Jacob leva les yeux comme s’il pouvait parvenir à observer ses boucles ainsi, et baissa finalement son regard sur la jeune femme, répliquant en souriant « Ok ! Ok ! Je n’irais pas chez le coiffeur alors ». Si elle aimait ses boucles ainsi, alors il ne se rendait pas chez son coiffeur dans l’immédiat. Il savait pertinemment à quel point elle aimait passer ses doigts dans ses cheveux pour désordonnées davantage ses boucles déjà bien rebelles. Il ne lui ferait donc pas l’affront de couper plus court dans les prochaines semaines. En ce qui concernait Gail et son rendez-vous programmé, le lieutenant n’arborait plus le même sourire soudainement « Eva a sûrement dû lui raconter que je n’étais pas le type le plus à l’aise en présence de la gente féminine ». Ainsi, elle justifiait son manque d’enthousiasme pour le dîner en fin de semaine, et son absence de réponse également. Et peut-être qu’elle espérait qu’en étant dans un endroit plus intimiste que son appartement, un soir d’Halloween, le beau brun parvienne à se dérider quelque peu, et tombe sous son charme. C’était une hypothèse. Dans tous les cas, il pouvait compter sur le soutien de Victoria qui comptait intervenir si jamais elle venait à lui faire du mal, d’une manière ou d’une autre. Ce qui fit sourire le lieutenant qui la rassura sur ce point « C’est… Adorable ?! Mais je pense être immunisé contre toutes formes de souffrances sentimentales ». La vie s’en était déjà chargée par le passé.

Le rire qui suivit de la jolie brune fit sourire avec amusement le lieutenant qui se mit à hausser les sourcils face au détail de sa vie intime qu’elle venait de lui communiquer, puis ce fut à son tour de rire de bon cœur en suivant pratiquement le fil de ses pensées sur son visage « Je ne savais pas que tu étais expressive au lit. Maintenant je le sais » et leva son verre comme pour saluer cette information qui n’avait pas réellement d’importance en finalité, mais ça l’amusait de la savoir. C’était sûrement un effet secondaire de l’alcool qu’il ingurgitait depuis quelques heures maintenant. Mais son rire s’estompa bien vite au moment où Victoria émit l’hypothèse de passer une nuit chez un inconnu pour ne pas le savoir dans la chambre voisine. Pour le lieutenant, ce n’était pas envisageable. Déformation professionnelle ou une tendance à surprotéger son amie, peu importe, il ne souhaitait pas la savoir au domicile d’un homme dont elle ignorait tout. En entendant souffler son prénom de la sorte, il savait que la jeune femme ne partageait pas son avis, mais ça aussi, ça lui importait peu. « Je quitterais l’appartement si ce n’est que ça, j’irais dormir dans la voiture si nécessaire, mais je ne veux pas te savoir chez un inconnu » et souffla un « S’il te plaît ». Elle finit par abdiquer, et la remercia silencieusement d’un signe de tête. Ça aurait été plus simple si elle l’avait envisagé comme un prétendant, mais Jacob éprouva un soulagement en apprenant qu’elle ne l’avait envisagé ainsi, et le commentaire qui suivit le fit presque rire « Comment je devrais le prendre moi ?! » rétorqua-t-il donc aussitôt avant de renchérir « Je tiens bien trop à notre amitié pour être un… Comment ils appellent ça les jeunes maintenant ? Un sex-friend ? ». C’était tout bonnement hors de question pour le trentenaire.

Au vu de la tournure que prenait la conversation, ils avaient tous les deux décidés de s’éloigner quelque peu de l’effervescence de la foule, pour manger tout en continuant de boire le fameux cocktails d’Eva qui déliait les langues. Victoria envisageait même de ralentir sur l’alcool, et quand il en connu les raisons, il se mit à sourire avec douceur « On est entre nous. Il n’y a aucun tabou ». Après tout, ils avaient vécu des épreuves particulières l’un et l’autre, mais aussi ensemble. Ce n’était pas parler de sexe qui allait altérer leur lien si facilement. Jacob le lui prouva en répondant à sa question. Oui, il avait besoin de connaître un tant soit peu les femmes avec qui il couchait par la suite. Ça avait été toujours ainsi. De toute manière, il était un piètre dragueur. Il se mit à rire doucement à son coup d’épaule « Je passe mon tour ». Puis il lui retourna la question « Non, ton doppelgänger. Oui, toi ». Apparemment, la jolie brune ne s’était pas attendu à ce qu’il lui pose également la question. Tout en continuant de déguster le contenu de son verre, il écouta sa réponse. Il hocha lentement de la tête qu’il reposa contre le mur et tournée vers elle « Tu as peur de tomber amoureuse à nouveau ? » et précisa « Je ne suis pas toujours tombé amoureux des femmes avec qui j’ai eu une aventure, mais je les connaissais. Leur prénom, ce qu’elles aimaient dans la vie, leurs métiers… Je les connaissais ». Puis fronça les sourcils, ne comprenant pas immédiatement ce qu’elle voulait dire, et suivit son regard sur Gail. Elle lui tendit la main, pendant que Jacob confia son verre à Victoria, et la suivit jusqu’à la piste de danse. Elle passa ses bras autour de son cou, pendant qu’il posait respectueusement ses mains sur ses hanches « Vous êtes ensemble ? » « Non, nous sommes amis » « On ne dirait pas » « Pourtant nous le sommes ». Elle était plus qu’éméchée. C’était le moins que l’on puisse dire. Elle se recula pour croiser son regard et lui sourit « Tu es joli garçon, tu sais ». A ces mots, Jacob chercha du regard Victoria, l’appelant silencieusement à l’aide « Je suis plus beurré qu’une tartine » et se mit à rire, avant de poser sa tête contre son épaule « Vivement vendredi. Eva m’a dit que tu étais un gentil garçon » et nicha son nez dans son cou « J’espère que tu caches bien ton jeu » et se redressa légèrement pour croiser son regard et déposa ses lèvres sur les siennes.

« -sage décision. » Elle ne voyait pas l’intérêt d’aller chez le coiffeur. D’après Vic, il était parfait comme cela. « -même… » malgré le discours qu’avait pu tenir Eva, si Vic était à la place de Gail, elle ne serait pas très sereine en vu de ce diner en tête à tête. Jacob aurait pu aller lui parler, ou lui expliquer qu’il n’avait pas le tête à ça. Au lieu de ça, il avait fait profil bas, et était resté à danser avec sa colocataire. Peut importe ce qui allait ressortir de ce diner, Vic mettait un point d’honneur à recadrer Gail si jamais elle faisait du mal à Jacob. Il faisait l’effort pour faire plaisir à sa sœur, pas pour souffrir à nouveau. « -moi je pense que tu y es encore plus sensible. » avait-elle répondu avec franchise. Il était encore blessé et meurtrie de la mort de Mia, sans compter ce qui s’était passé avec son ex-femme. Il le disait lui-même, il n’était pas prêt pour ça. Non pire, il n’en voulait pas.

L’alcool aidant, Vic se montra moins discrète sur sa vie privée, et elle lança alors rapidement : « -oublie ça tu veux ! » même si elle savait parfaitement qu’il n’en ferait rien. Son petit sourire parlait pour lui. Ils continuèrent d’imaginer ce qui pourrait se dérouler si elle rencontrait un homme pour une nuit et il était hors de question, pour Victoria, de le ramener à l’appartement. Elle savait parfaitement qu’elle aurait un blocage si Jacob dormait dans la pièce voisine. Mais face à sa petite supplique, elle finit par accepter ses conditions. De toute façon, ce n’était pas prévu pour demain. « -roh arrête, je te l’ai déjà dit que tu me plaisais. » elle n’avait pas envisager ce genre de chose avec lui. Rien de plus. « -tu parles comme un vieux. » avait-elle ajouté : « -mais je suis assez d’accord avec toi, je ne me vois pas avoir ce genre de relation avec toi. » même si pour certain c’était une relation idéale et sans prise de tête. Vic avait trop de respect pour l’homme avec qui elle dansait.

La conversation monta d’un cran et Vic décida de faire une sorte de pause et d’aller manger un peu. Cela faisait bien longtemps qu’elle n’avait pas bu d’alcool. Elle prenait un traitement et cela ne devait pas faire bon ménage. De plus, comme elle le confia à Jacob, elle ne voulait pas le choquer avec ce genre de conversation. « -ok… » bon pas de tabou… Très bien. « -ok ok ! » s’amusa la jeune femme. Il n’était pas bon dragueur. Et c’est vrai qu’elle l’imaginait assez mal aller voir une femme et lui faire du charme. Mais comme elle l’avait dit, cela venait sans doute d’un manque d’entrainement. Il sortait d’un mariage de dix longues années… Il devait être un peu rouiller. Un léger rire. Bon, c’était son tour de répondre visiblement. Alors elle s’y employa. Au mieux. « -ce n’est pas ça. » ce n’était pas une histoire de peur d’avoir à nouveau des sentiments pour quelqu’un. Plus une histoire de blocage émotionnel. Et si elle entendait dans sa tête Roberto lui faire des reproches ? Ou bien encore si c’était son nom qu’elle criait à la place de celui de l’homme avait qui elle couchait ? « -je n’ai pas envie de raconter ma vie… parce que j’imagine déjà le regard triste, la tête qui se baisse, la tendresse mielleuse qui s’installe parce que je suis la petite chose fragile qui a perdu son amour de façon tragique. » elle avala une gorgée et ajouta pour conclure : « -je ne veux pas de ça. »

La conversation toucha à sa fin, parce que Jacob était devenu la cible de Gail. Un sourire lorsqu’il se leva tout de même pour accepter de danser. Elle resta assise sur le canapé, les deux verres dans les mains. Elle fit une légère grimace d’impuissance quand il la chercha du regard. Que pouvait-elle faire ? Puis elle écarquilla les yeux en voyant le baiser. Elle n’y allait pas par quatre chemin la petite ! Vic croisa le regard d’Eva. Et surtout son sourire. Forcement elle vint s’asseoir à ses côtés : « -alors… on dirait que le courant passe non ? » Vic resta muette. Elle n’avait pas vraiment la même sensation. « -ça te fait quoi de le voir avec une autre ? C’est bien non ? » Vic termina son verre d’un trait et répondit avant de se lever : « -c’est à lui qu’il faut demander ça. » pour ce qui était de la première question, la jeune femme réalisa qu’elle n’appréciait pas vraiment ce qui venait de se passer sous ses yeux. Elle bloqua sur le saladier de punch. Quelqu’un cria ensuite : « -oh regardez, il y a un feu d’artifice sur la plage ! » tout le monde se massa vers les fenêtres, alors que Vic levait les deux bras pour éviter de renverser les verres qu’elle avait en main. Cela sonna la fin de la soirée. Certains décidant d’aller rapidement voir de plus prêt. Peu à peu l’appartement se vida. La jolie brune joua le rôle d’hôtesse, remerciant, souriant. Elle poussa un long soupire en se collant contre la porte une fois refermée. Voilà… il n’y avait plus quelle et Jacob. Elle lui sourit. « -tu tiens à faire le ménage maintenant ? » clairement elle avait la flemme…

Jacob ne se rendrait pas à son rendez-vous chez le coiffeur uniquement pour faire plaisir à la femme qui se tenait dans ses bras. Elle aimait ses boucles ainsi, alors il les laisserait ainsi. Pour lui, ça n’avait pas particulièrement d’importance de les laisser pousser un peu plus. Ce qui l’importait davantage, c’était son rendez-vous avec Gail d’ici quelques jours. Il ne savait pas comment agir à l’encontre de l’amie de sa sœur, et sentit bien que Vic se sentait mal pour cette dernière « Je l’appellerais dans la semaine ». Ainsi, ils seraient sobres tous les deux, et loin des oreilles et des regards indiscrets. Mais ce soir, ils n’avaient aucune intimité et Gail avait abusé du breuvage préparé avec soin par son amie. Elle ne se souviendrait de rien au petit matin. Un sourire étira les lèvres du lieutenant en entendant la jeune femme le mettre en garde. Elle ne voulait pas que cette femme lui fasse du bien. À ses yeux, ce n’était plus possible de souffrir par amour, mais ce qu’elle rétorqua lui fit baisser les yeux, parce qu’au fond de lui, il savait qu’elle avait raison. La visite de son ex-femme et les mots prononcés par cette dernière, le matin-même, en témoignait. Il n’était pas encore guérie de son divorce et du décès de Mia. Ses blessures étaient toujours à vifs, et c’était pour se protéger qu’il ne souhaitait pas tomber amoureux de nouveau. Pour ne pas souffrir de nouveau. Il souffla alors un « Je ferais attention ». Même s’il n’était pas sujet d’écrire une belle histoire avec Gail. Ce n’était qu’un rendez-vous.

Le ton fut plus léger alors que leurs langues se déliaient sous l’effet de l’alcool. Jacob ne parvenait plus à se départir de son petit sourire en coin en apprenant que son amie était pour le moins expressive dans l’intimité « J’en suis incapable ! » avait-il alors répliqué alors qu’elle lui demandait d’oublier ce détail. Maintenant qu’il le savait, c’était inscrit dans sa mémoire et il ne pourrait plus s’en défaire. Même si, en ce qui le concernait, ça n’avait guère d’importance. Ils n’avaient pas ce genre de relation. La jolie brune ne l’avait jamais envisagé de la sorte, et lui non plus. Il ne voulait pas être ce genre d’ami. Toutefois, Jacob resta interdit face à l’aveu que venait de formuler la jeune femme, et après quelques secondes à la fixer, il souffla « Tu m’as dis que j’étais beau… Mais jamais que je te plaisais… », ce qui était bien différent à ses yeux. Mais comme il le précisa par la suite, il ne voulait pas ce genre de relation avec elle, et il en était de même pour elle. Ce qui le soulagea. Leur amitié était bien trop précieuse à leurs yeux, et Jacob n’aspirait pas à une relation purement physique avec Victoria « Je suis vieux » et ajouta « J’apprécie qu’on soit sur la même longueur d’ondes sur ce point ». Ça comptait beaucoup pour lui que la jeune femme ne le perçoit pas ainsi. De toute manière, il y avait bien assez d’hommes à Miami pour qu’elle jette son dévolu sur un autre que lui le temps d’une nuit. En ce qui concernait une relation sérieuse, le lieutenant avait la sensation qu’elle avait peur de s’engager à nouveau, mais elle le contredit, pour finalement exprimer ce qu’elle éprouvait vis-à-vis de l’amour aujourd’hui. Il lui prêta une oreille attentive malgré l’alcool qui inhibait quelque peu ses sens, et posa son regard sur elle « Il suffit de rencontrer un homme qui comprendra ton histoire, la respectera tout autant que toi, sans considérer qu’elle te caractérise. Un homme patient, qui saura accepter tes peurs et tes doutes ». Comme Roméo avait su le faire avec Eva. Leur histoire avait mis du temps à se construire, il avait souffert de cette attente, de cette compréhension, mais aujourd’hui, ils étaient heureux ensemble. Il hocha lentement de la tête tout en souriant avec douceur, soufflant un « Ok joli cœur ».

Leur conversation ne perdura pas davantage avec l’intervention de Gail qui le convia à danser avec elle. En l’espace de quelques minutes, il avait sentit ses lèvres contre les siennes. Il était resta inerte face à son geste quelques secondes, puis avait fermé les yeux et lui avait rendu son baiser pratiquement à contrecœur. D’un geste, il l’avait fait reculer délicatement, et l’intervention d’un des convives eut raison de leur danse. Elle leva les bras en l’air en s’enthousiasmant, hurlant son contentement, et suivit le reste de la foule. Sans mot dire, Jacob laissa à la jolie brune le rôle d’hôtesse, remerciant chacun de leurs invités pendant qu’il mettait un peu d’ordres dans son appartement. Le calme enfin revenu dans leur antre, il observa les lieux, puis posa son regard sur Victoria « Non… Demain » et récupéra un verre pour le remplir avec le fond de ponch qu’il resta et l’avala cul sec, avant de se diriger dans la salle de bain pour se démaquiller.

« -hé bien je te trouve beau en dehors et en dedans ! » elle avait fait aller et venir ses doigts pour imager les choses. « -ça te va mieux ? Je vois pas vraiment ce que ça change… » elle ne voyait pas vraiment pourquoi il tenait à faire des précision la dessus. C’était implicite qu’il lui plaisait étant donné qu’ils étaient devenu amis. Ce n’était pas un coup sur la tête qui avait causé cela. Si sa personnalité ne lui plaisait pas, ils ne seraient pas devenu aussi proches, aussi intimes, aussi complices. « -faux. » il n’était pas vieux. Elle n’était pas d’accord avec ça. Pour ce qui était du changement potentiel de relation, ils étaient sur la même longueur d’onde. Il n’y aurait pas de sexe juste pour le plaisir entre eux. Ils n’étaient pas ainsi. Amis c’était parfait. Exactement ce qu’ils leur fallait.

Une fois assis, elle relança la conversation et se retrouva à devoir répondre à sa propre question. Avec ironie, elle répondit : « -hé bien ce n’est pas demain la veille que cela risque d’arriver. Pour le moment, tu es seul en tête de liste ! » avant de rire légèrement. Elle n’était pas totalement prête, elle le lui avait dit. Ça viendrait surement. Chaque chose en son temps. Pour l’instant, c’était le moment de la prise d’otage. Jacob fut incapable de refuser une danse à Gail et cette dernière en profita pour l’embrasser. Et dire que Vic avait pris sa défense ! Elle semblait bien entreprenante… Vic décida d’éviter Eva et ses questions, préférant se rabattre sur le punch.

La fin de soirée arriva et lorsque la totalité des invités furent enfin partie, Victoria se collant contre la porte d’entrer, comme si elle avait peur de voir surgir à nouveau Eva. Elle était fatiguée. Elle avait un peu trop bu. Elle avait également envie de se démaquiller et de s’allonger. « -merci mon dieu ! » clama la belle brune en joignant les mains lorsqu’elle entendit la réponse de Jacob. Elle le suivit jusqu’à la salle de bain. Elle prit des cotons ainsi que du démaquillant, et ajouta : « -j’ai passé une belle soirée, mais je suis bien contente qu’elle se termine… » un soupire tout en retirant une grande couche de maquillage. « -les maquillages ont bien tenu je trouve. » elle remit du démaquillant sur un disque avant de coller son épaule contre le mur et de dire en regardant Jacob par l’intermédiaire du miroir : « -alors elle a mis la langue ? » il fallait qu’ils en parlent ! C’était obligatoire ! Son sourire en coin montrait bien qu’elle se foutait de lui. Tout en se démaquillant, elle ajouta : « -ta sœur était aux anges ! » elle bien moins… ça lui avait fait un truc au creux du ventre de voir ça. Elle ne se l’expliquait pas. Elle ferma les yeux pour passer le coton dessus. « -j’en ai mis trente mille couche c’est juste horrible à retirer ! » Lorsque se fut chose faite, elle s’employa à retirer les épingles dans ses cheveux afin de défaire sa couronne de fleurs.

Jacob avait été interloqué par le choix des mots de la jeune femme avec qui il dansait depuis quelques temps maintenant. Il lui plaisait. Qu’est-ce que cela signifiait réellement ? Il voulait savoir. À maintes reprises, Victoria lui avait confié le trouver beau, mais aujourd’hui, c’était différent. Elle venait de lui confier qu’il lui plaisait. Il se mit à sourire avec douceur en entendant son explication. Elle le trouvait tout aussi beau à l’intérieur qu’en dehors. C’était un joli compliment de la part de son amie la plus proche. Il souffla alors un « Parce que j’ai trop bu… » pour seule justification à sa question. Il aurait pu lui retourner le compliment, mais il ne voulait pas qu’elle pense qu’il s’était sentit obligé de lui retourner le compliment. En réalité, Jacob avait été séduit avant tout par sa personnalité que par son physique. C’était pour cela qu’ils étaient devenus rapidement amis tous les deux. Et aujourd’hui, il espérait qu’elle parviendrait à trouver un homme qui saurait la comprendre, qui accepterait son histoire, et l’aimerait d’un amour sincère et authentique, comme elle le méritait. Mais pour Victoria, ça ne serait pas demain qu’une telle rencontre se produirait. À ce jour, il était le seul à l’accepter telle qu’elle était, et à ne pas considérer la perte de Roberto comme partie intégrante de son être « C’est la preuve que ça existe » souffla-t-il donc tout en lui donnant un petit coup d’épaule. La fin de la soirée, il la passa en compagnie de Gail qui s’était montrée pour le moins entreprenante à son encontre. Il ne s’était pas attendu à échanger un baiser avec sa prétendante, et encore moins ce soir, alors qu’il ignorait tout d’elle, à l’exception de son prénom.

Le lieutenant apprécia donc davantage que tout ce petit monde s’éclipse de son appartement pour rejoindre le bord de mer afin d’assister au feu d’artifice, se retrouvant ainsi seul en compagnie de la jolie brune qui le remercia d’accepter de reporter le grand nettoyage au lendemain matin. Il esquissa un maigre sourire et se rendit dans la salle de bain pour se démaquiller avec les produits de Victoria, ainsi que de l’eau chaude et du savon. La jeune femme l’imita à ses côtés et il confirma d’un « Moi aussi… ». Il était même grand temps qu’elle se termine. Il croisa son reflet dans le miroir pour s’assurer d’avoir tout retiré, et sourit « Oui, je trouve aussi ». Il se passa un nouveau coup d’eau sur le visage et se l’essuya avec la première serviette qui tomba sous son emprise, et la fit glisser lentement de son visage pour croiser les prunelles de Victoria qui semblait grandement s’amuser du baiser échangé avec Gail. Il riait bien moins de son côté, et timidement, répliqua un « Pas tout de suite… Seulement quand j’ai répondu au baiser », et déposa la serviette sur le côté. Il posa ses mains de chaque côté du vasque « Pourquoi ça ? » demanda-t-il intrigué « Ce n’est pas qui m’a embrassé ». Il s’éloigna du vasque pour lui laisser la place, et posa son épaule contre l’encadrement de la porte, glissant ses mains dans les poches de son costume, émettant un petit rire discret, fatigué aussi « Oui, mais on a eu du succès ». Il fixa ensuite un point invisible, ressassant ce baiser échangé avec l’amie de sa sœur « Elle a envie de passer la nuit avec moi vendredi » finit-il par avouer.

La soirée était terminée et c’était avec soulagement que Victoria avait fermé la porte. Elle était fatiguée. Sans compter l’alcool qui lui tournait un peu la tête. Alors forcément, elle fut ravie d’entendre que Jacob ne comptait pas faire du rangement maintenant. Ça pouvait attendre le lendemain. Après une bonne nuit de sommeil, elle aurait bien plus d’énergie pour cela. Une fois ses talons retirés, elle gagna la salle de bain afin de faire partir le maquillage qui lui couvrait le visage. La jeune femme décida de faire la conversation. Jacob semblait avoir perdu son sourire. Et elle n’aimait pas ça. Tout en frottant ses yeux, elle sourit en entendant qu’il était de son avis. Une belle soirée, mais content que cela soit terminé. Il n’avait peut-être pas tort, ils vieillissaient. C’était possible que demain, elle ait mal au crâne, sans pour autant avoir bu plus que de raison.

Bien décidé à la faire sourire de nouveau, elle y alla de sa petite réflexion. Cela sembla plus perturber Jacob que le faire rire. Le constat était là. Il venait de répondre sans la moindre touche d’humour. Ce fut à Vic de laisser ses gestes en suspens quelques instants, son coton plein de démaquillant écrasé sur la joue gauche. Il avait répondu au baiser de Gail… Vic se mit à frotter à nouveau, en reprenant « -tu as répondu à son baiser… » elle faisait seulement un constat. Rien d’autre. Elle enchaina en parlant d’Eva. Pas la peine d’en faire tout une histoire. Elle allait ajouté comme réponse que le voir danser avec Gail, et surtout cet échange de baiser avait bien fait rire Eva. Mais à nouveau elle bloqua. Non, ce n’était pas ses lèvres que Jacob avait embrassé. « -j’imagine qu’elle est contente. Son frère et une amie. C’est plutôt bien. » que répondre d’autre ? Elle évita surtout de lui parler de la question que sa sœur avait posé. Qu’est ce que ça lui avait fait de voir ça… ça l’avait gêné.

La belle brune se passa de l’eau sur le visage lorsque Jacob lui laissa la place, et à nouveau elle ralentit ses gestes. Penchée en avant, le visage au-dessus de l’évier, elle en fixa le fond et mit quelques secondes de trop à répondre : « -wahou… je ne l’imaginais pas si entreprenante… » pourquoi est ce que ça la dérangeait autant ? Sans doute parce qu’elle se disait que ce n’était pas le genre de jeune femme qui pouvait correspondre à Jacob. Mais elle était qui pour penser ça ? Après tout Eva le connaissait par cœur. Vic se sécha le visage et demanda en collant ses fesses contre l’évier : « -et toi ? » parce que c’était ça la vraie question. Qu’est ce que ce baiser avait fait naitre en lui ? Est-ce qu’il se sentait en accord avec cette idée ? Vic ne l’était pas du tout, mais elle n’avait pas son mot à dire.

Toute la soirée durant, Jacob ne s’était pas départi de son sourire, appréciant de fêter la fête des morts en compagnie de ses proches, et plus particulièrement de Victoria. Peu importe l’alcool qu’ils avaient consommé, ils s’étaient amusés à aborder bien des sujets, même les plus indiscrets. Toutefois, depuis que Gail avait jeté son dévolu sur lui le temps d’une danse, le trentenaire n’arborait plus le moindre sourire. Et l’interrogation que formula la jolie brune concernant le baiser échangé avec cette dernière, peu importe le ton léger employé, l’amusa nullement. Ses mains de chaque côté du vasque et son regard posé sur Victoria, il fronça les sourcils, interloqué par le constat qu’elle venait de formuler à voix haute. Que devait-il comprendre par ces quelques mots ? Était-elle déçue qu’il l’ait embrassé en retour ? Ce n’était pas ce qu’elle souhaitait depuis le début de la soirée en l’encourageant à se rendre à ce rendez-vous arrangé ? « C’est toujours agréable un baiser... Je voulais savoir si ça l'était toujours pour moi» souffla-t-il avec sincérité. Jacob voulait seulement s’assurer qu’il était encore capable d’apprécier une certaine intimité avec une autre femme que Sharon ou Mia. Finalement, il avait fini par repousser délicatement l’amie de sa sœur. Pourquoi se justifiait-il soudainement d’avoir embrassé une autre femme ?! Quand elle évoqua Eva, il ne comprit pas immédiatement pourquoi elle était ravie du déroulé de la soirée. Ils ne s’étaient pas embrassés. Ce n’était pas les lèvres de Victoria qu’il avait senti contre les siennes. Il finit par hocher lentement de la tête sans esquisser le moindre sourire « Je… je ne sais pas. Peut-être ». En réalité, il ignorait réellement ce qui se déroulé dans l’esprit de sa petite-sœur, et il s’en moquait bien en cet instant.

Jacob s’éloigna du vasque pour laisser la place à sa colocataire, sans pour autant quitter la pièce. Son épaule contre l’encadrement de la porte, il lui confia ce qu’il avait pu discerner des avances, pour le moins évocatrices, de Gail. Il fronça légèrement les sourcils en remarquant une légère absence de la part de son amie qui mit quelques secondes avant de lui donner son avis. Il posa sa tête contre l’encadrement de la porte tout en soupirant « Moi non plus ». En réalité, il s’était attendu à une femme plus discrète et moins entreprenante que l’avait été l’intéressée ce soir. Silencieux, fixant un point invisible au sol durant quelques secondes, il finit par relever son regard brun sur Victoria qui l’interrogea sur ce que lui éprouvait en cet instant. Il prit un instant pour réfléchir à ce qu’il ressentait réellement, et finit par répondre par un « Non », et redressa la tête tout en poursuivant « Je n’ai pas apprécié ce baiser, je n’ai pas apprécié de danser avec elle… » et finit par avouer « Je l’ai repoussé délicatement pour qu’elle ne se sente pas mal à l’aise ». Il aurait pu approfondir le baiser et la conduire jusqu’à sa chambre ce soir, mais il n’en avait rien fait. « Je peux te poser une question ? ». Il hésita et se décida au bout de quelques secondes « J’ai l’impression que ça t’a dérangé, ou je me trompe ? ».

Vic avait reprit les mots de Jacob. Il avait rendu son baiser à Gail. Lui qui de base lui lançait des regards plein de désespoir pour qu’elle vienne à son secours… Finalement il avait accepter que cette femme totalement inconnue l’embrasse. Ça ne collait pas vraiment avec ce qu’il avait dit avant. Besoin de connaitre la femme en face… Enfin, c’était bien pour lui… il plaisait encore aux femmes. C’était sans doute rassurant pour un homme. « -non pas toujours… » répondit Vic avec à nouveau un sourire sur les lèvres. « -il y a des baisers avec une haleine de chacal, des baiser trop baveux aussi… » elle plissa les yeux : « -celui-ci devait avoir un léger gout de punch… » Gail semblait avoir bien consommé durant cette soirée. C’était peut-être ça d’ailleurs qui l’avait poussé à agir ainsi. La jeune femme justifia l’idée d’Eva, sans pour autant se confié sur la question qu’elle lui avait posé. Victoria n’arrivait même pas à clarifier les choses dans son esprit. Pourquoi est ce qu’elle avait ressentit le besoin de s’éloigner, de ne plus regarder ? C’était pourtant bien elle qui avait poussé Jacob dans ce sens au début de la soirée. Trouvant enfin imaginant des qualités à Gail sans la connaitre.

Dans la bouche de Vic le mot entreprenante sonnait presque comme de l’inconvenance. Pourtant il n’y avait rien d’interdit. Les deux protagonistes étaient adultes, assez grand pour savoir ce qu’ils voulaient ou non. Elle n’avait pas le droit de juger ainsi. Alors elle lui trouva de nouveau des excuses : « -c’est peut-être l’alcool qui l’a aidé à franchir le pas. » aller savoir… Mais visiblement elle était allée jusqu’à laisser sous-entendre qu’elle voulait passer à l’étape supérieure assez rapidement. Ça la dérangea un peu plus encore. Et c’était quoi cette sensation de soulagement qu’elle venait d’éprouver alors qu’il répondait non à sa question. Pire qu’il justifiait ne pas avoir aimer passer ce peu de temps avec Gail. Un léger sourire : « -t’es vraiment un homme bien… » il avait prit en compte ce que pouvait ressentir l’amie de sa sœur. Peu d’homme aurait agit ainsi.

Vic prépara sa brosse à dent et fit un hum lorsqu’il demanda s’il pouvait poser une question, brosse à dent déjà dans la bouche. Elle activa le mouvement, regardant Jacob par l’intermédiaire du miroir. Elle marmonna un attends, en montrant ce qu’elle faisait, l’obligeant à patienter. Lui permettant surtout ainsi de trouver une réponse à donner. Mentir ? Non… il lui avait demandé de ne jamais le faire. Mais que dire alors ? La vérité ? Que oui, elle n’avait pas apprécié ? De quel droit ? Elle fut contrainte de cracher dans l’évier et de se rincer la bouche, pour enfin répondre. Un pincement de lèvre avant de se tourner face à Jacob : « -oui. » voilà. Il voulait une réponse. Il l’avait. Elle passa à côté de Jacob pour se rendre dans sa chambre, retirant un à un les boutons de sa robe afin de se mettre en pyjama. « -tu n’étais pas obligé d’accepté de danser avec elle. Encore moins de lui rendre son baiser. » il allait se faire des films. « -je veux pas que tu souffres. C’est tout. » conclue Vic en criant légèrement, je sachant pas si Jacob l’avait suivi au oui. Elle savait que c’était une demi vérité. Il y avait autre chose. Qu’elle n’était pas capable d’expliquer vraiment. La belle brune laissa tomber sa robe pour enfiler un t-shirt et un short.

C’était la première fois que Jacob embrassait une totale inconnue. Plus précisément, c’était la première fois qu’il répondait au baiser d’une totale inconnue. Il ne l’avait pas fait pour répondre à un désir soudain de proximité et d’intimité avec une femme, mais seulement pour savoir s’il pouvait toujours apprécier une telle démonstration physique. Il n’en était rien. Il n’avait pas frissonné au contact de ses lèvres, et de sa langue contre la sienne. En réalité, il y avait répondu à contrecœur, lui confirmant qu’il n’était pas prêt à partager de nouveau son intimité, en tout cas, ça ne sera pas le cas avec Gail. Il apprécia toutefois la sollicitude de Victoria à son encontre et la douceur de ses mots, ce qui le fit sourire presque avec tendresse « Il avait un goût de ponch » et finit par avouer « Je pense que je n’ai pas apprécié qu’elle m’embrasse ainsi, si soudainement ». Un soupir passa la barrière de ses lèvres « Je me suis peut-être laissé tenter à cause de notre conversation ». C’était également une manière comme une autre de confirmer qu’il était incapable de passer la nuit avec une femme dont il ignorait tout. Peut-être que cet échange avait satisfait Eva qui ne s’était pas rendu compte qu’il avait repoussé son amie. En ce qui le concernait, il n’était pas particulièrement satisfait de cette fin de soirée. C’était peut-être aberrant pour certains hommes de refuser les avances d’une femme plus jeune que lui et sûrement séduisante de surcroît, qui sous l’effet de l’alcool, n’aurait sûrement pas refuser d’aller plus loin. Mais pour Jacob, il en était tout autre… Victoria avait sûrement raison. L’alcool avait sûrement inhibé ses sens, et sa capacité à réfléchir correctement « Elle a l’alcool entreprenait en tout cas » constat-il et il n’hésiterait pas à en faire part à sa sœur qui ne devait pas l’ignorer.

Toutefois, peu importe que Gail se soit montrée plus qu’entreprenante à son encontre, Jacob ne souhaitait pas répondre à ses avances, et à ses attentes. Il n’était plus vraiment certain de vouloir se rendre à ce rendez-vous arrangé de toutes pièces par Eva. Pas après ce qui s’était passé avec la jeune femme ce soir. Il l’avait repoussé. Cela devait bien signifier quelque chose. Qu’il n’était pas prêt à s’ouvrir à une femme, même pour une nuit. Il posa son regard sur Victoria qui le décrivit comme un homme bien, ce qui le fit sourire avec douceur « Si tu le dis… ». Jacob ne souhaitait pas faire de mal à l’amie de sa sœur. Ivre ou non, elle éprouvait des sentiments, et être rejetée de la sorte n’était jamais agréable. Encore moins au cours d’une soirée, avec de nombreux témoins. Il avait souhaité la préserver d’une manière comme une autre. Il doutait que cela permette de le définir comme un homme bien. Il avait seulement agi de la manière dont il aurait souhaité qu’une femme agisse avec lui dans de telles circonstances.

Mais ce qui interpellait davantage le lieutenant, c’était la réaction de Victoria vis-à-vis de ce baiser échangé avec l’amie de sa sœur. Il avait la sensation que ce geste l’avait dérangé. Peut-être que son jugement était altéré par l’alcool qu’il avait consommé, mais peut-être que non. Au fond de lui, il avait la réelle sensation que ce baiser n’avait pas laissé son amie de marbre, et il voulait qu’elle le lui confirme. Ce qu’elle fit quelques minutes après, le temps de se brosser les dents. Il resta interdit quelques secondes face à un tel aveu, et la suivit du regard, avant de la talonner jusqu’à la chambre de cette dernière, son épaule contre l’encadrement de porte. La voix de cette dernière avait pris en décibels, s’attendant sûrement à ce qu’il soit resté à l’extérieur, mais il n’en était rien. Silencieux, il déglutit avec difficulté au moment où Victoria fit glisser sa robe le long de son corps pratiquement nu. Il finit par se retourner, dos à Victoria, afin de ne pas être surprit en plein voyeurisme « Je… » et se racla la gorge pour reprendre contenance « Je voulais … » et poussa un soupir, pour se retourner au bout de quelques instants, suffisant pour que la jolie brune se soit de nouveau vêtue de son pyjama « Cela m’a permis de constater que je n’étais pas encore prêt à m’engager dans une relation, même pour une nuit. En tout cas, pas avec Gail. Elle ne m’a pas ensorcelée » et se rapprocha de la jeune femme qui se tenait à quelques mètres de lui, et posa sa main sur sa joue tout en lui souriant avec douceur « Je ne peux pas souffrir, tu es là pour veiller sur mon cœur, n’est-ce pas ? », et déposa un baiser sur son front avant de la serrer dans ses bras « Merci de prendre soin de moi comme tu le fais » murmura-t-il.

« -tu penses ou tu es sur ? » est ce qu’il y avait besoin d’analyser la chose ? Ce genre de geste était intime. Gail était rentré dans la zone d’intimité de Jacob. Elle avait dépassé la limite techniquement autorisé entre deux humains qui ne se connaissaient pas. Alors d’accord elle avait bu. Vic préféra se dire ou du moins tenté de se convaincre, que c’était à cause de ça. Et non parce que c’était une femme qui réfléchissait peu. Eva avait sans doute dû prévenir un minimum la jeune femme sur ce qui était arrivé à son frère. La divorce, le décès de Mia. Enfin, en tout cas lui dire qu’il n’était pas le genre d’homme à sauter sur n’importe quelle occasion. C’était pour cela que Vic avait du mal à apprécié l’idée de ce baiser. Même si elle en avait parlé avec une grande décontraction sur le coup. C’était surtout pour faire sourire Jacob à nouveau. « -tu t’es laissé tenter… » pourquoi est ce qu’elle répétait tout ce qu’il disait ? « -d’un point de vue extérieur, enfin du mien en tout cas, ça ne ressemblait pas à une tentation. Plus à… un traquenard. » et lui comme il était gentil, il avait fait en sorte que Gail ne se sente pas froissé ou ne se tape pas une honte de fou devant le reste des invités.

Victoria bloqua légèrement à la question suivante. Mais elle décida d’être sincère. Un simple oui. Oui elle avait eut du mal à assister à ça. Oui ça l’avait dérangé. Oui elle n’avait pas apprécié. Elle savait parfaitement que ce petit mot allait stoppé net Jacob alors elle profita pour filer dans sa chambre afin d’enfiler un pyjama. Le pensant dans la salle de bain, elle sursauta en l’entendant parler de si prêt. Elle s’était tournée d’un bon, son tshirt contre sa poitrine. « -je pensais que tu étais dans la salle de bain. Excuses moi… » elle se tourna à nouveau, mal à l’aise. Le tshirt fut rapidement enfilé. Voilà c’était bien mieux. « -ok c’est bon… » avait elle soufflé en dégageant ses cheveux du col. « -elle avait peut-être cassé sa baguette et voulait seulement la tienne… » une grimace suivit d’un sourire face à son propre sous-entendu. Elle voulait le voir sourire. En vérité ce n’était qu’un baiser. Un échange rapide de salive avec une femme qui avait trop bu. S’ils n’étaient pas aussi meurtrie l’un et l’autre, ils ne seraient pas en train d’en parler mais d’en rire. Elle s’immobilisa quand il posa sa main sur sa joue. Puis elle sourit, son regard accroché à celui de Jacob. « -sacré responsabilité… » avait elle soufflé quelques secondes de trop plus tard, en détournant les yeux. A nouveau, il y avait eu ce petit moment de flottement.

Et puis le baiser sur le front, et les bras de Jacob qui se refermait sur son corps. Ces bras puissants et protecteurs. Les battements de son cœur dans sa poitrine, sous ce torse musclé. Et son odeur d’homme. Ce mélange de parfum, de sueur et d’alcool dû à la soirée. Ensuite, ses propres battement de cœur, qui prenait de la vitesse. Son visage qui se redressait, son regard qui jonglaient entre les prunelles sombre de Jacob et ses lèvres. Ces lèvres qu’elle avait envie d’embrasser. Ces lèvres qu’elle se retenait d’embrasser. Et finalement l’envie qui prends le dessus, qui est plus forte et qui la pousse à se hisser sur les pointes des pieds et à gouter enfin ses lèvres. Leurs gouts, leurs douceur… et puis ensuite leur avidité à répondre aux siennes. Elle sentit les mains sur son ventre, sous le tissu du tshirt, et puis… Et puis elle avait crié son nom au milieu de draps, se redressant d’un bon. Vic passa une main sur son visage. Elle avait le cœur qui battait comme un dingue, le souffle court. Un rêve… ce n’était qu’un rêve… mais quel rêve ! Un léger sursaut. Il était là, à côté d’elle. Ils avaient décidé de dormir ensemble, comme la plus part du temps. Elle avait mis un temps à s’endormir… Parce qu’il n’y avait pas que dans son rêve qu’elle avait eut envie de ce baiser. Sauf qu’en réalité elle était restée au creux des bras de Jacob et s’était violence pour réprimer cette envie subite et complètement étrange. Puis elle avait fait mine de baillé afin qu’ils arrêtent la soirée ici…