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LE TEMPS D'UN RP

Tous ceux qui errent ne sont pas perdus. [PV Lulu] [+18]

Ezvana
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Ezvana
Mer 21 Aoû - 22:59

Méléän Hastros
Je suis un loup-garou, vivant entre la ville et les forêts. Je n'ai pas d'attache, plus de famille, pas d'amis, pas de meute. Je suis un solitaire mais cette situation me pèse. Aucun loup ne choisit d'être un solitaire. C'est juste qu'il n'a pas trouver de compagnon, ou de meute pour l’accueillir. Un renégat. Moi, j'ai du me sacrifier pour pouvoir vivre. Je suis un mercenaire et je survis au jour le jour.

Après des années d'errance, je cherche une âme, une présence. Mais la vie me contraint à vivre de contrat tous plus dégradant les uns que les autres. Mais un jour une mission me met sur la voie de quelqu'un. Elle.


Ombre immense tel une tour qui jamais ne menace de flancher, l'œil alerte et la menace dans l'éclat d'une prunelle bigarré. L'Animal était prêt à dénuder ses crocs, de gronder d'un air mauvais pour mieux protéger cette douce créature près de lui. Le nez s'agite, tente de percevoir des notes qui l'alerteraient d'une mauvaise intention, qui pourrait le mener sur la piste comme on traque une proie dans les broussailles.
Pourtant, il reste un peu en retrait, laisse faire l'ailée pour qu'elle agisse comme elle le souhaite. Un regard vers ses deux mains qui se lie, ce frémissement alors qu'il y a une onde inaudible, un lien invisible qui se forme et qui semble résonner à l'intérieur de ses os. Curieux le Loup, qui observe sans rien dire, cet échange, ne cesse de faire des allées et retour entre les deux enfants du soleil pour tenter de comprendre ou de percevoir le moindre malaise chez la danseuse.

Un froncement de sourcils en entendant la phrase, telle une prophétie ancienne énoncée à voix haute.
« Pansies ».
Les prunelles qui observent la fée, plongées dans ses propres réflexions. Il y avait tant de choses qu'il ne comprenait pas, qu'il ne percevait pas. Elle semblait loin soudain la féerique, d'un autre monde bien différent du sien. Curieux comme les légendes et les divinités se rencontrent et luttent, comme les croyances et la magie qui s'imbriquent tout en se confrontant. Cela l'effraie comme l'intrigue, comme si elle était devenue une déesse foulant la terre des mortels et qu'il a l'honneur de pouvoir être à ses côtés. L'Animal sauvage se laisse approcher, trop curieux pour fuir les reflets dorés qui entourent la divine.
Un long frisson, en entendant cette possibilité, de perdre son éclat et de devenir une dévoreuse de chair. Cela le répugne profondément, c'était viscéral, comme une abomination de la nature qui n'a pas lieu d'être. Une créature sans âme, n'ayant qu'un seul but : se nourrir. Il était presque impensable d'imaginer une aussi douce espèce devenir un vide ambulant, obsédé seulement par une chose. Cruel destin qui le révolte, lui donne envie de mordre celui qui a osé annoncer un tel désastre avec une telle nonchalance.

Puis il se souvient, se rappelle de certaines malédictions et il ravale la boule qui se forme dans sa gorge. Il n’était personne pour juger, surtout lui.
Les doigts qui s’agitent, un frisson qui le fait piétiner sur place, le fait détourner le regard de son amie pour se perdre dans des herbes séchées contre un mur, sur des bougies parfumées qui embaument la pièce. Mal à l’aise, il tente de fuir ses propres démons à la gueule écumantes et aux griffes trop longues.
Lita’Zia l’observe sans rien dire, comme si elle percevait sans le toucher son malaise. Elle tente vainement de l’intercepter de ses prunelles, pourtant le Loup refuse le contact, se contente de déglutir et d’observer les petites billes lumineuses dans le bocal.

Un soupir discret qui s’extirpe des poumons, l’espoir qui est ravivé par la chaleur émanant de ce remède presque miraculeux. Oui, peut-être qu’il y avait encore des chemins inexplorés, tortueux et plein de ronces certes, mais qui pouvaient mener à la libération de Pansy plus facilement.
Sa rune allait s’éteindre pour un temps. Peut-être qu’elle retrouvera ses pouvoirs.

Une main qui s’avance par automatisme, glisse sur les côtes, tombe sur une hanche de façon intime. Le besoin de lui indiquer qu’il serait là, que pour tenir face à la douleur et l’incertitude, il serait le Géant de chair qui la soutiendra même si la purge est difficile. Le soulagement, qui lui fait baisser la tête, cette façon de humer son odeur à travers les replis de sa chevelure d’encre. C’était trop facile, devenu une habitude qu’il peinait à réfréner, un réflexe qui le rassure et émoustille ses sens. Barrières baissées à chaque heure passée à ses côtés, l’Animal ne se rend même plus compte que sa proximité l’affecte et dévoile toujours un peu plus de sa tendresse maladive.
C’est quand il ouvre les yeux qu’il s’aperçoit qu’il les avait fermés, qu’il était bien trop proche de la danseuse comme s’il désirait l’envelopper de sa présence. Alors il la libère, un peu, juste de quoi s’éloigner d’un pas sans briser la proximité.

Un demi-sourire devant la mine déconfite de l’elfe noire qui est prête à dévoiler les dents dans une grimace alors qu’elle paye le Solarius. Jamais ses doigts ne touchent la peau parcheminée de l’ancien, comme s’il pouvait la contaminer. Lui ne fait que sourire, les yeux brillants d’une malice centenaire.
Et alors que la Drow se retourne pour partir, le Lycan s’avance, accroche le vieil homme pour le retenir encore quelques secondes.

- Ne doutez pas une seconde que nous reviendront si mon amie à besoin d’aide ou de nouvelles perles ou du moindre soutient, de la moindre question. J’espère pouvoir vous retrouver ici même sans problème.

Un avertissement sous un enrobage de miel. Promesse silencieuse que le Traqueur n’hésiterait pas à chasser l’homme ou qu’il soit pour le punir de son affront.
Le Solarius se contente de hocher la tête, peu impressionner par l’attitude de son interlocuteur, tout en prenant en compte le danger potentiel.
Sortir dans la nuit qui les accueils, alors que la fraîcheur s’installe doucement. Xéros les attendait dans la voiture, leur jetant un coup d’œil inquiet pour savoir si tout, c’était bien déroulé. Aucune question ne vient interroger ses amis, observant simplement ce bocal dans les bras de Pansy.

Le Loup-garou donne son adresse au chauffeur alors que de nouveau il s’installe à l’arrière de la voiture. Dans ses pensées l’homme qui se mordille l’intérieur d’une joue d’un air soucieux. Retourner dans son appartement ne lui apportera pas la paix, il était certain que l’organisation interviendrait ce soir. Plus qu’une intuition, c’était la marque invisible sur son bras qui pulse, tel un appel du Djinn qui le prévient qu’il avait avancé dans sa quête.
Faire de nouveau face au rouquin lui donnait des aigreurs d’estomac. Rien que d’imaginer son visage, il avait envie de gronder et de lui arracher la seconde oreille et de le voir couiner tel le louveteau qu’il était.
Il méritait la mort pour ce qu’il avait fait.

Les sourcils se froncent, la température monte imperceptiblement dans l’habitacle et il remue sur place, s’agite alors qu’il peine à réfréner ses envies de meurtre.
À travers le rétroviseur, Xéros l’incendie de son regard, le nez trop sensible aux différences et la lune fouettant le sang dans ses veines.
Un marmonnement d’excuse alors qu’il remue une dernière fois, cache son poing serré sous la veste en cuir. Sans vraiment y porter attention, son autre main cherche à ses côtés la présence de la fée, de ce petit doigt qui effleure la peau d’été, sans vraiment l’envahir pour ne pas être intrusif. Cela le rassure, apaise le feu brûlant qui ronge l’intérieur de son corps et chasse les mirages qui le hantent.

Le chemin se passe entre les anecdotes du couple, une proposition de passer chez eux dans la maison perdue au bord de la forêt, de découvrir leurs tanières d’amour. Pourquoi pas avant d’aller au Nexus au cœur de la nuit ?
Un peu distant le Lycan qui marmonne, hoche vaguement la tête. C’était une bonne idée mais il ne voulait rien confirmer. Dans la lune l’homme qui voit les rues défiler jusqu’à reconnaître les angles de son quartier.
Que penserait la fée ? On était loin du faste qu’elle connaissait. Ici, il y avait peu de couleur. Pas de voilages bariolés pour occuper les façades en brique ou grises, il y avait bien des petits parcs, des fleurs çà et là pour tenter d’égailler l’air austère des quartiers populaires. Pas de bougies parfumées pour tamiser l’ambiance, rien que la lumière crue des lampadaires. Pas de musique lancinante, rien qu’un silence ponctuer de rire d’enfant, de chants d’oiseaux matinaux ou le vrombissement des moteurs de voiture.
Il n’avait rien à offrir de glorieux, rien qu’une cruelle banalité.

Serrer les dents alors que le genou tressaute, que son regard se perd dans le paysage. Encore, en ce moment, il avait un toit sur la tête, un endroit ou crécher le temps de ses missions. Qu’aurait-il fait s’il dormait dans la rue ? Dans un motel miteux ?
Libérer la fée pour la plonger dans les bas-fonds des ruelles, cela n’était pas envisageable.

La voiture s’arrête aux pieds de haut immeuble. Malgré l’heure tardive, il y avait encore des enfants qui jouaient dans le parc central, leurs yeux lumineux brillants dans la nuit, sautant en tous sens avec une agilité déconcertantes.

- Tient nous au courant pour demain. Prenez soin de vous.

Un Xéros qui se veut encourageant avec son sourire étirant ses lèvres, ce bref hochement de tête pour donner de la force à son ami qu’il savait trop nerveux. Les remercier chaleureusement, leur promettant de les voir rapidement. Lili semble ravie qu’il ose le dire à voix haute, sacralisant les mots avec ferveur. Elle était visiblement attachée à ce Loup mal léché et elle avait une pleine confiance au sens de ses paroles.

- Pansy, n’hésite surtout pas à me contacter par téléphone. Il te suffira de prendre mon numéro dans les contacts de Furie. Et si tu veux être loin des deux nigauds, je serai là aussi.

Un clin d'œil.
Récupérer les affaires, sa veste. Avant de sortir en compagnie de la danseuse. Pas un mot pour égayer le moment, rien qu'un demi-sourire pour l'inviter à le suivre à travers le chemin ou les mauvaises herbes prenaient le pas sur les jointures mal entretenues.
Virages sous les arbres, cachant la voûte céleste, des bacs de fleurs aux côtés de bancs rouillés par les années. Arrivant devant un hall, un ballon de cuir usé rebondis et arrive prêt des pieds du Géant qui s'arrête et le prend dans ses bras.
Arrive alors une jeune adolescente, aux longues oreilles brunes et duveteuses qui se rabattent en arrière en identifiant le Loup face à elle. Deux queues s'agitent derrière ses hanches avant de se plaquer contre ses jambes, visiblement apeuré de la réaction de cet inconnu face à elle.
L'Ombre, elle, sourit doucement et rend le ballon d'un lancé léger. La petite souris timidement et tourne la tête vers ses amis qui l'appelaient en criant. Un merci murmuré, des yeux qui ne peuvent s'empêcher de balayer de haut en bas cet homme à la beauté ancienne, un mouvement de main vers la fée avant de repartir en courant.
Entrer dans le bâtiment grâce à un code, attendre l'ascenseur. Une fois entrée à l'intérieur et en appuyant sur son étage, l'odeur de la danseuse lui prend le nez. Elle était si près, si proche de lui qu'il pouvait la toucher sans devoir s'excuser d'une telle proximité. L'effet cloisonné, l'interdit, lui électrise les sens. Un sourire qu'il n'arrive pas à retenir, un air de gamin turbulent aux pensées graveleuses.

- Heureusement qu'on arrive. Difficile de se contenir dans une boîte surchauffée avec ta présence.

Insérer la clé dans la serrure avant de se reculer pour laisser la place à la fée d’entrer, l’invitant d’un mouvement de main. Refermer la porte, fermer à double tour par réflexe. Soupirer en se frottant l’arrière du crâne, posant le sac dans le salon, son manteau de cuir sur le canapé. L’appartement était grand, adapté aux aléas des créatures magiques, mais sobres. Peu de décoration, à peine un ou deux tableaux sur les murs. Deux plantes qui meurent de soif près de la baie vitrée du salon qui donne sur une terrasse ou attendait sagement deux sièges et une table. Il n’y avait que les plaids géants et les coussins qui rapportent une touche de couleur dans tout cet étalage de gris, de crème ou de taupe. La peur de repartir à tout moment, d’être privé de son nid douillet qui le rend nerveux, bien que cela faisait plusieurs mois qu’il réussissait à maintenir cet endroit.

- Fait comme chez toi. N’hésite pas à prendre tes aises.

Se diriger dans la cuisine pour ouvrir le frigo et sortir une bière fraîche qu’il décapsule d’un coup de croc.

- Tu veux quelque chose ? Tu as faim ou soif ?

Se rapprocher d’elle jusqu’à la surplomber de sa haute taille. Se pencher légèrement, juste histoire qu’elle soit envahi de sa présence.

- Tu me le diras, n’est-ce pas ? Si tu as besoin de quoi que ce soit.

Le pli amusé de sa bouche, ce clin d’œil malicieux.
Comme s’il pouvait apaiser toutes ses faims.
Puis il réalise. Elle était chez lui, enfermé, sous son emprise alors qu’il s’impose avec un sous-entendu qui pourrait paraître malsain. Brusquement, il se redresse et recule d’un pas.

- Navré, je ne voulais pas te gêner.

Espèce de gros con.
On devine les mots rien qu’à son expression. Maladroit, l’homme qui se frotte à nouveau l’arrière de son crâne et tend sa propre bière pour trouver une échappatoire à son malaise.
Vouloir bien faire c’était bien, le faire correctement, c’était mieux.



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Lulu
Sam 24 Aoû - 10:52

Pansy
Doe

Sylphide aux ailes diaphanes se confronte aux années d'une manière bien singulière, échappant à la course effrénée du temps, elle irradie d'une jeunesse éternelle. Son cœur de verre, avide de tendresse, ne demande qu'à vibrer au rythme des mélodies romantiques, mais une pesante solitude le condamne à les savourer à travers le vécu des autres. Derrière le voile de ce nom aux sonorités florales, Pansy dissimule sa véritable identité, étranglée par les années qui passent. Prisonnière d’un cycle infernal : à chaque tombée du jour, elle se dévêt de ses pétales, cédant sa chair aux guêpes insatiables, puis renaît à l'approche de l'aube, revêtant une splendeur éphémère, pour à nouveau se dénuder à la chute nocturne. Elle est le fantôme à l’agonie du Nymphéa, les murs et les planchers, portent les cicatrices de ses griffes et sont imprégnés de sa fragrance étourdissante.

Après des années à survivre seule dans cet enfer, mes rêves semblaient évanouis. Chaque performance me volait un peu plus ma dignité et mon identité. Je pensais devoir les abandonner pour toujours, jusqu'à ce que qu'une histoire de vengeance me mette sur la voie de quelqu'un. Lui.
Les étoiles naissaient une à une sur la toile obscure du ciel, telles des fleurs déployant leurs pétales sous le regard timide de l’aube, prêtes à célébrer le soleil. Mais ces astres scintillants, quant à eux, n'attendaient pas la venue de l’astre doré. Ils venaient plutôt admirer la majesté de la lune, déesse ronde et pâle, encore incomplète, mais d'une beauté suffisante pour illuminer les pas des oiseaux nocturnes, palliant ainsi à l'absence des lueurs vacillantes de certains lampadaires. Dans cette jungle d'asphalte, la nuit, remarqua la captive, n’était ni tout à fait noire, ni tout à fait bleue, mais quelque chose entre les deux...  Sauf lorsque des nuages apparaissaient, et là, les lueurs artificielles se plaquaient à leur ventre, les illuminant d'une sorte d'orange sombre et fade.
Peut-être demain, espéra-t-elle, la nuit serait-elle plus pure, baignée seulement par la lueur de la lune, qui tisserait sur le royaume des ombres un délicat drap de bleu et d’argent – alors annonciateur d’une magie décuplée.
Il lui tardait d’en observer, voire même, d’en savourer ses effets.
Ce soir, son cœur était léger, ivre de curiosité, d’insouciance, et assoiffé de beauté. Il battait au rythme de ses désirs volatiles ; car en ses bras frêles reposait une jarre dorée, qui lui permettrait peut-être d'alléger ses chaînes, qui jusqu'ici, l'avait empêchée – plus qu'elle ne l'avait pensée – de savourer pleinement l'instant présent et surtout, ses trésors.
De plus, elle avait la certitude que ce soir, elle ne regagnerait pas le Nymphéa. Oui, elle se réfugierait dans une tanière savamment protégée, loin des machinations d’autres âmes qui n'avaient eu de cesse de l'assaillir récemment, et dont il ne lui tardait de s’en débarrasser définitivement.

Au détour d’un sentier obscur, les deux surnaturels croisèrent une compère, qui, à peine eut-elle flairer l’essence du loup, fut saisie d'une terreur silencieuse, mais visible. Péri, bien plus avenante l'âme tranquille qu'agitée, laissa alors éclore sur ses lèvres un sourire tendre, en chœur avec celui du Géant qui, s'empressa de rendre le ballon à sa jeune propriétaire.
Le sourire de la fée s’épanouit davantage, le cœur babil et sans coquille, s’enivrant de cette saynète touchante. Le loup, tantôt prédateur impitoyable, tantôt incandescent d’une adorable douceur, resplendissait d’une beauté invétérée, qui faisait inlassablement tourner la tête et brûler le cœur de la créature d'été.

Il en était ainsi chaque fois que leurs âmes, ancrées à n'importe quel lieu, se retrouvaient face à face, peu importait la foule qui les entourait. Mais dans cet ascenseur, ils étaient seuls. Les effluves enivrantes émanant du cœur de la péri se répandaient en elle comme un doux poison, serpentant dans ses veines, affaiblissant ses membres devenant alors aussi fragiles que des fils de coton. Valse qui se répétait, dès qu'elle avait l'opportunité précieuse, de partager un moment de proximité avec lui, même bref.
Et lorsque, des lèvres du prédateur, s'échappèrent un sourire séducteur et des paroles ensorcelantes, la biche n’aspirait plus qu’à une chose : lui offrir son corps brûlant, consumé de désir, en offrande.

— « Pourquoi se contenir…? Mh ? » souffla incendiaire, les prunelles et les lèvres à la fois plissées de malice et scintillantes de sincérité.

Sa peau exhalait certainement d'effluves invisibles à ses sens, qui, au fil de cette journée ensoleillée, n’avaient cessé de parfumer son épiderme d’un arôme capiteux. Chaque parole séductrice échappée des lèvres, chaque geste enivrant délivré par le loup semblait distiller sur cette soie dorée aux notes florales et fruitées, les fragrances de nombreux désirs réprimés.
Elle se demandait encore comment ils réussissaient à contenir les flots féroces de cette fièvre brûlante, même en cet instant. Ses intentions, ses désirs, son affection pour ce loup étaient d'une limpidité sans équivoque, tandis que ceux du lycan demeuraient, à ses yeux incertains, plus obscurs, plus troubles. Aucune impatience ne l'irritait, aucune douleur ne semblait la meurtrir – du moins elle s'efforçait de les ignorer, de les silencer, persuadée que les conflits intérieurs du lycan étaient bien plus ravageurs. Elle l’avait vu aujourd’hui, vacillant entre l'exaltation et la retenue, s’ouvrant un instant pour aussitôt se refermer avec froideur.
La peur et le doute, démons aux crocs acérés, n’épargnaient ni l’un ni l’autre, condamnés qu’ils étaient, à se dévorer en secret.

Dès qu’elle eut franchi le seuil de l'antre du loup, une onde de bien-être submergea l'âme de l’ailée, et un sourire pur, illumina ses lèvres. C’était un sourire aussi doux et absolu que le premier rayon du jour.
Ce n’était pas la décoration, plus humble et réservée que celle de sa propre chambre, richement parée, voire saturée de bibelots accumulés au fil des siècles, qui lui inspirait cette détente profonde, ce doux confort. Non, c’était plutôt cette senteur enivrante qui inondait ses narines dans des caresses brûlantes, comme le ferait celle d’une épice exquise. Une odeur boisée, où se mêlaient des effluves de cuir tanné, de jean usé, et de tabac froid. Une senteur qui lui était aussi réconfortante et apaisante que celle de la canopée humide de son enfance, aux accents herbeux et floraux, ou encore celle, métallique et fruitée, des sources chaudes du Nymphéa.
Ici, cette fragrance précieuse imprégnait chaque recoin, chaque parcelle d’air. La fée, avec une hâte à peine dissimulée, se laissa engloutir par cette atmosphère douce et chaude, se dirigeant vers ces grands plaids et ces coussins moelleux, qu’elle caressa du bout de ses doigts avides et délicats. Étrange impulsion que celle de cette sylphide, qui, au Temple des Soupirs, faisait tout pour fuir le sommeil, malgré l'opulence de coussins débordant de son lit, aussi moelleux qu’un nuage, et tout aussi vaste, en tout cas, pour sa silhouette épineuse. Ici, elle se savait à l'abri.  

Dès que la voix chaude et grave de son hôte résonna dans l’appartement, ses prunelles s'échouèrent sur lui. À peine posé, le voilà qui s’empressait de s’enquérir des envies de son invitée, tout en étant prêt à lui offrir la clef de tous ses désirs, peu importait leur nature.
Avant d'y songer – malgré l'offre alléchante –, la nymphe s'immergea volontiers dans les ténèbres de cette silhouette dense qui la dominait, comme le ferait une montagne surplombant une vallée baignée de fleurs. Il y avait en cette union quelque chose de délicieux et d'inquiétant par sa puissance, une sensation apaisant d’effacement, comme si l’univers tout entier – et ses problèmes – se dissolvait autour d’elle, ne laissant subsister que cette Ombre et les plaisirs qui rimaient avec. D'ailleurs, dès leur première rencontre, la danseuse se souvenait de s'être délectée de ce vertige singulier plutôt que de s’en soucier.
Mais soudain l'Ombre se retira avec la vélocité d’une vague, fuyant le sable brûlant qu’elle venait d'embrasser, craignant de troubler cette quiétude avec des intentions malvenues. Confession touchante, mais expressions inquiétantes. Pourtant, au lieu de se réjouir de cette délicatesse rare – non pas rare chez le loup, mais chez ceux qui l'avaient précédé – l'ailée sentit son cœur se serrer douloureusement face à l'embarras, à cette souffrance intérieure qui semblait le dévorer. Il n'avait nul besoin de se haïr, ni de se flageller pour une maladresse qui n'existait que dans les méandres de son esprit.

— « Il semblerait que ton flair te fasse défaut ce soir, petit loup... », murmura-t-elle, avec une tendre complicité.

Elle s’avança à pas de velours vers le loup, prudente comme une lionne avide d’apaiser son lion blessé. Profitant de ce bras tendu qui lui laissait une ouverture, elle glissa tout près de lui, échouant sa silhouette serpentine contre la carcasse épaisse du cerbère. Ses doigts, délicats comme la brise, vinrent goûter à la rugosité de ses joues, pour l'inviter silencieusement à abandonner sa tête lourde de nervosité dans le creux de son cou où dansaient les arômes de fleurs et de désirs inassouvis, qui avaient gravé leur empreinte sur sa peau soyeuse au fil de la journée.

— « Et s’il n’est pas usé… », ensorceleuse murmurait ces mots avec une audace à peine voilée, alors qu’un mince rideau flottait entre les crocs du prédateur et l’une de ses veines. « Tu pourras sentir, sur chaque parcelle de ma peau, l’empreinte brûlante de mon désir pour toi, qui s'est manifesté dès mon réveil... Sans s'essouffler un seul instant. »

Ses lèvres, avides et fébriles, vinrent s’échouer doucement contre une joue épineuse, qu’elles embrassèrent avec une lenteur infinie ; qu’il ressente, jusqu’au tréfonds de son âme, la chaleur douce et langoureuse de cette tendresse qui pesait si lourd, si délicieusement, dans le cœur de la fée.

— «  Je chéris comme un trésor, comme une bénédiction, le moindre instant de proximité que nous partageons… Et que nous pourrions encore partager » souffla-t-elle, ses paroles se fondant à sa peau brûlante, avant que son visage ne s’éloigne légèrement, ses talons retrouvant la dureté sol avec grâce. « Ta présence, loin de m'angoisser, m’apaise… Sauf quand on se rend fébrile l’un l’autre, n’est-ce pas ? » ajouta-t-elle avec un sourire complice. « C’est plutôt ton absence qui m’effraie » confia-t-elle, son regard se teintant un instant d’une inquiétude fugace.

Mais cette crainte s’évanouit aussi vite qu’elle était apparue ; car elle savait, au plus profond d’elle-même, qu’il ne l’abandonnerait jamais. Et quant à elle, son cœur était comme Vénus, tournant sans fin autour de ce loup-soleil ; jamais elle ne cesserait de graviter autour de lui, de l’adorer, car sans lui, son univers se disloquerait dans le froid et le vide.
Ses doigts effleurèrent tendrement ses joues, réticents à se détacher de cette peau tant chérie, chaude et rayonnante comme l'astre adoré. Et si l'un d'eux osa s'en décoller, ce ne fut que pour replacer tendrement une mèche poivrée, puis, au lieu de regagner sa joue, ses doigts plongèrent ensuite dans sa chevelure, qu'elle se mit également à caresser. Comme si elle ne pouvait s'empêcher de le toucher, de le dorloter.

— « Mais puisqu’il n’est pas question de ça… Et pour répondre à ta question plus tôt ; est-ce que tu accepterais que nous terminions cette journée en regardant un autre film ensemble ? » proposa-t-elle, le ton plus timide.

Souhait en écho aux confidences du loup, de ces moments doux et regrettés qu’il avait évoqués, alors qu'ils étaient nichés dans la cuisine du Nymphéa.
Si lui avait su enchanter ses jours, elle, de son côté, s’efforcerait d’illuminer ses nuits. Car la pensée d’apporter un peu de chaleur, de réconfort à ce cœur écorché et chéri, faisait naître en elle une joie profonde, aussi vaste que cette ombre où elle aimait tant se lover.
Ezvana
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Ezvana
Mar 27 Aoû - 20:04

Méléän Hastros
Je suis un loup-garou, vivant entre la ville et les forêts. Je n'ai pas d'attache, plus de famille, pas d'amis, pas de meute. Je suis un solitaire mais cette situation me pèse. Aucun loup ne choisit d'être un solitaire. C'est juste qu'il n'a pas trouver de compagnon, ou de meute pour l’accueillir. Un renégat. Moi, j'ai du me sacrifier pour pouvoir vivre. Je suis un mercenaire et je survis au jour le jour.

Après des années d'errance, je cherche une âme, une présence. Mais la vie me contraint à vivre de contrat tous plus dégradant les uns que les autres. Mais un jour une mission me met sur la voie de quelqu'un. Elle.


Présence se dégageant d’une sylphide au touché délicat qui s’approche de lui, brise le peu de distance entre leurs deux corps, comme on s’affranchit de toute règle de survies. Aérienne, qui désire plus ardemment le touché de l’Animal, qui refuse de bouger, comme hypnotisé par les mouvements gracieux de la créature face à lui. Docile le Loup, qui laisse des mains le guider, d’enfouir son museau avide dans les replis d’une peau d’été qui sentait le soleil ardent. Inspirer, si fort que cela en est audible, s’enivrer de la fragrance tant désirée.

Exhaler un lourd soupir qui parcourt l’échine de la danseuse, cette façon dont cette bouche s’approche encore un peu, ses lèvres qui manquent de se déposer sur l’arc du cou, la pointe de crocs menaçants de marquer cette peau. Présence presque écrasante, fauve et intense, qui pourtant ne franchit pas la barrière du désir. Aucune main ne vient glisser sur le corps contre le sien, pas même des doigts qui pianotent sur la courbe d’une hanche, pas même cette envie presque furieuse de passer ses mains dans cette crinière d’encre. Juste pour en attester de la douceur. Juste pour que ses doigts s’agrippent et tirent.
Les yeux se ferment, contrôlant l’intensité des envies qui tourbillonnent, cyclone qui manque de faire faillir les défenses de l’homme qui tente de ne pas se laisser emporter. Envoûter le Lycan, qui serrait prêt à gémir sa frustration et son plaisir au contact de ses doigts dans sa chevelure.
Plus. Il m’en faut plus.
Ce baiser qui manque de lui couper le souffle. Un faible son qui trahit son émoi, cette façon de plisser les paupières comme pour sceller une malédiction qui manque de transparaître. Avide l’Ombre, qui menace de se dissoudre tant l’envie était là, pressente, tenace. Les paroles chaudes glissent à ses oreilles, s’immiscent dans son corps comme tant de baiser ardent, viennent éclore dans son cœur qui tambourine un peu plus fort.
Impossible de parler, de savoir articuler des mots compréhensibles. Il ne pourrait que grogner, tel un loup sauvage, exprimant ses désirs les plus fous de façon primitive. S’il commençait à articuler, il ne pourrait pas arrêter les sombres fantasmes de tournoyer dans son esprit et de dévaler sa langue.
Rouge. Rouge est le sang qui est pompé violemment. Rouge est le cœur qui frémit, fait une embardée. Les mots dansent et s’imprègnent dans ce muscle qui en demande encore, toujours plus.
Apaise ma faim douce fée, comble le manque qui risque de m’étouffer chaque journée passée dans cette ville, chaque nuit ou les draps ne porte que mon odeur et son froid d’une présence tant quémandé. Approche toujours plus près, Louve, partage avec moi un peu de toi, laisse moi devenir tient le temps de quelques instants.

Inspirer l’air qui manque à ses poumons, tenter de reprendre contenance. Les yeux qui s’ouvrent, là ou danse un jaune intense, presque d’un souffre démoniaque. Dévisager cette femme qui arrivait à lui mettre un lien invisible autour du coup, lui qui accepte volontiers et quémande même cette main contre sa peau.
Un battement de cil lent, lourd de promesse dansant au fond des prunelles, de cette bouche qui se referme pour ne pas balayer ses crocs d’une langue humide.

- Un jour, libellule.

Un jour je lécherai le soleil à l’intérieur de ton cœur.

Se redresser, s’échapper de l’emprise, mais pas tout à fait. Saisir cette main dans la sienne, la guider vers ce salon ou trônait un canapé d’angle. L’invité à prendre place sur la place plus confortable tandis qu’il s’assoit lourdement à ses côtés. Activer la télévision devant ses yeux pour qu’elle comprenne le fonctionnement, va sur une plateforme de streaming et lui laisse la possibilité de choisir en lui tendant la télécommande.
Lui, tente de faire passer les frissons qui hérissent son poil. Ses doigts pianotent sur le canapé et c’est quand son regard se pose dessus qu’elle s’immobilise un instant. À nouveau, les ongles sont longs. Trop long. Les yeux qui se plissent, une grimace qui fronce le nez alors qu’il agite ses doigts pour chasser une preuve évidente.

L’envie d’attraper ses cheveux et de tirer dessus jusqu’à en avoir mal, juste pour chasser l’inquiétude qui le ronge. Il ne pouvait pas être si proche de la fée, pas alors que tout pouvait dégénérer à n’importe quel moment. Si elle savait… ? Si elle s’en rendait compte. Est-ce qu’elle le jugera ? Si non, elle le devrait. Lui le faisait bien suffisamment pour deux.
Ses envies déraisonné ne venaient pas de nulle part, cette boule qui remue au fond de son estomac non plus. C’était là, latent, roulant sous la peau tendue sur des muscles qui se tendent nerveusement. Plus la lune devenait ronde, plus il devenait… Autre chose. De plus sauvage, de plus primitif. D’interdit. Tel le prédateur qui s’affine pour devenir une machine à tuer.

L’intérieur des joues mutilées par des dents impatientes, un raclement de gorge pour chasser le grognement trompeur. Un doigt qui vient parcourir la cicatrice à sa joue encore rose, souvenir de cette nuit d’horreur. Heureusement qu’il cicatrisait très vite, sinon il serait devenu un zombie ambulant. La blessure par balle c’était déjà refermé, rien qu’une petite boursouflure qui s’estompera.
Voilà, s’attacher à des choses réelles, concrètes. Ancrer son esprit à des faits plutôt qu’à ses ressentis profond.
Alors il regarde le film choisi, tente de s’y intéresser pour chasser ses peurs.

Le temps passe et le Gardien s’installe plus confortablement, étendant ses longues jambes pour appuyer ses pieds sur la table basse. Tantôt, il sourit, tantôt ses sourcils sont froncés devant le film. Parfois, il jette un coup d’œil vers la danseuse pour voir si elle était investie, si tout allait bien. Cette façon de se rapprocher d’elle sans y prêter attention, de sentir la chaleur corporelle se dégager d’elle comme une essence divine qui l’apaise.
Puis quelque chose l’alerte. Un frisson, un instinct qui lui dit que quelque chose allait arriver. Les yeux qui parcourent la baie vitrée, cherchent une ombre pernicieuse.
Puis une brûlure sur son bras. Un sursaut léger, une grimace alors que la marque brille doucement. Vite, cacher sous un plaid la preuve de l’intervention du Djinn, que la fée profite de ce moment de répit.
Puis une sonnerie, avertissant l’arrivée d’un message.
Froncer des sourcils alors qu’il déverrouille son téléphone. Les yeux qui se plissent en voyant le texto.

Finn/Li : « Rendez-vous dans deux heures, square du chêne. Il y aura Harlow. Emmène la fée. »

Bordel.
Il ne ce n’était pas trompé. L’accalmie avait été de courte durée. Il aurait aimé que Pansy puisse se reposer, trouver du réconfort dans sa tanière, le temps de souffler, de s’armer de courage. Mais voilà que la réalité les rattrape furieusement. De plus, elle devra se confronter à son bourreau et cela le met en rage.
Le moindre faux mouvement et je lui arrache le cœur.
Le bout d’un pied qui remue, cette façon de se mordiller la lèvre inférieure qui trahit son état intérieur. Pourtant, il ne dit rien à son amie, la laisse profiter du film jusqu’à la fin. Cette envie de lui prendre la main. Pour rassurer qui ? Elle ou lui ? Un peu des deux peut-être.
Se contenter de rapprocher ses jambes des siennes, d’être un peu plus penché vers elle. Silencieux le Loup, qui a pourtant les pensées qui ricochent contre son crâne. Il n’était pas très bon pour s’exprimer et la fée était fragile. Le moindre faux pas et elle s’écroulerait sous sa poigne ou d’une langue maladroite. Cela l’agace, le titille, comme une épine plantée dans son esprit qui ne cesse de lui faire mal.
Aussi, quand le film se termine, il regarde la danseuse, l’observe de ses prunelles marbrées.

- Cela va devenir un rituel le film le soir.

Un doux sourire. C’était comme cristallisé les espoirs, une promesse qu’il y en aurait d’autres comme celle-ci, qu’il le désirait ardemment.
Oh oui, j’en veux encore et encore, j’en veux chaque journée de cette éternité interminable.

Se reprendre, se redresser alors qu’il s'était naturellement penché vers son amie. Soupir discret alors qu’il tente de trouver les mots.

- Avant de vraiment se poser, nous avons une dernière mission ce soir. Finnéas nous a donné rendez-vous dans 40 minutes pas loin d’ici. Ta présence est requise, j’imagine que pour potentiellement s’associer à cette organisation, tu es indispensable. Et il y aura Harlow.

Lire sur le visage de l’ailée ce qu’elle pouvait ressentir. De l’angoisse ? De la peur ? De l’aversion ? Une lassitude ? Boire ce qu’elle pouvait offrir sans se soucier de l’amertume ou de l’acidité. Puis se lever, il était temps de se préparer. Négligemment, il saisit son coutelas dans son étui, et le range a l’arrière de son jean. Sa veste en cuir craque quand il l’enfile, qu’elle s’aligne avec ses larges épaules. S’approcher de la fée, soulever son menton du doigt pour qu’elle le regarde dans les yeux.

- Ne crains rien ma libellule. Ce soir le prédateur, c’est moi.

Adieu le chocolat qui est vite balayé par un jaune de nouveau intense. Il était trop tard pour tenter de se raisonner, de faire taire la Bête en lui. La pleine lune chante et s’infuse dans ses veines, il ne pourrait pas retrouver son état normal tant qu’elle ne s’éloigne pas.
Frémissant, il se dégage, ouvre cette porte qu’il referme derrière Pansy. Proposer l’ascenseur à son amie alors que lui prend les escaliers. S’il se retrouvait à nouveau enfermer avec elle dans cette boîte en métal, il ne sait pas s’il pourrait se contenir. Pas maintenant alors que la frénésie menace de ronger son esprit conscient.

La retrouver en bas. L’air frais de la nuit qui les accueils ainsi qu’un faux silence. Il y avait des activités, encore des enfants dans le parc au centre. Il y avait beaucoup d’espèces nocturnes dans les environs, aussi, il y avait toujours de la vie dans ce genre de quartier. Pourtant, les enfants ne hurlent pas, les gens ne crient pas, dans un respect de la vie commune.
Accompagner l’ailée vers la destination sans un bruit, le son des pas du Loup étouffé par sa démarche de prédateur à l’affût, à peine son souffle pour trahir sa présence. L’œil alerte, chaque recoin est sondé, les muscles sont tendus comme s’il était sur le point de bondir.
Puis voilà le square, éclairé par la lumière des lampadaires, qui semblait vide.
Puis une silhouette sort de l’ombre, dansant dans un nuage d’air volatil.

- Bonsoir Fin… Lilith.

Le Djinn se laisse apercevoir, une grande femme à la peau noire, des yeux toujours aussi étranges, bleu tacheté. Son sourire dévoile deux crocs longs. La créature s'amusait à changer de forme et celle de cette Vampire sensuelle était l'une de ses favorites.

- Bonsoir Furax. Pansy.

Un bref hochement de tête pour la danseuse, juste de quoi paraître poli sans se soucier d'une réponse.

- J'ai réussi à retrouver le beau rouquin. Ce ne fut pas chose facile. Mais il a accepté cette entrevue, il sait que nous sommes au courant pour l'existence d'une organisation. Mais il refusait de faire quoi que ce soit sans la présence de la fée. Il la considère comme… impliqué.

Un grognement pour réponse.

- Ah, mais le voilà qui arrive.

Lilith se retourne en affichant un sourire.
L'Ombre elle, relève son visage, incendiant de son regard la direction désignée par la Djinn.



Lulu
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Lulu
Dim 8 Sep - 15:56

Pansy
Doe

Sylphide aux ailes diaphanes se confronte aux années d'une manière bien singulière, échappant à la course effrénée du temps, elle irradie d'une jeunesse éternelle. Son cœur de verre, avide de tendresse, ne demande qu'à vibrer au rythme des mélodies romantiques, mais une pesante solitude le condamne à les savourer à travers le vécu des autres. Derrière le voile de ce nom aux sonorités florales, Pansy dissimule sa véritable identité, étranglée par les années qui passent. Prisonnière d’un cycle infernal : à chaque tombée du jour, elle se dévêt de ses pétales, cédant sa chair aux guêpes insatiables, puis renaît à l'approche de l'aube, revêtant une splendeur éphémère, pour à nouveau se dénuder à la chute nocturne. Elle est le fantôme à l’agonie du Nymphéa, les murs et les planchers, portent les cicatrices de ses griffes et sont imprégnés de sa fragrance étourdissante.

Après des années à survivre seule dans cet enfer, mes rêves semblaient évanouis. Chaque performance me volait un peu plus ma dignité et mon identité. Je pensais devoir les abandonner pour toujours, jusqu'à ce que qu'une histoire de vengeance me mette sur la voie de quelqu'un. Lui.
Les couleurs et les corps dansaient sur les rétines médusées de la fée, ses muscles étaient relâchés, et son cœur bercé par une paix rare. Le monde s’était éteint, ne laissant subsister que l’essentiel : les échos d’un divertissement bienvenu et cette longue silhouette admirée, dont les jambes frôlaient les siennes.
À plusieurs reprises, son esprit avait cédé à la tentation d’échapper au feuilleton mièvre, résistant difficilement au désir obnubilant de répandre autour de lui les flots de sa tendresse – l’urgence de le nourrir constamment de son affection, quitte à lui faire frôler la noyade. Alors, doucement, un pied, puis des doigts effleurèrent ce corps, dont elle ne remarqua pas les torpeurs, pour lui offrir des caresses innocentes. Par chance, il ne répondit pas à ces dernières, empêchant celles-ci de se muer en contact moins raisonnables, plus intenses.
Mais si elle n’avait su percevoir les tremblements précédents du lycan, ce pied qui s’agita à la lisière de sa vision ne put lui échapper. La péri détourna alors son attention vers le loup, les traits assombris par une inquiétude vive, mais elle se garda de prononcer un seul mot. Car elle l'avait devinée : à l’instant où il se sentit observé, il s’efforça de contenir cette agitation soudaine, il ne voulait pas souffler un mot à ce sujet. Peut-être à la fin de la séance, espérait-elle... Une crispation inconsciente serra la mâchoire de l'ailée, tandis qu'une nuée de scénarios angoissants submergea soudainement son esprit.

Puis, leurs prunelles se frôlèrent dès que l’écran noir apparut, comme deux âmes assoiffées et désespérées, se jetant, aussitôt trouvée, dans les bras d'une source fraîche. Dès qu'il lui annonça que cette soirée film ne sera pas la dernière, un sourire, éclatant comme le soleil à son zénith, fleurit sur les lèvres de la nymphe. Elle brûlait d'une joie vive et pure, qu'aucun ne saurait faire mourir. Se délecter d'un bonheur simple, d’une tendresse qui ne serait pas éphémère et qui, surtout, n’exigerait – enfin – d'elle aucun sacrifice. Et elle savait, de nouveau, pourquoi son cœur, chaque fois qu’elle le contemplait, s'emballait comme les flots d'une mer en furie.
Une joie vive et pure, qu'aucun ne saurait faire mourir... Vraiment ? Dès que l'ombre d'un trouble flotta sur la mine du loup, l'inquiétude l'enveloppa de ses doigts glacés. À peine eut-elle mouver ses lèvres pour le questionner, qu’il la devança, et le ciel d'été se fit noir comme celui de l'hiver, et les nuages, autrefois doux, semblèrent se métamorphoser en amas sombre, convulsant d'orages.
Le répit était un précieux trésor dont la danseuse en avait oublié la fragilité et la rareté. Son cœur s'alourdit comme son aile à peine survivante, tandis que ses mains tremblantes s'enroulèrent en poings sur ses cuisses amaigries. Ses yeux se perdirent dans le vide, comme un navire à la dérive. Elle aurait voulu disparaître, se fondre dans le tissu du canapé, se diluer dans les murs de cette pièce réconfortante, devenir une brise éthérée qu'aucun ne pourrait attraper. Mais hélas, le monde ne se pliait pas à ses désirs ; pauvre marionnette qu’elle était, condamnée à danser sous le joug des volontés d'autrui, c'était elle, qui devait se plier, à s'en briser les os.
Et elle pouvait déjà sentir ces rouages implacables et familiers, se resserrer autour de son enveloppe frêle, broyant sans pitié chair et âme. Elle ne voulait pas voir ces visages, ni être jetée à nouveau dans leurs intrigues comme un vulgaire pion. Mais, hélas, le sort de ceux qu’elle aimait reposait entre ces mains perfides.

Alors, la péri se redressa, sans la grâce qui lui était fidèle, lourde d'appréhension – Atlas accablé à qui l'on s'apprêtait à briser les épaules frêles sous le poids d’un monde cruel. Ses poumons se déployèrent en grand ; effort vain pour délier cette poitrine opprimée, la masse nerveuse refusait de la quitter.
Mais des doigts, chauds et habiles parvinrent à relâcher les fils entremêlés du nœud qui la faisait suffoquer. Alors, ses prunelles, tremblantes, se perdirent dans cet océan cuivré et aux reflets dorés, là où la houle semblait prête à se déchaîner. Comme si les tréfonds de cet océan familier étaient déchirés de volcans prêts à éclater, et dont on pouvait percevoir l'effervescence jusqu’à la surface. Personne n’aurait envie de réveiller ces menaces prêtes à tout dévaster sur leur passage, se consolait la fée. Oui, ce soir, un loup rôdait dans la ville, et aucun n’aurait l’audace de maculer ses crocs d’ivoire, de jets carmins.
Elle choisit alors de s’abreuver à sa fureur plutôt que de la fuir, de blottir sa joue contre cette main chaude, prête à déployer ses griffes.
Puis, dès qu'il articula à voix haute ce possessif tant choyé et désiré, le palpitant de la libellule se réchauffa aussitôt, se gonflant d’un peu de témérité et surtout, de tendresse. Lui, n'abîmerait pas ce qui était sien.

La fée enveloppa alors son corps gracile dans son long manteau – s'étonnant elle-même de ne pas l'avoir oubliée au bar –, et qui offrit à sa silhouette affaiblie une allure nouvelle, plus souveraine.
S'arracher ensuite à la chaleur de ce nid protecteur, pour chuter vers une réalité plus froide. Ils empruntèrent des chemins distincts, elle l'ascenseur et lui l'escalier, et ce détail arracha un sourire fugace aux lèvres de la péri. Elle savait, et lui aussi peut-être, qu’elle aurait tout osé affronter, qu'elle aurait piétiné ses doutes, ses peurs rampantes, pour échapper à ce fichu rendez-vous qui les attendait.
L’air frais lui mordit les joues, tandis que les rires légers des enfants résonnaient aux quatre coins du parc, échos de joie pure qu'aucun ne pourrait silencer. Mélodie légère qui aurait pu soulever son cœur fragile vers des hauteurs insouciantes, si leurs pas ne les entraînaient pas vers le recoin le plus sombre et silencieux de ce lieu pourtant si chaleureux.
Ses doigts, tremblants d'angoisse, cherchèrent désespérément une ancre à laquelle s'accrocher pour ne pas dériver vers des horizons houleux. Alors, naturellement, elle s'empara du bras puissant qui l’avait enveloppée toute la journée, pilier de chaleur auprès duquel elle n'avait eu de cesse de trouver réconfort et tendresse.
Elle avança ensuite, attentive à leur environnement, tentant maladroitement d’imiter la discrétion du prédateur qui marchait à ses côtés. Elle, biche aux yeux craintifs, n’était pas née pour se fondre dans les ombres, mais plutôt pour y être dévorée. Comment maîtriser l'art de se cacher quand l’on a passé des siècles piégée dans des pièces trop étroites pour abriter la moindre cachette ?
C’est alors, qu'une fois arrivés, les ténèbres vomirent une silhouette, inconnue. Ses muscles se tendirent aussitôt, son cœur tambourinant avec violence, tandis que la bête de nerfs aboyait à ses oreilles, grondante et terrifiante. Un instant de panique, une confusion qui la paralysa – jusqu'à ce que, avec une courte latence, elle reconnaisse enfin le djinn métamorphosé. Elle sut avec certitude qu’il s’agissait de lui lorsqu’il prononça le nom du loup avec respect, et le sien avec indifférence. Et cette froideur, lui convenait à merveille. Plus elle se dérobait à son attention, mieux elle se portait.
Un répit qui ne serait que passager.
Car le sol vibra sous les pas lourds du dernier convié, et sa silhouette longue, traînante, se balançait de manière désinvolte. Les pupilles de la péri se détournèrent aussitôt, fuyant cette sinistre présence. Spectre vengeur qui n’avait pas simplement souhaité lui accorder une mort rapide – non, il avait voulu lui infliger une lente agonie.
Une fin aussi cruelle, que ce qu’elle et l’Ombre avaient infligé à son ami.
Ses chaussures cirées s’ancrèrent près de ceux du djinn, auquel il adressa un sourire complice – qui affubla sa trogne d’un air grotesque –, auquel l’entité antique lui répondit par un sourire poli. Les yeux du roux dérivèrent ensuite vers l'autre coureur de lune – celui même qui lui avait arraché l’oreille –, meurtrissure désormais dissimulée sous une cascade de cheveux soigneusement placés. À ce dernier, il offrit un regard défiant, empli d'une arrogance vive et exacerbée par les chants d'une lune, qui l'incitait à révéler toute la sauvagerie de sa nature aussi bien pour l'honorer que pour la divertir.
Il garda le silence, préférant déverser son fiel aux pieds de celle qui avait osé commanditer l’assassinat de son frère.

— « J’ai encore des morceaux de ton aile coincés entre mes crocs », lâcha-t-il avec une satisfaction obscène, son sourire gonflant ses joues naturellement rosies.

L’effroi s'étira comme une ombre sur le visage de la péri, ses yeux cherchant refuge dans un tas de feuilles mortes. Elle avait mal entendu… n’est-ce pas ?

— « Tu as fait quoi… ? » murmura Lilith, effarée, ses prunelles glissant lentement vers le lycan.
— « Je l’ai mangée », répéta fièrement l’impudent, rejetant ses épaules en arrière, s’affranchissant de toute honte. « Les sorciers disent que manger de la fée renforce la puissan-»
— « Les péris ne sont pas comme les petites fées de vos contes et légendes », rétorqua sèchement le djinn. « Tu as de la chance que, contrairement à ses ancêtres, celle-ci soit… »
— « Stupide », trancha le lycan, les bras maigres croisés sur son torse, ses yeux brûlant d’un mépris acerbe.

L’insultée, prise d’un soudain élan de courage, soutint son regard avec défi. Mais à l’instant où des braises dorées jaillirent des prunelles du carnassier, son audace vacilla, et elle laissa de nouveau ses yeux errer vers ces pauvres feuilles mortes. Affolement qui l’avait poussée à détourner le regard, et dont elle ne se lamenta pas ; inutile d’alimenter ces braises qui les empêcheraient de rester concentrés sur la raison – puisse-t-elle être excellente – de leur présence en ces lieux.

— « Moins stupide qu’un imbécile qui ingurgite n’importe quoi », riposta Lilith, lasse et exaspérée.
— « Argh », râla-t-il, roulant ses yeux vers le ciel d'un air blasé. « Et qu’est-ce que ça va me faire ? Me faire chier de la poussière de fée ? »
— « Je t’expliquerai… », soupira Lilith, ses doigts massant une tempe fatiguée.
— « Pourrions-nous revenir à l’essentiel ? » demanda l'ailée, sa voix trahissant l’angoisse qui gonflait en elle et généreusement alimentée par chacune de ces secondes passées à subir ces compagnies indésirées.


La surprise saisit les mines des deux créatures, comme si elles avaient oublié qu’elle possédait une langue. Ils cherchèrent à capter son regard, mais la nerveuse demeurait inaccessible, refusant de leur accorder la moindre œillade. Tout ce qu’elle désirait, c’était que cette rencontre prenne fin au plus vite. Elle rêvait déjà de retrouver son nid, de se lover dans les bras chauds de son loup.
Les sourcils du rouquin se froncèrent, bosselant son front de rides colériques. Il s'apprêtait à répondre, sans doute avec une pique acérée, mais la vampire, d'un geste délicat, effleura de ses doigts glacés son épaule brûlante.

— « Ils t'ont fait confiance pour parler en leur nom... » murmura-t-elle à son oreille, d'une voix douce et chaude.
— « Wraith... », commença-t-il, les poings tremblants de rage contenue. « Il veut ressusciter les daevas assassinés. On pensait qu’il ne s’agissait que d’une petite fantaisie, jusqu’à ce qu’il s'acoquine avec un nécromancien... Et... jusqu'à ce qu'on découvre aussi, dans les corps de sorciers alliés à lui, une substance noire et visqueuse comme du goudron... »
— « La même qui souille tes veines... » souffla la carnassière, ses yeux étincelant de malice, fixant intensément la fée, qui osait enfin la regarder, abasourdie par la révélation. « Celle qui a souillé les veines de tes ancêtres, les transformant en créatures malfaisantes... » ajouta-t-elle en songeant aux goules et non aux djinns, trop nobles pour être issus de créatures aussi crédules et corrompues.
— « Nous pensons que ces sorciers s’empoisonnent eux-mêmes, qu'ils font de leurs corps des sortes de réceptacles, prêts à recevoir l’esprit des daevas, dont les cadavres ne sont plus que des poussières... »
— « Pour beaucoup, les daevas sont devenus des idoles, des êtres dont ils espèrent le retour... Certains rêvent même de bâtir un nouvel empire, comme celui de Jamshid, afin de restaurer une ère dominée par les sorciers... » Lilith parlait avec une passion vive, elle qui semblait s’être plongée dans cette intrigue avec une ferveur presque troublante.

Troublante, pour la péri. D'où venait ce brusque élan de dévotion envers le sort des autres créatures surnaturelles ? Toujours rancunière, la brune doutait de cet altruisme soudain, et se demandait quels intérêts obscurs se tapissaient derrière sa ferveur. Il y en avait forcément.

— « Et si la possibilité qu’une nouvelle puissance, qui, sans l’ombre d’un doute, réduira toute espèce surnaturelle en esclavage, comme ils l’ont fait avec les péris… Ne vous glace pas les entrailles… » lança le djinn, son regard perçant croisant celui du loup et de la fée. « Wraith, n’a jamais effectué une seule expérience, alors nous ignorons tous si ce rituel maudit portera ses fruits. Nous risquons alors, de nous retrouver avec des sorciers potentiellement changés en créature notoire, peut-être conscientes, peut-être non... » depuis longtemps qu'elle n'avait pas observé de telles ambitions. « Si les goules sont nées des péris souillées, que deviendront ces sorciers ? » osa-t-elle questionner.

Peut-être frémissait-elle en effet d'effroi à l’idée que le chaos s'apprêtait à déferler sur leur monde, si d'innombrables créatures, dénuées de toute conscience, esclaves de désirs voraces, venaient à errer librement ou en étant dirigées par un individu avide de pouvoir, de vengeance. Qui pourrait alors échapper à cette marée destructrice ?

— « Sans oublier que... Wraith désire les marquer d'un sceau, qui agirait comme un réservoir d’énergie, qui amplifierait leurs pouvoirs. Des artefacts qui renfermeraient des morceaux de notre chère amie ici présente », ajouta Lilith, un sourire venimeux ourlant ses lèvres.

L’effroi crispa les traits de celle qui était destinée à devenir un vulgaire amas de chairs lacérées. Si elle s'était nourrie une heure avant cette rencontre, elle aurait sans doute vomi de dégoût face à cette horreur qui lui était imposée.

— « Harlow pourrait en témoigner ; la chair des péris confère une force éphémère mais redoutable à qui la consomme », poursuivit-elle. « Wraith songe à te réduire en morceaux et, grâce aux pouvoirs de son nécromancien, à empêcher tes chairs de pourrir », monstre qu’il était, incapable de lui céder un quelconque repos même en étant réduite en lambeaux. « Wraith aurait pu te garder en vie, mais il sait que des morceaux de chair n'ont ni conscience, ni désir de rébellion. Il n’aurait donc, jamais à craindre de fuite, de résistance, de vengeance... Et ce dernier point est sans doute important à ses yeux, car quiconque osant goûter la chair d'une péri sans son consentement devient l’esclave absolu de sa volonté. »

À cette annonce, le teint du rouquin blêmit tandis que dans une lenteur sinistre, Lilith se tourna vers lui.

— « Elle pourrait, là, maintenant, t’ordonner de te trancher la gorge… et tu le ferais, sans ciller », lui souffla-t-elle, avec une fascination à peine dissimulée.

Tandis que le loup se décomposait, écrasé par le poids de son erreur, la danseuse secoua la tête avec véhémence. Ce pouvoir, elle le rejetait avec horreur. Elle connaissait trop bien l’effroi de perdre le contrôle de son propre corps. Et même si le loup l’avait autrefois martyrisée, même s’il n’hésiterait pas à recommencer, elle n’avait pas oublié les raisons de sa haine. C’était elle qui avait traqué son ami, elle qui l’avait condamné, elle qui avait recruté l’Ombre pour l’exécuter – imposant ainsi à ce dernier la mort d’un innocent. Elle s’était laissée berner, aveuglée par sa propre colère. Il avait perdu un proche par sa faute, et le remords rongeait son cœur. Pour cela, elle acceptait, à tort ou à raison, de subir son courroux.

— « Tes pouvoirs atteindront leur apogée grâce au Nexus, et ça pour une semaine encore. Dès que Wraith percevra cette force nouvelle, il se hâtera de mettre son plan en action. Faut dire qu’il s’échine depuis des siècles… À trouver une façon de te rendre ta puissance, tout en te gardant dans un état pitoyable afin de pouvoir te garder sous son joug... Et le Nexus le lui permettra », ajouta Lilith, d’un ton détaché, comme si l’agitation qui bouillonnait autour d’elle n’était plus qu’un vent lointain et insignifiant.

Ses yeux s’attardèrent un instant sur le roux, figé par l’angoisse, le sommant de prendre la parole.

— « Nous… », balbutia-t-il, cherchant à reprendre son souffle. « … nous exigeons de ta part, de rendre ce rituel possible. Nous frapperons lors de celui-ci, non seulement pour empêcher sa réalisation, mais aussi car les plus grands sorciers de leur ordre vont se réunir… Nous éliminerons les potentiels gardes du corps, nous bloquerons toutes les issues du Nymphéa, et… et nous réduirons ce maudit lieu en cendres, ainsi que tous ceux qui s’y trouvent », acheva-t-il avec détermination, son regard enflammé glissant sur la fée.

Une vie pour une vie.
Que son corps périsse dans les flammes, se fonde à celui de son maître dans ce brasier vengeur, que ses hurlements déchirent les murs, comme ceux de son ami avant elle. Ainsi viendrait la justice, ainsi il apaiserait sa rage et la peine de ceux qui pleuraient encore sa mort. Ce serait ainsi, et pas autrement.
La condamnée serra la mâchoire, ses bras se cadenassant contre sa poitrine, comme pour contenir une détresse vive. Hélas, elle ne pouvait pas céder à ses désirs. Non, elle ne pouvait plus apaiser cette colère dévorante… Plus aujourd’hui, plus depuis, que son cœur espérait enfin réussir à se lier à un autre.

— « Les djinns… », siffla Lilith avec ce sourire acide qui ne la quittait jamais. « …sont insensibles aux flammes », le regard désespéré de la fée et celui, plein de rage, du loup se braquèrent sur elle. « Je ferai ce qui a été convenu. Je dévorerai l'essence de Wraith et de son nécromancien, mais je pourrais également te sortir de ces flammes, à une condition… Que, comme Mel et Harlow, tu te livres à moi, corps et âme, pendant un mois. Qu’est-ce qu’un mois, comparé aux siècles de servitude que tu as endurés ? Un mois, c'est quasiment un cadeau face à ce que Wraith t'a infligé ! N’est-ce pas, mon beau ? » dit-elle, gorgone jetant ses prunelles complices sur l'Ombre.
— « Hors de question. Je sortirai de là, sans ton aide… Même si je dois ramper à travers le feu et le sang ! » rétorqua la péri, avec véhémence.
— « Tu ne sortiras pas de là », tonna le lycan, ses yeux étincelant d’or, tandis que ses crocs luisaient sous la lumière tremblante d'un lampadaire. « Nous nous en assurerons. »

La colère du loup se mua en lave d'or, tandis que la péri, toujours sur le qui-vive, fixait Lilith avec une intensité froide. La démone, quant à elle, semblait se délecter de ce conflit ardent.
La danseuse ne pouvait donner au loup la vengeance qu’il exigeait. Peut-être l’aurait-elle fait, si son cœur ne s'était pas attaché à ceux qui lui avaient tendu la main, si elle n’avait pas découvert en eux une raison de vivre, et tout particulièrement en l'un d'eux. Avant Lui, mourir n’aurait pas été un supplice, mais une véritable délivrance. Mais désormais, elle luttait quotidiennement, de ses mains tremblantes, pour repousser la faux de sa nuque vulnérable. Enfin, elle s’était enfin trouvée une raison de survivre, de s'extirper de cette agonie sans fin.
Tu ne l’abandonneras pas à un désert de glace, où toute tendresse trépasse. Sous cette cuirasse fendillée par les coups, battait un cœur brisé, mais vibrant, sensible, avide. Avide d’être touché, d’être compris, et elle, elle souhaitait en prendre soin. Étrangler de ses doigts fins mais déterminés, cette sensation effrayante, vertigineuse, que procure un lit vide aux cœurs avides. Assassiner ce sentiment, ou plutôt ce poids funeste qui broie le cœur effrayé, que de n’avoir l’impression que d’enchaîner les adieux quand on a tant d’amour à déverser mais jamais suffisamment de temps de tout dire, de tout offrir.
Et elle, était prête à tout sacrifier pour grappiller quelques heures, voler des jours, des semaines, des années entières pour s'éterniser à ses côtés. Car il y avait des abysses aussi douces qu'accidentées, que d’autres fuyaient, mais qu’elle, elle brûlait de découvrir.
Et Lilith, le savait.

— « Mon beau Mel, qui aurait cru que tu me serais à ce point utile ? Je te remercie, vraiment », souffla tendrement harpie, sourire franc aux lèvres. « Allez, donne ta main » reprit-elle, impatiente, ses doigts fins ondulant dans l’air tels des serpents affamés, alors qu’Harlow, furieux, grondait derrière. « Ne t’en fais pas, chéri, je ne la fais survivre qu'un petit temps. Tu pourras te venger dès que j’aurai terminé, je te le promets », ajouta-t-elle d'un ton solennel.
— « Va te faire foutre ! » cracha-t-il, avant de se détourner d'eux pour disparaître dans l'obscurité, le cœur en furie.
— « Il ne pensait pas ce qu’il disait... » murmura Lilith, sereine, tandis que d’un geste élégant, elle rejeta sa chevelure derrière elle. « Allez, toi, ta main ! » ordonna-t-elle brusquement, saisissant avec brutalité le bras tremblant de l'ailée. « Ou bien l’idée de le trahir te laisse indifférente ? Lui n’a pas hésité une seule seconde à sacrifier sa liberté pour te sauver la vie. Mais toi... tu n’es qu’une déception... Pour moi, pour lui. »

Le venin se faufila jusqu’au cœur de la péri, et ses doigts s’agrippèrent fermement la main du djinn. Là où leurs mains se rejoignaient, la peau du serpent s’éclaircissait, sous la pression de cette volonté farouche. Un rire sincère jaillit du djinn, surpris par tant de ferveur, tandis que des fils d’or enchaînèrent leurs mains unies, prêts à sceller un nouveau pacte. Et la danseuse ne dévia pas ses prunelles scintillantes de cette magie malfaisante.
Ne se concentrer que sur sa résolution ferme, et engourdir toute terreur.

— « Parfait, voilà qui est fait ! » s’exclama Lilith, triomphante.

Leurs mains se séparèrent, et la fée laissa la sienne flotter un instant dans le vide, comme perdue. Que ferait-elle de son corps ? Cette question ne l’avait jamais effleurée, quand Wraith l'avait utilisée. Elle avait survécu des siècles sans (oser) se questionner, pourquoi pas un mois de plus ? Oui, elle en serait capable. Un simple mois, rien qu’un petit mois, c'était un cadeau. Un cadeau contre la certitude de pouvoir donner le meilleur de ce qu'elle avait à offrir, dans l'espoir d'aider le loup à s'extraire de ses errances. De lui rendre, ce qu'on lui avait autrefois volé.
Elle n’avait ni force surhumaine, ni pouvoir extraordinaire, mais, comme l’avait si bien dit le loup bleu, elle possédait visiblement une résilience exceptionnelle. Et cette résilience, elle comptait bien l’utiliser.
Sa gorge se dénoua légèrement, et ses yeux se posèrent sur l’Ombre. Un sourire mince, mais sincère, vint flotter sur ses lèvres, tandis qu’une douce chaleur envahissait sa poitrine. Juste pour savourer cet instant, pour ressentir cette chaleur, elle aurait été prête à devenir l’esclave de quiconque.
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