bien plus serein, ravi même. Peut-être savait-il qu’ils n’avaient rien à redouter de Wraith. Après tout, il comptait parmi les mercenaires les plus renommés de la ville ; et s’il avait conscience que, hors de ces murs, le daeva ne représentait aucun danger ? Jamais il n’aurait pris le risque de mettre en péril ses deux amis s'il n’était certain de pouvoir les protéger. De surcroît, eux-mêmes semblaient particulièrement puissants.
Un soupir discret s'échappa de ses lèvres inquiètes, tentant d'alléger quelque peu le poids de ses pensées soucieuses. Et heureusement, liqueur qui coulait dans ses veines l'aidait à lâcher prise plus facilement. La fée savait que l'alcool avait tendance à embrumer ses pensées avec une célérité déconcertante, et d'en faire tout autant pour son cœur inquiet. Affamée depuis des siècles, sa frêle silhouette ne résistait guère aux assauts du moindre breuvage corsé. D'ailleurs, elle s'empressa de reprendre une nouvelle gorgée... Oubliant s’il y avait une raison précise derrière cet élan, et sans chercher à la retrouver.
Enfin, tu t’autorises à souffler.

Désireuse de savourer ce regain d'énergie et cette quiétude nouvelle, la péri décida de profiter de cette légèreté retrouvée en l'utilisant à bon escient. Elle relança donc Lili sur la conversation interrompue par l'impertinence de l’autre malotru. Rapidement, les deux énamourées de la nature se plongèrent dans une discussion enflammée, se révélant l'une à l'autre à travers leur passion commune pour la flore.
Bien que la fée ait été entourée de plantes factices durant des siècles, son adoration pour la végétation ne s'était pas éteinte ; au contraire ce vide n’avait fait que raviver son amour pour  celle-ci. La faune, elle aussi, éveillait son enthousiasme – elle avait d'ailleurs toujours eu un faible pour les grosses bêtes –, mais, ne sachant si l’elfe partageait cette passion, la péri préféra se consacrer aux trésors colorés auxquels elle était irrémédiablement liée.
Naturellement, la fée se révéla être plus à l’écoute de la drow, que l’inverse. En effet, ses connaissances en la matière étant plus limitées que celles de la prêtresse, la captive recueillait alors chacun de ses enseignements avec soin. Elle apprit ainsi que les pétales séchés de lavande, une fois infusés, favorisaient le sommeil, tandis que les baies de la belladone pouvaient mener à une mort certaine. Que la saponaire, une fois bouillie, se transformait en savon, et que les graines de pavot possédaient des propriétés hallucinogènes.
La discussion s’éternisait, se répandant sur de longues minutes, peut-être même en une heure entière. Rien, ni personne – hélas, pas même les loups – ne semblait pouvoir arrêter les explications passionnées de l’une, ni les questions incessantes de l’autre. Il fallut que Xénos enlace le corps de sa douce pour réussir à la soustraire à ses monologues enflammés.
Ce qui ne devait être qu'une brève interruption se prolongea, dès que l’attention volatile et légèrement éméchée de la demi-ailée se posa sur le loup à ses côtés, délaissant son verre désormais vide. À cette vue, un sourire lumineux étira ses lèvres, son cœur battant plus fort, non pas de peur, mais de joie.

— « Tu veux danser ? » dit-elle, ses lèvres devançant ses pensées.

Et parfois, c'en était mieux ainsi.
Ses yeux pétillaient d’enthousiasme à l’idée de virevolter et de s’amuser avec lui.

— « Ou peut-être que tu préfères faire un petit jeu ? » glissa-t-elle, en jetant un regard vers la salle de jeux toute proche et isolée. « Je te parie ce que tu veux, que je te bats à n’importe lequel… » lui susurra-t-elle, une lueur espiègle flottant dans ses prunelles défiantes.

La danseuse s’était familiarisée avec les divers jeux que l’on trouvait dans les bars, afin de divertir ses clients autrement qu’en leur offrant son corps. Ainsi, le billard, les fléchettes, les jeux de cartes divers, n’avaient aucun secret pour la créature antique. Toutefois, la malicieuse n’était pas en mesure de dire si elle avait remporté chacune de ses parties ; l’alcool, conjugué à la rareté de ces occasions, lui avait fait oublier la plupart des conclusions, et donc de ses potentielles victoires ou défaites.
Mais ce qui lui importait n’était pas vraiment sa victoire, bien que la liqueur avait le don d’éveiller en elle un esprit compétitif, c’était avant tout l’opportunité de pouvoir grappiller le moindre instant de légèreté avec le loup. Et pourquoi ne pas inclure également les amis de ce dernier, s’ils se laissaient tenter par l’idée ?

— « On pourrait même faire des équipes ! » lança-t-elle, avec une flamme dans la voix qui tranchait nettement avec sa réserve récente.

Encore suffisamment sobre pour s’en apercevoir, la fée, légèrement embarrassée, tempéra quelque peu ses élans... Mais elle ne renonça pas à son idée.

— « Xénos et toi, Lili et moi... Vous en dites quoi ? »

L’enthousiasmée interrogea tour à tour les visages des trois compagnons, attendant leur verdict avec impatience. Elle espérait, au moins, que l’un d’entre eux serait intéressé. Car, bien qu’elle n’était pas friande à l’idée de se livrer à eux – sa vie avait été terriblement morose jusqu’à récemment et elle ne désirait pas plomber l'ambiance –, elle savait en revanche qu’elle serait plus à son aise à l’idée de forger un lien par le biais d'activités légères.
Ezvana
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Ezvana
Jeu 11 Juil - 18:14

Méléän Hastros
Je suis un loup-garou, vivant entre la ville et les forêts. Je n'ai pas d'attache, plus de famille, pas d'amis, pas de meute. Je suis un solitaire mais cette situation me pèse. Aucun loup ne choisit d'être un solitaire. C'est juste qu'il n'a pas trouver de compagnon, ou de meute pour l’accueillir. Un renégat. Moi, j'ai du me sacrifier pour pouvoir vivre. Je suis un mercenaire et je survis au jour le jour.

Après des années d'errance, je cherche une âme, une présence. Mais la vie me contraint à vivre de contrat tous plus dégradant les uns que les autres. Mais un jour une mission me met sur la voie de quelqu'un. Elle.


Des notes parfumées l'atteignent, s'immiscent à travers ses sinus et éclatent en bulle acide qui fait froncer des sourcils, fait trembler un peu ses lèvres. La peur qui s'infuse dans l'air, fragrance existante qui pourtant alourdit un peu plus le cœur du Géant qui ne dit rien, se contente d'être là. Pour Elle. Il aurait voulu chasser ce qui la faisait frémir de l'intérieur, briser cet éclat froid dans son regard solaire, tordre ce serpent froid qui ose se glisser sur sa peau d'été. Recouvrir son corps du sien pour qu'elle s'imprègne de sa chaleur, de son odeur, de sa présence.
Elle ne serait plus seule.

Alors quand un sourire vient naître sur ses lèvres, le battement de cœur ralentit. Un peu moins chamboulé, un peu plus rythmé. Le monde retrouve son équilibre un peu bancal, mais que l'on connaissait bien. Les yeux jaunes observent comment l'échouée s'agrippe à son radeau, à cette boisson alcoolisée qu'elle buvait un peu trop vite. Mais aucun jugement, rien qu'une compréhension muette, sourde, de celui qui a tendance à boire pour oublier. Trop souvent.
Même pas un fond d'un Whisky brut pour le revigorer … ?

Se contenter de sa bière, ne pas plonger dans l'ivresse pour rester opérationnel. Plus que jamais, son rôle de Gardien lui collait à la peau, telle une seconde nature qui s'éveille enfin. L'œil alerte à l'éclat trop incisif, de ce bras trop grand qui fait barrage à toutes les avidités qui font saliver les âmes trop possessives. La tension baisse d'un cran, l'Animal est conscient de sa position et de ses capacités, de cette petite meute qui rebute les plus inventifs. Au moindre faux mouvement, il y aurait deux Lycans et une Drow pour remettre à leurs places ceux qui oseraient s'approcher.

Trop conscient de sa présence, de la tension de ses épaules. Il voit les jointures de ses doigts blanchirent contre le verre. Elle lutte contre elle-même, contre ses démons qui la menacent de leurs crocs froids. Alors il se rapproche, juste un peu, effleure cette épaule de ses doigts en s’excusant qu’il replaçait son bras correctement. Pour un instant, il serait la chaleur bienfaitrice qui chasserait les Monstres sombres, qu’elle puise en lui une source de lumière.
Puis elle plonge dans une conversation avec Lili. Oreille attentive au début, intéressé par leurs émois, de cette voix qui prend de l’amplitude alors que la passion éclot telle une fleur au soleil, que la timidité et la peur s’enfuit au loin pour laisser place aux plissements d’œil, à la commissure des lèvres qui se relève.
Vivante. Peut-être trop vivace. Son odeur porte le vent chargé d’épine de pin moulue, épicé et sucrée, comme un miel poivré. Un instant, tu l’observes, veux te gorger de ce sirop qui ne demande qu’à être récolté, plonger ton museau dans le creux de son cou et de humer. Respirer. Inspirer.

Un battement de cils alors que le coup de coude de Xéros le sort de ses divagations, que le sourire amusé de celui-ci manque de le faire brusquement rougir de la tête au pied.
Vite, boire une nouvelle gorgée de sa boisson aux notes fruitées, avaler cette boule qui se forme dans sa gorge. On l’a vu dans beaucoup d’états, tout un panel en passant de la Haine au désespoir, mais cette adoration, c’était nouveau. Tel l’adolescent qui refuse d’avouer un début de sentiment, il se dérobe, racle sa gorge.

- Alors comme ça, ça y est Xéros ? Tu vas enfin avoir des petits.

Une voix douce, comme si parler à voix trop haute pouvait faire fuir se rêve qui prenait vie. Le seul œil valide semble presque briller alors que l’éclat jaune habille un peu la prunelle, cache un peu ce bleu trop pâle.

- Qui l’aurais cru, Mel. Vlakinae me bénit.

Des hochements de tête, des chopes qui se rencontrent, de nouvelles gorgées avalés goulûment. Puis Xéros reprend d’un air mélancolique.

- Lili a eu des fausses-couches. Une fois, l’enfant était presque viable, elle a refusé de le lâcher pendant plusieurs jours pour l’enterrer. Elle a failli perdre la raison ce jour-là.

Un froncement de sourcil alourdit par la douleur, faire tourner la pinte entre ses grands doigts sans vraiment savoir quoi dire.

- Des hybrides ?

Cheveux d’un bleu sombre qui dansent alors que la réponse est négative.

- Non, nos deux espèces ne peuvent se mélanger. Mais notre fertilité rentre en conflit avec l’infertilité des elfes noirs. Cela chamboule tout et je pense que naturellement le corps rejette quand il n’est pas un Drow. Je…

Des dents qui attrapent la lèvre inférieure alors que l’émotion se lit dans son regard qu’il tente de camoufler en se raclant la gorge. C’était un futur père rongé par les angoisses.

- Tu as peur que si l’un des jumeaux est un Lycan qu’il soit affaibli par l’autre ? Ou que le corps de Lita’zia se rebiffe ?

Un hochement de tête lent et appuyé pour réponse.
Une main vient se glisser dans le dos du Lycan incertain, claque cette épaule trop rigide, une pression amicale comme soutien.

- Vous êtes les personnes les plus fortes que je connaisse. Je ne doute pas un instant que cette grossesse arrive à son terme et que tu auras de beaux enfants. Vous serez de merveilleux parents.

- Oh, Mel…

L’émotion qui jaunit le regard encore un peu plus, presque des larmes qui viennent briller dans les prunelles, un remerciement infini, une reconnaissance éternelle dans une ferveur muette.
Le Gardien se contente de sourire, d’offrir un clin d’œil et de boire une nouvelle gorgée en faveur de cette prophétie.
Lentement, la conversation dérive. Que c’était passé les dernières années ? Et maintenant ? Évoquer le Nymphéa, cette ordure de Wraith. Du Djinn. Du Nexus. Des questions, parfois détournées. Parfois, il avait des réponses, parfois le Gardien faisait comprendre qu’il ne pouvait pas répondre. Il n’était pas fou, mettre en danger ses amis lui semblait impossible, alors autant prendre des précautions. Avec l’esprit chevaleresque de Xéros, il fallait faire attention.

Puis celui-ci s’approche de sa bien-aimée, lui embrasse la tempe, se colle à elle comme si son contact lui manquait.
Le cœur qui bondit, une chaleur inattendue qui se répond dans son corps alors que vaguement, il observe la fée, ressentant aussi ce besoin d’être proche d’elle.
Puis elle parle et plus aucun son n’atteint les oreilles du Loups. Son visage se vide de son sang, devient d’une pâleur maladive. Figé, statue de cire qui pourtant semble suer à grosse goûte.
Comment ça danser ?
Commencer à bredouiller, à former des phrases qui se percutent dans sa bouche. L’idée même de gigoter dans une salle pleine d’inconnu le tétanise, l’image d’elle contre lui fait monter sa température. C’est Lili qui avec un ricanement, sauve le Loup au bord de l’apoplexie, propose une partie de fléchette.

- C'est hors de question !

Xéros qui sourit et secoue son visage devant la mine déconfite de l'elfe qui avait tenté sa chance alors qu'ils sortent tous de table.

- Lita'zia est la personne la plus habile avec des couteaux de lancer et un arc que j'ai vu de ma vie. C'est de la triche !

- Je propose alors un billard, cela vous convient ?

La Furie qui avait repris des couleurs, l'esprit plus joueur, souriant devant la situation. Et alors que tout le monde s'avance, il se penche pour que cela reste un secret, colle sa bouche contre cette oreille recouverte d'une chevelure de nuit.

- Et si je gagne ma Libellule, que puis-je remporter ? Si tu y arrives, tu as le droit de me demander ce que tu veux.

Un léger rire alors qu'il se redresse et s'avance l'air de rien, s'amuse à faire monter la chaleur juste pour voir peut-être l'éclat d'une pommette plus rouge, un reflet dans le regard, un demi-sourire à peine camoufler.

Esprit en ébullition alors que le jeu commence, s'amuser avec des amis de longues dates, de la compétitivité saine à frapper dans la main de Xéros à chaque victoire et à faire semblant de grogner à chaque défaite en exagérant les propos en riant. Le ventre rond de Lili l'empêche parfois de prendre correctement position, elle grommelle en caressant sa peau tendue, offre un sourire d'excuse à Pansy repousse Xéros qui souhaite l'embrasser pour l'encourager d'un air tragique.

Le Gardien quant à lui, tente de ne pas se laisser distraire par ce corps qui se penche en avant, cette robe jaune qu’elle portait juste pour lui. Impossible de ne pas passer derrière ce corps, d’effleurer une hanche parfois, de rire doucement en la sentant fébrile. Une respiration plus courte ou une mimique qui trahit un émoi. Le Loup s’amuse à tester les limites de la Biche, lui qui ne peut détacher son regard d’elle. Plus indépendante, par l’alcool et la liberté temporaire, elle voltigeait dans la pièce d’un air mutin et, l’Animal, ne peut se détourner d’un tel spectacle. Il tente alors de regarder ailleurs, de se concentrer sur ce que lui disait son partenaire qui lui reproche d’être trop tête en l’air. Allons, ils allaient perdre !

Un verre à la main, de ce fond que lui avait offert son ami, les glaçons en morceaux fondent sur sa langue. De quoi apaisé la brûlure ardente qui manque de le faire défaillir. Trop de lune, trop d’alcool.
Les yeux se relèvent et une silhouette se lève au loin, se dirige dans une direction précise.
Reposer le verre d’un air décidé, dire à Xéros de jouer sa partie.

- Je vais aux toilettes, je reviens.

Un demi-sourire pour apaiser le regard lourd du Loup aux cheveux bleus alors qu’il s’éloigne, avale le sol de ses grandes enjambés. Faire vite avant que l’occasion ne se défile. Rapidement il se vide la vessie et attend sur le côté d’une porte fermée, l’odeur reconnaissable de l’homme lui donne déjà des envies de mordre et d’arracher le bois qui le sépare de sa proie.
La porte s’ouvre, un homme en sort. Et avant même qu’il puisse faire deux pas, une main veineuse se glisse sur sa bouche, un pied vient s’enfoncer à l’arrière des genoux. Le grommellement est étouffé, le corps est plaqué avec vigueur contre la large poitrine. Et alors que la victime est maîtrisée, le regard s’enflamme, le brun chaud laisse place au jaune acide. Un rictus qui dévoile la dentition alors que le visage s’approche de l’oreille.

-Je t’avais dit que je te péterais la main.

Grognement sourd alors que la deuxième main vient saisir le poignet. Tâter de ses doigts, chercher le point faible, grommeler alors que la proie s’agite, s’arc-boute entre ses pattes griffues. Mais qui pourrait faire plier le Géant Furieux ? Certainement pas se serpent qui tente de se défaire d’une étreinte encombrante, enserrer par des muscles massifs et puissants.
Une brusque torsion, un craquement écœurant. Un hurlement sinistre étouffé par une main invasive, quitte à tordre ce nez et cette bouche, colmate la salive qui manque de glisser de sa langue. Les yeux fous, la sueur collant ses cheveux à son front, l’homme semblait désemparé, ayant perdu de sa superbe et de son arrogance.
Le Loup quant à lui, était d’un calme froid trompeur, bouillonnant d’une envie de déchirer la chair et de punir celui qui avait osé, un sourire mauvais étirant ses lippes pincées. Parce que l’envie de faire plus le tiraille l’estomac.

- Il fallait bien qu’un jour, on t’enseigne cette leçon, on ne traite pas une personne comme tu l’as fait.

Presque une caresse de ses doigts qui remontent en douceur, s'attarde autour d'articulation plus haute. La proie pousse n gémissement, secoue son visage en tous sens pour s'échapper de cette prison. Pourtant, rien ne peut arrêter la machine en marche alors qu'un autre craquement se fait entendre. Puis un autre.
Frémissement de plaisir presque coupable de celui qui observe le résultat de sa torture.
Les doigts bleuissent à vue d'œil, tordus.

Relâcher la victime qui respire enfin, pousse un gémissement de douleur et se tord sur le sol, tenant son avant-bras contre la poitrine. Il tente de bafouiller, de dire quelque chose, pourtant la vision de cette Bête qui s'accroupit face à lui le tétanise de peur.

- Si tu oses entrer de nouveau dans le Nymphéa, je te promets que je te traque. Pleine lune ou non.

Se relever et ignorer l'homme qui dit oui sans cesse, terrifier à l'idée d'être poursuivie par cet énergumène.
Sortir des toilettes, quelques têtes se tournent à son passage, certains hume son odeur alors que tous ses muscles semblent tendus sous le mince haut qui menace de craquer sous la pression. Mais rien ne détourne le Loup de sa destination, de vite retrouver sa Libellule même si elle était entre bonnes mains. Peut-être même qu'ils n'auront pas remarqué ? Non, c'était illusion de croire cela. Mais pour elle, il serait capable de…

- Alors, qui gagne ?


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Lun 15 Juil - 4:54

Pansy
Doe

Sylphide aux ailes diaphanes se confronte aux années d'une manière bien singulière, échappant à la course effrénée du temps, elle irradie d'une jeunesse éternelle. Son cœur de verre, avide de tendresse, ne demande qu'à vibrer au rythme des mélodies romantiques, mais une pesante solitude le condamne à les savourer à travers le vécu des autres. Derrière le voile de ce nom aux sonorités florales, Pansy dissimule sa véritable identité, étranglée par les années qui passent. Prisonnière d’un cycle infernal : à chaque tombée du jour, elle se dévêt de ses pétales, cédant sa chair aux guêpes insatiables, puis renaît à l'approche de l'aube, revêtant une splendeur éphémère, pour à nouveau se dénuder à la chute nocturne. Elle est le fantôme à l’agonie du Nymphéa, les murs et les planchers, portent les cicatrices de ses griffes et sont imprégnés de sa fragrance étourdissante.

Après des années à survivre seule dans cet enfer, mes rêves semblaient évanouis. Chaque performance me volait un peu plus ma dignité et mon identité. Je pensais devoir les abandonner pour toujours, jusqu'à ce que qu'une histoire de vengeance me mette sur la voie de quelqu'un. Lui.
Sur tes lèvres dansent enfin la belle insouciance.
Celles-là mêmes que d’infâmes entités avaient condamnées au silence, aux souillures, aux cris stridents et aux pleurs incessants. Et les voici qui désormais, s’envolaient loin de ce triste enfer et de ses résidents cruels. Elles s'en allaient goûter les nuages, s’abreuvant de leur légèreté, de leur douceur, telles des papillons assoiffés butinant leur première fleur après un long et cruel hiver. Car la fée avait soif d’insouciance, soif de (sou)rires. Tant des siens que ceux des autres. Ces autres, en ce moment même, qui n'étaient rien d'autre que ce petit mais redoutable trio, et dont chaque âme avait consenti à la prendre sous son aile, le temps qu’elle apprenne à voler des siennes.
Elle n’en connaissait pas deux d’entre elles, il y a quelques heures seulement.
Une autre, plus précieuse encore, il y a quelques jours seulement.
Mais péri, fidèle à son essence, avait méticuleusement édifié pour eux un nid douillet au sein de son cœur-soleil. Vaste sanctuaire qui n’hésiterait pas à s’ouvrir pour leur offrir un refuge à la moindre tempête qui soufflerait un peu trop fort sur le petite âme. Oui, si elle n’avait pas encore d’ailes pour les arracher aux agressions extérieures, la danseuse avait au moins de quoi panser leurs plaies et les protéger des assauts intérieurs. Elle serait pour eux aussi solide que la branche d’un chêne séculaire, accueillant les oiseaux exténués pour un repos bien mérité. Elle leur insufflerait cette douceur et cette légèreté découvertes au gré de ses escapades ouatés. Et, petit à petit, l’oiseau bâtissant son nid se réjouissait de son rôle potentiel au sein de la petite meute d’amis.
Tout n'avait pas été dit sur ce qui faisait frémir d'envie les lèvres de la fée. En vérité, ces dernières se languissaient d'une dernière soif ; celle d'amour. Voilà une révélation qui n’était pas très surprenante lorsqu'on connaissait la bestiole. Et pour étancher ce désir ardent, qui asséchait sa gorge depuis des siècles maintenant, elle n'avait pas choisi de se tourner vers n’importe quel membre de la tribu, ni même vers une âme quelconque.
Celui qui avait daigné la recueillir, malgré ses ailes brisées, malgré ses chaînes tenaces qui la maintenaient captive. Celui qui, par sa seule présence, métamorphosait son monde en un sanctuaire plus sûr, plus familier - où la nature lui murmurait à nouveau -, plus coloré, plus chaleureux. Loup solitaire se dressant en démiurge tout-puissant, prêt à déchaîner sa colère impitoyable sur quiconque oserait ternir le firmament de ce monde, aussi sûr que magnifique, et qu'il s’échinait à construire pour son unique habitante et vive admiratrice.
Il était donc naturel, pour celle qui avait été jadis errante, de vouer à l’architecte de son éden une affection différente de celle qui naissait déjà en son cœur pour les deux autres membres de la troupe. Car c’était lui, en vérité, qui l’avait adoptée en premier, lui qui l’avait découverte, lui qui l’avait extirpée de son long sommeil de pierre.

Et comment le remerciait-elle ? En s'échinant à le détourner du titre de Grand Vainqueur. C'est de bonne guerre, aurait-elle rétorqué avec un sourire narquois, si une âme hardie avait osé lui reprocher ses manigances perfides. Mais puisque nul ne se hasardait à lui chercher des noises - grâce à l'Ombre qui avait supplanté la sienne à force d’ondoyer autour d’elle -, la sylphide continuait alors ses facéties.
Ses lèvres affamées, aussi légères et douces que des plumes, n'hésitèrent pas à chatouiller une oreille, une nuque, voire parfois une mâchoire, dès que le prédateur étalait son vaste buste sur la table de billard, se rendant ainsi plus vulnérable aux assauts de sa libellule. Mais dès qu'un Xéros, loin d'être dupe, se dressait en rempart solide pour protéger la silhouette de son allié - quand il n’était pas distrait pas sa louve -, la nymphe, débordante de ressources quand il s’agissait d’attiser les flammes du désir, s'ingéniait à enflammer l'imaginaire de son délicieux adversaire en mettant en lumière ses charmes à travers des poses suggestives.
Et pour ce faire, elle avait dû se libérer de son lourd et épais manteau, s'en délestant prestement dès que les premières caresses de l'ivresse avaient engourdi son esprit, rendant celui-ci plus paisible, moins alerte. Qu’est-ce que tu adorais cette quiétude illusoire ; celle qui rendait ton cœur aussi léger qu’un oiseau, celle qui te faisait pousser un semblant d’ailes, celle qui te permettait de voler paisiblement avec les autres.
Son adversaire n’était pas en reste, et d'ailleurs, celui-ci embrouillait son esprit avec autant, si ce n’est plus d'efficacité que les vapeurs de l’alcool, alors même qu’elle entretenait l'épaisseur de ces dernières - en enchaînant les verres - avec un enthousiasme égal à celui qu’elle déployait dans ses taquineries.
Le redoutable savait lui insuffler la fièvre du désir avec la finesse d’un maître horloger. Il savait où appuyer, quoi effleurer, quoi murmurer, pour arracher aux lèvres de la nymphe ses plus beaux soupirs, pour faire éclore sur sa peau dorée des nuées entières de frissons, pour faire naître au creux de ses reins les premières flammes d’un désir aussi bien difficile à réprimer, qu’à ignorer. Ce, au point de lui faire rater son coup plus d’une fois, la poussant à s'excuser auprès de sa coéquipière, qui hélas, n’était pas plus aidée qu’elle à cause de son ventre arrondi.
Une succession d'échecs, qui se mit à irriter l'esprit compétitif de la fée, poussant cette dernière à mettre fin à ses propres provocations et à sortir ses griffes... bien que celles-ci fussent quelque peu émoussées.

— « Approche encore, et je... », douce biche qui, en dépit de sa volonté farouche, n'était pas la plus rodée en menaces… Du moins, quand son adversaire n’était pas à la merci du désir. « Mmh... », souffla-t-elle, exaspérée par son cruel manque d'inspiration. « Tu le découvriras un jour... », acheva-t-elle, sur un ton qui trahissait son manque de conviction.

Il fallait frôler la folie pour oser défier un des plus terrifiants prédateurs de la jungle d’asphalte. Toutefois, malgré les coups infligés tant à son corps qu’à son esprit, la fée n’avait pas sombré dans la démence. Sauf si l’on considérait l’apathie comme telle. Il était évident d’ailleurs, que ses paroles étaient aussi creuses que l’esprit du soiffard qui l’avait insultée plus tôt. Un sourire, presque béat, manqua même de faire frémir ses lèvres lorsqu’elle croisa le regard ardent du loup... Qui se détourna soudainement d’elle, attiré par une silhouette lointaine.
Une silhouette qui elle, n’avait très certainement plus toute sa tête.
La danseuse, préoccupée par sa possible défaite et dont l’attention était aussi volatile que la flamme d’une bougie chahutée par le vent, ne perçut pas le regard avide que le carnassier livrait à sa future victime, préférant céder à l’appel de sa coéquipière, qui l'incitait à forger une nouvelle stratégie. Mais même là, sa concentration n'était pas tout à fait des plus vives, l'ailée se languissant plutôt, et déjà, du retour de son loup.

Quelques minutes s’écoulèrent à peine, durant lesquelles les deux alliées parvinrent à grappiller une poignée de points face à un Xénos qui lançait sans cesse des œillades inquiètes en direction des toilettes. La sylphide n'était pas en reste ; mais ses coups d'œil scintillaient quant à eux d'impatience. Elle regrettait déjà de lui avoir dit de ne plus l'approcher... Et s'il l'avait pris aux mots...?
Puis, dès que vint le tour du loup à la crinière de nuit, ce dernier s’immobilisa soudainement dès que la silhouette de l’éminente Furie émergea au loin.
Alertées, les deux femmes glissèrent à leur tour leurs prunelles sur l'Ombre, et l'une comme l'autre - malgré l'inhibition de l'une d'elles - discernèrent l'état presque erratique, mais contenu, qui semblait saisir le corps du lycan. Puis, l'air de rien, ce dernier les interrogea sur les résultats, et se heurta à une assemblée muette, soucieuse.
Une masse lourde s'était nichée dans le ventre de la fée, la faisant aussitôt descendre de ses envolées insouciantes. Que s'était-il donc passé dans ces toilettes ? Aussitôt, ses pupilles anxieuses l'auscultèrent, cherchant la moindre plaie, la plus infime égratignure, ou le moindre habit froissé... Mais rien, son apparence semblait être inaltérée.
Ce n'était pas lui qui avait été abîmé... Mais cette silhouette geignarde et courbée qui s'extrayait des toilettes avec la grâce d'un cloporte agonisant. Cette fois-ci, la danseuse le reconnut... Et en même temps, elle devina qui diable l'avait mis dans un état aussi lamentable.
Une chaleur intense et soudaine s'éleva en elle avec la vélocité d'un feu de forêt, puis enlaça tendrement son cœur soucieux. Il ne tremblait d’aucune peine, d’aucune inquiétude. L'harassée se sentait curieusement apaisée, en sécurité, comblée même, alors que, dissimulée derrière la silhouette imposante, ses pupilles suivaient le spectre réduit avec l’intensité d’un fauve intrigué et qui observait sa toute première proie.
Aucune pitié ne naîtrait en elle pour ce monstre qui, sans doute, s'était réjoui de ses larmes, nourri de ses supplications, et qui l'avait dépouillée du peu d'amour propre qu'elle possédait. Même monstre, qui récoltait les regards compatissants de ses pairs.
Pas une once de colère non plus envers celui qui, peu à peu, purgeait son monde des démons qui le hantaient, lui prouvant que ces êtres, autrefois jugés invincibles, n'étaient finalement que poussière face à la force plus terrifiante et puissante qui désormais veillait sur elle. Et qui quant à lui, inspirait des regards terrifiés. Personne n'oserait plus les approcher, ce soir la nuit serait leur.
Ses prunelles délaissèrent la vermine rampante pour grimper dans les hauteurs et s'accrocher à la mine du salvateur. Et alors, la flambée s'intensifia, faisant virevolter son cœur dans une danse effrénée. Une reconnaissance sincère pétilla dans son regard, avec la même intensité qu'un feu d'artifice lors d'un soir de fête nationale. Un goût exquis, envoûtant, s'insinua sur ses lèvres, enveloppant ses papilles d'une douceur addictive. Pour la première fois au cours de son existence longue et douloureuse, la péri se sentit puissante, aussi intouchable que les étoiles. Et c'était grâce à Lui.

— « Vous », souffla-t-elle, ses lèvres esquissant un sourire timide.

Évidemment, il avait gagné une manche et était sur le point d’en gagner une autre, et elle ne se désolerait pas de sa défaite. Car dans un recoin de son esprit, se célébrait une victoire plus personnelle, inespérée et nouvelle.
Toutefois, la douce rayonnait d'une à la fois d’une joie et d’une admiration qu'elle s'efforçait toutes deux de contenir, comme si celles-ci étaient potentiellement illégitimes, insultantes. Employer la violence pour se révolter contre ses oppresseurs avait toujours été une idée effrayante pour celle qui, dès son jeune âge, avait appris à encaisser sans broncher et à normaliser une seule violence ; celle de ses bourreaux.
On lui avait imposé le silence, on lui avait appris à négliger ses propres limites, à mépriser ses colères, et par extension à étouffer ses révoltes. Ainsi, pour mieux renforcer les maillons qui tressaient ses chaînes, laissant ainsi l'opportunité à d’autres âmes de s’élever au-dessus de la sienne, afin de mieux l’écraser.
Mais en cette soirée, une lueur de victoire scintillait dans l’horizon sombre de sa captivité ; cette satisfaction qu’elle s’autorisait à ressentir en secret.
Félicité qu'elle dissimulait même aux yeux de son Gardien. Leur récent conflit, qui avait éclaté avant l’arrivée des futurs parents, l’avait profondément marquée, lui faisant quelque peu perdre son équilibre fragile ; et à raison, sûrement qu'elle s'était tenue sur le mauvais pied. Elle n'en serait nullement étonnée. Elle ne désirait pas l’insulter de nouveau avec des réjouissances mal placées. Appréhender avec douceur, délicatesse, ce cœur aussi sensible que le sien, et qu’elle ne voulait pas faire saigner de nouveau, ni plus jamais.
En effet, peut-être que lui n’était pas si fier des conséquences de sa rage incendiaire... Peut-être même avait-il été agressé en premier. En un sens, il l’avait été ; le rustre n’avait pas hésité à l’offenser plus tôt dans la soirée.

— « Comment tu te sens…? », s’enquit-elle, tendrement. « Tu as peut-être besoin d’un peu d’air... D’une cigarette, d’un autre verre ? », enchaîna-t-elle aussitôt. « Ou peut-être d’un bon repas ? Ou d’un peu de repos ? » après tout, ces derniers jours n’avaient pas été des plus calmes. « Nous pourrions rentrer, si tu en ressens l’envie. »

Peut-être ne devrait-il pas se rendre au Nymphéa, si ses nerfs étaient éprouvés, car Wraith l’y attendait certainement, bien décidé à le disputer… Si ce n’était pire. Oui, ce serait forcément pire. Il était hors de question qu’il y remette les pieds, du moins, pas tant qu’elle n’aurait pas sondé l’humeur de son maître. Il pourrait alors se reposer chez lui, ou ailleurs ; elle se tenait prête à lui dénicher un refuge douillet. Après tout, elle en avait les moyens.

— « Dis-moi de quoi tu aurais besoin », murmura-t-elle, ses prunelles ancrées dans les siennes - ou du moins essayait-elle, les vapeurs de l’alcool lui faisant doucement tourner la tête.

Et la fée le lui apporterait, sans l’ombre d’une hésitation.
S’enquérir de ses besoins comme façon de lui signifier qu’elle lui ouvrait son cœur, qu’elle l’invitait à y entrer et à s’y reposer après la tempête qu’il venait d’essuyer. Lui faire comprendre, avec plus ou moins d’adresse, qu’il aurait toujours à sa disposition un havre où se réfugier si le ciel devenait trop noir pour lui, et le monde trop dur avec lui.
Lui offrir un peu, beaucoup, de cette chaleur qui caractérisait si bien son cœur. Car la péri lui était également profondément reconnaissante d’avoir laminé l’autre arrogant, de lui avoir livré justice. Tritée était prête à remercier son Arès, à l’honorer corps et âme, s’il décidait de porter fièrement la couronne de sa victoire, aussi bien qu’elle était prête à le soutenir avec la même ferveur, s’il venait à répudier toute gloire. Ce, tant son admiration pour lui, défiait même l’absolue.
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Ezvana
Dim 21 Juil - 20:04

Méléän Hastros
Je suis un loup-garou, vivant entre la ville et les forêts. Je n'ai pas d'attache, plus de famille, pas d'amis, pas de meute. Je suis un solitaire mais cette situation me pèse. Aucun loup ne choisit d'être un solitaire. C'est juste qu'il n'a pas trouver de compagnon, ou de meute pour l’accueillir. Un renégat. Moi, j'ai du me sacrifier pour pouvoir vivre. Je suis un mercenaire et je survis au jour le jour.

Après des années d'errance, je cherche une âme, une présence. Mais la vie me contraint à vivre de contrat tous plus dégradant les uns que les autres. Mais un jour une mission me met sur la voie de quelqu'un. Elle.


L’adrénaline fuse, emplit les veines telle une drogue désirable, rend les sens plus affûtés et le corps en ébullition. La satisfaction aussi, pleine et entière d’avoir marqué son territoire, d’avoir protégé ce qui lui appartenait de droit. Cela flatte son égo, caresse dans le sens du poil le Loup qui se pourlèche les babines. Il était le Prédateur, il était le fin limier qui traque ses proies. Il était l’adorateur de la Lune et elle chantait pour lui une mélodie qui résonne en boucle dans ses tympans et ne faisait qu’exacerber ses envies, comme celle de se rapprocher d’elle.

Les yeux jaunis se perdent sur le visage de la tant désirée, de ses yeux solaires qui semblent le sonder. Bouffée de chaleur qui remonte le long de sa colonne vertébrale, picote sa peau tendue sur des muscles nerveux, manque de hérisser le poil des bras et de donner des frissons à ce corps trop chaud. Un vague froncement de sourcil qui forme une ridule alors qu’il tente de se reconnecter, de trouver un plan stable sur lequel s’appuyer.
Comment ça « ce qui lui appartenait de droit » ?

Un grognement sourd, presque expirer en un long soupir alors qu’il tente de se résonner, de chasser cet esprit lupin qui lui colle à la peau, manque d’apparaître à tout moment. Un regard vers ses doigts, vers ses ongles un peu trop longs, un peu trop pointus. Secouer sa main discrètement alors qu’il évite la douce de ses prunelles.
Encore une fois, son cœur ne l’écoutait pas. Un nouvel élan, une envie frénétique qu’il peine à maîtriser. C’était comme vouloir retenir des rayons de lumière de ses mains, on s’évertue à camoufler l’éclat, pourtant, il y avait toujours des étincelles qui filtrent.
Lunatique l’Animal, qui ne sait plus où se situer. Il y a encore très peu de temps, son cœur avait hurlé, blesser à nouveau par un manque de protection flagrant. Un coup, elle était proche de lui à déchirer le voile de l’intimité, une autre fois elle s’éloigne. Un jeu du chat et de la souris qui ne plaît pas au Géant qui ne sait pas sur quel pied danser, alors que son cœur trop gros était malmené. Encore une fois.

S’ébrouer pour chasser le velu qui tente de prendre le parti de son cœur, essayer de reprendre d’une poigne de fer ses pensées pour ne plus dériver. Impossible de se laisser aller, de se laisser tenter par des sentiments oubliés depuis fort longtemps. Un devoir de protection pour son muscle bardé de métal, pour sa raison qui faiblit.
Et comment ne pas sentir son cœur battre un peu plus fort … ?
Papillon attiré par la lumière trop étincelante, les yeux qui se posent sur la fée, sur la façon dont le rouge habille ses joues, sur cette mèche collée à son front qu’il repousse du bout d’un doigt sans même y penser. Chercher son contact pour combler un manque qui le fait frémir, lui donne des vertiges, le rend toute chose. Cela l’agace autant que ça le charme.

Puis la sollicitude le freine, alors que la vibration à ses tympans cesse de le troubler, qu’il reprend conscience de son environnement. À nouveau le lointain brouhaha est perceptible, à nouveau il perçoit l’odeur de ses deux amis.
Jamais encore on s'était soucier de lui à ce stade et n’ayant pas l’habitude, il ne savait pas comment réagir. Surtout que la Bête, elle, savait très bien de quoi se repaître.
J’ai besoin que d’une chose. Toi. J’ai besoin de ton odeur sous mon museau, de tes mains sur mon pelage. De sentir ton cœur battre sous ma langue, mes crocs près de ta peau. D’entendre ton soupir à mes oreilles, tes gémissements en échos infinis.

Intensité de ce regard, de ce Louvoir qui danse et remue derrière les prunelles trop jaunes, d’une promesse silencieuse, mais presque imprimé dans l’air. À chercher le Loup, on le trouve forcément. À flatter sa gueule, à vouloir glisser sa main sur sa langue, on sent sa morsure.
Se pencher en avant pour être un peu plus à la hauteur de la fée, l’interrogation qui se lit sur les traits de son visage.

- Et toi, comment te sens-tu ? Ressens-tu la faim ? As-tu besoin de quelque chose ?

Son odeur enveloppée d’alcool, lui donnait le tournis, tel un bonbon que l’on désire croquer sous la dent. Pourtant, il était soucieux le Loup, à faire en sorte que la sortie de son ami se passe le mieux possible. Il lui serait aisé de se perdre dans l’envie et les pulsions, mais il se devait d’être cohérent.

- Pour ce qui de rentrer, c’est toi qui me donneras le point de retour.

Plissement de nez alors qu’il cherche dans ses poches de ses mains éraflées son paquet de cigarette, avant de se souvenir de la présence de Lili qui le regarde faire avec des yeux plissés. Un mot d’excuse, se frotter l’arrière du crâne d’un air penaud.

- Je ne sais pas si c’est une bonne idée que vous retourniez là-bas.

La voix de Xéros se pose, balaye la gène du Gardien. Mais c’est l’elfe qui s’interpose.

- Ils n’ont pas vraiment le choix. Pansy est lié par sa rune. Elle ne pourra pas rester loin éternellement. Je peux la soulager, pour quelques jours, mais de toute manière ils devront retourner au Nymphéa. De toute façon, il s’énerverait et les conséquences pourraient être terribles.

- Il suffirait de le tuer non ?

Violence brutale de ce Loup qui est capable de régler ses problèmes de façon radicale. Le mercenaire s’avance, fait un mouvement de main pour calmer la résolution dans l’œil de son ami.

- Doucement. Il s'est acoquiné avec un nécromancien, rien ne nous dit que cela ne sera pas relié à Pansy et il reste une sorte de magicien. Il faut qu’elle soit totalement libre. De plus on s’organise de notre côté pour mettre fin à tout cela.

- Tu as besoin d’aide ?

Hésitation du Géant qui fait une grimace.

- Je ne veux pas vous impliquer, surtout au vu de la gesta… Grossesse.

Lili caresse son ventre, mais son regard est déterminé.

- Ne nous insulte pas, Furie. Si tu as besoin de nous, nous pouvons attaquer d’une manière différente. Je peux rester à distance, mon arc et ma magie pourrait être utile. Et tu connais les capacités de Xéros.

Gardien qui s’agite, remue sur place comme si un serpent froid était venu lui caresser les reins.
Parler de l’organisation, de son pacte avec le Djinn qui est censé le contacter rapidement. Ce soir ou demain, tout au plus. Le visage de Xéros se déforme sous le dégoût, Lili elle fait mine de comprendre sans vraiment approuver. Puis elle se tourne vers la fée.

- Te sens-tu prête à rentrer auprès de Lui ce soir ? Je peux te soulager, pour deux nuits, peut être trois. Je ne peux malheureusement pas faire plus, il faut que je garde mon énergie. Il faut vraiment que vous soyez libre demain soir, pour le Nexus. Pour toi et pour Furie. Il ne supportera pas la pleine lune s’Il « s’amuse » avec vous.

Un soupir qui glisse entre ses lèvres violettes alors que ses doigts pianotent sur son menton tandis qu'elle réfléchit.

- Tu peux aller chez Furie ce soir, ou alors retourner au Nymphéa si tu penses que vous pouvez le supporter. Je vais faire jouer de mes relations. Je vais te trouver un prêtre solaire, ou du moins une aide pour te soulager.

Elle cherche et trouve son téléphone portable et commence à faire des recherches, à appeler des personnes dans sa langue natale. Le Gardien quant à lui se rapproche de la féérique, pose une main sur son épaule d'un geste rassurant.

- Je sais que tu as la tête brumeuse, mais le choix te revient Pansy. Peu importe ce que tu décides, je serais avec toi. Je te le promets.


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Lulu
Ven 26 Juil - 20:40

Pansy
Doe

Sylphide aux ailes diaphanes se confronte aux années d'une manière bien singulière, échappant à la course effrénée du temps, elle irradie d'une jeunesse éternelle. Son cœur de verre, avide de tendresse, ne demande qu'à vibrer au rythme des mélodies romantiques, mais une pesante solitude le condamne à les savourer à travers le vécu des autres. Derrière le voile de ce nom aux sonorités florales, Pansy dissimule sa véritable identité, étranglée par les années qui passent. Prisonnière d’un cycle infernal : à chaque tombée du jour, elle se dévêt de ses pétales, cédant sa chair aux guêpes insatiables, puis renaît à l'approche de l'aube, revêtant une splendeur éphémère, pour à nouveau se dénuder à la chute nocturne. Elle est le fantôme à l’agonie du Nymphéa, les murs et les planchers, portent les cicatrices de ses griffes et sont imprégnés de sa fragrance étourdissante.

Après des années à survivre seule dans cet enfer, mes rêves semblaient évanouis. Chaque performance me volait un peu plus ma dignité et mon identité. Je pensais devoir les abandonner pour toujours, jusqu'à ce que qu'une histoire de vengeance me mette sur la voie de quelqu'un. Lui.
Se jauger, silencieusement ; extase commune qui scintillait discrètement dans les cieux dorés de leurs prunelles enlacées. Ravissement secret, qui échappait aux regards tant accusateurs qu'effrayés, qui les scrutaient au loin. Ils étaient inaccessibles, invulnérables, conquérants même - particulièrement l’un -, et l’adrénaline de la victoire circulait maintenant dans les veines de celle qui, durant des siècles, avait enduré sans relâche les échecs, les chutes, les coups. Goût unique et brûlant qui te plaît énormément.
Poison mortel ou nectar divin, péri était incapable de flairer la différence entre les deux. Et pourtant, elle s'en délectait avec avidité.

Le géant perché au-dessus de la silhouette ailée, encore prisonnière d’une brume liquoreuse, s’enquit de l’état de celle-ci, et un sourire franc étira immédiatement les lèvres de celle dont les joues étaient aussi bien rosies par l’alcool que par l’émoi.

— « Je vais très bien ! » s’empressa-t-elle de lui répondre, comme si elle lui délivrait une heureuse nouvelle. « Je suis toujours pleinement satisfaite quand tu es là », roucoula-t-elle, la tête légère comme un nuage d’été, ses prunelles se plissant d’une joie sincère.

C’était à elle de décider de leur retour. Puisqu’il en était ainsi, ils allaient errer pour l’éternité dans les rues de la ville ! La fée n’avait aucun désir de regagner l’Antre des sévices, de retrouver ses chaînes, ou de se heurter aux pupilles enragées de son maître. Elle préférait largement errer aux côtés des loups et s’enivrer inlassablement de leurs chants.
Et de toute évidence, elle n’était pas la seule à partager ce souhait, que la drow vint tempérer, ramenant les volatiles sur la terre ferme de la raison. La sylphide, qui jusque-là dansait dans les cieux avec une insouciance aérienne, retrouva cette mine soucieuse qu’elle arborait dès qu’elle était enchaînée à la terre. Libérée de la moindre de ses entraves, elle n’avait gagné en ce jour qu’une audace nouvelle, mais pas sa liberté.
Les conséquences pourraient être terribles.
Wraith n’était pas un sorcier de pacotille, né de la dernière lune. Il avait su survivre aux affres du Temps, s’ériger en maître parmi ceux de son rang, construire un empire redoutable, maîtriser une magie que nul autre n’avait su dompter avant lui. Et aujourd’hui encore, celui qui obtenait toujours tout ce qu’il désirait n’était toujours pas rassasié.

Une évidence s’échappa des lèvres du loup aux cheveux bleus : il fallait le tuer, tout simplement. Cette fois-ci, ce fut de la bouche de la Furie que s’écoula la prudence, instruisant le premier que Wraith avait su s’entourer dès qu’il avait senti le vent tourner en sa défaveur. Ils ignoraient toujours le rôle exact de Roth dans ses manigances, et sa présence n’était certainement pas de bon augure pour les cœurs furieux prêts à se hisser contre le maître du Nymphéa.
La danseuse se rappelait vaguement des apparitions de l’ensorceleur des trépassés, qui se chargeait de purger les chambres imprégnées du sang des âmes sans vie, proies désormais rances du spectre. Contrairement à d'autres sorciers, il n'était pas de ceux qui se perdaient dans les labyrinthes du Temple des Soupirs par pur caprice. Discret et sérieux, il avait l'élégance d'un gentleman. En effet, lors de ses rares pérégrinations, il était le seul enchanteur à saluer courtoisement les créatures prisonnières (inférieures). Jamais la péri ne l’avait vu user de ses pouvoirs, mais elle avait su deviner cette complicité singulière qui liait le maître du Nymphéa et le nécromancien.

Ses songes virevoltants autour de l'énigmatique cessèrent soudainement leurs papillonages dès qu'ils s'essoufflèrent en réflexions. C'est-à-dire, promptement. Sitôt que la fée retrouva pied dans la réalité, la voix de Lili résonna la première, s’insurgeant contre les inquiétudes du grand loup. Il existait maintes façons de vaincre le sorcier.
Les yeux ternis par l'angoisse, la sylphide ressentit comme un jet d’acide qui lui brûla la gorge, puis la poitrine. L’idée que les futurs parents se mêlent à cette quête l'inquiétait, même si ceux-ci étaient sûrs de leurs capacités. Elle se sentait comme un gouffre noir, aspirant les étoiles une à une, les condamnant à l'obscurité éternelle.
L’angoisse écrasa alors soudainement sa poitrine et elle lança un regard intense au lupin pour lui communiquer ses réticences. Déjà qu’elle ne supportait pas l’idée de l’avoir attiré lui dans ses problèmes, alors deux âmes supplémentaires, aussi douces et précieuses, c’était impensable… Silencieusement, elle le supplia de se taire, mais les lèvres du ténébreux se délièrent, ignorant peut-être son regard implorant.
Orbes soucieuses, qui dérivèrent aussitôt dans le néant, ses bras se repliant contre sa poitrine frémissante, un ongle gratouillant nerveusement les cuticules de l’autre. Se rebeller contre Wraith n’était pas une bonne idée, et n'en avait jamais été une. Elle aurait dû rester terrée dans l’ombre, se cacher des âmes pures et des cœurs vaillants, car elle n’en valait pas la peine.
Tu ne veux pas les voir s’éteindre un à un, pour te sauver toi.

On l’interpella, et ses iris scintillantes s'échouèrent sur la mine sérieuse et chaleureuse de la drow. Les mots résonnèrent d’abord en un lointain écho dans son esprit, le temps que la fée émerge de ses angoisses abyssales.
Avant même que la phrase ne soit achevée, la danseuse secoua la tête négativement avec véhémence, une assurance qui lui était rare.
Il était hors de question que le loup y retourne, que ce soit maintenant ou plus tard. L’affection profonde qu’elle lui portait rendait cette éventualité impensable, inconcevable. Elle préférerait mille fois sentir sa peau fondre comme neige au soleil, sous l’effet des brûlures de la rune, plutôt que d’accepter qu’il s’y perde de nouveau.

— « Hors de question qu’il y… Qu’on y retourne », s’empressa-t-elle de répondre avec fermeté.

Cette dureté la heurta la première, ses mirettes confuses se détournant le temps d’une autre réplique de la future mère, qui prenait les devants pour lui trouver un prêtre solaire plus apte à l’aider.
Ses lèvres restèrent scellées, tandis qu’en elle, éclosait le désir de s’en charger elle-même. Plus elle assumait de responsabilités, plus elle pourrait les protéger, espérait-elle.

— « Peut-être que je peux… » souffla-t-elle dans le vent, ses mots soufflés par d’autres venus d’autres contrées.

Elle se sentit ballottée comme un insecte emporté par les flots nerveux d’une rivière en furie. Si pendant des siècles cette sensation ne l’avait jamais turlupinée, cette fois-ci, elle inspira en elle une vive inquiétude. Des vies se tenaient prêtes à prendre des risques colossaux pour sauver la sienne, et la fée ne désirait pas rester là, les bras croisés, à attendre patiemment qu’ils la délivrent au péril de leurs vies. Il était impensable pour elle d'atteindre à la liberté en s’appuyant sur les sacrifices de ceux qu’elle considérait désormais comme ses proches, voire pire, en se hissant sur leurs cadavres.
Son inquiétude était flagrante, palpable, et elle ne cessa d’enserrer son cœur même lorsque son Gardien étreignit tendrement son épaule, tout en lui murmurant des paroles qui se voulaient apaisantes.

— « C’est ce qui m’effraie… », confia-t-elle, ses yeux voilés de souci se posant sur la mine du loup. « J’ai peur pour vous tous… »

Pour toi, surtout.
Pour la première fois, la danseuse ne parvenait pas à s’enivrer de ses mots, de sa vue, de son contact, pour apaiser ses angoisses.
Malgré ces résistances, sa tête vint s’échouer lourdement contre l’épaule du Géant, espérant, par ce contact ardent, réussir à consumer quelques-unes de ses inquiétudes qui lui rongeaient l’esprit. Geste exécuté avec un naturel déconcertant, et qui témoignait de l’étendue de sa détresse ; si vaste, si puissante qu’elle avait anéanti toute pudeur, toute hésitation.

— « Rappelle-toi de ce que tu as été obligé de sacrifier rien que pour mon aile… »

L'horreur habitait ses prunelles, comme si un charnier s'étalait devant elle. Si effroyable était ce spectacle, que les mots apaisants du lupin ne pouvaient l'atteindre ; il deviendrait, un jour, la marionnette docile d'une entité maléfique... Et si un tel sort s'abattait également sur les amants ?
La péri sentit l'étau de l'angoisse se resserrer davantage, un filet de sang perlait discrètement sous l'un de ses ongles, nerveusement occupé à écorcher sa peau fragile.

— « Cette liberté, je la désire… De tout mon cœur, je la désire… » murmura-t-elle, relevant la tête pour plonger son regard dans celui du loup. « Mais à quoi bon l'obtenir si c'est pour vivre dans un monde où ceux que j'aime sont enchaînés…? »

La liberté, dans ces conditions, n'avait pas de sens. Autant la laisser dépérir au Nymphéa, car elle se laisserait périr n'importe où, même au cœur de sa tendre forêt, si elle savait qu'ils souffraient, Lui et ses amis.
Ses doigts maigres se glissèrent délicatement dans la paume abîmée du loup, la caressant avec une tendresse infinie.

— « Je sais que tu es un guerrier… Comme eux », souffla-t-elle, jetant un regard aux amants occupés, avant de contempler de nouveau le redoutable. « Alors j'espère que vous vous battrez avec la même férocité pour les empêcher de vous détruire… »

C'était à lui qu'elle s'adressait particulièrement. Lui, qui n'avait pas hésité à s'offrir au djinn pour la sauver, ou encore à Wraith pour veiller sur elle.

— « Et si le courage vous manque, si l'épuisement vous guette… Je me battrai aussi bien pour eux, que pour toi », lui assura-t-elle, déterminée.

Ce n'était pas les vapeurs d'alcool qui dictaient sa bravoure soudaine, elles n'avaient fait que libérer son cœur et délier ses lèvres.
Si les occasions de parcourir le monde, de se perdre dans les forêts profondes, de se prélasser sous les astres d'or et d'argent, de vivre au gré des saisons et de savourer les trésors du quotidien se représentaient à elle, c'était aux côtés de l'Ombre, de la Furie, de Mel — peu importait son nom — qu'elle souhaitait les savourer. C'était lui qui lui avait redonné le goût de la vie, c'était donc avec lui qu'elle désirait partager les fruits savoureux de leur victoire.
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Ezvana
Dim 28 Juil - 17:18

Méléän Hastros
Je suis un loup-garou, vivant entre la ville et les forêts. Je n'ai pas d'attache, plus de famille, pas d'amis, pas de meute. Je suis un solitaire mais cette situation me pèse. Aucun loup ne choisit d'être un solitaire. C'est juste qu'il n'a pas trouver de compagnon, ou de meute pour l’accueillir. Un renégat. Moi, j'ai du me sacrifier pour pouvoir vivre. Je suis un mercenaire et je survis au jour le jour.

Après des années d'errance, je cherche une âme, une présence. Mais la vie me contraint à vivre de contrat tous plus dégradant les uns que les autres. Mais un jour une mission me met sur la voie de quelqu'un. Elle.


Tremblement curieux et incessant qui remue dans son estomac, cette impression de malaise persistant devant l'inconnu qui l'agite de l'intérieur, pourtant, aucune expression ne vient trahir cet émoi nouveau. Pour ne pas que la féerique plonge dans ses prunelles et puisse y lire son indécision. C'était devoir d'être un roc que même la tempête ne peut éroder.
Mais l'attention de la danseuse le trouble, cette candeur le chatouille comme autant de doigts glissants le long de sa colonne vertébrale. Un peu trop sauvage le Loup qui ne sait comment agir, peine à refréner la peur aussi, qui pernicieuse tente d'infiltrer son cœur.
Alors quand la tête s'échoue contre son torse, l'Animal ne recule pas, se contente d'entourer cette présence plus proche de lui d'un bras nerveux. Mieux sentir les contours de son corps, apprendre par cœur des lignes encore inédites, que leurs odeurs se mêlent pour devenir encore autre chose, de plus intime.

Un sourire qui vient éclore sur ses lèvres, une fierté nimbant ses prunelles qui peinent à retrouver le brun chaud habituel. À ses yeux, elle était une guerrière, une battante. Aujourd'hui en était la preuve.

-  Tu seras ma muse. Cella qui m'animera quand je devrais courir dans la forêt ou quand mes crocs s'enfonceront dans la chair de nos ennemis.

Sylphide armée d'une harpe qui pointera de son doigt l'horizon, vers cette cible désignée où il foncera, avalant l'humus et la terre de ses pattes, hurlant un chant d'amour pour celle qui était sa moitié.
Frisson, palpitation, l'envie de chasse qui lui donne des spasmes, fait claquer sa langue sur son palais. Naturellement, sa température était haute, mais elle ne faisait que grimper, alimentant les envies furieuses qui hérissent le poil du Géant.

Heureusement, Xéros était trop concentré sur Lili, à discuter. Il n'était pas particulièrement partant qu'elle se mette en danger, mais l'elfe noire semblait déterminé, lui demandant plutôt de l'aider sur ses recherches d'une aide pour Pansy. L'agitation du Lycan n'aurait fait que déranger le couple peut habituer à le voir dans cet état.

- Pour tous ceux que je porte dans mon cœur, je me battrais corps et âme. Et toi, tu y as une place toute particulière.

Ce visage qui s'abaisse, ce nez qui fouille un instant dans les replis de cheveux sombres, cette inspiration longue et puissante, de ce coffre titanesque qui se gorge d'une odeur reconnaissable entre mille. Aveu soufflé d'une expiration de forge, profonde. Il a toujours été une arme, depuis sa vie d'Humain où il était un militaire chevronné, depuis sa transformation qui lui a donné la force de se battre, de se défendre, de s'interposer. Mais ce jour, cette nuit, il lui semblait que son combat était juste et son cœur s'apaise, l'idée d'aller au front ne le dérange plus.

- Nous sommes immortels, nous serons tous un jour enchainée pour diverses raisons. Nous ne pouvons pas fouler cette terre dans l’euphorie d’une paix imaginaire. Moi j’ai choisi les chaînes que je porterais et je l’ai fait en connaissance de cause. Leurs tintements ne me dérangent pas, elles ne sont que le carillon d’une liberté prochaine. La tienne. La nôtre.

Voix trop basse, presque un grondement que l’on devine derrière ce visage camouflé d’une chevelure de nuit, de se sourire carnassier aux crocs trop acérés que l’on perçoit, à peine. Parler avec le cœur, avec une conviction profonde qui nimbe ses paroles d’aura barbare, primitive.

- Tu es une guerrière, cars ton cœur chante la liberté et que tu souhaites te battre pour tes convictions. Ma guerrière solaire.

Chercher, fouiller à travers le rideau de cheveux cette peau qu’il effleure de ses lèvres, de son souffle. L’envie est là, dévorante, lui noue les entrailles. Mais il se retient à grande peine, avale la pilule amère de la frustration pour se dégager de cette étreinte. Jaune est son regard, intense le fond qui tourbillonne. Cette main qui c’était glissé sur les côtés jusqu’à cette hanche, cette façon dont il dénoue les doigts trop agrippés à ce tissu qui cache les courbes de l’Aphrodite déchu.
Reprendre contenance, forme, après être devenu ce Loup trop audacieux, dont les filtres disparaissent au fur a et mesure que la lune s’arrondit. Un dernier soupir pourtant, à l’oreille de celle qui remuait son cœur ballotté à droite et à gauche.

- Je chasserais la peur de ton regard, je rayerais son existence de cette planète.

Promesse grondée, tel un pacte à nouveau scellé avec force.

- De bien jolis mots Furie, encore faut-il y arriver. On ne connaît pas cette créature.

Lita’zia qui ramène tout le monde sur terre avec brutalité, ce grognement du Gardien qu’elle défie de son regard sans animosité. Remettre en doute les paroles d’un Loup était souvent de mauvais augure, surtout quand il était aussi déterminé. Mais l’elfe était bien plus raisonné que les deux hommes impatients.

- Pansy, que sais-tu sur lui ? Cela pourrait nous aider. Plus on aura d’information plus on aura comment agir.

- Il y a cette organisation aussi, il faut absolument que tu nous tiennes au courant quand vous les verrez. Ils seront décisifs dans l’affaire.

Xéros qui c’était relevé, s’éloignant d’un pas de sa compagne qui avait pris place dans un fauteuil.

- Si tu as promis au Djinn leurs âmes, cela risque de compliquer la situation.

- Je n’avais guère le choix.

Un mouvement de main venant du Loup bleue, un apaisement pour se Gardien qui se rebiffe presque. Il était seul au milieu du camp ennemi, prit dans un rôle lourd de conséquences. Agir en s’entourant de toute l’aide possible, même si cela voulait dire se condamner par la suite. Lili s’interpose, d’une voix douce pour apaiser les nerfs à vif du Géant.

- Le soir tombe, nous allons devoir rentrer. On vous dépose ? Nous avons une voiture. Sur le chemin, je t’emmène, Pansy, dans une boutique tenue par un ancien Solarius. Il trouvera certainement des remèdes à certains maux.

L’Ombre qui s’agite, remue sur place alors que la nervosité lui donne des picotements dans le ventre. Il s’excuse auprès de son congénère qui accepte avec un sourire, des mains qui s’entrechoquent bruyamment et c’était déjà oublié. Puis une main saisit à nouveau l’épaule de la fée pour qu’elle s’ouvre, qu’elle ose parler de son persécuteur alors que le trac devait l’envahir. Le moindre détail pourrait être significatif.
Et même si elle avait peur, elle n’était plus seule à combattre les démons.



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Mar 30 Juil - 20:12

Pansy
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Sylphide aux ailes diaphanes se confronte aux années d'une manière bien singulière, échappant à la course effrénée du temps, elle irradie d'une jeunesse éternelle. Son cœur de verre, avide de tendresse, ne demande qu'à vibrer au rythme des mélodies romantiques, mais une pesante solitude le condamne à les savourer à travers le vécu des autres. Derrière le voile de ce nom aux sonorités florales, Pansy dissimule sa véritable identité, étranglée par les années qui passent. Prisonnière d’un cycle infernal : à chaque tombée du jour, elle se dévêt de ses pétales, cédant sa chair aux guêpes insatiables, puis renaît à l'approche de l'aube, revêtant une splendeur éphémère, pour à nouveau se dénuder à la chute nocturne. Elle est le fantôme à l’agonie du Nymphéa, les murs et les planchers, portent les cicatrices de ses griffes et sont imprégnés de sa fragrance étourdissante.

Après des années à survivre seule dans cet enfer, mes rêves semblaient évanouis. Chaque performance me volait un peu plus ma dignité et mon identité. Je pensais devoir les abandonner pour toujours, jusqu'à ce que qu'une histoire de vengeance me mette sur la voie de quelqu'un. Lui.
La nuit, de son voile ténébreux, avait enveloppé la ville, mais pour la sylphide, le soleil brillait toujours, étincelant dans les replis de ces perles flavescentes, couronnées de cils délicats. Et, d'une voix caverneuse, capable de faire frémir les os des plus vaillants guerriers, il lui murmura qu'il l’emmènerait partout où il irait, qu'il consumerait leurs ennemis de ses crocs embrasés.
Dire que la fée le contemplait comme une silhouette chérie, ou même qu'elle le vénérait comme un trésor de la nature, serait une offense à ses sentiments, car la fièvre qui flamboyait dans ses prunelles était d'une intensité bien plus grande.
Elle l'adorait avec la dévotion d'une divinité envoûtée, prête à lever des milliers d'épées en son honneur, à enchanter des milliers de lèvres pour scander son nom, à ensorceler des milliers de cœurs pour qu'il ne se sente jamais seul. Si elle avait été dotée d’une telle puissance, elle puiserait dans les recoins les plus obscurs de sa magie pour lui bâtir un royaume entier, l'élever au rang d'un héros mythique, tout en s'efforçant de lui épargner le baiser glacial et impitoyable d'un destin tragique.
Avait-il besoin, ne serait-ce, que d'un souffle d'elle pour atteindre la gloire que son être semblait déjà détenir ? Il avait déjà tout d’un conquérant, avec sa carrure de roc, son allure digne des gladiateurs les plus terribles. En lui brûlait l'essence des dieux, il en avait déjà tout d'un ; avec son appétit pour le chaos, sa nonchalance digne des plus grands prédateurs. Si elle était une Aphrodite déchue, captive du royaume des vulgaires, lui, était un Arès, délié des cieux, errant parmi les mortels pour se repaître des hurlements des plus redoutables comme des plus lâches. Deux entités indissolublement liées, la guerre et l’amour, se rejoignant enfin ; l’un capable de briser les corps, l’autre de ruiner les cœurs. Ensemble, ils pourraient annihiler leurs ennemis, sans leur laisser la moindre parcelle d’espoir.
Mais ils pourraient également unir leurs ardeurs pour panser ensemble leurs maux. La péri en rêvait – en secret – à ces ballets passionnées où la rage se marierait à la tendresse, enfantant étreintes féroces et caresses douces. Elle imaginait ses lèvres ardentes effleurant sa cuirasse ébréchée, marquée par les éclats de d’émois comme par les souffrances passées, scellant chaque cicatrice par de ses baisers enflammés. Elle pensait aussi aux marques qu’il pourrait graver sur sa peau soyeuse, à coups de morsures, de griffures, d’étreintes intenses, inscrivant ainsi sa présence sur son corps, faisant de celui-ci son terrain de jeu, sa zone de chasse, son territoire.
Laisse-moi t’appartenir, fais moi tienne, scelle ta présence dans mes chairs comme tu l’as fait dans mon coeur, je t’en supplie.
À peine effleura-t-elle ce désir trop ardent pour le peu d’intimité dont ils disposaient, qu’un long frisson chaud serpenta de sa nuque à ses reins, répandant son venin brûlant dans son regard, qui scintilla alors d’un vif émoi. Qu’il la choisisse, qu’il la possède dans toute son entièreté, qu’il la défende corps et âme, tel un loup protégeant son territoire. Et elle, s'efforcerait de rendre ses chasses fécondes, de mettre fin à ses siècles d’errances et de solitude mortifère, de répandre tendresse et amour sur son corps malmené dès son retour de ses batailles sanglantes.

Palabres vivifiantes, ensorcelantes, au goût d’ambroisie, qui se déversaient en elle, pour elle, se répandant dans ses veines et inondant son cœur bouillonnant d’une affection intense. Cette passion qui émergeait à la surface, avait besoin de s’évacuer, comme l’air piégé dans l’eau émanant des volcans submergés, et elle le fit à travers de longs et chauds soupirs qui s’écrasèrent contre la peau, aussi brûlante que de la lave en fusion, du lycan frémissant. Inutile pour lui de se tortiller pour l’atteindre, la douce était déjà collée à lui comme une abeille affamée à une fleur aux anthères gorgées de pollen. Il était certainement aisé pour le lupin de flairer l’extase qui faisait vibrer les cordes du corps et du cœur de la nymphe, avec la passion d’un musicien en transe.
Et lui, entretenait ce concerto brûlant avec ses chants audacieux et vibrants d’espoir, d’ambition, de férocité, capables de gonfler de vaillance les cœurs de leurs alliés et de tétaniser d’effroi ceux de leurs ennemis.
Il avait su dissiper les ombres inquiétantes qui nimbait son esprit, à l'instar du soleil, à son avènement, dissipant de ses rayons impérieux les spectres de la nuit qui avaient pris en otage les plaines fleuries.

— « Ta guerrière solaire… » ronronna-t-elle en écho, comme pour tatouer ce titre chéri sur sa langue, sur sa chair. « Qui se relève peu à peu grâce à tes chants. »

Les babines du loup se noyèrent ensuite dans la cascade ébène, effleurant les tréfonds soyeux de sa peau dorée, parfumée d’un désir insatiable et grandissant. Qu’il goûte à sa peau, la dévore, qu’il l’engloutisse de ses crocs et de ses baisers ; la biche était prête à lui sacrifier sa propre chair pour qu’aucune faim ne le fasse plus jamais souffrir.
Mais voilà qu’il se retira, se cachant derrière les broussailles de la contenance, ôtant ses doigts affamés de sa hanche, dont la peau rougie portait encore l’empreinte de son étreinte intense. Nymphe abandonnée, se désola aussitôt de cette froideur ambiante, qui, aidée de son souffle glacial, chassa les dernières cendres, vestiges ultimes de la présence lupine. Capricieuse, frustrée, souffrante, ses yeux, aussi grands que sa faim, l’observèrent d’un air suppliant.
Je me sens esseulée, terriblement seule, sans ta chaleur. S’il te plaît, reviens-moi, et mets un terme à ces souffrances vaines qu’on n’a de cesse de s’infliger en se fuyant ainsi.
Le prédateur s’approcha alors, et déjà, son corps frémit, s’impatienta aussitôt, mais il ne l’effleura que de son souffle ardent. C’était à d’autres souffrances, plus urgentes, auxquelles il désirait mettre fin ; celles éparpillées par le Spectre, auquel il jura destruction.
Yeux enflammés par l’énoncé de sa promesse, la sylphide ne désirait que s’échouer aux pieds du guerrier, déverser toute la tendresse débordant de son vaste cœur sur son corps meurtri, remplir sa bouche de son nom et le scander inlassablement, pour lui exprimer une reconnaissance aussi profonde que les océans les plus vastes de ce monde.

Et soudain, comme un éclair déchirant la quiétude d’une nuit d’été, une voix appelant à la raison retentit, ramenant tous les volatiles à la terre ferme. Un autre grondement résonna, s’échappant cette fois de la poitrine vaste du loup dressé à ses côtés ; visiblement, il n’avait guère apprécié l'arrêt brutal de son envolée.
Quant à la péri, elle fit papillonner ses cils dans le vide à plusieurs reprises, s’efforçant de rassembler ses pensées et de calmer sa fièvre soudaine, tandis que Lili questionnait ses connaissances au sujet de Wraith.
Jamais il ne s’était confié à elle ; est-ce qu’un maître prenait la peine de confier ses états d’âme, ses espoirs à son animal de compagnie ? Pour autant, Pansy pensait bien le connaître. Toujours considérée comme un compagnon docile par son maître, il ne s’était jamais méfié d’elle. Alors, il l’avait laissée, ou plutôt, avait-il oublié sa présence comme on oublierait celle d’une plante décrépie dans un bureau, lui permettant ainsi d’assister à divers échanges où avaient été conviés – de supposés – d’éminents sorciers.
Avant l’arrivée de l’Ombre, elle avait été celle de Wraith, non par désir mais par désœuvrement, traînant dans ses pas sans cacher sa lassitude. La nuit, à l'avènement de la grande argentée dans le ciel, on lui trouvait enfin une utilité, un but qui ne suscitait en elle guère plus d’enthousiasme que d’errer dans l’ombre du Spectre.
Une fois encore, elle s'était laissée emporter par ses songes comme une feuille dans le vent, et quand elle toucha terre, elle aperçut la main impérieuse du loup bleu se dresser dans l’air, à l’intention de l’autre, plus revêche, aux traits tirés. Qu'avait-elle manqué ? Ses yeux inquiets firent des va-et-vient entre les deux carnassiers aux muscles tendus, tandis qu’une voix douce s’efforçait de détendre l'atmosphère en changeant de sujet.

Un Solarius ? Le menton de la captive s’abaissa discrètement, mais ses pupilles lourdes d’appréhension restaient fixées sur la silhouette pourtant chaleureuse de la prêtresse. Elle avait les yeux d’une bête anxieuse, qui avait déjà reniflé l’odeur ferreuse et acide des abattoirs, et qui redoutait de se perdre à nouveau dans le couloir de la mort.

— « Et tu le connais, ce Solarius…? Tu lui fais confiance…? » s’empressa-t-elle de questionner, dénouant sa mâchoire crispée.

Se méfier instinctivement de ces enchanteurs, capables de manipuler les fils de l'invisible et d'y enchaîner leurs proies pour en faire des pantins misérables. Mais davantage encore de ceux, familiers à son espèce, la connaissant mieux qu'elle-même ; arrachée à son berceau, elle n’avait jamais pu découvrir tous les replis de son essence magique.
À côté, l'atmosphère se pacifiait, chassant d’un simple claquement de mains complices les orages intérieurs, une énième preuve de la profonde affection liant les deux frères. L’un d’eux, le sien, la réconforta de nouveau en posant une main apaisante sur son épaule tendue. Ses muscles se délièrent sous l’effet de cette chaleur, aussi précieuse que nécessaire à son cœur assailli par les tracas.
Inutile de laisser la terreur lui broyer la mâchoire ; il serait là, toujours. La confiance qu’elle lui vouait était aussi infinie que le ciel nocturne. Le Solarius pourrait l’endormir, la priver de tous ses sens, et la danseuse n’exprimerait aucune résistance, tant que le grand loup rôdait aux alentours.

— « Nous devrions sortir… Je préfère vous parler de lui dehors », murmura-t-elle, jetant une oeillade méfiante à la foule d'inconnus pressée dans le bar.

Il était plus sage de se confier à l’abri des oreilles indiscrètes, songeait-elle.
Ainsi, le petit groupe s’éclipsa, loin de l’antre où l’odeur de l’alcool commençait doucement à piquer les narines des uns et à faire tourner la tête des autres.
Se dépêcher de louvoyer parmi les corps lourds d’ivresse, telle une brebis évoluant entre les silhouettes endormies des loups ; une méfiance tenace et viscérale, souvenir des étreintes féroces et des haleines fétides de ces clients avides qui refusaient de la laisser regagner son nid.
Un doigt fin, qui effleura furtivement la main épaisse derrière elle, comme pour s'assurer de sa présence constante. Une proximité ardemment désirée, pour pallier l'absence de cette odeur dissuasive qui aurait averti les plus audacieux que la chasse était déjà gardée.
La fraîcheur nocturne enveloppa sa peau alors que ses pieds retrouvèrent le bitume encore chaud de cette journée ensoleillée, et un éclat d'émerveillement illumina ses prunelles, la livrant ainsi à une brève séance de contemplation. Bien que son visage ait changé, la ville gardait toujours sa beauté, rayonnant autant dans les ténèbres que sous la lumière du jour.
Son errance romantique prit fin lorsque les amants empruntèrent une artère goudronnée, se dirigeant vers leur véhicule. C’est alors en chemin que la sylphide décida de tout leur révéler. Aucun secret ne leur serait caché sur Wraith ; depuis des siècles, elle n'éprouvait plus une once de loyauté envers son maître.
Elle leur expliqua succinctement ce qu'était un daeva, ces premiers magiciens humains, ou sorciers selon les préférences, nés sur les terres des roses et des boteh, se proclamant messagers des dieux.
Peu à peu, elle en vint à leur cible commune, l’ultime survivant de ses pairs, le Spectre.

— « Il est membre d’une organisation essentiellement composée de sorciers, proches du pouvoir. J’ai cru comprendre, au détour de certains échanges, qu’ils chérissaient l’espoir de former leur propre nation... »

Où les créatures, sans l’ombre d’un doute,  seraient asservies tant par les humains que par les sorciers. C’était probablement pour empêcher l’avènement d’un tel désastre qu’une résistance s’était formée, visant en plein cœur l’un des partisans de cette ignominie.
Préserver de la distance vis-à-vis de ces révélations, contenir ses pensées pour ne pas perturber ses confessions. Elle devait tout leur dire.

— « Wraith a longtemps dépendu de mes pouvoirs, j’ignore si c’est encore le cas aujourd’hui... Ma magie s’est raréfiée, et pourtant, il est toujours aussi puissant » reconnut-elle. « Il maîtrise la magie du feu et des ombres ; pour lui, la lumière n’existe pas sans l’obscurité, et vice versa. »

Diverses brûlures ornaient les doigts, les mains et les avant-bras du mage ; la sylphide l’avait fréquemment vu se blesser en apprivoisant la magie du feu.

— « Il apprécie Roth, le nécromancien, mais j’ignore s’il l’apprécie pour son utilité ou pour d’autres raisons... » à ses yeux, son cœur avait toujours été si noir, si vide. « Par contre, rien pour lui n’est plus précieux que le Nymphéa. »

Oui, cette bâtisse, vieille de plusieurs siècles, coincée dans une époque révolue et inadaptée aux activités qu’elle accueillait. Mais elle représentait surtout le dernier refuge de ses frères et pères persécutés, brutalement assassinés aux côtés de leurs esclaves ailés. Sans doute parce que leur présence hantait encore les murs, qu'il chérissait cet endroit comme s’il s’agissait de son propre cœur.

— « Cet endroit renferme beaucoup de magie, j’en suis convaincue. L’Ombre l’a senti aussi, notamment celle de mes mères et de mes sœurs… Peut-être qu’il recèle également la magie des daevas ? » osa-t-elle supposer l'air songeur, ses prunelles inquisitrices glissant sur les mines de ses compagnons. « Malheureusement, je n’ai aucune preuve pour étayer cette théorie… »

Hélas, la péri n’avait jamais relevé de phénomènes inexpliqués. À vrai dire, elle n’avait jamais mené l’enquête non plus. Pendant des siècles, elle n’avait rien su initier ; trop affamée, trop déprimée, trop angoissée, trop épuisée, trop accaparée par le simple fait de survivre et de préserver le peu d’éclat qui lui restait.
Ezvana
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Ezvana
Sam 3 Aoû - 20:18

Méléän Hastros
Je suis un loup-garou, vivant entre la ville et les forêts. Je n'ai pas d'attache, plus de famille, pas d'amis, pas de meute. Je suis un solitaire mais cette situation me pèse. Aucun loup ne choisit d'être un solitaire. C'est juste qu'il n'a pas trouver de compagnon, ou de meute pour l’accueillir. Un renégat. Moi, j'ai du me sacrifier pour pouvoir vivre. Je suis un mercenaire et je survis au jour le jour.

Après des années d'errance, je cherche une âme, une présence. Mais la vie me contraint à vivre de contrat tous plus dégradant les uns que les autres. Mais un jour une mission me met sur la voie de quelqu'un. Elle.


Question discrète du Loup bleue, sur le domicile du Gardien. Parfois il avait un toit sur la tête, parfois à peine à terrier pour se terrer, pourchasser par ses pensées délétères. Mais son ami le rassure, il avait bien un domicile cette fois-ci.
Pendant ce temps, l'elfe noire regarde la fée dans les yeux, une expression neutre sur le visage.

- Je ne fais confiance à personne. Nous ne parlerons pas de ton état, ou même de ton espèce si cela te dérange. Mais il pourra peut-être nous aider.

Elle sourit, pour rassurer la féerique. La réputation des Drow n'était plus à faire et une prêtresse de la lune ne s'approche guère des fervents du Soleil, une dualité voir une haine qui s'était installé depuis des siècles, des millénaires. Mais depuis qu'elle vivait avec un enfant du soleil et de la lune, elle était bien obligée d'accorder le mérite de l'existence de la lumière, de la chaleur, pour que son propre monde vive.

Mais pas le temps de s’attarder sur des détails, on ramasse les affaires, on paye au bar et on sort de l’établissement. Gardien attentif qui est prêt à découvrir des crocs à la moindre incartade, mais visiblement, on se méfie de lui après que sa proie se soit échappé des toilettes en geignant. L’impression de mieux respirer quand il retrouve l’extérieur, l’air est doux, chargé encore des notes douces du soleil. Un frisson imperceptible, le corps qui s’ébroue pour chasser cet appel qui résonne plus fort une fois la nuit arrivée, cette façon dont les yeux transpercent l’obscurité avec facilité, ce nez qui s’agite pour trouver le moindre fumet d’une proie insouciante.

Mais la frénésie se mue en colère en écoutant la danseuse parler. La colère qui assombrit le regard morcelé, trop de jaune dans le brun, une lutte intérieure silencieuse mais intense. Mais c’est Xéros qui émet un son, presque un crachat venimeux.

- Il faut brûler cet enfer. Si seulement il ne maîtrisait pas cette magie.

La mine soucieuse du Gardien qui observe son amie ailée. C’était certes le repère de la vipère, mais également le sien. Il y avait encore l’aura de son espèce, de sa famille, dans les murs du lieu des soupirs. Elle y a grandi, à évoluer dans l’établissement. Elle était un peu cette ombre qui rappelle un ancien temps. L’envie de la soutenir, d’être le soutient sur lequel elle pourrait s’appuyer. Mais il était temps qu’elle prenne conscience que tout ceci était néfaste et qu’à force de s’accrocher au passé, elle ne pourrait jamais avancer.

- On peut détruire le lieu de notre force. Si on est suffisamment nombreux, on peut le réduire en poussière. Je suis certain que l’on peut trouver de nombreux partisans, surtout avec cette organisation. On peut même employer ton Djinn pour ça, il pourrait absorber la magie.

- Je ne suis pas certain que Pansy soit ravie que la magie latente de son espèce soit aspirée par Finnéas. C’est tout ce qui lui reste. De plus j’ai déjà dit au Djinn qu’il prendrait l’énergie de Wraith et de Roth.

- À temps de guerre, moyen de guerre. Si elle n’est pas prête à sacrifier ce temple de l’horreur, elle ne sera jamais délivrée de son emprise.

La main de l’elfe qui vient saisir l’avant-bras de son partenaire, un regard plissé pour lui intimer de se calmer, de mesure ses propos. La vérité méritait d’être dite avec plus de douceur, surtout devant une fée perdue. Le Loup bleu serre la mâchoire, semble presque trembler sur place pour contenir la Bête en lui. Puis il soupire et hoche la tête.

- Pardonne-moi, Pansy. Je ne voulais pas être blessant, je suis à fleur de peau. Malheureusement, c’est un repère de malfrat, qui sont des nuisibles pour toute personne cherchant la liberté. Si on ne fait rien, il y en aura d’autres des comme toi et tout le monde n’a pas ta résilience comme le souligne Mel. Il faut agir au plus vite.

Un regard qui glisse sur le Gardien qui fronce des sourcils. C’était pourtant évident : Si elle chutait, il sauterait dans le vide pour tenter de la rattraper. Cela se voyait à la façon dont il était toujours près d’elle, à la surplomber de son Ombre pour que jamais elle ne sente seule, cette façon dont leurs mains se touchent, ce besoin de contact permanent, même sa façon de respirer n’était pas la même à ses côtés. Cela effrayait le Loup bleu qui n’a jamais vu son ami dans un tel état.

Un haussement d’épaule et déjà ils arrivent devant le véhicule. Il ne payait pas de mine, un peu trop vieillot, mais au moins, il y avait de la place. Pour accueillir un géant comme l’Ombre, il le fallait bien.
Le couple s’installe à l’avant, l’elfe mettant le gps sur son téléphone. À l’arrière, le Gardien tente de ne pas envahir l’espace, le sac de fournitures à ses pieds, sa veste sur ses genoux. Sa chaleur corporelle était presque envahissante tant elle était présente, sa peau fourmille et tous ses sens sont exacerbés. Discrètement, il ouvre la fenêtre pendant le trajet pour s’aérer l’esprit, pour ne plus avoir le parfum de la fée dans son nez. Pourtant, millimètre après millimètre, sa main s’avance, tâtonne pour trouver la douceur de la peau de sa protégée. Un effleurement, à peine un contact. Mais cela lui suffit, ravi son cœur qui tambourine juste un peu plus fort.

Ce n’est que quand ils s’arrêtent devant la boutique que le Gardien reprend ses esprits. C’est Lili qui prend la marche, demande à son compagnon d’attendre dans la voiture. Il valait mieux que le Loup reste à l’écart et laisse sa femme agir. Il hoche la tête et laisse le moteur tourner, juste au cas où. L’Ombre quant à elle, reste derrière la danseuse sans rien dire. Se vouloir être la présence rassurante et silencieuse.

Lita’zia entre le menton haut et la marche assurée. Il était évident qu’entrer dans la demeure du Solarius ne l’enchantait pas. Pourtant, elle inspecte de ses yeux inquisiteurs les différentes herbes et pots qui les entouraient. Des bruits de pas précipité et un homme de petite taille qui apparaît, glissant à travers des voiles colorés. Il s’arrête net en voyant l’elfe, la regarde sans comprendre avant de glisser sur le Loup et la fée sans vraiment leur prêter attention.

- Vous savez pourtant que ma boutique va fermer, consœur, le soleil est couché.

Un frémissement qui fait vibrer les longues oreilles de l’elfe. Qu’il la nomme ainsi la rebutait.

- Vous devez comprendre que je n’ai pas eu le choix pour entrer… Ici. Mon amie est une enfant de votre déité, elle a donc besoin de vos conseils.

Les yeux verts semblent presque briller sur le visage buriné par le soleil. Son âge avancé n’avait en rien entaché son esprit narquois et sa langue adroite. Pourtant, il ne continue pas de titiller son adversaire mais se tourne plutôt vers la danseuse.

- Que puis-je faire pour vous, mon enfant ?

- Son énergie est basse, elle a été ponctionnée.

L'elfe noire prend les devants, protégeant la fée de toute questions intrusives. L'homme ne dit rien et s'approche de la danseuse, tendant ses mains pour lui toucher le bras. Lili se hérisse et pousse un sifflement en s'interposant. Cela alerte le Loup qui ne faisait qu'inspecter certains bocaux sans comprendre leurs utilités. Il s'approche, surplombe la fée et inspecte de ses yeux marbrés cet homme qui osait être une menace. Pas un grognement, il n'y en avait pas besoin, l'expression de son regard suffisait.

Le Solarius pourtant, ne semblait pas le prendre mal. Il se contente de fixer le Loup, immobile, d'un air un peu agacé.

- Je ne compte pas lui faire de mal. J'ai juste besoin d'un contact pour analyser son énergie, savoir à quel point elle a été atteinte. Ne le prenez pas mal Sieur Loup-garou, Enchanteresse Lunaire, mais je connais mon affaire. Si vous êtes venu, c'est pour une raison n'est-ce pas ?

Sa main se tend vers Pansy qu'il regarde intensément.
C'était à elle de prendre une décision.



Lulu
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Lulu
Lun 5 Aoû - 16:01

Pansy
Doe

Sylphide aux ailes diaphanes se confronte aux années d'une manière bien singulière, échappant à la course effrénée du temps, elle irradie d'une jeunesse éternelle. Son cœur de verre, avide de tendresse, ne demande qu'à vibrer au rythme des mélodies romantiques, mais une pesante solitude le condamne à les savourer à travers le vécu des autres. Derrière le voile de ce nom aux sonorités florales, Pansy dissimule sa véritable identité, étranglée par les années qui passent. Prisonnière d’un cycle infernal : à chaque tombée du jour, elle se dévêt de ses pétales, cédant sa chair aux guêpes insatiables, puis renaît à l'approche de l'aube, revêtant une splendeur éphémère, pour à nouveau se dénuder à la chute nocturne. Elle est le fantôme à l’agonie du Nymphéa, les murs et les planchers, portent les cicatrices de ses griffes et sont imprégnés de sa fragrance étourdissante.

Après des années à survivre seule dans cet enfer, mes rêves semblaient évanouis. Chaque performance me volait un peu plus ma dignité et mon identité. Je pensais devoir les abandonner pour toujours, jusqu'à ce que qu'une histoire de vengeance me mette sur la voie de quelqu'un. Lui.
Les échos ardents de passion et glaçants de résolution résonnaient dans la caboche confuse de la demi-ailée. Puis, des étincelles de défiance jaillirent de la gueule d'un des instigateurs de la liberté, électrisant aussitôt le cœur de la ciblée. Ce dernier, saisi par une angoisse soudaine, se contracta violemment, alors qu'elle peinait à accepter que l'un des membres de la meute, la désignant froidement comme si elle était une ombre absente, puisse douter de son désir de se libérer du Diable en personne.
Avait-il seulement tort ? Abandonner et livrer en pâture tout ce qui restait de ses sœurs, tout ce qui subsistait de cet héritage sacré, à un ennemi qu'elles avaient combattu sans relâche, tant dans les cieux que dans les limbes infernales, était une insulte à leur mémoire et à leur essence. Mais les griefs ancestraux ne parvenaient pas à soulever avec la même ferveur son cœur révolté, comme le faisait la personnalité malfaisante de ce maudit Djinn. Offrir les pleins pouvoirs à un autre pourfendeur de liberté, à celui qui s'apprêtait à enchaîner corps et âme ce loup qu'elle lovait dans son cœur, lui était inconcevable.

— « On ne peut pas lui conférer un tel pouvoir... C’est trop périlleux, comment nous protégerons l’Ombre face à un ennemi plus redoutable encore qu’un daeva et qu’un nécromancien unis ? » interrogea-t-elle, la silhouette crispée, les prunelles soucieuses.

Que faire de cette magie alors ? La question resta en suspens, comme un lourd nuage menaçant au-dessus de sa tête, bien que l’idée de l’absorber elle-même l’effleura sans grande ardeur. Péri ignorait si elle en avait la capacité, elle qui peinait déjà à régénérer sa propre poussière, serait-elle apte à absorber une magie millénaire, arrachée aux corps suppliciés de ses sœurs ?
Ses yeux s’égarèrent, alors que ses pensées s’étoffèrent. Il était impératif de trouver une alternative, avant qu’ils ne soient tous enchaînés par un ennemi encore plus sinistre.

Les silhouettes de béton défilaient avec une célérité effrénée devant le regard absent de la fée, lorsqu'un contact, léger comme un soupir timide, la tira doucement de ses songes. Ses yeux brumeux dérivèrent vers ce corps ardent – une chaleur parfaite pour la fille du soleil –, et aussitôt les nuages se dissipèrent. Sentir sa peau contre la sienne affamée, et un soleil incandescent jaillit dans ses prunelles. Un sourire tendre mais discret s’épanouit sur ses lèvres, sourire qu’elle préférait garder timide, secret, pour ne pas troubler le calme régnant dans le véhicule, mais aussi pour savourer ce moment de douce intimité. Cocon éphémère tissé le temps d’un voyage, d’autres suivraient, sans doute, plus solides et moins fugaces.

Les orbes dorés effleuraient les étoffes joliment chamarrées, qui lui rappelèrent les parures fastueuses des murs du repère infernal. Elles étaient d'une somptuosité comparable, bien que certains motifs étaient différents de ceux auxquels son regard s’était accoutumé pendant des siècles. Peut-être ces étoffes provenaient de contrées lointaines, mais parentes aux siennes à travers un art similaire.
Elle s'accrochait aux familiarités, même lointaines, pour mieux éviter le regard insistant et le contact du vieillard, qui se complaisait dans une joute verbale feinte de courtoisie avec sa némésis. Demi-ailée, quant à elle, semblait se dérober, l'air de rien, dans les recoins les plus sombres – bien rares – de cette boutique grouillante de bougies. Elle aurait pu prolonger cette oisiveté feinte, continuer de se terrer dans l'ombre, si le vieux ne l’avait pas attrapée de lui-même.
Le contact fut soudain, inattendu – indésirable – et la fit vaciller. Paniquée, elle fixa ses yeux dorés, agités, sur le visage chiffonné par la vieillesse du Solarius, au regard acéré. Le prêtre, bien rôdé, avait déjà perçu l’odeur âcre des sèves de parroties persans et la douce fragrance des iris imprégnant son sang.
Et alors que les deux adorateurs du soleil se jugeaient en silence, dans un froid si intense qu'il semblait pouvoir éteindre toutes les flammes environnantes, deux silhouettes, furieuses et menaçantes, surgirent de l’obscurité pour éloigner celui qui, dans son excès de zèle, s’était montré trop audacieux et impatient. Le sage comprit alors qu’il valait mieux libérer le souimanga blessé, et éclaircir ses intentions auprès des deux enfants de la lune aux poils hérissés, s’il désirait pouvoir s’en débarrasser.

Faire table rase d’une rencontre trop précipitée, maladroite, et laisser cette fois-ci, l’oiseau méfiant se poser de lui-même sur sa main, à défaut de l’attraper durant son envol. Bien qu’elle ne s’approcha pas de lui avec entrain, la fée fit tout de même atterrir sa main sur la sienne. Ce n’était ni pour lui, ni pour elle, qu’elle acceptait ce contact, mais pour ces fidèles à la lune qui s’étaient démenés à l’amener jusqu’ici.
Et leurs doigts s’unirent dans une étreinte lente, tout comme leurs prunelles concentrées. Les flammes chétives des cierges vacillèrent violemment, comme si elles avaient été bousculées par un vent soudain, mais aucune trace de la moindre brise, du moindre souffle, dans la boutique close.
Là, aux creux de leurs mains unies, jaillirent de fins éclats mordorés, semblables aux crachats ardents d’un feu puissant se sentant trop à l’étroit sur son trône de bois. Peu à peu, au creux de leur union, ils purent ressentir les palpitations de l’un et de l’autre ; celles de l’une vibrante d’une énergie ancienne, et celles de l’autre cherchant à les chevaucher, à s’y accrocher, pour, non pas la dompter, mais pour mieux les comprendre. Chevauchée mystique n’était pas sans risques, car les battements du vieillard commencèrent à s’emballer. Et à ces premiers signes d’agitation, le fils du soleil abaissa ses paupières pour maîtriser les réticences de sa propre essence, à l’idée de plonger dans ce carmin souillé par une magie plus obscure encore qu’une nuit sans lune.

— « Anahita's last surviving daughter, the one who was born among the pansies... »* souffla-t-il, ses lèvres manipulant les mélopées persanes avec légèreté et aisance.

Le teint de l’ailée blêmit à l’entente des dernières syllabes. Depuis longtemps, des siècles même, n’avait-elle entendu qui que ce soit prononcer...

— « Les ténèbres ont dévoré une partie de sa lumière, et c’est elles qui la maintiennent en vie malgré son aile mutilée... » reconnut-il, les yeux grands ouverts, la mine pensive. « Les daevas… », il était sans doute familier avec l'existence de Wraith. « Se servaient des ténèbres pour assujettir leurs esclaves péris... Hélas, dès que leur puissance s’étiolait et que leurs ailes tombaient, la plupart se métamorphosaient en goules et perdaient la totalité de leur essence divine... »

Leurs mains se séparèrent, et les éclats lumineux retombèrent en cendres d’or sur le parquet de la boutique.

— « Cependant, j’ai l’impression que son daeva sait savamment doser le poison en elle, maintenant la balance entre ténèbres et lumière... Une prouesse que ses ancêtres n’ont jamais su accomplir... »

Le Solarius, toujours plongé dans ses réflexions, s’éloigna du trio pour disparaître dans l’arrière-boutique.

— « Mais je ne comprends pas... La poussière de cette péri ne se renouvelle plus, elle a perdu tous ses pouvoirs... La magie de son sang a considérablement faibli... Il ne lui reste que son lien avec les cieux, avec la Maison des Chants... Mais jamais les dieux ne répondraient à l'appel d'un daeva, et il n’a pas le pouvoir de les contraindre. Pourquoi maintenir en vie une entité devenue si inutile...? » s’interrogea-t-il à haute voix.

Ses pas légers firent craquer les planches, tandis qu’il revenait avec un bocal rempli de perles dorées et lumineuses.

— « Voici des cœurs de soleil, ils la purgeront des ténèbres... Je ne peux garantir que ses pouvoirs lui reviendront, mais elle sera au moins protégée de devenir une mangeuse de chair, et ces perles pourront aussi endormir les pouvoirs de sa rune » expliqua-t-il à la prêtresse, avant de reporter son attention sur la demi-ailée. « Tu dois en prendre un par jour, à heure fixe... Sache que la purge sera ardue, elle durera sans doute une à deux semaines... Les effets secondaires varient selon les espèces, et ce remède n’a jamais été testé sur une péri... Viens à la boutique si ta fièvre devient trop élevée... Et ne cesse pas de prendre ces perles, même après la purge, car ta rune pourrait t’empoisonner de nouveau. »

Pour anéantir cette chaîne invisible, le Solarius n’avait manifestement aucune solution, hormis l’éradication de celui qui l’avait gravé sur la chair de la sylphide.
Lorsque le vieillard eut déposé le pot dans les mains délicates de la péri, il se détourna vers la drow, délaissant sa mine grave pour arborer un sourire crapuleux, tendant sa main tristement vide vers elle.

— « Dix pièces d’obsidienne ! » lança-t-il, ses lèvres tordues en un rictus de malice. « La monnaie drow est en pleine ascension, et je suis certain qu'une prêtresse de ton rang doit en avoir les poches bien garnies... »


* : « La dernière fille d’Anahita, celle qui est née parmi les pensées... »
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