Victoria avait pleuré et il ne pouvait rester insensible à cela. Il n’avait jamais aimé voir son regard embrumés par les larmes, et encore moins lorsqu’il se sentait responsable de cela. Il l’attira contre lui, la serrant dans ses bras pour tenter d’apaiser sa peine, et s’excusa de sa réaction. Tout cela était sa faute. S’il avait réagit différemment à l’évocation de ce vieil ami, il aurait sûrement mis les formes lorsqu’il s’était adressé à Eva, et rien de tout cela ne se déroulait de la sorte. Pourtant l’incompréhension le gagna quand Victoria évoqua la rancune qu’il pouvait éprouver à son encontre. Les sourcils au milieu du front, il rétorqua « T’en vouloir de quoi ?! ». Il ne parvenait pas à comprendre. C’était lui qui avait manqué de tact en s’adressant à sa sœur. Ils n’allaient pas poursuivre la conversation sur le seuil de la salle de bain et la convia un boire un verre de vin. Un sourire étira alors les lèvres du lieutenant lorsqu’elle accepta son invitation, et servit deux verres de vin. Il reporta toute son attention sur la jeune femme au moment où elle désigna son visage, pour évoquer les larmes qui avaient trop coulées sur ses joues « Tu penses vraiment que c’est notre première dispute ?! » et se mit à sourire avec tendresse, appréciant que Victoria veuille tant préserver la relation qu’il avait avec sa sœur. Néanmoins, elle n’était pas responsable de leurs derniers esclandres « J’aurais dû mettre les formes au moment de lui avouer que c’était un mensonge pour nous deux. J’ai été maladroit et stupide. Je lui expliqué les raisons de ce mensonge, on s’est serré dans les bras, et elle est partie sans trop de rancune à notre encontre ». Il y avait plus de peur que de mal dans cette dispute. Il pencha ensuite légèrement la tête « Je suis sûr que tu as plus à me dire sur cet entretien » et lui sourit avec douceur, la conviant à poursuivre la conversation sur le canapé.

En prenant place sur ce dernier, Jacob nota l’éloignement de Victoria aussitôt installée, se réfugiant dans le coin du canapé. Il ne formula aucune remarque, et la laissa poursuivre concernant cet entretien. Face aux explications de cette dernière, Jacob éprouva une certaine culpabilité d’avoir tiré des conclusions hâtives sur leur lien. Elle ne s’était pas confiée à lui plus qu’à la normale… Il baissa les yeux sur son verre de vin, dont il prit une gorgée, et releva son regard sur Victoria qui venait de finir le sien. Sacré descente. Cela ne présageait rien de bon sur son état mental en cet instant. Jacob se pencha pour déposer son verre sur la table basse et se saisit de celui de Victoria pour en faire de même alors qu’il se rapprocha de cette dernière. Il se saisit ensuite de ses mains dans les siennes et croisa son regard « Eh ! Nous ne sommes pas mariés. Tu n’es pas obligée de justifier sa main sur la tienne » et lui sourit avec douceur, mais s’estompa bien vite quand il rétorqua « Je m’en veux d’avoir imaginé que tu étais prête à confier ton histoire à un autre homme. C’était le seul obstacle qui t’empêchait d’envisager quoi que ce soit avec quelqu’un… Je ne sais pas pourquoi j’ai réagi ainsi… J’ai senti quelque chose ici » et désigna son ventre « Et ici » en désignant ensuite son cœur « C’est pour cela que j’ai expédié les explications avec Eva… J’en suis désolé. Tout ça est de ma faute et… » il retira ses mains de celles de Victoria pour se lever et récupérer la bouteille de vin dans la cuisine, leur resservant à chaque le breuvage bordeaux « Je suis content que ton entretien se soit bien déroulé et que tu connaisses peut-être ton futur employeur ». Ce qu’il pensait réellement maintenant qu’il avait tous les éléments en main.

Comme à chaque fois, elle faisait des excuses, il faisait des excuses… ils se renvoyaient la balle de celui qui était le plus en faute. Et ils ne semblaient pas tout à fait sur la même longueur d'onde. Vic tenta alors de lui expliquer. La dispute, son lien de parenté avec Eva, leur relation qu'elle avait mise à mal avec son idée stupide de mensonge. Cela sembla alors amuser Jacob. D’après lui c’était réglé. Ça n’était pas sa première dispute avec Eva, et ça ne serait pas la dernière. Ils ne s’étaient pas quitté en se jurant de ne plus jamais s’adresser la parole. Quoi qu’il en soit, Vic irait parler à Eva. Elle accepta alors le verre de vin, et de prendre place sur le canapé.

Dans son coin, elle gardait de la distance avec Jacob. Un peu comme un petit animal blessé. Mais elle finit par se décider à lui rencontrer son entretien. Elle ne chercha pas à cacher les détails, il n’y en avait pas. Elle lui donna les fait. Précisa cette histoire de main sur la sienne qui avait fait sortir Eva de ses gongs. « -je sais ! » Avait elle répliqué en voyait l’absurdité de la chose. « -mais aux yeux de ta sœur, ça semblait être la pire trahison du monde ! Alors… » alors elle haussa les épaules. Elle ne voulait pas que Jacob la prenne pour une menteuse. Elle avait été sincère, elle ne souhaitait pas rencontrer quelqu’un pour le moment.

Vic fronça légèrement les sourcils en suivant du regard la main de Jacob. Son ventre, son cœur. Que voulait il dire ? « -tu as vraiment cru que… » elle ne termina pas sa phrase. Est-ce qu’il avait si peu confiance en elle ? Cette pensée lui fit mal. Vic l’observa quelques secondes, alors qu’il réservait du bien. « -tu ne me perdra pas Jacob… » avait elle soufflé. Elle était convaincue que c’était ce qu’il avait besoin d’entendre. « -tu veux bien mettre un peu de musique ? » juste pour faire une ambiance plus feutrée. « -ta sœur est quand même capable de nous retourner le cerveau assez facilement … » si Eva n’avait pas été présente pour faire son scandale, Vic aurait expliquer son entretien sans souci à Jacob. Ils ne seraient pas en train de se présenter des excuses. Maintenant elle hésitait presque à accepter ce poste si jamais on voulait d’elle. Après avoir bu une gorgée de vin, elle médita quelques instants sur tout ça, le regard dans le vide. Est-ce qu’elle se voilait la face ? Après tout, elle avait déjà eu envie de l’embrasser. L’autre matin, elle avait eu envie de rester au creux de ses bras, encore et encore…

Leur conversation prouvait qu’ils avaient été conditionnés par leur entourage. Victoria justifia cette main posée sur la sienne au cours de l’entretien, comme si ce geste constitué une trahison au regard de leur relation. Mais quelle relation ?! Ils n’étaient qu’amis comme il le précisa à nouveau à la jeune femme assise dans un coin du canapé « Parce qu’elle nous pensait ensemble Vic’, ce qui n’est pas le cas ! » renchérit-il avec conviction pour faire entendre raison à cette dernière. Tout cette histoire n’était qu’un grand malentendu. Victoria s’excusait pour la dispute qu’il avait eu avec Eva, comme si c’était le premier désaccord entre frère et sœur qu’ils avaient. Sa jeune sœur allait prendre quelques jours pour méditer, et à son retour dans leur vie, c’était comme si rien de tout cela ne s’était déroulé. C’était aussi simple que cela. Toutefois, Jacob décida de s’excuser pour son propre comportement, parce que dans les faits, c’était lui le réel fautif. Il n’avait pas mis les formes en s’adressant à Eva, et tout cela parce que ça lui avait fait mal de se dire que la jeune femme n’avait plus qu’un pas à franchir pour accepter qu’un homme entre dans sa vie. Ce qui n’en était rien. Elle ne s’était pas confiée outre mesure sur le décès de son conjoint, elle avait simplement justifier une absence d’activité dans son parcours professionnel. Il fronça les sourcils en entendant le début de question de Victoria, qui resta en suspens, et rétorqua « Je n’ai pas pris ce geste pour une trahison Vic’, et si même nous étions ensemble, je n’aurais pas fondé toute notre relation sur les dires de ma sœur… » puis rétorqua « De toute manière, nous ne sommes pas ensemble. Tout ce que je voulais dire, c’était que de savoir que cet homme avait été ton ami, que tu lui avais confié le décès de Roberto… Je me suis seulement dit qu’il n’y avait plus vraiment d’obstacles pour l’avenir, pour que tu rencontres à nouveau quelqu’un, construise ta vie ». Jacob avait la sensation que tout cela était brouillon, parce qu’il ne parvenait pas à exprimer le fond de sa pensée correctement. Il hocha lentement de la tête tout en observant Victoria qui se voulait rassurante à son encontre « Je sais ».

Toutefois, les paroles de sa sœur continuaient de persister dans son esprit… « Oui, bien sûr » et se leva pour allumer la musique, laissant les sons de ADMT envahir peu à peu la pièce, et reprit place à ses côtés et émit un petit rire tout en portant son verre de vin à ses lèvres « Oui, je trouve aussi » tout en échangeant un regard complice à la jolie brune. Puis pencha légèrement la tête vers l’avant pour tenter de croiser le regard de Victoria « Eh, tout va bien bonito corazòn ? » et poursuivit « Je suis vraiment heureux pour ton entretien, et j’espère que ça aboutira. Parle-moi un peu plus de ce vieil ami ? Pourquoi vous vous êtes perdus de vue ? Comment vous vous êtes connus ? ». Il voulait sincèrement le savoir. Il se saisit ensuite de son portable, et demanda « Pizza ? Sushis ? Burger ? Mexicain ? Tu choisis ».

« -je sais Jacob ! » avait répondu Victoria sur le même ton que lui. « -c’est juste que… c’est assez difficile à encaisser pour moi, qu’elle ait pu imaginer trois secondes que je sois ce genre de femme. De celle qui séduise, qui profite pour ensuite tromper en l’espace de deux jours ! » elle était en train de s’énerver dans le vent. Alors elle prit quelques secondes pour se calmer. « -si… enfin si on avait été véritablement ensemble… je… je ne suis pas ce genre de femme. C’est tout. » oui, voilà… Bref… Ils étaient en train de se prendre la tête à cause d’Eva. Et du coup, il était temps que ça cesse. Elle n’avait pas à prendre autant de place dans leur esprit. « -Ce n’est pas un ami, mais une connaissance. » une lointaine connaissance. Ça n’avait rien avoir. La jolie brune décida de rassurer Jacob. Il savait… et pourtant, il avait mal réagit…

Un peu de musique ne leur ferait pas de mal. « -j’espère sincèrement qu’elle a compris. Parce que… » elle hésita quelques secondes mais finit par lâcher les mots : « -parce que ça me saoule. Voila ! Enfin ce qui me saoule c’est qu’on se prenne la tête pour ça surtout. » bref… elle prit une gorgée de vin, avant de soupirer en collant le verre contre sa joue, coude sur le genou. Elle garda le regard dans le vide durant quelques instants. Et si ils se trompaient ? Et si ils passaient à côté de quelque chose de beau simplement pour préserver leur amitié ? Qu’est ce qui leur prouvait que ça ne pourrait pas fonctionner ? « -hum… oui… oui, ça va… » elle leva les yeux sur Jacob. Il faisait exprès ? . « -pizza c’est bien. » elle décida tout de même de répondre « -je t’ai dit que c’était pas un ami. On était ensemble en classe quand on était gamins. Tu sais le genre couette et basket qui brilles. Corde à sauter et ballon prisonnier dans la cours de récré. » elle prit une gorgée de vin et ajouta : « -si mes souvenirs sont bons, il était bon élève. Gentil aussi. » elle n’avait pas grand-chose de plus à dire dessus.

Vic posa ses deux pieds au sol, son verre sur la table basse et dit : « -je vais me changer, je reviens. » elle avait fait un effort vestimentaire pour l’entretien, mais là, elle voulait enfilé un jogging. Alors elle s’éloigna, gagnant sa chambre, poussant la porte du pieds. Au matin, elle avait vu son psy. A lui, elle avait dit la vérité. Pour lui, elle était beaucoup plus attaché à Jacob qu’elle ne voulait le voir. Elle était encore retenu par son deuil. Il en était de même pour lui. Une fois changé, elle colla son épaule contre la montant la porte, bras croisée, elle dit : « -et si on se trompait sur toute la ligne ? »

Les accusations de tromperie d’Eva avaient profondément ébranlé la jeune femme, et ce, alors qu’ils n’étaient même pas ensemble. Il tenta de lui faire entendre raison, mais il présageait que le problème était plus complexe, et elle lui donna raison. Victoria n’avait pas apprécié l’image d’elle qu’avait renvoyé les soupçons de sa jeune sœur. Elle n’était pas une femme infidèle, et elle tenait à lui faire comprendre avec une pointe d’agacement dans la voix. C’était légitime. Pour autant, Jacob se mit à sourire avec douceur tout en la couvant du regard avec tendresse « Je n’ai jamais pensé que tu étais ce genre de femme Victoria » tout en posant sa main sur la sienne « Je sais qui tu es et personne ne pourra changer cela, pas même les soupçons de mon hystérique de sœur lorsqu’elle s’y met. Tu m’entends ?! » et retira sa main dans une caresse pour se saisir de son verre de vin « Connaissance alors… » et se leva ensuite pour mettre de la musique en fond sonore, et revint sur le canapé, auprès de Victoria pour évoquer Eva et son ingérence dans leur relation. Il se mit à rire doucement alors que la jeune femme avait décidé d’avouer à quel point le comportement de sa petite sœur lui pesait « Ça te fait du bien de le dire ?! » rétorqua-t-il en la charriant légèrement et acquiesça « Je veillerais à ce qu’il en soit ainsi, n’ait crainte », parce que cela interférait dans leur relation, et aucun d’eux ne désirait cela.

Jacob pencha légèrement la tête en constatant que la jolie brune était ailleurs et sourit avec douceur à sa réponse, puis se saisit de son portable pour commander une pizza par le biais de son application. Il déposa son portable sur la table basse et se concentra sur Victoria qui lui rappela qu’il n’était pas un ami, mais une vieille connaissance « Je vois, je vois ! Il a un nom sinon, ça sera mieux que connaissance ou ami » et acquiesça lentement de la tête « C’est tout ce qui importe, qu’il soit bienveillant et qu’il te traite bien au travail », parce qu’un patron oppresseur pouvait rapidement devenir difficile à vivre au quotidien, et c’était tout ce dont n’avait pas besoin la jeune femme. « Vas-y » souffla-t-il tout en la suivant du regard et termina son verre de vin, avant de resservir les deux verres. Il s’était appuyé contre le dossier du canapé, les jambes croisées, et se laissait enivrer par la musique en fond sonore. Il rouvrit les yeux en tendant la voix de Victoria, tournant la tête en sa direction, et se mit à rire légèrement « Il va falloir m’en dire davantage pour que je puisse te répondre. Quelle ligne ? » demanda-t-il en se levant pour aller à sa rencontre.

« -mais je le sais ça Jacob… » elle savait parfaitement qu’il ne la prenait pas pour une trainée. Encore une fois, c’était le regard des autres. L’extérieur… Ici Eva. Le reste de la famille ensuite. Ça la contrariait. Elle finit par laisser éclater ce qu’elle ressentait. Que la comportement d’Eva la gonflait vraiment. « -tellement ! » oui, ça lui faisait du bien. Vraiment. Et ça l’avait fait sourire au passage. Finalement la soirée n’était peut-être pas foutue. Enfin… Jacob revint à la charge et elle s’agaça légèrement à nouveau, avant de précisé d’où elle connaissait Vinz. « -Vinz. » qu’est ce que ça pouvait faire ?! « -j’aimerais mieux que ça devienne patron. » maronna-t-elle pour elle-même. Elle avait besoin de retrouver du travail, et c’était ce qui collait le mieux. « -je suis pas encore engagée. De plus, maintenant je me dis que tu vas faire une fixette sur lui. » comme s’il n’allait jamais avoir confiance ou la laisser partir de façon sereine au boulot.

Vic décida d’aller se change alors qu’il se chargeait de commander à diner. Lorsqu’elle revint, elle avait lancé sa phrase presque en réfléchissant à voix haute. Mais en constatant que Jacob ne voyait pas du tout de quoi elle voulait parler, elle sourit et dit : « -et bien que je suis pas faire pour se poste et que le fait de connaitre rapidement Vinz serait un désavantage… » ou comment mentir à nouveau… Enfin non, détourner le sujet. Jacob n’avait pas compris, alors elle parlait d’autre chose. Assez de sujet sérieux. Elle leva son index quelques minutes plus tard, alors que le livreur sonnait. Elle paya la course, le remercia et revint les bras chargés. « -rien qu’à sentir en fait ça donne faim… » elle posa la boite sur la table basse, et ouvrit le couvercle avant de faire des mouvements avec sa main pour humer l’odeur. « -ok c’est bon j’ai faim ! » elle alla chercher ce qu’il fallait pour couper, et s’occupa de faire des triangles. Puis elle mordit à pleines dents dedans. « -par contre, on est d’accord que, je ne viendrais pas au diner. » avait elle ajouté bien plus décontractée. « -d’une parce que je veux pas voir leur regard, de deux, on est pas en couple donc il n’y a aucune raison que ta colocataire soit présente. » c’était un repas de famille. Et elle n’en faisait pas partie.  

Victoria savait qu’il n’avait pas cette opinion d’elle, et pourtant, elle évoquait le sujet ce soir. Cela le fit sourire avec une certaine douceur « Si tu le sais, pourquoi sommes-nous en train d’en parler ? ». Ils ne formaient pas un couple, ils n’étaient pas liés par ce genre de sentiments, et pourtant, il avait la sensation que ça préoccupait la jolie brune. En ce qui le concernait, il avait toujours éprouvé une confiance totale à l’encontre de sa meilleure amie, et s’ils avaient été plus intimes, il aurait éprouvé cette même confiance. Maintenant, c’était à elle de s’émanciper de l’opinion des autres, et à commencer par Eva. Son ingérence commençait à leur peser à tous les deux, et il espérait que ce mensonge et les explications qui en avaient découlés, permettrait d’apaiser cela chez sa petite sœur. Cette problématique réglée, Jacob voulait en savoir davantage sur cette connaissance qui avait finalement un nom « Vinz… Original » répliqua-t-il un brin moqueur, et acquiesça « Tu auras une réponse prochainement ? ». Il devait sûrement avoir d’autres candidats à rencontrer pour le poste. Il fronça ensuite les sourcils « Attends ! Pourquoi je ferais une fixette sur lui ? » et ajouta « Écoute Vic’, je sais que j’ai mal réagit, et j’en suis désolé. Ce n’était pas de la jalousie ou je-ne-sais-quoi. Seulement, durant un instant, je me suis dit que peut-être que tu avais rencontré quelqu’un prêt à t’écouter, à comprendre ton deuil, et ça a toujours été ta crainte en rencontrant quelqu’un. Ça m’a fait une sensation étrange. Un peu comme toi lorsque Gail m’a embrassé, je n’en sais rien… Mais ne crois pas que je vais t’empêcher de rencontrer du monde, de te rapprocher de certains hommes, et plus si affinité. Tu m’entends ?! Tu n’es pas en prison. Je ne suis pas ton geôlier » et lui sourit avec douceur « Tu mènes ta vie comme tu l’entends, tu occupes ton temps comme tu le souhaites, avec qui tu souhaites. Ok ?! ». Il s’était abstenu de préciser qu’il n’était pas Roberto, en faisant preuve de possessivité à son encontre. « Puis, pourquoi tu parles de fixette ? De quoi as-tu peur ? » parce que finalement, il s’était justifié sans réellement savoir ce que voulait dire Victoria par ces mots.

Jacob la laissa s’absenter quelques minutes pour revêtir une tenue plus confortable, et alla à sa rencontre par la suite, ne comprenant pas réellement ce qu’elle voulait dire sur cette erreur qu’ils pourraient faire « Arrête ! Tu es faite pour ce poste, et connaître Vinz t’aideras sûrement à t’intégrer plus sereinement. Puis, tu dois sûrement avoir un ou deux dossiers sur lui, genre il mangeait de la colle étant petit » rétorqua-t-il sur un ton léger, avec amusement. Il laissa, par la suite, Victoria récupérer et payer la pizza, et huma l’odeur gourmande de cette dernière « Moi aussi ! » et prit place sur le canapé, riant en la voyant se donner envie « Tu te tortures là ! » et mordit dans la part de pizza lorsqu’elle fut découpée. « Tu n’es pas ma colocataire, tu es ma meilleure amie » corrigea-t-il et précisa « J’aurais aimé que tu sois présent… Mais ok. Je ne vais pas t’attacher à l’arrière de ma voiture pour t’obliger à t’y rendre » et reprit un morceau de pizza dégoulinant de fromage « J’avais tellement faim ! » rétorqua-t-il tout en tirant un long filet de fromage, riant de sa maladresse « Heureusement que j’ai mes sœurs, sinon la lignée Reyes aurait connu une fin tragique avec moi. Rien qu’à me voir manger, les femmes détaleraient à toute allure » alors qu’il récupérait le filet de fromage collée à son menton mal rasé, tout en riant. Il releva son regard sur Victoria « Tu vas te méfier de moi maintenant ? » et précisa « Je veux dire à la suite de ma réaction de tout à l’heure ? ».

« -et bien je… » commença Vic avant de lever le menton et de se pincer les lèvres. « -et bien j’ai simplement pas envie que ta famille se fasse de nouvelles fausses idées. Jusqu’à présent j’étais limite ce qui t’étais arrivé de mieux, maintenant je vais rétrograder bien bas, genre : menteuse. Et j’aime pas ça ! » voilà c’était dit. Elle avait vraiment été blessé d’entendre tout ça possible de la bouche d’Eva. « -le pire c’est qu’elle ne m’a même pas laissé le bénéfice du doute. Elle n’a même pas essayé de m’écouter. Alors ensemble ou pas, je trouve ça… enfin… » elle soupira. « -t’as raison, c’est à elle qu’il faut que je dise ça… » alors autant qu’elle arrête tout de suite de se prendre la tête. Et de pourrir la soirée.

« -tu vois tu l’aimes déjà pas… » marmonna Vic alors que Jacob trouvait judicieux de faire un commentaire. « -c’est un diminutif. De Vincenzo. » mais pourquoi elle justifiait… « -on verra. » il n’avait rien promis. Peut-être qu’il ferait comme la plus part des patrons, qu’il n’appellerait pas si c’était un non. Qu’elle allait devoir comprendre toute seule que c’était foutu. « -c’est pas ce que tu es déjà en train de faire ? » demanda Vic sur le même ton. Elle soupira de nouveau en l’écoutant. « -est ce que j’ai dit ça ? » il y allait un peu fort avec ses histoires geôliers. Par contre, elle avait bien prit en compte la comparaison avec Gail. « -oui enfin… moi je l’ai pas embrassé… » elle lui adressa un sourire moqueur, juste pour le faire chier et chercher à apaiser tout. « -j’ai compris le message Jacob. » conclue Victoria avec plus de douceur dans le regard et dans la voix. « -parce que tu réagis comme moi. Tu as peur que le monde extérieur me fasse du mal. Exactement ce que j’ai ressenti quand Gail t’as embrassé et s’est montré trop entreprenante. » c’était une question de protection réciproque. « -on arrête s’il te plait… » demanda la belle brune. Elle en avait marre.

Un peu de musique et un jogging plus tard, elle relança pourtant le sujet. A croire qu’elle était hyper douée pour ça ! Mais Jacob en capta pas alors, elle changea d’idée. Ce n’était pas le moment. « -non… je crois pas… » marmonna Vic en revenant dans la salon. Le livreur décida de se pointer et ils furent bientôt en train de manger de la pizza à même la boite comme deux ados. Vic voulu préciser qu’elle n’irait pas au diner. « -peut import. C’est ta petite amie que ta mère a invité. » ce qui n’était pas elle. « -pff essaye un peu pour voir ! » peu à peu ils se détendaient à nouveau. Ça faisait du bien. Vic sourit, amusé de le voir manger comme un gosse. « -pourquoi tu dis ça ? Les femmes aiment les hommes naturels. » c’était la vérité. Elle reprit une part, et mordit dedans toujours avec grande envie. Elle leva les yeux pour regarder Jacob : « -ah ba clairement, là y’a plus de confiance ! » s’amusa la jeune femme. « -ce que je veux c’est surtout que ta sœur se mêle de son petit cul. » et de rien d’autre.
Arriva le jeudi soir et Vic observa Jacob se préparé pour le diner en famille. Entre temps, elle était parvenue à parler avec Eva. Les choses s’étaient apaisées. Et tant mieux.

Si Victoria tentait de la convaincre sur sa fidélité, c’était inutile. Il avait pleinement confiance en cette dernière. Donc pourquoi revenir inlassablement sur le sujet ?! À force d’insistance, Jacob était parvenu à obtenir une réponse sincère. C’était le regard de son entourage qui l’inquiétait. Il se mit à sourire avec une certaine douceur « S’il te plaît Victoria, ce n’est pas non plus un grand mensonge, et j’y ai participé également », puis précisa « Tu es ce qui m’ait arrivé de mieux, au fait » tout en lui tirant la langue pour tenter de la détendre un tant soit peu, parce qu’il sentait bien que toute cette histoire l’ébranlait. « Le plus important, dans cette histoire, c’est que moi je t’aurais laissé le bénéfice du doute. Non ? ». Après tout, c’était le principal intéressé dans cette histoire s’ils avaient formé un couple tel qu’ils l’avaient fait croire à Eva. Un petit sourire en coin se glissa sur les lèvres de Jacob « En effet ! ». Parce qu’en ce qui le concernait, il avait pleinement confiance en elle. La seule ombre au tableau actuellement, c’était le dénommé Vinz dont il commenta le prénom. Il n’avait suffit que cela pour que Victoria tire des conclusions un peu hâtive « Juste parce que je me moque de son prénom ?! Tu comptes faire souvent des raccourcis de la sorte à chaque fois qu’on va parler de lui ? », parce que si tel était le cas, il sentait d’ores et déjà qu’il avait perdu, qu’il ne pourrait pas la convaincre de sa bonne foi concernant cet homme. Soit sa réaction lui avait réellement fait du mal, soit elle portait encore les stigmates de sa relation passée avec Roberto, et ça allait finir par accabler le trentenaire. « Je préfère Vincenzo » commenta-t-il simplement.

« J’espère que tu plaisantes là Victoria… » rétorqua-t-il tout en émettant un petit rire nerveux « C’est toi qui sous-entend que je fais une fixette dessus. Je ne fais que rebondir sur ta remarque ». Tout cela parce qu’il avait mal réagit ?! Il n’avait pas non plus d’esclandre à son bon souvenir. « En toute sincérité, j’ai l’impression que tu as peur que je me montre possessif avec toi. Je n’ai rien contre ton emploi, contre Vinz, ou que tu travailles pour lui ». Il espérait être parvenu à être plus clair ainsi. Il finit par pencher la tête sur le côté tout en souriant « Alors déjà, c’est elle qui a commencé ! » rétorqua-t-il pour se défendre dans un petit rire qui s’estompa lorsque Victoria finit par conclure avec douceur à ses propos. Un hochement de tête pour seule réponse, et la fixa un instant « Je n’ai pas envie que tu te fasses ensorceler par un type qui pourrait te faire du mal… » souffla-t-il. Pourtant, Jacob ne se sentait pas en adéquation avec ces quelques mots. Parce qu’il savait ce qu’il avait ressenti un peu plus tôt, et ce n’était pas seulement cela… Il souffla un « Très bien ».

Finalement, ce fut Victoria qui revint sur le sujet en évoquant ses doutes à voix haute. Il tenta de la rassurer et se mit à sourire à sa réponse « Tant pis ». Le livreur arriva à point nommé et se retrouvèrent à déguster la pizza avec un appétit certain « C’est de la sémantique ! Tu sais que mes parents t’adorent ! » précisa-t-il avec aplomb. Toutefois, il n’allait pas l’obliger à venir et se mit à sourire en coin « Tu es plus petite que moi, je n’aurais aucun mal à le faire » et haussa plusieurs fois des sourcils avant de rire de bon cœur et d’enfourcher sa pizza dans la bouche, se montrant une fois encore maladroit. Il fit un signe négatif de la tête « Non, pas toujours ». Certaines aimaient les jolies costumes, le compte en banque qui l’accompagnait et la voiture de sport. Il ouvrit la bouche, prêt à répondre, mais la referma, plissa les yeux tout en penchant la tête sur le côté « Tu te moques de moi ? Ce n’est pas drôle » et la poussa légèrement de la main, et acquiesça « Je vais m’en occuper ».

Le jour du dîner arriva à grand pas. Il enfilait sa veste de costume sur son t-shirt et se tourna en direction de Victoria « Tu es sûre de ne pas vouloir venir ? » et déposa un baiser sur sa joue « Je ne rentrerais pas trop tard », et quitta l’appartement en solitaire. Le dîner se déroula sans esclandres. Jacob avait justifié le mensonge en leur demandant de ne plus se mêler de leur amitié, s’était excusé de leur avait causé de faux espoirs également, mais qu’ils seraient et resteraient toujours amis. Il était revenu un peu avant minuit, avait quitté ses chaussures dans l’entrée, et s’était rendu dans la chambre de Victoria qui était toujours éveillée, se laissant tomber sur le ventre « Je suis épuisé ! » et se redressa sur ses coudes « Comment s’est passée ta soirée en solitaire ? ».

Elle allait répondre, mais il venait de confirmer. Elle était ce qui lui était arrivée de mieux. Cela la toucha en plein cœur, alors elle se mordit la lèvre inférieure en baissant le regard. Lorsqu’elle releva le visage, elle sourit en le voyant lui tirer la langue. « -oui… » elle n’était pourtant pas convaincu parce qu’elle venait de dire. Est-ce vraiment ce qu’il avait fait ? Elle avait un doute… Parce qu’il avait assez mal réagit justement… Sur le coup, il avait eu du mal à encaisser la chose. « -je ne vois pas pourquoi on parlerait de lui. » elle venait de hausser les sourcils, comme étonné. « -j’ai compris que tu étais pas jaloux. Y’a aucune raison de l’être de toute manière. J’ai compris que c’était seulement de… de l’étonnement. Mais toi aussi tu as fait un raccourci pour le coup avec les délires de ta sœur. » elle le pointa des deux doigts et clama : « -ah ! Bam ! » elle avait presque envie d’ajouter : dans tes dents, telle une gamine. « -heureuse pour toi.. » avait elle ajouté de nouveau avec raillerie.

« -en toute sincérité je sais pas ce que j’attends de toi ! » avait elle répliqué passablement irritée. « -je peux dire la même chose, c’est lui qui a osé posé sa main sur la mienne ! » ironisa Vic. Elle finit par lui sourire en bougeant la tête de gauche à droite : « -je suis pas fan des magiciens, et je suis tout à fait capable de lui casser sa baguette… » un sourire entendu Elle se passa les deux mains dans les cheveux et décida d’aller se changer. Le livreur de pizza arriva pile comme il le fallait. Vic trouva cela pourtant pertinent de préciser qu’elle n’irait pas au repas. « -je mérite pas tout ça. » avait elle répondu la bouche pleine. « -petite mais costaud ! C’est pas ça qu’on dit ?! » s’amusa la jeune femme. « -ok ok, les gentilles filles aiment les hommes naturels. Ça te va mieux ? Roh elle est vraiment bonne cette pizza, tu as pris où ? » elle plia la boite pour voir le couvercle, avant de foutre royalement de la gueule de Jacob. « -de son cul ?! » avait elle répliqué en riant aux éclats.

Elle était parvenu à s’expliqué avec Eva, et elle se sentait vraiment soulagé d’avoir pu le faire. Quand au jeudi soir, elle était tranquillement installé dans le canapé, avec un bouquin alors que Jacob enfilait sa veste. « -tu m’as bien regardé ? » avait-elle répondu sans baisser son livre pour autant, un moyen comme un autre pour éviter de le regarder et de se baffer mentalement parce qu’elle le trouvait beau. De son côté elle était déjà en pyjama. « -permission de minuit, sinon c’est dans ton lit ! » s’amusa la jeune femme en lui rendant son baiser au passage, avant de le laisser partir. La jeune femme passa une soirée agréable, elle s’était fait livrée à manger, et avait diner devant la télé. Elle s’était laissée tenter par un plaisir solitaire, comme lui avait conseillé son psy. Avant de passer le pas avec un autre homme, elle pouvait tenter ainsi. Ce ne fut qu’en se raccrochant à son rêve érotique avec Jacob en protagoniste qu’elle parvint à jouir. Après une longue douche, elle avait rejoint son lit pour lire à nouveau, en attendant que Jacob rentre. « -silencieuse et solitaire. » avait elle répondu en penchant la tête pour le regarder. « -et la tienne ? »