Jacob avait finalement avoué avoir été blessé par les mots prononcés par la jeune femme, actuellement blottie dans ses bras, la veille au soir. Le cours d’un instant, il avait eu la sensation de revenir pratiquement un an auparavant, enfermé dans un mariage dans lequel il n’était plus heureux, accablé par les remarques acerbes de son ex-femme parce qu’il était continuellement pris par sa carrière, entre autre. Il ne souhaitait pas cela avec Victoria. Alors oui, il avait été blessé par ces quelques mots, ou peut-être par le ton employé. Il baissa son regard sur cette dernière et souffla un « Je sais ». Parce que oui, au fond de lui, il savait pertinemment qu’elle n’avait pas souhaité le ramener à un passé qu’il ne désirait plus « La prochaine fois, dis-le comme ça s’il te plaît » et lui sourit avec douceur. Puis il marqua une hésitation. Quelques secondes. Devait-il lui dire qu’il était en train de tomber amoureux d’elle parce qu’en autre, elle ne ressemblait en rien à son ex-femme ?! Mais il se tut parce qu’il se souvint des mots prononcés ce fameux soir de Halloween, dans le lit qu’ils partageaient. Elle voulait une amitié. Il se tut donc sur la réalité de ses sentiments, continuant d’espérer qu’un jour, elle l’accepterait autrement dans sa vie… En attendant, il était son meilleur ami.

Meilleur ami qui était présent pour les deux prochains jours. Il laissa donc la jolie brune choisir leur occupation pour la journée. Recherche d’un nouvel appartement sans tâche de sang incrusté dans le parquet, et fête foraine pour conclure cette journée. Activité qu’il n’avait pas fait depuis bien longtemps et qu’il avait toujours apprécié pourtant « Oui, je n’y suis pas allé depuis mon internat ». Sharon n’avait jamais aimé cela, préférant visiter les musées et les galeries d’art. En ce qui concernait la recherche d’appartement, la jolie brune s’était plié au jeu, ce qui l’avait fait sourire « On regardera ça ensemble alors ». Il avait d’ores et déjà une idée de ce qu’il désirait, à voir si la jolie brune partageait ses goûts et ses envies. En attendant, il préférait se moquer de cette dernière qui savourait pleinement ce petit déjeuner de roi qu’il lui avait préparé avec amour « J’avais compris ! » rétorqua-t-il en riant, avant de mimer une fermeture éclair. Il ne dirait rien sur la qualité de ses pancakes à la mère de cette dernière « Promis ».

Ils en vinrent à évoquer les fêtes de fin d’année, et plus précisément Noël. Jacob avait appris la veille qu’il serait de service ce jour-là, à son grand désarroi. Mais ses collègues avaient déjà planifiés leurs vacances depuis des mois, et il était donc tributaire de leurs emplois du temps « Quoi quoi ?! » demanda-t-il en riant presque, le bacon dans la bouche. Il haussa les épaules tout en prenant une gorgée de jus de fruits « Oui, pourquoi pas ?! » et se mit à rire en imaginant la scène de leurs deux mères cuisinant le repas de Noël « C’est fort probable, mais je suis certain qu’elles vont s’adorer ». Ils n’avaient aucun mal à imaginer leurs deux familles réunies. Ils avaient les mêmes origines, ils avaient évolués dans le même milieu social, avec les mêmes traditions. « Ma mère passe la journée à cuisiner pour nous tous. Mon père s’occupe de faire les courses, de mettre la table et de rassembler les cadeaux au pied du sapin… On vient tous sur notre 31, c’est obligatoire ! » et se mit à réfléchir « Généralement je viens aider ma mère en arrivant, et puis on déguste quelques toasts en buvant quelques verres, ensuite c’est entrée, plat et dessert et… » il fit une petite grimace « Parfois je chante quelques chants de Noël en début de soirée avec la guitare de mon grand-père ». Il termina son verre de jus et ajouta « Et toi ? ».

Ils étaient visiblement parvenu à enterrer la hache de guerre. Doucement, la communication revenait entre eux. Et c’était tant mieux. Parce qu’elle détestait lui en vouloir, elle détestait ressentir ça pour lui. Alors elle avait prit place pour le petit déjeuner en dévorant le bacon et pancakes, tout en parlant du futur appartement et de la fête foraine. Elle n’imaginait pas Jacob aimé les manèges à sensations, mais elle fut ravie de l’apprendre. « -si longtemps que ça ?! » s’exclama Vic avant de rire : « -pardon, je m’excuse, tu n’es pas si vieux que ça… » elle lui adressa également un sourire taquin. C’était sortie tout seul mais pas dans ce sens-là. « -tu t’amusais jamais ? Vous sortiez pas avec Sharon ? » bon d’accord vu la femme qu’elle avait rencontré l’autre jour, elle ne l’imaginait pas manger de la barbe à papa avant d’aller dégommer des ballons avec une carabine… mais bon. Elle se fit la réflexion que cela serait la première fois qu’elle irait avec un autre homme que Roberto. Cela faisait presque un an qu’elle ne faisait plus rien. Elle avait le droit de s’amuser à nouveau. Et puis, elle serait avec Jacob. Ça serait agréable et en plus elle se savait en sécurité.

« -je crois qu’il faut qu’on fasse une liste de ce qu’on voudrait et aussi qu’on… qu’on parle budget. » histoire de voir s’ils étaient sur la même longueur d’onde là-dessus. « -genre : j’adorerais qu’on ait une baignoire… » elle adorait prendre des bains moussant… chose qu’elle n’avait pas fait depuis bien longtemps… par souci d’économie d’eau, de temps, et puis elle avait tout simplement perdu cette habitude. Peut-être que cela venait également d’une réflexion de Roberto. Un jour il lui avait dit que parfois elle avait des attitudes de princesse. Pourtant… elle était loin d’en être une… Pourquoi est ce qu’elle repensait à cela ? Seulement pour une envie de baignoire ? Elle préféra donc commenter les pancakes et menacer gentiment Jacob si jamais il osait en parler à sa mère.

« -quoi quoi ?! Ils vont tous s’imaginer qu’on va leur annoncer qu’on va se marier ! » ba oui ! Il s’imaginait quoi lui ! « -ouais non, tu as raison ça peut vraiment être sympa. Mais on va répartir les plats parce que sinon on va devoir en manger de la dinde pendant trois jours. Non même plus parce que de base c’est trois jours. » sa mère en faisait toujours trois fois trop. « -ma mère t’adore alors elle va forcement adorer celle qui t’as mise au monde. » ironisa Victoria avant de prendre encore un pancake et de barbouiller de pâte à tartiner. Puis elle écouta le récit de Jacob au sujet des noël dans sa famille. « -attends tu chantes et tu joues de la guitare ? » demanda Victoria en laissant ses gestes en suspens. « -j’ai vraiment hâte d’être à noël ! » oh que oui, elle avait vraiment hâte d’entendre ça. « -moi ? Hum et bien… » elle se passa la langue sur les lèvres pleines de chocolat et reprit : « -on cuisine ensemble. Tous ensemble. Mes frères sont généralement de corvée de pommes de terres. C’est mon père qui s’occupe du dessert. On fait ça tous ensemble. C’est une belle pagaille et en même temps on rigole bien. » elle souriait rien qu’en y pensant : « -vous donnez quand les cadeaux ? » parce que c’était important ! « -chez moi on fait un tirage au sort. Question de budget… » ça évitait de faire un cadeau à chacun.

Cela faisait bien des années que Jacob n’avait pas mis les pieds dans une fête foraine. Il était donc plus que ravi de l’idée de Victoria qui avait été semblablement surprise de sa réaction, mais ce qui ne l’empêcha pas de se moquer gentiment de lui, émettant ce rire joyeux qui donnait du baume au cœur « Alors en effet, je ne suis pas si vieux que ça ! » corrigea-t-il avec amusement « Et oui, ça fait aussi longtemps que ça Mademoiselle ! ». Il prit une gorgée de café avant de répondre à la question légitime qui suivit « On allait au restaurant, dans des galeries d’art, des musés, parfois à la plage. Elle n’a jamais aimé les fêtes foraines ». Donc, au même titre que son désir d’être un jour père, il avait tiré un trait dessus. Son emploi du temps de lieutenant n’avait rien arrangé non plus, et la simple idée de s’y rendre avec Mia était tout bonnement inconcevable, au risque de se disputer au sujet de sa fidélité toute la soirée durant à son retour. Ainsi, ça faisait des années qu’il ne s’y était pas rendu, et il était plus qu’heureux de renouer avec son âme d’enfant, et surtout en compagnie de Victoria. Elle ne l’avait pas cru la fois dernière, mais elle rendait réellement sa vie plus douce. Il détourna le regard en constatant qu’il la fixait peut-être depuis un trop longtemps et poursuivit son petit-déjeuner tout en évoquant leur souhait de déménager de cet appartement qu’il avait pris précipitamment à l’issue de son divorce « Nous sommes deux, on devrait pouvoir avoir un joli appartement. Puis j’ai reçu l’argent de la vente de notre appartement avec Sharon, ça comblera ce qui manquera si jamais on a un coup de cœur » Jacob ne voulait pas tirer un trait sur un appartement s’ils étaient tombés sous le charme du lieu tout simplement pour quelques centaines de dollars supplémentaire. Un sourire en entendant Victoria se plier au jeu de ce qu’elle voulait ou non pour leur appartement « Moi aussi. Quelques bougies, du jazz en fond sonore et beaucoup de mousse. Rien de mieux en rentrant d’une longue journée de travail », et ajouta « J’aimerais une grande cuisine américaine donnant sur le salon ». Jacob aimait cuisiner et voulait avoir l’espace pour cela.

Mais l’appartement n’était pas le seul sujet à aborder. Les fêtes de fin d’année approchaient à grand pas et ils allaient devoir s’organiser. Pour la veille au soir, Jacob ne serait pas présent. Il était de garde toute la soirée durant, mais le lendemain, ils pourraient fêter Noël tous ensemble, ainsi qu’en présence de leurs familles. Il se mit à rire en entendant la théorie de la jolie brune « On ferait une économie sur leur cadeau de Noël si tel était le cas » et ajouta « On le précisera à l’invitation ». C’était préférable connaissant leur entourage. Un nouveau rire « Ta mère peut s’occuper de la dinde, la mienne du dessert et de l’accompagnement ». Enfin, il ne se faisait aucun souci pour l’organisation et pour l’entente des deux familles « Et c’est réciproque ! ». C’était même la première fois que sa mère aimait tant une femme qui était entrée dans sa vie, et commençait à se dire qu’elle avait eu de l’instinct en adorant tant Victoria… Il évoqua ensuite les coutumes de sa famille pour Noël et le seul détail que retint la jolie brune, c’était qu’il jouait de la guitare et qu’il chantait. Il émit un petit rire discret en constatant que ça l’avait réellement surprise et acquiesça « Oui, depuis toujours ». Après, il n’avait plus pris le temps de le faire entre son mariage qui battait de l’aile, l’emploi du temps compliqué en tant que lieutenant de police, et son manque d’inspiration « On n’est pas obligé d’attendre Noël pour ça. Faut seulement faire un détour chez mes parents pour récupérer la guitare ». Sharon n’avait jamais voulu de cet instrument dans le salon, pas en adéquation avec la décoration sophistiqué et moderne de leur appartement. Il l’avait donc laissé là où elle avait sa place. Auprès de sa famille. Il l’interrogea à son tour sur les traditions familiales, mais resta interdit, subjuguer par sa langue glissant sur ses lèvres, et l’imita discrètement, avant de se mordre la lèvre inférieure et de détourner le regard, réprimant cette envie dévorante de l’embrasser, et se concentra sur ce qu’elle disait.

« On pourrait cuisiner tous ensemble dans la cuisine alors. Qu’est-ce que tu penses ? ». Cela permettrait une jolie cohésion, sûrement dans un brouhaha infernal, mais ça n’avait pas d’importance. « Le 25 au matin » répliqua-t-il « Et vous ? » avant d’acquiescer « On fait aussi un tirage au sort » parce que ses parents ne roulaient pas sur l’or, et même si Teresa et lui-même étaient parvenus à obtenir une certaine aisance financière, il n’en était pas ainsi de tous les membres de sa famille. Ils s’adaptaient donc, en offrant des cadeaux personnels et qui avaient un sens. Il tendit la main vers le visage de la jeune femme, son pouce caressa sa peau « Tu as encore du chocolat ici », et sourit « C’est partit », et mit quelques secondes avant de retirer sa main de son visage, se raclant la gorge pour reprendre contenance « On devrait leur en parler. Je suis certain qu’ils vont adorer ».

Jacob aimait la fête foraine. Elle était surprise et à la fois heureuse d’entendre ça. Ils allaient pouvoir s’y rendre ensemble et profiter des manèges et attractions. « -il lui arrivait de faire des choses que toi tu aimais ? » demanda Vic en observant son meilleur ami. Puis elle se ravisa : « -excuses moi… tu sais très bien que je la porte pas vraiment dans mon cœur… » loin de là même. « -parfois à la plage en habitant à Miami… » avait elle ajouté en marmonnant tout en mordant à nouveau dans du bacon. Elle n’allait plus être capable de bouger de la journée mais le déjeuner que Jacob avait préparé, était tellement bon.

Ils parlèrent de l’appartement. Malgré tout ce qui pouvait se tramer dans son esprit et les sentiments qui naissaient, elle ne se voyait pas vivre autrement qu’avec lui. Déjà parce qu’elle ne saurait pas comment lui dire, sans le blesser, et elle s’était tellement habituée à cette vie à deux. A cette colocation. Tellement que c’était pour cela qu’elle avait tant de mal à s’adapter au nouveau rythme. Vic n’avait pas envie de se prendre la tête de nouveau, alors elle laissa couler les histoires d’argents. Il fallait déjà qu’ils dressent une liste de ce qu’ils voudraient ou ne voudraient pas dans ce nouvel appartement. Elle proposa une baignoire. « -attends tu aimes prendre des bains ? » demanda Victoria de plus en plus surprise. « -on va avoir une d’eau qui va exploser ! » s’amusa-t-elle à nouveau. Il aimait prendre des bains… elle bloquait encore quelque peu sur la nouvelle, avant de répondre : « -je vote pour. J’adore quand on discute et que tu cuisines en même temps. Même si parfois ça brûle le diner… » elle se moquait et elle se moquerait toujours de lui pour ça. « -il faudra qu’on aille visiter en fin de journée. Comme ça on pourra voir le coucher du soleil et surtout pouvoir se rendre compte du voisinage. » même si elle n’avait pas grandit dans un endroit calme. Loin de là. Il y avait toujours de la vie et du bruit dans les couloirs et les escaliers de l’immeuble où vivaient ses parents.

Ils évoquèrent Noël et elle se mit à rire de bon cœur. « -je ne suis pas certaine qu’ils nous croient si facilement ce coup-ci. » elle préféra prendre sa tasse de café. Elle n’avait plus vraiment envie de rire. Dans son esprit, une petite voix lui disait que tout pouvait être plus simple et que la nouvelle pouvait devenir vraie. Lorsqu’il lui donna les détails de l’organisation des fêtes dans sa propre famille et elle fut surprise de l’entendre dire qu’il jouait de la guitare. Et qu’il poussait la chansonnette ! « -quoi ?! Oh si si on va attendre Noël, ça sera mon cadeau. » c’était un mélange de demande et de souhait. Elle ne voulait pas qu’il gâche la surprise avant qu’il y ait sapin et des guirlandes de couleurs partout. « -mais… pourquoi elle est chez tes parents ? Parce que c’est la tradition de noël et que tu as interdiction d’y toucher durant l’année par ce que ça porte malheur ? » c’était totalement possible et cohérant avec les familles qu’ils avaient.

Vic bloqua : « -oh ça va pour une fois que c’est moi qui en mets de partout ! » elle avait bien vu qu’il regardait ses lèvres. Elle fronça les sourcils, puis elle répondit enfin : « -à voir ce que chacun en pense mais de mon côté j’adore l’idée. « -le 25 au matin aussi. » Elle pencha légèrement la joue lorsqu’il approcha sa main : « -roh sérieux ? » elle lui sourit et se saisit assez rapidement de son café. Il n’avait pas la moindre idée de ce que provoquait ce genre de geste ou de regard. Elle avala une longue gorgée avant de le remercier. « -ça me va. On en leur en parle et on voit ce qu’ils disent. » elle recula et dit : « -j’ai trop mangé… » mais ça avait été délicieux. Vic se leva pour prendre un bloc note et un stylo. Elle griffonna en se laissant tomber sur le canapé : « -alors on a dit : une baignoire dans la salle de bain. Deux vasques, deux miroirs. » elle releva le visage en direction de Jacob : « -une cuisine ouverte. Tu avais parlé d’un terrasse non ? »
 

Les fêtes foraines n’étaient pas une activité qu’appréciait particulièrement celle qui était dorénavant son ex-femme, alors Jacob avait tiré un trait dessus. Il avait privilégié les sorties qu’elle aimait pour pallier ses absences récurrentes, et peut-être se faire pardonner de ne jamais être présent après son changement soudain de carrière. Mais en entendant la question de Victoria, il prit conscience qu’il avait toujours favorisé les goûts de son épouse plutôt que les siens en matière de sortie en extérieur. Il n’eut le temps de rétorquer quoi que ce soit qu’elle s’excusa d’ores et déjà de sa question qui trahissait l’opinion qu’elle avait de Sharon. Cela le fit sourire avec douceur « Tu n’as pas à t’excuser. Et pour te répondre, je pense que ça vient en partie de moi. Je voulais faire ce qu’elle aimait pour me faire pardonner d’être devenu flic, et de ne jamais être présent pour elle ». C’était aussi simple que cela. « Elle n’aime pas vraiment Miami, elle est venue vivre ici pour une opportunité de travail et moi », avant d’ajouter « Mais maintenant, je m’y rends quand j’en ai envie ». C’était un des avantage non négligeable de son divorce. Avec Victoria, tout était tellement plus simple au quotidien…

C’était la raison pour laquelle il n’éprouvait aucune crainte à choisir un appartement avec elle. Un chez eux qu’ils auraient tous les deux choisis. Victoria souhaitait une baignoire, et lui aussi. Il fronça les sourcils devant sa question alors qu’il esquissa un petit sourire en coin, amusé de son étonnement « Euh… Oui. Pourquoi cette question ?! Tu sais, ce n’est pas que réservé aux femmes d’aimer les bains » rétorqua-t-il en riant presque à la fin de sa justification « Je pense qu’on peut se le permettre ». Il n’avait plus un salaire de lieutenant dorénavant. En étant chirurgien, il retrouvait une certaine aisance financière. « J’aimais prendre des bains avec ma femme certains soirs, quand on voulait se retrouver un peu tous les deux ». Il précisa qu’il voulait également une cuisine américaine, imposante et qui lui laissait l’espace suffisant pour cuisiner à son aise. Il pencha légèrement la tête sur le côté alors qu’elle se moquait de lui à nouveau « Eh ! C’est très bon brûlé aussi ! » et ajouta « En plus tu sais très bien que tu me déconcentres, alors tu es aussi responsable ». Il prit une gorgée de café tout en acquiesçant « Tu veux que je demande à Wendy de faire une enquête sur le voisinage ? ». C’était à son tour de la taquiner un peu.

En attendant de prendre un moment pour regarder les différentes annonces immobilières, ils revinrent sur le sujet de Noël. Jacob souhaitait réunir leurs deux familles. Seulement, ils allaient devoir préciser qu’il n’y aurait aucune grande annonce les concernant… À son grand désarroi « Il y aurait pire comme mariage que le nôtre » souffla-t-il. Après tout, ils s’entendaient tous les deux et surtout, il était tombé de plus en plus amoureux de la femme qui se trouvait à ses côtés. Tout serait si simple s’il parvenait enfin à lui avouer ses sentiments. Mais cette petite voix perpétuelle qui lui répétait inlassablement qu’elle ne le voyait que comme un ami, l’en empêchait… Il se mit à rire tout en levant les mains en signe d’abdication « Très bien, tu attendras Noël alors » avant de répondre à sa question, non sans émettre un nouveau rire « Non, non. Rien de tout cela. Seulement elle est abimée et âgée, elle n’allait pas dans la décoration de notre appartement. Sharon ne voulait pas la voir. Je l’ai donc laissé chez mes parents. Mais si tu n’as rien contre, j’aimerais la récupérer pour notre nouvel appartement ». Oui, d’autant plus que c’était un souvenir précieux à ses yeux, lui rappelant son grand-père qui était un tout aussi amoureux que lui de la musique.

Puis il y avait eu ce moment où Jacob fixa les lèvres de la jolie brune à ses côtés, il releva son regard sur elle avec lenteur en l’entendant justifier son geste « Je ne regardais pas le chocolat » rétorqua-t-il machinalement, avant de rougir légèrement, cachant son visage derrière son jus d’orange. Il se baffa mentalement de ne pas davantage réfléchir quand il parlait. « Parfait ! » et ajouta « On a grandi dans la même famille finalement », et ça risquait de simplifier l’organisation des fêtes de fin d’année. Il approcha ensuite sa main pour essuyer le reste de chocolat sur sa joue, soufflant un « Oui » peu assuré. Il avait tant envie de l’embrasser en cet instant… Il se reconcentra sur son petit-déjeuner « On pourrait les appeler ce soir ? », et lui jeta un regard en souriant « Il en reste pour demain matin ». Il termina son café tout en la suivant du regard, et finit par l’imiter, mais débarrassa avant la table « Oui, j’aimerais bien une terrasse pour profiter du printemps et de l’été ». Il réfléchit ensuite « Je préfèrerais du parquet au sol ».

Victoria écouta Jacob avec intérêt. Son cœur se serra en imaginant combien il avait sacrifié ou en tout cas mis entre parenthèse, de chose dans sa vie, qu’il aimait, tout cela pour plaire à sa femme. Enfin ex-femme aujourd’hui. La jeune femme ne reviendrait pas sur ses mots. Ce divorce était la meilleure chose qui lui soit arrivé. Cela faisait échos à sa propre relation avec Roberto. Ils s’étaient mit en couple avec des gens pour qui ils avaient eu des sentiments forts. Mais qui au fur et à mesure du temps, les avaient contraint à se perdre eux même. Tout en reprenant un pancake et en rapprochant le pot de parte à tartiner, elle commenta : « -plus le temps passe et plus je me dis que nos malheurs… » ce n’était pas un mot assez fort mais tant pis. « -nous permettent d’ouvrir les yeux aujourd’hui. Tu n’aurai pas dû avoir à passer ton temps à chercher à lui faire plaisir pour t’excuser. Tu avais un métier prenant. Un métier important et qui te tenait à cœur. » elle sourit amusée : « -et c’est exactement la même chose aujourd’hui. Et je trouve ça bien qu’on arrive à en parler. J’ai compris pourquoi j’avais du mal à supporter des absences. Et je… je comprends… » oui voilà que dire de plus. Même si dans le fond, leur relation n’était pas comparable. Elle ne voulait plus faire ce genre de réflexion. Ce petit accrochage leur avait permis d’en parler. Jacob avait comprit qu’il devait peut-être alléger son emploi du temps, Vic qu’elle devait s’adapter à ce nouveau mode de vie. Ils allaient retrouver un équilibre.

Elle évoqua cette baignoire qu’elle aimerait avoir dans leur salle de bain. « -non mais je sais ! C’est juste que… » autant l’avouer : « -ça fait bien longtemps que je n’ai pas pris ce plaisir. Roberto était du genre à me faire une réflexion à ce sujet. Un peu comme si j’avais des gouts de luxes tu vois. » et referma le pot : « -tu vois, c’est le genre de chose que je n’ai jamais partager avec lui. » les étreintes fugueuses sous la douche oui, un bain en duo romantique… non. Elle mordit dans son pancakes parce que des images lui venait à l’esprit et ce n’était pas le moment de s’imaginer le dos coller contre le torse de Jacob, dans un bain moussant, un air de Jazz dans les oreilles et des bougies pour l’ambiance. Même si elle savait que ça lui plairait… oh oui… énormément…

« -je suis responsable ?! » s’amusa Vic en jouait parfaitement la femme outré des propos qu’il venait d’avoir. « -ouais bon d’accord… je prends cette responsabilité. C’est vrai que… c’est arrivé une ou deux fois que ce soit ma faute. Mais ! » elle leva son index, la bouche pleine. Elle avala et ajouta : « -mais j’aime beaucoup nos conversations quand tu cuisines. » oui vraiment, c’était un moment de la journée qu’elle appréciait vraiment. Même si ce moment, cela arrivait moins souvent. « -non je te parle du bruit pas des psychopathes ! » en vérité, elle ne savait pas si elle apprécierait entendre le bébé de la voisine pleurer ou les enfants jouer dans les escaliers. Cela allait appuyer directement sur un point sensible. Sur ce manque d’enfant dans sa vie. Dans leur vie d’ailleurs puisque Jacob avait toujours voulu être père aussi. « -j’aime mettre de la musique quand je fais le ménage par exemple, je n’ai pas envie que la vieille d’en face m’envoi les flics parce que ça la dérange. Tu vois ce que je veux dire ? » elle voulait des voisins sympa.

Jacob avoua ensuite savoir jouer de la guitare et chanter. Victoria fut immédiatement séduite par cela. Et elle avait hâte d’être à Noël pour l’entendre. « -pourquoi je ne serais pas d’accord ?! » encore une fois, elle n’était pas Sharon. Non mais sérieusement, ça n’allait pas dans la déco… « -oui enfin tu ne pourra pas cuisiner et jouer en même temps… je vais devoir prendre ta place derrière les fourneaux. » bon en soit, elle n’était pas si mauvaise cuisinière que ça. Elle y prenait moins de plaisir que lui en tout cas. Mais si c’était pour l’entendre jouer de la guitare, elle voulait bien faire ce petit effort de rien du tout. « -et donc tu vois, il nous faut des bons voisins. »

Elle préféra ne rien répondre. Il venait de détourner le visage dans son verre de jus d’orange. Et de son côté, elle se fixa sur le fait qu’elle faisait des idées. « -heureusement que je t’ai pas embrasser comme ça l’autre matin… » elle pouffa de rire. Et puis il approcha sa main, et se fut son tour de se cacher derrière son café. « -il se passe quoi là ?! » lança la jeune femme avant d’ajouter : « -normalement c’est toi qui sais pas manger » elle lui sourit en terminant son café. « -ça me va. » c’était décidé, ça serait noël en famille. Elle quitta sa chaise pour prendre de quoi écrire et dressa la liste de leur envie pour l’appartement. « -ça me va. » elle sourit : « -quoi t’aime pas la moquette ? » c’était de l’humour. « -le parquet c’est parfait. » puis elle demanda : « -et les illuminations de noël tu aimes ? » parce que de ce côté elle adorait.

Quelques mois après son divorce, et après la disparition de Roberto, ils prenaient doucement conscience qu’ils n’étaient finalement pas si heureux que cela dans leur précédente relation. Peu à peu, ils s’étaient retrouvés à se sacrifier par amour, à sacrifier leur propre bonheur pour celui de l’autre. C’était libéré de ces chaines qu’ils constataient qu’ils étaient peut-être plus heureux aujourd’hui. Comme le signifia si bien Victoria, ils ouvraient les yeux sur leur relation passée, sur ce qu’ils avaient acceptés au détriment de leur propre bonheur. Jacob ne voulait plus de ça dorénavant, et il en était ainsi pour la jeune femme qui avait su expliquer sa remarque de la veille au soir. Il lui manquait. « Je l’aimais et je me sentais coupable. C’était la seule manière, à mes yeux, de garder mon mariage à flot ». Finalement ça n’avait pas fonctionné. « Aujourd’hui, j’en prends conscience, et je sais aussi que j’ai envie de prendre du temps pour moi, mais aussi pour toi, pour nous deux. J’aime mon travail, mais j’aime d’autant plus le temps qu’on passe ensemble ». Un choix qu’il n’avait jamais fait en presque dix ans de relation avec Sharon, et qu’il faisait aujourd’hui pour sa meilleure amie. Elle lui donnait envie de profiter de la vie parce qu’ils avaient bien trop endurés par le passé pour ne pas profiter des plaisirs simples de la vie. Comme un petit-déjeuner de roi en ce début de week-end, ou de prendre le temps de choisir un appartement qui leur correspondait à tous les deux.

C’était en évoquant ce dit appartement que Jacob constata que la jeune femme avait également subi une certaine toxicité dans sa relation avec feu son fiancé. La faire culpabiliser parce qu’elle aimait prendre un bain. Ne pas prendre le temps d’apprécier ce moment avec elle… « Je vois… C’est… dommage qu’il réagissait ainsi. Ce n’est qu’un bain après tout » et l’observa un instant, avant de rétorquer « À sa place, j’en aurais savouré chaque seconde », et se baffa mentalement, fermant les yeux en prenant conscience de ce qu’il venait de dire « Je veux dire que c’est agréable de partager ce genre d’instant avec la femme qu’on aime ». Il venait de se rattraper aux petites branches fragiles de l’arbre. Mais au fond de lui, c’était le genre de moment qu’il aimerait partager avec Victoria. Parler de leurs journées, son dos contre son torse, profitant de l’ambiance tamisée que pouvait offrir les bougies… Mais ça ne se produirait sûrement jamais, il dévia donc le sujet sur la cuisine et sur sa capacité à être distrait par la jolie brune « Oh que oui ! » répliqua-t-il aussitôt avec une conviction. Il se mit à rire en voyant son index se lever, sentant d’ores et déjà le « mais » intervenir à l’issue et n’y échappa pas « Moi aussi, c’est pour ça que je te dégages pas de mon établi ». Il aimait réellement sa présence quand il cuisinait. C’était agréable, c’était un moment de partage rien que tous les deux.

Il finit par faire un « Oh ! » et ajouta « On peut aussi se décider à prendre une maison en banlieue avec un petit jardin ». Pas de voisinage au-dessus et en-dessous. Seulement des enfants qui pouvaient crier et rire dans le quartier… Ils finiraient par s’y adapter et l’accepter. Il se mit à rire doucement « Tu n’auras qu’à dire que tu es mon amie, et ça devrait aller ». Mais en effet, ils voulaient vivre en toute quiétude chez eux et être libre de faire autant de bruit qu’ils le souhaitaient. Comme il voulait pouvoir jouer de la guitare sans craindre d’entendre frapper chez eux parce que c’était trop bruyant. Enfin, il fallait encore que Victoria accepte l’instrument chez eux et se mit à sourire avec douceur « Je… Je ne sais pas » et ajouta « Je peux jouer en dehors des heures de repas aussi » rétorqua-t-il avec amusement et finit par acquiescer « Tu as raison ».

Puis il y eut un aveu à demi-mot de la part de Jacob. Il ne fixait pas le chocolat, mais bel et bien ses lèvres qu’il souhaitait sentir contre les siennes, et tenta de dissimuler le rougissement de ses joues derrière son verre de jus d’orange. Victoria ne l’aida pas vraiment en évoquant le baiser volé de la fois dernière « Je ne t’aurais pas repoussé pour autant, tu sais » répliqua-t-il avec un sourire, avant d’approcher sa main pour nettoyer le peu de chocolat qui trônait sur un coin de sa joue « Tu as mangé avec appétit, tu n’as pas fait attention » et retira sa main, se concentrant davantage sur l’organisation de Noël en famille, puis de l’appartement. Il débarrassa le comptoir tout en répondant à Victoria. Il pencha la tête sur le côté en entendant sa question « Non » et se mit à sourire « On part sur du parquet alors », et ajouta « Oui. Il faudra qu’on prenne un grand sapin… Et qu’on achète des décorations. Je n’ai rien gardé en quittant Sharon. Et toi ? ».

« -tu vois j’ai raison, l’amour ça rends con… » avait elle lancé avec un sourire en coin mais à la fois beaucoup de tendresse. « -je sais qu’on a des plannings, enfin surtout toi, un peu plus chargé qu’avant. Mais on va trouver un moyen de passer un peu plus de temps ensemble. Du temps de qualité. Je veux pas… j’ai pas envie de me transformer en vieille mégère… » elle grimaça. « -surtout qu’en soit, j’ai rien à dire. » elle était la meilleure amie et colocataire. Elle n’avait aucun droit de lui faire des remarques sur le temps qu’il passait au travail et non avec elle. Vic n’avait pas le rôle de l’épouse délaissée. « -donc on va prendre le temps de regarder tes plannings. Je te demande pas de fixer des rendez-vous, mais de savoir un minimum quand on peut être ensemble. » être ensemble… dans son esprit ces mots sonnèrent autrement. « -je vais peut-être les prendre en photos avec mon téléphone. Comme ça je sais… » idée. Elle trouvait ça mieux que de les placarder en déco sur le frigo.

« -j’avoue que ce genre de réflexion étaient quelque peu blessante. Enfin je me sentais mal après. Mais il savait aussi se faire pardonner… » un sourire en coin un poil nostalgique. « -tu dis ça parce que toi tu aimes les bains moussants ! » elle nota dans un coin de sa tête que ça pouvait être une idée de cadeau pour noël. « -on partageait d’autres moments. A force tu vas finir par croire que j’étais aveugle… mais c’est parce que quand on en parle, ce sont les mauvais moments qui remontent… » amusant surtout qu’au début, elle pensait plus aux beaux moments. « -c’est la même chose avec ton ex femme, vous avez eu des belles années avant que les choses se dégradent. » bon bref, elle allait arrêter de parler des ex ? Oui, c’était une bonne idée.

Il voulait une grande cuisine ouverte. Aucun souci pour elle. Elle comprenait parfaitement. Il l’accusa d’être responsable de ses plats brûlés. Elle décida d’endosser cette responsabilité. Précisant qu’elle aimait vraiment ces moments de discussion en cuisine. Il proposa ensuite une maison en banlieue. « -ça ne sera pas au-dessus de nos moyens ? » elle hésitait. Ça faisait peut-être trop grand… Ils verraient bien lorsqu’ils se mettraient à regarder les annonces. « -la voisine va me détester ! » elle en rit avant d’accepter sans le moindre problème la présence de la guitare chez eux. Bien au contraire ! Elle sourit en écoutant la réponse de Jacob. « -oui après le repas c’est bien aussi… » elle n’avait aucun mal à s’imaginer ce genre de soirée. Cela lui plaisait.

Et puis elle passa sa langue sur ses lèvres parce qu’elle avait du chocolat de partout, et cela sembla perturber Jacob. Alors elle évita soigneusement de trop le regarder. Parce que l’envie était bien là… Pour la taquiner, elle mit remit du chocolat de partout sur ses lèvres et tendit les lèvres en avant tout en riant. Elle essuya ensuite cela avec une serviette, évitant ainsi de répondre à ce qu’il venait de dire. Est-ce que c’était un appel ? Une provocation ? Ou bien est ce qu’il se moquait encore d’elle après ce geste automatique qu’elle avait eut quelque temps plus tôt.

Pour ce qui était de la décoration elle fit une petite grimace : « -je pense avoir garder ça dans un carton. Un bon paquet de mes affaires sont encore au garde meuble. Mais… » elle le regarda quelques secondes : « -je crois que j’aimerais mieux qu’on en achète de nouvelles. Les notre. » oui, elle préférait. « -on ira voir les illuminations de la ville aussi ? » elle adorait ça. Elle n’avait jamais vécu de noël sous la neige. « -tu sais skier ? » demanda la jeune femme en croisant les jambes en tailleur sur le canapé. « -Eva m’a parlé d’un chalet d’un ami. Je lui ai dit que je t’en parlerais. Je ne sais pas skier, mais j’aimerais beaucoup voir un paysage enneigé. Si tu n’as pas de repos à noël, tu en aura peut-être un peu après. »

Jacob lui rendit son sourire en coin sans la quitter du regard, alors qu’il rétorqua un « Cela dépend de qui on aime » qui signifiait beaucoup pour lui. Pour celui qui avait choisi de tirer un trait définitif sur l’amour à la suite de son divorce et de la mort de sa coéquipière, ce n’étaient pas de simples paroles. Il laissait s’entrouvrir une porte qu’il pensait close à jamais, et dont seule Victoria détenait la clef. Mais il avait la sensation qu’avec elle, tout pouvait être différent. Pour elle, il était prêt à aménager son emploi du temps, à lui octroyer un temps qu’il n’était plus capable d’accorder à Sharon sur les derniers mois de son mariage. « Et si j’ai envie que tu me dises quand tu souhaites que je rentre plus tôt, ou que je sois présent ce week-end pour qu’on le passe ensemble ?! ». Parce que c’était ce qu’il voulait. Il voulait qu’elle détienne ce droit, qu’elle lui dise qu’il lui manquait et qu’elle avait envie de passer cette soirée devant la télévision à manger du chocolat tout en état allongée contre lui dans le canapé. « De toute manière, tu es bien trop jolie pour devenir une vieille mégère » et lui fit un clin d’œil avant de rire doucement. Il hocha lentement de la tête à la proposition de la jeune femme concernant leurs emplois du temps « Aujourd’hui » répliqua-t-il avant de rire doucement. C’était vrai, ils pouvaient être ensemble aujourd’hui et demain. Ensuite, ils devraient tous deux reprendre le chemin du travail lundi matin. « Je te les enverrais par message lundi en arrivant à mon bureau ».

Puis ils évoquèrent l’appartement qu’ils souhaitaient louer ensemble, et de la baignoire qu’ils désiraient tous les deux dans la salle de bain. Il se mit à sourire tout en baissant les yeux au moment où elle évoqua leurs étreintes charnelles après la dispute « C’est une manière agréable de se faire pardonner ». Peut-être pas toujours la plus saine, parce que le mal était fait, et qu’aussi agréable soit-il, ça pouvait aussi être un joli écran de fumée. Il se mit ensuite à rire tout en relevant son regard brun sur la jeune femme « Je ne parlais pas du bain » précisa-t-il aussitôt sans la quitter du regard. « Je ne l’ai pas dit, et encore moins pensé. Tu l’as aimé jusqu’à être prête à mourir pour lui, et je le respecterais toujours. Comme j’ai aimé Sharon durant de longues années avant de prendre conscience qu’elle ne m’était pas destinée finalement. Pour autant, je ne regrette pas mon histoire, j’en tire seulement des enseignements » et précisa « Je veux juste seulement que tu sois pleinement heureuse, épanouie et toi-même avec le prochain qui entrera dans ta vie ». Il aurait aimé être cet homme-là.

Au lieu de lui avouer ses sentiments, il préféra évoquer ce qu’il désirait ou non pour leur appartement. Cela ne dura qu’un temps, les lèvres de Victoria eurent rapidement raison de son attention, et émit un petit rire quand elle se remit du chocolat. Il se retint de l’embrasser, comme de l’inviter à le faire. Sa meilleure amie. Sa meilleure amie. Sa meilleure amie. Il ne cessait de se marteler ces quelques mots dans son esprit et ne se fit pas prier pour rebondir sur le sujet des décorations de Noël. « On pourrait prendre une journée pour faire les boutiques » et sourit avec douceur « Oui, bien sûr ». Il avait toujours aimé se promener dans les rues de Miami, à l’approche de Noël, lorsque la ville était plongée dans l’obscurité. C’était féérique. Il vint prendre place dans le canapé une fois tout débarrassé, aux côtés de Victoria, posant sa main sur le genou de cette dernière « Pas le moins du monde ! J’ai toujours eu peur d’apprendre, et toi ? » et posa sa tête contre le dossier du canapé « Oh ! J’ignorais l’existence de ce chalet, mais j’aimerais bien. Pour le jour de l’an ? » et se mit à sourire « Je voulais attendre pour te le dire, mais je me dis que si on doit réservé… J’ai posé quelques jours pour la nouvelle année ». Ainsi, ils auraient le temps de profiter du chalet, de la neige également.

Victoria avait plissé les yeux : « -ça veut dire quoi ça monsieur je veux plus jamais tomber amoureux de ma vie ? » elle était intriguée par cette réponse. Elle s’était imaginée entendre un : je suis d’accord avec toi. Il avait été assez claire. L’amour c’était finit pour lui. Alors ce qu’il venait de dire sonnait étrange. Comme si finalement il y avait encore un espoir que ça puisse lui arriver. Victoria se justifia, et à nouveau elle fronça légèrement les sourcils. « -et bien je… » elle était soudainement un peu déstabilisée. « -donc t’en as envie ? » mais elle ne le laissa pas répondre et ajouta rapidement : « -ok très bien. Je te le dirais. » elle s’imagina soudain en train de lui envoyer un sms plus que brûlant pour lui demander de rentrer, qu’il y avait urgence… Elle inspira et avala une gorgée de café, avant de manqué de pouffer de rire, le liquide encore dans la bouche. « -oui j’avais compris. Aujourd’hui et demain. Je te parle des semaines à venir. » elle lui tira la langue comme une gamine avant de hocher la tête : « -on fait comme ça. » elle appuya : « -sans faute. » elle ne voulait pas revivre une situation merdique.

Alors qu’ils parlaient de bain moussant, encore une fois elle fronça les sourcils. « -tu parlais de quoi ? De moi ? » elle sourit. « -un bain en solo c’est bien. A deux, je serais certainement du genre à te foutre du savon dans l’œil ou à glisser en sortant ! » elle se fit la réflexion qu’à chaque fois qu’il laissait passer des infos comme celles-ci, elle se sentait obliger de faire un trait d’humour. Pourquoi ? Parce qu’elle n’avait pas envie que son cerveau se fasse des films ? Parce qu’elle n’osait pas lui demandé d’arrêter de sous-entendre des choses qui n’existait pas ? Ou parce qu’elle avait peur que ce soit vrai ? « -je n’ai pas besoin d’un autre homme dans ma vie Jacob. » râla la jeune femme alors qu’il remettait ça sur le tapis. « -je t’ai toi. Et avec toi je suis parfaitement heureuse, épanouie et clairement moi-même ! » pour reprendre ces mots. Pourquoi est-ce qu’il insistait tant ? Elle évita avec soin de revenir sur le sujet plan cul d’un soir auquel il avait eut droit d’assister. Oui, d’accord, avec lui, c’était peut-être la seule chose qu’elle n’avait pas. Et pourtant, ce n’était pas faute d’en rêver…

« -ça me va ! » boutique pour décoré l’appartement. Acheter le sapin, choisir les guirlandes… Et aller regarder les illuminations. Oh oui ! Elle adorait le programme qui se dessinait peu à peu. Elle évoqua ensuite le chalet d’un ami d’Eva, une histoire de ski. « -du tout. Et je dois bien avouer que ça ne m’attire pas vraiment. Je crois que j’aurai trop peur de me casser un truc. » mais pour ce qui était des paysages ou peut-être une balade en raquette. « -oui ça serait pour la nouvelle année. Ça serait super que tu puisses poser quelques jours. De mon côté le magasin ferme une semaine complète. Vacance obligatoire ! » elle regarda la cuisine : « -attends mais tu es déjà tout rangé ? » elle n’avait même pas capté. Ils passèrent l’après midi à regarder des annonces pour des appartements. Ils téléphonèrent pour fixer trois rendez-vous. Et au soir, ils étaient prêt pour aller faire un tour à la fête foraine. Bras dessus bras dessous, Vic avait déjà les yeux qui brillaient en voyant la grande roue au loin.