Impardonnable… Ce mot n’avait pas la même signification pour l’un et l’autre, et évoquer l’hypothétique infidélité de Roberto ramena le lieutenant quelques mois auparavant, alors qu’ils étaient encore au Guatemala, installé devant l’entrée de la maison familiale. Victoria ne saurait jamais si feu son fiancé avait été infidèle durant leur relation, et Jacob espérait qu’il en soit nullement le cas, sinon ça finirait de briser sa confiance en les hommes et en l’amour. Une confiance déjà bien ébréchée. « On a déjà évoqué ce sujet-là et tu connais mon opinion là-dessus ». S’il avait été capable d’un tel fait, alors Roberto était bien plus stupide qu’il ne l’aurait pensé, et il ne méritait pas toute cette peine que pouvait éprouver la jeune femme depuis sa disparition. Le lieutenant considérait qu’elle assumait suffisamment les erreurs de ce dernier, à tel point qu’elle aurait pu périr sous les coups de leur agresseur la veille au soir. Maintenant, le lieutenant espérait seulement que la police parviendrait à détourner l’attention de ces individus de Victoria le plus longtemps possible, jusqu’à ce que ses collègues parviennent à mettre la main sur ce foutu butin « Tu sais bien que oui ! » rétorqua ce dernier sur un ton léger, et posa un instant son regard sur cette dernière « Je sais ce que je dis Vic’, et je confirme que tu me la rends plus douce », et porta la paille de son soda entre ses lèvres. Sûrement parce qu’il sentait que ses sentiments étaient en train de changer peu à peu, à son contact… De telle sorte qu’il sentit que sa décision l’impactait implicitement. Elle ne voulait plus éprouver d’amour pour quiconque, plus de relation sérieuse. « Oui… Oui, je comprends » répliqua-t-il tout en fixant son burger qu’il porta finalement à sa bouche. Il comprenait qu’elle veuille se concentrer à sa carrière, à sa vie personnelle, et pas sentimentale.

Toutefois, cela signifiait également que tous ces moments de flottements, de doutes sur leur relation, n’étaient que fabulation. Jacob avait interprété des gestes, des paroles, et c’était tout simplement fourvoyé. Enfin, c’était son opinion jusqu’à ce fameux matin où Victoria déposa ses lèvres sur les siennes, si naturellement que ç’en était perturbant. Il y songea toute la journée durant et n’hésita pas à l’évoquer alors qu’elle pénétra dans l’habitacle de sa voiture à la sortie de son travail. Il se mit à rougir, quelque peu mal à l’aise, et bafouilla un « Non… » en même temps qu’elle avant de lever son regard sur ses cheveux fraichement coupés « Tu n’aimes pas ? » et ajouta « Ils commençaient à devenir bien trop long », et baissa ensuite son regard sur son costume trois pièces qu’il n’avait pas ressorti depuis longtemps, et émit un petit rire en la voyant se rapprocher pour humer son odeur « Non, pas de femme » et se mit à rire de nouveau devant son impatience « On en parle en arrivant. J’ai préparé le dîner. Pas de ratatouille pour ce soir, mais un poulet doré au four et des pommes de terre revenus à la poêle ». Il démarra la voiture jusqu’à chez eux, et précisa « Je n’ai pas été mal à l’aise pour le baiser. Tu sais bien que je rougis dès que ça devient un peu trop intime » et gara la voiture en bas de leur immeuble. En ouvrant la porte, il précisa « Seulement, j’aurais aimé avoir le temps d’y répondre » répliqua-t-il la main sur la poignet, son regard vacillant entre les lèvres de cette dernière et ses prunelles claires, et finit par pousser la porte pour l’inviter à entrer. Il avait laissé allumer une bougie pour dissimuler les odeurs de cuisson, et quitta son blazer pour le déposer sur le canapé. Il retroussa ses manches, desserra sa cravate, et s’attela pour mettre la table pendant que ça réchauffait et ajouta « Va prendre ta douche, je prépare tout ». À sa sortie de la salle de bain, il lui tendit un verre de vin, trinqua avec cette dernière « À nous deux et … » il se mit à sourire en coin « À ma démission de la police et à mon retour à l’hôpital à compter de la semaine prochaine » et porta son verre de vin à ses lèvres sans la quitter des yeux.

Vic n’avait pas penser que Jacob reviendrait sur le sujet si rapidement. Elle n’avait même pas encore bouclée sa ceinture, qu’il évoquait le baiser. Enfin… si on pouvait appeler ça un baiser. Mais elle changea assez rapidement le sujet de la conversation en bloquant sur la coupe de cheveux de Jacob. « -je n’ai pas dit ça. » ça lui allait très bien, mais elle préférait lorsque les boucles étaient plus longues. Enfin, en même temps son avis importait peu… Mais il n’y avait pas que les cheveux, il y avait aussi le costume. Qu’est ce qu’il avait fait durant la journée pour être habillé ainsi ? Vic tenta de mener l’enquête allant jusqu’à humer l’odeur de Jacob pour déceler le parfum d’une autre femme. Elle plissa les yeux. « -tu joues la carte du suspens… très bien… » il démarra la voiture et elle ajouta durant le trajet : « -et ma journée c’est bien passée, pour répondre à ta question. » oui, elle avait passé une belle journée. Elle s’était sentie de nouveau utile et ça faisait du bien. « -oui enfin, c’était pas intime, c’était… étrange ou peut-être même déplacé. » elle n’allait pas s’excuser par ce qu’il allait dire que ce n’était pas grave. « -je recommencerais pas. » oui, non, c’était exclus. Demain elle comptait bien se lever à l’heure et prendre le temps de déjeuner avant de partir travailler.

Une fois devant la porte d’entrer, Vic dévisagea Jacob et lâcha un : « -Oh… » amusée et taquin à la fois. C’était sans doute mieux qu’il ne l’ait pas fait. Comme elle l’avait dit, ce geste avait été déplacé et il ne se reproduirait pas. Depuis l’agression, Vic avait bien comprit qu’elle s’était fait des idées et qu’Eva était parvenue à manipuler son cerveau. Ils avaient d’ailleurs prit un peu de distance tout les deux. Aujourd’hui, chacun dormait dans sa chambre et elle évitait avec soin de se balader à moitié vêtu en sortant de la salle de bain. Ils restaient un homme et une femme… « -ça sent terriblement bon… » commenta la jeune femme en retirant ses chaussures. Puis elle déposa avec lenteur son sac à main en le regardant dénouer sa cravate. Malgré la distance, elle le trouvait toujours beau et attirant. « -ok.. je fais vite. » et elle s’éclipsa, prenant soin de prendre des affaires de rechange.

Lorsqu’elle fut lavée et changée, Vic revint dans le salon et elle sourit en voyant le verre de vin. « -on fête quelque chose ? » ils n’avaient pas l’habitude d’ouvrir une bouteille comme ça tout les soirs. Jacob lui donna la réponse. Vic ouvrit de grands yeux et un sourire illumina son visage. « -sérieusement ?! Oh c’était ça ! Tu as passé un entretien ? » elle fit tinter son verre contre celui de Jacob. « -je suis contente pour toi. Du coup ça va se passer comment ? Tu dois repartir en formation quelques temps ? » elle prit une gorgée tout en souriant toujours. « -je dois bien avouer que je suis soulagée que tu ais prit cette décision… » vraiment oui.

Finalement, ce n’était pas le baiser qui occupa principalement le temps de conversation dans la voiture, mais ses cheveux qu’il avait coupé un peu plus tôt dans la journée. Il se mit à sourire, elle appréciait tout de même sa coupe de cheveux, même s’il savait pertinemment qu’elle préférait ses boucles un peu plus longue. Mais il avait ses raisons, tout comme le fait de s’être vêtu sur son trente-un aujourd’hui. Jacob ne portait plus de costume depuis qu’il avait quitté la médecine, mais aujourd’hui était un jour particulier. Il n’en dit rien à la jolie brune qui comprit rapidement qu’il garderait le silence encore quelques temps sur les raisons de son changement d’apparence soudain « Exactement » avait-il finalement rétorqué tout en démarrant la voiture pour rentrer à leur appartement « Je pensais ne jamais obtenir de réponse » renchérit Jacob sur le ton de la plaisanterie « Je suis content que tout se soit bien déroulé pour ce premier jour ». Au moins un point positif dans la vie de Victoria depuis leur agression. Peu à peu, la vie reprenait son cours « Étrange, je dirais. Déplacé… Non ». Il n’allait pas non plus lui avouer qu’il avait été certes surpris par ce geste, mais qu’il l’avait également apprécié. Un regard pour cette dernière qui attesta ne pas réitérer un tel geste, et sur ce point, le trentenaire ne rétorqua rien, restant silencieux. Cela ne faisait que confirmer ce qu’il pensait jusqu’alors. Victoria ne le percevait que comme un ami, et elle le lui prouva une fois encore quand il fit une nouvelle tentative pour lui confier qu’il aurait aimé avoir le temps de répondre à ce baiser. Son ton amusé et taquin trahissait bien son état d’esprit. Elle ne le voyait pas autrement que comme un ami. Tous les signes qu’il avait décelait ces derniers mois étaient biaisés. Jacob s’était seulement laissé endoctriné par son entourage… Et c’était plus douloureux qu’il ne l’aurait envisagé…

« J’ai passé quelques heures derrière les fourneaux pour y parvenir » avoua-t-il alors qu’il faisait réchauffer à nouveau le tout pendant qu’elle se glissait sous l’eau chaude de la douche. Quelques minutes plus tard, ils se retrouvèrent tous deux à trinquer avec un grand millésime que Jacob avait acquis particulièrement pour cette soirée « Oui » confirma-t-il tout en tendant le verre à Victoria et finit par lui avouer qu’il changeait à nouveau de carrière. Terminé le danger perpétuel, les enquêtes sur des homicides, et de risquer sa vie à tout moment. Il revenait à son premier amour : La médecine. Jacob constata que la nouvelle ne laissa pas de marbre la jolie brune, et lui rendit son sourire « Oui, en début d’après-midi » et prit une gorgée de vin après avoir fait tinter son verre contre le sien « Je dois me requalifier. J’ai une centaine d’heures de formation à suivre à l’hôpital pour confirmer que je suis toujours apte à pratiquer la médecine, et lorsque ça sera chose faite, je redeviendrais chirurgien » et la couva ensuite du regard avec tendresse « Je vois ça ». Il déposa son verre à côté de la gazinière, le temps de servir le dîner « Je t’ai dis que j’y réfléchirais et je sens que j’ai pris la bonne décision ». Il découpa le poulet avec précision et servit ensuite les assiettes « Bon appétit » puis ajouta « Raconte-moi un peu ta journée. C’est aussi ça qu’on fête ce soir. Ce premier jour ».

« -la faute de tes cheveux ! » avait répliqué Victoria, de très bonne humeur, heureuse de le retrouver et que ce baiser ne les mettent pas mal à l’aise plus que ça. Bon, il avait rougit mais c’était son côté gentil garçon qui faisait ça. Et elle trouvait toujours ce comportement attendrissant. Elle regarda quelques secondes Jacob. « -ouais c’est vrai… » déplacé était peut-être un peu fort. Après tout, jusqu’à quelques jours, ils passaient leurs nuits ensemble, certaines coller serrer dans les bras l’un de l’autre. Ils n’étaient plus à ça prêt. Quoi qu’il en soit, elle ne le referait pas. Parce qu’elle ne tenait pas à instaurer un malaise. Bref… le sujet semblait clos, jusqu’à ce que Jacob en décide autrement. Vic prit sa réflexion à la rigolade. Il valait mieux. Même si lorsqu’il avait tourné le dos, elle avait eut du mal à déglutir.

Quelques minutes plus tard, elle était sous la douche et espérait que l’eau chaude allait l’aider à garder les idées claires. Elle avait vu les yeux de Jacob vaciller. Elle avait eut envie de l’embrasser. Ce matin, elle n’avait même pas réalisé ce qu’elle avait fait. La jeune femme plissa les yeux en voyant le verre de vin. « -j’aurai dû faire un effort vestimentaire… » après tout, il était toujours en chemise et pantalon de costume. Qui lui allait parfaitement d’ailleurs. La nouvelle fut de taille. Et le soulagement de Victoria tout autant. Il avait choisi de laisser tomber la police. Alors oui, il y avait des dingues parfois dans les hôpitaux, mais moins que dans les rues. « -chirurgien… monsieur… » elle s’inclina. « -ça veut dire qu’on a encore quelques semaines tranquille avant que tu passes en mode horaires de fou ? Tu leur as dit que tu devais pas être trop surmené ? Non parce que je veux pas que tu t’épuises à la tâche. Tu es pas encore tout à fait remis alors… » elle se pinça les lèvres. « -je reviens. » elle parlait trop. Mais elle était tellement soulagée.

A son retour, elle portait une robe digne de ce nom. « - voilà ! Bien mieux pour l’occasion non ? » Elle s’installa en face de Jacob et lui souhaita en retour un bon appétit. Elle avait faim, ça tombait bien. Elle commença à manger et répondit : « -sincèrement je pensais pas être capable de m’adapter à nouveau et aussi vite. Au travail je veux dire. On est quatre. Et pour le moment, ça se déroule plutôt bien. » ça n’était pas vraiment différent de ce qu’elle faisait avant. « -et j’adore travailler dans l’odeur du café !! » elle sourit en disant cela. « -je suis vraiment contente que tu ais fait ce choix tu sais… » et elle ne serait pas la seule. La famille de Jacob serait soulagée aussi. « -du coup tu as retrouvé des collègues que tu connaissais ? Où les équipes ont totalement changées ? »

Une centaine d’heure plus tard, Jacob avait intégrer totalement l’hôpital. Et petit à petit, ils avaient du mal à se voir. Il finissait tard. Elle commençait tôt. Il lui manquait. Et elle ne parvenait pas totalement à se le sortir de la tête. Il y avait toujours une envie de plus… Son psy lui avait sorti un truc tout fait : elle devait couché avec un autre pour se le sortir de la tête ! Sur le coup, elle n’était pas certaine que ça allait l’aider… Et puis une de ses collègues lui avait montrer son appli de rencontre. De truc d’un soir. Elle l’avait installé, pour lui faire plaisir. Elles avaient fait son profil, mais Vic n’avait jamais réouvert l’appli depuis. « -tu rentres quand ? ça commence à faire long… j’ai bientôt finit toutes les saisons de The Walking Dead… et y’a un paquet d’épisode ! » râla la jeune femme en rentrant à l’appartement. Jacob était en séminaire machin chose. Elle n’avait pas tout comprit. Bref, cela faisait quelques jours qu’elle était seule à l’appartement.

Aucun d’eux ne s’était particulièrement attardé sur ce baiser qu’elle avait déposé sur ses lèvres à la volée le matin-même, évitant ainsi tout malaise entre eux. Tout cela grâce à sa nouvelle coupe de cheveux, ce qui avait fait rire l’intéressé. Pour autant, en arrivant sur le seuil de leur appartement, il lui avoua qu’il aurait y répondre à ce baiser. Il aurait aimé savourer le goût de ses lèvres, le contact de sa langue contre la sienne… Mais elle ne serait jamais parvenue à arriver au travail à l’heure, parce qu’il ne se serait sûrement pas contenté d’un seul et unique baiser… De toute manière, Victoria tourna cela à la dérision, anéantissant tout espoir d’approfondir leur relation. Il s’était fourvoyé ces derniers mois en analysant les faits et gestes de cette dernière, et en l’espace d’un mot, elle avait éclairé tout cela. Il était son meilleur ami, et ne serait que ça. Ce baiser ce matin, c’était un réflexe. Peut-être un geste qui lui était familier avec Roberto. Des années à se rendre au travail en déposant ses lèvres sur celles de son fiancé… Les habitudes avaient la vie dure. À compter de maintenant, le sujet était clos et Jacob s’afféra derrière les fourneaux. Ils avaient un évènement à célébrer ce soir « Tu es très jolie » la rassura-t-il avec douceur et leva son verre à eux, et à sa nouvelle carrière. Ou ancienne nouvelle carrière. Jacob avait décidé de rendre insigne et arme de service pour retrouver la blouse blanche. Il voulait sauver des vies sans mettre la sienne en péril. Un poids immense semblait s’être ôté soudainement des épaules de la jolie brune, et il en serait ainsi de son entourage d’ici quelques jours. Victoria avait la primeur de la nouvelle.

Un petit rire résonna dans la pièce principale de leur appartement au moment où la jeune femme s’inclina devant lui « Pour toi, ça sera toujours Jacob, mais merci » et lui rendit sa révérence avant de porter son verre de vin à ses lèvres. Jacob se mit à la couver tendrement du regard alors que la jolie brune lui rappela que son corps n’était pas encore pleinement rétablie de ses deux agressions successives « Et après tu dis que c’est moi qui suis trop protecteur ?! » et ajouta « Tout ira bien. Je vais suivre la formation de manière avec des horaires réguliers, quelques gardes de temps à autre, mais rien d’insurmontable. Je suis plus résistant que j’en ai l’air tu sais ». Puis il fronça les sourcils, non sans esquisser un sourire pendant que la jeune femme s’éclipsa soudainement, le temps de quelques minutes. Il resta interdit un instant en constatant qu’elle avait revêtit une robe digne de ce nom et qui mettait ses formes en valeur. Son regard glissa sur sa silhouette avec lenteur pour croiser à nouveau son regard « Tu es… » et la désigna de la main « Belle ! ». Même si ce n’était pas un secret d’état qu’elle l’était en tout temps et en toute heure. Ils prirent place à table « Je suis content de l’entendre. Tes collègues ont ton âge ou c’est assez diversifié ? » demanda-t-il, réellement intéressé par son travail et sa première journée. Un petit rire alors qu’il glissait sa fourchette dans sa bouche. Il avala sa bouchée, s’essuya les lèvres avec le coin de sa serviette qu’il déposa à côté de son assiette « Je sais, et moi aussi ». Une gorgée de vin et rétorqua « Les deux. J’ai retrouvé d’anciens collègues, et je vais en rencontrer des nouveaux ».

Finalement, la centaine d’heures de formation se déroula à vitesse grand V, et bien vite, il se retrouva à opérer de nouveau. Si ses horaires en tant que lieutenant n’étaient pas simples, il en était ainsi également en tant que chirurgien. Les heures supplémentaires, les gardes de nuit ou de week-end… Ils ne faisaient plus que de se croiser avec Victoria, et ça devenait pesant de temps à autre. Elle lui manquait et il aspirait à quelques jours en sa compagnie. Toutefois, il avait convié à un séminaire sur la traumatologie à New York sur plusieurs jours, et il rentrait d’un colloque lorsque son téléphone sonna. Victoria. Un sourire s’était aussitôt affiché sur les lèvres de ce dernier « Pas avant trois jours normalement, et ensuite je serais tout à toi pour deux jours » et ajouta « Je sais qu’on ne se voit pas beaucoup en ce moment, mais je vais tenter d’alléger mon emploi du temps pour Noël », puis entendit la voix d’un collègue l’interpeller « Je dois y aller, je suis désolé. Tu me manques, bisous » et raccrocha pour rejoindre le groupe qui avait décidé de dîner ensemble. Pour faire une surprise à sa colocataire, Jacob avait choisi de raccourcir sa présence au séminaire, rentrant toutefois relativement tard la veille au soir.

« -oui, je sais mais je ne veux pas que tu en fasses trop simplement parce que tu reprends du service. Faire tes preuves ou je sais pas quoi. » elle savait parfaitement qu’il pouvait avoir ce genre d’attitude. Et elle voulait tout simplement qu’il se ménage. Rien de plus. « -je sais bien que tu es résistant. Mais je… » bon d’accord, elle en faisait peut-être un peu trop. Alors elle préféra rejoindre sa chambre et se changer. Elle n’allait pas fêter tout ça en jogging ! Une robe serait bien mieux assorti à la tenue de Jacob. « -ah ba voilà, je suis passée de jolie à belle ! » s’amusa la jeune femme avant de prendre place à table. « -Plus jeune. Parfois j’ai l’impression d’être un dinosaure… pourtant je n’ai pas arrêté de travailler pendant dix ans ! Mais il y a pas mal d’informatique. Les commandes en ligne, le click and collect… petit à petit je m’habitue. Même si dans les conversations et les façons de vivre, on est assez différents. » enfin, elle trouvait ça assez amusant. « -le fait que je vive en collocation avec mon meilleur ami les a bien surpris. » surtout à plus de tente ans. Mais elle s’était bien gardée de parler de son passé et surtout de Roberto.

A nouveau elle lui fit par de son soulagement. Elle était vraiment heureuse qu’il ait prit cette décision. Heureuse aussi que Jacob ait fait son choix seul. Même si elle imaginait bien que sa présence et l’agression de l’autre jour avaient sans doute peser dans la balance. « -tu seras pas totalement perdu comme ça, c’est bien. Des bons collègues au moins ?! » l’espace que de quelques secondes, elle se demanda si il y aurait des collègues femmes… et puis elle avait saisi son verre de vin pour en boire une grande gorgée. N’importe quoi !

Les jours s’étaient mis à s’enchainer à vitesse folle. Peu à peu, le travail prenait de la place, trop de place peut-être… Ils avaient du mal à se voir. Le point positive s’était que Jacob était content d’avoir reprit la route de l’hôpital. De son côté, elle se sentait bien à travailler dans cette boutique de café. Il était encore absent, mais cette fois-ci c’était différent. Il ne dormait même pas à l’appartement. Alors forcement au téléphone, elle râlait. « -trois jours contre deux ?! C’est pas équitable ça ! » avait elle ajouté en évitant de retenir les autres mots qu’il avait prononcé… Je suis toute à toi… Comme s’il était obligé de tourner ces phrases de cette façon… « -on va faire quoi d’ailleurs à Noël ? » elle réfléchissait tout haut. « -on en parlera quand tu rentreras. » elle entendit une voix de femme… « -oui bisous… » et elle raccrocha. Son psy n’avait peut-être pas tort, il fallait qu’elle fasse quelque chose.

Depuis l’agression, elle portait un tout autre regard sur sa relation avec Roberto. Comme si cela l’avait aidé à franchir ce cap de laisser tout cela derrière elle. Tout en mangeant des chips à même le sachet dans le canapé, elle lança l’application que Sasha lui avait installé. « -alors comment ça marche ce truc… » elle avait la sensation d’avoir mille ans… Au bout de cinq minutes, elle déclara forfait. Le lendemain, elle demanda de l’aide à sa collègue. Qui ne se priva pas pour liker plusieurs mecs à sa place. Forcement Vic râla, lui dit qu’elle abusait et que c’était pas ça qu’elle voulait faire. Le regard de Sasha en disant long, tout comme son : tu as besoin d’une nuit torride. Ça ira mieux après. Vic avait levé les yeux au ciel. Au soir, elle avait rallumé l’application. Finalement un rendez-vous fut fixé avec le type qui lui revenait le mieux.

Le lendemain soir, elle prit le temps de se faire un peu plus joli que d’ordinaire, rangea l’appartement et finalement se rendit au rendez-vous. Evan. Il s’appelait Evan. Et il était plutôt sympa. Ils avaient passé une belle soirée à discuter de tout et de rien. Sans vraiment s’en rendre compte, elle avait beaucoup parlé de Jacob. D’ailleurs il allait certainement lui en vouloir à mort de ramener un inconnu à l’appartement. Ce n’était pas ce qu’ils avaient convenu. Mais ce n’était plus une question d’envie de sexe. C’était un moyen de tenter de se le sortir de la tête… Mais lorsqu’Evan glissa ses mains son t-shirt en le faisant reculer jusqu’au lit, elle décidé vraiment de profiter de la soirée. Sans penser à Roberto, sans penser à Jacob. Seulement à elle, à son plaisir. Plaisir qu’elle exprima sans modération. Un cri, et un prénom. Celui de Jacob… Elle fit mine de rien, et se tourna sur le côté en disant : « -tu peux rester dormir si tu veux. »

Tout en la couvant tendrement du regard, Jacob se mit à sourire avec douceur face au comportement prévenant de Victoria à son encontre « Je vais faire attention » coupa-t-il « Je te le promets ». Ainsi, elle serait rassurée en le voyant partir au travail début de semaine, et n’aurait pas à se soucier de sa personne alors qu’elle devait travailler également. Il la laissa ensuite s’éclipser quelques minutes pour la voir revenir vêtue d’une robe élégante qui laissa interdit le trentenaire quelques secondes, avant d’émettre un petit rire au moment de croiser son regard « Tu sais que je te trouve toujours belle » et se concentra sur le dressage des assiettes afin de prendre place à table, dégustant son plat ensemble « Tu m’as perdu au click & collect » avoua-t-il et ajouta « Tu finiras par t’habituer à eux, ou eux à toi », et d’ici quelques jours, elle allait employer des mots dont il ignorait tout et qu’elle allait devoir lui expliquer « Ça ne doit pas être commun, mais on le vit bien », et c’était tout ce qui importait aux yeux de Jacob. En ce qui le concernait, il allait également reprendre la route en direction de l’hôpital d’ici quelques jours, rencontrer de nouveaux collègues, mais aussi en retrouver d’anciens « Il y a la femme qui t’a soigné au moment de notre rencontre » et qui avait su faire preuve de compréhension et de prévenance à l’encontre de la jolie brune « Et d’autres avec qui j’ai longtemps exercé par le passé ». Il ne s’inquiétait pas. Il allait rapidement retrouver ses repères.

Ce qu’il fit assez rapidement en finalité. À compter du moment où Jacob avait retrouvé son autorisation à exercer la médecine, ses journées se firent plus longues, ses semaines également. Il ne faisait plus que croiser la jeune femme, ou parfois, comme ces derniers jours, il n’avait pas la possibilité de la voir. Lui à New York et elle à Miami… Elle l’avait donc appelé et lui promis de lui octroyer deux jours rien qu’avec elle. Pas de biper, pas de téléphone et encore moins de garde. Juste lui. Il serait tout à elle « Je sais, mais mon chef est difficile en négociation » rétorqua-t-il et se mit à rire de l’autre côté du téléphone au moment où Victoria répondit elle-même à sa question « Tu as raison. Bisous » et raccrocha pour rejoindre le reste du groupe afin de dîner tous ensemble.

Finalement, Jacob avait fait le choix d’écourter sa présence au séminaire et était rentré aux alentours des vingt-trois heures, minuit deux jours après. L’appartement était plongé dans la pénombre. Il laissa sa valise dans l’entrée, se débarrassa de son long et épais manteau sur le canapé, et s’apprêtait à se rendre dans la salle de bain pour prendre une longue douche chaude que des cris lui parvinrent de la chambre de Victoria. Il se rapprocha de la porte, et au grincement du lit et aux gémissements de plaisir qui se succédèrent, Jacob compris qu’elle n’était pas seule… Son cœur se serra. Il ferma les yeux avec violence. Il n’aurait pas dû rentrer plus tôt. Et puis pourquoi ça le dérangeait tant qu’elle se donne ainsi à un autre homme ?! Après tout, ils n’étaient qu’amis tous les deux… Il se rendit sous la douche, et enfila rapidement ses boules de quies en arrivant dans sa chambre. Sa nuit fut courte, et pas pour les mêmes raisons que Victoria… Il se leva donc relativement tôt au petit matin, se servit un café et le dos appuyé contre l’établi de la cuisine, les chevilles croisées, il parcourait l’actualité sur son téléphone lorsque la porte de la chambre de la jolie brune s’ouvrit sur un jeune homme d’environ son âge. Ce dernier marqua un arrêt en constatant qu’il n’était pas seul ce salon.

Un sourire espiègle étira les lèvres de Jacob en croisant le regard de ce dernier « Bonjour ». Ce dernier marqua une hésitation et se rapprocha en bafouillant un « Salut » « Je suis le mari de Victoria » répliqua-t-il en se détachant du comptoir pour lui tendre la main qu’il lui serra en marquant, une fois encore, une brève hésitation « Vous vous êtes bien amusé avec ma femme ? » et fit un geste avec sa main dans un rire « Je plaisante ! On est en relation libre ». Il vit ensuite l’amant d’un soir de Victoria l’observer et ajouta « Vous êtes Jacob ! » comme s’il venait de faire une découverte. L’intéressé fronça les sourcils, jeta un coup d’œil à la chambre de Victoria, puis reporta son attention sur le joli garçon « Comment…Oui, c’est ça » « Vous n’avez pas à vous inquiéter... » et laissa ce dernier récupérer ses chaussures « Je vais y aller moi, bye » et quitta l’appartement, laissant un Jacob dès plus perplexe dans la cuisine.

Lorsqu’elle s’était retrouvée devant le bar, Vic avait hésité à faire demi-tour et inventer une excuse bidon. Lorsqu’elle s’était retournée, elle était tombée nez à nez avec le type de l’appli qui s’était bien gentiment foutu de sa gueule en comprenant ce qu’elle avait dans la tête. Elle s’était mise à rire en avouant. Il avait rit aussi. Et puis ils avaient posé les bases de cette soirée. Discuter, sans vraiment apprendre à se connaitre. L’un comme l’autre ne cherchait pas de vrai relation. Sinon, ils s’étaient planté d’application de rencontre. Alors une fois chez elle, ils étaient passés aux choses sérieuses. Vic n’avait bu qu’un verre de vin durant la soirée, elle était loin d’être ivre. Elle ne perdait pas de vu les paroles de Jacob. Elle ne connaissait pas ce type. Donc elle avait voulu gardé les idées claires.

Rapidement, nus l’un comme l’autre, elle découvrit les capacités d’Evan au lit. Et tout allait pour le mieux jusqu’à ce qu’il ouvre la bouche pour dire… elle n’en savait rien en fait. Elle avait repoussé son visage dans son cou, et lui avait demandé en gémissant : « -tais-toi… » afin qu’il poursuive ce qu’il était en train de faire. Pourquoi ? Et bien parce que dans son esprit c’était un autre homme qui lui faisait l’amour… Quelques minutes il s’était immobilisé en demandant en se redressant sur les genoux, délaissant l’entre jambe de Vic: « -y’a quelqu’un non ? » Vic avait ouvert de grands yeux et râlé : « -t’es sérieux là ? » dans le genre frustrant. Elle avait glissé sa main dans les cheveux d’Evan et l’avait invité à finir le travail.

Ça avait été bon. Vraiment. Ça lui avait fait du bien aussi ! Faire une crois sur l’amour peut-être, sur le sexe… non. Evan s’était appliqué à la faire jouir plusieurs fois, ayant retenu que ça faisait un moment qu’elle n’avait pas couché avec quelqu’un. Mais ce n’était pas son prénom qu’elle avait crié. Mais celui de Jacob… fatiguée elle avait laissé Evan choisir s’il partait ou restait. Lorsqu’il avait passé son bras autour de son corps, elle lui avait soufflé un : « -fais pas ça. » c’était lui qui semblait bien à l’aise avec tout ça, le truc d’un soir, pas d’attache, juste du bon temps. Il lui faisait quoi là ? Il était pas sourd, il avait bien entendu que c’était pas vraiment avec lui qu’elle avait couché non ? Elle mit un temps fou à s’endormir. Parce qu’elle n’avait fait que penser à Jacob… toute la soirée.

Au matin, elle avait grogné en sentant un courant d’air. Puis elle avait tourner la tête de l’autre côté. Elle avait finit par se lever, comprenant que c’était Evan qui avait quitté son lit. C’était peut-être la moindre des choses de lui offrir un café ? En arrivant dans la cuisine, simplement vêtue du tshirt de Jacob, elle se dirigea directement vers la cuisine : « -je pensais que tu serais déjà parti… » marmonna-t-elle pas du tout réveillée. Elle leva les yeux sur la tasse de café qu’il tenait dans ses mains. « -ah ba tu t’es servis… tu connais le chemin de la sortie… » et en trainant des pieds, elle se dirigea à nouveau vers sa chambre. Mais elle marqua une pause avant de cligner des yeux. Puis elle s’était retournée et ses yeux s’était agrandit : « -qu’est ce que tu fais là ? » avait elle demandé en captant enfin que c’était Jacob qui se trouvait dans la cuisine et non pas son plan cul. "-t'es... t'es rentré quand?" oui c'était plutôt ça la vraie question.

En rentrant un peu plus tôt de son séminaire à New York, Jacob avait imaginé un tout autre accueil que les gémissements de plaisir de sa colocataire avec un autre homme… Il s’était même demandé pourquoi il avait souhaité rentrer si tôt. Après tout, elle avait su comment pallier le manque d’épisodes de The Walking Dead durant son absence. Il avait donc pris soin de se boucher les oreilles pour ne pas entendre davantage Victoria crier son plaisir sous les coups de reins habiles de son amant. Amant avec qui il avait échangé au petit matin. Peu bavard, mais le peu de paroles qu’il avait prononcé avait laissé Jacob perplexe. Se retrouvant seul dans la cuisine pour déguster son café, il releva son regard sur une jeune femme en manque de sommeil, qui n’avait pas réalisé que son partenaire d’une nuit avait déjà détalé comme un lapin il y a quelques minutes. Il se mit à sourire, attendant patiemment qu’elle se rende compte qu’elle s’adressait à nulle autre que lui. Appuyé le dos contre l’établi de la cuisine, les chevilles croisées, il pouvait presque suivre le fil des pensées de cette dernière de là où il se trouvait. « Je te sers un café ? » demanda-t-il et se chargea de prendre une tasse et de faire couler le café dans le récipient sans attendre la moindre réponse de sa part. Le médecin la déposa sur le comptoir face à lui et reprit sa place « Hier soir » répliqua-t-il avec un petit sourire en coin qui en disait long « Tu ne m’avais pas mentit. Tu es expressive dans l’intimité. À moins qu’il ait été vraiment très bon » et porta sa tasse à ses lèvres sans la quitter du regard, une lueur espiègle brillant dans ses prunelles sombres.

Il se resservit un café et glissa les toast dans le grille-pain, sortit le beurre et la confiture, ainsi que le jus de fruits, déposant le tout à côté de la tasse de Victoria « Je voulais te faire une surprise en rentrant hier soir. Tu semblais déçue de n’avoir que deux jours avec moi, mais si j’avais su… » et resta silencieux quelques secondes « C’est moi qui ait été surpris finalement ». Il déposa les toasts dans une assiette et ajouta « Tu ne m’en voudras pas, j’ai discuté avec ton amant ce matin. Apparemment, il connaissait mon prénom… » et se mit à sourire « Je suis soulagé de voir que tu n’es pas tombé sur un tueur en série ou un psychopathe ». Oui, il était assez rassuré sur ce point. Il prit place à ses côtés et beurra ses tartines « Je suis désolé qu’on ne se voit plus vraiment ces derniers temps, mais promis, je reste à la maison les trois prochains jours ».

Elle n’avait pas assez dormi et elle souhaitait seulement qu’Evan sorte de l’appartement. Prendre une douche et ne rien faire d’autre de la journée que regarder la télé ou bouquiner. Ouais, c’était le programme. Mais alors qu’elle regagnait sa chambre avec la ferma intention de dormir à nouveau, elle capta enfin. Mais qu’est-ce qu’il foutait là ?! Elle grimaça. Un peu plus encore lorsqu’il lui donna l’info. Hier soir… Vic alla jusqu’à fermé les yeux et cacher son visage derrière ses deux mains. « -la honte… » marmonna la jeune femme. « -non s’il te plais fait pas de… fait pas de commentaire. » ça voulait dire qu’il n’était pas rentré à 5h du matin et qu’il avait… et bien qu’il avait entendu une bonne partie de… roh non… Vic leva le visage vers le plafond, les deux mains sur les hanches. Bon… elle n’avait plus qu’à assumer et supporter les réflexions de Jacob. Si il savait… Non ! Non il ne devait pas savoir !

Vic s’avança jusqu’à la cuisine en trainant des pieds. Elle vint s’installer sur un tabouret, croisant ses jambes nues avant de souffler un : « -merci… » coupable à l’intention de Jacob. Elle était morte de honte ! « -alors pour ma défense… » commença la jeune femme. Mais elle se pinça les lèvres. « -non en fait je vais pas me trouver d’excuses. Ma collègue m’a fait installer une appli de rencontre l’autre jour, elle m’a expliqué comment ça fonctionne et j’ai accepté de voir un type. » elle ne parvenait pas à regarder Jacob. « -bref… je suis désolée que tu aies… dis moi que tu as mis de la musique à fond dans tes oreilles… pitié… pitié… pitié… » il fallait qu’il dise oui !

Elle colla son front contre le comptoir : « - en plus tu l’as rencontré… » non mais le malaise ! « -qu’est-ce que… qu’est ce que tu lui as dit ? » osa-t-elle demandé. Evité de s’étalé sur cette histoire de prénom. Elle roula des yeux et ajouta un : « -commences pas… » et ajouta : « -si ça avait été le cas, tu m’aurais entendu crié de façon légèrement différente ! Et j’espère que ce coup là tu te serais manifesté… » sous entendant qu’il aurait pu faire du bruit histoire de signaler sa présence… Boudeuse elle déclara un : « -merci pour le petit déj… » elle n’avait pas imaginé la matinée ainsi. « -génial… trois jours pour que tu puisses te foutre de moi… le bonheur ! » railla Victoria avant de mordre dans une tartine. « -fais chier quand même ! pourquoi tu as pas dit que tu rentrais sérieux ! »