Le Temps d'un RP
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LE TEMPS D'UN RP

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Manhattan Redlish
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Manhattan Redlish
Dim 24 Sep - 19:48

Jacob Reyes
J'ai 38 ans et je vis à Miami. Dans la vie, je suis lieutenant de police et je m'en sors plutôt bien. Sinon, grâce à ma chance, je suis marié et je le vis plutôt mal.

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La tête tournée en sa direction, il rétorqua avec douceur « Ou comme vous dans quelques mois ». Jacob n’éprouvait aucun doute sur la capacité de Victoria à surmonter cette douloureuse épreuve. Ça ne ferait que la rendre plus forte face à l’adversité à venir. Peut-être qu’aujourd’hui, elle n’en avait pas conscience ou ne voulait pas en avoir conscience, mais le lieutenant savait pour elle. Il ferait en sorte de la guider dans ce sens. Un sourire timide étira ensuite ses lèvres alors que la jolie brune le rassura sur le fait que sa manière de percevoir l’éducation reçue par ses parents n’était pas niaise. En fait, elle appréciait même sa vision de choses, ce qui lui fit souffler un « Merci » sincère, et acquiesça de nouveau alors qu’elle comprenait. Ils avaient semblablement grandi dans le même environnement, dans les mêmes quartiers pauvres, tous les deux descendants d’une famille issue de l’immigration d’Amérique du Sud, avec ses traditions et ce respect perpétuel pour chacun des membres de la famille. C’était peut-être un peu cela qui les rapprochait et qui faisait qu’ils se comprenaient si bien. Ce fut un sourire plus doux qui se dessina par la suite sur les lèvres du lieutenant alors qu’il était parvenue à alléger la conversation brièvement en évoquant son rôle de tante « Vic… J’aime bien ». Peut-être qu’un jour, il l’appellerait ainsi. En attendant, ça serait Victoria. Toutefois, ce que percevait le lieutenant dans le récit que lui faisait la jeune femme de sa famille, c’était qu’elle prenait soin de tout le monde, mais qui prenait soin d’elle ?! Il resta interdit face à la réponse qu’elle lui donna, puis se mit à sourire avec douceur, touché par ce simple mot « Oui » murmura-t-il de manière presque inaudible. Oui, il veillait sur elle. « Faites-le quand vous vous sentirez prête » la rassura-t-il.

Jacob avait quitté le domicile de la jolie brune au petit matin, avec une migraine affreuse et des relents de bière venant de sa cuite de la veille au soir. Il s’était directement rendu au commissariat, s’était brossé les dents dans les vestiaires pour homme, et avait troqué sa chemise pour un t-shirt, et s’était mis au travail sous le regard inquiet de sa coéquipière. Il avait sursauté en entendant son nom au loin. Le capitaine voulait le voir pour l’informer que l’enquête concernant le meurtre de Roberto Andrea était terminée. Il l’avait interrogé pour en connaître les raisons, et il avait tenu ce discours identique que celui qu’on lui avait sortit quelques années auparavant concernant la disparition d’Arturo. C’était de la vermine, et c’est un criminel de moins dans les rues de Miami. Il s’était retenu de saccager son bureau, avait tenté de le raisonner, en vain. Il était partit fumer une cigarette dans l’arrière-cours, et à peine eut-il prit place à son bureau que son portable sonna. Un nouveau homicide. Plusieurs fois, Jacob avait souhaité appeler Victoria pour s’assurer qu’elle était bien entourée, mais s’était résignée à chaque fois. Elle devait préparer les funérailles de Roberto.

« Je t’apporte les papiers du divorce » avait rétorqué Sharon de l’autre côté de la porte d’entrée, alors que Jacob avait posé son œil contre le judas. Il avait défait la petite chaine, puis avait tourné la clef et avait ouvert la porte sur sa future ex-femme, et l’invita à entrer. Il remarqua ce petit instant qu’elle prit pour observer l’actuelle décoration de son appartement. Depuis quatre mois, Jacob vivait parmi les cartons empilés les uns sur les autres, un matelas à même le sol dans le salon qui lui servait actuellement de chambre à la place de la réelle chambre derrière la porte, quelques boites de traiteur chinois vides empilées les unes sur les autres près de la table basse, accompagnant quelques bouteilles d’alcool pratiquement vide. « Tu voulais que je signe les papiers ? » rétorqua le lieutenant pour la ramener à la réalité « Hum… Oui » et lui tendit l’enveloppe foncée dont il en sortit les papiers de l’avocat « Qu’est-ce que tu deviens en ce moment ? Toujours sur l’enquête du criminel disparu ? » « Roberto. Il a été retrouvé brûlé il y a quelques jours » « Et sa petite-amie ? » « Je veille sur elle, le temps qu’elle s’en remette ». Sharon observa son ex-époux quelques secondes, avant de rétorquer d’une voix douce « Comment veux-tu aider cette femme, alors que tu es dans le même état qu’elle ? On ne peut pas aider les autres tant qu’on ne s’est pas aidé soi-même avant ». Le lieutenant croisa le regard de sa femme quelques instants, puis fit glisser les papiers jusqu’à elle « Ils sont signés ». Elle hocha lentement de la tête, s’en saisit et les glissa dans l’enveloppe marron, puis s’avança jusqu’à la porte « Bonne soirée Jacob » « A toi aussi » et referma la porte derrière elle.


Charly
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Charly
Dim 24 Sep - 20:45

Victoria Ruiz
J'ai 33 ans et je vis à Miami. Dans la vie, je suis femme de ménage et nounou, histoire de joidnre les deux bouts et je m'en sors comme je peux. Sinon, grâce à ma chance, je suis en couple et je le vis plutôt mal.

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Sa mère lui avait proposé de venir passer quelques temps à la maison familiale. Vic avait refusé. « -c’est trop loin du boulot mama. » Vic n’avait pas envi d’être surprotégée ou encore maternée. Alors elle avait évoqué cette raison, qui était vraie, mais qui cachait son besoin d’être seule. Pourtant, lorsqu’elle rentrait chez elle, cette solitude et ce silence était oppressant. Elle avait du mal à faire face. Son patron lui avait demandé de prendre une semaine, parce qu’elle n’était pas en état de bosser. Il avait raison. Pourtant, cela lui aurait occupé l’esprit. Chez elle, enfin chez eux, tout lui rappelait bien trop Roberto. Un soir, elle avait fracturé un cadre photo où on les voyait tout sourire et amoureux. Elle avait passé une heure à pleurer au milieu de débris. Elle n’avait pas la force de retourner sur la tombe. A quoi bon ? Cela ne le ferait pas revenir. Il était parti à tout jamais.

Même si Paolo avait aidé pour financer les obsèques, la somme avait mise Vic dans la merde. Son proprio voulait ses loyers de retard. Elle avait la sensation de se noyer. Plus rien n’avait de sens sans lui. Alors plongé dans son désespoir, un soir, ayant trop bu, elle avait prit le volant et avait rejoint un parking haut de plusieurs étages. Elle avait garé sa voiture tout en haut, bouteille à la main. Elle était montée sur le rebord, avait regardé en bas. A quoi bon vivre puisqu’il n’était plus là. A quoi bon survivre surtout… pourtant, elle n’avait pas trouvé le courage de sauter. Elle avait fait l’erreur de faire défiler sur son portable des photos d’eux, et parmi les photos, elle était tombée sur celle de ses neveux. Elle avait porté la bouteille à ses lèvres, avait avalé une grande gorgée de téquila. Puis elle avait sursauté. On venait de lui parler. « -mademoiselle… vous ne devriez pas rester là… » c’était un couple. La femme était enceinte. Cela fit pleurer de plus belle la belle brune. « -barrez vous ! » avait elle hurlé. Elle n’avait pas besoin qu’on lui expose sous les yeux un bonheur auquel elle n’aurait jamais droit. « -barrez vous ! » la femme s’était éloignée, téléphone à l’oreille. Quelques minutes plus tard, on entendait les pompiers et les flics arrivent à toute vitesse.

« -laissez-moi ! » mais l’homme ne voulait pas. « -vous voulez bien m’expliquer… » avait il demandé avec douceur, tendant une main vers elle. « -si vous avancez je saute ! » menaça Vic. « -ok ok ! Parlez-moi. Je m’appelle Philip. Et vous ? » elle avait regardé le type en question quelques secondes, toujours assise sur le bord du muret, les deux pieds dans le vide. « -Vic… » « -très bien Vic. Vous voulez m’expliquer ? » « -qu’est ce que ça peut vous foutre ? » elle s’était mise à parler en espagnol, à elle-même. « -je suis psy… alors… je peux vous aider. En tout cas vous écoutez. » génial, un psy qui croyait tout comprendre et tout savoir. « -vous pouvez pas comprendre. Vous nagez dans le bonheur. Votre femme est enceinte, vous avez l’air heureux… » elle renifla, le visage baigné de larmes. « -racontez moi… » avait ajouté Philip en avançant d’un pas sans qu’elle le vois. Après un long silence, elle avait lâché les infos. « -mon petit ami a été assassiné. J’ai… j’ai perdu son enfant… j’ai fais… j’ai fais une fausse couche. J’ai plus rien ! Vous comprenez ! Plus rien ! Alors ça sert à quoi hein ? » on sentait son désespoir et sa colère. « -je lui en veux tellement ! De m’avoir abandonné, d’avoir fait n’importe quoi ! » elle reprit une grande gorgée de téquila et regarda de nouveau en bas. « -hé Vic, regardez-moi. » avait lancé le psy.

Manhattan Redlish
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Manhattan Redlish
Dim 24 Sep - 21:07

Jacob Reyes
J'ai 38 ans et je vis à Miami. Dans la vie, je suis lieutenant de police et je m'en sors plutôt bien. Sinon, grâce à ma chance, je suis marié et je le vis plutôt mal.

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Les mots prononcés par Sharon avaient fait leur cheminement jusqu’au conscient du lieutenant Reyes. Pas dans l’immédiat, pas dans les premiers jours. Mais soudainement, alors qu’il avait croisé son reflet le lendemain d’une nuit d’ivresse, à vider une vieille bouteille de bourbon en solitaire dans son appartement. Il était pathétique. Ce ne fut pas pour autant qu’il décida de mettre de l’ordre dans son existence dans l’immédiat. Il s’était rendu au poste, l’haleine chargée d’alcool, les traits tirés, et l’allure négligée, comme chaque matin depuis des mois. Il avait été convoqué aussitôt par son capitaine qui décida de le mettre à pied durant toute une semaine. La semaine de la dernière chance. Il était lassé de contempler une loque humaine chaque jour au cœur même de son commissariat. Il devait réagir sinon c’était la porte ou la circulation en uniforme. Il avait de nouveau bu jusqu’à tomber de fatigue à même le sol de son salon. Il rêva de Mia qui lui demandait ce qu’il faisait ?! Pourquoi il se détruisait ainsi ?! Elle n’était plus là, mais ce n’était pas une raison pour se laisser périr à son tour. Il avait des convictions, des principes, il devait s’accrocher à cela pour être un flic différent, pour aider des femmes comme Victoria, ou des hommes comme Roberto. Les oubliés du système judiciaire. Il se réveilla en sursaut alors qu’on tambourinait à la porte de son appartement « Monsieur Reyes, je viens pour le loyer ! Vous êtes en retard ». Une grimace, un soupir et se leva difficilement pour venir lui ouvrir, les yeux encore presque clos « Bonjour… De quoi ? » « Le loyer ! » « Ah… Oui. Je vous fait un virement dès ce soir » « Il est dix-neuf heures » « Demain matin alors » et referma la porte sans rien ajouter d’autres « Si demain ce n’est pas fait, c’est la porte ! ». Il émit un petit rire nerveux. Apparemment, c’était l’expression qui dictait sa journée aujourd’hui. Il s’effondra sur le matelas à même le sol jusqu’au petit matin.

Une migraine lui vrillait les tempes alors que le soleil lui brulait la rétine à travers l’embrasure des rideaux. Il se saisit de son coussin qu’il déposa sur son visage, puis finit par le laisser tomber sur le côté tout en fixant le plafond en entendant frapper à sa porte. Ils s’étaient tous donnés le mot. Il se leva de nouveau et se dirigea jusqu’à la porte, moins ivre, mais tout aussi fatigué « mi hermano, tu as vu la gueule que tu as ?! » « Toujours un plaisir d’échanger avec toi Eva » et la laissa entrer. « Faut que tu te ressaisisse mi hermano » « C’est maman qui t’envoie ? » « Non, c’est Wendy. Elle se fait du souci pour toi la petite » « Elle est plus vieille que toi » « Peu importe. Tu es un déchet humain Jacob. Va prendre une douche, je m’occupe de commencer à ranger, et… brosse toi les dents aussi ! » rétorqua-t-elle en grimaçant. Après une brève hésitation, il se mit à obéir et resta une longue demi-heure dans la salle de bain, le temps de se délecter de l’eau chaude sur sa peau, et finit par sortir. Durant le reste de la journée, ils évoquèrent la disparition de Mia, son divorce avec Sharon, l’aide qu’il apportait à Victoria, sa descente aux enfers, sa culpabilité. Il avait pleuré, il avait rit aussi avec sa jeune sœur qui ne l’avait jamais pris en pitié et ne comptait pas commencer aujourd’hui. À la fin de la journée, son appartement avait retrouvé une seconde jeunesse, et les cartons avait été défaits. Chaque chose avait trouvé une place entre ces murs. Lui aussi.

Durant la semaine octroyée par son capitaine, Jacob avait fourni tous les efforts nécessaires pour faire le deuil de sa coéquipière, de son mariage et de cet homme qu’il avait été ces derniers mois. Il était revenu au commissariat comme si rien de tout cela n’avait eu lieu, ce qui avait tiré un sourire à Wendy. Puis il y eut cet appel. L’officier Messer. Il connaissait Victoria et n’avait pas eu de mal à la reconnaître sur le toit du parking. Il avait aussitôt appelé le lieutenant Reyes qui s’était rendu sur les lieux. Il s’approcha lentement jusqu’à elle, entre le psychologue et la jeune femme sur le bord « Victoria… C’est Jacob… Qu’est-ce que vous faites ici ? Pourquoi vous ne m’avez pas appelé ? » osa-t-il demander et jeta un regard au psychologue qui se présenta brièvement « Vous la connaissez ? » « Oui… Victoria ? Vous m’entendez ? Vous êtes assez forte pour surmonter tout cela. Je suis là pour vous aider. Je ne vous abandonnerais pas. Je vous en fait la promesse ».


Charly
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Charly
Lun 25 Sep - 17:24

Victoria Ruiz
J'ai 33 ans et je vis à Miami. Dans la vie, je suis femme de ménage et nounou, histoire de joidnre les deux bouts et je m'en sors comme je peux. Sinon, grâce à ma chance, je suis en couple et je le vis plutôt mal.

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Jamais elle n’aurait pensé en arrivé là. Et pourtant, Vic était assise sur le rebord de ce parking, les deux pieds dans le vide, la bouteille de téquila bien entamé à la main. Elle ne cessait de pleurer. C’était comme plus fort quelle. L’alcool comme catalyseur de son désespoir, elle avait envi que tout s’arrête. Là maintenant. Stop… elle n’en pouvait plus de cette souffrance. Vivre sans lui c’était tellement dur. Elle était incapable de passer la moindre journée sans pleurer, sans s’effondrer en larmes. Pour tout, pour rien. Parfois il suffisait d’une odeur ou d’un mot. Un déclencheur insignifiant qui ravivait des souvenirs dans sa tête et dans son cœur. Puis qui faisait monter des larmes et une vague de chagrin qui emportait tout sur son passage. Vic avait cette sensation que jamais la douleur ne s’apaiserait. Que le seul moyen d’en venir à bout, c’était de sauter. Là maintenant.

Mais le destin ne semblait pas vouloir la laisser mettre fin à ses jours si facilement. L’homme qui l’avait interpelé était psy. Il savait y faire. Il savait comment lui parler, comment éviter qu’elle saute. Il suffisait pourtant d’une petite impulsion et hop, c’était le grand saut. Et puis il y eut les pompiers, et puis les flics… Sans savoir pourquoi, Vic s’était mise à répondre à Philip, à lui expliquer comme elle pouvait ce qui la dévorait de l’intérieure. Ce qui l’avait pousser à venir ici et à vouloir que tout s’arrête. Le regard dans le vide, elle entendit au loin, une voix qui lui était plus familière. Son prénom, suivit de ce celui qui lui parlait. Jacob… « -n’avancez pas… » avait elle soufflé comme à bout de force. Puis avec bien plus de violence elle s’était répétée : « -n’avancez pas ! » elle ferma les yeux avec force. « -il m’a bien abandonné lui ! Pourquoi est ce que vous seriez différent ?! » encore une fois, c’était sur Reyes qu’elle criait alors qu’il tentait simplement de l’aider. Encore une fois, il était là, à lui tendre la main. Pourquoi ?!

« -j’y arrive plus Jacob… » souffla Vic entre deux sanglots. « -je peux plus… » en bas un attroupement s’était formé. Ils voulaient tous voir si elle était capable ou non de sauter. Tous ignorait sa douleur, son désespoir. « -je veux qu’il revienne… » avait elle soufflé de nouveau avant de tourner avec lenteur son visage pour regarder le flic. Il était là, il lui tendait la main. Elle était incapable de la saisir. Et pourtant, à cet instant, elle était incapable également de sauter.

Manhattan Redlish
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Manhattan Redlish
Lun 25 Sep - 19:40

Jacob Reyes
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Jacob avait octroyé du temps à la jeune femme pour qu’elle enterre son petit-ami entouré des gens qui l’aimait, mais également parce que peu importe si son mariage s’était conclu par un divorce, Sharon avait raison. Il ne pouvait pas aider cette femme, s’il n’était pas capable de s’aider lui-même avant. Il devait guérir et faire le deuil de Mia avant de pouvoir prendre soin de Victoria. Toutefois, alors qu’il se sentit prêt à revenir auprès d’elle pour la soutenir dans cette épreuve douloureuse qu’était la perte d’un être cher, il avait reçu l’appel de l’officier Messer qui patrouillait régulièrement dans les quartiers défavorisés de Miami. Son cœur avait raté un battement en apprenant que cette dernière se trouvait au bord du précipice, menaçant de se jeter dans le vide pour ne plus avoir mal. Il ne s’était pas fait prier, et gyrophare sur le toit de sa voiture, il s’était précipité jusqu’au toit du parking. Ce fut d’un pas plus lent qu’il s’était rapproché jusqu’à ce qu’elle ne lui demande de ne plus avancer « Ok. Ok » tout en tendant les mains vers elle « Regardez, je reste là. Ça vous convient ? ». Un regard pour le psychologue qui, par chance, était sur le toit à ce moment-ci, avec semblablement sa femme enceinte après avoir remarqué cette dernière dans un coin du parking. Il reporta son attention sur Victoria et lui promis qu’il ne l’abandonnerait pas, qu’il serait présent pour elle. Lui qui ne faisait aucune promesse, c’était une réelle preuve de sa volonté à vouloir l’aider à s’en sortir « Parce que je sais ce que c’est que de perdre quelqu’un à qui on tient et de se retrouver seul à devoir affronter le chagrin ». Aujourd’hui, il n’était pas encore totalement remis de la disparition de sa coéquipière, mais il savait qu’il était en bon chemin. Il se sentait capable d’être présent pour la jeune femme.

Son cœur se serra en entendant les mots qui suivirent. Des paroles de désespoir. Elle était à bout. Elle n’avait plus la force de surmonter le chagrin qui l’accablait, la douleur qui l’étreignait. Elle était esclave de ce qu’elle éprouvait et n’était sûrement plus que l’ombre d’elle-même. En tout cas, c’était ce que lui avait ressenti en passant par cette douloureuse épreuve qu’était de perdre un proche. « Il ne reviendra pas » rétorqua-t-il alors que le psy se racla la gorge, peu convaincu de l’approche du lieutenant de police. Il l’ignora, et reprit « J’ai perdu Mia… Le lieutenant Miller, il y a de ça quelques mois. C’est en partie de ma faute. J’aurais dû l’accompagner, j’aurais dû insister pour venir avec elle, mais j’étais attendu à un dîner et elle s’est fait tirer dessus sur une scène de crime… » sa gorge s’était nouée en repensant à cet appel qu’il avait reçu au beau milieu du repas avec ses beaux-parents et sa femme « Je me suis sentie coupable, j’ai voulu échanger ma place avec elle, j’en ai voulu à la terre entière. Je me suis dit que je ne parviendrais jamais à revivre correctement après cela. J’étais seul à vivre avec cette douleur, personne ne pouvait comprendre. Mais Victoria, je suis là et je comprends ce que vous éprouvez en cet instant. Je sais qu’il est possible de s’en sortir, de surmonter tout ça. Je peux vous promettre qu’avec le temps, ça fait moins mal. Mais pour ça, vous devez descendre de ce rebord et acceptez mon aide. S’il vous plaît… Victoria… Vous n’êtes pas seule ».


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Lun 25 Sep - 20:04

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« -non ! » avait hurlé en retour. « -laissez-moi ! Vous ! Lui, sa femme enceinte et leur bonheur ! Et eux en bas ! » elle avait fait de grands mouvements en disant cela manquant de chuter. « -laissez-moi… personne ne peux m’aider… » avait elle soufflé à nouveau en sanglot. « -vous ne savez rien de ce que j’endure ! » avait elle répliqué à l’intention de Reyes. Il avait sa petite vie bien tranquille, voulait jouer les robin des bois dans un système de merde. C’était quoi ses plus gros soucis ? Que sa femme soit jalouse de tout ce qui bouge ?! Non, il ne pouvait pas comprendre. Il n’avait pas perdu sa moitié. Jamais il ne comprendrait. Jamais ! Pourtant elle finit par tourner son visage vers lui. Il la faisait douter. Est-ce qu’il était sincère ? Est-ce qu’il avait vraiment perdu quelqu’un ou est ce que c’était une manœuvre pour la faire descendre de son perchoir ?

Elle voulait revoir Roberto. Il lui manquait tellement… Elle en crevait en dedans. C’était un manque cruel… Lorsqu’il lui énonça la vérité, elle porta ses mains devant son visage. La bouteille lui échappa des mains et s’écrasa bien plus bas. Lentement, Vic se leva, les deux pieds sur le rebord, en équilibre, prête à sauter. Mais Reyes reprit la parole. Un peu comme un automate, Vic tourna de nouveau son visage vers le lieutenant. Il ne mentait pas. Elle l’entendait dans sa voix. Elle lisait sa douleur sur son visage. « -vous… vous êtes peut-être assez fort… mais… mais pas moi… » souffla Vic alors que son cœur se serrait dans sa poitrine alors qu’il lui parlait de sa propre douleur. « -je veux pas vivre avec cette douleur, je veux qu’elle s’arrête ! » supplia la jeune femme. « -maintenant… » elle était incapable de se demander pourquoi elle n’avait rien vu, rien comprit. Pourtant il y avait des signes. Les cheveux, la barbe, les cernes… « -pourquoi vous voulez m’aider hein ? » demanda encore une fois Vic. Elle l’avait déjà posé cette question. Il n’avait jamais répondu : « -parce que si je saute ça sera trop lourd pour votre conscience ? Parce que c’était votre job de le retrouver ? » elle était ivre, elle était en colère et encore une fois, c’était sur Reyes qu’elle passait ses nerfs. « -j’ai pas envie de mourir vous savez… » souffla la jeune femme en écartant les deux bras, toujours debout sur le bord. « -mais vivre sans lui… c’est pas vivre… » elle avait la sensation qu’elle ne manquerait à personne, et que personne ne pouvait l’aider. Elle ferma alors les yeux, inspira lentement plus pour se calmer que pour s’apprêter à sauter. Un coup de vent la déséquilibra. Elle battit des bras pour tenter de rester sur le rebord…

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Lun 25 Sep - 20:24

Jacob Reyes
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Victoria était ivre et en voulait à la terre entière d’être en vie, ou que Roberto ne le soit plus. La vie lui avait ôté l’homme qu’elle aimait, sans crier gare, la laissant seule pour affronter la douleur du vide qu’il laissait par sa disparition soudaine. Elle voulait seulement que les gens entendent sa souffrance, sa douleur. Elle en voulait au monde entier d’être heureux, alors qu’elle ne l’était plus. À un détail prêt, Jacob n’était pas un homme heureux, et sur ce toit, il la comprenait mieux que quiconque. Pour Victoria, elle était la seule à connaître la douleur de la perte d’un être aimé, alors qu’il n’en était rien et répliqua donc un « Je peux vous aider Victoria » lui rappela-t-il sans pour autant bouger de là où il était. Elle était au bord du précipice, elle ne semblait plus réellement tenir à la vie en cet instant, et le moindre geste pourrait l’aider à faire son choix. Venir en sa direction ou se jeter définitivement dans le vide. Pour ne prendre aucun risque, le lieutenant resta à l’endroit même où elle lui avait demandé de s’arrêter alors qu’il tentait de la rejoindre « Je sais ce que vous endurez ! » rétorqua-t-il avant de préciser qu’il connaissait la douleur qu’il était possible d’éprouver en perdant un proche. Son intervention eut comme effet de faire taire Victoria, et il poursuivit en lui confiant qu’il avait perdu Mia, sa coéquipière et les circonstances dans lesquelles elle était brusquement décédée. Il évoqua ces mois à n’être que l’ombre de lui-même, à souffrir, sans que personne ne comprenne réellement ce qu’il pouvait ressentir en cet instant. Il ne voulait pas de la pitié de la part de Victoria, il voulait seulement qu’elle comprenne qu’elle n'était pas seule dans ce monde à avoir mal.

« Bien sûr que si ! Vous l’êtes bien plus que moi » renchérit-il avec conviction, parce qu’il croyait réellement en chacun des mots qu’il venait de prononcer. Elle était plus forte que lui. Ce n’était qu’une question de temps, tout simplement. « Elle va finir par s’arrêter, mais vous devez laisser le temps à votre cœur de se réparer Victoria. Vous exigez trop de vous-même » et désigna d’un regard la main de cette dernière « Il va finir par se réparer comme votre main après votre coupure. Mais ça ne se fait pas en un jour. Laissez le temps au temps ». Comme la fois précédente, la jeune femme voyait en Reyes, un interlocuteur contre lequel, elle pouvait exprimer sa colère sans retenue. Il ne lui en tint pas rigueur et répliqua « Non » pour seule réponse. Ce n’était pas cela. C’était plus profond. Il le lui avait dit la fois dernière, mais les effets de l’alcool avaient comme inhiber ses souvenirs. Il souffla un « Je sais » empli de douceur alors qu’elle lui rappelait qu’elle ne voulait pas mourir. Il le savait. Sinon elle aurait déjà sautée dans le vide depuis bien longtemps, et n’aurait pas eu cette conversation avec lui en étant sur le rebord du muret « Il faut seulement réapprendre à vivre ». C’était aussi simple que cela en théorie. En pratique, elle aurait besoin d’aide. Il l’observa se redresser, et son cœur rata un battement alors que la peur lui étreignit l’estomac au moment où il la vit battre des bras pour garder l’équilibre. Il se rua jusqu’à elle, se saisit de son haut et l’attira à lui, l’extirpant ainsi du rebord de l’immeuble, son corps près du sien « Parce que je sais que vous pouvez tout surmonter… Je veux vous aider pour cela » et la serra dans ses bras « Vous m’avez fait peur Victoria ».

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Charly
Lun 25 Sep - 20:52

Victoria Ruiz
J'ai 33 ans et je vis à Miami. Dans la vie, je suis femme de ménage et nounou, histoire de joidnre les deux bouts et je m'en sors comme je peux. Sinon, grâce à ma chance, je suis en couple et je le vis plutôt mal.

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« -comment ?! » hurla la jeune femme. « -vous savez ressusciter les morts ? » Roberto ne reviendrait jamais. Elle n’avait même pas pu le voir une dernière fois. Lui dire au revoir convenablement. Et aujourd’hui il gisait six pieds sous terre alors qu’elle avait le cœur en miette et que plus rien ne la retenait dans ce monde. Vic était loin de ce douter que Reyes avait connu tout cela. Il se confia à elle, sans doute dans l’espoir fou de la faire réfléchir et descendre du rebord sur lequel elle se tenait. Il avait perdu sa coéquipière. Est-ce que c’était comparable ? Est-ce qu’il y avait lieu de faire une comparaison ? Un deuil était un deuil. Amour ou non, il y avait de la douleur, de la souffrance et surtout du désespoir.

Il prétendait qu’elle était forte et qu’elle était capable de se relever de tout ça. Vic en doutait. Vraiment. Parce qu’elle avait mal et que chaque journée passée lui rappelait qu’elle était maintenant seule, sans lui. Que jamais plus elle ne verrait le sourire de Roberto, ne sentirait l’odeur de sa peau ou encore moins entendre son rire. Il n’y aurait jamais plus de dispute, de réconciliation sur l’oreiller, de projet d’avenir… Il était mort. Parti à jamais. Et avec lui, une partie de Victoria était morte aussi. Et ça faisait tellement mal. C’était tellement douloureux de vivre sans lui.

Vic avait regardé sa main. Plus rien n’était visible. Est-ce que Reyes disait vrai ? Est-ce qu’un jour son cœur parviendrait à cicatriser ? A aimer à nouveau ? Peut-être… peut-être pas… Elle ne parvenait pas à le croire. Elle avoua ne pas avoir envie de mourir. A la base, elle avait toujours été quelqu’un de joyeux. Elle faisait partie des battantes, de celle qui ne baisse jamais les bras. Et pourtant aujourd’hui, c’était ce qu’elle était en train de faire. Elle renonçait, elle ne voulait plus se battre contre cette douleur et cette absence. Elle avait trop mal. Le vent décida qu’il était temps de mettre fin à cette conversation, et chercha à aider Vic à sauter. Pourtant elle lutta, battit des bras et finit par accrocher ses deux mains à celle de Reyes qui l’avait saisit au vol. Il l’attira à lui et elle nicha son visage dans son torse, le souffle court. C’était terminé…

Elle pleura de douleur mais aussi de soulagement. Il était là, présent pour elle. Une nouvelle fois. Il venait encore de lui sauver la vie. Mais quelle vie ? Une vie vide, une vie de souffrance de cette perte de l’être aimé. Est-ce que Reyes avait dit la vérité ? Est-ce qu’elle serait capable d’être de nouveau forte et de surmonter tout cela. Lorsque les pompiers furent sur place, elle était incapable de se détacher du policier. On lui injecta à sédatif afin de la calmer. Ce ne fut que le lendemain qu’elle se réveilla dans son lit. Dans la pièce voisine, elle entendait des voix. Vic se leva avec difficulté et ouvrit la porte avec lenteur, sans faire le moindre bruit. Ses parents étaient dans le salon. Tout comme Reyes. Est-ce qu’il leur avait dit ? Soudainement, elle eut honte d’elle-même. Son cœur se serra en voyant sa mère pleurer. Elle décida d’approcher silencieusement. Lorsque sa mère leva les yeux sur elle, Vic souffla un : « -pardon… » alors que les larmes refaisaient déjà surface. Sa mère se leva et vint lui saisir les deux bras. « -plus jamais ça Victoria Maria Pilar ! Tu m’entends ! Plus jamais ! » puis elle serra sa fille dans ses bras comme si sa vie en dépendait. « -on est là pour toi. Tu n’as pas le droit de l’oublier. »


Manhattan Redlish
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Manhattan Redlish
Mar 26 Sep - 18:33

Jacob Reyes
J'ai 38 ans et je vis à Miami. Dans la vie, je suis lieutenant de police et je m'en sors plutôt bien. Sinon, grâce à ma chance, je suis marié et je le vis plutôt mal.

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Jacob comprenait sa volonté d’en finir avec la douleur, sans pour autant en finir avec la vie. Ce vacillement constant entre vouloir vivre, et ne plus éprouver de douleur. Cela avait été son quotidien ces derniers mois, et seul, il ne s’en serait sûrement jamais sortie. Il comprenait et il le lui fit savoir. Il voulait qu’elle sache qu’elle n’était pas la seule dans ce monde à avoir mal ainsi. Et il cru bien revivre cette sordide épreuve en la voyant battre des bras pour se rattraper à l’air qui l’enveloppait. Mais cette fois-ci, il était présent et l’attira à lui avec force pour ne qu’elle ne tombe pas. Il voulait qu’elle vive et qu’elle réapprenne à aimer la vie. Il ferait tout ce qui était en son pouvoir pour y parvenir. Jacob sut qu’il était parvenu à la raisonner lorsqu’il sentit son visage dans son cou. Elle s’accrochait à lui comme un noyé s’accrocherait à une bouée de sauvetage. Il resserra son étreinte en l’entendant pleurer dans ses bras, puis ce fut le calme. Soudain. Sans crier gare. L’ambulancier lui avait injecter un sédatif et la laissa reposer sur le brancard que les ambulanciers avaient apporté à proximité. Philip voulait l’interner pour les prochaines 48 heures parce qu’elle représentait un danger pour elle. Jacob refusa. Ce n’était pas la solution et se porta donc garant de la jeune femme pour les prochaines heures. Il veillerait sur elle. Avec l’aide de l’officier Messer, il déposa la jeune femme à l’arrière de sa voiture et la transporta jusqu’à son lit. Il remercia l’homme en uniforme qui faisait preuve d’une compréhension rare vis-à-vis de la situation. Jacob passa la nuit sur le canapé, à l’affût du moindre bruit, du moindre signe de réveil.

Finalement, au petit matin, lorsqu’il pénétra dans la chambre de Victoria, elle dormait toujours à poing fermé. Il fit appel à Wendy afin qu’elle trouve les coordonnées de ses parents. Après une heure de recherches, elle le rappela pour lui confier les informations demandées. Et deux heures plus tard, Jacob se retrouvait assis sur la table basse face aux parents de Victoria. Il s’était présenté comme le lieutenant en charge de l’enquête, mais également comme l’ami de la latine qui dormait dans la pièce voisine. Il évoqua la tentative de suicide de cette dernière la veille au soir, de ce désespoir qu’elle éprouvait au quotidien, de ce vide, de cette douleur. « Je comprends que vous ne portiez pas Roberto dans votre cœur, mais il n’est pas question de l’homme qu’il était, mais du vide qu’il a laissé dans le cœur de votre fille. Elle m’a fait peur. Je m’interroge depuis hier soir de savoir quelle aurait été l’issue de cette nuit si je n’étais pas parvenu à la raisonner, ou si je n’avais pas été présent, tout simplement… Elle a besoin de vous plus que jamais » « Je ne comprends pas qu’elle puisse pleurer un type pareil » « Monsieur Ruiz, l’amour à ses raisons, que la raison ignore. Elle l’a aimé, elle a porté son enfant, qu’elle a fini par perdre en voulant le retrouver… C’est beaucoup pour un humain, aussi fort soit-il. Je vous demande de faire abstraction de l’homme qu’il était. S’il vous plaît. Votre fille aurait pu mourir cette nuit, et aujourd’hui, on aurait eu une conversation bien différente si tel avait été le cas ». Jacob tourna la tête en direction de la porte qui venait de s’ouvrir et se leva de la table basse, restant à l’écart. Il finit par se rapprocher de cette dernière, sa main dans son dos « Je peux vous laisser seule un petit moment ? Je vous promets de faire vite ». Et comme promis, le trentenaire fit au plus vite. Il passa au supermarché pour faire quelques courses, un détour à la boulangerie du quartier, et également chez lui. Il revint le coffre chargé de courses, et fit quelques aller-retour avec de quoi remplir réfrigérateur et placard. Lorsque ce fut chose faite, il lança le café pour les parents de Victoria et eux deux, et déposa les viennoiseries sur la table « Un petit-déjeuner vous fera le plus grand bien. A vous trois » et adressa un sourire à la latine, en soufflant un « [b]Vous avez faim ?/b]».


Charly
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lune 2
Charly
Mar 26 Sep - 19:34

Victoria Ruiz
J'ai 33 ans et je vis à Miami. Dans la vie, je suis femme de ménage et nounou, histoire de joidnre les deux bouts et je m'en sors comme je peux. Sinon, grâce à ma chance, je suis en couple et je le vis plutôt mal.

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Vic ne savait pas combien de temps elle avait dormi. Elle se sentait vide. Un peu comment dans du coton. Elle était chez elle, dans sa chambre, dans son lit. Durant quelques secondes, elle se demanda si ça n’avait été qu’un mauvais rêve. Mais les voix qui lui parvenaient de l’autre côté de la porte lui prouvait le contraire. Si ça n’avait pas été réel, elle serait seule chez elle. Mais c’était ses parents qui se trouvaient là. Ainsi que le lieutenant Reyes. La belle brune avait hésité à avancer, mais voir sa mère pleurer lui fendait le cœur. Alors elle avait fait quelques pas, et s’était excusée. Sa mère employa tout ses prénoms. Chose qu’elle faisait lorsqu’elle passait un savon à ses enfants. Pourtant cette fois-ci, elle ne criait pas. Elle avait les yeux rougit par les larmes. Victoria trouva refuge dans les bras de sa mère. « -pardon maman… » soufflé en espagnol, encore et encore. Maintenant elle était pleine de culpabilité. Elle s’en voulait d’avoir attenté à sa propre vie, d’avoir eut envie d’en finir alors que oui, elle n’était pas seule. Sa mère avait raison. Reyes avait raison… Hier elle était seulement incapable de s’en rendre compte.

Son père vint les serrer toute les deux dans ses bras. « -on est là mi hija. » Ils restèrent quelques instants ainsi, puis son père recula d’un pas et regarda Reyes. « -je ne suis pas seule… » souffla la jeune femme pour répondre à la question du lieutenant. Un léger sourire fatiguée. Un hochement de tête. Sa mère l’a fit s’asseoir sur le canapé. « -Ma Vic… tu as tellement à offrir au monde. Je comprends ta douleur mon amour, mais tu es forte. Et tu vas surmonter tout cela. Et nous sommes là pour t’aider à avancer. Pas à oublier. Mais à vivre avec… » elle avait entouré le visage de Vic de ses deux mains de maman pleine de tendresse en disant cela. « -ta mère n’a élevé que des femmes fortes. Alors ne doutes pas de ça. » elle regarda son père et osa : « -je sais ce que tu penses papa. » « -je ne l’appréciais pas. Cela ne veut pas dire que je ne suis pas triste pour toi et que tu n’as pas mon soutien. » elle lui sourit avec douceur.

« -il est très bien ce lieutenant Rayes. » « -Reyes mama. » corrigea Victoria. « -oui, c’est un homme bien. » elle lui devait des excuses. Elle l’observa revenir chez elle, comme si c’était chez lui, remplir le frigo, préparer le café, servir le petit déjeuner. Elle lui souffla un merci en récupérant la tasse de café. Elle n’avait pas faim. Elle promis de manger plus tard. Pour le moment, rien ne passait. Elle se contenta de tenir sa tasse entre ses mains comme par besoin de se réchauffer. Ses parents avaient promis de revenir en fin de journée. Vic manqua de finir étouffé dans les bras de sa mère. Cela la fit sourire avec tendresse, les larmes aux yeux alors qu’elle les regardait partir. Lorsqu’elle ferma la porte, elle regarda Reyes qui s’occupait de ranger. « -je… je ne sais pas quoi vous dire… » elle tira sur les manches de son pull. « -je dois surement commencer par un je suis désolée… par un pardon… et un merci… » elle lui adressa un bref sourire avant de regarder ailleurs. « -vous n’êtes pas obligé de… » de l’aider, de rester ici, de faire ses courses… Il avait un métier à la base. Une vie aussi.

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