Jacob se renferma dans son mutisme le temps de la réflexion, et finit par souffler un « Je suis sûr… ». Pourtant, ce n’était qu’un baiser. Ça n’avait aucune espèce d’importance. Il avait répondu à ses lèvres, au contact de sa langue contre la sienne. Il voulait savoir s’il apprécierait ce contact après ces derniers mois de deuil. Mais ce n’était pas uniquement cela. Jacob n’avait pas souhaité faire un esclandre au milieu de leurs amis et de leurs proches. Il n’avait pas souhaité qu’elle se sente jugé par les autres parce qu’il l’avait repoussé. Il avait fait en sorte de la préserver du regard des autres, à sa manière. Il tentait de se raisonner en trouvant des justifications à ce baiser, sur sa manière d’y répondre. Mais à chaque fois qu’il entendait Victoria reprendre ses paroles, mot pour mot, ça insinuait un doute dans son esprit. Avait-il réellement voulu répondre à ce baiser ?! Avait-il réellement aimé le contact de ses lèvres contre les siennes ?! Puis la jeune femme mit les mots sur ce qui s’était déroulé. Un traquenard. Un guet-apens. Il prit quelques secondes pour encaisser ces mots qui avaient la saveur de la vérité. Si ça avait été une tentation, leurs regards se seraient accrochés, ils se seraient souris, il aurait éprouvé une envie, du désir pour la jeune femme. Mais rien de tout cela ne s’était produit. Elle l’avait embrassé par surprise, et il y avait répondu par politesse. Il finit par sourire légèrement tout en avouant « Je pense aussi ». Cela ne servait à rien de se voiler la face. Et en parlant de ça, il voulait savoir pourquoi Victoria semblait si perturbée par ce geste pourtant si anodin. Ce n’était qu’un baiser après tout.

Le fait qu’elle lui avoue, à voix haute, que ça l’avait impacté, eut raison du trentenaire qui resta silencieux. Pour autant, il la suivit jusqu’à la chambre, son épaule contre l’encadrement de la porte. Il avait déglutit avec difficulté en observant le tissu léger de sa robe glisser le long de sa silhouette affriolante, caressant délicatement le grain de sa peau… En constatant l’effet que ça engendrait sur lui, il s’était retourné aussitôt « Je ne voulais pas te faire peur, pardon. Je ne vois rien, promis ». Il finit par se retourner en entendant Victoria lui confirmer qu’elle était de nouveau vêtue. Il émit un petit rire au sous-entendu dès plus explicite de la jolie brune « Il ne fait aucun doute qu’elle voulait ma baguette, mais sa baguette choisi son sorcier, et la mienne n’a pas envie de Gail » rétorqua-t-il sur un ton qu’il voulait léger de nouveau, riant même de sa propre bêtise. Il se frotta ensuite les yeux. L’alcool redescendait peu à peu, pour laisser place à la fatigue. Il ne tarderait pas à aller dormir. Ce soir, il prenait conscience qu’il n’était pas encore guérie, et qu’il aurait besoin de temps pour cela. Eva pouvait organiser autant de rendez-vous qu’elle le souhaitait, il ne se sentait pas encore prêt à baisser sa garder et à laisser entrer une femme dans sa vie. La seule qui y était parvenue, c’était Victoria, parce qu’elle le comprenait et l’aimer tel qu’il était aujourd’hui. Brisé. C’était pour cela qu’elle se souciait tant de ce qu’il pouvait ressentir.

La gardienne de son cœur. C’était ainsi qu’il la décrivit alors qu’il n’était qu’à quelques centimètres de la jeune femme. Son regard ancré dans le sien, sa main caressant sa joue, il eut la sensation de revenir quelques semaines auparavant, au Guatemala. Ce même silence, ce même moment de flottement indescriptible, qu’elle finissait toujours pas briser. Il se mit à sourire avec douceur « Pas si tu es la seule à m’approcher », et déposa ses lèvres sur son front tout en la serrant tout contre lui. Jacob avait finit par rejoindre sa chambre pour retirer son costume sombre pour un pyjama, et s’était couché aux côtés de Victoria, comme tous les soirs depuis quelques jours maintenant. Il se pensait épuisé, mais avait fixé le plafond durant deux longues heures avant de rejoindre les bras de Morphée. Sûrement les conséquences des quelques verres qu’il avait bu durant la soirée. Sans ça, il ne serait sûrement pas parvenu à trouver le sommeil cette nuit. Mais sa nuit fut écourtée en entendant crier son prénom. Il avait ouvert difficilement les yeux et s’était retourné en direction de Victoria qui s’était redressée au milieu des draps, la respiration haletante. Jacob se frotta les yeux avec la paume de sa main tout en se redressant sur son coude, posant sa main dans le dos de la jolie brune « Vic… Eh… Je suis là » et se redressa assis, à sa hauteur « Tu veux en parler ? » demanda-t-il d'une voix encore empreint de sommeil.

« -non ! Non c’est rien ! Je… » elle grimaça en enfilant la tête dans le tshirt. « -je voulais t’aguicher ou… enfin c’était pas voulu. Je pensais pas que tu m’avais suivit. » en même temps, elle aurait pu fermer la porte ! Mais comme ils étaient en pleine conversation, et qu’elle savait qu’il ne laisserait pas son oui sans une justification à la suite, elle avait laissé ouvert pour l’entendre. De base ça ne l’avait jamais vraiment gêné. Mais depuis le commentaire de Jacob au Guatemala, elle avait comprit que ça pouvait être gênant justement. Elle s’habilla et lui signala qu’il pouvait à nouveau la regarder. Bon, elle décida d’enchainer avec de l’humour au sujet de la sorcière d’un soir. « -oh belle référence j’adore ! »

Ils étaient l’un comme l’autre bien fatigué de cette soirée et de ses évènements assez déroutant. Il était temps d’aller dormir. Mais avant cela, Jacob décida de redire la distance entre eux. Et cela créa à nouveau ce flottement. Vic décida de faire de l’humour, pour éviter un inconfort. La seule à l’approcher… étrangement cette idée lui plaisait bien plus que de l’imaginer en rendez vous avec une autre femme. Intérieurement, elle se demanda bien pourquoi… sans doute parce qu’elle tenait à lui. Du genre, humain préféré. Et qu’elle ne souhaitait pas le voir souffrir à nouveau. Ils avaient décidé d’aller se coucher. Dans le même lit. C’était presque devenu logique. Une habitude en tout cas. Pourtant, malgré la fatigue, elle avait mit longtemps à s’endormir.

Tout ça pour se réveiller le souffle court, le cœur battant comme un fou. Est-ce qu’elle venait vraiment de crier le nom de Jacob ?! Est-ce qu’elle venait vraiment de faire ce rêve ?! Vu l’état dans lequel elle se trouvait, oui… Sa main gauche remonta ses cheveux sur son crâne, alors qu’elle cherchait à calmer son souffle. Elle avait tourné la tête vers Jacob lorsqu’il s’était redressé. Mais bien vite elle avait regardé ailleurs. Il était là ?! Oh oui… là physiquement et aussi bien trop présent dans l’esprit de Victoria. « -non… non ça va… » mais elle quitta le lit sans rien ajouter de plus. Elle n’était pas en panique. Elle était sous l’emprise de l’excitation. Parce que se rêve avait été tellement réel. Elle sentait encore ces lèvres, ses mains…

Vic se cogna dans un meuble qui d’ordinaire n’était pas là, et qu’ils avaient déplacé pour la soirée. Elle avait juré en espagnol avant de rejoindre la cuisine. Là elle avala un grand verre d’eau, avant d’ouvrir la fenêtre pour prendre l’air. Elle inspira en fermant les yeux, mais à nouveau elle vit ses images… Les préliminaires de son rêve l’avait mit dans un état… Mais pourquoi Jacob ?! A nouveau elle inspira lentement. C’était sans doute à cause de leur conversation… ça lui manquait… et comme il était le seul homme présent dans sa vie… Vic soupira, les deux mains sur le bord de la fenêtre, légèrement penché en avant. Ça redescendait doucement.

Parce que sa réponse avait soulevé plus d’interrogations que ça n’avait d’apporter de questions, Jacob l’avait suivi jusqu’à la chambre, où il avait assisté, indiscrètement, au retrait de sa robe avec une certaine élégance. Il s’était toutefois retourné pour ne pas être surprit par son amie alors qu’il parcourait sa silhouette presque nue des yeux, et sans se retourner, répliqua un « Vic’, s’il te plaît… Je n’ai jamais pensé ça ». En fait, ça l’intriguait qu’elle puisse penser ainsi ce soir. Ce n’était pas la première fois qu’elle troquait sa tenue de la journée pour un pyjama alors qu’il était à proximité. Pourquoi ce soir, c’était différent ?! À cause de cette histoire de baiser avec Gail ?! Ou de leur conversation durant la soirée sur le manque de tendresse physique ?! En ce qui le concernait, il éprouvait peut-être ce manque, mais il savait d’ores et déjà qu’il ne le comblerait pas avec Gail, et le fit savoir avec la jeune femme à sa manière, ce qui les fit sourire tous les deux. Victoria n’avait pas à s’inquiéter pour le moment du mal que pouvait lui faire les femmes, parce que la seule qu’il acceptait voir s’approcher, c’était elle, et il se sentait en pleine confiance en ses côtés. Aucun garde-fou ne serait nécessaire en sa présence.

Sur ces belles paroles, ils avaient tous les deux rejoint le lit qu’ils partageaient maintenant depuis quelques temps, et ce ne fut qu’après deux longues heures à fixer le plafond clair de sa chambre, qu’il était parvenu à rejoindre les bras de Morphée. Sans le cri de Victoria, il dormirait sûrement encore. Mais entendre son prénom crié ainsi dans la pénombre de sa chambre, de la voir redressé dans les draps, la respiration haletante, Jacob ne pouvait pas la laisser ainsi. Sa main caressant son dos, il fronça les sourcils lorsqu’elle refusa de se confier à lui. Il l’observa s’éloigner, grimaça pour elle lorsqu’elle se cogna contre le meuble déplacé pour la soirée d’Halloween, et finit par s’extirper des draps après une minute ou deux. D’un pas lent, le lieutenant s’avança jusqu’à elle, la laissant respirer à pleins poumons l’air frais de dehors « Tu as crié mon nom… » souffla-t-il tout en posant sa main sur la poignet de la fenêtre « Qu’est-ce qui s’est passé ? » osa-t-il demander à nouveau. Il ajouta « Tu sais que tu peux tout me dire, Vic’ ».

Sortir du lit. Elle devait sortir du lit parce que Jacob avait posé sa main dans son dos et qu’il commençait à la faire aller et venir. Il devait certainement croire qu’elle avait fait un mauvais rêve et qu’elle avait besoin d’être rassuré. Mais ça n’était pas le cas ! Loin de là ! Le contact de sa main sur elle lui créa un frisson alors elle se leva avec précipitation pour rejoindre la cuisine. Un meuble dans le petit doigt de pieds plus tard, quelques jurons et un grand verre d’eau, elle avait ouvert la fenêtre pour prendre l’air. Inspire, expire… chasser les images… mais il sortait d’où ce rêve ? Comment en était elle arrivé à imaginer embrasser Jacob de cette façon et que les choses prennent cette tournure. La fatigue ? L’alcool ? Les cachets ? Non… c’était autre chose. C’était leur conversation, ce manque de contact physique qu’elle ressentait peu à peu. C’était aussi ce baiser qu’il avait échangé avec Gail. Est-ce que son esprit voulait lui faire comprendre qu’avec elle ça aurait été différent. A croire que son inconscient avait fait un pacte avec Eva !

Un sursaut. Forcement il s’était levé… « -je sais… » avait elle répondu sans pour autant le regarder. Elle ne voulait pas le regarder. Pas tout de suite. Alors elle ferma les yeux. Il voulait qu’elle lui dise… Impossible ! Hors de question ! parce que ça allait créer un malaise. Et elle n’en voulait pas ! Elle avait alors réfléchit à toute vitesse pour trouver un truc à dire. « -je vais bien… ne t’en fais pas… c’était qu’une rêve… » un léger rire. « -un rêve étrange… je crois que notre conversation m’a un peu retourner le cerveau… » bon comme ça il était aiguillé. Elle fit passer ses deux mains dans ses cheveux avant de le regarder enfin. Elle lui sourit. Décida même d’en rire. « -j’ai.. j’ai rêvé que je… » elle s’éloigna pour aller prendre un nouveau verre d’eau. Une fois dos à lui, elle reprit : « -j’ai rêvé que je m’envoyais en l’air avec un parfait inconnu. » oui voilà ! ça tenait la route ça ! « -enfin… c’était seulement des préliminaires… » pourquoi elle précisait ? Sérieux ?! Ah… elle avait crié son nom à lui… « -et au moment où le type passait ses mains sur ma peau, tu ouvrais la porte de ma chambre sans frapper. C’est… c’est pour ça que ton nom est sorti. » un léger rire. Et ba voilà ! parfait mensonge ! « -je suis désolée… je t’ai réveillé en je t’ai inquiété pour rien. Mais je… j’avais besoin d’un peu d’air… » à nouveau ce léger rire. « -parce que c’était… » elle haussa les sourcils pour souligné que c’était très bien. « -bref… je vais bien… tout va bien… c’est juste mon cerveau qui… » elle fit bouger son doigt vers sa tempe, comme si elle était devenue cinglée.

Victoria avait beau dire que ça allait, il n’en était pas convaincue. Elle s’était réveillée en sursaut peu de temps après avoir crié son nom. Ce n’était pas ce qu’il appelait : Aller bien. Cette manière de jurer dans sa langue natale confirma ses craintes, et après une brève hésitation, Jacob avait choisi de la rejoindre dans la pièce principale de leur appartement, la trouvant à inspirer et expirer l’air frais de l’extérieur. Sa main sur la poignet de la fenêtre, il était inquiet de la savoir ainsi, et d’autant plus qu’elle se renfermait dans son mutisme lorsqu’il l’interrogeait sur son mauvais rêve. Jacob lui rappela donc que ce n’était que lui, qu’elle pouvait tout lui dire. Ce n’était qu’un rêve … Peu convaincu, il rétorqua « Tu es sûre ? », et ce rire qui jaillit de la gorge de la jolie brune presque aussitôt. Il avait la sensation que ce n’était pas un cauchemar, mais ça ne faisait que croître sa curiosité. Pourquoi avoir crié ainsi son prénom au milieu de la nuit ?! Il eut rapidement sa réponse, et fit un « Ah ! » presque sourd, et se passa une main dans la nuque, soudainement gêné de s’être montré aussi curieux. Il osa donc un « Nous deux ? » alors que la jeune femme s’éloigna de lui pour rejoindre la cuisine. Le lieutenant fit quelques pas pour se rapprocher du comptoir, tout en affichant un petit sourire perplexe quant à la version qu’elle lui donnait. Mais pourquoi avoir crié son nom à lui si c’était un parfait inconnu ? Il s’apprêtait à l’interroger sur ce détail qu’il jugeait pertinent, mais Victoria le devança en lui apportant la réponse. Il se mit donc à rire de bon cœur alors que ses mains se posèrent sur le dossier du tabouret face à lui « Je suis désolé d’avoir interrompu ta petite sauterie ! ».

Un « Ce n’est rien » suivit presque aussitôt ses excuses « Je préfère ça à un mauvais rêve. C’était sûrement bien plus agréable ». Oui, il la taquinait gentiment, s’amusant de la situation et du subconscient de la jolie brune. Il haussa même les sourcils au moment où elle lui précisa à quel point ça avait été agréable. Le mot lui semblait même faible en voyant la réaction de l’intéressée « Tu dois être frustrée maintenant » constata-t-il et émit un nouveau petit rire « Qui a besoin de s’envoyer en l’air ». Pas besoin de tourner autour du pot. C’était la vérité, et son subconscient avait décidé de pallier l’absence d’intimité physique de Victoria à sa manière. Il fit le tour du comptoir pour l’imiter en prenant un verre d’eau à son tour, et lui donna un petit coup d’épaule « Je suis désolé d’avoir interrompu ce moment », et se mit à rire, quelque peu moqueur « Tu devrais demander à Eva qu’elle t’organise un rendez-vous arrangé. Pas besoin de lui parler de toi. Une nuit et tu lui dires au revoir. Ça t’évitera de crier mon nom au beau milieu de la nuit », et termina son verre d’eau « Oh ! Et promis, je n’entrerais pas dans la chambre au moment venu » rétorqua-t-il tout en marchant à reculons, un petit sourire espiègle au coin des lèvres, alors qu’il rejoignit sa chambre « Allez viens, on retourne au lit ».

Pas la peine de torturer Jacob et son syndrome du sauveur plus longtemps. Elle allait devoir lui expliquer. Mais Vic trouva judicieux de transformer un peu son rêve. Simplement parce qu’elle n’assumait pas du tout ce que son cerveau lui avait envoyé comme images et surtout, surtout ce que ces images lui avait faire ressentir. « -non pas nous deux ! » s’était elle entendu répondre de façon légèrement précipité. Elle ajout un petit rire, comme si l’idée était totalement absurde. C’était le cas. Pas pour son cerveau visiblement. Heureusement son mensonge fonctionna à la perfection. Jacob en témoigna en se mettant à rire. « -c’est rien… » avait elle répondu, un sourire sur les lèvres, baissant les yeux, les fesses contre l’évier, une main de chaque côté. « -je vois même pas son visage ! » oui ba peut-être pas la peine d’en rajouter.

« -oui… oui… totalement. » tout aussi perturbant en réalité. Et voilà qu’elle trouvait judicieux de précisé que c’était vraiment plus que bien… « -non ! Pas le moins du monde ! » ironisa Victoria. « -c’était soit je me levais soit je te sautais dessus. M’éclater le doigt de pieds dans le meuble m’a bien remit les idées au claire ! » mais pourquoi elle venait de dire ça ?! « -ahah très drôle ! » ah mais pourquoi il approchait ! « -t’approches pas trop… je dis ça pour ta propre sécurité. » avait elle ajouté avec humour, avant de se détacher de l’évier. Il ne valait mieux pas qu’il la touche… Un coup d’épaule. Bon, ce n’était pas ça qui allait lui enflammer les reins. « -mais arrête de te moquer vilain ! » avait elle ajouté alors qu’il riait à nouveau. « -même pas en rêve ! » avait elle répondu en parlant en même temps que lui : « -laisse ta sœur en dehors de ma vie privée ! Si je veux m’envoyer en l’air, je trouverais par moi-même celui qui fera l’affaire. » elle le regarda un instant, la tête légèrement penchée sur le côté. Ça l’amusait. Tant mieux ! Il n’avait pas vu le mensonge. C’était parfait. « -non mais non ! Blocage ! Je vais rester frustrer à vie à cause de toi ! Je vais t’imaginer en train de te marrer de l’autre côté de la porte ! » elle préférait également en rire. C’était mieux ainsi, plutôt que de se demander d’où sortait l’attirance physique intense qu’elle avait ressentit pour lui dans son rêve. « -t’en as d’autre des comme ça ?! » railla la jeune femme. Un sourire aux lèvres, elle finit par lever les yeux au plafond et le suivre. Une fois dans les draps elle ajouta en riant encore : « -ne me touche pas, sinon je ne réponds plus de rien ! » avant d’ajouter en coupant la lumière de lampe de chevet : « -non mais n’importe quoi… » marmonnant en se tournant sur le côté.

Son réveil au beau milieu de la nuit n’était pas dû à un cauchemar, comme l’avait soupçonné le lieutenant. En fait, c’était un rêve d’un tout autre ordre, et qui avait mis le corps de la jeune femme en émoi. Face au peu d’explications qu’elle lui donna, ne répondant qu’à demi-mots à ces interrogations, Jacob avait tout naturellement envisagé la possibilité qu’elle ait rêvé d’eux deux. Sa réponse si précipitée, ce petit rire qui suivit, l’obligea à rétorquer un « Je ne sais pas comment le prendre, mais ok » faussement vexé. Ils avaient abordé le sujet un peu plus tôt dans la soirée. Aucun d’eux n’aspirait à ce genre de relation purement physique entre eux. Ce ne fut que par la suite que le lieutenant comprit les raisons qui l’avait poussé à hurler son nom dans la nuit, et ne put réprimer un rire de bon cœur en imaginant la scène, s’excusant d’avoir interrompu ce qui semblait être de jolis préliminaires « Est-ce que son visage est si important dans ce genre de rêve ? » demanda-t-il un brin moqueur. Il doutait que son subconscient soit intéressé par l’apparence de son amant, priorisant sûrement son attribut masculin et ses mains. Enfin, quoi qu’il en soit, Jacob préférait qu’elle ait fait ce genre de rêve plutôt qu’un cauchemar qui l’aurait chamboulé tout autant. Quoique… La jolie brune devait se sentir dorénavant frustrée, et elle le lui confirma au moment où il émit sa théorie à voix haute, ce qui le fit rire légèrement « Encore désolé ». Néanmoins, Jacob ne s’était pas attendu à ce qu’elle lui avoue, de vive voix, qu’elle lui aurait sauté dessus si elle n’avait pas eu la présence d’esprit de s’éloigner de lui. Complètement interdit face à cette confidence, il déglutit avec lenteur, murmurant un « Heureusement que tu as décidé de le déplacer alors… » sans réelle conviction dans la voix, ce qui le surprit lui-même.

Il se rapprocha de cette dernière pour boire un verre d’eau avant de retourner dans la chambre, et se moqua une fois encore de cette dernière, évoquant son subconscient en manque d’intimité physique, et se mit à rire doucement « Je prends le risque » et avala une longue gorgée d’eau, tout en prenant place à ses côtés. Un coup d’épaule tout en la taquinant, et répliqua un « J’arrête ! Promis ! » et mima une fermeture éclaire à hauteur de ses lèvres. Cela ne dura qu’une fraction de seconde, et voilà qu’il évoqua le talent de sa sœur pour lui faire rencontrer un amant d’une nuit. Une proposition qu’elle déclina aussitôt « C’était pour t’aider, toi et ton subconscient » répliqua-t-il avec ce petit sourire en coin que Victoria avait fait apparaître avec son histoire de rêve érotique. Il fixa un point invisible en émettant qu’un maigre petit rire, tout en rétorquant « Je doute que j’aurais envie de rire lorsque ça se produira », et releva son regard sur elle tout en lui souriant, avant de la convier à rejoindre le lit à reculons « Oh ! Tu n'as pas idée ! ». Toute cette histoire l’amusait grandement, et ça lui faisait le plus grand bien après la fin de soirée peu agréable qu’il avait eu. Il se glissa sous les draps et observa Victoria en faire de même, et se mit à rire avec elle, tout en rétorquant « Est-ce que ça serait si malheureux que ça ? » et la laissa éteindre la lumière de chevet, les plongeant ainsi dans la pénombre. Il attendit quelques instants, souriant à son commentaire sûrement destiné à elle-même, et se tourna en sa direction « Ça va mieux ? ».

« -attends tu vas pas faire ton vexé ? » demanda Vic alors qu’il semblait presque déçu. « -si je venais de te dire que j’avais rêvé que tu me faisais sauvagement l’amour, je suis pas certaine que tu serais très à l’aise avec l’idée où que ça t’es fait rire ! » elle avait balancé ça sourire aux lèvres. Elle s’en sortait bien ! Très bien ! Elle venait de mentir, même si elle fit des précisions qu’elle aurait grandement pu éviter. « -ba… » elle ouvrit les deux mains comme si elle avait réfléchit sérieusement à la chose : « -je serais pas capable de le reconnaitre si jamais je le croise dans la rue. » elle rit de nouveau : « -hé attends ! J’ai rêvé de toi ! » ça partait presque en fou rire. « -le mec obligé il s’enfuit en courant. » du grand n’importe quoi, mais ça lui faisait du bien de dédramatiser tout ça. Et surtout de faire porter le chapeau à un autre homme. « -et maintenant c’est moi qui ne sais pas comment prendre ça… » s’amusa Victoria. Oui, rire plutôt que de se prendre la tête. Surtout que Jacob avait visiblement perdu son sourire, comme si c’était la chose la plus gênante qui pouvait arriver.

« -quel courage ! » se moqua Vic en lui souriant. Ça faisait du bien de rire ainsi. Vraiment. Parce que sur le coup, elle avait paniqué. Ce rêve c’était… c’était tellement étrange. Ça faisait écho à ces moments de flottement au Guatemala. A cette conversation aussi. Est-ce que les choses avaient changé entre eux. Aujourd’hui, ils vivaient ensemble, ils dormaient ensemble ! Ils clamaient haut et fort qu’ils n’étaient qu’amis. Mais ils restaient humains l’un comme l’autre. La conversation de ce soir sur la piste de danse avait surement brouillé l’esprit de Vic. Rien de plus. Rien de moins. Jacob évoqua Eva et Vic répliqua en parlant en même temps que lui : « -je n’ai pas besoin de son aide là-dessus. Je pense pouvoir m’en sortir seule. Et vivre avec ma frustration pendant encore quelques temps. » hors de question qu’Eva soit au courant de quoi que se soit. Si jamais Vic devait coucher avec quelqu’un, elle choisirait elle-même. Sans que personne ne soit au courant de ce qui devait se passer.

Elle fronça légèrement les sourcils. Pourquoi venait il de perdre à nouveau le sourire et de marmonner cela ? « -et pourquoi ça ? Je peux savoir ? » encore une fois, elle misa sur ce besoin de la protéger. « -si jamais ça arrive un jour, c’est moi qui aurait chois le type en question. Je prendrais surement pas le premier venu. Et donc… tu n’auras pas de souci à te faire là-dessus. Juste trouver le moyen de te boucher les oreilles ! » elle lui sourit à nouveau.

Heureusement, il enchaina à son tour avec de l’humour une nouvelle fois. On retourne au lit. Ça l’avait fait rire. Elle se coucha et le mit en garde en riant. Elle coupa la lumière en se couchant, prenant soin de tourner le dos à Jacob. Elle lui donna un leger coup de pieds à sa question, riant de nouveau. Puis elle alluma et se redressa pour demander : « -attends tu voulais dire quoi par Est-ce que ça serait si malheureux que ça ? » elle cherchait toute seule les ennuis… mais en même temps il avait piqué sa curiosité. Mais elle répondit avant lui : « -non je pense que ça serait même très bien. » oui, elle cherchait les ennuis. Non, elle voulait seulement se montrer sincère. Et répondre à sa question. « -parce que… parce que tu l’as dis tout à l’heure, tu es le seul qui m’accepte tel que je suis. Qui me connaisse sans me juger. Je te l’ai dit, tu me plais, je trouve beau… » elle comptait sur ses doigts en disant tout ça. « -mais ! » elle pointa son index en l’air : « -mais tu me vois pas ainsi. Et ce n’était qu’un rêve… je vais m’en remettre de cette frustration… ça va passer. » elle ébouriffa les boucles de Jacob pour le faire chier et ajouta en se tournant : « -maintenant bonne nuit. » et coupa la lumière à nouveau.
 

« Je ne suis pas vexé, c’est… c’est ta manière de le dire ! » répliqua-t-il tout en tendant la main en sa direction pour la désigner, sourire aux lèvres. Si ça n’avait pas été la jeune femme, il se serait sûrement sentit vexé de ce petit rire qui avait suivi sa réponse, comme si la simple idée d’avoir une liaison était abracadabrante. Un petit sourire en coin, puis fronça les sourcils, et ouvrit la bouche, mais aucun son n’en sortit. À la place, il se mit à rougit légèrement tout en glissant sa main dans sa nuque, une habitude lorsqu’il se sentait soudainement mal à l’aise « Tu as raison… Oublie ! » finit-il par rétorquer, préférant plutôt avoir le rôle de perturbateur que d’amant soudainement. Pas que l’idée de lui faire sauvagement l’amour, comme elle le précisa si bien, le dérangeait, mais il tentait bien que mal de tout cloisonner dans son esprit et Victoria était sa meilleure amie. Il préférait donc se moquer gentiment de son subconscient, ou du fait que ça semblait la déranger de ne pas parvenir à se souvenir de son visage. Il ne voyait pas l’intérêt de vouloir connaître l’identité de cet amant. Il fronça les sourcils, tentant de suivre son raisonnement, avant de rire de nouveau « Parce que si tu l’avais croisé dans la rue, tu te serais ruée sur lui en le priant de te faire sauvagement l’amour ?! ». C’était complètement inepte, mais ça amusait grandement le lieutenant « Je pense aussi ! À moins qu’il soit terriblement en manque lui aussi ». Mais son rire, et même son sourire s’estompèrent à ce qui suivit. Si elle ne s’était pas éloignée, elle aurait jeté son dévolu sur lui ce soir. Si le meuble n’avait pas été déplacée, elle aurait encore éprouvé ce désir qui lui brûlait les reins. En entendant la réponse de la jolie brune à ses côtés, il comprit que ses mots avaient été mal interprétés, et décida de rétablir le fond de sa pensée « Tu as parlé de remettre les idées aux claires. Ça signifie que cette idée te semblait complètement extravagante » finit-il par répliquer tout en souriant en coin.

« Tu as vu ça ?! » et prit place à ses côtés, contre le comptoir de la cuisine. Ils tournaient son rêve à la dérision, et ça semblait faire le plus grand bien à la jeune femme à ses côtés qui riaient avec lui. Cela n’empêcha pas cette dernière de couper court à son idée d’en parler à sa sœur pour qu’elle puisse lui trouver un amant d’une nuit. Il se mit à rire de nouveau tout en levant sa main libre en signe d’abdication « D’accord ! Je n’y vois pas d’objection ! ». En fait, l’idée que sa sœur puisse lui trouver quelqu’un qui lui corresponde, même le temps d’une nuit, le dérangeait au fond de lui. Il n’aimait pas cette sensation, mais ne parvenait pas à s’en défaire. Même s’il savait que tôt ou tard, Victoria se sentirait prête à s’offrir intimement à un autre homme. Ce jour-là, il n’était pas certain de rire autant que ce soir, comme il le confia à voix haute à la jeune femme. Il penserait qu’elle passerait son commentaire sous silence, c’était la méconnaitre. Il n’eut le temps de justifier sa pensée qu’elle prit l’initiative de le faire. Elle ferait attention. Il se mit à sourire par pure convenance « Je pense avoir le nécessaire dans la table de nuit ». Il ne laissa pas accabler par ses ressentiments, et continua de se moquer gentiment de la jolie brune tout en retournant au lit.

Le coup de pied qui suivit sa question le fit légèrement rire et reposa sa tête contre l’oreiller, fermant les yeux, avant que Victoria ne rallume la lumière de sa lampe de chevet et qu’elle ne se redresse dans le lit. Il leva les yeux en sa direction, et une fois encore, il n’eut le temps de rétorquer quoi que ce soit qu’elle répondait à ses propres interrogations de son propre chef. Il haussa toutefois les sourcils avec étonnement, considérant que si ça venait à se produire, ça serait très bien… « Pour…Comment tu peux assurer que ça sera très bien ? » et ce fut à son tour de se redresser dans le lit, son oreiller dans son dos. Complètement interdit, Jacob sentit son cœur battre un peu plus vite dans sa poitrine. Il lui plaisait. Elle le trouvait beau. S’était-il rendormi entre temps sans s’en rendre compte ? Est-ce que c’était un mauvais tour de son propre subconscient ? Renfermé dans son mutisme, il la laissa poursuivre, parce que le plus important était ce qui suivait le « mais ». Il vint à froncer les sourcils, et la laissa passer ses doigts dans ses boucles. Victoria venait de clore la conversation seule, éteignant à nouveau la lumière. Il resta quelques secondes assis dans le lit, et finit par se glisser sous les draps, et tourna la tête en sa direction « Je n’ai jamais dit que je ne te voyais pas ainsi… J’ai dit que je ne voulais pas d’une relation purement physique avec toi ». Mais qu’est-ce qu’il était en train de faire ?! « Tu me plais aussi, et je t’ai toujours trouvé très belle également... ». Sur ces mots, il tourna la tête vers le plafond, fixant ce dernier, les mains croisées sur son abdomen.

Voilà ! Elle avait sa réponse ! Elle avait bien fait de changer la version. De faire passer Jacob pour le perturbateur d’ébats. Même si pour le moment il était surtout le perturbateur de l’esprit de Victoria. Il venait de rougir, pas du tout à l’aise avec l’idée de lui avoir fait l’amour, même en rêve. Seulement en rêve. Elle se félicita donc d’avoir tourné les choses ainsi. Vic partie en fou rire face à ce délire concernant l’amant potentiel de son rêve. Forcement qu’elle ne voyait pas son visage. Puis que le véritable homme c’était Jacob. Mais cela lui faisait du bien de rire ainsi. Elle en rajouta une couche d’ailleurs. « -j’ai rêvé de toi ! Je t’en supplie écoute ce que j’ai à te dire ! » cela faisait longtemps qu’elle n’avait pas rit ainsi. « -hé t’as dis que y’avait plus d’un homme qui voudrait me faire l’amour ! » répliqua-t-elle faussement vexée. C’était du n’importe quoi, mais ça éloignait les images qu’elle avait en tête. Et c’était juste tant mieux. « -non ! Mais attends je me suis réveillée totalement en chaleur là ! J’étais en… enfin tu vois. Et toi tu me poses ta main dans le dos, tu me fais des petites caresses. Forcement il fallait que je prenne l’air ! » elle ne cessait de sourire à cause de tout ça. « -en plus tu m’aurais certainement repoussé, alors double frustrations à la clé ! » mais pourquoi est-ce qu’elle précisait ça ?! Pour savoir si elle avait raison ou s’il aurait agi autrement ?

Son cerveau était branché sur le sexe et sur la connerie. Alors elle se mit à rire lorsqu’il parla de sa table de nuit, ouvrit de grands yeux et lança un : « -oh mon dieu tu as quoi dans ta table de nuit ?! » elle le pointa du doigt, plissant les yeux, suspicieuse. Elle pensait à des revues érotique. Mais elle ne le dit pas à voix haute. Finalement, ce fut toujours en riant qu’elle regagna le lit de Jacob. Un coup de pieds, puis elle alluma la lumière à nouveau. Elle devança la réponse de Jacob proclamant haut et fort que oui, si ça arrivait avec lui, ça serait très bien. Plus que bien même. Elle donna ses arguments pour répondre à la question de Jacob. Il sembla réfléchir à tout ça avec un grand sérieux. Alors elle coupa la lumière et lui souhaita une bonne nuit. Il n’y avait rien de plus à dire. « -on aurait jamais de relation purement physique Jacob étant donné que nous sommes amis. » avait elle répondu en passant sur le dos, tournant le visage vers le sien. « -t’as raison tourne la tête avant que je ne sois trop tenté ! » s’amusa Vic, prenant cela à la rigolade pour éviter le moindre dérapage. Elle fixa le plafond également, souriant toujours : « -j’ai plus du tout sommeil… » murmura la belle brune. Elle avait bien trop rit pour trouver à nouveau le sommeil. « -merci pour le fou rire. Ça m’a vraiment fait du bien. » ça faisait comme un million d’année qu’elle n’avait ri de bon cœur ainsi. « -quand je vais expliquer ça à mon psy… » peut-être que si elle lui exposait les vrais fait, elle trouverait des réponses. Pourquoi Jacob… « -il embrassait bien tu sais… » elle sourit : « -pas mon psy hein ! Le type du rêve. » Jacob pour être exacte... "-pas de mauvaise haleine, pas de bave..." pour faire échos à leur conversation quelques heures plus tôt. "-aller je te laisse dormir..." finit elle par déclarer avant d'ajouter: "tu vas être ronchon demain sinon." même si c'était totalement faux.